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  • Migration: Les plans de l’UE pour le Maroc, la Libye…

    Migration: Les plans de l’UE pour le Maroc, la Libye…. La CE souhaite renforcer les relations avec les pays dits « partenaires », dans le cadre de son pacte sur les migrations et l’asile.

    La Commission européenne travaille sur des plans visant à renforcer les relations avec les pays dits « partenaires », dans le cadre de son pacte sur les migrations et l’asile.

    Des documents de la Commission ayant fait l’objet d’une fuite au début du mois présentent des projets de propositions concernant l’Afghanistan, la Bosnie-et-Herzégovine, la Libye, le Maroc et la Tunisie, qui peuvent tous être téléchargés ci-dessous.

    Le document sur l’Afghanistan propose des plans immédiats et à court terme, notamment l’envoi d’un éventuel agent de l’UE chargé de la surveillance des frontières (Frontex) au Pakistan voisin pour s’occuper de ce pays déchiré par la guerre.

    « Frontex ne met actuellement pas en œuvre d’activités liées aux frontières en Afghanistan », est-il indiqué, notant que des négociations sur un accord de travail avec le pays ne sont pas prévues.

    Des discussions sont également en cours pour allouer environ 1 milliard d’euros à l’Afghanistan dans le cadre de la nouvelle enveloppe de 79,5 milliards d’euros de l’UE, connue sous le nom d’instrument de coopération au développement et de voisinage.

    Mais le rapport indique également que « les travaux visant à faire avancer ce dossier dans le cadre du programme indicatif pluriannuel 2021-2027 du pays sont désormais suspendus ».

    Un autre montant de 79 millions d’euros est également prévu pour 2022 afin de traiter la « dimension régionale du déplacement des Afghans », indique le document.

    En ce qui concerne la Bosnie-Herzégovine, l’UE prévoit de discuter de sa politique migratoire et des perspectives d’élargissement en novembre et décembre, avec en tête d’éventuelles mesures de financement.

    « La Bosnie-et-Herzégovine est invitée à adopter des stratégies sectorielles à l’échelle du pays dont la mise en œuvre pourrait bénéficier d’un soutien financier de l’UE », note le document.

    En ce qui concerne la Libye, le document indique qu’elle souhaite mettre en place un système de migration et d’asile fondé sur les droits.

    Le pays a déjà bénéficié de quelque 455 millions d’euros de fonds européens. Plus de la moitié a été consacrée à la protection des migrants et un tiers à la « stabilisation des communautés » et à la gestion des frontières, indique la Commission.

    L’UE souhaite désormais fournir à la Libye « une source de financement flexible pour répondre à l’évolution des besoins et des itinéraires ».

    Il s’agit notamment de renforcer, avant la fin de l’année, le groupe de travail UA-UE-ONU, créé pour secourir les migrants et les réfugiés bloqués en Libye.

    Elle souhaite également organiser un dialogue sur les migrations avec la Libye après les élections présidentielles de la mi-décembre.

    En ce qui concerne le Maroc, elle souhaite que Rabat renforce les contrôles aux frontières, les opérations de recherche et de sauvetage, et démantèle les réseaux de passeurs.

    Des plans sont également en cours pour une « coopération structurée » avec Frontex et les autorités marocaines. Un accord de travail avec l’agence de police de l’UE, Europol, est également envisagé.

    En ce qui concerne l’argent, la Commission indique qu’un projet de budget pour 2021-27 est en cours d’élaboration et qu’il devrait notamment porter sur les causes profondes de la migration. Elle note également que le Maroc pourra faire appel à un autre fonds, mis en place pour d’autres pays voisins, pour freiner les migrations.

    En ce qui concerne la Tunisie, le rapport note que quelque 30 millions d’euros de fonds européens ont été consacrés au renforcement de ses garde-côtes. « Un complément de 10 millions d’euros est en cours de finalisation », note le rapport.

    L’objectif, selon le rapport, est de s’assurer que la stratégie migratoire et la loi sur l’asile tunisiennes sont finalisées et approuvées.

    « Frontex ne met actuellement pas en œuvre d’activités liées aux frontières en Tunisie et les autorités tunisiennes sont réticentes à coopérer avec elle », précise-t-elle.

    Points forts internes de l’UE
    Ils précisent également les initiatives bilatérales entre les États de l’UE.

    Parmi les points forts :

    Sur la Tunisie, l’Autriche, la Belgique et l’Allemagne souhaitent une meilleure coopération lorsqu’il s’agit de renvoyer les Tunisiens indésirables chez eux.

    « L’Autriche n’est généralement pas satisfaite de la coopération avec la Tunisie, en raison de problèmes liés à l’identification.

    En ce qui concerne la Libye, la République tchèque apporte son soutien aux garde-côtes libyens, mais n’entre pas dans les détails.

    Mais avec les pays du groupe de Visegrad 4 (Pologne, Hongrie, Slovaquie, République tchèque), ils prévoient maintenant un soutien financier plus important pour la gestion des frontières libyennes.

    L’Italie indique qu’elle livrera deux bateaux pneumatiques « d’occasion » aux garde-côtes libyens et à la sécurité portuaire, tandis que Malte étudie la possibilité de fournir une expertise sur les installations d’accueil.

    « Une équipe technique s’est déjà rendue à Tripoli pour évaluer les navires dont disposent les garde-côtes libyens », indique Malte.

    Au Maroc, l’Allemagne forme les autorités à la détection de la fraude documentaire et à la sécurité aérienne.

    L’Espagne procède à des « réformes des infrastructures » dans ses enclaves nord-marocaines de Ceuta et Melilla, notamment en matière de surveillance.

    Madrid renforce également l’échange d’informations et la collaboration policière avec le Maroc pour lutter contre le trafic de migrants.

    En ce qui concerne l’Afghanistan, la Bulgarie a contribué à la formation de policiers irakiens et afghans dans le but de démanteler le trafic de migrants.

    Le Danemark a financé des programmes de retour et de réintégration. L’Estonie a suspendu tous les projets bilatéraux en Afghanistan, compte tenu de la crise actuelle.

    L’Italie a réalisé un projet de 900 000 euros pour aider les réfugiés afghans en Iran.

    La Slovénie indique qu’elle a actuellement deux Afghans boursiers qui étudient le génie civil.

    Elle a également déployé un officier de police en Afghanistan pendant six mois pour former et éduquer la police locale, dit-elle.

    Par NIKOLAJ NIELSEN

    EU Observer, 28/10/2021

  • 9664 Algériens arrivés en Espagne depuis le début de l’année

    9664 Algériens arrivés en Espagne depuis le début de l’année. Soit 20 % de plus qu’il y a un an

    9 664 Algériens sont entrés clandestinement en Espagne depuis le début de l’année, soit 20 % de plus qu’il y a un an, selon un document interne espagnol, consulté par l’Agence France presse (AFP).

    L’agence européenne Frontex, précise quant à elle que la algériens constituent la première nationalité à entrer clandestinement en Espagne, et la troisième en Europe.

    Côté algérien, 4 704 harraga, sur le départ, ont été interceptés en 2021, dont plus de la moitié en septembre, d’après le ministère de la défense.

    Femmes et enfants sont de plus en plus nombreux à risquer leur vie pour traverser. C’est un « phénomène nouveau », avec « des femmes, des bébés, des femmes enceintes et des personnes handicapées », ce qui « nous renseigne sur le degré de désespoir » en Algérie, analyse Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH).

    L’ONG Save The Children affirme avoir pris en charge plus de cent enfants arrivés en septembre sur les côtes d’Andalousie. (avec Le Monde)

    Algérie1, 26/10/2021

  • Un naufrage printanier

    Un naufrage printanier. L’approche de l’élection présidentielle d’avril 2022 aiguise les positions

    Pour une France tourmentée par les débats sur l’immigration, l’insécurité, les inégalités et les retombées de la crise du Covid-19, l’approche de l’élection présidentielle d’avril 2022 aiguise les positions. Il n’en va pas de même, selon qu’on se situe à droite ou à gauche, et même l’extrême droite découvre, avec effroi, qu’elle a, elle aussi, son âme damnée, avec un Eric Zemmour, devenu la mouche du coche.

    La cheffe du Rassemblement national a, désormais, le regard sur le rétroviseur car elle n’est plus aussi sûre de figurer au second tour, face à un Emmanuel Macron, donné favori du scrutin malgré une large désaffection de l’électorat, à la fois au centre-gauche et au centre-droit qui constituent, l’un et l’autre, son principal vivier. Mais c’est surtout le sort du Parti socialiste qui semble préoccuper les observateurs, la candidate Anne Hidalgo, maire de Paris, étant toujours à la peine pour convaincre les troupes, traditionnellement inscrites dans ce camp. Sa candidature, constatent-ils, ne «soulève pas les foules» et nombreux sont les socialistes qui font la moue à son sujet, dès lors qu’elle représente le centre-gauche du parti.

    Son aura politique est, d’ailleurs, circonscrite à la seule capitale et, dans tous les autres fiefs, on tarde à se positionner en sa faveur, au risque d’infliger au PS une nouvelle déconvenue, comme lors de la présidentielle de 2017, lorsqu’il s’est réveillé groggy, avec un score désastreux de 6% dont le candidat Benoît Hamon ne s’est jamais remis. L’échec consommé, malgré la promesse du revenu universel, il a quitté la vie politique et refusé, récemment, une invitation de la chaîne tv favorite d’Eric Zemmour.

    Dans un tel contexte, la tentation est grande pour beaucoup de basculer chez les Verts, voire carrément la France insoumise, en dépit du caractère fantasque de son chef de file, Jean-Louis Mélenchon. Il faut dire que les sondages ne laissent pas de marge à l’enthousiasme puisqu’ils créditent Anne Hidalgo d’un gain entre 4 et 7% qui montre combien son «projet de reconquête sociale, écologique et démocratique» reste méconnu.

    Son message à l’adresse des enseignants auxquels elle promet un doublement des salaires n’a pas encore fait tilt. Preuve que la barre fatidique des 5%, en-deçà desquels les frais de campagne ne sont pas remboursés par l’Etat, est loin d’être acquise. Le PS ayant dû vendre son siège historique, après la débâcle de 2017, survivra-t-il à un nouveau naufrage? Telle est la question pour laquelle nombreux sont ceux qui se frottent, déjà, les mains.

    Sans une identité politique forte et un projet viable, le parti de Mitterrand est, assurément, mal parti pour 2022.

    Chaabane BENSACI

    L’Expression, 28/10/2021

  • Pour Gérard Larcher, Zemmour est « un phénomène électoral »

    Pour Gérard Larcher, Zemmour est « un phénomène électoral ». « C’est un miroir que nous tendent des millions de Français, qui nous reprochent nos renoncements, notamment sur la question migratoire, l’insécurité et l’identité », dit-il»

    Il y a quelques semaines, les dirigeants de la droite française n’avaient pas de mots assez durs pour qualifier Éric Zemmour, qui attire un large public issu des Républicains. Surtout, il a été clarifié qu’il était hors de question que le journaliste puisse participer au Congrès LR qui se tiendra le 4 décembre prochain pour désigner le candidat officiel de la droite à la prochaine élection présidentielle. L’un des détracteurs les plus tranchants à l’égard de Zemmour était alors Gérard Larcher qui traitait le polémiste de «taliban».

    Aujourd’hui, un mois plus tard, et certainement du fait de la folle popularité de Zemmour au sein des militants et sympathisants LR, Larcher, comme d’autres, met de l’eau dans son vin. Le président LR du Sénat estime désormais que l’auteur d’«un suicide français» s’il «hystérise le débat» n’est pas raciste et est la conséquence des «renoncements» de la droite sur l’immigration et la sécurité, dans un entretien au Journal du dimanche. Interrogé sur le fait de savoir si Éric Zemmour était raciste, Gérard Larcher répond : «Non, mais je n’aime pas sa façon de réécrire l’Histoire. Il hystérise le débat. Il divise, il fracture, alors qu’il faut rassembler». Selon le sénateur, «il abîme la nation alors qu’il prétend la réhabiliter», or «la France, ça ne peut pas être : haïssez-vous les uns les autres». Par ailleurs, Gérard Larcher juge qu’Eric Zemmour «aborde de vraies questions». Par exemple, «nos capacités d’intégration et d’assimilation sont saturées», clame le parlementaire.

    Alors qu’Eric Zemmour n’est pas déclaré candidat à la présidentielle mais est donné par certains sondages au coude-à-coude avec Marine Le Pen pour rallier le second tour, Gérard Larcher reconnaît qu’il constitue «un phénomène électoral». «C’est un miroir que nous tendent des millions de Français, qui nous reprochent nos renoncements, notamment sur la question migratoire, l’insécurité et l’identité», explique-t-il. A ses yeux, «il n’y aurait ni phénomène Le Pen ni phénomène Zemmour si nous avions mieux traité ces questions». Gérard Larcher rend hommage au dernier président de la droite classique en date : «Quand Nicolas Sarkozy avait voulu ouvrir le débat sur l’identité nationale, on s’interrogeait, moi le premier. Mais il avait raison». Reste à voir si les cadres de la droite seront plus indulgents face à Zemmour pour ne pas heurter leur électorat qui est inexorablement attiré par le discours du journaliste, ou si au contraire, du fait de sa popularité parmi l’électorat LR, il sera combattu autant plus ardemment pour éviter que la base des électeurs du candidat officiel LR ne se fasse dévorer par le (probable) candidat Zemmour.

    Fouzia Mahmoudi

    Le Jour d’Algérie, 25/10/2021

  • Début du procès de l’ancien ministre de l’intérieur italien

    Début du procès de l’ancien ministre de l’intérieur italien. Matteo Salvini, est accusé d’avoir bloqué illégalement en mer 147 migrants en 2019 dans des conditions sanitaires désastreuses en leur refusant de débarquer.

    Le procès de l’ancien ministre de l’Intérieur italien d’extrême droite, Matteo Salvini, accusé d’avoir bloqué illégalement en mer 147 migrants en 2019 dans des conditions sanitaires désastreuses en leur refusant de débarquer, a démarré aujourd’hui samedi à Palerme. L’ancien responsable italien encourt jusqu’à 15 ans de prison.

    L’acteur américain Richard Gere, dont la venue a été demandée par l’ONG espagnole Open Arms qui opérait le navire de secours bloqué et est partie civile dans ce procès, sera autorisé à venir témoigner, ainsi que l’ex-Premier ministre italien Giuseppe Conte, a dit le juge Roberto Murgia.

    Richard Gere était monté à bord du navire d’Open Arms en août 2019 pour apporter son soutien aux migrants, une visite alors raillée par Matteo Salvini, à l’époque ministre de l’Intérieur et vice-Premier ministre du gouvernement dirigé par Giuseppe Conte.

    Le fondateur et directeur d’Open Arms, Oscar Camps, a assuré que le procès n’avait pas de motivation politique. « Sauver des gens n’est pas un crime mais une obligation, non seulement pour les capitaines mais pour l’Etat tout entier », a-t-il déclaré.

  • Conclusions du Conseil européen sur les migrations

    Conclusions du Conseil européen sur les migrations. afin d’éviter des pertes de vies humaines et de réduire la pression sur les frontières européennes conformément au droit de l’UE et au droit international, huit plans d’action pour les pays d’origine et de transit ont été présentés

    Dans le prolongement des conclusions du Conseil européen des 24 et 25 juin 2021, et afin d’éviter des pertes de vies humaines et de réduire la pression sur les frontières européennes conformément au droit de l’UE et au droit international, huit plans d’action pour les pays d’origine et de transit ont été présentés. La Commission et le haut représentant, conjointement avec les États membres le cas échéant, devraient à présent rendre ces plans opérationnels et les mettre en œuvre sans tarder, en coopération avec les pays partenaires. Le Conseil européen espère que les plans d’action s’appuieront sur des calendriers concrets et un soutien financier adéquat; il demande une nouvelle fois à la Commission d’informer le Conseil de ses intentions à cet égard.

    -Le Conseil européen demande à la Commission que, d’urgence, elle présente des propositions et mobilise des moyens financiers pour des actions sur toutes les routes migratoires, conformément au niveau d’ambition accru de l’UE, et qu’elle fasse régulièrement rapport au Conseil à cet égard. Il convient de faire le meilleur usage possible d’au moins 10 % de l’enveloppe financière de l’IVCDCI, ainsi que des financements au titre d’autres instruments pertinents, en faveur d’actions liées aux migrations.

    -Conformément à sa déclaration de mars 2021 et à ses conclusions de juin 2021, le Conseil européen déclare une nouvelle fois compter sur une mobilisation en temps voulu des financements, au titre des instruments pertinents, en faveur des réfugiés syriens et des communautés d’accueil en Turquie, en Jordanie, au Liban et dans d’autres parties de la région, y compris l’Égypte.

    -Le Conseil européen appelle la Turquie à veiller à une mise en œuvre intégrale et non discriminatoire de la déclaration UE-Turquie de 2016, y compris vis-à-vis de la République de Chypre.

    -Le Conseil européen n’acceptera aucune tentative de pays tiers visant à instrumentaliser les migrants à des fins politiques. Il condamne toutes les attaques hybrides menées aux frontières de l’UE et y réagira en conséquence.

    -Le Conseil européen invite la Commission à proposer tout changement nécessaire au cadre juridique de l’UE et des mesures concrètes s’appuyant sur un soutien financier adéquat afin d’assurer une réponse immédiate et appropriée conformément au droit de l’UE et aux obligations internationales, y compris les droits fondamentaux.

    -L’UE continuera à lutter contre l’attaque hybride en cours qui a été lancée par le régime biélorusse, y compris en adoptant de nouvelles mesures restrictives à l’encontre de personnes et d’entités juridiques, conformément à son approche progressive, et ce, de manière urgente.

    -Le Conseil européen rappelle la nécessité d’assurer des retours effectifs et la mise en œuvre intégrale des accords et arrangements en matière de réadmission, en utilisant les leviers nécessaires .

    -L’UE reste déterminée à assurer un contrôle efficace de ses frontières extérieures.

    -Les efforts devraient être poursuivis pour réduire les mouvements secondaires, et assurer un juste équilibre entre responsabilité et solidarité entre les États membres.

    Conseil européen, 22/10/2021

  • La Trumpisation de la France

    La Trumpisation de la France. Selon un nouveau sondage, Éric Zemmour obtiendrait 17 % des voix s’il se présentait à la prochaine élection présidentielle.

    Selon un nouveau sondage qui a provoqué une onde de choc en France, Éric Zemmour, essayiste d’extrême-droite et présentateur de télévision, obtiendrait 17 % des voix s’il se présentait à la prochaine élection présidentielle. Cela le place en deuxième position, devant Marine Le Pen du Rassemblement national d’extrême droite.

    Connu depuis le début des années 2000 pour ses apparitions télévisées populaires et sa chronique régulière dans le journal conservateur Le Figaro, M. Zemmour est devenu un acteur important dans un jeu politique qu’il espère déstabiliser – bien qu’il reste vague quant à sa propre candidature éventuelle à la présidence. Son mégaphone politique est CNews, une chaîne de télévision influente soutenue par le milliardaire Vincent Bolloré, l’un des principaux propriétaires du groupe Vivendi. Bien que ses programmes les mieux notés n’attirent généralement pas plus de 800 000 téléspectateurs, CNews a doublé son audience en quatre ans, ce qui la place en deuxième position parmi les quatre chaînes d’information en continu de France.

    Le modèle économique de l’entreprise combine la couverture de l’actualité avec des commentaires et des débats qui simplifient des questions complexes, avec souvent des positions extrêmes. La clé du succès récent de CNews et de Zemmour est qu’ils ont bien appris une leçon de Donald Trump : soyez extrêmes et provocateurs. Le dernier coup d’éclat de Zemmour, par exemple, a été d’appeler à l’interdiction des noms « étrangers » comme Mohammed.

    Alors que l’extrême droite française fait une fixation depuis 30 ans sur l’islam, l’immigration, les échecs scolaires et le prétendu déclin de la civilisation française, la rhétorique extrémiste de Zemmour a mis ces questions au premier plan. « Extrémiste » n’est pas un euphémisme : ces dernières années, Zemmour a été condamné à deux reprises pour discours de haine et incitation à la violence raciale.

    Zemmour insiste sur les mêmes sujets incendiaires dans son nouveau livre, La France n’a pas dit son dernier mot. En faisant l’amalgame entre l’islam et l’islamisme, il espère stigmatiser l’ensemble de la religion et attiser l’opposition à l’immigration. Il affirme que les immigrants musulmans vont « envahir » et submerger les habitants natifs de l’Europe, et que « l’islamisation des rues des villes » par les nouveaux « colonisateurs » menace la survie de la nation française. « Aucune petite ville, aucun petit village de France n’est à l’abri de groupes sauvages de gangs tchétchènes, kosovars, maghrébins ou africains qui volent, violent, pillent, torturent et tuent », écrit-il.

    Il n’est pas surprenant que Zemmour déforme l’histoire de manière flagrante. Le régime de Vichy, allié des nazis, a, selon lui, « protégé les Juifs français » pendant la Seconde Guerre mondiale. Sa misogynie et son homophobie agressives sont également de rigueur.

    Zemmour souhaite que ces thèmes soient au centre du débat lors de l’élection présidentielle du printemps prochain. Le Conseil supérieur de l’audiovisuel a déjà décidé de le traiter comme un candidat, en contrôlant son temps d’antenne afin qu’il ne puisse pas prétendre à plus que les autres candidats.

    Le phénomène Zemmour inquiète les partis politiques français de tout le spectre politique, mais pas pour les mêmes raisons. Il concerne Le Pen parce qu’elle espère être la candidate représentant l’extrême droite. Traditionnellement, le vote protestataire en France est divisé entre les populistes et les abstentionnistes, et au moins jusqu’à l’élection de 2017, cette tendance favorisait principalement son parti.

    Pour se présenter comme une candidate légitime à l’élection présidentielle de 2017, Mme Le Pen a modéré le message du parti et s’est distancée de son père (le fondateur et ancien dirigeant du parti) et de sa rhétorique réactionnaire, raciste et antisémite. L’année suivante, elle a même changé le nom du parti. Mais la modération n’a pas été bien accueillie par une grande partie de sa base, dont une part importante a fui vers Zemmour. Un sondage publié le 28 septembre indique que le soutien à Le Pen se situe autour de 16 %, contre 28 % au premier tour de l’élection présidentielle de 2017.

    Zemmour inquiète également le parti traditionnel de centre-droit, Les Républicains. Alors que de nombreux conservateurs français seraient gênés de voter pour le Rassemblement national à la lumière de son passé antisémite, ils pourraient considérer Zemmour, un juif sépharade, comme un porte-parole acceptable de la position de la droite contemporaine sur l’immigration.

    Plus trompeur encore, Zemmour s’est également posé en champion du gaullisme, reprenant trois des thèmes favoris de Charles de Gaulle : l’indépendance nationale, la politique sociale et l’idée d’une France chrétienne. En jouant sur les frontières fluides entre la droite et l’extrême droite, il prend des voix aux Républicains que Le Pen n’aurait jamais pu espérer gagner.

    Mais si une candidature de Zemmour pourrait nuire à la droite, elle pourrait aussi la servir. Si Zemmour fait reculer Le Pen, un autre candidat de droite, tel que Xavier Bertrand, actuellement favori des sondages, pourrait l’emporter en tant que challenger du président Emmanuel Macron au second tour de l’élection. Macron aurait beaucoup plus à craindre dans un second tour contre Bertrand, un candidat qui pourrait revendiquer un large soutien, y compris de la part des électeurs de gauche et centristes qui veulent à tout prix empêcher un second mandat de Macron.

    Macron pourrait également souffrir de l’effet négatif que les thèmes d’extrême droite auront sur l’ensemble du débat. Il voudra mettre en avant ses réalisations économiques et sociales, ses mesures en matière d’éducation et ses convictions pro-européennes. Mais cela ne sera pas facile lorsqu’il fera campagne contre un adversaire qui n’a que  » l’islam  » et  » l’immigration  » à la bouche.

    Reste à savoir si Zemmour se présentera. Certains analystes doutent qu’il puisse réunir les soutiens nécessaires d’au moins 500 maires. Mais les 17 % d’électeurs français qui soutiennent sa candidature ne peuvent être ignorés. Une part importante de l’opinion publique est clairement désabusée par les élites politiques actuelles.

    Quelle que soit la décision de Zemmour, il a, avec CNews et d’autres médias de droite, modifié le débat, obligeant tous les candidats à se concentrer sur l’immigration et la criminalité. Macron, lui aussi, a dû s’adapter, comme en témoigne sa décision d’imposer des restrictions strictes aux autorisations de visa pour les ressortissants marocains, algériens et tunisiens. Sans être encore candidat, Zemmour est déjà une force dans l’élection de l’année prochaine.

    Bénédicte Berner, politologue qui a donné des conférences sur les médias et la démocratie à l’Université de Harvard et à Sciences Po.

    Project Syndicate, 20-Oct-2021

  • Zoom sur les défis d’un Maghreb en détresse

    Zoom sur les défis d’un Maghreb en détresse. Il offre un paysage désolant et surtout menaçant, car marqué par nombre de turbulences et d’incertitudes.

    Le Maghreb, notre Maghreb, vit, en ce moment, une situation particulièrement tourmentée. Faisant face à une profonde crise multiforme et multidimensionnelle, il offre un paysage désolant et surtout menaçant, car marqué par nombre de turbulences et d’incertitudes.

    Afin d’attirer l’attention sur la gravité de cette situation, je voudrais jeter la lumière sur les évolutions les plus importantes qui se sont succédé tout au long de l’été dernier, qui a été particulièrement chaud pour l’ensemble des pays maghrébins, tant sur le plan interne que sur le plan bilatéral et régional:

    • Une rupture des relations diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc, le 24 août 2021, suivie par la fermeture immédiate le 22 septembre 2021 par l’Algérie de son espace aérien à tous les avions civils et militaires marocains ainsi qu’aux appareils immatriculés au Maroc.

    • Fermeture, d’une manière impromptue, le 8 juillet 2021, de la part du gouvernement d’unité nationale (GNU) libyen des frontières terrestres et aériennes entre la Libye et la Tunisie – officiellement, pour des raisons sanitaires liées à la propagation du coronavirus, mais officieusement pour des motifs sécuritaires. Cette fermeture des frontières a été à l’origine d’une crispation des rapports entre les deux pays qui a prévalu durant plus de deux mois.

    • Un processus de transition politique qui risque de s’effondrer en Libye en raison des difficultés que rencontre l’organisation des élections générales du 24 décembre 2021, ce qui constitue une menace pour le pays de retomber dans la violence, la confusion et l’incertitude. Le vote du Parlement libyen le 21 septembre 2021 d’une motion de censure contre le gouvernement suscite l’inquiétude, car il risque d’aggraver les tensions entre les camps rivaux de l’est et de l’ouest.

    • Outre qu’ils sont tous confrontés, à différents degrés, à des situations politiques et socioéconomiques plus ou moins difficiles, les pays maghrébins continuent à être durement frappés par la pandémie de Covid-19 qui a mis à nu leurs faiblesses structurelles.

    En outre, le Maghreb fait face, dans son environnement africain et euroméditerranéen, à des défis et même à des dangers qui risquent de compliquer sa situation. Outre ses propres tensions, il se trouve entre deux zones de tensions accrues, l’une au nord, en Méditerranée, et l’autre au sud, au Sahel africain.

    Au nord, c’est-à-dire en Méditerranée, il est nécessaire de surveiller avec vigilance les évolutions et les tendances suivantes:

    • la logique de compétition sinon de confrontation qui est en train de s’installer en Méditerranée, notamment avec les nouvelles stratégies de la Russie et de la Turquie dans la région et précisément en Libye…

    • Le fait que le Maghreb est devenu l’objet d’un intérêt, sans cesse croissant, de la part des grands acteurs régionaux et mondiaux. Le jeu des grandes puissances qui cherchent à préserver leurs acquis dans notre région, pour les uns, ou qui veulent s’y positionner, pour les autres, risque de se faire au détriment de nos pays…

    • Le risque d’importation en Méditerranée, de plus en plus, de crises extérieures, notamment venant du golfe et d’Asie avec de nouveaux acteurs régionaux non riverains de la Méditerranée.

    • Les clivages créés par le problème de l’islam politique qui continue à être soutenu par la Turquie et son allié le Qatar, d’une part, et auquel s’opposent frontalement l’Egypte et ses alliés, les Emirats arabes unis et l’Arabie Saoudite, d’autre part.

    • La normalisation des relations entre le Maroc et Israël qui a avivé la tension avec l’Algérie, d’autant plus qu’en contrepartie de son rapprochement avec Tel-Aviv, Rabat a obtenu la reconnaissance par Washington de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.

    • La volonté du Maroc et d’Israël, selon les dires du ministre marocain des Affaires étrangères, lors de la célébration du premier anniversaire des accords d’Abraham avec les États-Unis et Israël, d’établir un nouvel «ordre régional», dans lequel Israël sera partie prenante plutôt qu’un «outsider dans sa propre région». Et le ministre de préciser que «ce nouvel ordre régional ne doit pas être perçu comme étant contre quelqu’un mais plutôt pour notre bien à tous».

    • Bien qu’il soit incontestable que la stabilité du Maghreb est un impératif pour l’Europe, les Européens ne semblent pas accorder à leurs voisins maghrébins l’intérêt requis et dont ils sont dignes. En effet, l’importance du Maghreb pour eux demeure largement sous-estimée, et ils continuent à ne pas intégrer les pays maghrébins à leur réflexion stratégique globale, comme l’a si bien expliqué Hakim El Karoui. A ce titre, il a pertinemment noté que le plan de relance européen, destiné à assurer la stabilité des membres de l’Union (750 milliards d’euros, la moitié en dons et la moitié en prêts) n’a pas concerné ces pays.

    Quant au sud, c’est-à-dire le Sahel africain, une attention particulière doit être portée aux évolutions suivantes:

    • La multiplication des ingérences extérieures pose de plus en plus un sérieux problème pour la stabilité et la sécurité de la région.

    • L’implication de la société privée Wagner en Afrique, en Libye et en République centrafricaine et surtout la probable signature d’un contrat avec le Mali, constituent des raisons de préoccupation pour certains pays de la région, et surtout pour la France et les pays occidentaux.

    • La disparition soudaine du président tchadien Idriss Deby Itno en avril 2021 et ses conséquences sur son pays et sur le G5 Sahel, pour lequel il s’est tant investi.

    • La montée en puissance des groupes djihadistes dans les pays du Sahel (groupes affiliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) ou à l’Etat islamique au grand Sahara (Eigs).

    • La situation difficile sur le plan socioéconomique qui nécessite impérieusement une aide accrue, et un soutien multiforme à la région et à ses pays qui font face à un double défi : la menace sécuritaire et le développement. Le contexte particulièrement difficile dû à la pandémie et à ses conséquences sociales, sanitaires et économiques n’a fait qu’aggraver cette situation.

    • La difficile transition au Mali où la France et la communauté internationale ont fait neuf ans sans résultat, et surtout le fait que Bamako envisage d’avoir recours à la société paramilitaire russe Wagner.

    • La décision du président Emmanuel Macron de réduire la présence militaire française au Mali, de mettre fin à l’opération Barkhane et de procéder au redéploiement des forces françaises au Sahel.

    • La tendance du Maghreb à devenir, de plus en plus, une zone tampon que l’Union européenne cherche à impliquer dans la gestion de la migration africaine vers ses pays.

    Telle est donc la situation complexe et compliquée dont souffre le Maghreb, notre Maghreb. Il va sans dire qu’elle risque de se détériorer encore davantage si rien n’est fait pour y remédier.

    A cet effet, la création d’un contre-courant à toute escalade est une urgence.

    A mon avis, ce sera la tâche des sociétés civiles et des forces de progrès maghrébines qui ont déjà fait preuve de dynamisme ces dernières années.

    Aujourd’hui, plus que jamais, elles sont appelées à être actives et à œuvrer aussi bien individuellement que collectivement, en vue de pousser les pouvoirs politiques dans nos pays à un retour rapide à la raison, à l’apaisement de la tension, à la reprise du dialogue et à la normalisation des relations intermaghrébines en vue d’une relance d’un réel et sincère processus d’intégration qui aidera notre région à sortir de ses difficultés.

    Mohamed Ibrahim Hsairi

    Leaders, 21/10/2021

  • Les intérêts des puissances mondiales divergent en Afrique

    Les intérêts des dirigeants des grandes puissances mondiales divergent au sujet de l’Afrique. Outre les relations économiques, les questions de migration clandestine et de terrorisme sont au premier plan lors de leurs visites sur le continent africain.

    Au cours des 10 dernières années, les dirigeants de l’Allemagne, de la France, de l’Espagne et de l’Italie arrivent en tête du peloton de leaders européens ayant effectué le plus grand nombre de visites en Afrique.

    – Allemagne

    La Chancelière allemande, Angela Merkel, visite le continent chaque année depuis 2017. Elle s’est rendue en Afrique du Sud en 2010, au Kenya, en Angola et au Nigeria en 2011, et au Mali, au Nigeria et en Éthiopie en 2016.

    Merkel a effectué des visites officielles en Égypte et en Côte d’Ivoire en 2017, au Sénégal, au Nigéria, au Ghana et en Algérie en 2018, en Égypte, au Burkina Faso, au Mali et au Niger en 2019, et en Afrique du Sud et en Angola en 2020.

    Les relations économiques ont été au centre des débats lors des visites de la Chancelière allemande en Égypte et en Afrique du Sud, alors que l’accent était mis sur le contrôle de la migration de l’Afrique vers l’Europe lors de ses récentes visites.

    – France

    Les Présidents français effectuent des visites régulières en Afrique en raison du passé colonial. Emmanuel Macron, investi Président de la République française en mai 2017, s’est rendu tour à tour au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et au Ghana en novembre de la même année.

    En juillet 2018, Macron s’est rendu en Mauritanie et au Nigeria pour assister au Sommet de l’Union africaine. Puis en mars 2019, il a effectué des visites officielles à Djibouti, au Tchad, au Kenya et en Éthiopie.

    Macron s’est de nouveau rendu en Côte d’Ivoire en décembre 2019.

    En mai 2020, le Président français a annulé ses visites en Afrique du Sud et en Angola en raison de la pandémie de Covid-19. Un an plus tard, en mai 2021, il s’est rendu au Rwanda alors que la France était indexée pour son rôle dans le génocide rwandais. Macron était le premier Président français à se rendre dans ce pays après l’ancien Président, Nicolas Sarkozy.

    Macron s’est aussi rendu de nouveau en Afrique du Sud en mai 2021. Au cours de ses visites en Afrique, les déclarations du Président français au sujet du continent et le colonialisme ont parfois suscité la controverse.

    Lors de sa visite en Côte d’Ivoire en 2019 notamment, au cours d’une conférence de presse commune avec son homologue Alassane Ouattara, l’incapacité de Macron de reconnaître le passé colonial de la France a suscité des réactions.

    Nombreux ont estimé que le Président français tentait de banaliser le colonialisme en le qualifiant d’ « erreur » et voulait perpétuer sa domination sur le continent africain par le biais des « pratiques coloniales ».

    Le prédécesseur de Macron, François Hollande a effectué sa première visite officielle au Sénégal en octobre 2012, et sa première visite d’État en Afrique du Sud en octobre 2013.

    Il s’est également rendu en Tunisie en 2013 et au Sénégal, au Nigeria, au Niger, en Côte d’Ivoire et au Tchad en 2014. Sa visite de quelques heures effectuée au Cameroun a provoqué un tollé.

    François Hollande s’est rendu au Bénin et en Angola en 2015.

    Il a effectué des visites au Bénin, en République centrafricaine et en Angola en 2016, et sa dernière visite au Mali en janvier 2017 pour assister à un sommet.

    Espagne

    Pedro Sanchez, devenu Premier ministre en Espagne en juin 2018, a effectué sa première visite en Afrique au Maroc en novembre 2018.

    Sanchez était également au Mali en 2018, puis en Mauritanie, en Égypte et en Libye en 2020. En 2021, il s’est rendu en Angola et au Sénégal.

    Lors de l’annonce du programme gouvernemental intitulé « Focus Afrique 2023 », Sanchez a annoncé que l’Espagne s’emploiera à renforcer les liens politique, économique et social avec l’Afrique au cours des 10 prochaines années.

    Les visites prévues de Sanchez en Égypte et au Kenya à la fin du mois d’août ont été annulées en raison des événements en Afghanistan.

    Mariano Rajoy, le prédécesseur de Pedro Sanchez, s’était rendu au Maroc en 2010, à Djibouti en 2013, en Guinée équatoriale en 2014, au Mali et au Sénégal en 2015, en Côte d’Ivoire en 2017, en Algérie en 2018.

    L’Espagne a perdu du terrain en Afrique malgré sa présence coloniale qui a duré de nombreuses années dans le passé. Les visites de l’Espagne des premiers ministres en vue de remédier à ce retard n’ont pas connu de succès jusqu’à présent.

    Italie

    L’Italie est l’un des pays européens qui accorde un intérêt particulier à l’Afrique.

    Les premiers ministres italiens ont démontré cet intérêt ces dernières années lors de leurs visites dans des pays d’Afrique subsaharienne et d’Afrique du Nord. Le commerce et les relations bilatérales, ainsi que les questions de migration clandestine et de terrorisme ont été mis en avant lors de ces visites de haut niveau.

    Le Premier ministre italien Mario Draghi, après son entrée en fonction, a effectué son premier voyage à l’étranger en Libye en avril 2021, une visite symboliquement significative.

    Le prédécesseur de Draghi, Giuseppe Conte a également effectué des visites officielles en Éthiopie et en Érythrée en octobre 2018 et au Ghana en novembre 2019.

    Paolo Gentiloni, qui a été Premier ministre avant Conte, s’est rendu dans 4 pays africains en novembre 2017, notamment la Tunisie, l’Angola, le Ghana et la Côte d’Ivoire.

    Matteo Renzi, Premier ministre entre 2014 et 2016, est le Premier ministre italien ayant effectué le plus de visites en Afrique ces dernières années.

    Renzi a effectué trois voyages en Afrique, couvrant l’Angola, le Congo et le Mozambique en juillet 2014, le Kenya et l’Éthiopie en juillet 2015, et le Nigeria, le Ghana et le Sénégal en février 2016.

    – Le geste concret des dirigeants de l’UE sur l’Afrique est venu d’Ursula von der Leyen

    Le président de la Commission européenne de l’époque, José Manuel Barroso, s’est rendu en Tanzanie en juillet 2012. En février 2014, le président du Conseil européen, Herman van Rompuy, s’est rendu au Mali.

    La rhétorique africaine de l’Union européenne (UE) a changé sous l’ancien président du Conseil de l’UE, Jean-Claude Juncker. Juncker a déclaré dans son discours sur l’état de l’Union en 2018 que l’Afrique a besoin de partenariats justes, pas d’aide. Le geste concret, cependant, est venu de son successeur, Ursula von der Leyen.

    Ursula von der Leyen a effectué sa première visite à l’étranger en Éthiopie, siège de l’Union africaine, en décembre 2019.

    Le président du Conseil de l’UE, Charles Michel s’est rendu au Congo et en Angola en avril 2021.

    – Royaume-Uni

    Boris Johnson, en tant que Premier ministre du Royaume-Uni, ne s’est pas encore rendu en Afrique. Il a été en Somalie, en Ouganda et au Kenya en 2017 lorsqu’il était ministre des Affaires étrangères.

    L’ancienne Première ministre britannique, Theresa May s’est rendue en Afrique du Sud, au Nigeria et au Kenya dans le cadre de sa tournée africaine en 2018.

    Cette tournée a été considérée comme la « première visite sur le continent africain » de May, qui a occupé ce poste entre 2016 et 2019.

    May a été le premier Premier ministre britannique à se rendre au Kenya depuis Margaret Thatcher en 1988.

    David Cameron, Premier ministre britannique entre 2010 et 2016, a visité 8 pays africains entre 2010 et 2014.

    Au cours de sa tournée africaine prévue en Afrique du Sud, au Nigeria, au Rwanda et au Soudan du Sud en 2011, Cameron est retourné à Londres sans se rendre au Rwanda et au Soudan du Sud en raison de certains événements concernant la politique intérieure britannique à cette époque.

    – États-Unis

    L’ancien et premier Président noir des États-Unis, Barack Obama, a visité sept pays d’Afrique entre 2009 et 2017.

    Obama, qui s’est rendu pour la première fois au Ghana en 2009, était en Égypte la même année, au Sénégal, en Afrique du Sud et en Tanzanie en 2013. En 2013, Obama s’est de nouveau rendu en Afrique du Sud pour les funérailles de l’ancien Président Nelson Mandela.

    En 2015, Obama s’est rendu au Kenya et en Éthiopie.

    Donald Trump, son successeur entré en fonction en 2017, ne s’est pas rendu sur le continent tout au long de son mandat.

    Le nouveau Président, Joe Biden, n’est pas encore arrivé en Afrique.

    – Chine

    Le Président chinois Xi Jinping, qui est à l’avant-garde de la course à l’investissement en Afrique, a effectué neuf visites officielles en Afrique depuis 2012, année de son entrée en fonction.

    En 2013, Xi Jinping s’est rendue en Tanzanie, en Afrique du Sud et en République du Congo, en 2015 au Zimbabwe et en Afrique du Sud, en 2016 en Égypte et en 2018 au Sénégal, au Rwanda et en Afrique du Sud.

    Anadolou, 20/10/2021

  • Canada : Une famille marocaine se chauffe avec un four

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    Incapables de se reloger depuis l’annonce de la démolition de leur immeuble, à Longueuil, un couple et ses trois enfants en sont réduits à se chauffer avec la cuisinière en vivant dans la crainte constante de l’arrivée des bulldozers. « On est les seuls qui restent de l’immeuble. On cherche depuis des mois, mais on ne trouve rien. Personne ne veut d’une famille avec trois enfants et parce que pour le moment [ma conjointe] ne travaille pas », explique Ismaël Lahmoum, qui vit avec sa femme et leurs enfants de 14, 12 et 6 ans.

    En mai dernier, l’immeuble où il vit avec sa famille depuis deux ans a été acheté par la résidence pour aînés de Longueuil, Château Bellevue, selon le registre foncier de la Ville. On a alors demandé à M. Lahmoum de quitter l’appartement pour le 30 septembre, au plus tard, et on lui a offert trois mois de loyer gratuit, explique-t-il. Malgré des recherches et des visites intensives durant les quatre derniers mois, la famille de cinq peine à trouver un logement assez grand qui rentre dans son budget, s’étirant tout de même jusqu’à 1300 $ par mois, explique Asmae Zoihid, la maman.

    « On est prêt à prendre un appartement plus petit pour rester dans le quartier, parce que les enfants vont à l’école à côté, qu’ils ont leurs amis et leurs repères. Ce n’est pas facile pour eux non plus, même s’ils comprennent un peu la situation », laisse-t-elle tomber.

    Le four pour chauffer le logement

    Depuis le 1er octobre, la pression de trouver un nouveau toit a particulièrement augmenté sur cette famille originaire du Maroc qui vit sur la Rive-Sud de Montréal depuis 14 ans. Le gaz qui leur permettait de chauffer l’appartement a été coupé.

    « Maintenant, on doit allumer le four et laisser la porte entre-ouverte. On n’a pas le choix de faire ça pour rester au chaud », confie M. Lahmoum.

    Enfants refusés

    Selon l’homme qui travaille comme concierge, la majorité des propriétaires d’appartements refusent ou disparaissent dès qu’il indique avoir des enfants.

    Mme Zoihid, employée normalement dans une garderie, croit que son arrêt de travail pour des raisons de santé l’empêche aussi de fournir une preuve tangible d’emploi pour rassurer les propriétaires.

    Pour Marco Monzon, directeur général du Comité logement Rive-Sud, la situation de cette famille reflète bien la crise du logement qui se dessine depuis des années.

    « On le sait, les taux d’inoccupation sont très, très bas, surtout pour les 3 chambres et plus. Mais en plus, il y a vraiment eu une augmentation des prix des loyers, donc même s’il y a des logements, ils ne sont pas accessibles parce que les prix sont trop hauts pour des familles », explique-t-il.

    QUB, 12/10/2021