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  • Borrell: l’UE prend des mesures pour empêcher une autre avalanche migratoire

    Borrell: l’UE prend des mesures pour empêcher une autre avalanche migratoire

    L’UE estime que pour éviter une répétition du mois de mai, il est nécessaire de « s’associer » à Rabat
    Le haut représentant de la Commission, Josep Borrell, assure qu’ils « prennent des mesures » pour empêcher une autre avalanche migratoire comme celle enregistrée

    Le haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et vice-président de la Commission européenne, Josep Borrell, a assuré au député européen de Ciudadanos (Cs) José Ramón Bauzá que le pouvoir exécutif communautaire « prend des mesures pour empêcher de futurs événements similaires » à l’avalanche migratoire que Ceuta a subie entre le 17 et le 19 mai, lorsqu’environ 12 000 personnes sont entrées irrégulièrement dans la ville autonome en provenance du pays voisin avec le consentement de ses forces de sécurité. « Cela inclut le maintien d’un partenariat fort avec le Maroc », a prévenu l’ancien ministre espagnol.

    Bauzá a demandé après ces événements si une semaine plus tard, lors du Conseil européen, le gouvernement de Pedro Sánchez avait demandé « l’imposition de mesures de sanction contre le Maroc en réponse à la crise migratoire provoquée à Ceuta » ou « que le transfert de fonds européens à ce pays est soumis au strict respect de ses engagements migratoires avec l’UE et l’Espagne ».

    Borrell a évité d’être précis dans sa réponse écrite et a réitéré que « le Maroc est un partenaire important pour l’UE, également dans le domaine de la migration ».

    « L’engagement sur toutes les questions liées à la migration a été continuellement axé sur les discussions bilatérales au cours des derniers mois, en particulier lorsque les commissaires aux affaires intérieures, au voisinage et à l’élargissement se sont rendus au Maroc en décembre 2020 et lors de récents contacts de haut niveau concernant les événements de Ceuta », a-t-il rappelé.

    Comme son collègue de l’Intérieur, elle a précisé que « la Commission poursuivra le dialogue avec le Maroc à tous les niveaux, notamment dans le cadre de l’Accord d’association et de ses structures de mise en œuvre, ainsi que dans le cadre du dialogue au niveau des hauts fonctionnaires dans le domaine des migrations ».

    Près de 350 millions pour le Maroc et 872 pour l’Espagne

    Borrell a également précisé à Bauzá que « le plus gros volume de coopération en matière de migration entre l’UE et ses voisins est celui concernant le Maroc, avec un total de 346 millions ». D’autre part, en plus des 749 millions alloués à l’Espagne dans le cadre du Fonds Asile et Sécurité Intérieure sur la période 2014-2020, notre pays en a reçu 123 pour augmenter ses capacités d’accueil général et d’assistance humanitaire à Ceuta et Melilla.

    El Faro de Ceuta, 05/08/2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Ceuta, Melilla, UE, Union Européenne, migration, #Maroc #UE

  • Le Maroc, l'ennemi silencieux de l'Europe

    Maroc, Europe, espionnage, trafic de drogues, traite humaine, migration, #Maroc #UE

    Le Maroc est, avec la Turquie, l’un des deux grands ennemis de l’Europe. Le Maroc, devenu une narco-dictature fortement islamisée, est l’un des pays d’où viennent la plupart des terroristes pour mener le djihad : Mali, Syrie, Irak et Afghanistan, sans parler des attentats qu’ils ont commis en Espagne, en France, en Belgique et dans d’autres pays.
    La relation sociale du Maroc avec le terrorisme est très étroite, non seulement parmi ses ressortissants mais aussi parmi les Marocains nés en Europe, avec lesquels le gouvernement marocain entretient une relation étroite non seulement à travers les groupes familiaux d’origine mais aussi à travers le réseau social et communautaire… les quartiers où les Marocains sont en relation les uns avec les autres et les associations, les mosquées, etc… qui sont des lieux où le gouvernement marocain garde ses enfants près de son sein.
    Mais ces centres, associations et mosquées ne servent pas seulement à accomplir ces tâches sociales de maintien et de connaissance de la patrie d’origine, mais ils sont aussi des lieux où les idéologies radicales se sont installées sans aucun contrôle de l’administration, et en même temps, tout ce réseau forme une toile étendue qui fournit des informations aux services secrets marocains : ils connaissent les faiblesses et les forces des pays d’Europe, leurs ennemis.
    Dans le cas de Noureddin Ziani, créateur de l’association Nous Catalans, le CNI l’a expulsé d’Espagne parce qu’il travaillait comme catalyseur de l’indépendance catalane auprès des communautés marocaines en particulier et des communautés islamiques en général, toutes sous le contrôle des services secrets marocains.
    Le djihadisme terroriste a donné au Maroc un grand poids dans la politique de sécurité de l’Union européenne et, par conséquent, il obtient de grands avantages et concessions sous la menace de rompre ce type de collaboration dans le cas où l’Europe dans son ensemble ou un État membre maintiendrait une politique étrangère ou intérieure qui va à l’encontre des intérêts marocains.
    Drogues
    Si la relation du Maroc avec le terrorisme lui a conféré un grand pouvoir géopolitique en Europe, le commerce de la drogue ne l’est pas moins. Malgré les lois marocaines interdisant la culture, la consommation, l’achat et la vente de haschisch, le fait est que le Maroc est le premier producteur mondial de haschisch et a généré toute une industrie de production et de vente au niveau international qui a généré tout un réseau international de transport par mer vers l’Espagne en moyennes et grandes quantités qui va des côtes de l’Andalousie à toute l’Europe.
    Cela implique que le gouvernement marocain profite de ce transit par la corruption de ses agents de sécurité (comme dans le cas de l’Espagne, où plusieurs agents de la police et de la Guardia Civil ont été arrêtés pour avoir collaboré au trafic de drogue). Cependant, la relation entre le Maroc et le haschisch est similaire à celle entre l’Afghanistan et l’héroïne, la Colombie et la cocaïne… une relation de symbiose qui dure jusqu’à aujourd’hui et dont il tire des avantages économiques et géopolitiques à travers des accords de contrôle du trafic de drogue, qui continue néanmoins à inonder l’Europe sans cesse.
    Trafic d’êtres humains
    Nous devons parler de la traite des êtres humains. L’existence de mafias de trafic d’êtres humains au Maroc n’est pas un secret. Dans les années 1980 et 1990, des milliers et des milliers de bateaux remplis de Marocains ont été lancés vers l’Espagne, dont beaucoup ont fait naufrage. Au fil du temps, cette industrie s’est étendue aux Africains subsahariens arrivant au Maroc en provenance de pays tels que le Sénégal, la Gambie, le Mali et le Nigeria.
    Cela est devenu une véritable industrie de la traite des êtres humains, à laquelle la Mauritanie commence également à participer. Le Maroc encourage ce commerce en autorisant les mafias à opérer, ces mêmes mafias qui traversent l’un des territoires les plus surveillés d’Afrique : le mur du Sahara qui sépare les territoires occupés par le Maroc de la République arabe sahraouie démocratique.
    Ces mêmes personnes traversent le territoire marocain et, s’ils ne font pas de raids sur les îles Canaries depuis la côte, les Subsahariens s’installent dans les montagnes autour de Ceuta et Melilla pendant des mois ou des années… en fait, ces camps sont officiellement connus depuis 2005.
    Depuis le territoire marocain, ils assaillent les murs qui séparent Ceuta et Melilla du Maroc, parfois depuis la côte marocaine ils s’embarquent dans le détroit de Gibraltar ou la mer d’Alboran pour atteindre les côtes de la péninsule. Que fait le Maroc ?…demander plus d’argent pour « combattre » l’immigration clandestine, ce qu’il ne fait pas, puisque les assauts sont constants, ces demandes d’argent n’étant que du chantage.
    De plus, comme dans le cas de la lutte contre le terrorisme ou la drogue, l’engagement du Maroc dans la lutte contre l’immigration est basé sur la même chose : obtenir le maximum d’argent, d’avantages et d’aides pour augmenter son poids géopolitique afin de pouvoir, en cas de crise diplomatique, menacer de se retirer de ces accords, avec pour conséquence une perte d’informations dans la lutte contre le terrorisme et un afflux de drogue et d’immigrants en Europe.
    Un mauvais partenaire dont la forme de gouvernement est une monarchie absolue avec des droits limités pour ses sujets dans un pays qui réprime les protestations civiques et pacifiques, comme cela s’est produit avec la crise et l’emprisonnement (après torture, très courant dans les institutions pénitentiaires marocaines) de Nader Zafzafi (entre autres), ainsi que l’occupation de la République arabe sahraouie démocratique de 1975 à aujourd’hui.
    Otra Lectura, 22/12/2020
    Une occupation qui a signifié la violation des principes fondamentaux du droit international public, mais aussi des droits de l’homme du peuple sahraoui dans les territoires annexés par le Maroc, ainsi que le pillage de ses richesses naturelles, comme les gigantesques mines de phosphate.
    Un gouvernement absolu, par ailleurs fortement impérialiste et aux frontières élastiques, qui rêve d’annexer tout le Sahara occidental, y compris la Mauritanie et l’ouest de l’Algérie, ainsi que les îles Canaries… sans parler de ses menaces constantes sur les villes espagnoles de Ceuta et Melilla, situées en Afrique du Nord et appartenant à la Castille (puis à l’Espagne) depuis avant la création du Maroc.
    En fait, le travail de marocanisation des deux sociétés est une priorité constante pour le gouvernement de Rabat qui, tout en les islamisant sous des prémisses marocaines, asphyxie économiquement les deux villes pour tenter de les affaiblir dans un plan qui rappelle vaguement les efforts chinois pour reprendre le contrôle de Macao et Hong Kong dans les années 1990.
    En bref, un peuple sans droits, abandonné et en proie à une très grave crise économique et sociale, qui survit tant bien que mal tandis que ses dirigeants et le roi du Maroc vivent dans le luxe, sur d’immenses yachts et achètent des armes de pointe très coûteuses, en essayant de ressembler à des pays comme le Qatar ou les Émirats arabes unis, à la différence que, contrairement à eux, le Maroc est pauvre et son peuple est soumis.
  • Quo vadis Europe ?

    08/03/2021 – Blog HR/VP – La semaine dernière, j’ai dirigé un séminaire dans la ville de Santander en Espagne sur la façon de construire une Europe géopolitique. Nous nous sommes engagés avec des décideurs politiques, des groupes de réflexion et des universitaires sur les problèmes mondiaux les plus urgents et les défis qu’ils posent à l’Union européenne.

    Santander est la capitale de la région de Cantabrie sur la côte nord de l’Espagne. Dans cette ville, dans l’ancien palais royal de La Magdalena, une université internationale pour ouvrir l’Espagne à la culture et à la science du monde a été créée pendant la deuxième République espagnole en 1932. Lorsque la démocratie est revenue en Espagne en 1975, le Palais est redevenu le siège de l’Université Internationale Menendez Pelayo (UIMP). Depuis 2001, alors que j’étais membre de la Convention européenne, j’y dirige un séminaire d’une semaine pour se concentrer sur les principaux sujets concernant l’avenir de l’Europe. Le séminaire s’intitule Quo Vadis Europe ? et est devenu un rendez-vous incontournable du débat public et de la réflexion sur l’Europe pendant les vacances d’été.

    Réflexions approfondies avec des experts et questions des jeunes générations

    Cette année, nous nous sommes concentrés sur la façon de construire une Europe géopolitique. L’ édition 2021 a en effet été pour moi un moment très utile pour prendre du recul par rapport à la pression des crises quotidiennes, partager une réflexion approfondie avec des experts venus du monde entier et écouter les questions et inquiétudes des jeunes générations d’Europe et à l’étranger. Dans cet article de blog, je veux me concentrer sur les principaux points à retenir de cet événement fructueux et stimulant.

    Lors de la séance d’ouverture, avec mon ami Enrico Letta, (ancien Premier ministre italien et actuellement secrétaire du Parti démocrate), Nathalie Tocci (IAI) et José Ignacio Torreblanca (ECFR), nous nous sommes concentrés sur les défis d’un monde post COVID-19 ainsi que le rôle de l’Europe à cet égard. Après cette crise, le monde sera probablement plus numérique, plus asiatique et plus inégalitaire. Indéniablement, elle sera aussi plus multipolaire et conflictuelle. Cependant, il faudra aussi plus de multilatéralisme, notamment dans les domaines de la santé et du climat. Si l’Europe veut jouer un rôle clé dans le façonnement de ce monde, elle doit renforcer sa cohésion interne et s’engager plus efficacement avec toutes les régions du monde, au-delà de notre voisinage immédiat.

    « Si l’Europe veut jouer un rôle clé dans le façonnement du monde post COVID-19, elle doit renforcer sa cohésion interne et s’engager plus efficacement avec toutes les régions du monde. »

    Pour Enrico Letta, c’est à la fois grâce au Brexit et au changement d’attitude de l’Allemagne vis-à-vis de ses partenaires par rapport à la crise financière de 2008-2011 que nous avons pu nous mettre d’accord sur le plan Next Generation EU, qui a été l’une des plus grandes réalisations de la Commission européenne jusqu’à présent. Cependant, pour nous permettre de renforcer efficacement la cohésion de l’Europe, beaucoup dépendra de la qualité de sa mise en œuvre, notamment dans des pays comme l’Italie et l’Espagne : comme l’a souligné Letta, les deux pays recevront près de 40 % du financement de l’UE Next Generation. La mise en œuvre sera décisive pour pouvoir pérenniser ce type d’action commune, que Letta juge indispensable, en lui donnant à l’avenir une dimension plus véritablement transnationale.

    Nous avons poursuivi la discussion sur la mise en œuvre de Next Generation EU et ce que cela signifie particulièrement pour l’Espagne, avec des représentants de toutes les institutions impliquées : la Commission européenne, le Cabinet du Premier ministre espagnol, le Parlement européen et la région de Cantabrie. Les discussions ont porté sur la rigueur indispensable dans la mise en œuvre des projets financés par Next Generation EU et les réformes à mener en parallèle. Cette initiative n’est pas seulement un outil contracyclique pour faire face à la pandémie, mais surtout une manière de préparer l’avenir, de « reconstruire en mieux ».

    « L’UE de la prochaine génération n’est pas seulement un outil contracyclique pour faire face à la pandémie. C’est une manière de préparer l’avenir, de « reconstruire en mieux » »

    La qualité du dialogue sur ce sujet entre le gouvernement espagnol et la Commission européenne a été soulignée par nos intervenants, ainsi que les différences importantes à cet égard avec ce qui s’était passé lors de la crise de la zone euro il y a dix ans. Une question importante reste cependant en suspens à ce stade : comment appliquer les règles budgétaires après la crise et comment doivent-elles évoluer ? Certes, les règles d’avant-crise sont devenues de facto inapplicables en raison du niveau d’endettement public atteint. Nous devons ouvrir un débat ouvert sur ce sujet, qui ne sera pas facile, mais important pour l’avenir de l’Europe.

    L’établissement de normes ne suffit pas

    Lors d’une autre séance, mon collègue le commissaire Thierry Breton a présenté les enjeux liés à l’autonomie stratégique de l’UE dans le domaine de la technologie et l’action de la Commission européenne dans ce domaine. Nous avons discuté de ce sujet avec des experts comme Anu Bradford (auteur du livre « L’effet Brussel). Nous devons en effet capitaliser sur notre pouvoir de « norm setter », qui reste une force clé de l’UE. Cependant, les intervenants ont souligné également que nous devons investir beaucoup plus ensemble dans le secteur de la haute technologie. Next Generation EU nous permettra de le faire.

    « L’UE est l’acteur mondial qui intègre le plus les droits de l’homme dans sa politique étrangère, et les sanctions de l’UE contre les individus et entités impliqués dans des violations des droits de l’homme ont un impact réel.

    Nous avons ensuite débattu de la question des droits de l’homme avec Michelle Bachelet (Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme), qui a décrit la situation difficile dans ce domaine à l’échelle mondiale. L’UE est sans aucun doute l’acteur mondial qui intègre le plus les droits de l’homme dans sa politique étrangère, et la capacité de l’UE à imposer des sanctions contre les individus et entités impliqués dans des violations des droits de l’homme est importante et a un impact réel. Il a été encore renforcé par l’adoption en 2020 d’un nouveau régime de sanctions universelles. Cependant, il existe encore souvent des contradictions entre les valeurs et les intérêts de l’UE. Les intervenants ont souligné que cette contradiction reste difficile à gérer dans nos relations avec les grandes puissances mondiales. Et je suis bien placé pour en être témoin dans mon travail quotidien ! Personne ne fait plus que l’UE en matière de défense des droits de l’homme,

    Droits de l’homme et commerce

    Nous avons discuté de la façon de mieux aligner nos intérêts avec nos valeurs. Cela peut être notamment le cas dans le domaine des accords commerciaux, où la défense des droits sociaux et environnementaux contribue globalement à soutenir nos propres producteurs. À cet égard, l’importance de la future directive sur le devoir de diligence pour les entreprises multinationales a été soulignée. Elle poussera tous les acteurs privés impliqués à prendre leurs responsabilités dans ce domaine. Nous avons également discuté de la difficile question de l’asile et de la migration évoquée par le philosophe politique Saim Nair. J’ai souligné que nous devons bien entendu remplir toutes nos obligations dans le domaine de l’asile, le faire de la manière la plus humaine possible et mieux coordonner nos actions. Pour mettre en place un régime migratoire fonctionnel, nous devons lutter contre les trafiquants d’êtres humains et aussi développer des routes migratoires légales, et augmenter nos investissements,

    « Pour mettre en place un régime migratoire fonctionnel, nous devons bien sûr lutter contre les trafiquants d’êtres humains, mais aussi développer des routes migratoires légales, et accroître nos investissements, notre coopération et notre aide au développement avec nos partenaires, notamment en Afrique.

    Nous avons également eu une session très intéressante consacrée à l’avenir du multilatéralisme dans un monde plus anarchique. La situation est certes difficile à cet égard, mais les perspectives sont probablement moins sombres qu’il n’y paraît – comme l’a montré par exemple l’accord sur la fiscalité des entreprises multinationales conclu dans le cadre de l’OCDE et du G20. La question du changement climatique et la COP 26 à Glasgow en novembre prochain seront décisives à cet égard. Certes, l’UE continuera à mettre tout son poids en faveur du renforcement du multilatéralisme et du développement de la coopération internationale.

    Nous avons également eu des discussions spécifiques sur les relations de l’UE avec l’Amérique latine, qui n’est pas encore assez présente dans la politique étrangère de l’UE, et avec les États-Unis, la Russie et la Chine. Ce dernier a fait l’objet d’une référence centrale pendant presque toutes les séances. Il est tout à fait impossible de résumer ici tous ces débats ou de citer tous les panélistes, y compris des députés européens comme Reinhard Bütikofer et des praticiens et universitaires comme Ricardo Hausmann, Ivan Krastev, Andrey Kortunov, Alina Polyakova, Anne-Marie Slaugther et Carmen Claudin, pour ne citer que quelques.

    La géopolitique de la pandémie

    Sans surprise, la géopolitique de la pandémie, la question de l’inégalité d’accès aux vaccins et de l’efficacité du soutien aux pays les moins développés était très présente dans tous les débats. Des voix d’Amérique du Sud et d’Afrique se plaignaient de la grande différence entre les taux de vaccination des pays riches et pauvres. À cet égard, l’Europe fait beaucoup, notamment en finançant l’initiative COVAX, mais nos actions n’ont souvent pas la même visibilité d’interventions directes comme celles de la Chine et de la Russie. L’UE a exporté la moitié de sa production de vaccins, mais nous devons certainement donner davantage de vaccins aux pays à faible revenu, comme l’a récemment proposé le président de la Commission. Cependant, il est important de garder à l’esprit que les vaccins achetés collectivement par l’intermédiaire de la Commission appartiennent aux États membres et non à la Commission.

    Un débat franc et utile

    Pour conclure : la discussion ouverte et franche que nous avons eue la semaine dernière sur les principaux défis géopolitiques pour l’Europe, avec un groupe de panélistes hautement qualifiés et un groupe de participants très motivés, a été une contribution utile et inspirante au débat sur l’avenir de l’Europe. Je remercie toutes les personnes impliquées qui ont rendu cela possible.

    Josep Borrell

    EEAS, 03/08/2021

    Etiquettes : Europe, Josep Borrell, pandémie, coronavirus, covid 19, migration, Union Européenne, UE, #Europe

  • Maroc-Espagne: Cette poudrière appelée Ceuta

    Cette poudrière appelée Ceuta
    JUAN TORTOSA

    – « Non aux cordons sanitaires, mais pas de oui non plus aux cordons sanitaires mis en place par Vox pour mettre en danger la coexistence de Ceuta, pour mettre le feu à Ceuta et diviser les Ceutiens. Dans la bouche de Juan Jesús Vivas, président de la Ville autonome de Ceuta pour le Parti populaire, ces mots acquièrent une grande importance.

    Que Ceuta ait promu la déclaration de « persona non grata » au leader d’extrême droite Santiago Abascal est une décision d’une grande importance car, pour que la motion aille de l’avant, il fallait que le Parti populaire ne vote pas contre. Et ne l’a pas fait. Ses conseillers, conduits par le maire-président, se sont abstenus. Et le polémique Abascal a été répudié dans l’une des enclaves politiques les plus chaudes de ce pays.

    Ils y sont parvenus en ajoutant sept voix du PSOE , deux du Parti pour la dignité et la citoyenneté , qui était la formation à partir de laquelle l’initiative est partie, et une du représentant d’un parti local appelé « Caballas » . Dix sur un total de vingt-cinq qui, avec les neuf abstentions du PP, ont permis d’adresser un message très clair aux représentants de Vox au sein de la corporation de la Ville autonome, conseillers qui vont toujours chevaucher la poule en toute séance plénière : ce que nous avons accompli, assez de bêtises!

    Abascal et les gens de son parti franchissent la ligne depuis trop longtemps, mais à Ceuta, ils ont franchi toutes les lignes lorsque le chef en personne y est apparu le 24 mai, dévêtu, dans un style légionnaire ringard, et s’est permis d’affirmer que « à l’Assemblée à Ceuta il y a des partis de cinquième colonne de Mohamed VI ». Celui-ci, quelques jours seulement après que le Maroc, furieux que le leader du Front Polisario soit soigné dans un hôpital de La Rioja, décide de « faciliter » l’entrée à Ceuta de plusieurs milliers de jeunes Marocains.

    Pour le président de Ceutí qui, rappelons-le, appartient au Parti populaire , les propos d’Abascal étaient « d’une gravité énorme, bien plus graves, a-t-il dit, que les déclarations politiques qui peuvent être faites de reproche ou de censure envers une certaine personne ». Après tout, le déclarer « persona non grata » est une résolution politique qui n’a aucun effet juridique.

    Ce qu’Abascal a fait, c’est « offenser, Vivas a répété ces jours-ci sans cacher sa colère, mettant notre coexistence en danger et alimentant la discorde » . La complexité sociale d’un lieu aussi spécial que Ceuta est mal comprise en dehors de là. Musulmans, juifs, hindous et chrétiens forment une société labyrinthique qui demande un tact exquis dans la gestion de la coexistence quotidienne. Parmi ses quatre-vingt-cinq mille habitants, il y a d’une part un grand pourcentage de militaires et de fonctionnaires et, d’autre part, plus de 40 mille sont des musulmans avec une carte d’identité espagnole. Quant à quelqu’un qui n’a aucune idée de cette réalité d’apparaître là pour secouer le poulailler.

    « Je suis le représentant de tout Ceuta, y compris ceux qui ont voté pour le parti Vox, a répété Vivas ces derniers jours sans prendre la peine de cacher sa colère. Abascal a eu l’occasion de me rendre visite lorsqu’il est venu ici et d’avoir mon avis, et oui je lui aurait dit que Ceuta n’est pas pour les incendies ».

    Il a fallu un certain temps aux dirigeants madrilènes du Parti populaire pour comprendre que ce qu’avaient fait le président Juan Jesús Vivas et ses huit collègues du monde des affaires, contribuant par leur abstention à déclarer Santiago Abascal « persona non grata » , était pertinent. Vivas dirige la ville depuis vingt ans et c’est un homme de droite, oui, mais là, comme à Melilla, les codes politiques ne fonctionnent pas comme dans la péninsule. C’est pourquoi il n’a pas hésité à faire part de sa volonté de démissionner, et celle de plusieurs des siens, s’il était contraint de reculer. Si vous pensez que vous êtes si intelligent, il a dû le leur dire, venez ici et combattez-vous. Et, bien sûr, Pablo Casadoil fut choqué lorsqu’il réalisa l’impasse presque sans issue dans laquelle il s’était retrouvé et commença à deviner les dimensions que le brun pourrait acquérir s’il ne fermait pas l’affaire bientôt.

    Alors tout le monde a commencé à ravaler ses mots et à reculer. Les premiers ceux de Vox , lâches comme toujours, qui menaçaient de rompre les relations avec le PP et ont fini par se limiter à  » prendre note » ; puis ils ont menacé de déposer un recours pour forcer un nouveau vote à révoquer la déclaration de « persona non grata » ou forcer le PP à s’abstenir une seconde fois, mais pour l’instant la question est reportée à septembre.

    Au siège à Gênes, les petits choux du dôme, motus et bouche cousue sur la question et changement de langage. Quoi qu’il en soit, ce serait bien s’ils profitaient des vacances pour étudier un peu la géographie et l’histoire espagnoles.

    Quand un fasciste fait irruption dans un endroit comme Ceuta avec une boîte d’allumettes dans une main et une cruche d’essence dans l’autre, vous ne pouvez pas perdre votre temps à régler des cornemuses. Si Ceuta a donné un carton rouge à Abascal… peut-être que le PP de la Ville autonome a donné un carton jaune à Pablo Casado.

    Público, 31/07/2021

    Etiquettes : Espagne, Ceuta, Maroc, migration,

  • Le Maroc brandit l’arme de la migration illégale

    Melilla subit le plus grand saut à la barrière en sept ans avec l’entrée de 238 migrants

    Un nouveau groupe de personnes entre dans la ville autonome 11 jours après l’arrivée de plus d’une centaine d’immigrants.

    Melilla a subi ce jeudi le plus grand saut de barrière de ces sept dernières années avec l’entrée irrégulière de 238 immigrants. Ils font partie des plus de 300 personnes qui ont fait la tentative, vers 6 h 50, en passant par la zone proche du poste frontière de Barrio Chino, qui est fermé depuis le début de la pandémie, il y a un peu plus de 16 mois.

    Dans cette section du périmètre frontalier, comme dans la zone où la semaine dernière ont eu lieu deux sauts massifs presque consécutifs qui ont entraîné l’entrée de 139 Subsahariens, le ministère de l’intérieur n’a pas effectué les travaux de remodelage qu’il a réalisés à d’autres points considérés comme « vulnérables », où il a installé des barres connues sous le nom de « peignes inversés ».

    Le saut record du gouvernement de Pedro Sánchez par-dessus la clôture de Melilla a eu lieu à l’aube, alors que le ciel était déjà dégagé. Les immigrants, comme c’est devenu une habitude depuis que le gouvernement précédent a installé le grillage anti-escalade avec de minuscules trous, étaient équipés de crochets artisanaux et un grand nombre d’entre eux ont réussi à escalader les six mètres de barrière frontalière pour passer, d’un seul bond, du Maroc à l’Espagne.

    Ensuite, comme toujours, ils ont parcouru différents quartiers de Melilla jusqu’à atteindre le Centre de séjour temporaire pour immigrants (CETI). Les Subsahariens criaient « boza » et « asile » pour chanter la victoire, célébrant leur entrée sur le territoire européen avec des signes évidents de joie. Ils formaient une longue file d’attente qui laissait déjà penser que l’entrée avait été assez importante. A l’entrée du CETI, où ils ont reçu leur première assistance, on a dit qu’ils étaient environ 300, mais les chiffres officiels fournis par la délégation gouvernementale font état de 238 arrivants.

    Il faut remonter au 28 mai 2014 pour trouver un saut à la clôture avec plus d’entrées à Melilla. Ce jour-là, un demi-millier de personnes ont réussi à y accéder lors d’un saut qui s’est soldé par d’importants dommages au périmètre frontalier et par la visite d’urgence du secrétaire d’État à la sécurité de l’époque, Francisco Martínez, qui était le numéro deux du ministre Jorge Fernández Díaz.

    Depuis lors, les sauts les plus nombreux n’avaient guère dépassé les 200 entrées, dont l’un à l’époque où Sánchez était à la tête du gouvernement espagnol, le 21 octobre 2018. Cette année-là, le 6 janvier, toujours avec Rajoy à La Moncloa, il y en a eu un autre avec ces chiffres sur l’Épiphanie.

    Le saut par-dessus la clôture d’aujourd’hui a eu lieu le lendemain de l’Aid El Kebir, la grande Pâque musulmane, qui est généralement célébrée sur trois jours. Encore une fois, des dates festives, une coïncidence qui semble indiquer qu’il ne s’agit pas d’une coïncidence et que les migrants regardent attentivement le calendrier avant de faire leurs tentatives, peut-être dans l’idée qu’il n’y aurait pas autant de surveillance de part et d’autre du périmètre.

    En fait, comme l’a signalé la déléguée du gouvernement, Sabrina Moh, il y a quelques jours, la frontière de Melilla compte davantage d’agents depuis que deux sauts de clôture ont été concentrés la semaine dernière dans le tronçon situé entre la frontière de Beni-Enzar et Barrio Chino. Ce renforcement devait se poursuivre tout au long de cette semaine et sera probablement maintenu après l’afflux important qui a eu lieu ce jeudi.

    Les deux sauts de la semaine dernière, séparés par 48 heures, ont donné lieu à 119 et 20 entrées irrégulières. Avec les 238 d’aujourd’hui, Melilla en a enregistré près de 380 en seulement 11 jours. Dans la ville, certains font déjà le lien entre cette circonstance et un éventuel test du Maroc au gouvernement remanié de Sánchez, comme un autre chapitre de la crise entre les deux pays depuis la tension frontalière à Ceuta il y a deux mois, qui dans une moindre mesure a également affecté Melilla.

    La délégation gouvernementale a souligné la collaboration des forces marocaines dans le dispositif de sécurité visant à contenir les deux sauts de clôture des 12 et 14 juillet. Ce jeudi, cependant, il n’en est pas question.

    Les 238 derniers immigrants entrés irrégulièrement à Melilla ont été isolés dans le CETI pour passer la quarantaine, comme cela a été fait avec les 139 de la semaine dernière. Cette pression migratoire accrue sur la ville intervient à un moment où ce centre d’immigration est en dessous de sa capacité maximale, proche de 800 places, grâce aux transferts vers le continent qui ont eu lieu ces derniers mois.

    Ce dernier saut vers la clôture a également fait 21 blessés, dont trois agents de la Guardia Civil, qui ont été légèrement blessés, deux d’entre eux avec les crochets que les immigrants portaient. Les 18 autres sont des Subsahariens, la plupart souffrant de contusions mineures, sauf un, qui a subi une fracture du tibia et du péroné et se trouve à l’hôpital régional de Melilla.

    El Mundo, 22/07/2021

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  • Migrants : Salvini, priorité aux investissements au Maghreb

    Migrants : Salvini, priorité aux investissements dans les pays d’Afrique du Nord

    Rome, 15 Jul 14:19 – (Agenzia Nova) – Le leader de la Ligue, Matteo Salvini, œuvre pour que le problème de l’immigration ne soit plus la question la plus importante dans les relations entre l’Italie et les pays de la rive sud de la Méditerranée, mais que l’accent soit mis sur les investissements et les projets de développement visant à créer des emplois dans les pays d’origine des migrants. Salvini lui-même l’a déclaré lors d’un dîner organisé hier à l’initiative de l’ambassadeur d’Algérie à Rome, Ahmed Boutache, avec des représentants diplomatiques des pays d’Afrique du Nord.

    Selon « Agenzia Nova », le secrétaire fédéral de la Lega a énuméré une série de secteurs dans lesquels les entreprises italiennes pourraient investir afin de créer des emplois pour les jeunes de la rive sud de la Méditerranée qui tentent de rejoindre les côtes européennes en s’appuyant sur des trafiquants sans scrupules. L’agriculture, l’industrie, les nouvelles technologies et les infrastructures sont autant de secteurs dans lesquels les entreprises italiennes pourraient faire la différence dans des pays comme la Tunisie, la Libye, l’Égypte, l’Algérie et le Maroc.

    Au cours du dîner, M. Salvini a souligné que la lutte contre l’immigration clandestine est une nécessité, mais il a précisé qu’il travaillait pour que les priorités deviennent autres : investir pour créer du développement, du travail et des perspectives de vie meilleure en Afrique du Nord et dans les pays d’où proviennent les migrations. Selon « Nova », le discours du leader de la Ligue a été très apprécié par les ambassadeurs d’Afrique du Nord présents.

    Le Maroc, qui n’a pas pu être présent physiquement car il était en congé, s’est mis d’accord sur tous les points par liaison téléphonique.

    La réunion a officiellement donné naissance à une coordination des pays d’Afrique du Nord qui se réunira chaque mois pour examiner conjointement les questions relatives à l’immigration, aux investissements, au développement local et aux relations avec l’Union européenne.

    Agenzia Nova, 15/07/2021

    Etiquettes : Italie, Tunisie, Maroc, Algérie, Libye, migration,

  • Le Maroc reconnaît l’espagnolité de Ceuta, il y érige un mur

    Rabat érige une autre clôture à Ceuta pleine de concertinas deux mois après la crise avec Madrid

    Deux mois après la plus grande crise diplomatique de ces dernières années avec le Maroc à la suite de l’affaire Ghali et de l’entrée subséquente à Ceuta de milliers de personnes par la digue de Tarajal, Rabat a commencé les travaux d’érection d’une nouvelle clôture sur le périmètre frontalier avec la ville autonome.

    La construction est composée de trois murs d’interception qui entraveraient le transit des personnes. Le projet d’imperméabilisation par lequel le pays voisin veut redorer son blason prévoit de placer des rangées de barbelé- semblables à ceux que l’Espagne a retirés – tout au long des bancs de sable marocains. En octobre, un nouveau plan débutera, dans lequel 12 000 mètres cubes de sable seront transférés le long de la digue de Ceuta, afin que l’eau puisse submerger toute la barrière jusqu’aux points de surveillance de la Guardia Civil.

    Ce projet serait en contradiction avec l’annonce faite par le président du gouvernement de son intention de retirer le brise-lames de la clôture frontalière après que les barbelés aient blessé des migrants dans leur tentative de traverser la frontière à la nage.

    En matière de sécurité, le directeur du Centre d’Intelligence contre le terrorisme et le crime organisé (CITCO), le général Manuel Navarrete, a souligné la coopération policière  » efficace  » avec le Maroc et a reconnu que l’un des aspects analysés, malgré  » peu de cas « , est celui de l’infiltration de djihadistes dans les réseaux migratoires. Navarrete l’a admis dans le dernier numéro du magazine de la Fundación Víctimas del Terrorismo (Fondation des victimes du terrorisme).

    El Diario de Leon, 19/07/2021

    Etiquettes : Espagne, Maroc, Ceuta, Melilla, clôture, mur, barbelés, migration,

  • Migration: L’humain, objet de transactions

    par Abdou BENABBOU

    Dans la prise en charge des immigrés clandestins qu’ils voudraient refouler de chez eux, certains Etats européens, à la tête desquels la France, accusent le gouvernement algérien de faire preuve d’indolence. Accompagnées de pressions soutenues et d’un ballet de visites à Alger de ministres, les accusations se répètent sans tenir compte des éléments objectifs fondamentaux qui composent ce lourd dossier.

    Il est exigé de l’Algérie une ferme disponibilité à recevoir ses nationaux clandestins au nom d’une entraide par plusieurs aspects douteuse caractérisée par un égoïsme politique loin de toute bienséance diplomatique. Vouloir se débarrasser de voyageurs particuliers devient dans ce cas d’espèce un troc à sens unique s’apparentant à une autre forme de traite d’humains contraire à un principe humaniste essentiel. Contrairement à certains pays magrébins et africains, les Algériens n’accepteraient jamais de marchander leurs enfants et n’en feront pas un objet de commerce.

    A l’opposé de leurs voisins, ils se sont toujours fait un point d’honneur à annihiler les tentatives d’escapades clandestines vers l’Europe de jeunes et de moins jeunes en mal de vie. Les autres au contraire n’ont pas hésité à saisir l’aubaine pour des infanticides au grand jour au vu et au su de tout le monde en jetant à la mer des milliers de leurs enfants. L’espace européen est devenu un terrain propice à un commerce original où l’être humain est outil de transactions parmi lesquelles l’enjeu électoral en Europe et la consolidation des pouvoirs en Afrique et ailleurs occupent les premières places.

    Le gouvernement algérien a toujours montré sa bonne grâce à accueillir ses ressortissants ivres de rébellion. Très loin de tout marchandage en euros trébuchants, la seule et unique condition avancée sans autres préalables marchants est que les refoulés soient Algériens. Or on sait que la majorité des harraga ont noyé leurs identités en haute mer pour devenir des citoyens du monde difficiles à identifier. Une fois leurs aventures suicidaires stoppées, tous ou presque tous prétendent qu’ils sont Algériens. Etre refoulé vers Alger garantit une magnanimité rassurante.

    Ceux qui de l’autre rive de la Méditerranée ont affirmé que leur pays n’avait pas vocation à accueillir la misère du monde devraient comprendre que l’Algérie non plus n’est pas la seule dépositaire d’un humanisme de large aloi pour gérer la décrépitude des existences terrestres.

    Le Quotidien d’Oran, 17/07/2021

    Etiquettes : France, Algérie, UE, migration, rapatriement,

  • Le PP exige que Ceuta et Melilla soient défendues par l’OTAN

    M. Casado demande que Ceuta et Melilla soient « sous le parapluie de l’OTAN ».

    Trois mille Marocains qui ont pris d’assaut la frontière sont rentrés chez eux

    Le président du PP, Pablo Casado, a demandé hier que les deux villes espagnoles de Ceuta et Melilla soient « sous le parapluie de l’OTAN », l’organisation politique et militaire internationale dont le but est de garantir la liberté et la sécurité de ses États membres. Lors de sa huitième visite à Melilla depuis qu’il est président du PP, Pablo Casado a demandé au gouvernement espagnol de demander à l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord « d’inclure Ceuta et Melilla dans son parapluie » afin que « dans tout autre différend avec un pays tiers, l’Espagne et ses alliés défendent les deux villes ».

    De même, le chef du principal parti d’opposition s’est engagé à mettre en œuvre, dès son entrée en fonction, le plan stratégique pour Ceuta et Melilla, qui « prévoit une plus grande présence de l’État, un renforcement des frontières, une plus grande offre sociale et un régime fiscal et économique spécial avec un traitement européen en tant que région ultrapériphérique », selon Europa Press.

    À cet égard, il a souligné que « nous demandons clairement que Ceuta et Melilla soient considérées comme des régions ultrapériphériques au niveau européen, comme certaines îles d’outre-mer dans d’autres pays ou comme certains archipels, comme dans le cas des îles Canaries ».

    Il a également souligné que « Ceuta et Melilla ont besoin d’un régime économique et fiscal spécial pour attirer la délocalisation des entreprises et des jeux d’argent en ligne, ainsi que la délocalisation des personnes qui peuvent désormais télétravailler ».

    M. Casado, s’adressant aux journalistes, a expliqué que ces mesures sont incluses dans le plan stratégique susmentionné qui a été signé à Malaga par les présidents PP des deux villes autonomes, Juan José Imbroda et Juan Vivas, respectivement.

    L’un des axes fait référence au traitement européen de Melilla et Ceuta, pour lequel le PP souhaite que l’exception des deux villes dans Schengen soit supprimée afin que la lutte contre l’immigration irrégulière « devienne une politique éminemment européenne, non seulement parce que l’Espagne est l’Europe et que Ceuta et Melilla sont l’Espagne, mais aussi parce qu’il s’agit d’un territoire Schengen ».

    Retour au Maroc

    La déléguée du gouvernement à Ceuta, Salvadora Mateos, a déclaré hier que, depuis l’afflux massif de migrants dans la ville autonome, quelque 3 000 Marocains sont déjà rentrés volontairement, dont beaucoup ont été renvoyés, rapporte Efe.

    Dans ses déclarations aux journalistes, Mateos a évoqué la présence de migrants marocains toujours dans les rues de la ville, deux mois après l’entrée massive par la digue frontalière les 17 et 18 mai. « Chaque jour, une cinquantaine de Marocains quittent volontairement la ville pour retourner dans leur pays, et le nombre de ceux qui sont rentrés est déjà d’environ 3 000 », a-t-il déclaré.

    La Voz de Galicia, 14/07/2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Ceuta, Melilla, OTAN, PP, Schengen, migration,

  • Espagne: 1.000 Harragas sont arrivés en provenance d’Algérie

    Espagne : 1.000 Harragas de différentes nationalités sont arrivés en provenance d’Algérie

    Le journal espagnol «Confidencial» a révélé la crainte du gouvernement de voir l’Algérie devenir une zone de transit pour les immigrants africains, dans un contexte d’augmentation du nombre d’immigrants algériens illégaux. « Le nombre de Harragas algériens dépasse du Maroc, qui étaient classés la première en immigration vers l’Espagne » a indiqué le journal.

    Selon les chiffres enregistrés au cours du premier semestre 2021, le nombre d’immigrés algériens a atteint 4 005 migrants sur les côtes du sud de l’Espagne, notamment la région d’Almeria, sur des bateaux d’immigration clandestine.

    Au cours de la première semaine de juillet, 800 immigrants sont arrivés en Espagne, ce qui est un nombre très élevé. Les mêmes statistiques indiquent qu’environ 1 000 immigrés de nationalités égyptienne, syrienne et africaine sont partis des côtes algériennes au cours du premier semestre 2021.

    Les autorités espagnoles craignent que l’Espagne devienne le pays préféré pour les immigrés algériens, qui la considèrent comme une zone de transit vers la France.

    Il est à noter que l’Algérie et l’Espagne ont des accords d’expulsion des immigrés algériens en séjour irrégulier, mais ils ne sont pas activés comme requis.

    Etiquettes : Espagne, Algérie, harragas, migration,