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  • Afghanistan : La débâcle américaine

    Afghanistan : La débâcle américaine

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    L’anti-Saïgon

    Par Mohamed Habili

    Beaucoup d’Américains, et d’abord leur président, disent après la chute de Kaboul avoir été surpris non que le pouvoir et l’armée afghane créée de toutes pièces par eux se soient effondrés, à l’approche des Talibans, mais qu’ils l’aient fait aussi vite. On n’aurait vu aucune de ses scènes de chaos et de panique sur les pistes de l’aéroport international de Kaboul, où de désespoir des Afghans se sont accrochés à des avions en train de prendre leur envol, pour ensuite s’écraser au sol, si, à les en croire, les Afghans avaient voulu se battre.

    Des images qui n’ont pas été sans rappeler la débâcle de 1975 dans Saigon libéré. On se souvient peut-être qu’au moment où l’offensive talibane commençait, en mai dernier, le renseignement américain était d’avis que le collapse se produirait sans doute, mais pas tout de suite, au bout de six mois, un délai suffisant pour permettre un retrait digne et des troupes, et des ressortissants américains et des alliés afghans.

    Interrogé plus d’une fois sur l’éventualité de l’effondrement, Joe Biden l’avait estimé des plus improbables, alléguant notamment la supériorité de l’équipement mais également la longue préparation des troupes régulières afghanes dans la perspective du choc à venir.

    S’il n’avait pas carrément dit qu’elles remporteraient la victoire, ses propos autant que l’air dont il les avait accompagnés le laissaient néanmoins clairement entendre. On sait maintenant qu’il n’y croyait rien, et que tout ce qu’il attendait des alliés afghans, c’est seulement qu’ils aient assez envie de se défendre pour que son retrait à lui se fasse sinon sans encombre, du moins sans rien qui ressemble à une débâcle.

    Cela bien sûr n’a pas échappé aux amis afghans, certains que leur sort était scellé dès lors qu’ils n’avaient pas été admis aux pourparlers de Doha, censés pourtant déboucher sur un accord de paix en Afghanistan. Une négociation dont une partie essentielle est exclue se fait nécessairement au détriment de celle-ci.

    Américains et Talibans se sont entendus à Doha pour une passation de pouvoir entre eux qui sur le terrain paraîtrait une guerre bien réelle, avec des pertes humaines et matérielles de part et d’autre. Dans ce premier scénario, l’acte final, la bataille de Kaboul, devait avoir lieu, à la suite de plusieurs autres, mais une fois que les Américains auraient vidé les lieux.

    Pour qu’il y ait effondrement, encore faut-il qu’il y ait au départ une réelle volonté de se battre, chez ceux-là même qui sont condamnés à perdre. L’armée afghane ne s’est pas effondrée, elle a refusé le combat, elle a pactisé avec les Talibans, de même que l’ami américain a passé un deal de non-agression avec eux. Elle se serait sans doute battue si les Américains n’avaient pas commencé par faire la paix avec les Talibans, qui pour ce qui les concerne avaient parfaitement compris que les Américains n’avaient qu’une seule envie : s’extirper de l’Afghanistan, leur pays, «le cimetière des empires», une réputation que Joe Biden a tenu à rappeler dans ses dernières «remarques sur l’Afghanistan», faites lundi sous forme d’adresse à ses compatriotes.

    En l’espèce se battre pour les Afghans aurait seulement signifié acheter au prix de leur sang du temps pour que les Américains puisent s’offrir un retrait de première classe. Un anti-Saigon. Une revanche sur Saigon. Ils ont préféré ne pas leur faire ce cadeau-là, mais plutôt les associer à leur débâcle. Ils ont été trahis, ils ont trahi à leur tour.

    « Morts pour rien »

    Fouzia Mahmoudi

    La situation en Afghanistan préoccupe aujourd’hui l’ensemble de la planète, plus particulièrement les pays qui furent militairement engagés lors de la guerre menée par l’armée américaine et ses alliés en octobre 2001, moins d’un mois après les attaques du 11 septembre. La France a quant à elle perdu 89 soldats qui semblent pour certains, au vu de la situation actuelle de l’Afghanistan, être «morts pour rien», des mots même du père d’un militaire français décédé.

    Lundi soir, Emmanuel Macron donnait dans un discours solennel sa vision de la situation afghane et a choqué une partie de la gauche française. Plusieurs responsables de gauche se sont en effet indignés hier des propos d’Emmanuel Macron qui a affirmé lundi, dans son intervention sur l’Afghanistan : «Nous devons anticiper et nous protéger contre des flux migratoires irréguliers importants».

    Le député européen EELV Yannick Jadot, candidat à la primaire écologiste pour la présidentielle de 2022, s’est dit sur Twitter «sidéré d’écouter Emmanuel Macron déclarant que les femmes, les hommes et les enfants qui fuient l’enfer des talibans sont d’abord une menace, des migrants irréguliers, avant d’être des victimes et potentiellement des réfugiés». «Et l’asile ? Et ces enfants, ces femmes, ces hommes qui fuient l’horreur ?», a lancé le secrétaire national d’EELV, Julien Bayou.

    «Macron fait honte à la France», a affirmé le maire écologiste de Grenoble, Éric Piolle, autre candidat à la primaire. Lors d’une allocution télévisée lundi à 20 heures, le chef de l’État avait déclaré : «La France fait et continuera de faire son devoir pour protéger celles et ceux qui sont les plus menacés. (…) Mais l’Afghanistan aura aussi besoin dans les temps qui viennent de ses forces vives et l’Europe ne peut pas à elle seule assumer les conséquences de la situation actuelle. Nous devons anticiper et nous protéger contre les flux migratoires irréguliers importants qui mettraient en danger ceux qui les empruntent et nourriraient les trafics de toute nature».

    «Flux migratoires irréguliers, c’est donc ce terme que les femmes et les hommes qui s’accrochent aux ailes des avions à Kaboul auront inspiré à Emmanuel Macron», a regretté le député ex-LREM Aurélien Taché, que le gouvernement avait chargé en 2017 d’un rapport sur l’intégration avant qu’il ne prenne ses distances avec la majorité. «Quel cynisme ! Quelle honte !», s’est indignée la sénatrice socialiste Laurence Rossignol, tandis que son collègue Rémi Féraud jugeait cette intervention «digne d’un mauvais président de droite». Il faut «protéger toutes celles et tous ceux qui relèvent désormais du droit d’asile», a affirmé le patron du PS, Olivier Faure.

    Devant le début de polémique, et alors que ses propos avaient été raillés par le lanceur d’alerte Edward Snowden d’un tweet lapidaire, «Emmanuel Le Pen !», le chef de l’État avait précisé lundi peu avant minuit sur Twitter, à propos de ses déclarations, «que certains veulent détourner», que «la France fait et continuera de faire son devoir pour protéger celles et ceux qui sont les plus menacés». Mais la gauche française semble oublier, comme à son habitude, que les milliers de migrants qu’elle appelle de ses vœux, doivent aussi être accueillis dans des conditions dignes et avec l’argent des contribuables, qui sont déjà nombreux, comme l’a démontré le mouvement des «gilets jaunes» à ne pas être capables de joindre les deux bouts et qui se voient depuis trente ans sommés malgré eux de financer les programmes utopistes de leurs politiques.

    Le jour d’Algérie, 17/08/2021

  • Maroc-Espagne: « les enfants voulaient rentrer chez eux »

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    Le ministre espagnol de l’Intérieur : les enfants migrants « voulaient rentrer chez eux »

    MADRID (AP)

    Le ministre espagnol de l’Intérieur a défendu lundi le renvoi au Maroc d’enfants migrants non accompagnés par groupes de 15, affirmant qu’ils « voulaient rentrer chez eux », et a nié les accusations des groupes de défense des droits de l’homme selon lesquelles ces retours violent le droit international.

    Le ministre Fernando Grande-Marlaska a déclaré à la station de radio Cadena SER que le retour des enfants de l’enclave espagnole de Ceuta n’était « pas une expulsion ».

    Les mineurs vulnérables ne font pas partie des personnes renvoyées, a-t-il précisé. « L’intérêt supérieur de l’enfant est garanti », a ajouté le ministre.

    L’Espagne est légalement tenue de prendre en charge les jeunes migrants jusqu’à ce que leurs proches puissent être localisés ou jusqu’à ce qu’ils atteignent l’âge de 18 ans, mais Mme Grande-Marlaska a fait référence à un accord conclu en 2007 entre l’Espagne et le Maroc prévoyant des retours assistés une fois que les cas des enfants ont été examinés.

    Amnesty International a demandé aux procureurs d’examiner la conduite du gouvernement espagnol concernant le rapatriement des jeunes migrants, tandis que Save The Children a exhorté les autorités espagnoles à évaluer les besoins de chaque enfant et à ne pas les expulser en groupe. Selon les données de Save The Children, environ un quart des enfants migrants interrogés à Ceuta avaient été victimes d’abus dans leur pays d’origine.

    Des centaines de mineurs non accompagnés faisaient partie d’une vague de 10 000 personnes qui ont tenté d’entrer à Ceuta en mai en escaladant la clôture frontalière ou en la contournant à la nage. Le Maroc a depuis repris la plupart des migrants. Tous les enfants rapatriés ces derniers jours sont entrés en Espagne en mai.

  • La migration comme arme: pourquoi l’Europe crie « Basta!

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    Alors que de plus en plus de dictateurs utilisent les migrants à des fins géopolitiques, l’Union européenne lutte pour mettre fin à cette pratique.

    En juillet, l’Union européenne a déployé un dirigeable sans équipage au-dessus de la frontière entre la Turquie et la Grèce, un État membre de l’UE. Le dirigeable de 115 pieds est équipé d’un radar et d’une caméra thermique pour aider à empêcher une autre vague massive de migrants du Moyen-Orient comme celle déclenchée par la Turquie il y a six ans. Le déploiement du dirigeable était programmé pour une menace similaire. Alors que les talibans s’emparent de l’Afghanistan et forcent peut-être les Afghans à l’Ouest comme arme de chantage, l’UE veut resserrer l’une de ses frontières vulnérables.

    Toujours en juillet, l’État membre de l’UE, la Lituanie, a commencé à installer du fil de rasoir le long de sa frontière avec la Biélorussie. Cette décision est intervenue après que l’homme fort de la Biélorussie, Alexandre Loukachenko, a commencé à envoyer des milliers de migrants d’Irak et d’autres pays dans le petit État balte en représailles apparentes aux sanctions de l’UE. L’UE est depuis venue en aide à la Lituanie ainsi qu’à la Lettonie et la Pologne, deux autres pays de l’UE qui ont vu une augmentation des migrants en provenance de Biélorussie.

    La tactique consistant à utiliser la migration comme une arme – pour causer des difficultés dans une démocratie ou simplement pour obtenir de l’argent – ​​n’est pas nouvelle. Au cours des décennies passées, Cuba et Haïti l’ont utilisé contre les États-Unis. Mais l’Europe a connu le plus de cas de ce recours au « bombardement démographique ».

    La Russie, la Libye et la Turquie l’ont utilisé contre l’Europe. En mai, le Maroc a organisé un exode de 6 000 personnes vers l’Espagne en représailles à l’offre à Madrid de soins médicaux au chef d’un groupe au Sahara occidental qui cherche à obtenir l’indépendance du Maroc.

    Début août, neuf États de l’UE ont envoyé une lettre à l’UE demandant de mettre fin à « l’exploitation des migrants » en tant que chantage « géopolitique ». « Il ne fait aucun doute que si l’Union européenne ne répond pas collectivement à cette nouvelle tactique des États tiers », ont averti les pays, « le problème ne persistera pas, mais pourrait augmenter en portée et en impact ».

    L’Europe abrite un dixième de la population mondiale et un tiers des migrants internationaux – résultat à la fois de sa géographie proche de l’Afrique et du Moyen-Orient, ainsi que de ses valeurs démocratiques libérales. Il n’est pas étonnant que l’agence de l’UE avec le budget le plus important soit en charge de la migration. Connu sous le nom de Frontex, il a déployé le dirigeable en Grèce et est venu en aide à la Lituanie.

    Au cours du siècle dernier, le monde a freiné l’utilisation ou la propagation de nombreuses armes, des mines terrestres aux bombes chimiques. En 2018, en raison de multiples problèmes liés à la migration transfrontalière, les Nations Unies ont approuvé le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières. La stratégie de l’ONU est d’aider les pays à s’attaquer aux causes profondes de la migration, à protéger les migrants et peut-être à mettre fin à la pratique des dictateurs qui déploient cette « bombe humaine ».

    Une cinquantaine de pays ont souscrit à l’assistance de l’ONU en matière de migration, mais l’organisme mondial a également adopté une approche affirmative. Il a honoré plus de 20 pays en tant que « champions » pour l’amélioration de leur « gouvernance des migrations ».

    S’attaquer aux raisons pour lesquelles les gens fuient un pays est le meilleur moyen de lutter contre la « militarisation de la migration ». C’est une étape nécessaire car de plus en plus de régimes exploitent l’innocence des gens pour nuire à d’autres pays. D’autres armes de masse qui blessent des civils ont été réprimées. Le monde est peut-être prêt à en finir avec un autre.

    The Christian Science Monitor, 13/08/2021

  • Maroc: Dégonflé, le Makhzen accepte le retour des mineurs

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    Sous le tire de « Albares réussit à faire que Rabat accepte le retour collectif des mineurs entrés à Ceuta », El Espanol a indiqué que « le nouveau ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares , marque son premier but diplomatique un peu plus d’un mois après avoir pris ses fonctions en remplacement d’ Arancha González Laya ».
    C’est ainsi que « le ministère de l’Intérieur a lancé l’opération de retour par groupes de 15, sauf dans le cas de ceux considérés comme « vulnérables ».
    « La vérité est que depuis son arrivée aux Affaires étrangères, l’hostilité du Maroc s’était remarquablement calmée », a-t-il ajouté rappelant que le Maroc avait rappelé auparavant son ambassadeur à Madrid et « n’a plus publié de déclarations contraires au gouvernement espagnol » et que de telles publications hostiles n’apparaissent plus « dans la presse de ce pays contrôlé » par le régime ».
    Le média espagnol souligne que « les autorités marocaines ont même récemment invité le représentant de l’ambassade d’Espagne à Rabat à une visite guidée du siège de leur service antiterroriste, à laquelle ont participé des représentants diplomatiques de divers pays. Un geste plus que symbolique du gouvernement de Mohamed VI, qui lors d’événements antérieurs de ce genre avait systématiquement exclu l’Espagne ».
  • Le Maroc accepte le retour via Fnideq le retour des mineurs

    Le Maroc accepte le retour via Fnideq le retour des mineurs

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    Le Maroc a accepté le retour, via le passage de Fnideq le retour des mineurs marocains non accompagnés qui sont arrivés à Ceuta lors de l’avalanche de mai dernier.

    D’après la presse espagnole, ce geste représente la première application effective d’un accord signé il y a des années entre l’Espagne et son voisin du Sud, mais qui n’avait jamais été exécuté.

    Jusqu’à présent, le regroupement de ces enfants se faisait directement à la Péninsule, sans parvenir à faire passer aucun de ces mineurs par le poste frontière.

    Des ONG telles que Save the Children ont déjà protesté contre cette décision car elles la considèrent comme une « expulsion collective ».

  • Espagne : Le Maroc maintient la pression migratoire

    La pression migratoire aux frontières de l’Espagne augmente

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    Au nord, à l’est, au sud et à l’ouest, des réfugiés tentent de traverser l’Espagne pour atteindre le sol européen. Même les contrôles stricts aux frontières et les manœuvres de dissuasion ne les arrêtent guère. Mais en attendant, le Maroc apporte à nouveau son aide.

    En voiture, le trajet entre la ville d’Irún, à la frontière nord de l’Espagne, et la ville française d’Hendaye ne prend que quelques minutes. Mais cette route est risquée pour les migrants en provenance d’Afrique, car la police des frontières française effectue des contrôles sélectifs aux frontières pour attraper les immigrants illégaux potentiels. Ceux qui sont détectés sont immédiatement reconduits à la frontière espagnole. Il existe un accord de rapatriement entre les deux pays depuis 2002.

    Pour éviter ce sort, de plus en plus de migrants tentent maintenant de traverser à la nage la large rivière frontalière Bidassoa, qui est pleine de rapides. Deux migrants sont déjà morts dans cette entreprise cette année. Un homme est mort dimanche dernier. Il venait de Guinée. « La mort d’une personne qui cherche désespérément une vie meilleure ne peut nous laisser indifférents », a tweeté le maire d’Irún, José Antonio Santano.

    Avec ses homologues de la ville basque de Hondarribia et de la municipalité française d’Hendaye, il a écrit une lettre aux gouvernements des deux pays pour critiquer les contrôles stricts aux frontières. Des représentants d’organisations non gouvernementales soutiennent la lettre : « Nous ne sommes qu’un point de transit. Il n’est pas normal que les gens soient arrêtés lorsqu’ils passent une frontière dans l’espace Schengen », a déclaré Mikel Mazkiaran, un avocat qui travaille notamment pour l’organisation SOS Racisme.

    Selon le réseau local Irungo Harrea Sarea, dont les aides nourrissent et hébergent les arrivants au Pays basque, 4100 immigrants sont arrivés depuis le début de l’année. C’est autant que l’organisation en a compté sur l’ensemble de l’année dernière.

    Les îles Canaries, tremplin vers l’Europe

    Beaucoup d’entre eux ont posé le pied sur le sol européen pour la première fois aux îles Canaries. L’année dernière, 22000 migrants y ont débarqué. Cette année, les autorités ont fait état de 7500 réfugiés jusqu’à présent. Dans tout le pays, près de 27 000 demandes d’asile avaient déjà été déposées au 30 juin. Environ 17 000 personnes étaient entrées illégalement en Espagne au 1er août. Cela représente environ 50 % d’immigrants illégaux de plus qu’à la même époque l’année dernière. Pendant longtemps, le ministère espagnol de l’intérieur a essayé de garder les arrivants sur les îles aussi longtemps que possible et de ne pas les faire partir en avion vers le continent espagnol.

    Cette mesure visait à dissuader d’autres boat people de faire la dangereuse traversée de l’Atlantique. Cette pratique a entraîné à plusieurs reprises des troubles et des protestations parmi les réfugiés, dont la plupart étaient hébergés dans un centre d’accueil central à Tenerife. Toutefois, après qu’un tribunal ait décidé que les migrants munis de papiers en règle pouvaient continuer à se rendre sur le continent espagnol, la situation s’est détendue. Actuellement, selon le ministère de l’intérieur, il ne reste qu’environ 2000 migrants sur les îles Canaries.

    La France, en revanche, n’a aucun intérêt à ce que l’immigration en provenance du pays voisin se poursuive. « Depuis les attentats terroristes de Paris en 2015, il est beaucoup plus difficile pour les migrants en provenance d’Espagne de franchir la frontière », explique M. Mazkiaran. En novembre 2020, le président français Emmanuel Macron a donc annoncé un doublement du nombre de policiers aux frontières, qui passerait à 4800, lors d’une visite au poste frontière franco-espagnol de La Jonquera.

    Selon les recherches du quotidien français Le Figaro, la police française a refoulé près de 16 000 réfugiés d’Espagne entre novembre 2020 et mars 2021. 12 282 ont été arrêtés directement à la frontière, 3469 personnes se trouvaient déjà en France et ont été expulsées. Il n’y a toujours pas de chiffres officiels de la part de la partie espagnole pour cette période.

    Une nouvelle vague de réfugiés se profile à l’automne

    Toutefois, pour atténuer la pression de la migration vers l’Espagne, le Premier ministre Pedro Sánchez souhaite avant tout mettre fin à la crise diplomatique avec le Maroc. À la mi-mai, l’État maghrébin avait laissé plus de 11 000 réfugiés prendre d’assaut l’exclave espagnole de Ceuta, en raison de l’amertume suscitée par ce qu’il considérait comme un manque de soutien de l’Espagne dans le dossier du Sahara occidental.

    Ce n’est qu’après la nomination par Sánchez d’un nouveau ministre des affaires étrangères en juillet, qui a ostensiblement loué le Maroc comme un grand « ami et voisin », que le conflit s’est désamorcé. Depuis le début du mois d’août, les forces de sécurité marocaines ont de nouveau empêché quatre attaques contre la clôture frontalière de Melilla.

    Mais surtout dans les mois à venir, les Espagnols seront encore plus dépendants de la coopération des Marocains. En automne, lorsque les eaux de l’Atlantique seront plus calmes et que le vent se calmera, des milliers de migrants pourraient à nouveau se rendre de la côte ouest du Maroc aux îles Canaries.

    Neue Zurcher Zeitung, 11/08/2021

  • Notes sur l’assassinat de Charles Ndour au Maroc

    Tags : Maroc, Migration, Sénégal, Charles Ndour,

    Notes envoyées par l’ambassade du Maroc au Sénégal au mois de septembre 2014 suite au décès le 30 août 2014, á Tanger du ressortissant sénégalais Charles Ndour.

    Grâce à la complicité du ministre des affaires étrangères sénégalais, Mankeur Ndiaye, l’affaire sera étouffée sous couverture de « l’exemplarité des relations bilatérales et l’engagement des 2 pays à tout mettre en œuvre pour prévenir de tels événements ».

    L’affaire Charles Ndour n’est que la partie visible de l’iceberg qui est le mauvais traitement dont sont victimes au Maroc les immigrais africains dont une grande majorité sont sénégalais.

    L’argent du Maroc achète le silence des responsables sénégalais sur la situation de ces sénégalais au Maroc.

    UNE PARTIE DES NOTES DU MOIS DE SEPTEMBRE 2014

    – Dakar : informe du report, au 8 septembre courant (10h), de la manifestation devant l’Ambassade du Maroc à Dakar, suite au décès, le 30 août 2014, à Tanger du ressortissant sénégalais Charles Ndour. Les manifestants justifient ce report par rapport à l’arrivée à Dakar de la dépouille mortelle, pendant le week-end.

    Dakar : informe qu’une manifestation en réaction au décès d’un ressortissant sénégalais n’a pas pu se dérouler. Les services de police ont fait avorter la marche avant son déclenchement par un groupe d’une dizaine de personnes qui détenaient des pancartes.

    Dakar : informe que 3 membres du CNDH se sont rendus à Dakar pour apaiser la colère qui a suivi le décès d’un ressortissant sénégalais à tanger. Ils ont rencontré le président du comité sénégalais des DH et le secrétaire d’état aux sénégalais à l’étranger. Un communiqué du MAE a réaffirmé l’exemplarité des relations bilatérales et l’engagement des 2 pays à tout mettre en œuvre pour prévenir de tels événements. La délégation du CNDH a réitéré l’engagement de la justice marocaine sur ce dossier.


    Ce n’est pas la première fois et ce n’est certainement pas la dernière qu’un subsaharien meurt assassiné par des marocains.

    Ils sont des milliers venus du Sénégal, Guinée Bissau, Côte d’Ivoire, Gambie, etc…

    Helena Maleno, spécialiste espagnole en migration et traite d’êtres humains n’a pas caché son indignation face à ce qu’elle appelle « la passivité des autorités » marocaines lors de l’assassinat de Charles N’dour, jeune sénégalais égorgé vendredi à Tanger par un marocain aveuglé par la haine et le racisme semés par la police marocaine dans les esprits des citoyens marocains pour les utiliser comme arme de répression.

    « Ce ne sont pas des affrontements, ce sont des agressions. Ce ne sont pas des blessés, mais des agressés : Il ne s’agit pas d’un mort, mais d’une personne assassinée. C’est ainsi qu’il faut parler », déclare Madame Maleno dans un tweeter.

    Maleno avait été agressée et harcelée quelques jours auparavant et dénonce avoir vu son agresseur dans la foule qui s’en prenait aux subsahariens.

    Cette fois-ci, les autorités du Sénégal vont-elles protester auprès du gouvernement marocain pour ce nouvel assassinat ?

    #Maroc #Sénégal #Charles_ndour #Migration

  • Marianne : Comment le Maroc s'erdoganise contre l'Europe

    Migrantes en la frontera de Ceuta, 18 de mayo de 2021. FADEL SENNA / AFP

    Maroc, Union Européenne, UE, migration, Sahara Occidental, #Maroc, #SaharaOccidental, #UE

    Pour faire évoluer la position de l’UE sur le Sahara Occidental, Rabat a ouvert deux fronts de crise avec Madrid et avec Berlin. Comme Erdogan, Mohammed Vi joue la carte de menace migratoire.
    Par Ahmed Ben Nasser
    Voici deux mois, ils étaient plus de 8000, souvent très jeunes, à se jeter à l’eau depuis le littoral de la petite bourgade marocaine de Fnideq, dans l’extrême nord du royaume, pour contourner à la nage et au péril de leur vie les brise-lames de Ceuta, principale enclave espagnole en terre nord-africaine. Les images ont fait la une des médias occidentaux, dont celle, terrible, d’un agent de la Garde civile espagnole sauvant un nourrisson de la noyade. Or cette poussée de fièvre migratoire sur le flanc sud de l’Europe a été orchestrée par le Maroc, faisant sursauter Bruxelles, choqué de voir le roi Mohammed VI, partenaire jusqu’ici fidèle de l’Union Européenne, se comporter en émule du président turc, Recep Tayyip Erdogan.
    A l’origine de cette vague migratoire, il y a la volonté de Rabat de faire payer au gouvernement de Pedro Sanchez l’accueil réservé à l’ennemi n° 1 du Maroc, le chef du Front Polisario, Brahim Ghali, malade du covid. Ce dernier a en effet pu être traité dans un hôpital espagnol pour « raisons humanitaires ». Pour rappel, le Polisario revendique l’indépendance du Sahara Occidental, cette ancienne colonie désertique annexée par le Maroc en 1975 et objet d’un conflit enlisé à l’ONU.
    A la suite de l’accueil de ce haut dirigent sahraoui, le Maroc a fait part à Madrid de son « exaspération ». Six mois plus tôt, Rabat concluait un arrangement avec les Etats-Unis et Israël dans le cadre des Accords d’Abraham ; En échange de la normalisation de ses relations avec l’Etat hébreu, le royaume a obtenu la reconnaissance par l’administration Trump de sa souveraineté sur le Sahara Occidental, assortie d’une promesse d’aide économique et de nouvelle livraisons d’armes sophistiquées : notamment des drones armés Sea Guardian, assurant la suprématie des forces armées royales dans la région. Un accord diplomatique que la nouvelle administration Biden n’a pas renié. Mais les principaux partenaires de Rabat au seion de l’UE (France, Espagne et Allemagne), eux, n’ont pas suivi.
    « Virilisation » de la diplomatie
    En juin, au lendemain de la crise de Ceuta, le Parlement européen a adopté une résolution qualifiant de « moyen de pression inacceptable » l’utilisation par le Maroc de la migration. Pour la première fois, le royaume était placé à la même enseigne que le Turquie . Cependant, bruxelles, Paris et meê Madrid ont agi en coulisse pour finalement n’imposer aucune contrainte à Rabat.
    Alors que le royaume chérifien dit refuser de jouer le rôle de « gendarme de l’Europe », celuui-ci bénéficie depuis 2019 d’une enveloppe totale de 147,7 millions d’euros débloqués par l’UE. Ce fonds fiduciaire d’urgence pour l’Afrique, créé en 2015, est destiné à lutter contre l’immigration clandestine et la traite d’êtres humains, protéger les personnes vulnérables et renforcer le développement économique en Afrique du nord…Sans compter les aides bilatérales qui allouent régulièrement aux forces de sécurité marocaines du matériel de surveillance de son littoral. « Le Maroc, contrairement à d’autres partenaires comme l’Algérie, qui collabore activement contre l’immigration irrégulière, a cependant tendance à signaler son manque de moyens et à demander de l’argent », soulignait, il y a peu, le journal madrilène El País. Selon Bruxelles, Rabat estime en effet avoir besoin de 434 millions d’euros par an pour couvrir les coûts de contrôle de ses frontières, le pays étant aussi un espace de transit pour des milliers d’immigrés subsahariens.
    En 2018, un nombre record historique a été enregistré avec l’arrivée de 64000 personne par voie terrestre et maritime. L’Espagne est alors devenue le médiateur de Rabat à Bruxelles et a réussi à défendre ses intérêts devant l’UE, qui a depuis renforcé son soutien économique. Le flux migratoire a été réduit de moitié en 2019, la frontière nord du Maroc a été bouclée, mais en 2020, le pays était à nouveau au centre de la crise : 23000 personnes ont débarqué, dont 50% étaient de nationalité marocaine.
    La « virilisation » de la diplomatie marocaine à l’égard de l’Europe, et particulièrement envers l’Espagne, ne date pas de cette dernière crise. Depuis 2019, Rabat a décidé de manière unilatérale d’imposer un blocus économique sur les villes autonomes de Ceuta et de Melilla, confettis d’Europe sur ses côtes méditerranéennes. Officiellement décrété pour en finir avec le trabendo, ce commerce illicite transfrontalier jusqu’ici assuré quotidiennement par des femmes mulets surchargées de marchandises de contrebande, l’étouffement des enclaves entrait dans le cadre d’un vaste projet : transformer le nord du Maroc en région économique rivalisant avec l’Espagne du Sud. Avec notamment le concours de la France (usine Renalt, TGV, etc.), Tanger s’est muée ces dernières années en centre industriel compétitif.
    En mars, le royaume a également ouvert les hostilités sur un autre front, cette fois-ci avec l’Allemagne, usant de la même « stratégie de choc » pour remettre à plat ses relations avec Berlin. La réaction allemande à la déclaration de Donald trump reconnaissant la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental avait en effet douché la diplomatie marocaine, Berlin estimant que la nouvelle position de Washington, « contraire à la légalité internationale », n’était pas de nature à favoriser le processus politique discuté sous les auspices des Nations Unies. L’Allemagne convoquait même une réunion du Conseil de Sécurité pour évaluer la situation…
    Épreuve de force
    Plus récemment, l’épisode du drapeau du Polisario hissé au Parlement du Land de Brême ou encore l’octroi par Berlin de l’asile politique à Mohamed Hajib ; un salafiste recherché par Rabat, ont poussé à la rupture : la diplomatie marocaine a annoncé le gel de ses relations et l’arrêt de tous ses programmes de coopération avec l’Allemagne, pourtant 7ème partenaire commercial du royaume.
    Autant l’épreuve de force avec Madrid qui a mené au départ -souhaité et applaudi par Rabat- de la ministre des Affaires Etrangères espagnole, Arancha Gonzalez Laya, s’inscrit dans une relation ancienne de voisinage aussi complexe que tourmentée, autant la crise avec Berlin, d’un genre nouveau, est révélatrice de la nouvelle posture décomplexée et potentiellement belliciste de Rabat face à l’Europe.
    Marianne, 30/07/2021
  • Maroc-Espagne: La tragédie silencieuse

    Maroc, Espagne, Sahara Occidental, migration, Iles Canaries, #Maroc

    La route des Canaries continue de faire des victimes. 30 femmes, huit enfants et quatre hommes sont morts aux premières heures du mardi matin sur la côte sahraouie de Dakhla, à bord d’un bateau qui se rendait aux îles Canaries.

    Cette information a été confirmée par l’ONG Caminando Fronteras, qui a avait soupçonné un naufrage et commencé à enquêter jusqu’à ce qu’elle retrouve les survivants, six femmes et quatre hommes, jeudi.

    L’un d’eux a raconté ce qui s’est passé pendant la tragédie.

    C’est la tragédie silencieuse, car tout ce qui nous intéresse, c’est qu’ils arrivent, qu’ils meurent en mer, cela ne nous émeut pas socialement.

    Info Norte Digital, 07/08/2021

  • Le corps de la surfeuse algérienne Bakhta Ramdani repêché au large d’Alicante

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    Une femme morte est apparue flottant au large des côtes de Xabia a Alicante, près les côtes espagnoles.

    L’état de décomposition avancé du corps rendait son identification très difficile et ce n’est que jusqu’a présent que la Garde civile espagnole a pu savoir qu’il s’agissait de la fameuse surfeuse algérienne, Bakhta Remdani.

    Disparue le mois de mars écoulé, la dépouille mortelle de Bakhta Ramdani a été repêchée au large d’Alicante.

    Grace a des tests ADN, la Garde civile a réussi a identifier le corps de la surfeuse âgée de 68 ans.

    En effet, amoureuse de la mer depuis son plus jeune âge, elle a finalement été emportée par le grand bleu. L’athlète qui était mère de trois (03) enfants, était aussi la tante du footballeur international français, Nabil Fekir.