Étiquette : migrants africains

  • Maroc-Algérie : Deux pays, deux valeurs

    Algérie, Jeux Méditerranéens, Oran, Maroc, Melilla, Espagne, Migrants africains,

    On pourrait dérouler un chapelet de qualificatifs pour décrire la cérémonie d’ouverture de la 19è édition des Jeux méditerranéens à Oran, mais un seul mot suffit : beau. On s’attendait à quelque chose de pas vraiment ordinaire, selon les déclarations des organisateurs, mais les tableaux qui ont été offerts aux milliers de personnes présentes au stade « Hadefi Miloud », mais aussi aux millions de téléspectateurs, étaient tout simplement sublimes. Et on pourrait même dire assez inattendus.

    Car il faut se l’avouer, on avait quelques appréhensions de voir les choses connaitre quelques couacs, mais il n’en fût rien. Tout s’est déroulé à la perfection. Et les lumières, les jeux de scène, les danseurs, la synchronisation, les feux d’artifice, la prestation des chanteurs, des musiciens et des danseurs, tout était réglé au moindre détail. Et tout a fonctionné comme une horloge suisse. Oran dans ce premier volet de ces jeux a relevé grandement le défi et a prouvé qu’elle était une ville qui n’avait rien à envier aux grandes métropoles de la région et même du monde.

    Les participants venus de 26 pays méditerranéens étaient aux anges et profitaient de chaque instant de ce moment magique, dans un pays qui a réussi à faire planer sur tout le stade cette sensation de paix et d’ouverture, qui est au fond la pierre angulaire de la politique extérieure de l’Algérie qui milite sans relâche pour la paix dans la région et qui consacre toute son énergie pour que les conflits cessent partout où ils se déclarent.

    Et dire qu’au même moment où s’élevait dans les cieux d’Oran ce magnifique message de paix, de tolérance et de fraternité entre les peuples, à quelques kilomètres de là se déroulait un effroyable crime, où les agents du makhzen n’ont pas hésité à commettre un abject massacre contre de pauvres migrants subsahariens qui voulaient rejoindre l’enclave de Melilla. Sans aucune pitié, les policiers marocains ont massacré, tabassé et tué sans sommation plus de vingt pauvres hommes et femmes qui avaient fui les guerres et la misère dans leurs pays. Et leurs vies se sont arrêtées là, aux frontières de l’Espagne, exterminés par les exécutants des basses besognes d’un régime voyou sans foi ni loi qui a clairement fait le choix de piétiner tous les droits de l’homme. Un pays vecteur de déstabilisation et d’insécurité pour toute la région, à commencer par la région méditerranéenne.

    Par Abdelmadjid Blidi

    Ouest Tribune, 28 juin 2022

    #Maroc #Algérie #Espagne #Melilla #Migrants

  • Crime de Melilla: Un comité de l’ONU demande une enquête rapide

    Crime de Melilla: Un comité de l’ONU demande une enquête rapide

    Maroc, Espagne, Melilla, migrants africains, Comité des Nations unies sur les travailleurs migrants,

    GENÈVE (28 juin 2022) – Le Comité des Nations unies sur les travailleurs migrants (CMW) a déploré mardi les incidents qui ont entraîné la mort d’au moins 23 migrants alors qu’ils tentaient de traverser la frontière du Maroc vers l’enclave espagnole de Melilla vendredi dernier.

    Il reste à déterminer si les victimes sont mortes en tombant de la clôture, dans une bousculade ou à la suite de toute action entreprise par les agents de contrôle aux frontières. Les experts indépendants ont exhorté les deux États à mener des enquêtes immédiates et approfondies et à demander des comptes aux responsables. Pour éviter la répétition de telles tragédies, le Comité a également demandé au Maroc, à l’Espagne et aux autres États de l’UE d’élargir la disponibilité des voies de migration sûres et ordonnées et de prendre des mesures pour garantir et respecter le droit de demander et d’obtenir l’asile. Le Comité a publié le communiqué de presse suivant :

    « Nous sommes consternés par la mort de ces migrants qui avaient l’intention de traverser la frontière pour chercher une vie meilleure sur la base de leurs droits humains légitimes.

    Nous exprimons notre profonde préoccupation et notre profonde tristesse face à cette tragédie. Nous déplorons les violations du droit à la vie, qui est inscrit dans la Convention internationale sur les travailleurs migrants . Sur la base des informations que nous avons recueillies, nous rappelons à tous les États que les migrants ne doivent être soumis à aucun traitement ou peine cruel, inhumain ou dégradant. Les États doivent également garantir que toutes les politiques et pratiques aux frontières respectent effectivement toutes les obligations en matière de droits humains, garantissant le droit à la vie, à la dignité, à la sécurité et à l’intégrité physique des migrants en toutes circonstances.

    Nous regrettons également qu’il y ait des migrants et des agents des forces de sécurité blessés, alors qu’il n’est pas clair si des mineurs figurent parmi les blessés.

    Nos plus sincères condoléances vont aux familles des victimes. Nous partageons leur peine. La tragédie aurait pu être évitée si une approche globale fondée sur les droits avait été intégrée dans les politiques frontalières.

    Nous exhortons les gouvernements marocain et espagnol à mener des enquêtes rapides, approfondies, indépendantes, impartiales et transparentes sur ces décès et à déterminer les responsabilités correspondantes. En outre, des mesures devraient être prises pour garantir l’accès à la justice des victimes et de leurs familles. Les autorités devraient également fournir une réparation intégrale pour les violations des droits humains, y compris les violations du principe de non-refoulement par des refoulements arbitraires.

    En particulier, le gouvernement marocain est tenu de conserver les corps des défunts, de les identifier pleinement et d’informer leurs familles, et de fournir l’aide nécessaire au transfert des corps. Quant aux blessés, ils doivent recevoir les soins médicaux indispensables à leur prompt rétablissement.

    Nous appelons tous les États à respecter les droits humains des migrants, y compris les demandeurs d’asile, à s’acquitter de leurs obligations envers la Convention internationale et à se conformer aux Principes et directives recommandés relatifs aux droits de l’homme aux frontières internationales et au Pacte mondial pour des déplacements sûrs et ordonnés. et la migration régulière , qui a été adoptée à Marrakech, au Maroc.

    Nous saisissons cette occasion pour appeler la communauté internationale et les États à veiller à ce que de tels événements ne se reproduisent plus. Nous soulignons également que la détention est une mesure exceptionnelle de dernier recours qui, si elle est utilisée, doit être compatible avec les critères de responsabilité, de nécessité et de proportionnalité, comme le rappelle l’ Observation générale n°5 (2021) du Comité sur les droits des migrants à la liberté, protection contre la détention arbitraire et leur intersection avec d’autres droits de l’homme. L’usage de la force publique en cas de détention doit également être proportionné et doit respecter, à tout moment, les droits humains des personnes dans le contexte de la migration.

    Nous exhortons tous les gouvernements concernés des pays d’accueil et de transit à traiter les migrants avec sécurité, dignité et humanité conformément à leurs obligations internationales.

    OHCHR, 28 juin 2022

    #Maroc #Melilla #MigrantsAfricains

  • Maroc: Des migrants africains devant le tribunal de justice

    Maroc: Des migrants africains devant le tribunal de justice

    Maroc, Melilla, Espagne, Nador, migrants africains,

    Selon l’AMDH Nador, la police judiciaire s’est mobilisée toute la nuit pour établir les PV des migrants arrêtés hier. Des dizaines sont en garde à vue au commissariat de Nador et vont être déférés devant le procureur ce lundi.

    12 migrants arrêtés sont arrivés ce matin à la cours d’appel de Nador pour être déférés aujourd’hui devant un juge. Un autre groupe sera présenté au tribunal de première instance ce matin. Soutenus par des avocats.

    D’après la même source, 16 tombes en total ont été creusées jusqu’à présent pour enterrer les migrants morts. L’association soupçonne les autorités de vouloir enterrer les victimes en cachette. « Sans enquête sans autopsie sans identification, les autorités cherchent à cacher le désastre », dénonce l’AMDH.

    #Maroc #Espagne #Melilla #Migrants

  • Le Maroc dévoile sa haine des migrants africains

    Le Maroc dévoile sa haine des migrants africains

    Maroc, Melilla, migration, migrants africains, Sénégal, Guinée, Mali,

    Massacre de Melilla : Le Makhzen dévoile sa haine des migrants africains

    Encore une fois, le Makhzen a dévoilé au grand jour son vrai visage, barbare et sauvage qu’il est. Et comment l’être autrement lorsqu’on voit ces scènes dramatiques et criminelles mêmes, dont ont fait preuve, ce vendredi, les forces de sécurité marocaines à l’égard de centaines de migrants africains qui ont tenté de franchir les frontières espagnoles via l’enclave de Melilla. Le bilan est lourd ; environ 50 décès et des dizaines de blessés.

    Même si la version officielle indique que les victimes parmi les 2000 candidats à l’émigration illégale ont trouvé la mort dans des bousculades et en chutant de la clôture de fer qui sépare l’enclave espagnole du territoire marocain, il n’en demeure pas moins que cette panique a été provoquée et accentuée par l’usage de la force démesurée de l’ordre marocains.

    Ces derniers n’ont pas hésité, en effet, à charger les pauvres subsahariens et à les massacrer, contrairement aux allégations selon lesquelles, ce sont les migrants qui ont utilisé en premiers la violence.

    Un traitement inhumain qui, au demeurant, ne surprend pas quand on sait que le Makhzen est passé, depuis plusieurs années déjà, maitre dans l’art de réprimer, à coups de bastonnades et de méthodes sauvages, violentes et meurtrières, le peuple sahraoui. Et dire que le régime marocain se permet de donner des leçons de démocratie et du respect des Droits de l’homme !

    En tous les cas, cette mascarade de Melilla intervient quelques semaines après le retour à la normale des relations entre le Maroc et l’Espagne, après une brouille qui n’a pas trop duré.

    Car si cette tentative de migrants africains de rallier l’autre côté de la Méditerranée a eu au mois de mars dernier, l’attitude des autorités marocaines aurait été sans doute autre que de massacrer les malheureux africains. Mieux ! Elles ne seraient jamais intervenues pour faire barrage au rêve des migrants de franchir les frontières.

    Souvenons-nous à ce propos les vagues d’immigrants africains qui déferlaient successivement sur la Péninsule ibérique depuis les mêmes lieux, c’est à dire Melilla, sans que les services de sécurité du Maroc et autres gardes-frontières ne bronchent le petit doigt.

    Il était clair que le régime de Mohamed V utilisait cette carte, entre autres, comme moyen de pression, voire de chantage en direction de l’Espagne en raison de sa position sur la question sahraouie. Une sorte de représailles pour amener les espagnols à faire machine arrière et à lâcher le Sahara Occidental, dont le président Brahim Ghali a d’ailleurs été accueilli, à cette époque-là, en Espagne pour des raisons de santé (Covid-19). Une décision que les marocains ont très peu gouté.

    Il n’en fallait pas plus au Makhzen pour déclencher les hostilités et accentuer la pression par des moyens, le moins que l’on puisse dire, est qu’ils étaient, au mieux, peu orthodoxes, au pire, machiavéliques.

    Résultats des courses ; le gouvernement de Pedro Sánchez a fini par craquer et, surtout, se plier aux exigences et au chantage du régime marocain à travers notamment le revirement de la position espagnole dans le dossier du Sahara occidental et son soutien au plan d’autonomie proposé par le Maroc.

    À propos de Sanchez, notez, sans surprise du reste, qu’il s’est empressé de saluer cette bastonnade et qualifié la coopération marocaine en matière migratoire de Rabat ‘’d’extraordinaire’’.

    Satisfait et comblé par cette volte-face espagnole, le Makhzen est redevenu naturellement ami de l’Espagne, docile et serviable particulièrement. Pour preuve, il n’a pas hésité à massacrer jusqu’à la mort les migrants africains pour les empêcher de rejoindre l’eldorado européen alors que trois mois auparavant, il a laissé faire leurs frères et fermé les yeux sur les mêmes tentatives d’immigration clandestine. Mais il est vrai que le régime marocain a toujours fonctionné au gré des vents…

    Fil d’Algérie, 25 juin 2022

    #Espagne #Maroc #Melilla #Migration #SaharaOccidental #Sénégal #Guinée #Mali

  • Migrants subsahariens: Des scènes choquantes à Melilla

    Migrants subsahariens: Des scènes choquantes à Melilla

    Maroc, Melilla, Espagne, migrants africains,

    Des scènes choquantes ont eu lieu ce vendredi à Melilla. De nombreux migrants subsahariens ont trouvé la mort en essayant d’entrer massivement dans cette enclave espagnole située au nord du Maroc. Les relations entre le Maroc et l’Espagne ne sont plus ce qu’elles étaient en mai 2021 et l’attitude des forces de l’ordre marocaines vis-à-vis des migrants

    qui tentent de forcer le passage vers les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla diffère également. De cette manière inhumaine entassés les uns sur les autres que les autorités marocaines ont arrêté des dizaines de migrants subsahariens devant la barrière. Vendredi 24 juin, une tentative de quelque 2.000 migrants subsahariens de passer à Melilla s’est terminée dans un bain de sang. Selon les autorités marocaines, au moins 18 migrants ont trouvé la mort et des dizaines d’autres blessés. Il y aurait aussi 140 blessés dans les rangs des forces de l’ordre marocaines. Les autorités de Melilla ont aussi fait part de 49 blessés parmi les agents espagnols.

    Les autorités marocaines ont dénoncé « un assaut marqué par l’usage de méthodes très violentes de la part des migrants », indiquant que les victimes ont trouvé la mort dans « des bousculades et en chutant de la clôture de fer ». Le Président du gouvernement espagnol Pedro Sanchez a lui aussi dénoncé un « assaut violent fomenté par des mafias qui font du trafic d’êtres humains ». Mais des images diffusées notamment par l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH) montrent une réaction disproportionnée de la police marocaine. Les migrants arrêtés après l’assaut ont été entassés par terre les uns sur les autres. Les images, ainsi que le nombre élevé de victimes ont suscité un tollé sur les réseaux sociaux.

    En mai 2021, environ 10.000 migrants ont réussi à entrer avec une facilité déconcertante dans l’autre enclave espagnole de Ceuta. Les observateurs avaient pointé du doigt un chantage migratoire exercé par Rabat sur Madrid pour infléchir sa position sur la question du Sahara occidental. Un mois auparavant, la crise entre les deux pays avait atteint son paroxysme suite à l’hospitalisation en Espagne du chef du Polisario Brahim Ghali.

    En mars dernier, quelque 2.000 migrants ont pris d’assaut l’enclave de Melilla. C’était juste avant l’annonce de la réconciliation entre les deux pays, le 18 mars, avec l’appui apporté par le gouvernement espagnol au plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental occupé. Entre autres motifs avancés par Pedro Sanchez pour expliquer ce revirement historique dans la position de l’Espagne, la volonté de s’assurer la coopération de Rabat sur la question migratoire. La décision a provoqué une grave crise entre Madrid et Alger, cette dernière ayant notamment procédé le 8 juillet dernier à la suspension du traité d’amitié de bon voisinage et de coopération signé avec l’Espagne en 2002, en sus d’autres restrictions d’ordre économique.

    L’Algérie est un partenaire économique important pour l’Espagne qui lui vendait avant la crise sanitaire de Covid-19 pour 3 milliards de dollars de marchandises, et surtout son principal fournisseur de gaz (45 % de ses besoins). Mais il semble que c’est la question migratoire qui a pesé dans la balance, l’essentiel des migrants qui atteignent les côtes espagnoles ou ses enclaves provenant du Maroc. Avec ce que ses forces de l’ordre ont fait ce vendredi aux migrants à Melilla, le Maroc est en passe de remplir sa part du contrat.

    Par : LAKHDARI BRAHIM

    Le Midi libre, 26 juin 2022

    #Maroc #Espagne #Melilla #MigrantsAfricains