Étiquette : migration

  • Maroc : Appels au boycott des produits espagnols

    Appels lancés par des milliers de personnes, dont des journalistes, sur les médias sociaux avec des comptes en langues arabe, française et espagnole

    Des activistes marocains ont appelé, samedi, au boycott des produits espagnols après une escalade des tensions entre Rabat et Madrid suite à l’accueil en Espagne du chef du front Polisario (mouvement séparatiste illégal).

    Les appels au boycott ont été lancés par des milliers de personnes, dont des journalistes, sur les médias sociaux avec des comptes en langues arabe, française et espagnole.

    Au Maroc, où opèrent plus de 800 entreprises espagnoles, l’Espagne est perçue comme un partenaire commercial depuis 2012.

    Les tensions ont débuté fin avril lorsque le gouvernement de Madrid a accueilli Brahim Ghali en Espagne, où il devait se faire soigner pour un cas grave de coronavirus.

    Les autorités espagnoles n’ont pas informé le gouvernement marocain de cette démarche.

    L’Espagne affirme que c’était à des fins humanitaires, mais les responsables marocains l’ont qualifié de « provocation inacceptable » et ont évoqué des conséquences.

    Après des réunions diplomatiques de haut niveau tenues mardi, les tensions sont légèrement retombées. Les autorités marocaines ont repris le contrôle de la région frontalière, tandis que la Haute Cour espagnole a convoqué Ghali le 1er juin pour une audience préliminaire dans le cadre d’une affaire de crimes de guerre le concernant.

    Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a exprimé son ferme attachement à la protection des frontières de l’Espagne mais n’a pas directement critiqué le Maroc.

    AA

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Ceuta, migration, boycott, Brahim Ghali, Front Polisario,

  • Le calme est revenu à Ceuta, pas entre le Maroc et l’Espagne

    Après une nuit agitée, les rues de la ville Fnideq, où avaient afflué des flots de jeunes, se sont vidées. Les évacuations se poursuivent, le Maroc et l’Espagne se renvoient la responsabilité

    La zone frontalière entre le Maroc et l’enclave espagnole de Ceuta a retrouvé son calme jeudi, après un déferlement sans précédent de Marocains candidats à l’exil, mais les tensions diplomatiques entre Rabat et Madrid restent fortes.

    L’Espagne a encore haussé le ton jeudi en accusant le Maroc d’«agression» et de «chantage», tandis que son partenaire traditionnel dans la lutte contre la migration illégale dénonçait «double langage» et «intimidations».

    Les deux pays se renvoient aussi la balle sur le traitement des mineurs: Madrid reproche qu’on les ait laissés passer, Rabat affirme que les moyens employés pour les refouler étaient disproportionnés. Amnesty International a renvoyé dos à dos les deux pays: «Les demandeurs d’asile et les migrants sont utilisés comme les pions d’un jeu politique entre le Maroc et l’Espagne», a déclaré l’ONG en ajoutant qu’«environ 2000 enfants non accompagnés» avaient rallié l’enclave. Il en restait jeudi 800 sur «quelque 1500» arrivés, selon la préfecture de Ceuta.

    Un accord pour l’organisation des retours

    Sur place, le flot des arrivées s’est tari mais la police espagnole a repêché dans l’après-midi le corps sans vie d’un homme qui avait tenté la traversée, sans que l’on sache à quand remontait le drame. Il s’agit de la seconde noyade depuis le début de cette crise migratoire.

    Après une nuit agitée, les rues de la ville marocaine de Fnideq, où avaient afflué un grand nombre de jeunes en quête d’un avenir meilleur, se sont vidées. Et plus aucun candidat à l’exil ne tentait d’approcher la plage de Ceuta.

    Depuis lundi, quelque 8000 migrants ont rejoint Ceuta par la plage ou par la mer, profitant d’un relâchement des contrôles frontaliers côté marocain. Parmi eux, 6000 ont déjà été expulsés vers le Maroc, selon les autorités espagnoles. Des norias de bus affrétés par les autorités marocaines ont ramassé toute la journée des migrants expulsés ainsi que ceux qui espéraient franchir à leur tour la frontière, pour les ramener dans leurs villes d’origine, a constaté l’Agence France Presse (AFP).

    Des sources policières ont confirmé que «l’Espagne et le Maroc avaient conclu un accord pour officialiser ce qu’il se passe déjà en pratique», avec l’organisation de retours par groupe pour les adultes entrés à Ceuta. Quelque 3000 personnes ont été évacuées depuis le début de cette opération qui a commencé vers 2 heures du matin jeudi (3 heures en Suisse), selon les informations obtenues par l’AFP.

    L’accueil de Brahim Ghali au centre des tensions

    En toile de fond de cet afflux migratoire sans précédent persistent de fortes tensions entre Madrid et Rabat, qui ne décolère pas depuis l’arrivée en avril en Espagne, pour y être soigné, de Brahim Ghali, chef des indépendantistes sahraouis du Front Polisario, ennemi juré du Maroc.

    «La véritable source de la crise, c’est l’accueil par Madrid sous une fausse identité du chef séparatiste des milices du Polisario», a déclaré jeudi le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita cité par l’agence officielle MAP. «La crise durera tant que sa véritable cause ne sera pas résolue, le Maroc refuse de recevoir ce genre d’intimidations, basées sur des clichés du passé.»

    Le Temps, 22 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Ceuta, Fnideq, Melilla, migration, Sahara Occidental, Front Polisario, Brahim Ghali,

  • Maroc – Espagne : l’arme migratoire

    L’arrivée de 8 500 migrants à Ceuta, l’enclave espagnole au Nord du Maroc, a fourni à Rabat un argument supplémentaire dans sa crise diplomatique avec Madrid.

    C’est encore une fois une photo, celle d’un bébé, un bébé de 2 mois sauvé de justesse de la noyade par un garde civil espagnol, qui a ému l’opinion, et rappelé, aux portes de l’Europe, le drame incessant des migrants.

    Enclave espagnole
    Depuis lundi, les relations entre le Maroc et l’Espagne sont en crise ouverte. Une crise diplomatique, aux racines multiples, où des jeunes gens, des femmes, beaucoup d’enfants, ont été utilisés, manipulés par Rabat pour signifier son mécontentement et faire pression sur Madrid.

    L’arme migratoire avait été brandie, on s’en souvient, par la Turquie d’Erdogan, mais là ce sont pour la plupart des Marocains, encouragés par le soudain laxisme des gardes-frontière, qui tentaient d’échapper à la misère pour rejoindre l’enclave espagnole de Ceuta, pour eux la première étape vers l’eldorado européen. 8.500 personnes se sont ainsi précipitées, dans le chaos, plus de la moitié ont été refoulés.

    L’épisode illustre la volatilité de la géopolitique migratoire, et aussi la nouvelle géographie des flux – le Maroc, l’Algérie et la Tunisie fournissent aujourd’hui le plus gros des candidats au départ, en sus du transit venu d’Afrique sub-saharienne. L’Espagne est devenue le premier pays européen de débarquement, avant l’Italie et la Grèce.

    Entre Rabat et Madrid pèsent aussi les relents d’une longue histoire, celle d’un empire colonial espagnol réduit aujourd’hui à deux enclaves en territoire marocain, et d’un conflit jamais résolu sur le statut du Sahara occidental, revendiqué à la fois par Rabat et par le Front Polisario.

    Pourquoi le Maroc est-il ainsi passé à l’offensive, alors qu’il est depuis longtemps un allié stratégique majeur pour l’Espagne et pour l’Union Européenne dans la lutte contre l’immigration clandestine ? Comment le royaume, qui mène une politique africaine active, fait-il face aux pressions migratoires venues du sud du continent ?

    La crise actuelle peut-elle se résoudre uniquement au niveau bilatéral ? Quelles réactions à Bruxelles, où le chantier d’un pacte migratoire commun paraît au point mort ?

    Christine Ockrent reçoit Virginie Guiraudon, directrice de recherches CNRS au Centre d’études européennes et comparées de Sciences Po Paris

    Mehdi Alioua, sociologue enseignant chercheur à Sciences Po Rabat de l’Université Internationale de Rabat

    Gerald Knaus, président-fondateur du think-tank spécialisé dans la défense des libertés fondamentales, « European stability initiative » (ESI)

    Benoît Pellistrandi, historien, spécialiste de l’Espagne contemporaine, professeur en classes préparatoires au Lycée Condorcet à Paris, auteur de « Les relations internationales de 1800 à 1871 » (Armand Collin, 5 mai 2021)

    France Culture, 22 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Ceuta, Melilla, Migration, chantage à l’émigration,

  • Le Maroc, un voisin dangereux

    Le Maroc est un bouclier contre le terrorisme, le trafic de drogue et l’immigration clandestine. Il les utilise comme moyen de chantage

    Dire que le Maroc est un voisin amical est une demi-vérité. C’est un voisin peu amical. Elle exerce un chantage au terrorisme, au trafic de drogue et à l’immigration clandestine. Plus des deux tiers des auteurs des attentats djihadistes perpétrés en Europe au cours des dernières décennies, à Madrid, Cambrils, Barcelone, Paris ou Bruxelles étaient des ressortissants marocains. La monarchie absolue et l’État policier de Rabat contrôlent les suspects. Ou pas ; il vient de suspendre la coopération antiterroriste avec l’Allemagne, parce que Berlin n’accepte pas la souveraineté marocaine sur le Sahara. Le Rif est le premier producteur mondial de cannabis. Le rapport annuel de l’ONU sur les drogues évalue sa récolte à 40 000 tonnes, ce qui représenterait une valeur d’environ 200 millions d’euros dans les campagnes, et 50 fois sa valeur au détail dans les villes européennes. Cela signifie un trafic intense à travers le détroit de Gibraltar et la présence de mafias de toutes nationalités sur les côtes de Cadix et de Malaga.

    Les 8 000 personnes qui ont fait irruption à Ceuta sont une mimique des 50 000 personnes que le roi Hassan II avait envoyées en 1975 au Sahara dans le cadre de la marche verte. Le Maroc a lancé ce défi à l’Espagne à un moment de faiblesse : l’agonie du dictateur. L’incident de Perejil en 2002 s’est produit sous un gouvernement à majorité absolue de droite, et l’incident actuel sous un gouvernement minoritaire de gauche. Les deux précédents avec des présidents américains républicains et celui-ci avec un président démocrate. Le soutien américain à la souveraineté marocaine sur le Sahara a été étendu de Trump à Biden en échange de la reconnaissance d’Israël et du soutien tacite à la ligne de conduite de Netanyahu. Le Maroc bénéficie de privilèges agricoles, avec des quotas croissants pour les légumes et les fruits, des droits de douane peu élevés et des prix d’entrée qui concurrencent les agriculteurs andalous, murciens et canariens sur les mêmes horaires. Ces accords et les accords de pêche ont conduit à des décisions de la Cour de Justice de l’UE qui ne reconnaissent pas la souveraineté ou la juridiction de Rabat sur le Sahara Occidental.

    Au milieu de la crise, les politiciens nationaux sont dans la mêlée. Casado dit à Sánchez que le gouvernement est trop grand pour lui et enhardit le dangereux voisin. Et en face de ce leader junior de l’opposition, il y a un poids plume à la tête du gouvernement, qui accuse son adversaire de vouloir le faire tomber. Le déploiement de l’armée espagnole a une carte simple à comprendre : le quartier général de la force terrestre est basé à Séville, le quartier général de la flotte est à Rota et le commandement général des Marines est à San Fernando. Le Maroc est un voisin, mais il n’est certainement pas sage de le prendre pour un ami.

    Diario de Cadiz, 22 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Ceuta, migration, Sahara Occidental,

  • L’Europe, victime et complice du Maroc

    L’externalisation du contrôle des migrations ouvre la porte au chantage

    L’Espagne, et avec elle l’Europe, sont à la merci des décisions prises par la Maison royale marocaine et son gouvernement, gendarmes de la frontière sud espagnole et européenne. La politique migratoire défendue par Bruxelles et par l’ensemble des Etats membres de l’Union européenne depuis au moins 30 ans laisse l’essentiel du contrôle migratoire aux mains des pays voisins comme la Turquie et le Maroc.

    Le Conseil européen de Tampere, à la fin des années 1990, avait déjà commencé à concevoir une politique migratoire qui faisait peser la charge de la gestion sur les pays voisins. Les plans approuvés après l’arrivée massive de réfugiés en 2015 et l’accord signé le 18 mars 2016 avec la Turquie vont tous dans la même direction.

    L’Espagne a des accords bilatéraux similaires avec le Maroc depuis 1992, avec la Mauritanie depuis 2003 et avec le Sénégal depuis 2006. Il est même allé jusqu’à lier l’aide au développement au contrôle des migrations.

    Le Maroc, comme la Turquie, utilise simplement les mécanismes à sa disposition pour protester contre les décisions espagnoles ou européennes sur divers sujets, allant de la pêche à la question du Sahara occidental en passant par la corruption, ou pour obtenir des compensations politiques ou économiques, qui vont souvent de pair. Cette fois, c’est à cause de l’hospitalisation à Logroño de Brahim Ghali, président de la République arabe sahraouie démocratique et secrétaire général du Front Polisario.

    Rabat le fait parce que, comme Ankara, l’Europe lui a accordé ce pouvoir de chantage.
    Les autorités marocaines ont l’exemple de la Turquie. La guerre en Syrie a jeté des millions de réfugiés sur les routes et les Turcs ont appris en quelques mois qu’en plus d’être un pays de transit, ils pouvaient aussi être un pays de blocus en échange de l’argent européen. Beaucoup d’argent européen. Bruxelles a déboursé depuis 2015 plus de 3 milliards d’euros qui pourraient atteindre 6 milliards.

    En principe, ils doivent être dépensés pour contribuer à améliorer la vie des quatre millions de réfugiés syriens accueillis en Turquie. En 2020, la Turquie a de nouveau jeté des milliers de personnes vers le poste frontière terrestre traversant le fleuve Evros, à sa frontière avec la Grèce. En retour, il a reçu une visite d’Angela Merkel, davantage de fonds européens et le silence de l’Europe face à ses actions militaires dans le nord de la Syrie.

    Le quotidien « El País » rapporte vendredi que Bruxelles estime que le Maroc a reçu 13 milliards d’euros depuis 2007 dans divers « programmes de coopération, y compris ceux visant à améliorer le contrôle des flux migratoires ». Mais Rabat sait que s’il veut plus, il obtiendra plus, même si Bruxelles l’avertit maintenant qu’elle pourrait arrêter de transférer des fonds.

    L’Italien Mario Draghi a demandé hier, selon le quotidien français « Le Figaro », une augmentation des fonds européens. En outre, M. Draghi a également appelé à une réforme urgente de la directive européenne sur l’asile et plus particulièrement des accords dits de Dublin. Dans ces accords, il est établi que les demandeurs d’asile doivent demander l’asile dans le premier État membre où ils posent le pied. La grande majorité dans les pays du sud de l’Europe. Cette réforme, malgré les tentatives de Bruxelles, est bloquée depuis des années.

    La Turquie, et dans le cas espagnol le Maroc, ont le levier du chantage à portée de main pour cette externalisation du contrôle migratoire. En l’absence de voies légales de migration, ce sont leurs gouvernements qui retiennent les migrants et les demandeurs d’asile candidats au voyage vers l’Europe. Ce système présente des avantages évidents pour tous.

    Les gouvernements européens sont dispensés d’avoir à utiliser continuellement la main de fer et le « problème de la migration », qui remplirait le débat politique au profit de toute l’extrême droite européenne. L’Espagne, en raison de la situation géographique de Ceuta et Melilla, vit une situation différente car elle a une frontière terrestre avec l’Afrique, mais des pays comme l’Italie et la France ne voient arriver les migrants du sud que si les gouvernements du Maghreb le décident. Bruxelles sait que chaque fois qu’ils l’ont voulu, ils ont toujours contrôlé le départ des péniches. Les pays du Sud reçoivent des fonds qui sont officiellement destinés en partie à des programmes de contrôle des migrations, mais dont la destination finale est toujours difficile à déterminer.

    Le système génère également des problèmes évidents. La première et la plus grave est l’immense perte de vies humaines. Selon l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR), entre 2014 et 2020, 20 550 personnes se sont noyées en tentant de traverser la Méditerranée. Les migrants sont utilisés comme objets d’extorsion.

    Les violations des droits de l’homme sont extrêmement graves. En Libye, l’Organisation des Nations unies pour les réfugiés a tout dénoncé, du viol systématique des femmes aux marchés aux esclaves. Le système encourage également, bien que l’on répète le contraire, le commerce des mafias de la traite des êtres humains, qui en seraient privées s’il existait des moyens légaux d’émigrer. En l’absence d’une telle solution, ce sont ces mafias qui organisent normalement les voyages. Et ceux qui les font payer.

    Enfin, le système donne aux pays du sud, pour l’instant le Maroc dans le cas de l’Espagne – dans le passé, via la route des Canaries, cela s’est également produit avec la Mauritanie et même le Sénégal – le pouvoir de décider quand ouvrir et quand fermer « le robinet ».

    Les fonctionnaires européens répètent en privé depuis des années que la solution est évidente mais politiquement toxique. Elle consiste, disent-ils, à retirer à des pays comme le Maroc et la Turquie le pouvoir de décider quand autoriser ou non les départs. Cela ne signifierait pas nécessairement une augmentation ou une diminution de la migration (le nombre d’arrivées pourrait augmenter, mais aussi le nombre de déportations), mais cela signifierait que les gouvernements européens devraient prendre en charge la gestion de leurs frontières.

    NIUS, 22 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Union Européenne, UE, Espagne, migration, frontières,

  • 6 600 migrants renvoyés au Maroc, les familles recherchent les leurs

    CEUTA, Espagne (AP) – Les autorités de Ceuta, une enclave espagnole en Afrique du Nord, ont fait face à des complications vendredi pour réunir des parents marocains inquiets avec des centaines d’enfants et d’adolescents emportés dans une impasse diplomatique entre Madrid et Rabat sur la migration et le territoire contesté du Sahara occidental.

    Jusqu’à présent, les autorités ont confirmé que 438 mineurs non accompagnés faisaient partie des plus de 8 000 personnes qui sont arrivées à Ceuta en provenance du Maroc entre lundi et mercredi en escaladant la clôture frontalière ou en la contournant à la nage. Les travailleurs sociaux vérifient l’âge de nombreux autres jeunes qui se trouvent dans des abris ou qui errent dans les rues, a déclaré Mabel Deu, porte-parole de la ville autonome.

    Une ligne d’assistance téléphonique mise en place jeudi avait reçu 4 400 appels le lendemain de parents désespérés cherchant des informations, a-t-elle précisé. La plupart des demandes concernaient des mineurs.

    « Notre objectif est qu’ils retrouvent leurs parents le plus rapidement possible, car nous comprenons l’angoisse et l’inquiétude de nombreuses familles qui ne savent pas où se trouvent leurs enfants », a déclaré Mme Deu.

    Le Maroc a déjà repris plus de 6 600 des migrants qui ont réussi à atteindre Ceuta, selon les autorités espagnoles. En entrant dans la ville, ils se sont retrouvés sur le territoire de l’Union européenne. Des centaines de milliers de demandeurs d’asile tentent chaque année de rejoindre l’Europe depuis l’Afrique.

    La plupart des parents inquiets qui appellent la ligne d’assistance téléphonique se trouvent à quelques kilomètres seulement de la frontière, dans la ville marocaine de Fnideq. Mais la vigilance accrue le long d’une frontière de 8 kilomètres de long et les ressources débordées du côté espagnol rendent les réunions difficiles.

    Fatima Zohra a déclaré à l’Associated Press que d’autres filles ont poussé sa fille de 14 ans à traverser la frontière à l’insu de sa mère. Mme Zohra a déclaré avoir aperçu sa fille sur des photos prises à l’intérieur de l’entrepôt où les autorités espagnoles gardent les mineurs pendant qu’elles les traitent.

    « S’il vous plaît, aidez-moi à trouver ma fille », a-t-elle dit. « Nous avons toujours pris soin d’elle. Nous avons de l’argent. Son père travaille dans une entreprise privée. »

    L’Espagne est légalement tenue de prendre en charge les jeunes migrants jusqu’à ce que leurs proches puissent être localisés ou jusqu’à ce qu’ils aient 18 ans. Les autorités sont en train de décider où répartir sur le continent espagnol les 260 mineurs qui se trouvaient déjà à Ceuta avant le dernier afflux.

    Mais les réunifications s’avèrent également difficiles à réaliser, selon le Deu. Certains enfants ont dit aux services sociaux qu’ils voulaient vraiment rester, même contre la volonté de leurs parents. D’autres ne peuvent pas rentrer chez eux assez tôt.

    « Je veux quitter cet endroit. Je ne veux pas Ceuta. Je veux le Maroc », ont entendu les journalistes de l’AP entendre une fille pleurer dans un centre d’accueil.

    Save The Children, une organisation internationale à but non lucratif, a déclaré que l’accélération du retour des mineurs devait se faire au cas par cas, en veillant à la sécurité et aux intérêts de l’enfant avant tout.

    La crise humanitaire a débuté alors que le Maroc et l’Espagne étaient en désaccord sur le fait que l’Espagne acceptait de fournir des soins COVID-19 à un éminent leader sahraoui luttant pour l’indépendance du Sahara occidental, un territoire autrefois sous contrôle espagnol que le Maroc a annexé dans les années 1970.

    Tout en accusant l’Espagne d’avoir créé un différend diplomatique en hospitalisant le leader du Front Polisario, les autorités marocaines ont nié avoir encouragé les traversées massives de migrants vers Ceuta cette semaine.

    Des témoins et des reporters, dont AP, ont décrit avoir vu les gardes-frontières relâcher les contrôles. Mais au moins deux responsables marocains ont séparément attribué l’afflux massif à une météo favorable ou à des troupes fatiguées après les célébrations du Ramadan.

    « Cela n’a pas été improvisé, cela a été planifié. Le Maroc en profite en nous envoyant et en faisant sortir les gens », a déclaré à l’AP un jeune de 18 ans qui a traversé cette semaine vers Ceuta. « Nous sommes l’expérience du Maroc. Nous sommes comme des rats de laboratoire ».

    Le jeune homme a demandé à ce que son nom ne soit pas divulgué par peur de l’expulsion et d’autres représailles.

    La direction centrale de la police marocaine a qualifié de « fausses » les allégations selon lesquelles des agences et des agents publics auraient encouragé les traversées. En réponse aux questions d’AP, la direction a déclaré que les déclarations de mineurs qui ne sont pas sous la surveillance de parents ou de tuteurs « ne peuvent pas être prises en compte ou fondées. »

    Les migrants adultes restés à Ceuta étaient dispersés entre des abris de fortune et un centre de rétention pour migrants où certains demandeurs d’asile ont été emmenés. Beaucoup, notamment des Marocains, erraient également dans les rues, se cachant des patrouilles de police qui rassemblaient les migrants.

    Pour le troisième jour consécutif, aucun autre migrant n’est arrivé dans la ville sans autorisation après que les autorités marocaines ont renforcé leur vigilance. Cependant, les forces de sécurité des deux côtés de la barrière séparant le Maroc de Melilla – autre territoire espagnol d’Afrique du Nord – ont repoussé des groupes de jeunes qui tentaient de rejoindre le sol espagnol. Le gouvernement a déclaré qu’au moins 70 d’entre eux avaient réussi à entrer dans la journée.

    Les revendications de souveraineté du Maroc sur Ceuta et Melilla ont été un point de friction intermittent entre les deux voisins méditerranéens.

    Mais les relations sont tombées au plus bas ce mois-ci en raison de la décision de l’Espagne d’accueillir Brahim Ghali, qui dirige la lutte des Sahraouis contre l’annexion du Sahara occidental par le Maroc. Ghali, qui est arrivé sous un autre nom avec un passeport algérien, se remet dans un hôpital du COVID-19.

    L’ambassadrice du Maroc en Espagne, Karima Benyaich, a averti vendredi que la crise pourrait s’aggraver en fonction de la manière dont l’Espagne traitera Ghali.

    « Choisir la même procédure pour son départ, c’est choisir la stagnation et l’aggravation de la crise », a déclaré Benyaich au radiodiffuseur public espagnol TVE.

    La République arabe sahraouie démocratique autoproclamée, que M. Ghali dirige également, a reproché vendredi au Maroc d’utiliser « des politiques expansionnistes, l’agression et le chantage » pour tenter de pousser les pays européens à accepter sa revendication du Sahara occidental, après la reconnaissance que les États-Unis lui ont accordée l’année dernière.

    « La conviction des diplomates marocains que la déclaration de Trump pourrait créer une dynamique mondiale pour légitimer l’annexion et l’occupation illégale du Sahara occidental par le Maroc a abouti à un fiasco politique », a déclaré le mouvement.

    Le Maroc a proposé d’accorder une large autonomie à ce territoire, où une force de maintien de la paix de l’ONU surveille un cessez-le-feu depuis 1991. Le Front Polisario affirme que les populations locales ont le droit d’organiser un référendum sur l’autodétermination.

    Associated Press, 22 mai 2021

    Etiquettes : Espagne, Maroc, Ceuta, migration, Sahara Occidental,

  • « Le Maroc joue avec la vie des gens » (Amnesty International)

    A CEUTA, DES ENFANTS VICTIMES D’UN JEU POLITIQUE ENTRE L’ESPAGNE ET LE MAROC

    8 000 personnes, dont 2 000 mineurs non accompagnés, sont arrivées à Ceuta, à la nage ou à pied, entre le 17 et le 18 mai. L’entrave espagnole située au nord du Maroc a soumis la plupart de ces personnes à des expulsions forcées. Y compris des enfants et des demandeurs d’asile.

    Le drame se joue sur fond de crise diplomatique entre l’Espagne et le Maroc. Nous dénonçons le fait que des personnes demandeuses d’asile ou migrantes soient utilisées comme des pions sur un échiquier politique morbide.

    Nous dénonçons les violences exercées par les forces de sécurité et l’armée espagnoles, qui ont jeté des personnes à la mer, enfants y compris. Des agents des services frontaliers ont apporté une aide d’urgence à des personnes, mais les abus qui ont été commis sont intolérables.

    Nous ne pouvons pas accepter que des personnes, y compris des enfants, soient maltraitées par les forces espagnoles.

    Virginia Álvarez, chercheuse à Amnesty International Espagne

    UNE RESPONSABILITÉ EUROPÉENNE
    Les dirigeants européens ont rapidement réagi en apportant leur soutien à l’Espagne et en rappelant que les frontières espagnoles font partie des frontières de l’Union européenne. Si l’on suit cette logique, les abus commis par l’Espagne sont aussi des abus commis par l’Union européenne. Ainsi, ces dirigeants ne doivent plus fermer les yeux sur les abus qui ont lieu aux frontières de Ceuta.

    Un grand nombre des personnes qui sont entrées sur le territoire espagnol étaient de très jeunes enfants. Dès lors, il incombe aux autorités de veiller à ce que l’intérêt supérieur de l’enfant soit respecté, quelles que soient les circonstances. Les enfants doivent pouvoir prétendre à une protection internationale.

    « LE MAROC JOUE AVEC LA VIE DES GENS »
    Dans une vidéo vérifiée par Amnesty International, on observe des fonctionnaires marocains qui laissent activement passer des personnes migrantes ou demandeuses d’asile à Ceuta, de l’autre côté des clôtures.

    Le Maroc ne doit pas utiliser les personnes, parmi lesquelles se trouvent ses propres citoyens, comme des pions sur l’échiquier politique.

    Virginia Álvarez

    Le Maroc bafoue depuis longtemps les droits des personnes migrantes ou demandeuses d’asile à ses frontières. Par le passé, nous avons constaté des opérations illégales, dont des arrestations et le déplacement vers le sud du Maroc de personnes migrantes ou demandeuses d’asile se trouvant dans des campements et des maisons près de la frontière espagnole. Le tout en dehors de toute procédure légale.

    Le 18 avril, un dirigeant du Polisario (mouvement politique et armé opposé au Maroc pour le contrôle du Sahara occidental) est arrivé en Espagne pour y être soigné du Covid-19. Une publication sur Facebook du ministère marocain des droits de l’Homme indique que l’ouverture des frontières vers Ceuta est intervenue en représailles à ces soins médicaux. Les autorités marocaines pourraient ainsi avoir utilisé les personnes migrantes ou demandeuses d’asile comme des pions dans le cadre de ce contentieux.

    DES RENVOIS FORCÉS ILLÉGAUX
    Au moins 5 000 personnes auraient été expulsées collectivement vers le Maroc par les autorités espagnoles ces derniers jours. Les forces militaires espagnoles déployées à la frontière ont procédé à des expulsions forcées, sans que soient respectées les garanties nécessaires. Par conséquent, les personnes vulnérables n’ont pas pu être identifiées, elles n’ont pas pu recevoir une aide juridique ni demander l’asile.

    Toute arrivée, aussi massive soit-elle, ne peut en aucun cas justifier des expulsions collectives illégales. Parmi les 5 000 personnes expulsées de façon sommaire se trouvaient peut-être des personnes admissibles à l’asile ou ayant besoin d’une protection.

    Le fait de refouler des personnes est illégal et constitue une négation de leur droit à un examen équitable et individualisé de leur demande d’asile.

    Virginia Álvarez 

    Les autorités espagnoles doivent ouvrir une enquête exhaustive et veiller à ce que l’obligation de rendre des comptes soit respectée !

    Amnesty International, 21 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Ceuta, migration, enfance,

  • Crise des migrants à Ceuta : il est temps de sortir d’une certaine naïveté dans le regard porté sur le Maroc

    ÉDITORIAL

    Le Monde

    En orchestrant un subit afflux migratoire dans l’enclave espagnole, Rabat a provoqué une grave crise avec Madrid et, par-delà, Bruxelles. L’épisode a jeté une lumière crue sur la véritable nature du régime marocain.

    Editorial du « Monde ». Une nouvelle crise migratoire au flanc méridional de l’Europe ? La montée de la tension à Ceuta a de quoi alarmer. Sous l’œil passif de la police marocaine, près de 8 000 Marocains, souvent très jeunes, ont réussi à se glisser en début de semaine à l’intérieur de l’enclave espagnole sur la côte septentrionale du royaume chérifien. Si la pression semblait s’être dissipée, jeudi 20 mai, après l’expulsion de 5 600 de ces migrants vers le Maroc, cet épisode va marquer durablement les relations entre Rabat et Madrid et, au-delà, Bruxelles.

    Car cette crise a été mûrie et mise en scène par les autorités marocaines, dont la police a quasiment montré la voie de Ceuta à une jeunesse en pleine détresse sociale. A Madrid, où le ministre de la défense a accusé le Maroc d’« agression » et de « chantage », l’émotion est vive. Le Maroc n’avait guère habitué les Européens, en général plutôt bienveillants à son égard, à se comporter en émule du président turc, Recep Tayyip Erdogan, ou de l’ex-Guide libyen Mouammar Kadhafi, qui, à des époques différentes, n’ont pas hésité à jouer de l’arme migratoire en Méditerranée pour faire pression sur l’Europe.

    L’attitude de Rabat constitue un fâcheux précédent. L’origine de la crise est connue : Rabat a vécu comme un geste d’inimitié inacceptable l’hospitalisation sur le sol espagnol de Brahim Ghali, le chef suprême du Front Polisario, mouvement séparatiste luttant pour l’indépendance du Sahara occidental. L’argument « humanitaire » mis en avant par Madrid a été jugé irrecevable à Rabat, qui avait promis que cette décision aurait des « conséquences » : elles sont venues sous la forme de la vague migratoire orchestrée vers Ceuta.

    Un pari risqué

    Encouragé par le succès diplomatique, scellé le 10 décembre 2020, autour du fameux « deal de Trump », aux termes duquel Washington a reconnu la « souveraineté marocaine » sur le Sahara occidental en échange de la normalisation des relations entre le Maroc et Israël, le royaume chérifien s’est senti assez sûr de lui pour défier l’Espagne à Ceuta.

    C’est un pari risqué. La réputation internationale du Maroc en sort fortement dégradée. Les scènes d’adolescents et même de nourrissons risquant leur vie dans les eaux de Ceuta avec la complicité de la police marocaine trahissent le cynisme d’un pouvoir prêt à sacrifier froidement sa jeunesse sur l’autel de ses intérêts diplomatiques. Elles illustrent également la précarité sociale dans laquelle végètent des catégories entières de la population, à mille lieues du Maroc scintillant que certains thuriféraires se plaisent à vanter à Paris et ailleurs.

    Régression autoritaire

    Il est temps de sortir d’une certaine naïveté dans le regard porté sur le Maroc. Le royaume dispose incontestablement d’atouts précieux : porte d’entrée vers l’Afrique occidentale, islam éclairé, coopération sécuritaire et (jusque-là) migratoire. Sa diaspora en Europe est dynamique, parfois influente. Mais ce capital diplomatique a trop longtemps occulté dans les chancelleries la réalité d’un pouvoir à l’inquiétante régression autoritaire, comme en témoignent les emprisonnements de journalistes et d’intellectuels critiques. L’un d’entre eux, Soulaiman Raissouni, risque actuellement sa vie, en grève de la faim.

    Au nom d’une amitié qui doit rester exigeante, le moment est venu pour les Européens de signifier au Maroc que son crédit à l’étranger est entamé. Et que la défense de ses intérêts légitimes ne doit pas le dispenser de traiter décemment sa population – et ses voisins.

    Le Monde, 21 mai 2021

  • Maroc-UE : Bruxelles hausse le ton

    Bruxelles revoit ses relations avec le Maroc après l’incident de Ceuta

    La Commission européenne considère que le gouvernement marocain semble avoir remis en question sa volonté de maintenir une relation privilégiée avec l’UE.

    L’Union européenne va revoir ses relations avec Rabat à la suite de la soudaine crise migratoire à Ceuta, qui aurait été délibérément provoquée par les autorités marocaines. Bruxelles estime que le gouvernement marocain semble avoir remis en question sa volonté de maintenir une relation privilégiée avec l’UE, telle qu’elle se développe depuis des années.

    Le haut représentant de l’UE pour la politique étrangère, Josep Borrell, a rencontré jeudi le ministre marocain des affaires étrangères, Naser Burita, et a eu « une discussion honnête », a déclaré vendredi une porte-parole de la Commission. La même source a déclaré que « l’idée est maintenant de discuter du partenariat avec le Maroc », tout en précisant que M. Borrell n’a pas discuté avec le ministre d’un éventuel gel des fonds européens.

    « Il est nécessaire pour Rabat de valoriser une relation aussi riche et nécessaire pour la modernisation et le développement du Maroc », a souligné une source diplomatique dans la capitale de l’UE. « Nous verrons si l’incident de Ceuta a un impact négatif sur un parcours qui se déroulait très bien », ajoute cette source.

    La Commission européenne, pour l’instant, a rappelé le Maroc à l’ordre et a prévenu que « les frontières espagnoles sont les frontières européennes ». Des sources communautaires ont également indiqué que Rabat a déjà été averti que la répétition d’incidents comme celui de Ceuta pourrait mettre en danger l’aide financière de plusieurs millions de dollars que l’UE offre au pays.

    « L’Espagne n’est pas seule, l’Espagne fait partie d’une Union et cette Union est mobilisée pour aider l’Espagne comme elle l’a fait avec la Grèce il y a quelques mois », a déclaré M. Borrell vendredi dans une interview sur RTVE. M. Borrell a rappelé que le Maroc reçoit d’importants fonds européens pour financer, entre autres, le contrôle des frontières et que cette aide provient, en partie, de la médiation espagnole.

    Les sources de l’UE précisent qu’ »il ne s’agit pas de prendre des mesures punitives contre le Maroc ». Mais ils soulignent que la relation bilatérale de l’UE avec le Maroc, comme avec tout autre partenaire ou voisin, est soumise à une coopération loyale de part et d’autre. « Le coût politique de ce qui s’est passé pour le Maroc est évident », souligne une source diplomatique.

    Malgré cela, l’Espagne préfère éviter les tensions entre Bruxelles et Rabat. Les sources espagnoles préconisent de « ne pas entrer dans une spirale d’action et de réaction ». L’Espagne considère que la réaction des institutions européennes, avec un soutien fermé contre le Maroc, a été très positive, « mais le message a déjà été clair et nous ne pensons pas que quelque chose de plus soit nécessaire ».

    Bruxelles, en revanche, semble déterminée à exploiter la crise pour faire avancer ses projets de politique migratoire commune et de contrôle partagé des frontières entre les autorités nationales et Frontex, l’agence européenne des frontières. Le vice-président de la Commission, Margaritis Schinas, insiste sur le fait que l’incident de Ceuta montre l’urgence d’approuver le pacte migratoire proposé par la Commission et rejeté par l’Espagne et les pays méditerranéens comme insuffisant. Frontex, pour sa part, a proposé dès le premier instant de venir en aide aux forces espagnoles pour renforcer le contrôle de la frontière avec le Maroc, une offre que l’Espagne a jusqu’à présent ignorée.

    El Pais, 22 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Ceuta, Union Européenne, Josep Borrell, UE, migration,

  • Maroc-Espagne : Si un pays rompt un accord, il est normal qu’il y ait des « conséquences » (Josep Borrell)

    Borrell : si un pays rompt un accord, il est normal qu’il y ait des « conséquences ».

    Bruxelles, 21 mai (EFE). – Le Haut représentant pour la politique étrangère de l’Union européenne, Josep Borrell, a estimé aujourd’hui qu’il était « normal » que si un pays rompt un accord de coopération avec l’UE, il y ait des « conséquences », en référence à la récente crise diplomatique et migratoire avec le Maroc.

    « Il est normal que l’Union européenne se mobilise politiquement » lorsqu’il y a des problèmes à ses frontières extérieures et « soulève qu’il y a des accords d’association qui, s’ils sont rompus d’un côté, devraient avoir des conséquences pour l’autre », a déclaré dans une interview à EFE le chef de la diplomatie de l’UE, qui s’est montré favorable à la « reconstruction » de la coopération avec le Maroc.

    Source : EFE, 22 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Ceuta, migration, Union Européenne, UE,