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  • France-Algérie. Macron l’historien

    France-Algérie. Macron l’historien

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    Peut-être s’en trouverait-il pour objecter que bien loin d’avoir renoncé aux voix des Algériens de France, au deuxième tour de la présidentielle de 2022, comme cela a été dit hier péremptoirement dans cette chronique, Emmanuel Macron s’assurait d’elles au contraire, en montrant clairement qu’il était pour le hirak et du même coup contempteur du régime algérien. Ce qui aurait été une grande erreur de sa part, c’était de dire du bien des dirigeants algériens, eux tellement affaiblis par le hirak. Il y aurait une sorte de dualité en Algérie, un dipôle politique en quelque sorte, avec d’un côté le pouvoir et de l’autre le hirak, celui-ci étant pour l’heure seulement à l’arrêt, dans l’attente de circonstances favorables pour resurgir plus fort que jamais. Lui-même un révolutionnaire, Macron ne peut être que du côté de ses homologues algériens.

    Cette façon de voir pourrait à la rigueur se défendre s’il s’était contenté de se mêler de nos affaires internes sans jouer en même temps à l’historien. Or il a fait bien plus : il a nié l’existence de la nation algérienne au moment de la conquête française. Il n’est pas évident que cette remise en cause plaise aux hirakistes de France, après tout des Algériens comme les autres. La pire des insultes qu’il est possible de faire à une communauté nationale, c’est de dire qu’elle est la pure création d’une autre

    Pour Macron, en cela d’accord avec le Mak, soit dit en passant, c’est la France qui par ses crimes innombrables contre l’humanité algérienne a créé ex-nihilo la nation algérienne. Un crime contre l’humanité accoucheur d’une nation. Un nazi, s’il s’en trouve, pourrait dire la même chose aujourd’hui aux Israéliens : ce sont nos persécutions, notre solution finale qui vous a donné un pays. Nous sommes vos véritables bienfaiteurs, et vos faiseurs. Vos devriez chanter nos louanges au lieu de nous vilipender sans arrêt.

    L’histoire n’avance-t-elle par ses mauvais côtés ? Le crime est créateur. Il n’y avait pas de nation algérienne, et puis les Français sont venus, qui par le moyen de toutes sortes d’abominations sont parvenus à faire de peuplades diverses une nation. C’est cela la véritable œuvre du colonialisme français. Mais si Macron doute que l’Algérie fût une nation avant 1830, il ne doute pas qu’elle fût déjà un Etat.

    Ou alors il faudrait qu’il doute aussi du coup de l’éventail. L’Algérie était un Etat, mais pas une nation, c’est en tout cas ce qu’il semble penser. Un Algérien un peu au fait de l’histoire moderne pourrait lui dire que si son pays était une nation en 1940, en revanche il avait cessé d’être un Etat. Il y a deux France sous la forme Etat, celle depuis son origine supposée, la conversion de Clovis, jusqu’à 1940, et l’autre, depuis la fin de la collaboration avec les nazis jusqu’à aujourd’hui. La deuxième n’est pas une création française, mais britannique. Elle doit tout à Winston Churchill. Rien à Franklin Roosevelt, il faut le préciser.

    Sans Churchill, elle aurait été occupée par les Américains, tout comme l’Allemagne. On aurait vu alors clairement que la France d’aujourd’hui n’est pas la même que celle d’avant 1940. Celle-ci n’est pas morte du fait de la défaite militaire mais de la collaboration avec les nazis. Le régime de Vichy a tué la première France, celle des origines. Il revient aujourd’hui sous une autre forme, menaçant de tuer la deuxième, la France britannique d’aujourd’hui. A la différence de son premier avatar, l’extrême droite d’aujourd’hui n’a pas besoin de s’emparer du pouvoir pour arriver à ses fins. Il lui suffit de s’en approcher d’assez près pour que la classe dirigeante française se mette à se convertir à ses idées.

    Mohamed Habili

    Le Jour d’Algérie, 05/10/2021

  • Dérapage du président français : L’enlisement électoral

    Dérapage du président français : L’enlisement électoral

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    L’Algérie est ciblée. Sa stabilité politique et économique dérange plus d’un. Et pour preuve, les attaques se multiplient contre elle. Et cette fois-ci, c’est la France, l’ancien colonisateur, qui s’en prend à la nation et l’Etat algériens à travers des «puérilités» assumées publiquement par son président Emmanuel Macron, en pleine effervescence électorale.

    Le dirigeant français qualifié unanimement «d’adolescent politique» est allé loin, très loin dans ses propos. Ce que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, n’a pas du tout toléré. Riposte immédiate. Il rappelle l’ambassadeur algérien pour consultations. Pis, il décide de fermer l’espace aérien aux avions militaires français, jouissant de ce privilège depuis l’ère de l’ancien Président dans le cadre de l’opération Barkhane. Cet acte, à la fois irresponsable et inattendu, a suscité un tollé au sein de notre société. L’élite surtout s’est empressée de dénoncer cette dérive d’une extrême gravité afin de faire comprendre à «l’ennemi d’hier et d’aujourd’hui» que la glorieuse histoire de l’Algérie, nul ne peut la travestir car elle a été écrite par le sang de nos valeureux martyrs.

    Le politologue Rabah Lounici explique les enjeux et les motivations de ce dévoiement diplomatique qui n’a rien, selon lui, de «fortuit». Macron, en compétition électorale, a voulu «draguer» l’extrême droite en utilisant la cause algérienne, mais les objectifs réels dépassent de loin cette ambition aveugle, affirme Lounici. Il tient à rappeler à ce titre que tout le monde s’attendait à ce que ce Président soit différent des autres, y compris le chef de l’Etat, compte tenu de ses anciennes déclarations marquées par un ton d’apaisement, notamment en ce qui concerne le dossier mémoriel entravé, d’après lui, par des lobbies gangrénant le régime français.

    Contre toute attente, il nous surprend par des déclarations qui contredisent totalement ses précédentes convictions. Pis, Macron a nié totalement la nation algérienne. Ce qu’aucun président français n’a osé dire par le passé à l’encontre de l’Algérie à l’exception du colonialisme sanguinaire. Le politologue précise, à qui veut l’entendre, que la nation algérienne existe depuis plus de 3000 ans et qu’elle a affronté vaillamment toutes les incursions. Elle n’est pas née en 1962, comme tente de le faire croire le président français «maladroitement».

    Lounici ne s’arrête pas là. Il va jusqu’à établir une comparaison entre les propos tenus par Macron et ceux de Ferhat Mehenni qui avance sottement que l’Algérie est une pure création de la France. Ce sont aussi des paroles dites par l’élite du Makhzen. En somme, conclut notre interlocuteur, il existe un plan bien ficelé qui vise la déstabilisation de l’Algérie. La France, devenue aujourd’hui une puissance «moyenne», a compris que l’aide algérienne n’est plus disponible. Tebboune a fermé les «vannes» et a exigé la réciprocité dans le cadre d’un partenariat «gagnant-gagnant». Macrona compris qu’il n’aura pas le soutien de l’Algérie dans la prochaine présidentielle. D’où son comportement «gamin» qui confirme, d’après Lounici, qu’«il a tout perdu».

    Echec

    Le politologue Idriss Attia abonde dans le même sens en disant que la dernière sortie du président Macron confirme bel et bien la régression populaire de la France dans le concert de ses anciennes colonies. Confirmant que «l’Algérie ne sera jamais un objet entre les mains de la France opportuniste et elle fera tout pour que son avenir soit différent de ce que souhaite Paris. De son point de vue, «l’élève du palais de l’Elysée n’ayant réalisé aucune prouesse depuis son investiture, ne glanera rien avec des mensonges qu’il veut imputer à l’Algérie». C’est pour lui «une fuite en avant», prouvant son échec et son immaturité politique.

    Ce jeu morbide et provocateur confirme, selon Attia, «la grandeur de l’Algérie, adoptant aujourd’hui, sous la direction du chef de l’Etat, une fermeté inégalée sur le plan régional, surtout quand il s’agit de défendre sa souveraineté, son histoire et sa nation. L’ancien diplomate Abdelaziz Rahabi affirme, à travers un post, que l’Algérie n’a pas construit son identité autour de la souffrance ou sur les traumatismes post-coloniaux pour rester l’otage d’un passé colonial permanent, mais sur une histoire millénaire. Il confirme que la nation algérienne ne peut être un sous-produit du fait colonial.

    Criminalisation du colonialisme : Passer à l’acte

    La dérive de Macron a remis au goût du jour le vieux dossier relatif au projet de loi criminalisant le colonialisme. Des voix se sont élevées pour revendiquer la relance de ce dossier, resté des années dans les tiroirs. Le politologue Rabah Lounici se dit favorable à ce projet de loi, carte que l’Algérie n’a pas voulu jouer jusque-là, dans le cadre d’une approche politique visant à arracher intelligemment, coûte que coûte, la repentance de la France. Il pense que le moment est venu de franchir le pas car cette dérive de trop a dépassé tout entendement. Lounici estime que les anciennes colonies devraient peser de tout leur poids en présentant une initiative commune auprès des Nations unies afin d’exiger des réparations économiques et politiques. Il pense que la riposte de l’Etat algérien, fort et souverain, sera à la hauteur des attentes et des défis.

    Karima Alloun

    Horizons, 06/10/2021

  • France-Algérie: Macron aggrave son cas

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    Emmanuel Macron s’est à nouveau exprimé, hier mardi 5 octobre, sur la relation entre la France et l’Algérie qui connait une crise d’une ampleur inédite, après ses propos sur le système algérien et la colonisation.

    Enfilant sa tenue de pompier après avoir tenu le rôle de pyromane, mettant le feu au bûcher des relations entre la France et l’Algérie, dans un entretien à France Inter, il s’est astreint à faire amende honorable, prônant « l’apaisement dans les relations entre Paris et Alger ». Mon souhait, « c’est qu’il y ait un apaisement parce que je pense que c’est mieux se parler, d’avancer. Il y a sans doute des désaccords mais la vie, c’est fait pour parler des désaccords et aussi les partager » a avancé le pensionnaire de l’Elysée, avant de prévenir qu’ »il y aura immanquablement d’autres tensions, mais je pense que mon devoir, c’est d’essayer de faire cheminer ce travail de mémoire. Il mettra en avant « des relations vraiment cordiales » avec le Président Abdelmadjid Tebboune.

    Mais à la question de savoir s’il maintenait ses propos sur l’Algérie, Emmanuel Macron botte en touche : « Ce qui se passe aujourd’hui est une crispation ». Manière d’essayer d’atténuer de l’ampleur de la crise diplomatique provoquée par ses propos. « J’ai le plus grand respect pour le peuple algérien et j’entretiens des relations cordiales avec le Président Tebboune. Après, nous, nous avons enclenché un travail avec le rapport demandé à Benjamin Stora, la commission que nous allons lancer sur la base de ce travail, travaille en profondeur avec la jeunesse française et franco-algérienne », a soutenu Macron en essayant de minimiser la réaction des autorités algériennes.

    Logique électoraliste

    Dans son interview à France Inter, Macron évoque « les désaccords » qui peuvent exister dans la vie alors qu’il s’agit de faits historiques, établis et documentés, qu’il faut reconnaître. Macron a demandé pardon aux harkis, supplétifs algériens de l’armée coloniale française, mais n’a pas répondu aux demandes sur la reconnaissance des crimes coloniaux, pourtant formulées depuis des années. Aucun mot d’excuse. Macron, candidat non encore déclaré à l’élection présidentielle de 2022, entend clairement gérer le dossier de la mémoire selon une logique électoraliste. Il a parlé de Français « enfants, petits-enfants de harkis, de pieds-noirs, d’appelés et de militaires » ayant un lien avec l’Algérie.

    Qu’en est-il des victimes algériennes de l’occupation française de l’Algérie ? De la réparation pour les personnes exposées aux radiations nucléaires après les explosions du Sahara ? Des proches des disparus de la guerre de Libération nationale ? Macron veut reconnaître « toutes les mémoires et leur permettre de cohabiter », mais celles liées à l’Histoire de France. « Il y aura immanquablement d’autres tensions », a-t-il dit par rapport à l’Algérie, au Continent africain. Il n’y a donc aucune « reculade » par rapport à ses déclarations publiées par le Monde. Le travail sur la mémoire est, selon lui, un problème franco-français. « Il ne s’agit pas d’un problème diplomatique », a-t-il noté aggravant de surcroît son cas.

    Des annonces pour le 17 octobre ?

    L’entourage du Président français, en fin de mandat, fait circuler l’information sur des annonces qualifiées d’importantes que fera Macron le 17 octobre prochain, à l’occasion du 60e anniversaire de la répression sanglante de la manifestation d’Algériens à Paris organisée par la Fédération de France du FLN pour réclamer l’indépendance de l’Algérie.

    Plus de 200 personnes ont trouvé la mort, certaines jetées dans la Seine par les policiers menés par le préfet Maurice Papon. Maurice Papon n’a jamais été jugé pour ces crimes à l’égard des Algériens. Il est resté tranquillement à son poste jusqu’en 1967. A Maurice Grimaud, qui le remplaçait à la préfecture de police de Paris, le général de Gaulle avait dit : « vous avez là un poste très important et exposé. vous succédez à un homme qui l’a occupé de façon considérable ».

    Par : LAKHDARI BRAHIM

    Le Midi Libre, 06/10/2021

  • Algérie-France: Macron peine à convaincre

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    IL DIT VOULOIR APAISER LA TEMPÊTE QU’IL A PROVOQUÉE AVEC L’ALGÉRIE : Macron peine à convaincre
    Le président français qui s’est tiré une balle dans le pied, ne semble pas avoir mesuré la portée de ses attaques contre l’Algérie.
    Dans un entretien accordé lundi à la radio France Inter, il affirme prôner l’apaisement sans se soucier des dégâts causés à la relation entre son pays et l’Algérie. Pour lui, et sans se permettre de se dédire en demandant pardon aux Algériens pour ses propos blessants et son attitude méprisante, il dit œuvrer pour le « cheminement ensemble » pour parvenir à l’apaisement dans le sujet mémoriel. 
    En vérité, Macron n’a pas mesuré l’onde de choc qu’allaient provoquer ses attaques contre l’Algérie. Lui et ses collaborateurs comptaient sur une passivité des autorités algériennes et leur silence face aux attaques. 
    En voulant chasser dans le vivier électoral de l’extrême droite comme de la droite, il s’est mis sur le dos non seulement la gauche française mais aussi l’opinion française et même africaine et internationale et en voulant convoquer l’histoire coloniale de son pays, il a puisé dans la pensée coloniale, laquelle est persistante, comme en témoigne des sociologues et historiens. 
    En réalité, sa réaction et même si elle est sincère est tardive. Elle ne traduit pas une volonté sincère de son clan d’œuvrer à l’apaisement avec l’Algérie et à l’écriture de l’Histoire coloniale de son pays sans l’expurger des crimes et autres atrocités commis contre le peuple algérien. 
    Sa réaction est motivée par la réponse ferme de l’Algérie, qui a rappelé son ambassadeur pour consultation et qui a fermé son espace aérien aux avions militaires français. Il y a quelques jours, un officier de l’armée française tentait, gauchement de limiter l’impact de la réaction de l’Algérie sur le déroulé de l’opération Barkhane au nord du Mali. 
    En réalité, c’est un véritable coup décisif que vient de subir l’armée française qui espérait se désengager partiellement du Mali. C’est toute sa stratégie qui est remise en cause par la décision de fermeture de l’espace aérien algérien aux avions français.
    Libre au président français de recevoir ou de rendre hommage aux harkis ou leur descendants, car il s’agit d’une histoire franco-française. Mais cela ne doit pas se faire en insultant la mémoire et en tentant de travestir l’histoire et la véritable nature génocidaire et criminelle du colonialisme. 
    En intervenant devant le micro de France Inter, Macron a choisi ses mots pour verser dans un raisonnement absurde qui renseigne sur le jeu de la roulette russe auquel il se livre lui et son équipe de campagne. 
    En voulant chasser dans le terrain de l’extrême droite, il a fait grossir les rangs des potentiels partisans du vote sanction qui n’ont qu’une seule idée, le chasser du palais de l’Elysée lui qui a paupérisé de larges couches de la société française, qui a proposé à l’assemblée un projet de loi de réforme des retraites, et qui continue d’attiser la colère des Gilets Jaunes. 
    Sans un mea culpa et sans équivoque, Macron restera, pour le commun des Algériens, le président français qui a montré que l’essence coloniale semble toujours présente dans la pensée de larges pans des politiques français, notamment ceux de la droite qui sont en train de glisser inexorablement dans le camp de Le Pen et tous les ultras.
    Slimane B.
  • Non ! L’Algérie n’est pas une république sucrière !

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    Que viendrait faire Cuba dans le développement qui suit ? L’objectif visé ici n’est ni de comparer les cheminements politiques des deux pays, comme les choix idéologiques de leurs dirigeants respectifs, ni de présenter une défense et illustration de feu Fidel Castro et du régime qu’il a mis en place, et qui se maintient contre vents et marées depuis quelque soixante années.

    Ce sur quoi il a été choisi d’attirer l’attention dans ce rapprochement établi entre l’Algérie et Cuba, c’est la signification des statistiques spécifiques à un produit déterminé, dont les autorités algériennes se plaisent à affirmer qu’il constituerait une des richesses naturelles du pays, et contribuerait à sa prospérité et à la diversification de ses exportations. Il s’agit plus précisément du sucre, présenté comme une exportation essentielle «hors hydrocarbures» typiquement algérienne.

    Cuba a une industrie sucrière verticalement intégrée

    Comme de bien entendu, Cuba compile ses statistiques sur le sucre. Mais, contrairement à l’Algérie, elle produit réellement du sucre. Le tonnage de sucre produit et exporté par ce pays n’a pas du tout le même sens et le même poids économique que le tonnage de sucre «algérien produit et exporté» suivant la terminologie algérienne, officialisée très récemment par une déclaration d’une autorité au poids incontestable.

    La canne à sucre qui est traitée dans les moulins cubains a été plantée, récoltée, transportée, stockée et traitée de la phase initiale de broyage à la phase de finissage, à l’intérieur de Cuba, et par des mains exclusivement cubaines.
    Ce sont des dizaines de milliers de Cubains qui exploitent la production sucrière et vivent d’elle et de ses innombrables sous-produits. Cette production de sucre cubain avait atteint, dans les années 80 du siècle dernier, 8 millions de tonnes par an en moyenne, faisant alors de Cuba le premier producteur de sucre du monde ; du fait des bouleversements géostratégiques intervenus au cours de ces vingt-cinq dernières années, elle a été actuellement réduite à 2 millions de tonnes par an.

    Pas un mètre carré de betterave sucrière ou de canne à sucre sur tout le territoire algérien

    L’Algérie, quant à elle, ne produit pas un seul gramme de matière première servant à la production sucrière ; il n’y a ni champs de betterave sucrière ni exploitations de canne à sucre, et nul travailleur algérien n’est impliqué donc dans la culture et la récolte de ces deux végétaux d’où est extrait le sucre.

    Pas un hectare de l’un de ces végétaux n’est planté à travers le territoire national. Il fut, certes, dans l’histoire, maintenant lointaine de notre pays, des époques où notre pays produisait du sucre de canne, puis du sucre de betterave, respectivement au Sud et au Nord. Cette époque est révolue depuis d’innombrables décennies. Et on ne fait pas de l’économie avec des productions qui ont disparu du pays. Le sucre en Algérie ne constitue donc pas une filière indépendante et complète de production nationale, ayant sa place dans la génération de richesses nationales et la création d’emplois, donc distributrice de revenus à une large couche de travailleurs, commençant dans les champs de la betterave ou de la canne à sucre, et remontant jusqu’au raffinage du produit final qui serait mis en vente tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, et permettant la conversion d’une partie des dinars payés aux salariés de la filière en bonnes et fortes devises convertibles.

    L’industrie sucrière, une industrie financée par la rente pétrolière

    Le raffinage est la seule partie de l’industrie sucrière qui existe en Algérie, et qui, apparemment, est florissant ; il attire beaucoup de convoitises, car le bénéfice brut par tonne raffinée va de 30 à 50% en moyenne du coût de la matière première importée, en plus, le chiffre d’affaires est entièrement payé en devises. Le produit semi-fini est importé et obtenu contre devises. L’existence de ce processus final entièrement automatisé n’a pu voir le jour et ne se maintient que grâce à son financement par les pétro-dollars chèrement gagnés et de plus en plus difficiles à obtenir.

    Sans ces pétro-dollars, cette activité n’existerait simplement pas. De plus, au lieu de rapporter des devises en transformant en dollars les dinars payés à ceux qui y interviennent, cette activité maintient des emplois entièrement payés en dollars, convertis en dinars pour répondre aux exigences des lois internes du pays.
    Les postes de travail permanents liés à cette activité, exclusivement d’amont, ne peuvent se maintenir que par la mobilisation des devises, non seulement pour payer les équipements, mais également pour acheter la matière première utilisée.

    Plus grave encore, ce fameux processus de transfert de technologie, dont on avait fait, à un moment de l’histoire économique de ce pays, une condition sine qua non de la coopération «Nord-Sud», est réduit à sa plus simple expression ; les équipements sont entièrement importés et mis en place «clefs en main», le processus de fabrication et d’ensachage, comme de chargement sur camions et sur navires, est entièrement automatisé, et n’exige que le contrôle des différents appareils de mesure, tandis que le reste des activités ressort de la manutention, de l’entretien et du transport sur des appareils roulants ou flottants eux-mêmes importés ou affrétés de l’étranger.

    1 800 000 dollars, le coût de la création d’un emploi dans l’industrie du raffinage du sucre, plus 800 000 dollars par an pour le maintenir !

    Au vu des investissements, des volumes de matière première traités, comme du chiffre d’affaires engendré par cette activité, le nombre de postes de travail est ridiculement bas. On se retrouve à créer et à entretenir des postes d’emploi (100 emplois permanents au maximum pour une unité de 300 000 tonnes/an coûtant 180 000 000 de dollars, soit un investissement en devises de 1 800 000 dollars par poste de travail permanent, et environ 90 millions de dollars par an de matière première, mais fluctuant selon le prix mondial du sucre roux, soit 900 000 dollars par travailleur !) à coups de devises tirées des réserves de change officielles, pour des bénéfices qui ne peuvent être générés que tant que les devises pour les payer existent, c’est-à-dire tant que les réserves de change approvisionnées par les ventes d’hydrocarbures sont disponibles.

    Ni création massive d’emplois ni transfert valide de technologie dans l’industrie du raffinage du sucre

    La rationalité économique de ces unités est impossible à justifier, tant le coût de leur fonctionnement continu, payé exclusivement en devises, est élevé, la création de main-d’œuvre permanente peu ou non qualifiée est faible, et le transfert de technologie est tout simplement nul. Au vu de ces constatations, comme le commerce du sucre est régi à l’échelle internationale par des règles de marché tellement bien huilées, il est nettement moins coûteux et autrement plus transparent pour le pays de l’importer semi-raffiné, de le raffiner sous contrôle fiscal public direct et de l’ensacher pour la distribution au consommateur final à l’intérieur du pays, et suivant les quantités consommables en moyenne par tête d’habitant, tenant compte de la constitution de stocks de sécurité correspondant au rythme de consommation et des fluctuations saisonnières de cette consommation, que de construire et de faire fonctionner des unités de raffinage final dont le produit serait réexporté pour des motifs de spéculation boursière, et donc non consommé sur place, et les gros profits tirés grâce aux exonérations fiscales de tout type consenties aux investisseurs, et aux subventions visibles et invisibles portant sur les salaires comme sur l’énergie utilisée, entièrement privatisés au profit de ces investisseurs, et en devises. La façon dont l’activité fonctionne actuellement se fait exclusivement au profit de ces investisseurs, alors que les coûts de production (subvention de soutien, fiscalité directe et indirecte, main-d’œuvre, énergie et carburant) sont en grande partie supportés directement ou indirectement par le budget de l’État. Donc l’État subventionne les bénéfices de ces milliardaires, ce qui est le comble de l’absurdité économique.

    Une industrie sucrière parasitaire, économiquement marginale et financièrement nuisible parce que canal de fuite massive de capitaux

    On en arrive logiquement à la conviction irrémédiable que cette industrie, qui n’a rien d’algérien, si ce n’est qu’elle est payée par des devises en provenance de l’exportation d’hydrocarbures algériens, qui fournit un nombre ridiculement bas d’emplois, a une contribution marginale aux grands équilibres économiques algériens, a un impact technologique nul et n’a d’autre but que de justifier une fuite massive de capitaux, légale et officialisée, au profit de quelques «nababs cachés» du système de gouvernance.

    Le prix du sucre est fixé sur les places boursières internationales, et il n’y a rien de plus transparent que ces marchés, soutenus par les statistiques sur les projections de production des pays producteurs principaux, dont Cuba fait partie. Installer des unités de raffinage dans le pays n’ajoute rien ni à la transparence du marché ni à la maîtrise des prix du sucre au niveau national algérien.

    Au contraire, cela introduit un élément de spéculation tant interne qu’extérieur : on a pu constater qu’à l’intérieur, les prix intérieurs du sucre – pourtant produit subventionné sur le budget algérien à raison de 10% de son prix et exonéré de tous droits et taxes à l’importation — n’ont pas été influencés, en période de baisse, par les prix du sucre sur les marchés internationaux, et qu’en période de hausse sur ces marchés, ces mêmes prix nationaux ont augmenté plus que les prix internationaux. Preuve supplémentaire que l’instauration de ces unités de raffinage n’a pas de justification dans la régulation du marché intérieur du sucre.

    En conclusion

    Tout d’abord les statistiques sont trompeuses, malgré leur forme mathématique, et lorsqu’on compare les statistiques sur la production et le commerce du sucre entre Cuba et l’Algérie, on a une idée de ce que peuvent cacher des chiffres utilisant les mêmes unités de mesure et prétendant représenter des situations économiques similaires. Cuba produit du sucre.

    L’Algérie ne fait qu’importer le sucre, le consommer ou le retraiter et le réexporter en vue d’opérations spéculatives sur les marchés internationaux, et en finançant ces opérations sur les réserves de change produites par les exportations d’hydrocarbures. Le sucre «algérien» totalement importé est devenu la matière première destinée à la «milliardisation» accélérée de quelques nababs bien branchés.

    Plus important encore : existe-t-il une politique globale de la «filière» sucrière en Algérie, pays importateur d’un produit de forte et routinière consommation, donc source facile d’enrichissement rapide et sans cause ? Ou ce marché est-il livré aux «gros poids lourds» du système qui le gèreraient en fonction exclusive de leurs intérêts financiers, avec une aide officielle évidente ?

    Car comment peut-on expliquer que dans un pays où les transferts de capitaux sont encore soumis à des règles strictes de rationnement au coup-à-coup, des personnes aient un accès automatique à des centaines de millions de dollars annuellement pour une activité de spéculation boursière qui ne peut même pas se justifier économiquement ou financièrement, au vu des investissements et des fonds de roulement en devises qu’elle exige ? Par une création massive d’emplois directs ? Le niveau des emplois dans ce secteur est ridiculement faible et ce sont des emplois quasi exclusifs.

    Par un transfert conséquent de technologie ? Les équipements sont importés et montés par des techniciens étrangers, et les emplois créés ne demandent aucune expertise professionnelle spéciale et complexe.
    D’ailleurs, on peut reprendre les mêmes remarques pour tous ces projets «industriels» lancés dans la précipitation, pour ne pas dire dans l’affolement et l’improvisation, et dans lesquels «les transferts de technologie» se limitent au maniement du tournevis, de la clef à mollette manuelle ou électrique et du banc à souder, manuel ou automatique, et, plus sérieux encore et cas extrême, aux emplois «commerciaux» générés par les importations faites à partir d’investissements à l’étranger dans des entreprises en faillite, donc produisant des appareils trop obsolètes pour les consommateurs des pays où ces entreprises sont implantées, et qu’on «liquide» sur le territoire algérien, moins regardant sur la qualité et la sophistication. On pousse même la mauvaise foi jusqu’à présenter ces reprises d’entreprises obsolètes comme la clef à la future réindustrialisation du pays !

    Et ce sont des activités qui sont présentées aux badauds comme des opérations effectuées dans l’intérêt de l’Algérie, alors qu’elles n’ont pour autre objectif que de générer encore plus d’occasions de puiser dans les réserves de change du pays et d’accélérer la fuite de capitaux vers l’étranger. On fait semblant de vouloir contribuer à la relance de l’industrialisation du pays.

    En fait, on bloque cette industrialisation, on transforme l’Algérie en un assemblage hétéroclite d’ateliers de montage proches des fameux jeux de «Meccano» et de points de revente tenus par de gentilles «réceptionnistes» fraîchement diplômées des universités algériennes, le tout réparti, selon les règles de «l’équilibre régional», sur différents points du territoire national, et on se remplit les poches à la pelle, en dinars comme en devises, pour augmenter, sans doute, le rang dans le classement Forbes des hommes les plus riches du monde !

    Quand l’Algérie aura-t-elle une politique de réindustrialisation transparente, cohérente et compréhensive, facile à expliquer et à assimiler, et qui soit autre chose que la simple addition de décisions plus ou moins improvisées en fonction des appétits des groupes de pression occultes, opportunistes, prédateurs, aux profils obscurs, couverts et appuyés, sans doute, par des personnages bien «branchés» au système politique, ces fameux moulat achkara dont tout le monde ne veut pas entendre parler, mais qui, de toute évidence, sont devenus les vrais maîtres du pays et les vrais décideurs de la politique économique du pays ?

    Faut-il, pour casser ce système prédateur occulte, redéfinir les critères d’investissements industriels nationaux, pour les intégrer dans une véritable politique de réindustrialisation, et, en urgence, renationaliser les importations et la distribution en gros de certains produits de grande consommation, pour arrêter la saignée sur les réserves en devises, les fraudes sur les quantités importées et réexportées, sur les poids des sachets et autres récipients destinés aux consommateurs finaux, sur la facturation, sur les ventes en gros sans facturation ou avec facturations réduites ou grossies suivant le sens de la transaction, sur la qualité des produits, sur les déclarations douanières et fiscales, etc.? Fraudes que certains ont surexploitées et systématisées, pour ramasser ces immenses fortunes que les règles les plus acceptées de l’économie du marché n’expliquent pas et ne justifient pas.

    Finalement, et à ce compte, à quoi serviront les joutes électorales, si bien contrôlées et si transparentes soient-elles, si l’essentiel des décisions du domaine des autorités publiques et, plus spécifiquement, les prises de décisions économiques et financières déterminantes pour l’avenir du pays se font loin des regards des «représentants légitimes du peuple» par des groupes occultes sans position définie dans l’organigramme officiel de distribution des rôles, des fonctions et des responsabilités institutionnelles étatiques fixées par la Constitution nationale, et au profit exclusif de quelques «gros bonnets» dont certains «richards» pourraient n’être que les vitrines ?

    Hélas ! La crédibilité de ces joutes, où des torrents de paroles sont déversés sur une population dubitative, ne dépend ni des électeurs, ni des élus, ni, évidemment, de tous ces «ex-hautes et toutes-puissantes personnalités» dont les noms attirent les foules et remplissent les salles et qui en profitent pour plaider leur innocence et leur irresponsabilité dans ce tohu-bohu où est plongé le secteur économique, car si cela avait été le cas, l’économie algérienne aurait présenté un visage plus vigoureux.

    Et les «chkaristes» et autres «faux entrepreneurs prédateurs» continueront, sans aucun doute, à tenir le haut du pavé — après comme avant — dans le domaine, au grand dam des intérêts économiques du pays.

    Par Mourad Benachenhou

    Le Soir d’Algérie, 05/10/2021

  • Algérie: L’Alliance des députés dénonce la provocation de Macron

    Algérie: L’Alliance des députés dénonce la provocation de Macron

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    Le groupe parlementaire Alliance des députés a dénoncé les récentes déclarations du président français ciblant l’Algérie, les qualifiant «d’ingérence flagrante» dans les affaires du pays et de «provocatrices», voire attentatoires «à la souveraineté de l’Etat».

    Dans un communiqué publié ce mardi, le groupe parlementaire Alliance des députés a indiqué «avoir fermement désapprouvé les déclarations hostiles du président français à l’égard de l’Algérie», précisant qu’elles (déclarations) constituaient «une ingérence flagrante» dans les affaires intérieures de l’Algérie et «une provocation attentatoire à l’Etat, à ses symboles et à son peuple».

    Le groupe parlementaire a condamné vigoureusement cette campagne «haineuse et préméditée» aux visées électoralistes, exprimant sa désapprobation de ce genre d’«agissements irresponsables enregistrés à chaque rendez-vous électoral, marqués par la falsification de l’histoire de l’Algérie».

    L’Alliance des députés s’est félicitée, en outre, du rôle de la diplomatie algérienne et des efforts consentis à tous les niveaux. Elle a également saisi l’occasion pour rappeler au président français qu’il devrait «s’occuper des problèmes de son pays au lieu de s’immiscer dans nos affaires internes que nous savons très bien gérer, comme l’avaient fait nos chouhada et moudjahidine dans un passé récent».

    La société civile réagit

    Les déclarations «hostiles et irresponsables» du président français, Emmanuel Macron, contre l’Algérie et son histoire ont été dénoncées, lundi dernier à Alger, par des juristes et des journalistes algériens, lors d’un sit-in organisé par le Collectif des journalistes algériens solidaires avec le peuple sahraoui (CJASPS), en coordination avec l’association MachaâlEchahid.

    En marge de cette manifestation organisée à l’occasion de la tenue de la commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (quatrième commission) de l’Assemblée générale des Nations unies, le président du Conseil national des droits de l’homme (CNDH), Bouzid Lazhari, a dénoncé dans une déclaration à l’APS des propos «inacceptables et attentatoires» à l’Algérie, fustigeant «la façon dont s’est exprimé le président français au sujet des institutions d’un Etat indépendant, reconnu et qui entretient des relations officielles avec son pays».
    Cette reconnaissance «ne procède pas du néant, mais elle est le fruit d’une lutte armée de longue haleine et d’énormes sacrifices», a-t-il soutenu avant d’ajouter : «Nous condamnons ces propos qui vont à contrecourant des us diplomatiques, de l’éthique, du droit et des règles de bon voisinage.»

    Pour sa part, le président de l’association Machaâl Echahid, Mohamed Abad, a évoqué des déclarations «irresponsables d’un candidat à la présidentielle d’un Etat colonialiste, dont les positions à l’égard du peuple algérien sont connues». La société civile «saura répondre sur le terrain à cette attaque haineuse» à l’occasion de la commémoration du 60e anniversaire des massacres du 17 Octobre, a-t-il ajouté, saluant la réaction des autorités algériennes à ces déclarations «scandaleuses».

    Pour sa part, le président du CJASPS, Mustapha Aït Mouhoub, a affirmé que la France était la principale force de blocage du processus d’émancipation en Afrique du Nord, en œuvrant à la déstabilisation de ses anciennes colonies, dont l’Algérie. Fustigeant «une campagne de révisionnisme de l’histoire et de la mémoire, lancée par la plus haute autorité de la France contre l’Algérie, Aït Mouhoub a évoqué le rôle négatif de Paris dans la question du Sahara occidental, à travers une démarche colonialiste visant à imposer sa logique dans le Maghreb, le Sahel et le Sahara occidental.

    De son côté, l’avocat et ancien sénateur Boudjemaâ Souileh s’est dit fier des positions souveraines des autorités algériennes, affirmant que «nul ne peut imposer à l’Algérie son diktat», car le peuple algérien, pilier de son Etat et de ses institutions, a-t-il ajouté, ne renoncera jamais à la souveraineté de son pays, quel que soit le prix à payer.

    Ligue Rahmania des zaouïas scientifiques : «Une violation flagrante de la souveraineté nationale»

    La Ligue Rahmania des zaouïas scientifiques a qualifié, ce mardi, les déclarations du président français, Emmanuel Macron, de «violation flagrante» de la souveraineté de l’Algérie et d’atteinte aux sacrifices des chouhada, appelant les Algériens à l’adhésion autour des constantes et des valeurs du 1er Novembre 1954.

    Dans un communiqué signé par son président, Cheikh Mohamed El Mamoun El Qacimi, la Ligue Rahmania des zaouïas scientifiques a fustigé «une violation flagrante de notre souveraineté et une atteinte à notre nation et aux sacrifices de nos chouhada», rappelant à Macron les crimes coloniaux «ignobles» commis contre le peuple algérien par son pays, «qui persiste à considérer l’Algérie comme son prolongement et à œuvrer, sans relâche, à maintenir sa dépendance culturelle et linguistique, mais aussi économique et politique».

    Pour la Ligue Rahmania des zaouïas scientifiques, «la France s’acharne à pérenniser cette dépendance à travers ses relais et valets qui œuvrent à mettre en échec les efforts déployés pour le renforcement de la souveraineté et de l’indépendance nationales». Les derniers développements dans les relations algéro-françaises «constituent une opportunité historique de revoir ces relations et prendre des mesures décisives à même de nous affranchir de la dépendance à notre occupant d’hier, dans les différents domaines», a ajouté la Ligue dans son document.

    Dans ce cadre, la Ligue a préconisé «l’activation, en urgence, de la loi portant généralisation de la langue arabe pour mettre fin à la domination de la langue française et la promulgation de la loi portant criminalisation du colonialisme, un projet qui demeure gelé en dépit des appels récurrents des hommes libres de ce pays».

    Rappelant la commémoration prochaine de l’anniversaire des manifestations du 17 Octobre 1961 et de la fête du 1er Novembre, la Ligue Rahmania des zaouïas scientifiques a exhorté le peuple algérien à «l’adhésion autour de ses constantes et valeurs, à la fidélité aux principes novembristes et au serment fait aux chouhada et au placement de sa religion et sa patrie au-dessus de toute autre considération».

    APS

  • Algérie : l’ONM appelle à revoir les relations avec la France

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    L’Organisation des moudjahidines considère que la révision des relations bilatérales est « une priorité » et « une responsabilité nationale » et qu’il est urgent de « réfléchir sérieusement à une évaluation de tous les aspects ».

    L’Algérie reste ferme sur ses positions. La puissante Organisation des moudjahidine (ONM), les anciens combattants de la guerre d’indépendance en Algérie, a appelé, lundi 4 octobre, à « revoir » les relations avec la France, sur fond de crise diplomatique provoquée par des critiques du président Emmanuel Macron.

    « Il est temps de revoir les relations algéro-françaises », écrit l’ONM dans un communiqué diffusé par l’agence officielle APS. Alger a décidé samedi le « rappel immédiat » de son ambassadeur à Paris, en réaction à des propos relayés par le journal Le Monde où Emmanuel Macron affirme que l’Algérie, après son indépendance en 1962, s’est construite sur « une rente mémorielle », entretenue par « le système politico-militaire », et questionne l’existence d’une nation algérienne avant la colonisation française.

    L’ONM exhorte la France à « s’excuser »
    Dimanche, des sources militaires françaises ont précisé qu’Alger avait interdit de facto le survol de son territoire aux avions militaires français en guise de riposte. L’ONM considère que la révision des relations bilatérales est « une priorité » et « une responsabilité nationale » et qu’il est urgent de « réfléchir sérieusement à une évaluation de tous les aspects ».

    Organisme officiel algérien, l’ONM exhorte régulièrement la France à « s’excuser » pour les « crimes » commis durant ses 132 ans de colonisation (1830-1962) et qui ont coûté la vie, selon des chiffres de la présidence algérienne, à plus de cinq millions d’Algériens.

    « Nous n’acceptons pas ce genre de déclarations, l’Algérie c’est un peuple, une nation debout, ayant fait ses preuves dans l’histoire », a pour sa part réagi lundi le Premier ministre algérien Aïmene Benabderrahmane, lors d’un déplacement à Oran, à l’ouest du pays.

    Franceinfo, 04/10/2021

  • Pensons à tourner définitivement la page française

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    Aujourd’hui s’il y a déception chez les Algériens c’est qu’il y avait vraiment une attente de leur part envers les autorités françaises ou les historiens.

    Et franchement c’est cela qui m’inquiète vraiment, car toute l’erreur est là. Les autorités Algériennes auraient dû comprendre depuis longtemps qu’il n’y a rien à attendre des autorités françaises et encore moins de leurs historiens, intellectuels ou membres de la société civile. Un pays qui héberge chez lui, finance et protège des terroristes et des indépendantistes pour les utiliser contre leur propre pays, qui mobilise tous ses médias et ses services de cybersécurité pour discréditer l’Algérie et inonder les réseaux sociaux et le web de fake news et de propagande anti-Algérienne, qui permet aux corrompus du pays de planquer leur argent détourné et leurs familles en toute sécurité ne peut certainement pas nous vouloir du bien.

    Ce qui m’inquiète maintenant c’est que dans quelques jours, semaines, ou quelques mois, ils vont chercher à apaiser le climat et que tout reparte comme avant comme s’il ne s’était rien passé.

    Depuis deux ans je n’arrête pas de crier haut et fort que le salut du pays viendra le jour où une politique claire, discrète et méthodique de ‘défrancisation’ totale de la société Algérienne dans son ensemble sera menée à son terme, sans tambour battant, sans rompre les relations, ni rentrer dans aucun affrontement idéologique.

    Commencer par la base, c’est à dire l’éducation avec des langues obligatoires dès la primaire et le collège (anglais, espagnol, chinois, russe). Les autres langues deviendront facultatives. A terme, il faudra qu’un Algérien ou Algérienne qui veuillent étudier à l’étranger ou se soigner ou faire du business, ou du tourisme penseront à n’importe quel pays sauf à la France. A ce moment-là, ils pourront réduire le nombre des visas à zéro sans que cela ne touche qui que ce soit en Algérie.

    Sans cela, il n’y aura point de salut et l’Algérie passera son temps à gérer les différentes prochaines crises les unes après les autres, car il y en aura plein.

    Mais ceci ne pourra se réaliser qu’après la phase de ‘défrancisation’ totale de la société Algérienne.

    J’ai l’impression aujourd’hui qu’il y a encore certains hommes politiques, journalistes, hommes d’affaires et intellectuels Algériens qui n’osent pas s’engager dans cette voie de peur de ne plus obtenir de visas français touristiques, d’affaires ou d’études pour eux ou pour les membres de leurs familles. Comme si le monde entier n’existait plus et qu’il n’y avait plus que la France.

    Tant qu’il y a ce sentiment et cette mentalité ils continueront à humilier le pays. La preuve, Macron a osé dire « nous l’avons surtout décidé (réduction des visas) pour gêner les dirigeants ». Il donne l’impression que les Algériens sont prêts à tout pour un visa français, même à accepter l’humiliation.

    Quand cet état de fait disparaìtra vous verrez qu’ils n’oseront plus, car ça voudra dire que l’Algérie et les Algériens ont définitivement tourné la page de la France et tourné la tête vers d’autres partenaires commerciaux, économiques, culturels, éducatifs et stratégiques.

    Dany Douillet

  • La France est allemande et Macron un Belge latinisé par les Romains

    La France est allemande et Macron un Belge latinisé par les Romains

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    Une brève histoire de France

    Qu’est-ce qu’une nation ? Un ensemble territorial dirigé par un gouvernement central, à l’image des Massyles et Massaessyles qui ont unifié le pays correspondant au nord de l’Algérie dès le IVe siècle avant J.-C., gouvernés par un roi, c’est-à-dire un Etat central. Deux cents ans plus tard, la Numidie, ancêtre de l’Algérie, est de nouveau réunifiée avec Massinissa, de la frontière actuelle marocaine jusqu’à la frontière actuelle de la Libye.

    Quand le roi Syphax reçoit le général carthaginois Hasdrubal Gisco et le général romain Scipion l’Africain pour contracter des alliances, la Gaule n’était pas encore le pays des Gaulois et Amiens, la ville dont est originaire Macron, est occupée par une tribu gauloise, les Belges, puis par les Romains qui récupèrent toute la Gaule qui ne s’appelait pas encore la France. Un siècle plus tard, le Roi Jugurtha est assassiné dans la prison de Rome pour s’être rebellé contre l’Empire, 55 ans avant Vercingétorix.

    Effectivement, l’Algérie ne s’appelait pas encore l’Algérie, ce nom ayant été tiré plus tard de Bologhine Ibn Ziri, Dziri, qui a refondé Alger au Xe siècle en prenant le contrôle de l’Ifriqiya, ce qui a donné le Catalan Alguere, puis Alger et enfin Algérie en français, qui n’est pas une langue celtique, mais un dérivé du latin romain, dont le nom vient de «France», des Francs, tribu germanique qui a conquis la Gaule et fondé l’Etat avec Pépin le Bref, roi des Francs et roi de France, un Allemand, bien que l’Allemagne ne s’appelait pas ainsi.

    En 1714, l’historien Nicolas Fréret montre que les Francs sont issus d’une ligue de peuples germaniques, ce qui lui vaudra six mois d’emprisonnement.

    La France est allemande et Macron un Belge latinisé par les Romains, lointain descendant de Pépin le Bref, un Germain, et aura été trop rapide en expliquant que l’Algérie n’existait pas avant que la France n’arrive pour la piller. D’ailleurs, Macron lui-même n’existait pas avant l’invention de Jacques Attali, Berbère d’une vieille famille juive d’Alger.

    CHAWKI AMMARI

    El Watan, 04/10/2021

  • Macron, dans ses petits souliers, souhaite un apaisement

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    Dans une récente déclaration faite ce mardi à France Inter, le président français Emmanuel Macron, indique qu’il est nécessaire de continuer à travailler avec l’Algérie, souhaitant un apaisement après les dernières tensions diplomatiques.

    “Nous souhaitons apaiser les choses, car je pense qu’il est préférable qu’on se parle mutuellement, en vue d’avancer” dit-t-il ,ajoutant ” on doit poursuivre à ausculter notre histoire avec l’Algérie, avec modestie et respect’ . Il a conclu en affirmant qu’il entretient des relations amicales avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune, oubliant que ce dernier est le chef suprême des forces armées algériennes, qu’il n’a pas ménagées, accusant au passage l’État Algérien d’être un système politico-militaire qui vit sur la rente “mémorielle”.

    Amnésique et ignorant de l’histoire de l’Algérie, Emmanuel Macron n’a pas compris que c’est l’Algérie et son peuple ne sont nullement à la merci des émotions d’un président français, qui décide des timings des tensions et des apaisements. L’Algérie est sortie définitivement du tutorat et son destin dépend uniquement de la détermination de son peuple qui avait arraché son indépendance avec les armes et consenti d’énormes sacrifices.

    Algérie54, 05/10/2021

    Suite aux dernières déclarations de Macron: Les relations Alger-Paris, proches de la rupture que de l’apaisement

    Les relations entre Paris et Alger, sont plus de la rupture que de l’apaisement. Les dernières sorties des responsables français sont des signaux révélateurs d’une stratégie néocolonialiste, considérant un pays indépendant depuis 60 ans, comme un département français.

    Les déclarations scandaleuses d’Emmanuel Macron, nous rappellent celles de l’ancien président français Giscard D’Estaing en visite à Alger en 1975, dont la réplique ne se faisait pas attendre par le Feu Président Houari Boumediene qui signifia à son hôte français que l’État Algérien ne date pas du 5 juillet 1962.

    Humilié sur les dossiers de l’Afghanistan, de la vente des sous-marins à l’Australie par ses alliés américains, britanniques et australiens, déchu de son titre de tuteur de certains Etats africains comme le Mali, le locataire du palais de l’Elysée joue l’escalade avec l’Algérie sur les dossiers de la mémoire, et de la libre circulation des personnes entre les deux pays, pour racoler dans l’électorat de la droite et de l’extrême droite , en vue de grignoter des voix à l’intérieur du camp de ses farouches adversaires pour la prochaine présidentielle de 2022, en particulier Marine Le Pen. Macron a déjà joué la carte du séparatisme, qui n’a pas donné entièrement satisfaction.

    Aujourd’hui, il s’est tourné vers les harkis et leurs fils, et les néocolonisés, composés des séparatistes berbéristes, les agents des ONG hostiles à l’Algérie et adeptes du  « qui tue qui », en reprenant le cliché stéréotypé consommé de s’attaquer au système algérien, en tentant de reproduire des calomnies sur l’ANP, digne héritière de l’ALN, et qui poursuit sa mission de pérenniser le serment de nos glorieux martyrs et nos valeureux moudjahidine, pour l’édification de l’État-nation qui fait peur à l’establishement français et son exécutant Macron.

    Ce dernier qui n’a rien respecté de ses promesses  vis-à-vis de l’Algérie et son peuple, faites lors de son déplacement à Alger à l’occasion de la campagne électorale pour la présidentielle de 2017.Ce jour-là, le candidat Macron a tenu le même langage tenu avec, dix-huit jeunes issus des familles des harkis, en brandissant le sujet consommé d’être un fils né après la guerre d’Algérie, en insistant sur la nécessité à reconnaître les crimes de la colonisation française contre l’humanité. A quelques mois de la fin de son mandat, Macron n’a pas avancé dans le dossier de la mémoire, se contentant d’un rapport de Benjamin Stora, plein de contre-vérités, limitant la colonisation à la période 1954-1962.

    Aujourd’hui, Macron joue le jeu malsain de l’ingérence dans les affaires internes de l’Algérie, en reproduisant le cliché stéréotypé et consommé de divergences entre la présidence et l’ANP, sachant que le président Tebboune élu démocratiquement, est le chef suprême des forces armées et Ministre de la Défense nationale. Le président Abdelmadjid Tebboune, il faut bien le rappeler, avait fustigé la France le 12 décembre 2019, jour de la tenue de l’élection présidentielle en Algérie, faisant savoir que la France aura bien un rival redoutable et un vis-à vis difficile à manier, lorsqu’il s’agit de la défense des intérêts de l’Algérie, en cas de son élection à la magistrature suprême. Jouer la carte de la diversion entre les deux institutions républicaines n’aboutira à rien sauf à pérenniser le sentiment de haine de la France chez l’Algérien.

    Macron, pourrait-t-il répondre à son peuple au sujet de la pétition des généraux français qui brandissaient la menace de sa destitution, ou pourrait-t-il critiquer l’intervention de l’armée américaine au Capitole pour déloger les fans de Donald Trump, comme il le fait avec la Chine et sa politique souveraine à Hong Kong ?. Macron qui joue sa survie politique en France avec la hausse de la contestation des français au sujet de la gestion de la crise sanitaire et le pass vaccinal, n’a pas digéré que l’Algérie devance la France, en produisant le vaccin Coronavac, avec le partenaire stratégique chinois, et a instauré des restrictions pour l’attribution de visas aux algériens à l’instar des marocains et tunisiens, car la commission sanitaire européenne compétente, vient d’homologuer les deux vaccins chinois, Sinovac et Sinopharm, conformément aux recommandations de l’OMS.

    A l’agonie, dans les dossiers de la Libye, le Sahel, et dernièrement la Tunisie, Macron n’a que cette alternative de caresser les sentiments anti-algériens des officines sionistes et néocolonialistes en s’attaquant aux institutions républicaines algériennes, en vue de refaire une virginité politique en prévision de la prochaine présidentielle de 2022, où ses chances demeurent minimes pour accéder à sa propre succession, sachant que son premier mandat, le dernier en perspective, est le pire mandat d’un président français de la 5ème république.

    Algérie54, 02/10/2021