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  • Eric Zemmour accusé d’agressions sexuelles : de nouveaux témoignages l’accablent

    Accusé d’agression sexuelle par une conseillère municipale d’Aix-en-Provence, Eric Zemmour est visé par de nouveaux témoignages. D’autres femmes affirment avoir fait l’objet de comportements déplacés de la part de l’éditorialiste.

    Eric Zemmour est au cœur d’un grave scandale. Tout a commencé par un post Facebook datant du 27 avril et publié par Gaëlle Lenfant, une conseillère municipale d’opposition à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). Elle affirme qu’en 2004, au lendemain d’un dîner partagé avec plusieurs responsables socialistes, elle aurait été embrassée de force par le journaliste 62 ans. « Je me lève, il se lève aussi. M’attrape par le cou. Me dit ‘cette robe te va très bien, tu sais ?’. Et m’embrasse. De force. Je me suis trouvée tellement sidérée que je n’ai rien pu faire d’autre que le repousser et m’enfuir en courant. Trembler. Pleurer. Me demander ce que j’avais bien pu faire », a-t-elle écrit dans son message. Des accusations que le principal intéressé a niées par le biais de son entourage. Selon les confidences de ses proches à France Info, l’éditorialiste n’aurait « aucun souvenir de cette scène » et estimerait qu’il s’agit d’une « affaire politique qui sort au moment où chacun sait qu’il y a des velléités autour de lui. » Mais d’autres femmes viennent de sortir du silence dans les colonnes de Médiapart.

    Eric Zemmour visé par plusieurs témoignages

    Bouleversée par le récit de Gaëlle Lenfant, Aurore Van Opstal, une journaliste et auteure belge, a elle aussi témoigné contre Eric Zemmour. Elle affirme qu’elle l’aurait sollicité le 5 février 2019, afin de faire une surprise à son père, un ouvrier de Charleroi né le même jour et la même année que le polémiste. Pour le convaincre, elle lui aurait notifié qu’elle était « une amie de Michel Onfray » et qu’elle admirait beaucoup son travail. L’ancien chroniqueur d’On n’est pas couché lui aurait alors proposé de prendre un café tous les trois. C’est là qu’il aurait eu un comportement déplacé. Tout en « parlant à son père », il aurait caressé son genou avec la main et serait « remonté jusqu’à l’entrejambe ». « Il a fait comme ça deux allers-retours. J’étais tétanisée, sous le choc, je ne comprenais pas ce qu’il se passait, je le connaissais depuis trois minutes. Il avait 60 ans, j’en avais 29 », se souvient-elle avec effroi. Elle explique toutefois qu’ayant été victime de pédocriminalité durant l’enfance, cet épisode lui serait paru « anecdotique » sur le coup.

    Une autre femme, surnommée Anne pour préserver son anonymat, affirme avoir elle été victime des agissements d’Eric Zemmour. Admirative de ce dernier en raison de ses passages dans l’émission Arrêt sur images, elle aurait demandé à le rencontrer. Ce dernier aurait accepté de prendre un café non loin des locaux du Figaro, où il travaille. Mais lorsqu’elle aurait voulu le remercier d’avoir payé l’addition, le journaliste se serait montré très insistant. « Il m’a demandé de le remercier autrement, s’est penché et m’a embrassée. Il a mis sa langue et tout ! Je l’ai repoussé encore mais pas assez franchement. Quand nous sommes sortis du café, il m’a ré-embrassée et je me suis laissée faire. […] Moi, je me dégoûte, je me trouve trop débile d’avoir cédé à ses avances. […] J’étais paniquée quand je suis rentrée », déplore-t-elle auprès de Médiapart. Un témoignage parmi tant d’autres, qui ternit grandement l’image de celui que certains rêvent de voir conquérir la présidence de la République.

    Voici, 30 avr 2021

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  • Éric Zemmour, le champion des masculinistes, est accusé d’agression sexuelle

    Une élue socialiste d’Aix-en-Provence a partagé le récit d’une agression sexuelle subie au début des années 2000 et accuse l’éditorialiste Éric Zemmour, bien connu pour sa haine des féministes.

    C’est dans un message posté sur Facebook ce samedi que Gaëlle Lenfant, élue de la ville d’Aix-en-Provence a parlé publiquement de l’agression qu’elle a subi au début des années 2000. Elle ne peut assurer que les faits aient eu lieu en 2004 ou l’année suivante, a-t-elle précisé à Libération, mais elle n’a aucun doute sur le nom de son agresseur : Eric Zemmour.

    Gaëlle Lenfant : Éric Zemmour « m’attrape par le cou », « m’embrasse »

    La scène se serait passée à l’Université d’été du Parti Socialiste, qui se tient traditionnellement à La Rochelle. Gaëlle Lenfant y est présente en tant que militante au PS, et assiste à un dîner avec plusieurs membres du parti, dont Jean-Luc Mélenchon, mais aussi un journaliste, alors peu connu, Éric Zemmour.

    À cette époque, celui qui s’illustre désormais quasi quotidiennement par ses saillies racistes et islamophobes n’a pas l’omniprésence médiatique dont il bénéficie aujourd’hui : il est alors reporter au Figaro et a publié plusieurs essais. Ce n’est que quelques années plus tard que le grand public le découvrira à travers l’émission On n’est pas couché où ses « talents » de polémiste exploseront au grand jour aux côtés d’Éric Naulleau.

    Gaëlle Lenfant raconte qu’au lendemain de ce dîner, le journaliste lui aurait sauté dessus :

    « Le lendemain matin, je participe à un atelier animé par Jean-Luc Mélenchon (qui était alors au PS et avait fondé le courant auquel je participais). Je m’assois, et environ une demi-heure plus tard, Zemmour arrive. S’assoit sur la chaise devant moi. Me reconnaît, me dit bonjour et me demande ce qu’il a raté. Je lui résume l’intervention. L’atelier se termine, je me lève, il se lève aussi. M’attrape par le cou. Me dit “cette robe te va très bien tu sais ?”.

    Et m’embrasse. De force. Je me suis trouvée tellement sidérée que je n’ai rien pu faire d’autre que le repousser et m’enfuir en courant. Trembler. Pleurer. Me demander ce que j’avais bien pu faire. »

    C’est une affiche dans la ville d’Aix-en-Provence qui a fait remonter les souvenirs, explique Gaëlle Lenfant. Une affiche géante accrochée dans les rues de sa ville où figure le polémiste et qui appelle à soutenir sa candidature en 2022. Un collectif d’extrême-droite local, Les Chemises Blanches, en est à l’origine. Elle a depuis été retirée.

    « Et maintenant je dois subir sa campagne éhontée dans ma ville ? Dites, rassurez-moi, l’affiche de ce #porc ne va pas rester là ? Pas comme mon dégoût, rassurez-moi… »

    Éric Zemmour n’a pas commenté les accusations de Gaëlle Lenfant ; selon France Info, son entourage affirme qu’il n’a « aucun souvenir de cette scène. »

    Éric Zemmour, le meilleur allié de la culture du viol

    Depuis l’émergence du mouvement MeToo et des paroles dénonçants les violences et le harcèlement sexuel, Éric Zemmour a toujours brillé par sa misogynie crasse. Pas question de soutenir les victimes, au contraire : toutes les occasions sont bonnes pour détourner l’attention (en rappelant à qui veut l’entendre que les féministes négligent les violences faites aux enfants, par exemple).

    Pas étonnant : l’idée même que les femmes puissent se mobiliser pour lutter contre le système patriarcal, pour lutter contre la banalisation de la culture du viol, va à l’encontre de tout ce qu’Éric Zemmour défend depuis des années.

    C’est notamment en 2006 qu’est sorti Le Premier sexe, son essai aux relents masculinistes paru chez Denoël où il dénonçait la « féminisation de l’homme » — il y mettait en garde contre la perte de la virilité chez les hommes, s’y inquiétait que l’épilation gagne en popularité chez la gent masculine…

    On imagine tout à fait ses cris d’orfraie aujourd’hui, en découvrant que des hommes non seulement peuvent s’épiler, mais aussi que les femmes résistent de plus en plus à la pression sociale qui les poussent à le faire !

    Dans son livre, on trouve aussi de petites perles de misogynie comme celle-ci : « Un garçon ça entreprend, ça assaille et ça conquiert. Ça couche sans aimer. » Des paroles qui prennent une résonance particulière après le témoignage de Gaëlle Lenfant.

    On ne s’étonnera donc qu’à moitié de le voir défendre une vision de la masculinité agressive et guerrière et l’idée que la violence est inhérente aux rapports sexuels entre hommes et femmes : il insiste notamment sur la nécessité pour l’homme d’être « un prédateur sexuel civilisé. »

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=lqZTCTt1DpA&w=560&h=315]

    Et sans surprise, dix ans plus tard, le hashtag #BalanceTonPorc est aussi pris pour cible par Eric Zemmour :

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=P_04ttEfLGI&w=560&h=315]

    Toujours prêt à tomber dans l’outrance et la provocation, il n’hésitait pas, au tout début du mouvement à l’automne 2017, à faire un parallèle avec la délation des Juifs sous l’Occupation.

    Car Éric Zemmour, c’est aussi l’idée que les femmes sont déraisonnables, trop émotives, hystériques, esclaves de leur passion et que cette émergence ne soit qu’un débordement de bonnes femmes sans cervelles :

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=2l4XJZt_7Og&w=560&h=315]

    Éric Zemmour, candidat en 2022 ?

    Cette prise de parole de Gaëlle Lenfant trouve son point de départ dans l’éventualité d’une candidature du polémiste à la présidentielle de 2022, poussée par l’extrême-droite.

    Difficile de dire si Éric Zemmour envisage sérieusement de se lancer, et si ces révélations pourraient lui porter préjudice. Car qu’il s’agisse de ses condamnations pour provocation à la haine raciale ou d’une accusation d’agression sexuelle, l’éditorialiste — qui vient par ailleurs de rejoindre Tik Tok — semble toujours aussi indéboulonnable des plateaux de certaines chaînes d’infos en continu… À quoi bon se séparer d’une parole nauséabonde, si elle rapporte gros.

    Madmoizelle, 28 avr 2021

    Etiquettes : Eric Zemmour, viol, agression sexuelle, #Metoo, Gaëlle Lenfant,



  • Compliment, baiser volé… Éric Zemmour accusé d’agression sexuelle : la grande fanfare a-t-elle commencé ?

    Ça y est, la fanfare commence à donner. Pour le moment, ce n’est pas encore la grosse caisse, plutôt un petit air de flûte, mais cela peut préfigurer de la suite.

    « Éric Zemmour accusé d’agression sexuelle lors d’une université d’été du PS à La Rochelle », titrait, mardi, Libération sous le hashtag #MeToo :

    « Samedi sur Facebook, la socialiste Gaëlle Lenfant a accusé l’essayiste de l’avoir agressée sexuellement il y a une quinzaine d’années. Les faits se seraient produits à l’université d’été du PS » car « l’affiche géante à l’effigie d’Éric Zemmour, accrochée à un échafaudage par un collectif d’extrême droite, a opéré chez elle comme un déclencheur, lui rappelant “un instant de sa vie dégoûtant” ». N’ayons pas peur des mots. Les faits sont pourtant… minces. C’était en 2004, ou peut-être en 2006, elle ne sait plus exactement : Éric Zemmour, avec lequel elle avait discuté la veille dans un dîner, renoue conversation avec elle, se lève en même temps qu’elle et, là, l’« attrape par le cou », lui dit « cette robe te va très bien, tu sais ? »… et « l’embrasse. De force. » Dans son témoignage, elle ne précise pas s’il s’agit d’un baiser sur la bouche ou sur la joue. Ce qui n’est pourtant pas tout à fait pareil, convenons-en.

    « Je me suis trouvée tellement sidérée que je n’ai rien pu faire d’autre que le repousser et m’enfuir en courant. Trembler, pleurer. Me demander ce que j’avais bien pu faire. » Selon Libération, « les faits décrits par la conseillère municipale, aujourd’hui membre du petit parti Gauche républicaine et socialiste, correspondent à la définition légale d’une agression sexuelle ». Une précision d’importance car, soyons très clairs, cela ne saute pas yeux. La dame est sans doute très émotive, sensible et soucieuse de sa vertu, ce qui est tout à son honneur, mais je crois que même ma pudique et pieuse maman, après six ans de scolarité dans un pensionnat de religieuses, ne se serait pas, à 20 ans – Gaëlle Lenfant en avait une trentaine, au moment des faits -, tellement formalisée d’un compliment sur sa robe et d’un baiser volé. Si tout cela est constitutif d’une grave agression, il faut arrêter tout de suite de chanter « La Madelon », à laquelle on peut si facilement prendre la taille ou le menton, et « Perrine était servante », qui encourage dès le premier couplet les grands dadais un peu benêts à s’enhardir dans ce domaine. Cartier doit changer le nom de son parfum et on se demande comment, en 1991, une chanson intitulée « Baiser volé » a pu représenter le Luxembourg à l’Eurovision… On continue ?

    On peut sourire de voir Libération, qui a promu les revendications libertaires les plus débridées et scandaleuses, jusqu’à la pédophilie, se faire l’écho prude et indigné, telle une douairière boutonnée jusqu’en haut faisant sa vierge effarouchée, de cette privauté insupportable qu’est un compliment poli assorti d’un baiser.

    On peut aussi s’attrister, pour celles qui en sont vraiment victimes, de voir la qualification d’« agression sexuelle » galvaudée, banalisée – si tout est agression sexuelle, plus rien ne l’est -, instrumentalisée à des fins politiciennes.

    Car le précédent Fillon est dans tous les esprits, et l’on ne peut tout à fait exclure que les mêmes outils médiatiques puis juridiques – adaptés à un autre registre, un registre crédible aux yeux de l’électorat pour un tribun volontiers qualifié de misogyne – soient utilisés pour mettre hors d’état de « nuire » un autre potentiel candidat de droite dangereux dans les prochains mois. D’autres témoignages allant crescendo – car il faudra qu’ils soient quand même plus convaincants… – vont-ils être distillés, selon l’implacable méthode éprouvée du calendrier de Mediapart ? La partition est-elle déjà écrite ? On est en droit de se poser la question, la stratégie ayant fait ses preuves.

    Boulevard Voltaire, 28 avr 2021

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  • France: Eric Zemmour accusé d’agression sexuelle

    Gaëlle Lenfant, élue d’Aix-en-Provence, accuse Éric Zemmour d’agression sexuelle. Les faits se seraient déroulés en 2006 à La Rochelle.

    Gaëlle Lenfant raconte cette histoire dans un poste publié sur sa page Facebook. Voici son texté :

    Au moment où Zemmour s’affiche, à Aix, en haut d’un échafaudage, en grand, en très grand, et appelle à ce qu’on vote pour en faire le Président de notre République (On a vraiment le droit d’élire un type condamné pour injure et provocation à la haine ? Vraiment ?) Au moment, donc, où j’ai découvert avec stupeur et dégoût cet affichage, me demandant comment il avait trouvé les autorisations, qui était propriétaire de cet échafaudage, si la ville avait donné son consentement, en ce même moment me revenait cet instant de ma vie dégoûtant, qui, chaque fois que j’y repense (et j’y repense…) me rend nauséeuse, de colère et de honte, parce que même en raisonnant, je ne peux me dépouiller de cette honte ancestrale, celle que chaque femme agressée qui me lira comprendra. C’était, je crois, en 2004. J’étais alors jeune militante du PS, et je participais à notre Université d’été annuelle, à La Rochelle. La veille, nous avions dîné à 5 dans un petit resto, près du port. Il y avait là Mélenchon, Bartolone, un militant PS des BDR, moi, et… ce journaliste du Figaro dont je n’avais jamais entendu parler, Eric Zemmour. La soirée se passe bien, il ne se passe RIEN, rien d’autres que des conversations polies avec Zemmour. Le lendemain matin, je participe à un atelier animé par Jean-Luc Mélenchon (qui était alors au PS et avait fondé le courant auquel je participais). Je m’assois, et environ une demi heure plus tard, Zemmour arrive. S’assoit sur la chaise devant moi. Me reconnait, me dit bonjour et me demande ce qu’il a raté. Je lui résume l’intervention. L’atelier se termine, je me lève, il se lève aussi. M’attrape par le cou. Me dit « cette robe te va très bien tu sais ? ».

    Et m’embrasse. De force. Je me suis trouvée tellement sidérée que je n’ai rien pu faire d’autre que le repousser et m’enfuir en courant. Trembler. Pleurer. Me demander ce que j’avais bien pu faire.

    Qu’avais-je donc pu faire ? A un type qui a écrit « « comment les femmes sont-elles entrées à l’Assemblée nationale et au Sénat ? Par des lois de parité qui ont obligé les gens à les mettre sur des listes. Et je ne vous dirai pas comment on les a mises là… On a mis les amies, les femmes, les maîtresses, etc. » ?

    Je n’avais rien fait, rien dit, rien montré, rien voulu. Je n’étais bien sûr pour rien là dedans. J’étais juste une chose dont celui qui se définit lui même comme « prédateur sexuel violent » avait eu envie, et quand on a envie, dans son monde, on se sert. Il s’est servi. C’est tout.

    C’est tout.
    Il s’est servi.


    C’était il y a des années, mais le dégoût ne s’en va pas. Et maintenant je dois subir sa campagne éhontée dans ma ville ? Dites, rassurez-moi, l’affiche de ce #porc ne va pas rester là ? Pas comme mon dégoût, rassurez moi…

    Mises à jour 26/04/2021 17h20 :

    1/ L’affiche a été retirée dès samedi soir. Ouf ! Le propriétaire et la ville n’y sont pour rien, ce sont des personnes qui se s’étaient introduites sans autorisation sur le chantier qui avaient affiché.

    2/ Après recoupements, notamment avec des personnes qui étaient au courant de mon histoire (non je ne viens pas de l’inventer) il semble que ce se soit déroulé plutôt en 2006. Vous me direz que ça ne change pas grand chose à l’affaire, mais vue l’ampleur que prend cette histoire, je préfère préciser autant que possible.

    3/ Vos très nombreux messages de soutien, ici ou ailleurs, me sont précieux. Merci. Vraiment.

    Gaëlle Lenfant

    Source : Facebook, 25 avr 2021

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  • France: Eric Zemmour accusé d’agression sexuelle

    Une élue d’Aix-en-Provence accuse Éric Zemmour d’agression sexuelle, son entourage dénonce une affaire politique
    Gaëlle Lenfant dénonce des faits qui se sont produits en 2004 ou en 2006 lors des Universités d’été du Parti socialiste à La Rochelle. L’entourage du polémiste affirme qu’il n’a « aucun souvenir de cette scène ».

    Dans un long message Facebook publié samedi 24 avril, une élue d’Aix-en-Provence, Gaëlle Lenfant, accuse Eric Zemmour d’agression sexuelle lors des Universités d’été du Parti socialiste à La Rochelle, rapporte France Bleu Provence mardi 27 avril.

    Dans son message, elle dénonce des faits qui se sont produits en 2004 ou en 2006. Si elle prend la parole maintenant, explique-t-elle, c’est en raison d’une banderole déployée à Aix-en-Provence avec une photo du polémiste en soutien à une possible candidature du chroniqueur à la prochaine présidentielle. Une affiche retirée depuis.

    Dans son message, Gaëlle Lenfant raconte que lors des Universités d’été du PS, Eric Zemmour, qui était à l’époque journaliste politique au Figaro, l’a embrassée de force après un diner arrosé. « Il s’est servi. C’était il y a des années, mais le dégoût ne s’en va pas. Et maintenant je dois subir sa campagne éhontée dans ma ville ? Dites, rassurez-moi, l’affiche de ce #porc ne va pas rester là ? Pas comme mon dégoût, rassurez moi… », écrit Gaëlle Lenfant.

    Eric Zemmour n’a « aucun souvenir de cette scène »

    Contacté par franceinfo, l’entourage d’Eric Zemmour explique que ce dernier n’a « aucun souvenir de cette scène » et estime que ce n’est « pas une affaire judiciaire mais une affaire politique qui sort au moment où chacun sait qu’il y a des velléités autour de lui », son nom étant avancé pour une candidature à l’élection présidentielle. Toujours selon son entourage, « Eric Zemmour ne tombera pas dans le piège d’une judiciarisation », il n’entend pas porter plainte pour diffamation.

    « Il y a des choses ‘interloquantes’ dans cette affaire, par exemple lorsqu’elle affirme que l’affiche déployée à Aix-en-Provence a été l’élément déclencheur », s’étonne cette source, notant que l’homme « est suffisamment envahissant dans la sphère médiatique pour qu’elle ait eu d’autres occasions d’avoir des réminiscences. »

    Franceinfo, 27 avr 2021

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  • La question de la pédocriminalité en France (Vidéo)

    Malheureusement plus que jamais au centre de l’actualité, la question de la pédocriminalité mérite que l’on s’attarde sur la réponse que nos instances judiciaires, sociales et associatives proposent aujourd’hui.

    Patrick Yvars ancien patron de la 3ième DPJ et Maurice Signolet Commissaire divisionnaire honoraire reçoivent le président de l’association « La parole libérée »

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=kM2lg98YmyE&w=560&h=315]

    Source : TVL, 24 avr 2021

    Etiquettes : pédophilie, pédocriminalité, #metoo, inceste,

  • Retour sur « La Familia grande »

    La famille, disais-je en analysant un film de Woody Allen (Cassandra’s Dream) est le lieu tragique par excellence, celui où s’enchevêtrent inextricablement l’affection et le ressentiment, la fierté et la honte, l’amour et la haine… Comme le remarque Corneille reprenant Aristote, un conflit entre des personnes simplement extérieures peut être dramatique mais ne s’élève pas au tragique, ce qui advient en revanche quand le frère est amené à tuer le frère, où un père sa propre fille. Réflexive, la tragédie attaque ou ensanglante les liens de sang. Et au plus resserré de ce noeud, c’est soi-même qu’on heurte et prend pour cible, comme Œdipe, héros tragique par excellence, à la fois criminel, victime et son propre bourreau. Une familia grande élargit donc le risque d’une plus grande tragédie.

    Celle rassemblée autour du couple d’Oliver Duhamel et d’Evelyne Pisier-Kouchner était très accueillante, dans leur grande maison de Sanary. Et le récit que donne Camille Kouchner dans son livre que je viens tardivement de lire (Seuil, janvier 2021), a lui-même l’étrange vertu de nous associer intimement aux tribulations de cette tribu, nous sommes avec elle embarqués, complices ou témoins de leur histoire, nous faisons au fil de la lecture un peu partie de cette grande, et malheureuse, famille. De quelle façon ?

    Camille ne fait pas vraiment de littérature au sens classique, elle va à l’expression ou à l’émotion la plus directe, avec peu de recul. Les phrases sont courtes, le style oral, les mots comme lâchés, ou criés. Une pression longtemps contenue trouve une issue, s’échappe par bouffées saccadées. Cette langue ne cherche pas à expliquer, mais à rapporter des faits, bruts, à peine racontables. Parvenir à dire, c’est déjà beaucoup. Les fioritures viendront plus tard, l’urgence ne s’attarde pas aux pourquoi, aux comment ; les trois suicides, des grand-parents Georges et Paula puis de la tante Marie-France, ponctuent tragiquement l’histoire de cette famille mais sans appeller d’explications particulières. Des raisons et des circonstances de ces trois morts, nous n’apprendrons rien. Et le couvercle qui pèse sur la péripétie centrale, le baillon du silence sont tellement lourds à soulever que c’est assez de tout ce livre pour frayer cette parole, pour ne pas mourir d’étouffement. Ecrire se résume ici à trouver quelques mots, parvenir à les proférer.

    La Familia grande laisse ainsi son lecteur quelque peu étourdi, ou sonné ; le livre nous refile son trouble, qui y fait quoi exactement, comment s’y retrouver ?

    Le beau-père Olivier Duhamel a donc abusé sexuellement Victor, le fils de sa femme âgé de quatorze ans, qui s’est confié à sa sœur jumelle en exigeant d’elle le secret absolu vis-à-vis de leur mère Evelyne, de leur père Bernard Kouchner ou de tout autre membre de la familia grande, identifiée du même coup à une zone d’omerta, de parole interdite. À quoi sert de savoir, quel profit en tire Camille ? Comment, en particulier, va-t-elle regarder désormais son beau-père Olivier, qu’elle adorait et qu’elle ne peut dénoncer ? Et lui, saura-t-il qu’elle sait, et comment croisera-t-il sans honte le regard de Camille ? Le récit montre admirablement la propagation et la gravité du poison distillé par l’inceste : ses victimes en sont écrasées, réduites à une incapacité de penser qui se propage et confond tout. En mélangeant ce qui devrait rester séparé, la confusion majeure de l’inceste fait vaciller le sujet sur ses bases.

    Comment penser que ce beau-père d’abord adoré, qui prodigue aux enfants l’affection, l’éducation, la culture autant que de trépidantes vacances dans le Var, puisse se changer vis-à-vis d’eux en séducteur, en abuseur ? Comment, dans la même personne, un tel mélange est-il possible ? J’ai dit, dans un précédent billet sur cette affaire, « Le viol du silence », que j’avais rencontré au cours d’un colloque le professeur Olivier Duhamel, je le revois passant lors du dîner de table en table, parlant à chacun, nous chuchotant à l’oreille tout en nous prenant aux épaules… Ce papy papouilleur montrait la personnalité, rare dans ce milieu, d’un homme chaleureux, souriant, ouvert à tous. Il aimait assurément le contact, la conversation rapprochée, mais de là à… Inimaginable !

    Cet homme évidemment fêlé porte en lui une confusion qu’on s’explique mal : comment celui qui faisait le bien de ces enfants, qu’il avait adoptés comme les siens, put-il leur causer autant de mal ? Quel scénario, quelle justification avait-il échafaudés pour s’introduire ainsi nuitamment dans la chambre de Victor ? Et puisqu’il aimait, autant que Bernard Kouchner, chanter Aragon, est-ce ainsi que les hommes vivent ?

    Mais l’autre père justement, s’est-il montré vraiment meilleur ? Généralement absent, ou quand il était de passage toujours pressé et multipliant contre ses enfants les colères, oubliant le prénom de sa petite fille, administrant pour les endormir (le soir du suicide de Paula) un somnifère mais aucune parole ? Que gagna Camille à avoir pour géniteur « la personnalité la plus aimée des Français » ? Où est dans cette familia grande la place du père quand l’un, inabordable, demeure trop lointain et l’autre s’approche trop près ?

    Tout ceci intéresserait moins un lecteur de mon âge si l’affaire ne se déroulait sur fond de mai 68, de MLAC ou de MLF. Evelyne (qui passa par les bras de Fidel Castro) était la militante d’une liberté inconditionnelle, et cette liberté était aussi sexuelle, au diable les pudeurs, les distances et les retenues d’un autre âge, à bas la décence des petits bourgeois coincés ! Autour de la piscine on vivait à poil, le soir dans les dortoirs on s’essayait aux gestes de l’amour et la mère, le beau-père encourageaient ces premières approches, ils en plaisantaient à table, prenaient les jeunes corps en photos, qu’est-ce qu’on rigolait ! Pourtant, cette grisante liberté va vite révéler ses ravages, et Camille au détour d’une page nous rappelle à propos une maxime du prêtre dominicain Lacordaire, « entre le fort et le faible, c’est la liberté qui opprime et c’est la loi qui libère » (p. 42).

    Entre le fort et le faible, entre l’adulte et l’adolescent, entre le père et le beau-fils… Avec une bizarre insouciance, retranché loin des lois dans son royaume de Sanary, le professeur de droit constitutionnel pratiquait la confusion des sentiments ; il mélangeait l’amour parental avec le désir sexuel, ou du moins semblait voir entre eux une possible convergence, il passait avec la même bonne conscience par-dessus les différences d’âge au nom d’une confondante, d’une massacrante égalité.

    C’est de la mère surtout qu’il faudrait parler, Evelyne adorée de Camille mais elle-même trop dépendante de sa mère Paula dont le suicide la terrassa, l’anéantit, et qui à partir de là se mit à boire, avec la complicité d’Olivier qui remplissait ses verres. À cause de la mort de sa mère, ou des agissements de ce mari qui tourne autour de ses enfants ? Que savait exactement Evelyne, ou plutôt que s’interdisait-elle de savoir ou de soupçonner, jusqu’où fermait-elle les yeux ? Camille ne pouvait rien lui confier car cela l’aurait tuée – mais le silence ainsi conservé, exigé par son jumeau Victor, tuait en retour sa fille. Qui ne semble pas avoir envisagé de mettre au courant son père, trop occupé ailleurs.

    Qu’est-ce qui, en matière d’inceste, entraîne les pires conséquences, parler, ou se taire ? Dans une grande solitude et au long de combien d’années, Camille rumina durement ce dilemme. Evelyne, femme par ailleurs si forte, afficha une dénégation intraitable des agissements de son mari au point de rompre avec Marie-France l’actrice, quand cette sœur elle-même bien-aimée se mit à dénoncer clairement Olivier, sans mâcher les mots de son indignation . Marie-France étrangement retrouvée morte (suicidée sans laisser un mot ?) au fond de sa propre piscine, le corps encastré dans une chaise de jardin, comment, pourquoi ?

    Enfin clairement informée, Evelyne réagit en se séparant de ses enfants, « Salauds, vous avez tout balancé. Je hais votre perversité. Tout le monde maintenant va être au courant »… De son côté, face aux menaces de révélations de Camille, son beau-père lui aurait laissé sur son répondeur le message qu’il allait se donner la mort – ajoutant ainsi ce suicide aux trois précédents. Il paraît qu’au lieu de commettre ce geste, lui aussi écrit en ce moment un livre sur cette affaire, entreprise hautement risquée, comment présentera-t-il sa défense ? Beaucoup de mots manquent encore pour dire cette histoire, mais tout le témoignage de Camille montre avec force ce combat pour arracher au silence et mettre bout à bout des phrases, faire reculer l’indicible, l’immontrable, l’inarticulable.

    Car, comme psalmodie chez Sophocle le chœur d’Œdipe-roi, l’inceste apporte ou propage décidément le pire des chaos.

    Blog de Daniel Bougnoux, 23 avril 2021

    Etiquettes : Pédophilie, pédocriminalité, inceste, #metoo, Olivier Duhamel, Camille Kouchner, La Familia grande,


  • Inceste : La fin de la banalisation

    Édouard Durand, juge pour enfants, a été nommé copilote de la Commission sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants, dont les travaux doivent durer deux ans. Avec Ernestine Ronai, il a dirigé l’ouvrage Violences sexuelles – En finir avec l’impunité (Dunod, 2021).


    Une enquête Ipsos de fin 2020 indique qu’un Français sur dix déclare avoir été victime d’inceste. Comment appréhender ce chiffre ?

    L’inceste est un fait social massif, par le nombre et par la gravité de l’impact traumatique sur les victimes. Le nombre n’est pas complètement inattendu. Les faits étaient certainement sous-­estimés. Nous savions que les victimes parlaient peu. Ce qui est nouveau, c’est l’attention sociale apportée à cette réalité. Aujourd’hui, la société prend conscience de la gravité de ces faits, de la souffrance des victimes et se sent collectivement responsable de l’aide qui doit être apportée.

    Pourquoi la société change-t-elle ?

    D’abord, grâce à la libération de la parole des victimes, due à un mouvement associatif puissant, à des livres au fort écho social, comme ceux de Camille Kouchner et Vanessa Springora, et à des affaires judiciaires. Tout cela a créé une chaîne de solidarité entre les victimes. Ensuite, grâce à l’accumulation de connaissances, notamment sur le psychotrauma [les conséquences psychologiques d’un traumatisme] et la mémoire traumatique. Le coût personnel pour chaque victime et le coût social pour la société est extrêmement élevé. Cela nous interdit de sous-estimer la gravité des conséquences de violences sexuelles sur le plan individuel et collectif. La société ne peut plus banaliser, minimiser.

    Dans votre livre, vous dites que l’on va plus croire une victime de vol qu’une victime de viol. Beaucoup craignent encore les faux témoignages ?

    Oui. Il y a des mécanismes puissants en faveur du silence. On dit : « Ça n’existe pas ; les personnes qui disent qu’elles ont été victimes mentent ; c’est trop risqué de les croire. » Autrement dit : ne changeons rien. Parmi les hypothèses pour expliquer ces mécanismes de déni : la sidération collective. C’est tellement violent, tellement insupportable à penser qu’il est moins coûteux de dénier. La violence fait peur, y compris aux tiers.

    Quel est le rôle de la Commission sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants, que vous copilotez avec Nathalie Mathieu, directrice générale de l’association Docteurs Bru ?

    C’est une réponse politique qui doit incarner la considération de la société à l’égard de la parole des victimes, la connexion entre la parole des victimes et la conscience collective. Il faut organiser le recueil de la parole, qui ne doit pas tomber dans les réseaux sociaux sans être prise en compte, avec une plate-forme, sur le modèle de ce qu’a fait la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église. Il faut également accroître les connaissances par des enquêtes épidémiologiques et renforcer la culture de la protection. Si les personnes adultes éprouvent le besoin de dire les violences sexuelles et l’inceste, c’est aussi pour qu’aujourd’hui et demain les enfants soient mieux protégés.

    Qu’est-ce que la culture de la protection ?

    La loi doit déjà être mise en œuvre par les juges, les policiers, les assistantes sociales, les journalistes, autrement dit par tout le monde, d’une manière qui soit protectrice des enfants. Puis, il y a la formation et l’expérimentation, comme le protocole d’audition des victimes. On ne parle pas à un enfant comme on parle à un adulte. Les policiers et gendarmes augmentent leurs compétences, pour bien poser les questions, poser les bonnes questions, dans un contexte adapté au développement d’un enfant. À l’hôpital, il faut pouvoir donner des soins en psychotrauma et ne pas soigner autre chose.

    Les lois vont-elles dans le bon sens ?

    Les textes débattus actuellement proposent d’élever le seuil de l’âge en dessous duquel il ne peut être question d’un éventuel consentement à 15 ans pour les violences sexuelles, et à 18 ans en cas d’inceste. Ce sont des avancées réelles, positives, qui traduisent la capacité de voir l’asymétrie entre un adulte et un enfant, de comprendre que l’acte sexuel ne pourrait avoir eu lieu sans être imposé par l’adulte à l’enfant. Autre point intéressant en discussion : la prescription glissante. Lorsqu’un agresseur est jugé et qu’il a commis des violences sexuelles contre plusieurs victimes, si les délais de prescription sont atteints pour certains de ces actes mais pas pour d’autres, les premiers seront automatiquement déclarés non prescrits. Ce qui est important, c’est de ne pas figer le débat mais de voir en quoi cela peut répondre à une aspiration sociale légitime et à une manière plus adaptée de rendre la justice. Il ne faut pas avoir peur d’organiser un procès. Ce qui garantit la paix sociale, c’est d’abord le fait de rendre justice.

    Propos recueillis par Sarah Boucault.

    Témoignage chrétien, 22 avr 2021

    Etiquettes : Pédophilie, inceste, banalisation, Commission sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants, libération de la parole des victimes,  mouvement associatif, victimes, Camille Kouchner, Vanessa Springora, Olivier Duhamel, Camille Kouchner, #Metoo,


  • Pédophilie : nouvelle loi en France

    Après des mois de débat, une nouvelle loi est entrée en vigueur, qui comble une lacune devenue inacceptable à la lumière d’affaires récentes.

    En France, une nouvelle loi contre la pédophilie et l’inceste est entrée en vigueur. Elle comble un vide législatif devenu inacceptable à la lumière des nombreux rapports d’abus qui se sont accumulés ces derniers mois. Le sommet a été atteint avec le cas d’Olivier Duhamel, un politologue influent longtemps à la tête de la prestigieuse école « sciences po » de Paris et contraint à la retraite après des révélations sur le viol d’un beau-fils.

    Bien que ces violences soient prescrites, elles ont alimenté un débat public et parlementaire qui a débouché sur une nouvelle législation offrant enfin une protection solide aux victimes mineures de crimes sexuels.

    Aujourd’hui, tout adolescent de moins de 15 ans est considéré comme non consensuel pour tout type de rapport sexuel avec un adulte. Un seuil limite porté à 18 ans pour l’inceste condamné à 20 ans de prison en cas de viol et à 10 ans pour l’agression même par des adultes qui ne sont pas des parents proches exercent une autorité de droit et de fait sur les mineurs.

    Le délai de prescription peut aller au-delà de 30 ans pour les infractions sexuelles commises par des récidivistes. Enfin, la nouvelle législation permet de protéger les amours adolescentes grâce à la clause dite « Roméo et Juliette », qui préserve les relations libres et consentantes si la différence d’âge avec le mineur concerné ne dépasse pas 5 ans.

    RSI News, 23 avr 2021

    Etiquettes : Pédophilie, loi, âge de consentement, Olivier Duhamel, Camille Kouchner, #Metoo,

  • Abus sexuels et inceste: ce que prévoit la nouvelle loi promulguée en France

    La loi visant à protéger les mineurs des crimes et délits sexuels et de l’inceste, qui fixe notamment le seuil de consentement à 15 ans, et 18 ans en cas d’inceste, a été promulguée jeudi, selon le Journal officiel.

    Dans un climat marqué par des affaires retentissantes, comme celle du politologue Olivier Duhamel, mis en cause pour des agressions sexuelles sur un beau-fils adolescent, parlementaires et gouvernement s’étaient engagés à durcir au plus vite la législation. Le texte, adopté définitivement le 15 avril par le parlement, prévoit qu’en dessous de 15 ans, tout mineur est considéré non consentant.

    Ce que prévoit la nouvelle loi

    Un nouvel article créé au sein du Code pénal réprime tout acte de pénétration sexuelle commis par un majeur sur la personne d’un mineur de moins de quinze ans -y compris tout acte bucco-génital- même sans violence, contrainte, menace ou surprise. La peine est de vingt ans de réclusion criminelle, dix ans s’il s’agit d’une agression sexuelle.

    Clause “Roméo et Juliette”

    Une clause dite « Roméo et Juliette » est créée afin de ne pas pénaliser les « amours adolescentes » sincères: il n’y a pas infraction lorsque la différence d’âge entre l’auteur et le mineur est inférieure à cinq ans si la relation est légitime et librement consentie.

    Aucune exception en cas d’inceste

    En cas d’inceste, il n’y a pas de seuil d’âge à 15 ans ou d’écart d’âge toléré: le mineur est présumé non-consentant jusqu’à ses 18 ans. Le viol incestueux est puni de 20 ans de réclusion, l’agression sexuelle incestueuse de 10 ans. L’inceste peut être commis par un ascendant, un frère, une soeur, un oncle, une tante, un neveu, une nièce, un grand-oncle, une grand-tante, ou par le conjoint, le concubin ou le partenaire pacsé de l’une de ces personnes. Le responsable d’un tel acte doit avoir sur sa victime « une autorité de droit ou de fait ».

    Mineurs prostitués

    La loi durcit par ailleurs notamment les peines pour les clients de mineurs prostitués âgés de 15 à 18 ans, et réprime la pratique de la « sextorsion », consistant pour un prédateur à inciter un mineur à se livrer à des pratiques sexuelles sur internet pour en obtenir les images.

    “Prescription prolongée”

    Elle institue un mécanisme de « prescription prolongée » ou « glissante » pour les crimes sexuels sur mineurs. Dans l’hypothèse où, avant l’expiration du délai de prescription de droit commun (30 ans), l’auteur d’un viol sur mineur commet un nouveau viol sur un autre mineur, le délai de prescription du premier crime est prolongé jusqu’à la date de prescription du nouveau crime. Cela peut permettre, dans le cas de viols successifs, d’éviter que certains cas ne se retrouvent prescrits alors que d’autres pourraient aller en justice.

    7sur7, 21 avr 2021

    Etiquettes : France, loi, pédophilie, pédocriminalité, #Metoo, âge,