Étiquette : migration clandestine

  • Maroc: 3000€ pour arriver aux îles Canaries en patera

    Maroc: 3000€ pour arriver aux îles Canaries en patera

    Maroc, migration clandestine, Espagne, Îles Canaries, organisations criminelles,

    3 000 euros pour une patera qui vous emmène du Maroc aux îles Canaries
    La police nationale a démantelé deux organisations criminelles qui ont réussi à débarquer 204 migrants marocains dans six bateaux au large des côtes de Lanzarote et de Fuerteventura.

    La police nationale a démantelé deux organisations criminelles qui travaillaient ensemble et se consacraient au trafic de migrants entre le Maroc et les îles Canaries. Les deux organisations ont réussi à débarquer 204 migrants marocains dans six petits bateaux au large des côtes de Lanzarote et de Fuerteventura. Les réseaux criminels ont facturé à chaque personne une moyenne de 3 000 euros.

    Bien que le soutien du gouvernement de Pedro Sánchez au plan marocain d’autonomie pour le Sahara occidental comme monnaie d’échange pour tenter de calmer les flux migratoires en provenance du Maroc pourrait laisser penser que l’arrivée de petits bateaux serait réduite, jusqu’à présent les chiffres montrent le contraire. Entre le 1er janvier et le 31 mai (dernières données), 8 258 personnes sont arrivées sur les côtes des îles Canaries, soit 52 % de plus que l’année dernière à la même période, selon les dernières données du ministère de l’intérieur.

    Les huit arrestations effectuées dans le cadre de cette dernière opération ont eu lieu aux îles Canaries, dans les provinces de Las Palmas (4), Murcie (2), Cadix (1) et Biscaye (1), toutes pour des délits contre les droits des citoyens étrangers, appartenance à une organisation criminelle et faux documents. Trois des personnes arrêtées sont toujours en détention provisoire.

    Les investigations des agents ont permis de déterminer à la fois le modus operandi des organisations et les rôles joués par leurs membres, l’identité des dirigeants, les itinéraires empruntés, les points de départ et les montants facturés aux migrants pour les amener en Espagne par skiff.

    Les enquêteurs ont également pu découvrir que le réseau criminel faisait payer chaque migrant en moyenne 3 000 euros, bien qu’au départ, ils demandaient un paiement de 4 000 euros et que, s’ils n’avaient pas assez de migrants pour que le bateau atteigne sa pleine capacité, ils baissaient le prix à 2 500 euros. Le nombre de bateaux et de migrants transférés étant connu des agents, un bénéfice de plus de 600 000 euros a été estimé pour l’organisation.

    Estrella digital, 06/06/2022

    #Maroc #Migration #Espagne #IlesCanaries #OrganisationsCriminelles


  • Algérie: Un Observatoire contre la « harga » recommandé

    Algérie: Un Observatoire contre la « harga » recommandé

    Algérie: Un Observatoire contre la « harga » recommandé – Migration clandestine, harragas,

    Les experts algériens qui travaillent sur la question de la migration clandestine ont tiré la sonnette d’alarme sur l’augmentation continue, ces dernières années, du nombre de migrants clandestins qui arrivent en Algérie en provenance de certains pays africains. Ils étaient réunis mercredi et jeudi à l’Ecole nationale d’administration (ENA), pour participer à une journée d’étude organisée par l’Institut national des études stratégiques globales (INESG) sur le thème de « la migration clandestine en Algérie: problématique et enjeux ».

    Le phénomène migratoire a tendance, depuis quelques années, à évoluer à l’intérieur de l’Afrique avec un flux important en direction de l’Afrique du Nord, particulièrement vers l’Algérie, à partir des pays du Sahel et subsahariens. Les causes de ce phénomène sont diverses mais tournent toutes autour de la pauvreté due à l’absence de développement aggravée par des conditions naturelles très difficiles mais aussi par les conflits armés interminables, exacerbés par les ingérences extérieures motivées par des visées néocoloniales.

    L’Algérie, après avoir été un pays de transit, est devenue aussi une destination pour les migrants clandestins. Le flux croissant de migrants vers l’Algérie a des répercussions négatives sur l’ordre et la sécurité publics. Un des ateliers de la journée d’étude organisée par l’INESG a concerné les « activités opérationnelles pour la maîtrise et la gestion du flux des migrants vers l’Algérie ». Les participants à la journée d’études ont recommandé la création « d’un observatoire national de lutte contre la migration clandestine » à caractère « scientifique et technique » composé d’experts dans le domaine. Cet observatoire arrêtera « la stratégie nationale de lutte contre les réseaux criminels spécialisés dans le trafic des migrants et la traite des êtres humains », a précisé l’expert en matière de migration et questions sécuritaires, Hassan Kacimi.

    Le nombre de migrants vers l’Algérie a doublé
    Selon le chef de service de la Police judiciaire relevant du Commandement de la Gendarmerie nationale (GN), le lieutenant-colonel Sayeh Boussif, l’Algérie a recensé plus de 10.000 immigrants clandestins de nationalités africaines arrêtés en 2021, le double du nombre pour 2020 (Covid-19), après, a-t-il expliqué, l’allègement des mesures de précaution prises en raison de la pandémie du Coronavirus, Il a rappelé que ce phénomène connaît une hausse continue depuis 2016.

    Durant la période allant de 2018 à 2020 les services de la Gendarmerie nationale ont démantelé 445 réseaux de trafic d’immigrants de différentes nationalités, composés de 1285 criminels. Il y a une relation entre l’immigration clandestine des Africains et le crime organisé et les organisations terroristes, notamment en termes de financement, a souligné le lieutenant-colonel. « Chaque réseau de trafic d’immigrants africains possède un système de financement spécifique », a-t-il précisé.

    De son côté, Mizat Mohamed Saïb, expert en sociologie au Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (CREAD) a appelé à coordonner le travail entre les différentes autorités sécuritaires, appelant à « prendre en charge les enfants en détresse morale, particulièrement les adolescents africains qui sont exploités par des réseaux criminels dans la mendicité », ce qui nécessite leur rapatriement vers leurs pays d’origine. Les ex-pays colonisateurs ont, indéniablement, la responsabilité entière dans les problèmes qui poussent les habitants de certains pays africains à devenir la proie facile de réseaux mafieux de passeurs, imbriqués avec les réseaux du terrorisme et de la drogue, qui transportent les immigrants vers les régions du nord du continent, puis vers la rive sud de l’Europe, dont l’Espagne. Au lieu d’aider les pays pauvres à sortir de leur situation catastrophique, les pays riches agissent, au contraire, de telle façon à les enfoncer encore plus.
    M’hamed Rebah

    Le Courrier d’Algérie, 18/12/2021

    #Algérie #Migration #Harragas