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  • Macron en Algérie: Energie et relations postcoloniales

    Macron en Algérie: Energie et relations postcoloniales

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    Le président français Emmanuel Macron se rend jeudi en Algérie pour tenter d’apaiser les tensions diplomatiques avec un fournisseur de gaz de plus en plus important de l’Europe à la suite de l’invasion de l’Ukraine.

    Plus de 60 ans après l’amère guerre d’indépendance de l’Algérie, les relations franco-algériennes sont toujours marquées par le ressentiment de l’ère coloniale. Paris a régné sur le territoire nord-africain pendant plus de 130 ans.

    Mais ils ont été particulièrement orageux ces derniers temps, après que Macron aurait remis en question l’existence de l’Algérie avant l’occupation française et accusé le gouvernement d’Alger de fomenter « la haine envers la France ».

    Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a retiré l’ambassadeur de son pays à Paris en octobre dernier en réponse à ces propos, et interdit les avions militaires français de son espace aérien.

    Les assistants de Macron estiment que les deux parties ont évolué, notant la reprise de relations diplomatiques normales et les survols vers les bases de l’armée française dans la région du Sahel au sud de l’Algérie.

    Diplomatie du gaz

    La querelle diplomatique de l’année dernière a pris fin lorsque le bureau de Macron a publié une déclaration disant qu’il « regrettait » les malentendus causés par ses propos.

    Bien que les propos aient été tenus à huis clos, ils ont été rapportés par le journal Le Monde .

    Le ministre français des affaires étrangères de l’époque, Jean-Yves Le Drian, a également été dépêché à Alger pour adoucir les liens avec Tebboune.

    Le désir de Macron de réparer complètement les relations survient alors que l’Algérie émerge comme un fournisseur de gaz alternatif clé pour l’Union européenne après l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

    Les nations européennes cherchent à mettre fin à leur dépendance vis-à-vis des hydrocarbures russes, donnant à l’Algérie – avec ses pipelines vers l’Espagne et l’Italie – un poids et une importance renouvelés.

    Selon l’économiste algérien Abderrahmane Mebtoul, « le président français va certainement demander à l’Algérie de faire un effort pour essayer d’augmenter sa production de gaz ».

    Une délégation controversée

    Cependant, le palais de l’Elysée a mis en garde contre les attentes selon lesquelles un accord majeur pourrait être conclu dans le sens de celui annoncé par le Premier ministre italien Mario Draghi lors de sa visite à Alger en juillet.

    La cheffe du groupe énergétique français Engie , Catherine MacGregor, fera partie de la délégation française de haut niveau accompagnant Macron, comprenant les ministres de la Défense, des Affaires étrangères et de l’Economie.

    Accompagnant également le chef de l’Etat français, le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz, ainsi que le grand rabbin de France Haïm Korsia , d’origine algérienne.

    L’inclusion de Korsia dans la délégation a suscité l’ire de certains commentateurs – dont le chef des Frères musulmans , Abderrazak Makri – qui affirment que sa présence sera utilisée pour exercer davantage de pression sur l’Algérie afin qu’elle normalise ses relations avec Israël.

    Aucune excuse
    Macron doit passer trois jours en Algérie, visiter la capitale Alger puis la deuxième plus grande ville d’Oran, où il s’arrêtera dans un magasin de disques et assistera à un spectacle de breakdance.

    Le président de 44 ans s’est rendu pour la dernière fois en Algérie en décembre 2017, peu après son arrivée au pouvoir.

    Lors de son entrée en fonction, Macron a fait une série de gestes visant à panser les blessures du passé des deux côtés de la Méditerranée, mais aurait été frustré par la réaction de l’Algérie.

    Il a exclu de faire l’apologie du colonialisme, sujet très sensible en France.

    Les historiens français disent qu’un demi-million de civils et de combattants sont morts pendant la sanglante guerre d’indépendance de l’Algérie – dont 400 000 algériens – tandis que les autorités algériennes disent que 1,5 million ont été tués.

    Pendant ce temps, des groupes de défense des droits algériens ont exhorté Macron à ne pas négliger les violations des droits humains par le gouvernement qui est arrivé au pouvoir lorsque le dirigeant de longue date Abdelaziz Bouteflika a démissionné en 2019 après deux décennies au pouvoir.

    Tebboune, Premier ministre sous Bouteflika, a réprimé le mouvement d’opposition Hirak qui a forcé son prédécesseur à démissionner.

    RFI, 24/08/2022

    #France #Macron #Algérie #Mémoire

  • Les enjeux au coeur de la visite de Macron en Algérie

    Les enjeux au coeur de la visite de Macron en Algérie

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    Question mémorielle, guerre en Ukraine et gaz algérien, visas, sécurité au Sahel… et sortir des brouilles du premier quinquennat: la visite à venir d’Emmanuel Macron en Algérie est lourde d’enjeux.

    LA DIFFICILE ÉQUATION MÉMORIELLE

    Emmanuel Macron, premier président français né après la guerre d’Algérie (1954-1962), n’a eu de cesse, depuis son élection en 2017, de tenter de normaliser les relations entre les deux peuples.

    Encore candidat, il avait frappé les esprits en qualifiant la colonisation de « crime contre l’humanité », et a multiplié depuis les gestes mémoriels.

    Mais l’Algérie n’a pas embrayé sur ce travail de mémoire et a déploré que le président français n’exprime pas de « repentance » pour les 132 ans de colonisation française.

    Après des mois de tensions, Emmanuel Macron a reproché au pouvoir algérien d’exploiter la « rente mémorielle » de la guerre d’indépendance pour entretenir sa légitimité et s’est interrogé sur l’existence d’une nation algérienne avant la colonisation.

    Cette question pèse lourd aussi en politique intérieure des deux côtés de la Méditerranée. Sept millions de Français sont liés d’une manière ou d’une autre à l’Algérie.

    « Parmi ses conseillers, parmi les forces politiques sur lesquelles (Emmanuel Macron) s’appuie ou dont il espère un soutien plus ou moins tacite, il y a des points de vue différents », relevait dimanche sur France Info l’historien Gilles Manceron, pointant une « forte nostalgie coloniale » à l’extrême droite mais aussi « dans une partie de la droite française ».

    LE GAZ, CARTE MAÎTRESSE POUR L’ALGÉRIE

    Depuis le début de la guerre en Ukraine, l’Algérie -un des dix premiers producteurs mondiaux de gaz- est devenu un interlocuteur très convoité par des Européens soucieux de réduire leur dépendance au gaz russe.

    « Le président français va certainement demander à l’Algérie de faire un effort pour essayer d’accroître ses productions de gaz », anticipe l’économiste algérien Abderahmane Mebtoul.

    Mais « si les Français en veulent plus, il faut qu’ils investissent » dans l’industrie gazière et les énergies renouvelables en Algérie, selon lui.

    L’Algérie est devenue ces derniers mois le premier fournisseur en gaz de l’Italie, via le gazoduc Transmed qui passe par la Tunisie.

    DES RELATIONS ÉCONOMIQUES À LA PEINE

    La France est à la peine économiquement en Algérie où, avec environ 10% des parts de marché, elle est désormais supplantée par la Chine (16%), premier fournisseur du pays.

    Suez a perdu la gestion des eaux d’Alger, la RATP celle du métro et Aéroports de Paris celle de l’aéroport de la capitale.

    L’usine du groupe automobile Renault est aussi entravée par des quotas étatiques de pièces importées.

    « Il y a beaucoup de possibilités mais il faut que la France change de logiciel. La France a beaucoup perdu en Afrique », note Abderahmane Mebtoul.

    LES VISAS, « NERF DE LA GUERRE »

    Paris a réduit de 50% le nombre de visas accordés à l’Algérie – comme au Maroc – pour mettre la pression sur des gouvernements jugés trop peu coopératifs dans la réadmission de leurs ressortissants expulsés de France.

    « La réduction du nombre de visas a des effets importants en Algérie. Cela crée une pression sur le pouvoir algérien », souligne Xavier Driencourt, ancien ambassadeur de France en Algérie.

    Les deux capitales veulent « avancer » sur ce sujet, relève toutefois l’Élysée, en soulignant que depuis mars 2022, les autorités algériennes ont délivré « 300 laissez-passer (pour des retours), contre 17 sur la même période en 2021 et 91 en 2020 ».

    MAROC ET SAHARA OCCIDENTAL

    La visite du président Macron risque de susciter des crispations, sinon des critiques au Maroc, grand rival régional de l’Algérie et dont les relations avec Paris se sont refroidies.

    « Il y a toujours une compétition entre l’Algérie et le Maroc.(Avec cette visite), l’Algérie veut marquer des points », estime Xavier Driencourt.

    A l’inverse, Rabat attend de la France qu’elle manifeste plus « clairement » son soutien au plan d’autonomie marocain pour régler le conflit du Sahara occidental.

    L’Algérie, qui soutient les indépendantistes sahraouis du Front Polisario, a de son côté rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc en août 2021.

    ENJEUX SÉCURITAIRES RÉGIONAUX

    « Le président Macron sait que sans la collaboration d’Alger, il est très difficile d’enregistrer la moindre percée dans les dossiers du Sahel et la Libye », relève Hasni Abidi, directeur du Centre d’études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen à Genève.

    L’Algérie revendique un rôle important au Mali, dont l’armée française vient de se retirer, et entretient « d’excellentes relations » avec la junte militaire au pouvoir à Bamako, poursuit l’expert, en notant aussi les « relations importantes » d’Alger avec Niamey et d’autres capitales africaines.

    DROITS DE L’HOMME

    Les ONG dénoncent le tour de vis du régime, qui a étouffé le mouvement de contestation populaire du Hirak à l’origine de la chute du président Abdelaziz Bouteflika en 2019.

    Une douzaine d’organisations de la diaspora algérienne ont exhorté Emmanuel Macron à « ne pas occulter » le sujet des droits et libertés lors de sa visite.

    Malgré des libérations ces derniers mois, environ 250 personnes sont encore détenues dans des prisons algériennes pour des délits d’opinion, selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD).

    Source : Connaissance des énergies, 24/08/2022

    #Algérie #France #Macron #Maroc #Sahara_Occidental #Gaz #Mémoire #Visas

  • Algérie-France : De nouveaux horizons

    Algérie-France : De nouveaux horizons

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    Tous les signes concordent pour souligner que la visite du président français, Emmanuel Macron en Algérie prévue à partir de jeudi est un indice probant quant à l’amélioration des relations entre l’Algérie et la France dans le climat de sérénité souhaitable. Les contacts réguliers entre les deux chefs d’Etat Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron, sont les témoins de ce nouveau rapprochement qui ouvre le chemin à davantage de relations bilatérales avec optimisme susceptible de conditionner Alger et Paris à développer une entente durable et une coopération dans tous les domaines.

    Cette visite, s’annonce, en effet, sous de bons auspices tant elle nourrit l’espoir d’un nouveau jalon dans les relations entre les deux pays, de manière à répondre aux attentes des deux Etats et aux exigences de l’environnement régional et international.

    En effet, après une courte brouille diplomatique entre les deux pays, cette visite peut constituer le prélude à une nouvelle marque du cours des relations entre les deux pays portant l’empreinte de l’ambition que nourrissent les deux chefs d’Etat pour une coopération et un partenariat véritablement stratégique. Une volonté politique partagée des deux côtés avec comme objectif l’amorce d’une nouvelle créativité , des horizons prometteurs, de larges complémentarités et de convergence sur les questions régionales et internationales, dans une dynamique d’équilibre des intérêts dans la quête de la paix, de la sécurité et de la prospérité ; donc une visite susceptible de tirer vers le haut, les relations entre l’Algérie et la France, à travers une densité de dossiers sensibles, d’analyses et une proximité des visions, qui ne peuvent que favoriser les relations bilatérales et une efficacité accrue des démarches régionales et internationales.

    A cet égard, la place centrale de l’Algérie dans l’espace maghrébin et méditerranéen et par rapport aux ensembles africain et arabe, son action persévérante dans le processus de revitalisation de la paix et de la sécurité sont quelques-uns, des indicateurs de son rôle dans le présent contexte régional et international. A la faveur de cette visite, la France dispose d’atouts certains qui lui confèrent, effectivement, une position privilégiée dans les relations économiques de l’Algérie. Il lui appartient de s’en servir pour donner corps à l’exemplarité surtout que Tebboune et Macron déclarent vouloir donner à la coopération entre les deux pays une stratégie nouvelle. Dans cet esprit, l’Algérie au titre de son programme de relance économique s’attelle à créer le climat et les garanties nécessaires susceptibles d’encourager les opérateurs économiques étrangers à venir y réaliser des investissements.

    Le moment est propice pour les deux parties à convenir de la possibilité d’étendre les relations dans tous les domaines, et de décider de passer à l’action, de manière concertée et méthodique, pour bâtir un partenariat diversifié, mutuellement bénéfique et durable. Il convient de rappeler que l’économie nationale connaît un développement important et de grandes mutations se sont opérées au sein de la société depuis 2020, dans le cadre du passage d’une économie dirigée et centralisée à une économie libre, basée sur le principe de la liberté d’initiative et de la concurrence loyale. Et par conséquent, l’adaptation du système législatif aux exigences de l’économie de marché en vue d’encourager le secteur privé et drainer l’investissement étranger pour relancer l’économie nationale et réduire la dépendance vis-à-vis des hydrocarbures, ressource non renouvelable, et ce faisant, œuvrer à créer une richesse nationale basée sur des ressources diversifiées à même de garantir le progrès et la prospérité.

    Dans le monde d’aujourd’hui, qui est en perpétuelle mutation, il est de l’intérêt de l’Algérie et de la France de renouer à l’établissement d’une relation exemplaire et d’œuvrer à impulser, toujours davantage, la coopération bilatérale. Beaucoup de choses peuvent être réalisées, mais beaucoup reste à faire. A cet égard, les discussions entre Tebboune et Macron devront évaluer les expériences antérieures et apporter les correctifs nécessaires afin de faire mieux et plus.
    B. C.

    Lemaghreb.dz, 23/08/2022

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    #Algérie #France #Macron

  • L’équipe Macron à l’épreuve du « périple d’Alger »

    L’équipe Macron à l’épreuve du « périple d’Alger »

    Algérie, France, Emmanuel Macron, Mémoire,

    Avec la communication de la date de la visite du président français Emmanuel Macron à Alger, le jeudi 25 août, les choses sérieuses vont commencer pour la partie française. Déjà, la période de la visite, trois jours, en dit long sur les prétentions de Paris. Aussi, de sérieux préparatifs ont commencé au sein de l’équipe accompagnatrice. Il s’agit pour Paris de faire clair, net, sans bavure, mais surtout de faire du « rentable » autant sur le plan économique et politique que sur le plan des échanges, du mémoriel, afin de retrouver sa place perdue de « partenaire historique privilégié ».

    Le journal français « L’Opinion » a indiqué que Patrick Diral, le conseiller spécial du président français chargé de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, a fait une partie du travail en amont, concernant les préparatifs, les dossiers et les détails protocolaires. Le journal, proche des milieux financiers et d’affaires parisiens, dit que le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Catherine Colonna, sera de la partie, de même que les ministres des secteurs clés de l’économie française.

    Pour réussir, Macron va se démettre de son ton habituel et adopter un propos mesuré, de vis-à-vis, d’allié, et non plus de puissance. Le gaz, l’Ukraine, le mémoriel, l’Espagne, le Maroc, la Russie, etc. peuvent constituer des « dossiers piège » ; aussi, Macron, dit-on, ne soulèvera que les sujets dans lesquels il pourrait avancer et faire concrètement de la realpolitik, à un moment où la France et le reste des pays européens cherchent une alternative au gaz russe et sont convaincus que le gaz algérien est la solution la plus appropriée et optimale.

    La demande franco-européenne est affichée depuis des mois ; maintenant reste à connaitre les conditions d’Alger, qui jouera à l’aise face à un bloc franco-européen pressé, sous pression et fragilisé.

    Voyage-test donc pour Macron, car il n’est pas dit d’avance qu’il aura gain de cause sur tous les sujets qu’il souhaite aborder, loin s’en faut.

    L’Express, 22/08/2022

    #Algérie #France #Macron #Mémoire

  • Algérie: La France doit faire son mea-culpa

    Algérie: La France doit faire son mea-culpa

    Algérie, France, Emmanuel Macron, Mémoire, Maroc, Sahara Occidental, Mali, Libye,

    Si la France veut profiter des opportunités que lui offre l’Algérie Il faudra qu’elle lâche un peu de lest et accepte de faire son mea-culpa

    Au mois de février dernier, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune,
    a affirmé qu’  » il y a un dégel dans les relations  » entre l’Algérie et la France, soulignant que l’Algérie demeurerait  » une puissance africaine avérée « .


    S’exprimant lors d’une entrevue périodique avec les représentants de la presse, et répondant à une question sur un récent entretien téléphonique avec son homologue français Emmanuel Macron, le président Tebboune a affirmé qu’  » il y a un dégel dans les relations avec la France  » et que  » l’Algérie est un pays incontournable pour l’Afrique et une puissance africaine avérée « .  » De manière générale, les choses se sont tassées « , a-t-il dit rappelant les résultats  » très positifs  » ayant couronné une réunion tenue à Alger entre une délégation française conduite par le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères français avec une délégation conduite également par le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères algérien.

    Depuis et plus particulièrement après la réélection d’Emmanuel Macron, les contacts entre les deux chefs d’Etat se sont multipliés afin de donner un nouvel élan aux relations entre les deux pays après une grave crise diplomatique ayant astreint l’Algérie à rappeler son ambassadeur à Paris en octobre dernier en réaction à des propos du président français affirmant que l’Algérie après son indépendance en 1962 qui a mis fin à 132 ans de colonisation française, s’était construite sur  » une rente mémorielle « , entretenue par  » le système politico-militaire « .

    La visite de Macron en Algérie à partir de jeudi est vue par certains observateurs comme une voie d’accroître la coopération bilatérale, mais aussi une façon pour lui de soigner son image auprès du peuple algérien écornée par ses déclarations précédentes concernant l’histoire de la nation algérienne.

     » En choisissant Alger comme destination pour le début de son mandat, le président Macron montre que l’Algérie est en train de revenir sur la scène régionale et internationale « , relève Hasni Abidi, directeur du Centre d’études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen à Genève ».  » L’Algérie ne peut pas non plus faire l’impasse sur une bonne entente entre Alger avec Paris », estime-t-il, en pointant notamment l’importance du dossier du Sahara occidental aux yeux des Algériens face à leur voisin marocain. D’où cet intérêt des deux pays d’une telle visite susceptible d’apporter de grands changements dans leurs relations et la mise à niveau de certains dossiers sensibles.

    A la veille de cette visite, un communiqué de la présidence française publié après un appel téléphonique entre Macron et le président Abdelmadjid Tebboune a noté que  » cette visite contribuera à l’approfondissement des relations bilatérales à l’avenir… et en renforcement de la coopération franco- algérienne face aux problèmes régionaux « , défis et continuer à travailler sur la mémoire de la période coloniale.

    Cette visite est d’abord symbolique et au-delà de la courtoisie, les retrouvailles entre les deux chefs d’Etat revêtent des enjeux de taille. Le premier concerne évidemment, indirectement, le conflit en Ukraine. Depuis que la Russie a engagé les hostilités avec Kiev, la crise énergétique menace l’Europe. Face à cette situation, l’Europe s’est tournée, petit à petit, vers l’Algérie pour tenter de compenser son déficit énergétique. Outre les questions économiques, il sera forcément question des dossiers africains, à l’instar de la Libye, confrontée à un blocage politique sans précédent, ou encore le Sahel, le Mali. Mais si Paris veut profiter des opportunités économiques qui lui offre l’Algérie, il faudra que la France lâche un peu de lest et accepte de faire un mea culpa.

    Effectivement, ce sont autant de préalables qui peuvent contribuer à accélérer la refondation des relations algero-françaises et ainsi amorcer un tournant décisif dans la coopération bilatérale. Pour nombre d’observateurs et de commentaires, l’enjeu premier de cette visite du président français en Algérie reste sans aucun doute le  » réchauffement  » des relations entre la France et l’Algérie. En terrain algérien, ce sera certainement à Emmanuel Macron de faire un premier pas en direction de son homologue algérien.  » L’Algérie entend ne pas être considérée sous la vision d’un peuple simple marché et qu’il faille favoriser un partenariat gagnant-gagnant « , a souligné le professeur des universités Abderrahmane Mebtoul. Et c’est dans ce cadre que doit rentrer la coopération entre l’Algérie et la France, loin de tout préjugé et esprit de domination « .

    Dans une tribune publiée le 7 août dernier dans le Figaro, l’ancien président français François Hollande prône  » une relance du partenariat avec le Maghreb « .  » Au moment où les bouleversements internationaux et notamment la guerre en Ukraine se répercutant implacablement sur l’économie mondiale , provoquant une hausse générale des prix qui pèsent sur le niveau de vie des populations des deux côtés de la Méditerranée, nous avons plus que jamais besoin d’approfondir cette relation et de lui redonner tout son sens, celui de la solidarité et de l’action « , à écrit l’es-président français ; Et c’est, selon François Hollande, à Emmanuel Macron de  » montrer sa disponibilité « .

    L’ancien président rappelle que la décision de Macron de réduire les quotas de visas attribués aux ressortissants nord-africains était risquée ; Il sera d’ailleurs certainement question ; les 25 et 26 août, de la question migratoire.
    A.Z.

    Lemaghreb.dz, 22/08/2022

    #Algérie #France #Macron #Mémoire

  • Angoissé, le Maroc attend la visite de Macron en Algérie

    Angoissé, le Maroc attend la visite de Macron en Algérie

    Algérie, France, Emmanuel Macron, Mémoire, Maroc, Sahara Occidental, Sahel, Mali,

    by Djilali B & Abdellah B

    Les personnalités qui accompagnent le président français Emmanuel Macron lors de sa visite de trois jours en Algérie à partir de ce jeudi, renseignent à tout le moins sur les dossiers qui seront au menu.

    Le dossier économique avec en tête l’approvisionnement en gaz algérien de la France et de l’Europe, les visas et les Algériens en situation irrégulière en France et enfin la question mémorielle.

    Le dossier régional concernera la question sahraouie et le Sahel avec au centre le Mali. La presse française, dont Libération, le JDD et le Point, met l’accent sur la question énergétique considérant que l’Algérie est un grand pays gazier appelé à augmenter ses volumes destinés au marché européen. C’est le rôle du ministre de l’économie, Bruno Le Maire ; présent dans la délégation de M. Macron. L’Algérie est aussi en attente des investissements français qui accusent un retard devant l’offensive des Chinois et des Turcs.

    Le président français pourrait aller encore plus loin dans le traitement du dossier de la mémoire. Ce qui explique la présence dans sa délégation de l’historien et conseiller à la mémoire, Benjamin Stora. Il est question également de la venue du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, dont les chiffres sur les émigrés clandestins algériens en France avaient irrité le président Tebboune, attendu au sujet de la réduction drastique des visas, estimé, y compris par la presse marocaine, comme un moyen de faire pression sur les pays du Maghreb, tous les trois concernés par la mesure sur les visas.

    Raison, entre autres, pour laquelle, le Point a titré «Trois jours à risque pour Emmanuel Macron». Autre dossier litigieux, le Sahara occidental. Mais il est du ressort des Affaires étrangères représentées par sa cheffe de la diplomatie, Catherine Colonna, qui évoquera également avec son homologue algérien Ramtane Lamamra la situation dans le Sahel, particulièrement au Mali après le retrait des forces françaises de ce pays.

    L’impact «anticipé» de cette visite est ressenti du côté de l’Espagne où l’on estime que le président Macron va refaire le coup du président du Conseil italien Mario Draghi au sujet de l’approvisionnement de son pays en gaz algérien.

    L’enjeu du gaz laisse l’Espagne à la traîne

    C’est ce que semble déceler le journal espagnol El Espanol qui voit que la volonté du président Macron de calmer le climat de tension entre Alger et Paris découle de cet objectif : garantir pour la France un approvisionnement en gaz sans risque de rupture. «Ainsi, Emmanuel Macron prend les devants vis-à-vis de l’Espagne, qui entretient des relations figées depuis des mois après avoir reconnu l’autonomie du Sahara», s’est désolé le journal dans son édition d’hier. Pour la publication, «Macron entend suivre la voie de Mario Draghi qui, en deux visites, a réussi à faire de l’Algérie le premier fournisseur de gaz de l’Italie».

    La préoccupation majeure de l’Europe demeure le gaz, le vieux continent cherche à tout prix des alternatives au gaz russe, mais chaque pays semble agir seul. Autre argument pour El Espanol, le rejet du projet de construction du gazoduc Midcat, la France estimant que le projet serait trop long à construire et qu’il ne serait pas en mesure de répondre à la crise énergétique actuelle. Pour le journal, la France étudie la possibilité de «devenir un partenaire privilégié pour obtenir du gaz algérien, comme l’a fait l’Italie».

    Un autre écho de cette visite est venu du Maroc par le journaliste Ali Lmrabet qui a estimé qu’Emmanuel Macron est fâché contre le Maroc et a décidé de se rendre en Algérie, selon Maroc Confidentiel repris par Moroccomail. «Pour preuve, écrit le journaliste, il y a quelques semaines, Macron n’a pas voulu appeler le roi Mohamed VI pour s’enquérir de son état de santé quand celui-ci s’est rendu à l’hôpital militaire parisien du Val-de-Grâce pour un petit souci».

    Le scandale Pegasus dans lequel, selon Lmrabet, les Français ont confirmé auprès des Israéliens son utilisation par le Maroc pour «écouter» des responsables français dont le président Macron. Il a également évoqué un réseau d’espionnage marocain en France qui travaille pour le compte d’Israël. Des activités qui ont fâché Macron au point d’ignorer le Maroc et son souverain. Sa visite en Algérie est perçue de ce point de vue, comme une punition pour le Maroc.

    Trois ministres, des personnalités religieuses et un historien l’accompagneront
    Pour sa première visite en tant que président français réélu, Emmanuel Macron se rendra en Algérie du 25 au 27 du mois courant, accompagné de trois ministres en gestion de dossiers très lourds.

    En effet pour aborder la question des visas, un dossier qui avait suscité de vives tensions diplomatiques durant plusieurs mois entre l’Algérie et la France, le président français sera accompagné de son ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, mais l’une des questions principales de sa visite, semble-t-il, est liée au secteur énergétique et la crise qui prévaut actuellement dans le vieux continent dont la France d’Emmanuel Macron assure la présidence.

    De ce fait, Macron a fait appel à Catherine Colonna, sa ministre des Affaires étrangères et des Affaires européennes, et son ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, qui seront chargés d’étudier la possibilité d’ouvrir une «nouvelle page» de la relation franco-algérienne et surtout de trouver une solution à la crise énergétique qui sévit en Europe après la menace russe de couper tout approvisionnement de l’Europe en gaz.

    Pour ce qui est du dossier de «la mémoire», le président français sera accompagné de l’historien de l’Algérie, Benjamin Stora, et d’autres experts du monde arabe Jean-Pierre Filiu et l’islamologue Gilles Kepel.

    Parmi d’autres personnalités citées par le Journal du Dimanche pour l’accompagnement de Macron en Algérie, on trouve le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-Eddine Mohamed Hafiz, et «le grand rabbin de France, Haïm Korsia, qui serait la première personnalité juive au sein d’une délégation officielle à visiter l’Algérie», rapporte la même source qui met en avant les origines algériennes du rabbin. «Ce dernier, né en France n’a jamais connu le pays de ses parents», ajoute la même source.

    D.B & A.B

    L’Algérie aujourd’hui, 22/08/2022

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    #Maroc #Algérie #France #Macron #Mémoire #Sahara_Occidental

  • Visite de Macron en Algérie: Du pain sur la planche

    Algérie, France, Emmanuel Macron, Mémoire, Maroc, Sahara Occidental, Mali, Sahel,

    by Djilali B.

    L’Elysée a précisé hier la date de la visite du président français Emmanuel Macron en Algérie, son probable ordre du jour et son déplacement d’Alger à Oran. «Ce déplacement contribuera à approfondir la relation bilatérale tournée vers l’avenir (…), à renforcer la coopération franco-algérienne face aux enjeux régionaux et à poursuivre le travail d’apaisement des mémoires», a déclaré la présidence française à l’issue d’un entretien téléphonique entre le président français et son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune. Le président français se rendra à Alger et Oran, a précisé la présidence française.

    Par ailleurs, les deux chefs d’Etat se sont entretenus hier au téléphone, et le président Macron a présenté ses condoléances à Abdelmadjid Tebboune pour les dizaines de victimes des feux de forêt qui ont ravagé l’Algérie ces derniers jours.

    Selon le même communiqué, les deux présidents «ont évoqué les relations bilatérales et affirmé leur détermination à œuvrer pour leur approfondissement (…) particulièrement après la réélection du président Macron pour un nouveau mandat», a indiqué la présidence française dans son document publié sur Twitter. Ils ont également évoqué dans leur entretien «plusieurs dossiers, en tête desquels celui du Sahel et de la situation en Libye, outre des questions régionales et internationales d’intérêt commun».

    Entre Alger et Paris, la relation a toujours été caractérisée par une passion qui paradoxalement ressurgit régulièrement comme un leitmotiv qui régule cette relation, sans toucher fondamentalement à leur fondement. Episodique, puisque les relations retrouvent le cours normal lorsque les responsables des deux pays reprennent langue, comme c’est le cas actuel avec cet appel téléphonique de Macron à Tebboune.

    Au plan politique, c’est à l’international que les deux chefs d’Etat auront certainement à essayer de rapprocher leurs positions. Les zones en crise, il va sans dire, à l’instar de la Syrie et de la Libye où la France tente de se replacer en adoptant une autre stratégie qui tranche nettement avec celle des prédécesseurs d’Emmanuel Macron, très marquée par l’engagement militaire sur le terrain. Il sera également question de la région du Sahel où la France marque le pas. Notamment au Mali où elle est déclarée indésirable. La France a été accusée par les autorités de Bamako de financer les groupes terroristes. Les forces françaises de l’opération Barkhane quittent le Mali et risquent aussi de limiter leur présence dans la sous-région où la présence militaire française est contestée.

    La France est confrontée à une rare défiance dans la région du Sahel qu’elle devrait quitter, sans doute, si elle n’abandonne pas l’ancienne philosophie de sa présence contestée en raison de son soubassement strictement militaire et sans contrepartie économique ou en investissements. Ce qui est appelé communément la Françafrique.

    Cette nouvelle donne induit indubitablement un effort sécuritaire supplémentaire pour l’Algérie, appelée désormais à surveiller les activités des groupes terroristes qui ont trouvé un terreau dans le Sahel où les Etats sont dans une situation de déstabilisation chronique. Et incapables de faire face aux menaces des groupes radicalisés.

    Au niveau bilatéral, les deux chefs d’Etat vont sans doute évoquer la question des visas réduits drastiquement par Macron et essayer de relancer les relations, économiques, bien entendu, avec au centre l’approvisionnement en gaz ; l’issue de la guerre en Ukraine étant la plus grande inconnue, le combustible algérien sera davantage sollicité, notamment en France. La France a tout intérêt à adopter une nouvelle politique avec ses voisins de la rive sud de la Méditerranée après son échec dans la région du Sahel.

    Il y a dans ce nouvel élan évoqué par l’Elysée une part d’économie, mais une grande part de mémoire, d’histoire commune à «apurer» pour réellement instaurer une relation apaisée. Une revendication algérienne qui attend d’ailleurs d’autres pas de la part de l’ancien colonisateur, qui, lui aussi, fait face à ses contingences internes et la difficulté à se défaire de ce sacro-saint principe de la Françafrique qui perdure.

    Ce sera une occasion pour le président Emmanuel Macron de faire un nouveau pas sur la question mémorielle, d’autant plus que cette visite, la seconde depuis sa visite lors de son premier mandat en 2017, intervient dans le sillage de la célébration du 60e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie.
    Il va sans dire que le dossier des visas sera aussi au menu lors de cette visite du président français

    D. B.

    L’Algérie aujourd’hui, août 21, 2022

    #Algérie #France #Mémoire #Macron #Maroc #Sahara_Occidental #Mali #Sahel

  • Tebboune et Macron préparent la visite du président Français

    Tebboune et Macron préparent la visite du président Français

    Algérie, France, colonisation, mémoire, Emmanuel Macron,

    Les Présidents algérien et français se sont parlé hier au téléphone. Une communication à travers laquelle, circonstance oblige, le Président français, Emmanuel Macron, a présenté à son homologue algérien ses condoléances suite au décès de quelques dizaines de citoyen algériens dans les feux qui ont notamment ravagé plusieurs wilayas de l ‘est du pays ces derniers jours.

    L’annonce de cette communication téléphonique a été faite hier par la présidence de la République , à travers un communiqué . Un communiqué qui a aussi indiqué que « les deux Presidents ont abordé, à cette occasion, la coopération bilatérale, notamment le programme de la visite prévue du Président Macron en Algérie. »

    Ainsi donc cette prochaine visite , dont la date n’a pas encore été annoncée de maniéré officielle mais dont tout porte croire qu’elle aura lieu dans les prochains jours probablement le jeudi prochain selon des sources médiatiques , a été évoquée lors de cet entretien téléphonique .

    Tebboune et Macron ont donc procédé aux réglages des derniers détails concernant les questions qui seront au centre de leurs discussions. Selon de nombreux analystes plusieurs dossiers seront ainsi au menu de cette rencontre. Il y va ainsi des dossiers relatifs à l’histoire et la mémoire, de ceux relatifs à la circulation des personnes et aussi les questions liées au partenariat économique entre les deux pays.

    Rappelons que cette visite sera la première qu’effectuera le Président français en Algérie depuis la grande brouille de l’année dernière où les relations entre les deux pays ont connu une de spires crises de leur histoire. Emanuel Macron avait alors sévèrement critiqué le système politique algérien et s’en est même pris à l’histoire du pays en doutant de l’existence de la Nation algérienne.

    La réaction de l’Algérie a été très forte à travers notamment la convocation de son ambassadeur accrété en France. Il est alors pas moins de trois mois à Alger avant que passe ce gros nuage. Certes les deux présidents se sont parlé plusieurs fois au téléphone, mais ce sera la première fois qu’ils auront l’occasion de se parler de vive voix pour régler un tant soit peu tous les différends qui nuisent aux relations bilatérales et pouvoir ainsi, entrevoir de meilleurs perspectives pour l’avenir. Des deux côtés la volonté y est , mais ce ne sera pas une simple partie de plaisir tant entre les deux partenaires existe pas mal de questions qui fâchent .

    Il y’a d’avoir cette question de la libre circulation des personnes entre les deux rives de la méditerranée. Sur ce plan-là, Paris a nettement réduit l’octroi des visas pour le ressortissants algériens désirant se rendre en France. Une réduction de l’ordre de 50% qui a aussi touché les ressortissants des deux autres pays du Maghreb, la Tunisie et le Maroc en l’occurrence. Le dossier de l’histoire est une autre question encore en suspens.

    C’est sans doute le plus important écueil qui mine les relations entre les deux pays. Malgré quelques avancées on reste très loin encore des aspirations des uns et des autres. Pour les Algériens, seule une reconnaissance claire par la France de ses crimes coloniaux et des conséquences qui en découlent, est à même de les satisfaire. De l’autre côté de la méditerranée, malgré quelques gestes symboliques, on est encore loin de cet état d’esprit. Enfin il y’a les questions économiques, à savoir notamment la question de l’investissement en Algérie, ou les français restent très réticents encore, comparativement à ces autres pays occidentaux .

    Par : KAMAL HAMED

    Le Midi libre, 21/08/2022

    ———————-

    Emmanuel Macron à Alger jeudi prochain

    Par Meriem Rayane

    Visite d’importance s’il en est, à un moment où l’Europe fragilisée par son engagement dans la guerre en Ukraine, le président français Emmanuel Macron se rendra du 25 au 27 août en Algérie, a annoncé hier, l’Élysée, qui annonce une visite destinée à relancer le partenariat entre les deux pays après plusieurs mois de crise. « Ce déplacement contribuera à approfondir la relation bilatérale tournée vers l’avenir (..) à renforcer la coopération franco-algérienne face aux enjeux régionaux et à poursuivre le travail d’apaisement des mémoires », a déclaré la présidence française à l’issue d’un entretien téléphonique entre le président français et son homologue Abdelmadjid Tebboune.

    Toujours selon la présidence, Emmanuel Macron a fait part à son homologue de la « disponibilité de la France à fournir à l’Algérie des moyens terrestres et aériens » pour faire face aux incendies.

    Emmanuel Macron effectuera donc de jeudi à samedi son deuxième voyage en tant que président en Algérie, après une visite d’une douzaine d’heures en décembre 2017 au début de son premier quinquennnat. Il se rendra à Alger et Oran, a précisé l’Elysée.

    Le quotidien « Le Monde » affirmait hier, que « Paris et Alger espèrent tourner la page d’une série de malentendus et tensions qui ont culminé avec le rappel de l’ambassadeur d’Algérie en octobre 2021 après des propos du président français sur le système « politico-militaire » algérien et la nation algérienne ».

    L’ExpressDZ, 20/08/2022

    Lire aussi : Algérie-France: crever l’abcès

    Lire aussi : Le déclin de la France et le renouveau Algérien

    Lire aussi : Pourquoi la France n’arrive pas à faire son deuil de l’Algérie

    #Algérie #France #Macron #Colonisation #Mémoire


  • Le colonialisme refuse de regarder son passé en face !

    Le colonialisme refuse de regarder son passé en face !

    Algérie, France, colonialisme, colonisation, crimes coloniaux, mémoire,

    Le Général de Gaulle avait dit le 22 juillet 1964 : « En Algérie, les Français n’étaient pas chez eux. […] on leur a fait croire que l’Algérie, c’était la France. Ils ont voulu se bercer de cette illusion. […] Jamais l’Algérie n’a été française. Elle l’était dans la tête de colonels braillards et de la masse des Européens d’Algérie qui avaient fini par s’en persuader. Elle l’était dans les slogans. Elle ne l’était pas dans les faits. C’était une colonie ».

    C’est en effet toujours affligeant de voir des déclarations comme ça, reprises pour événement par les élites de la colonisation, mais aujourd’hui les rapatriés d’Algérie, les plus nostalgiques à l’Algérie française, qui y ont le plus perdu. Sinon, à quoi serviraient la presse et les journalistes.

    Combien d’entre eux seraient encore favorables à l’Algérie française ?

    Combien d’entre eux estimaient que la France avait tort de ne pas exterminer toute la population indigène qui existe à l’époque.

    Combien d’entre eux soutiendraient qu’il fallait rester en Algérie en 1962, en s’imposant à la majorité locale du pays, la maintenir assujettie en mettant en place un régime d’apartheid comme en Afrique du Sud, ou bien un régime d’oppression comme en Israël.

    Combien d’entre eux étaient des colons de tous bord qui exploitaient ou spoliaient les indigènes, ou au mieux, vivaient dans leur propre monde avec l’entêtement à vouloir conserver l’Algérie Française, et ne cessent de vibrer au rappel incessant de l’époque coloniale; la rumination et le regret, jusqu’à la répugnance morbide, de la domination française révolue depuis plus de 60 ans, l’entretien malsain d’un ressentiment qui devrait normalement s’atténuer et disparaître avec le temps, sont pour ces Français nostalgiques, des modes pitoyables et méprisables et cela s’aggrave constamment, toujours au détriment du Peuple Algérien.

    Donc plus de plusieurs décennies il n’y a rien de nouveau sous le soleil français, sauf quelques remords masochistes ?…

    Quelques magouilles plus ou moins secrètes, quelques gestes d’illusions géostratégiques et surtout quelques menaces ?…

    Décidément, et ce, les relations Franco-algériennes défient toute logique apparente, elles restent illisibles, incompréhensibles, et toujours nuisibles à l’Algérie, sur fonds d’illusions et de masochisme. Comme si l’Algérie nourrisse elle-même ce cancer.

    Formellement la colonisation était un crime en soi. C’est difficile de le contester. Tout simplement parce que la colonisation avait créé deux classes de citoyens : les Français de plein droit et les indigènes; d’une part les Français ayant accès à l’administration, à l’éducation, au pouvoir économique, d’autres part la majorité indigène silencieuse, reléguée, sans droit social et politique. L’Algérie française, c’était le malheur des Algériens, c’est-à-dire la dépersonnalisation de l’individu colonisé, surtout que les populations originaires millénaires et beaucoup plus nombreuses ont été appauvries, déculturées et asservies pendant plus d’un siècle.

    Marrant de parler d’une violation des principes d’égalité et de liberté, des décideurs politiques français nostalgiques essaient de justifier, à postériori, l’expédition coloniale par les aspects positifs qu’elle aurait légués à l’Algérie, ainsi la colonisation du 19e siècle était considérée largement comme une œuvre humanitaire visant à apporter le progrès et les lumières aux peuples indigènes, mais en l’occurrence, c’était une oeuvre d’évangélisation, religieuse, assorti d’une spoliation et pillages des richesses.

    Personne ne sait ce que sont devenues les justifications des Lois et de la Réglementation coloniale du plus fort et de l’usage de la force appliquée sur le peuple colonisé considéré comme primitif et inférieur. Pour l’Algérie d’aujourd’hui, il ne s’agit nullement d’une rancune constante mais d’un désir de vérité. Ce n’est pas en maquillant l’histoire qu’elle devient l’Histoire. Il faut deux parties pour faire l’Histoire, ainsi que deux volontés honnêtes et véridiques. Les Français dans leur ensemble refusent toujours de reconnaître les excès et les crimes que cette colonisation avait engendrés, ainsi de l’ampleur des richesses spoliés. Sans faire du fondamentalisme exemplatif, j’estime à juste titre que l’Histoire ne s’écrit pas à sens unique et c’est juste un simple constat.

    A la célébration du centenaire de la colonisation en 1930, il a été recensé que « 34000 propriétaires européens possédaient 2,3 millions d’hectares – une moyenne de 70 hectares par propriétaire européen contre 5 hectares pour les musulmans ».

    C’est dire que la désorganisation de la base traditionnelle tribale avait poussé inexorablement les Algériens à la déchéance, la famine et les épidémies. C’est ce que révèlent des extraits de rapports officiels français qui stipulaient clairement : « Notre système de colonisation consiste à ruiner l’Arabe, à le dépouiller sans repos, à le poursuivre sans merci et à le faire crever de misère »

    Les stratèges de la colonisation projetaient de vider l’Algérie de sa population pour y installer une autre, venue d’Europe, donc l’idée de l’extermination de la population indigène avait eut cours pour les autorités coloniales, par exemple, le bilan démographique désastreux est édifiant à ce sujet. La population algérienne a diminué du tiers entre 1830 et 1870 sous le poids de la guerre, des spoliations, des famines et épidémies et les autorités coloniales ont annoncé, voire souhaité, sa disparition. C’est durant cette période que la population algérienne a inauguré sa régression forcée vers le dénuement, l’ignorance, la maladie et la surmortalité endémique. La première hécatombe qui s’apparente à un génocide intervient en 1868: 500,000 autochtones avaient succombé, ceux qui survivent étaient dans un état de dénuement le plus total. C’est donc bien une bénédiction que les Algériens n’aient pas été exterminée !

    Un constat sans ambiguïté sur l’impact négatif de la colonisation dans le premier rapport des travaux parlementaires d’Alexis de Tocqueville sur l’Algérie en 1847. Il écrit :

    « La société musulmane, en Afrique, n’était pas incivilisée ; elle avait seulement une civilisation arriérée et imparfaite. Il existait dans son sein un grand nombre de fondations pieuses, ayant pour objet de pourvoir aux besoins de la charité ou de l’instruction publique. Partout nous avons mis la main sur ces revenus en les détournant en partie de leurs anciens usages ; nous avons réduit les établissements charitables, laissé tomber les écoles, dispersé les séminaires. Autour de nous les lumières se sont éteintes, le recrutement des hommes de religion et des hommes de loi a cessé ; c’est-à-dire que nous avons rendu la société musulmane beaucoup plus misérable, plus désordonnée, plus ignorante et plus barbare qu’elle n’était avant de nous connaître »

    Après plus d’un siècle, le constat de Frantz Fanon et Jean Paul Sartre confirme, on ne peut plus clairement, le résultat dévastateur d’une politique coloniale aveugle. Sartre, J.-P., qui avait refusé le prix Nobel en geste de solidarité avec la lutte des Algériens pour leur indépendance, écrivait : « La violence coloniale ne se donne pas seulement le but de tenir en respect ces hommes asservis, elle cherche à les déshumaniser. Rien ne sera ménagé pour liquider leurs traditions, pour substituer nos langues aux leurs, pour détruire leur culture sans leur donner la nôtre ; on les abrutira de fatigue ».

    De même qu’en 1830, des politiquesfrançais et les médias colonialistes avaient justifié, à priori, l’expédition coloniale française en Algérie par des représailles pour laver l’affront du coup de l’éventail, vieux de quelques années si tant est qu’il advint, de même aujourd’hui, des politiques et médias français nostalgiques essaient de justifier, à postériori, cette même expédition par les bienfaits positifs qu’elle aurait concédés à l’Algérie.

    Pendant 132 ans, alors que l’Algérie était française, il n’y a pas eu un seul transfert technologique, aucun pole industriel n’avait été mis en place, bien que la France métropolitaine ait été, en tête des nations les plus industrialisées. Sans oublier que dans les autres domaines des études et du savoir, l’agronomie, l’architecture et la médecine, avaient été fermés aux Algériens

    Ce qui est certain c’est que la France dans son espace colonial n’arriver pas à liquider son histoire avec l’Algérie, C’est fatigant de lire sans arrêt ces assimilations qui fleurent la haine, le mépris C’est d’ailleurs cela qui rend probable que la colonisation qu’elle fût d’une manière ou d’une autre reste un crime contre l’humanité et un génocide. La France est désormais absolument infréquentable car parjure et indigne de confiance, comme si le fantôme de l’Algérie coloniale hantait toujours son imaginaire passé de gloire que fut la conquête.

    A quelques mois de leur départs en 1962, des milliers d’hectares de terres brûlé au napalm, 3 millions de bovins et d’ovins massacré à la mitrailleuse et à coup de canons, certains barrages ont été asséchés afin que les populations avoisinantes ne puissent pas avoir de l’Eau, dans les centres urbains les centrales électriques ont été sabotées, pour une coupure générale de l’électricité. Même les hôpitaux ont été privés de cette énergie pendant plusieurs jours. Les moyens de transmissions de la Radio et Télévision ont été détruits, les moyens de contrôle de l’Aviation au niveau des Aéroport d’Alger d’Oran et de Constantine ont été également détruits, aucun Avion et Paquebot n’a cédé par la France et enfin pour l’apothéose l’incendie criminel de l’université d’Alger et de la grande bibliothèque avec ses milliers de livres.

    Voici ce que le colonialisme civilisateur a fait en Algérie juste en quelques mois avant l’indépendance sans oublier la naissance d’une armée secrète: O.A.S. composé de criminels du désespoir, pour ainsi en justifier la violence car en fait la majorité des Français d’Algérie ne se sont jamais résolus à l’idée que c’est la guerre de Libération qui a été faite au colonialisme qui a fini par triompher du système immérité et vaincre les fondements de la domination coloniale. Dans leur aveuglement égocentrique et leur refus de tout dialogue avec les Algériens, depuis que leurs aïeux ont foulé la plage de Sidi Fredj, 132 années avant, ils se sont interdits de regarder en face le peuple réel de ce pays, qui cherche tout simplement à retrouver sa liberté. Quoi de plus Normal. !!!!!

    On signale que les hordes OAS et Harkis, avaient entrepris des opérations de nettoyage, l’uns brûlés tous sur leur passage et les autres déguisés en Moudjahidine du FLN, semaient la terreur afin de les imputés sur ce dernier. Massacrant sans distinction y compris des Européens, en Algérie et en France, semant la confusion dans les esprits, l’OAS a achevé de diviser irrémédiablement l’Algérie en communautés distinctes, séparation largement entamée par la violence de la guerre.

    2200 vies ont été arrachées, chiffre officiel communiqué par l’administration française encore en place entre le 19 mars et la veille de l’indépendance.

    2200 morts en moins de trois mois ! 25 morts par jour!

    Encore faut-il savoir si les chiffres qui ont été communiqués à l’époque étaient proches de traduire la réalité ?

    L’Algérie parle toujours de la colonisation et pas seulement de la Guerre de 1954-1962 pour évoquer les crimes et génocides, l‘exemple des écrits du général de Saint-Arnaud, qui a, pendant toute sa carrière militaire, de capitaine à général de division, rasé des villages, massacré et torturé les indigènes par milliers, Il ne cache rien et reste une preuve d’un cynisme total, et démontre l’aspect criminel de la colonisation et n’a pas été moins inhumaine. Ainsi les Officiers les plus représentatifs de l’Armée française sont trempé directement dans tous ces actes criminels où culminent les aspects dominants de la conquête de l’Algérie: la férocité, la Haine et la lâcheté.

    Des crimes et génocides ont-ils été commis? Très certainement.

    Les statuts des populations étaient-ils inégaux ? Sans aucun doute.

    La colonisation a-t elle été un pillage? Sûrement.

    Dans tous les cas, la France l’a démontré par une presse conventionnée en retournant la réalité pour se croire investi d’une mission salvatrice d’une nation effectivement presque en déclin reste la preuve d’une préservation coloniale. La fameuse parabole du mensonge répété mille fois qui devient une vérité.

    Aujourd’hui pour l’ensemble des Algériens il est arrive qu’ici et là soit évoquée le «crime pour l’humanité» pour en traiter, notamment la colonisation, il serait important que les descendants des victimes devraient exiger l’ouverture de dossiers de spoliation, réclamer par exemple des réparations, des indemnisations du type de celles que l’Allemagne a apportées après le nazisme.

    L’histoire la vraie retiendra que le Peuple Algérien soumis s’est révolté et a vaincu un Colonisateur soutenu par l’Alliance Atlantique, ces Algériens ont soufferts dans leur chair, dans leur mémoire et surtout dans leur culture. La tristesse et les remords devant les nombreux crimes perpétrés hier par l’armée française au nom des valeurs républicaines, des droits de l’homme ne concernent en rien les Algériens, la France officielle persiste à croire que massacrer les peuples colonisés fut un bienfait pour la civilisation. Oser mettre en symétrie le colonialisme et les bienfaits, c’est essayé de se faire une virginité.

    Le passé ne peut pas être changé, et les regrets peuvent être pris à l’excès, la France a été militairement battue en Algérie, Le colonisateur avec sa mission civilisatrice avait perdu moralement et avait été chassé physiquement. Au fond, c’est la seule chose qui importe de retenir ici.

    En final, ce que je retiendrai en tant qu’Algérien, c’est que mes grands-pères n’ont nullement cédés à la prétendue mission civilisatrice du colonisateur, qu’ils sont arrivés à créer en dépit de la colonisation, une nation de résistances, qu’ils sont arrivés en fin de compte à vaincre militairement l’Armée Française dont ces stratèges bien pensance n’ont jamais divulgués les pertes et les dégâts subies, que les Colons ont été humiliés moralement, puisque tout comme leurs précurseurs arrivés avec une simple valise et quelques effets vestimentaires, sont repartis dans la précipitation avec une simple valise et quelques effets vestimentaires, certains ont oublié leur pipe, leur béret et leur chapeau, leur femmes sont partis sans maquillage, donc la France a bel et bien été physiquement chassée de l’Algérie.

    La repentance détourne de l’essentiel la France refuse de grandir moralement, donc on peut très bien s’en passer et pourquoi pas, tant qu’on y est, demander aux Algériens colonisés par la France de remercier celle-ci pour leur avoir fait don des bienfaits d’une prétendue civilisation. Faut-il encore rappeler que l’Algérie n’a jamais été industrialisé, les colonisés n’ont jamais été modernes, la France a juste volé leurs richesses.

    La cicatrice est encore fraîche malheureusement, la guerre, c’était hier, alors un peu de respect pour les martyrs. Décidément, le peuple Algérien, c’est plus que l’Algérie, c’est aussi et d’abord l’Algérie. Le peuple Algérien n’est pas mort, il est bien libre, une liberté acquise chèrement et cela mérite d’être bravement salué.

    Source : Kader Tahri, 15/06/2022

    #Algérie #France #Mémoire #Colonisation

  • Macron en Algérie. Une visite et des dossiers importants

    Macron en Algérie. Une visite et des dossiers importants

    Algérie, France, Emmanuel Macron, mémoire, colonisation,

    Au-delà du devoir de mémoire et du gaz, Macron, annoncé en Algérie à partir du 25 août, devra également œuvrer à concilier les rapports tendus depuis ses déclarations sur l’histoire d’Algérie et rapprocher les points de vue sur des questions géostratégiques en commun. L’Elysée n’a pas encore confirmé le calendrier mais la date du 25 et du 26 août aurait fuité certains cercles officiels. Des deux côtés de la rive, on espère que cette visite du président français à Alger qui est en préparation en haut lieu, soit un «succès», après les tensions diplomatiques entre les deux pays en 2021.

    Les deux présidents évoqueront la circulation de leurs ressortissants entre les deux rives sachant que Paris avait réduit sensiblement les visas accordés aux Algériens. Les questions mémorielles reviendront aussi mais à la différence que Macron qui a relancé ce chantier lors de son premier mandat, ne développe pas la même vision que celle pour le Rwanda. Il y aura évidemment les questions sécuritaires sur le plan régional comme celles du Mali et de la Libye. Paris qui a perdu son influence au Mali, appuie les accords d’Alger sur la pacification de la bande du Sahel et l’instauration de la paix. Ils échangeront aussi sur les questions internationales, à leur tête la crise ukrainienne et la coopération en matière de gaz notamment.

    Des sources bien informées ont révélé que le président français, Emmanuel Macron, effectuera une visite officielle en Algérie le 25 août, à la tête d’une importante délégation ministérielle, conduite par Catherine Colon, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, en plus d’autres responsables gouvernementaux. La visite de Macron revêt une grande importance, au vu des dossiers épineux qui devraient être mis sur la table des discussions entre les deux pays, de la nature des relations bilatérales aux relations économiques et aux dossiers internationaux, en passant par la mémoire et le dossier des peuples.

    Au vu des relations tendues que connaît l’axe Paris-Alger, les deux parties s’emploieront, dans un premier temps, à restaurer la chaleur des relations bilatérales, après la période de blocage qui les a caractérisées en raison des propos du président Macron offensants pour l’histoire de l’Algérie, qui ont poussé l’Algérie à rappeler son ancien ambassadeur à Paris, Antar Daoud, pour consultations.

    Dans ce contexte, la visite de Macron vise, avant tout, à consolider ou rétablir la confiance entre les deux pays, avec la nécessité du plein respect de leur souveraineté, tout en traitant du principe d’égalité. Le rétablissement de la chaleur des relations algéro-françaises et le dépassement de l’étape de l’enlisement, passeront inévitablement par l’ouverture du dossier de la mémoire que l’Algérie attend du président Macron pour faire des pas vers l’Algérie, durant son second mandat, sachant que le président Tebboune attache une grande importance à ce dossier, car il a précédemment affirmé que la qualité des relations entre l’Algérie et la France est liée au traitement du dossier de la mémoire qui est bloqué depuis des décennies.

    Les questions liées à la révolution éditoriale font partie des dossiers qui troublent la paix des relations algéro-françaises en raison de l’intransigeance de la partie française et de sa réticence à prendre des mesures concrètes et sérieuses, notamment en ce qui concerne la question des archives et des indemnisations liées au nucléaire : explosions dans le sud algérien et le reste des dossiers liés à la mémoire.

    Le troisième dossier qui sera abordé lors du voyage du président français, est lié à la circulation des personnes et à la recherche de solutions au problème des visas. Les scientifiques ont déclaré que Paris avait décidé de réduire d’environ 50% le quota de visas accordés aux Algériens, car plus de 32.000 demandes de visas ont été rejetées en 2021, selon le site «Schengen Visa Info», et qu’en réponse, au refus de l’Algérie de coopérer dans le domaine de l’expulsion des clandestins, selon le scénario de Paris, auquel l’Algérie avait auparavant menti en totalité et en détail.

    Un autre chapitre des relations algéro-françaises liées aux affaires économiques sera ouvert à nouveau à cette occasion pour étudier la raison de la coopération, notamment dans la partie liée aux investissements français en Algérie et à la coopération dans le domaine de l’énergie, sachant que les investissements français ont beaucoup diminué ces dernières années en faveur d’autres puissances économiques comme la Chine, la Turquie, l’Italie.

    Faire avancer le partenariat économique entre Paris et l’Algérie nécessite l’activation d’un comité gouvernemental conjoint de haut niveau. Le niveau entre les deux pays qui ne s’est pas rencontré depuis 2017 où le Sommet d’avril 2021 a été annulé en raison de la «crise sanitaire» selon le gouvernement français, tandis que des sources ont révélé que le report est intervenu après que l’Algérie ait rejeté ce «Sommet», en raison de l’agenda affiché par le gouvernement français qui n’est pas à la hauteur de ce à quoi l’Algérie aspirait dans ses partenariats avec la France.

    Le Carrefour d’Algérie, 18/08/2022

    #Algérie #France #Macron #Mémoire