Étiquette : migration

  • Maroc-Espagne : Acteurs clandestins

    par Abdou BENABBOU

    Inconsciente et nue stratégie frisant le satanisme que celle prise par le palais royal marocain de jeter ses enfants à la mer sans le moindre égard ni scrupule pour la vie humaine. Lancer des dizaines de milliers d’âmes à l’abordage d’un pays voisin, la plupart à la nage pour traverser des houles marines de plusieurs kilomètres a l’odeur similaire à tout point de vue de celle de la démoniaque marche dite verte initiée en 1975 par Hassan II. De la nouvelle expédition humaine se dégage comme une senteur venue droit des laboratoires du Moyen-Orient portant une visible empreinte israélienne. La préparation de ses recettes diaboliques et sans retenue est aujourd’hui largement connue. L’œuvre est signée d’autant que de nombreux malheureux expéditionnaires, haraga d’un nouveau genre ont reconnu au grand jour qu’ils ont traversé la mer avec la bénédiction du trône alaouite. La bénédiction monarchique vaut ordre à exécuter et ne voile pas un programme et des actions préparés.

    Sans doute c’est par crainte pour le devenir de leurs familles gardées en otages, ils n’ont pas eu le courage d’avouer qu’ils ont reçu l’ordre d’investir les plages ibériques. Plus de 8000 acteurs clandestins venus des quatre coins du Maroc, en attendant la gambade de centaines d’autres, ce n’est pas rien et il est impossible de concevoir qu’un aussi grand nombre de malheureux téméraires aient pu se concerter ensemble pour s’engager en un claquement de doigt dans une si spectaculaire aventure. Certes l’aubaine était trop belle pour une jeune population marocaine bernée qui pensait, pour une fois, malgré le risque suicidaire, que les portes du paradis s’ouvraient à elle. Une telle marée humaine, comme les autres qui vont sûrement suivre, a été bel et bien orchestrée. L’évidence est incontournable.

    En fait et encore une fois, les nouvelles gesticulations marocaines sont les relents condensés de l’occupation du territoire sahraoui. Les autorités espagnoles ne sont pas dupes et ont répliqué avec fermeté face au chantage auquel Rabat veut les soumettre en affirmant que sur le sujet elles sont attachées à la légalité internationale et s’en tiennent aux résolutions des Nations Unies.

    Madrid doit bien regretter aujourd’hui d’avoir failli à ses responsabilités en livrant le peuple sahraoui aux gémonies par les monarques Juan Carlos et Hassan II en 1975.

    Le Quotidien d’Oran, 22 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Sahara Occidental, Ceuta, migration,

  • Algérie-Maroc: Hirak, Rabat-Madrid et le chantage migratoire

    par Hassan Zerrouky

    Avant d’aborder le Hirak, un mot sur la tension entre Rabat et Madrid. Mohammed VI prend-il exemple sur Erdogan : ce dernier avait menacé l’Union européenne (UE) de laisser passer des dizaines de milliers de migrants, syriens et autres, vers l’Europe si les Européens ne sortaient pas le carnet de chèques.

    Les faits. Dans la nuit de lundi à mardi, Ceuta, l’enclave espagnole située en territoire marocain mais dont Rabat n’a jamais exigé le rattachement au Maroc, a été submergée par quelque 8 000 harragas marocains — dont plus de 1 500 mineurs — à pied et à la nage, que les forces marocaines ont laissé passer.

    La raison de cette passivité marocaine ? L’hospitalisation du dirigeant du Polisario, Brahim Ghali, à Madrid pour cause de Covid-19. Déjà brouillée avec l’Allemagne qui s’est prononcée pour le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, Rabat veut faire pression sur l’UE, via Madrid, afin que cette dernière suive l’exemple des États-Unis qui, sous Donald Trump, ont reconnu la marocanité du Sahara Occidental.

    Mais voilà. Quoique Rabat dispose en la France de Macron d’un solide allié, l’UE ne semble pas disposée, du moins pour le moment, à subir le chantage marocain. Bien qu’il ait normalisé ses relations avec Israël, le Maroc n’est pas la Turquie. Ankara et Rabat ne jouent pas dans la même division. La Turquie, 17e puissance économique au monde, membre du G-20, est aussi la 2e puissance militaire de l’Otan. Ce n’est pas le cas du Maroc. C’est là toute la différence.
    Venons-en rapidement au Hirak. Le mardi des étudiants n’a pas eu lieu. C’est qu’il s’est passé plein de choses depuis que le ministère de l’Intérieur a décidé de soumettre les marches du vendredi à une « autorisation préalable » formulée par ses organisateurs ! Ce qui revient à neutraliser de fait toute manifestation. Premier effet de ce tour de vis, la marche de vendredi passé a été étouffée dans l’œuf, les arrestations et les condamnations ont été plus nombreuses que d’habitude. Reste que manifester un vendredi, 2e jour de l’Aïd, n’était sans doute pas la chose la mieux indiquée. Et pour cause, la mobilisation n’était pas au rendez-vous.

    Certes, des voix se sont élevées pour affirmer que les Algériens n’avaient pas sollicité d’autorisation préalable pour « dégager » Bouteflika ! Mais, rétorque-t-on, c’était une autre époque. Ce temps-là est fini. Place aux élections législatives du 12 juin. Une date à laquelle, à en croire Soufiane Djillali, « aura lieu le début du changement et non le changement » !

    Autre constat : demander une autorisation pour manifester en indiquant ce que les gens vont scander dans la rue est impossible. Les autorités savent que ce qui caractérise le Hirak, c’est son horizontalité. Ce n’est pas un mouvement vertical, structuré et hiérarchisé. Personne ne peut parler en son nom et prétendre le représenter au risque de se faire rabrouer. Il n’a ni chef ni leader en lesquels les manifestants s’identifient. Si tel avait été le cas, un dialogue pour une issue positive à la crise aurait été possible entre le pouvoir et ses représentants supposés.

    Le Hirak, avec ses excès comme il y en a dans toute manifestation populaire dans le monde, reste un courant d’opinion. Au-delà de la question de savoir s’il est représentatif ou non d’un courant d’opinion majoritaire, il n’en reste pas moins qu’il est la manifestation visible d’une vraie fracture entre une partie importante de la société algérienne et les institutions censées la représenter. Le Hirak pose un problème politique. Le nier n’aide pas à faire avancer les choses.

    Un mot pour finir, sur l’image que renvoient de l’Algérie ces interpellations, gardes à vue prolongées, condamnations et placements sous contrôle judiciaire de journalistes connus et de personnalités parmi lesquelles l’astrophysicien de renommée internationale Jamel Mimouni. C’est un mauvais signal donné à l’international et à ces jeunes chercheurs algériens qui ont fait le choix de travailler en Algérie. L’Algérie n’est certes pas la Birmanie, mais quand c’est l’ONU qui interpelle pour la deuxième fois les autorités algériennes sur les droits de l’Homme et la liberté d’expression, la sagesse doit prévaloir. Dans ce registre, Alger doit donner l’exemple comme elle l’avait fait dans les années 70 en matière de soutien aux mouvements de libération.
    H. Z.

    Le Soir d’Algérie, 22 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, Maroc, Hirak, Espagne, Ceuta, migration, Union Européenne, UE,

  • The Economist : Le roi Muhammad du Maroc arme la migration

    Il veut que l’Espagne accepte l’occupation du Sahara occidental par le Maroc.

    Le roi Muhammad du Maroc arme les migrations
    Il veut que l’Espagne accepte l’occupation du Sahara occidental par le Maroc.

    Ils sont venus par centaines, contournant à la nage la clôture frontalière qui protège la ville espagnole de Ceuta, ou traversant la plage à marée basse sous le regard permissif des gardes-frontières marocains, qui les auraient normalement arrêtés. En 36 heures cette semaine, 8 000 candidats à l’immigration ont débarqué à Ceuta, une enclave de 85 000 habitants (voir la carte). Pour les autorités espagnoles, faire face à cet afflux a été un casse-tête humanitaire immédiat. Et la militarisation de la migration par le Maroc place également le gouvernement de Pedro Sánchez, le premier ministre espagnol, dans une situation délicate à plus long terme.

    Clairement ébranlée et prise par surprise, l’Espagne a déployé 3 000 soldats et des véhicules blindés de la garnison de Ceuta et a envoyé 200 policiers en renfort. M. Sánchez lui-même s’est rendu dans la ville, jurant de défendre son « intégrité territoriale ». Les responsables espagnols se souviennent de la « Marche verte » de 1975, lorsque Hassan II, alors roi du Maroc, a mobilisé 350 000 civils pour occuper le Sahara occidental, au sud, alors que l’Espagne abandonnait sa colonie.

    Bien que le Maroc revendique Ceuta et Melilla, une autre enclave espagnole, l’objectif de l’incursion de cette semaine était plus limité. Le gouvernement est furieux que l’Espagne ait récemment admis Brahim Ghali, le leader du Polisario, un groupe qui lutte pour l’indépendance du Sahara occidental depuis l’époque coloniale, pour un traitement contre le covid-19. L’Espagne n’a pas informé le Maroc d’une action qu’elle dit être purement humanitaire. « Les actions ont des conséquences », a déclaré l’ambassadeur du Maroc à Madrid cette semaine.

    Ayant fait valoir son point de vue, le Maroc a de nouveau fermé la frontière avec Ceuta le 18 mai. L’Espagne a renvoyé la plupart des migrants, mais en vertu du droit international, elle ne peut pas facilement expulser quelque 1 500 mineurs non accompagnés. Les responsables espagnols soulignent que le Maroc est un partenaire avec lequel ils apprécient les liens étroits et la coopération. Ils ont pris soin de ne pas attiser la confrontation. Mais il est peu probable que cette semaine marque la fin de mois de tension croissante.

    Le roi actuel du Maroc, Mohammed VI, s’est senti conforté par la décision prise en décembre par Donald Trump, alors président des États-Unis, de rompre le consensus international et de reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental en échange de sa reconnaissance d’Israël. Le Maroc souhaite que l’Espagne lui emboîte le pas. C’est difficile pour deux raisons. En tant qu’ancienne puissance coloniale, l’Espagne se sent obligée de soutenir les résolutions des Nations unies qui obligent le Maroc et le Polisario à négocier. En fait, il n’y a pratiquement aucune chance que le différend soit réglé. Le contrôle marocain est une réalité ; le Polisario ne détient que 20% du Sahara Occidental, profondément dans l’intérieur du désert. La deuxième raison est que l’Espagne dépend de l’Algérie, principal soutien du Polisario, pour un tiers de ses importations de gaz naturel.

    Pourtant, le Maroc est un partenaire essentiel pour l’Espagne, notamment en matière de contrôle de la migration et du terrorisme. « Ils disent que nous vous aidons sur des questions qui sont existentielles pour vous et j’ai une question existentielle [le Sahara occidental] et vous ne m’aidez pas du tout », déclare José Ignacio Torreblanca du Conseil européen des relations étrangères, un groupe de réflexion.

    Le roi Muhammad ne risque-t-il pas de surjouer son rôle ? Sa reconnaissance d’Israël est impopulaire dans son pays. Ce n’est sûrement pas une coïncidence si l’opération de Ceuta a eu lieu alors qu’Israël pilonnait Gaza. La pandémie a interrompu des années de croissance économique régulière. De nombreux jeunes Marocains, mieux éduqués que leurs parents et ayant de la famille en Europe, ont envie de partir. Son gouvernement, dont la compréhension de la politique espagnole est meilleure que l’inverse, sait que l’envoi de mineurs non accompagnés à Ceuta donne du grain à moudre à Vox, un parti nationaliste d’extrême droite qui serait un voisin hostile.

    L’Union européenne, qui est une source importante de commerce et d’aide pour le Maroc, s’est empressée de soutenir l’Espagne cette semaine. Après la crise syrienne, le reste de l’Europe a compris que la migration incontrôlée est un « énorme facteur potentiel de déstabilisation politique, surtout lorsqu’elle est utilisée comme une arme », déclare M. Torreblanca. Mais cela n’a pas empêché le dirigeant turc, Recep Tayyip Erdogan, d’utiliser les migrants de cette manière. De l’autre côté de la Méditerranée, le roi Mahomet pense peut-être pouvoir continuer à faire de même.

    The Economist, 21 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Ceuta, migration, Sahara Occidental, Front Polisario, Brahim Ghali, pression migratoire, politique migratoire,

  • Le Maroc n’apprécie pas les rapports déséquilibrés Nord-Sud

    La question migratoire vue du Maroc, de Tunisie et de Turquie

    Dans le club des correspondants, franceinfo passe les frontières pour voir ce qui se passe ailleurs dans le monde. Aujourd’hui, direction le Maroc, la Turquie et la Tunisie, qui utilisent chacun à leur manière la question des migrants dans leurs relations avec leurs voisins européens.

    Huit mille migrants clandestins au moins ont franchi en début de semaine la frontière entre le Maroc et l’enclave espagnole de Ceuta. Cet afflux a été qualifié d’ »agression » par l’Espagne qui accuse Rabat de « chantage ».

    Le Maroc n’apprécie pas les rapports déséquilibrés Nord-Sud

    La colère, au Maroc, grondait déjà depuis quelques mois dans la région frontalière de Ceuta. La question sociale est d’ailleurs la première raison qui a provoqué cette marée humaine vers l’enclave. Les habitants des villes frontalières des enclaves espagnoles ont un statut à part. Ils étaient autorisés à entrer et à sortir librement. La plupart vivaient de commerce et surtout de contrebande. C’était avant la crise du Covid-19, qui a imposé la fermeture des frontières et plongé des populations entières dans la misère.

    Le relatif laissé faire des autorités marocaines laisse penser à un chantage à l’immigration. Officiellement, il n’y a pas de lien entre cette crise des migrants et la crise diplomatique entre le Maroc et l’Espagne. Mais il est certain que Rabat est furieuse contre Madrid. L’Espagne a accueilli Brahim Ghali, chef du Front Polisario, sous une fausse identité, et en essayant de cacher l’information à son voisin du Sud. Le ministre marocain des affaires étrangères et l’ambassadrice à Madrid ont appelé l’Espagne à assumer ses responsabilités.

    Il ne s’agit donc pas d’un chantage pour obtenir des fonds européens, comme cela a pu être le cas pour la Lybie de Kadhafi ou la Turquie d’Erdogan. Rabat tape du poings sur la table car elle n’apprécie pas ces rapports déséquilibrés Nord-Sud. Des rapports dans lesquels les pays européens sont gourmands de coopération judiciaire, policière pour lutter contre le terrorisme par exemple, ou de coopération commerciale qui ouvre les eaux marocaines aux bateaux espagnols. Mais des rapports dans lesquels, l’Espagne, premier partenaire du Maroc, tire avantage tout en apportant son soutien implicite aux ennemis de l’intégrité territoriale du royaume.

    L’Italie veut que Tunis fasse barrage aux migrants

    La ministre italienne de l’Intérieur Luciana Lamorgese et la commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson, se sont rendues jeudi 20 mai en Tunisie, pour proposer de l’aide économique en échange d’un effort accru de Tunis pour empêcher les migrants d’arriver en Europe. L’Italie est l’un des principaux points d’entrée en Europe pour les migrants en provenance d’Afrique du Nord. Et au moins 685 migrants ont péri depuis le 1er janvier en Méditerranée, dont la grande majorité sur cette route centrale considérée comme la plus meurtrière du monde, selon l’ONU.

    Mais difficile d’imaginer des intérêts plus divergents. D’un côté : la ministre italienne qui a vu depuis le début de l’année plus de 13 000 migrants arriver sur son sol, soit trois fois plus que l’an dernier à la même période, dont une majorité de Tunisiens. De l’autre côté, la Tunisie, qui n’a peut-être jamais autant souffert d’un point de vue économique. L’Europe – Italie en tête – veut que Tunis bloque les migrants sur son sol, y compris les migrants subsahariens qui transitent par la Tunisie. Réponse du Premier ministre tunisien : « L’immigration ne devait pas être considérée comme une menace ». En langage moins diplomatique, cela signifie que la liberté de circulation est un droit fondamental. Que si les Européens viennent librement en Tunisie, les Tunisiens doivent pouvoir se rendre en Europe sans risquer de mourir. Et puis, les autorités tunisiennes refusent de devoir gérer les migrants subsahariens sauvés en mer ou qui transitent par la Tunisie vers l’Europe. Elles ont d’ailleurs réitéré leur refus de créer plus de centres d’hébergements pour migrants.

    Mais la ministre de l’intérieur italienne a les moyens de faire pression parce que l’économie tunisienne est à terre. Tunis va tenter d’obtenir de l’Italie de l’argent en échange de garde-côtes plus performants. C’est l’éternel remède sauf qu’il ne résout en rien le problème. La ministre de l’Intérieur italienne est déjà venue à Tunis l’an dernier. Dans l’intervalle, les tentatives de traversées de la Méditerranées ont tout simplement explosé.

    En Turquie, premier pays d’accueil de réfugiés au monde avec au moins 3,7 millions de Syriens enregistrés, le contrôle des frontières est aussi une affaire politique. En mars 2016, l’Union européenne et la Turquie ont signé un accord qui engage cette dernière à garder les réfugiés chez elle en échange d’un soutien financier de plusieurs milliards d’euros. Ce « pacte migratoire » est toujours en vigueur mais la Turquie, depuis le début, l’utilise pour faire pression sur les dirigeants européens. Et elle est d’autant plus consciente qu’il s’agit d’un moyen de pression que cet accord a été signé pour répondre à la crise migratoire de 2015, quand des centaines de milliers de personnes étaient entrées en Europe depuis le territoire turc.

    En Turquie, les réfugiés syriens contribuent aussi à l’économie du pays

    Alors en effet, la Turquie a rempli sa part du contrat, puisque les départs ont considérablement diminué après la signature. Mais le président Erdogan a aussi fait savoir très tôt qu’il pourrait rouvrir les frontières s’il estimait que l’Europe ne l’aidait pas assez. C’est ce qu’il a fait – ou tenté de faire – en février 2020. Des milliers de migrants ont accouru à la frontière terrestre entre la Turquie et la Grèce quand Tayyip Erdogan a prétendu que les portes de l’Europe étaient ouvertes. En réalité, très peu ont réussi à passer par la route. Reste la voie maritime – celle qui a déjà tellement tué. Mais si Recep Tayyip Erdogan ordonnait à ses garde-côtes de fermer les yeux sur les passages en mer Egée, il aurait du mal à se justifier du drame humain qui en découlerait.

    Le président turc accuse l’Europe de ne pas encore avoir versé la totalité des six milliards d’euros promis, tandis qu’Ankara aurait dépensé des dizaines de milliards d’euros pour accueillir les Syriens. Pour mieux mettre en avant leur générosité, les autorités turques ont en effet tendance à présenter les Syriens comme un fardeau qu’elles porteraient seules ou presque.

    Il est très rare que des officiels soulignent la contribution des réfugiés à l’économie. Or cette contribution est réelle. L’Union des chambres et des bourses de Turquie estime par exemple que les Syriens ont investi environ 7 millions de dollars dans des entreprises turques sur les trois premiers mois de l’année. Selon les derniers chiffres officiels, près de 14 000 sociétés établies en Turquie ne comptent que des associés syriens. Quand on discute avec eux, les entrepreneurs, les commerçants et même les salariés syriens qui travaillent ici légalement regrettent que la Turquie les présente uniquement comme une charge, alors qu’ils payent des impôts, créent de la richesse et consomment comme les Turcs. Les Syriens sont nombreux à estimer qu’un changement de discours aiderait à améliorer leur image dans l’opinion publique, globalement très hostile à leur présence.

    Franceinfo, 20 mai 2021

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  • Maroc : Mohamed VI un roi sans compassion pour son Peuple

    Par Docteur Abdel Boudemagh

    Quelle image terrible que celle d‘un bébé marocain sauvé par la Guardia espagnole au large de Ceuta.

    Plus de 8000 migrants marocains sont entrés dans les eaux territoriales espagnoles avec l’espoir de trouver refuge en Espagne, Porte d’entrée de l’Europe.

    Un peuple Marocain humilié, affamé est prêt à quitter un royaume corrompu qui tourne le dos au Peuple Palestinien, fait la guerre aux Sahraouis avec un roi Mohammed VI sans compassion prêt à tout pour sauver son trône.

    Algérie54, 19 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Ceuta, migration, Mohammed VI,

  • Robles au Maroc : « On ne joue pas avec l’Espagne »

    Margarita Robles met en garde le Maroc : « One ne joue pas avec l’Espagne. Nous n’accepterons pas le moindre chantage ».

    La ministre de la Défense, Margarita Robles, a accusé jeudi le Maroc de soumettre l’Espagne à un « chantage » à la frontière avec Ceuta et de violer les règles du droit international. « Nous n’accepterons pas le moindre chantage ou la moindre remise en cause de l’intégrité territoriale », a-t-il prévenu. « Nous n’accepterons pas de chantage, l’intégrité de l’Espagne n’est pas négociable ni en jeu et nous utiliserons tous les moyens nécessaires pour garantir l’intégrité territoriale et surveiller les frontières », a déclaré avec force M. Robles dans une interview sur RNE, recueillie par Europa Press. Dans ce contexte, il a accusé le Maroc de violer les règles du droit international en « jetant » ses citoyens, y compris des mineurs, pour traverser la frontière avec l’Espagne, et a insisté sur le fait que la position du gouvernement est « énergique » contre ce type de « chantage ». « Il ne faut pas badiner avec l’Espagne », a-t-il prévenu. M. Robles a parlé d’une crise « très grave » qui, selon lui, ne peut être « négligée » et espère que le Maroc a « tiré les conclusions » de la réponse de l’Espagne et de l’Union européenne. J’espère que le Maroc se conforme aux règles minimales du droit international », a-t-il déclaré. Il s’agit d’une agression contre les frontières de l’Espagne et de l’Union européenne, ce qui n’est pas acceptable en droit international ». Il a également mis l’accent sur l’aspect humanitaire de la crise, accusant le Maroc d’ »utiliser » les enfants « en contournant toute règle de droit international ». Contre cette attitude, il a salué l’exemple donné par les membres des forces armées, de la police nationale, de la garde civile et des ONG qui secourent les personnes arrivant à Ceuta. « J’aime à penser que le Maroc respectera les normes minimales et aura tiré des conclusions. Il y a une conclusion très claire, c’est que nous n’accepterons pas de chantage », a-t-il réitéré, soulignant que sur la scène internationale, l’Espagne est un pays « sérieux, solide et fiable ».

    Le Maroc « saura en tirer les conséquences ».

    La ministre de la Défense a également reconnu qu’elle ne comprend pas l’objectif du Maroc avec ce « chantage », car « ils ne pourront pas faire face à l’Espagne ». Elle a cité le Maroc comme un « voisin et ami » mais estime qu’il doit « reconsidérer ce qu’il a fait ». « Je suis sûr que la diplomatie marocaine saura en tirer les conséquences », a-t-il dit. Sans donner de détails sur le déploiement militaire, M. Robles a rappelé que les forces armées ont une présence permanente à Ceuta, comme à Melilla et dans presque toutes les villes espagnoles, et a expliqué qu’elles travaillent à la frontière en coordination avec les troupes des forces et corps de sécurité de l’État. En outre, il a défendu les performances et le « professionnalisme » des services de renseignement, bien qu’il ait évité de donner des détails car le travail des 3 000 membres du Centre national de renseignement (CNI) est toujours secret. Mme Robles a également défendu la décision de la ministre des Affaires étrangères, Arancha González Laya, d’accueillir le chef du Front Polisario, Brahim Ghali, en Espagne pour des raisons humanitaires, qui, a-t-elle rappelé, « sont une autre composante du droit international ». Il a déclaré qu’il n’était pas dans le détail de l’affaire car la décision correspondait à Laya, mais a insisté sur le fait que « les déclarations humanitaires sont prévues par le droit international ».

    Appels à l’unité à PP et Vox

    En ce qui concerne la position des partis d’opposition, il a demandé de soutenir le gouvernement et de laisser de côté la politique « partisane » dans les affaires d’État comme celle-ci ou comme l’a été la pandémie. Il a notamment reconnu qu’il ne comprend pas les critiques du gouvernement du président du PP, Pablo Casado, à qui il a demandé de faire de la « vraie » politique. « Je comprends qu’un parti veuille atteindre le gouvernement, mais pour ce faire, vous ne pouvez pas faire de la politique partisane et affaiblir ce pays », a-t-il appelé en référence au « populaire ». Il a également critiqué la position de Vox, qui a déclaré que faire de la « politique » avec des questions telles que l’accueil des mineurs immigrés montre « un manque d’humanité et de sensibilité ». Et il a souligné que les forces armées ne peuvent être « patrimonialisées » par quiconque et qu’elles démontrent chaque jour par leur travail qu’ »elles doivent servir tous les citoyens », indépendamment de tout positionnement politique. Après le leader de Vox, Santiago Abascal, a demandé à Ceuta une militarisation de la frontière, Robles a exclu l’ »opportunisme dans la politique » et a critiqué que vous voulez obtenir « la rentabilité dans la clé partisane » de questions comme celle-ci. Face à cela, il a exclu que la position de United We Can sur le Sahara n’ait rien à voir avec la crise avec le Maroc et a assuré que le gouvernement est uni pour envoyer au Maroc un message « fort ».

    MSN, 20 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Ceuta, migration, pression migratoire, chantage, marocains, espagnols, Margarita Robles,

  • L’Espagne hausse le ton face à l’explosion du nombre de migrants depuis le Maroc

    L’affluence record de migrants depuis le Maroc direction l’Espagne est interprétée par Madrid comme un pression de la part des autorités marocaines.

    En trois jours, environ 8 000 personnes, pour la plupart des jeunes marocains ont traversé le petit bras de mer qui sépare l’Afrique de l’Europe. Un afflux très important dans un contexte politique très tendu. « Depuis lundi, ils sont quelque 8000 à être passés, à la nage pour la plupart, à pied pour certains, de la ville marocaine de Fnideq à la ville espagnole de Ceuta, deux localités côtières séparées par quelques centaines de mètres, une frontière internationale et de hautes clôtures fortifiées. Ou par une bonne session de brasses dans la Méditerranée. Ils ont débarqué par la jetée et à la plage de Tarajal, au sud de Ceuta, les points d’accès les plus proches de Fnideq. Au moins un homme a péri dans les eaux marocaines au cours de sa traversée, ont indiqué les autorités espagnoles » relève Le Figaro .

    Cette vague de migrants ne doit rien hasard, alors que le Maroc est en plein litige avec Bruxelles. « Les analystes dans la Péninsule rappellent unanimement qu’à de nombreuses occasions où le Maroc a voulu exprimer son mécontentement ou peser sur des négociations avec l’Espagne ou l’Union européenne, il a « ouvert les vannes ». Dans le cas présent, tous les observateurs font le lien avec l’hospitalisation à Logroño, en avril, du secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali. Rabat avait averti Madrid par un communiqué de possibles « conséquences ». « Les deux événements sont liés, cela ne fait aucun doute, confirme Eduard Soler Lecha, chercheur au think-tank Cidob de Barcelone et spécialiste des questions méditerranéennes. Mais l’hospitalisation n’est pas le seul élément qui ait contribué à une détérioration des relations entre les deux pays au cours des dernières années » » continue le quotidien français.

    C’est la première fois que le Maroc assume de façon aussi transparente d’utiliser la question migratoire dans la balancer de son rapport de force avec les pays européens.

    RSE Magazine, 19 mai 2021

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  • À Ceuta, le Maroc défie son grand allié, l’Espagne

    L’escalade entre Madrid et Rabat, née de l’arrivée soudaine de 8 000 migrants dans l’enclave espagnole de Ceuta le 17 mai, ne doit pas s’aggraver, estime ce quotidien catalan. Car l’Espagne et le Maroc sont dépendants l’un de l’autre.

    L’arrivée non maîtrisée de quelque 8 000 migrants à Ceuta, lundi 17 mai, rendue possible par la passivité de la police marocaine, a engendré une crise migratoire dans la ville [une enclave espagnole de plus de 80 000 habitants située au nord du Maroc]. Celle-ci se retrouve débordée face à cet afflux sans précédent. Mais l’attitude du Maroc a aussi provoqué une crise politique et diplomatique avec l’Espagne, et plus généralement avec l’Union européenne.

    Devant la gravité de la situation, le président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, a dû se rendre à Ceuta et Melilla, mardi 18 mai, non sans avoir assuré que l’Espagne défendrait ses frontières “avec fermeté” et ne céderait à aucun chantage.

    Le ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, s’y est rendu également, après avoir annoncé qu’environ 4 000 migrants avaient déjà été reconduits au Maroc. L’armée a été déployée dans la ville et 200 agents de la police nationale et de la garde civile, la gendarmerie espagnole, ont été envoyés en renfort aux frontières.

    De son côté, l’Union européenne exprimait mardi sa totale solidarité avec l’Espagne et lui promettait son soutien, exigeant du Maroc qu’il remplisse ses engagements et limite le passage irrégulier de migrants. L’UE a notamment rappelé à Rabat que les frontières espagnoles étaient aussi des frontières européennes.

    Le Maroc resserre ses liens diplomatiques avec Madrid depuis des semaines après avoir appris en avril dernier que le chef du Front Polisario, Brahim Ghali, était hospitalisé à Logroño, malade du covid. La passivité de la police marocaine face à l’avalanche d’immigrants qui ont traversé la frontière est directement liée à la décision espagnole d’accueillir l’homme politique du Polisario.

    La ministre des affaires étrangères, Gonzalez Laya, dit n’avoir aucune preuve qu’il existe une relation entre un fait et l’autre et insiste sur le fait que l’hospitalisation du Ghali répond à des raisons humanitaires. Mais Rabat, dans deux déclarations sévères de ces derniers jours, a haussé le ton et reproche à l’Espagne l’ »inaction » de la justice -Ghali fait l’objet d’une enquête de l’Audiencia Nacional pour violation présumée des droits de l’homme et c’est pourquoi il est entré avec une fausse identité- et, bien qu’elle reconnaisse que l’accueillir est une décision souveraine de l’Espagne, elle a prévenu qu’elle en mesurerait « toutes les conséquences ». Un ton conflictuel qu’a maintenu hier l’ambassadrice du Maroc à Madrid, qui, peu avant d’être convoquée à des consultations dans son pays après avoir été convoquée d’urgence par le ministère des Affaires étrangères, a insisté sur le fait qu’ »il y a des attitudes qui ne peuvent pas être acceptées et il y a des actes qui ont des conséquences et qui doivent être assumés ».

    La crise actuelle n’est pas seulement le résultat de la question de la migration. Ça vient de plus loin. L’avalanche de personnes en est la conséquence tragique. Pour Rabat, la propriété marocaine du Sahara occidental est la question qui structure toute sa diplomatie et c’est pourquoi Rabat s’est sentie renforcée lorsque, fin 2020 et alors que son mandat était presque terminé, Donald Trump a défié les résolutions de l’ONU et reconnu la souveraineté marocaine sur ce territoire. Rabat pensait que l’Espagne et l’UE changeraient de position.

    Il ne l’a pas fait, et la première conséquence a été la suspension du sommet bilatéral hispano-marocain prévu une semaine plus tard, et qui est toujours sans date avec l’excuse de la pandémie. La présence de Ghali en Espagne a conduit le Maroc à utiliser l’un de ses principaux atouts pour faire pression sur Madrid : le contrôle de l’immigration – il le fait depuis des décennies – en utilisant des milliers de personnes désespérées. Le Maroc a lancé un défi fort et clair à l’Espagne, mais il n’est pas tolérable qu’il joue avec la vie de ses citoyens pour des objectifs politiques.

    Madrid et Rabat doivent réorienter la situation avant qu’elle ne s’aggrave encore, ce qui suppose que le Maroc honore ses engagements et ses accords frontaliers. Au cours des dernières décennies, les relations bilatérales ont été stables, même si elles ont connu quelques hauts et bas. Le voisin du sud est le grand allié de l’Espagne et de l’Europe dans le contrôle des flux migratoires et des mouvements du terrorisme djihadiste. L’Espagne, qui jusqu’à présent a évité de critiquer la position du Maroc et continue de parler de pays ami et de partenaire, est le principal interlocuteur de Rabat auprès de l’UE, en plus d’être son principal client économique. Les deux ont besoin l’un de l’autre.

    La Vanguardia, 19 mai 2021

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  • Le couple royal espagnol boude le stand du Maroc au Salon international du tourisme

    Le Roi et la Reine d’Espagne visitent Fitur lors de son inauguration mais sans visiter le stand marocain

    Le roi Felipe et la reine Letizia d’Espagne ont inauguré mercredi la 41e édition du Salon international du tourisme, Fitur, qui se tient à Ifema et qui est le premier événement à mobilité internationale depuis le début de la pandémie.

    La foire s’ouvre en plein milieu d’une crise diplomatique avec le Maroc sur le conflit migratoire. Don Felipe et Doña Letizia ont visité plusieurs pavillons de la foire, mais ont évité de se rendre au stand du Maroc.

    Il ne fait généralement pas partie de la visite habituelle des Rois, mais en d’autres occasions, ils l’ont visité et aujourd’hui, on s’attendait à ce qu’ils le fassent.

    Cependant, il n’en a pas été ainsi et, en fait, la promenade des Rois a été plus concise que les autres années, où ils ont fait un tour plus large et ont visité d’autres pavillons.

    Cette fois, ils n’en ont visité que deux, accompagnés du ministre de l’Industrie, du Commerce et du Tourisme, Reyes Maroto, et de la présidente de la Communauté de Madrid, Isabel Díaz-Ayuso.

    Ils ont visité les stands du ministère des transports, inauguré le stand d’Iberia et ont été accueillis par une petite délégation de la Géorgie, partenaire de cette édition.

    Il s’agit de la première foire internationale organisée depuis le début de la pandémie. Plus de 60 pays y participent, dont le Maroc, et quelque 5 000 entreprises.

    Le ministre de l’Industrie, Reyes Maroto, a souligné que cet événement  » est un tournant  » dans la reprise du tourisme. En ce qui concerne le conflit avec le Maroc, il a déclaré qu’il existe déjà « un cabinet de crise qui cherche la meilleure solution » à cet égard et a souligné qu’il s’agit de l’un des principaux partenaires commerciaux de l’Espagne.

    « Nous espérons que cette crise sera bientôt résolue et que nous pourrons nous concentrer sur ce qui est important, à savoir la relance du secteur », a déclaré le ministre.

    El Mundo, 19 mai 2021

    Etiquettes : Espagne, Maroc, Ceuta, couple royal, rois d’Espagne, Salon International de Tourisme, crise diplomatique, brouille, migration, tension, pression migratoire,

  • Maroc-Espagne : Comme de l’électricité dans l’air

    Rien ne va plus entre le Maroc et l’Espagne. Les deux voisins sont en effet à couteaux tirés.

    Signe d’une crise diplomatique entre les deux royaumes, le ministre espagnol des Affaires étrangères a convoqué mardi l’ambassadrice marocaine en Espagne, Karima Benyaich pour lui exprimer le «mécontentement» des autorités espagnoles après l’arrivée de près de 8000 migrants dans l’enclave de Ceuta.

    «Je lui ai rappelé que le contrôle des frontières a été et doit rester de la responsabilité partagée de l’Espagne et du Maroc», a déclaré Arancha Gonzalez Laya, citée par l’AFP.

    Face à la gravité de la situation, le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, s’est rendu à Ceuta pour s’enquérir de la situation dans l’enclave, selon des images mises en ligne par le journal local.

    Il devait ensuite se rendre à Melilla, l’autre enclave espagnole située sur la côte méditerranéenne du Maroc.«Nous allons rétablir l’ordre dans (la) ville et à nos frontières le plus
    rapidement possible», avait-il déclaré plus tôt lors d’une brève allocution télévisée depuis Madrid.

    Les relations entre Rabat et Madrid se sont tendues depuis l’arrivée en Espagne, le 18 avril, du président de la République sahraouie, Brahim Ghali pour y être soigné du Covid-19. La cheffe de la diplomatie espagnole qui a défendu la présence du chef d’Etat sahraoui a implicitement dénoncé le chantage exercé par le Maroc qui agite la menace de l’immigration clandestine pour faire pression sur l’Espagne dans le dossier sahraoui.

    «Je ne conçois pas que l’on puisse mettre en danger la vie de mineurs dans la mer comme nous l’avons vu ces dernières heures à Ceuta», que cela puisse être «une réponse à une action humanitaire (l’accueil du président sahraoui en Espagne)», a-t-elle affirmé.

    Cet afflux de migrants marocains a également suscité la réaction de la classe politique espagnole. Tout en condamnant le flux migratoire partant du Maroc, plusieurs formations politiques ont appelé les autorités marocaines à assumer leurs responsabilités et agir vite et efficacement.

    Le porte-parole de la Coalition Caballas, Mohamed Ali, a mis en garde contre la «gravité» de ce qui s’est passé et a annoncé qu’il serait à la disposition du gouvernement de Ceuta pour exiger que le gouvernement accorde la «plus grande attention» à Ceuta.

    «Notre terre ne devrait pas souffrir du différend de politique étrangère entre l’Espagne et le Maroc», a-t-il déclaré.
    La dirigeante du Mouvement pour la dignité et la citoyenneté «MDyC», Fatima Hamed, a qualifié ce qui vient de se produire de «drame», soulignant que la ville de Ceuta n’est pas prête à accueillir autant de monde et à faire face à un tel phénomène. «Ceuta n’est pas préparée à des situations pareilles», a-t-elle déclaré sur son compte Twitter.

    De son côté, la section du parti Vox à Ceuta a sévèrement critiqué la passivité des autorités marocaines face à un tel drame, appelant le gouvernement à dépêcher «d’urgence l’armée et de la marine à la frontière avec le Maroc pour freiner la pression migratoire».

    Un « chantage » marocain

    Le président de Vox Ceuta, Juan Sergio Redondo, a rappelé que sa formation n’a jamais cessé de mettre en garde contre le «chantage du Maroc», rappelant que l’Espagne devrait dénoncer le Maroc devant les instances internationales pour que le pays soit sanctionné économiquement et politiquement».

    Condamnant l’afflux des migrants marocains, le chef du Parti populaire au niveau national, Pablo Casado a appelé le gouvernement espagnol «à garantir immédiatement l’intégrité des frontières et à coordonner avec le Maroc le retour des immigrés dans leur pays».

    Près de 8.000 migrants sont arrivés depuis lundi matin dans l’enclave de Ceuta, dont 4.000 ont été renvoyés au Maroc, selon les chiffres actualisés publiés mardi par le ministère espagnol de l’Intérieur.
    Le ministère a par ailleurs annoncé l’envoi de nouveaux renforts des forces de l’ordre sur place pour faire face à l’afflux massif et soudain de milliers de migrants en provenance du Maroc.
    Cinquante agents supplémentaires vont être déployés en plus des 200 déjà envoyés mardi tandis que 150 autres seront en stand-by, toujours dans le cadre de cette crise migratoire.

    Y.O

    Algérie Breve News, 18 mai 2021

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