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  • Les Pays Bas peuvent-il encore critiquer le Maroc?

    Tags : Maroc, Pays Bas, migration, expulsion des migrants, droits de l’homme,

    Des députés souhaitent savoir si le Maroc n’a imposé à l’Etat néerlandais le silence sur ses violations des droits de l’homme en échange du rapatriement de ses migrants illégaux. Voici la réponse du Ministère des affaires étrangères aux questions posées à ce sujet:

    Réponses aux questions parlementaires sur le rapport « Les Pays-Bas peuvent à nouveau expulser des migrants vers le Maroc – mais ne peuvent plus critiquer le pays ».

    Au président de la Chambre basse des États généraux
    Ministère des affaires étrangères
    Date 8 novembre 2022

    Objet : Réponses aux questions des députés Piri et Kröger sur « Les Pays-Bas peuvent à nouveau expulser des migrants vers le Maroc, mais ne peuvent plus critiquer ce pays ».

    Question 1
    Connaissez-vous le rapport « Les Pays-Bas peuvent à nouveau expulser des migrants vers le Maroc – mais ne peuvent plus critiquer le pays » ?
    Réponse : Oui.

    Question 2 : Est-il vrai que les premiers documents de voyage ont déjà été délivrés aux personnes désignées pour retourner au Maroc ? Sinon, dans quel délai pensez-vous commencer à expulser les gens?
    Réponse : Il est vrai que des documents de voyage ont été délivrés à des personnes en vue de leur retour au Maroc.

    Question 3 :Comment expliquez-vous que, contrairement aux années précédentes, le Maroc semble vouloir coopérer au retour ?
    Réponse : Les Pays-Bas s’engagent à entretenir de larges relations avec le Maroc. Les relations entre les Pays-Bas et le Maroc sont constructives ; il existe un engagement clair de part et d’autre à progresser sur diverses questions. Cela vaut également pour le domaine de la migration. Les progrès réalisés sur ce thème sont en partie dus à l’intensification des contacts politiques, ainsi qu’au comité conjoint créé spécifiquement pour la coopération en matière de migration.

    Question 4 : Êtes-vous d’accord avec la conclusion de l’article du CNR, qui affirme que le renouvellement des relations s’explique en partie par le fait que les Pays-Bas ne veulent plus offenser le Maroc en critiquant publiquement la situation des droits de l’homme dans le pays ? Si ce n’est pas le cas, pourquoi le plan d’action bilatéral entre les Pays-Bas et le Maroc accorde-t-il si peu d’attention aux les droits de l’homme ?

    Réponse : J’ai pris note des conclusions du COR concernant l’engagement des Pays-Bas envers le Maroc, mais je ne les reconnais pas. Aucun accord n’a été conclu pour que les Pays-Bas ne critiquent plus publiquement les droits de l’homme. Le gouvernement est engagé dans une stratégie d’engagement constructif avec le Maroc, basée sur un dialogue ouvert et la transparence.
    Ce faisant, elle a investi dans les relations avec le Maroc dans tous les domaines.
    Les Pays-Bas et le Maroc ont convenu d’un plan d’action au niveau officiel en 2021. Dans ce cadre, des accords généraux ont été conclus sur divers sujets d’intérêt pour NL. Par exemple, la migration.
    Mais aussi la police, la justice et la coopération économique. Il a également été convenu de maintenir des contacts fréquents à tous les niveaux, en abordant tous les sujets, y compris les droits de l’homme, dans le cadre du dialogue.

    Question 5 : Connaissez-vous le rapport de Human Rights Watch, dans lequel l’ONG conclut que le régime cherche à étouffer les voix critiques par un « écosystème de répression » ? 3) Quelle est votre réaction à ce sujet ?
    Réponse : Je connais le rapport. Les Pays-Bas accordent une attention particulière à la liberté des médias et à la situation des journalistes dans le monde. Cela vaut également pour le Maroc. Les Pays-Bas restent en dialogue avec les autorités marocaines sur cette question.

    Question 6 : Êtes-vous d’accord avec le fait que les Pays-Bas, qui ont inscrit la promotion de l’État de droit international dans leur constitution, ont une responsabilité particulière dans la dénonciation des violations des droits de l’homme ?
    Réponse : Oui. Les Pays-Bas sont activement engagés dans la promotion – et donc le respect et l’application – de l’état de droit international, dont les droits de l’homme font partie intégrante. Comme chaque situation est différente, il n’existe pas d’approche uniforme pour soulever les violations des droits de l’homme.
    Les Pays-Bas évaluent donc au cas par cas quelle est la manière la plus efficace de discuter des droits de l’homme au Maroc.

    Question 7 : Avez-vous déjà exprimé publiquement des critiques sur le sort des prisonniers politiques du mouvement Hirak du Rif ? Si oui, quand et de quelle manière ? Si non, pourquoi ?
    Réponse : En réponse aux questions parlementaires qui ont suivi la lettre parlementaire sur les relations élargies avec le Maroc (document parlementaire 35 925 V), j’ai répondu aux questions à ce sujet.

    Question 8 : Avez-vous déjà exprimé publiquement des critiques sur le sort du journaliste Omar Radi ? Si oui, quand et de quelle manière ? Si non, pourquoi ?
    Réponse : Comme déjà informé à votre Chambre (document parlementaire 35 925), les Pays-Bas ont informé à plusieurs reprises les autorités marocaines que les Pays-Bas ne se reconnaissent pas dans les accusations d’espionnage. Ce faisant, j’ai également indiqué que le gouvernement jugeait décevante la condamnation fondée sur l’accusation d’espionnage.

    Question 9
    Pourquoi n’êtes-vous plus disposé à vous exprimer publiquement de manière critique sur les violations des droits de l’homme au Maroc ? Le ferez-vous à l’avenir ?
    Réponse : Je ne me reconnais pas dans cette hypothèse. Les Pays-Bas et le Maroc ont une relation ouverte et un dialogue égal. Dans ce dialogue, tous les sujets peuvent être abordés, y compris les droits de l’homme. Les Pays-Bas examinent dans chaque cas quelle est la manière la plus efficace de discuter des affaires de droits de l’homme. Voir également la réponse à la question 4.

    Question 10 : Par ailleurs, où en est l’exploration d’un traité d’extradition avec le Maroc, qui fait partie du plan d’action bilatéral entre le Maroc et les Pays-Bas ?
    Réponse : Suite au plan d’action, des discussions ont été entamées au niveau officiel pour explorer la possibilité d’un traité d’extradition. Tant les Pays-Bas que le Maroc bénéficient d’une bonne coopération dans les domaines de l’assistance juridique, de la coopération judiciaire et également de l’extradition.

    Question 11 : Que pensez-vous des déclarations de l’avocat Geert Jan Knoops dans l’article du CNR, selon lesquelles, avec un traité d’extradition, les Pays-Bas donneraient un sceau juridique à l’État de droit marocain ? Considérez-vous que le système judiciaire marocain est indépendant ?
    Réponse : Le gouvernement ne partage pas l’avis selon lequel l’exploration des possibilités d’un traité d’extradition – avec n’importe quel pays – donne un sceau d’approbation juridique à l’état de droit d’un pays concerné.

    Question 12 : Avez-vous reçu des signaux indiquant que les Marocains ayant obtenu l’asile politique aux Pays-Bas et/ou les Marocains néerlandais, dont certains ont critiqué le régime marocain par le passé, sont préoccupés par un éventuel traité d’extradition ?
    Question 13 : Que ferez-vous pour répondre aux préoccupations des citoyens néerlandais d’origine marocaine ?

    Réponse : Je suis au courant des signaux mentionnés par les citoyens néerlandais d’origine marocaine. Pour le gouvernement, la protection des droits de chaque citoyen néerlandais est primordiale.
    Le cadre juridique existant en matière d’extradition contient des garanties suffisantes à cet égard.
    Dans un éventuel traité bilatéral, les extraditions ne peuvent avoir lieu que dans les cas où il n’y a pas de (futures) violations des droits de l’homme.

    Chaque demande d’extradition est évaluée par le tribunal et le ministre de la justice et de la sécurité sur la base de la loi sur l’extradition et d’un traité applicable. Il s’agit notamment de savoir s’il y a double incrimination et si l’exécution peut entraîner une violation des droits fondamentaux des personnes concernées.

    Selon la loi sur l’extradition, une demande d’extradition doit être rejetée s’il existe un soupçon fondé que, si la demande est accordée, la personne réclamée sera persécutée, punie ou autrement affectée en raison de ses convictions religieuses, philosophiques ou politiques, de sa nationalité, de sa race ou du groupe de population auquel elle appartient (article 10). Le présent article s’applique sans préjudice de l’existence d’un traité bilatéral d’extradition.

    Question 14 : Êtes-vous prêt à transmettre l’intégralité du plan d’action bilatéral à la Chambre ? Si oui, dans quel délai ?
    Réponse : La Chambre a été informée des accords conclus dans le cadre du plan d’action par une lettre parlementaire du 14 décembre dernier (35925-V-61). Le plan d’action est un moyen de renforcer la coopération. Je continuerai à informer l’Assemblée des progrès accomplis en ce qui concerne les accords du plan d’action et, plus largement, les relations.

    #Maroc #Pays_Bas #Migration #Droits_de_lhomme

  • Projet de Convention relative à la Formation Opérationnelle des Equipages des Hélicoptères EC-145 et EC-135

    Tags : Maroc, France, coopération militaire, Gendarmerie Royale, sécurité civile, migration,

    Projet de Convention relative à la Formation Opérationnelle des Equipages des Hélicoptères EC 145 et EC 135, que le Ministère de l’Intérieur, de l’Outre-mer, des Collectivités Territoriales et de l’Immigration de la République Française propose de conclure avec le Ministre Délégué auprès du Premier Ministre Chargé de l’Administration de la Défense Nationale.

    La Partie française souligne que, dans le cadre de la coopération bilatérale de sécurité intérieure franco-marocaine, la Gendarmerie Royale a émis dès 2010 le souhait que les équipages du Groupement Aérien de la Gendarmerie Royale (GAGR) puissent bénéficier de formations spécifiques à l’utilisation d’hélicoptères dans le cadre de missions de sécurité intérieure et dans le contexte de l’acquisition d’aéronefs de type EC 145 et EC 135.

    Cette demande de coopération s’avère, pour les autorités compétentes françaises, d’autant plus souhaitable que l’Aviation Légère de l’Armée de Terre (ALAT) n’assure pas de formation spéciale sur ces appareils dans le cadre de l’Accord dans le domaine de la formation des pilotes et des mécaniciens navigants d’Hélicoptère de la Gendarmerie Royale, signé le 13 novembre 1987 et que les besoins spécifiques de formation ne peuvent être pleinement satisfaits, notamment sur le plan opérationnel, par l’opérateur industriel.

    Ainsi, et suite aux visites croisées des commandants et responsables des formations aériennes des gendarmeries royale et nationale ainsi que la sécurité civile française en 2009 et 2010, il a été élaboré un projet de Convention qui a reçu l’agrément des directions et services juridiques français concernés.

    Selon la partie française, les principaux traits de cet instrument juridique sont les suivants :

    – Le projet de Convention est conçu comme une Convention d’application découlant des deux Accords conclus entre le Maroc et la France, le 30 mai 2000, en l’occurrence l’Accord relatif à la coopération en matière de sécurité (ACS) et l’Accord dans le domaine de la protection et de la sécurité civile (APSC). Il s’appuie à ce titre sur les dispositions pertinentes l’ACS (articles 1 et 5) et de l’APSC (articles 2 et 4). Le texte ne constitue pas un arrangement technique mais s’inscrit dans une logique similaire ;

    – La coopération prévue par ce projet de Convention est complémentaire de la coopération établie par l’Accord du 13 novembre 1987, qu’elle n’affecte pas. Dans cet esprit, l’Accord précité est visé dans les considérants du projet de Convention, qui ne mentionnent en revanche l’Accord relatif à la coopération militaire technique, signé le 11 octobre 1994 ;

    – la réalisation des actions, prévues dans les articles 3 et 4 du projet de Convention, sera cohérente avec les programmations annuelles des coopérations bilatérales de sécurité (article 11 de l’ACS) et de sécurité civile (article de l’APSC), mises en œuvre par le service de sécurité intérieure près l’Ambassade de France à Rabat ;

    – Sur le plan budgétaire (article 5 du projet), la mise en œuvre des actions s’inscrit dans les limites financières des Accords de 2000 (article 11 de l’ACS et article 16 de l’APSC) et dans une logique générale de réciprocité entre partenaires ; il est à ce titre entendu que la Partie marocaine, qui est susceptible de bénéficier davantage des échanges bilatéraux permis par le projet de Convention, en assumera également une charge plus importante ;

    – Les dispositions statutaires applicables aux agents des Parties (articles 7 à 11 du projet) ont été établies par référence aux articles 11 et 16 de l’Accord relatif au statut de leurs forces du 16 mars 2005. Ce dispositif robuste est apparu pertinent aux fins du présent projet, qui sera essentiellement mise en œuvre pour la Partie française par des personnels servants sous statut militaire ;

    – Les dispositions finales du projet de Convention (articles 12 et 13) ont été enfin été rédigées conformément aux usages français sur ce type de dispositions.

    que ce Département a été destinataire de deux exemplaires d’un Arrangement technique relatif à l’insertion d’un officier pilote marocain au sein de l’escadrille 22S, en détachement occasionnel à bord du bâtiment de projection et de commandement « Mistral » pour la campagne 2011 du Groupe Ecole d’Application des Officiers de Marine (GEAOM), signés par le Ministre de la Défense de la République Française.

    Ledit Arrangement ne suscite, sur le plan juridique, aucune remarque de la part de ce Département.

    En vous transmettant, ci-joint, les deux exemplaires dudit Arrangement, je vous saurais gré de bien vouloir les valider et les signer et de faire retour d’un exemplaire à ce Département -Direction des Affaires Juridiques et des Traités-, dans les meilleurs délais possibles, afin de le transmettre à la Partie française.

    #Maroc #France #Coopération_bilatérale

  • Maroc – Espagne : Note succincte sur les relations bilatérales

    Tags : Maroc, Espagne, Ceuta, Melilla, Sahara Occidental, migration,

    RELATIONS DIPLOMATIQUES

    Le Maroc et l’Espagne entretiennent des relations diplomatiques depuis le 11 février 1957, date de la signature du traité diplomatique.

    M. M. Ahmadou Ould Souilem, est Ambassadeur de Sa Majesté le Roi à Madrid.

    M. Alberto NAVARRO est Ambassadeur du Royaume d’Espagne au Maroc.

    RELATIONS POLITIQUES

    Les relations maroco-espagnoles sont régies, entre autres, par le Traité d’Amitié, de Bon Voisinage et de Coopération de 1991 qui prévoit des réunions régulières de Haut Niveau (RHN).

    Les visites d’Etat effectuées de part et d’autre du Détroit de Gibraltar, ainsi que le rythme et la régularité des rencontres entre les différents responsables des deux pays contribuent largement au raffermissement des liens exceptionnels qui unissent le Maroc et l’Espagne.

    Les orientations des politiques étrangères des deux pays s’inscrivent dans une vision politico-stratégique partagée sur les grandes questions telles que la sécurité en Méditerranée, la lutte contre le terrorisme, l’immigration clandestine, le trafic de drogue, etc.

    En décembre dernier, Mariano Rajoy a affirmé son intention de récupérer l’accord de pêche entre le Maroc et l’Union Européenne. Il a même souligné l’importance économique de cet accord pour l’Espagne. Devant le Congrès espagnol le second jour de son investiture, Rajoy a exprimé sa détermination à entretenir de fortes relations de partenariat avec le Maroc.

    Le Roi Mohamed VI a reçu, début janvier un appel téléphonique du chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy. Le Roi Mohamed VI et le chef du gouvernement espagnol ont insisté, lors de cet entretien téléphonique, sur la nécessité de renforcer les liens entre les deux pays. Dans ce cadre, Mariano Rajoy a déclaré son intention d’effectuer une visite au Royaume. Une visite d’amitié mais aussi de travail.

    M. Rajoy a également contacté par téléphone, le Chef du Gouvernement M. Abdelilah Benkirane pour confirmer sa venue au Maroc mais la date n’a pas encore été fixée.

    REUNION DE HAUT NIVEAU

    La 9èmeRéunion de Haut Niveau (RHN) maroco-espagnole, a été tenue le 16 décembre 2008,à Madrid, sous la présidence de l’Ex Premier Ministre M. Abbas El Fassi et de l’Ex Chef du Gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero.

    Cette rencontre a été, marquée par la signature d’un nouvel accord de coopération financière portant sur une enveloppe financière de 520 millions euros.

    Par la même occasion, le Maroc et l’Espagne ont signé un mémorandum d’entente établissant un cadre formel de coopération entre les deux pays dans le domaine d’appui à la protection de l’enfance. Cet accord s’inscrit dans la stratégie du ministère du développement social, de la famille et de la solidarité pour la période 2008-2012.

    La prochaine RHN est prévue au Maroc au premier semestre 2012.

    QUESTION NATIONALE

    – Position du gouvernement sortant (socialiste)

    Avec l’avènement du gouvernement Zapatero, l’Espagne conforte sa position de neutralité constructive dans le sens qu’elle œuvre, en concertation avec la France et les Etats-Unis à la recherche d’une solution politique acceptable pour les parties, et en s’octroyant un rôle d’intermédiaire entre le Maroc et les autres parties.

    Au sujet de l’initiative marocaine, le Chef du Gouvernement espagnol avait souligné que son pays « accueillait la proposition d’autonomie avec intérêt et considère qu’elle pourrait déclencher une nouvelle dynamique de dialogue pour surmonter l’impasse actuelle et progresser sur cette base pour parvenir à un règlement de ce différend qui assure le principe de l’autodétermination ».

    Le gouvernement espagnol a, par la voix de sa MAEC, Mme Trinidad Jiménez estimé, le 20 janvier 2011, qu’il existe d’autres alternatives que le référendum pour résoudre le conflit du Sahara. Elle a affirmé « qu’il faut être conscient de la difficulté de la tenue d’un référendum pour résoudre ce contentieux. Le Polisario lui-même reconnaît le caractère complexe de la tenue de cette consultation, il est d’ailleurs dans l’incapacité de fournir un recensement des personnes qui pourraient y participer ».

    La chef de la diplomatie espagnole a ajouté que « l’Espagne applique le principe de neutralité active, elle tente d’être constructive et essaie de rapprocher – même si c’est difficile – les positions du Maroc et du Polisario ».

    Pour Madrid, a-t-elle encore souligné, « la meilleure solution est celle qui sera le fruit d’un accord entre les parties. Nous voulons que ce problème soit résolu dans le cadre de la communauté internationale au sein des Nations Unies », a conclu Trinidad Jimenez.

    Cette déclaration de la chef de la diplomatie espagnole intervient au moment ou le ministre espagnol de la présidence, Ramon Jauregui, a conseillé au Polisario de ne pas rejeter l’option d’autonomie au Sahara, proposée par le Maroc, comme solution à ce conflit qu’il a qualifié d’ « artificiel ». « Si j’étais le président du Front Polisario, a-t-il dit, je ne rejetterai pas l’option d’autonomie ».

    Dans une déclaration à la radio nationale d’Espagne (RNE), le 18 octobre 2011, la ministre espagnole des Affaires Etrangères a affirmé que « nous n’avons pas la capacité de mettre fin au conflit ou de trouver la solution parceque nous ne somme pas un acteur directement impliqué dans les pourparlers. Ces acteurs sont le peuple sahraoui à travers le front polisario et le Maroc qui mènent des négociations sous les auspices des Nations Unis »

    Concernant le mandat de la MINURSO, le Ministre espagnol des affaires Etrangères avait, lors de son audition, en mars 2010, par la Commission des Affaires étrangères du parlement espagnol, déclaré que le gouvernement espagnol n’avait aucun problème quant à la possibilité d’élargir le mandat de la MINURSOaux droits de l’homme. De son côté, la Vice-présidente du gouvernement espagnol avait soutenu, au terme d’une réunion avec le Secrétaire Général de l’ONU, l’idée d’élargir le mandat de la MINURSO. Cette question a été également évoquée par la nouvelle MAE espagnol, Mme. Trinidad Jiminez, lors de ses rencontres en novembre avec la Secrétaire d’Etat américaine et le MAE britannique.
    A l’occasion des incidents de Gdeim Izik, le gouvernement Zapatero a adopté une position prudente refusant de céder aux pressions (visant la condamnation du Maroc) d’une presse qui s’est montrée particulièrement hostile au Maroc et d’une opposition, menée par le PP, décidée à utiliser tous les moyens susceptibles d’affaiblir davantage Zapatero, et par la même occasion porter préjudice aux intérêt du Maroc comme en atteste la mobilisation des euro-députés du PP pour faire passer, le 25 novembre 2010 au parlement européen, une résolutions sur les incidents de Gdeim Izik.

    – Position du gouvernement de M. Rajoy (PP)
    Au sujet de la question du Sahara, le président du gouvernement espagnol a indiqué après sa nomination qu’il allait défendre le processus de négociation en cours entre le Maroc et le Polisario sous l’égide des Nations Unis, en vue de parvenir à une solution conforme aux résolutions du conseil de Sécurité et du droit International. Il soutient ainsi une position de « neutralité positive » vis-à-vis de ce dossier.

    S’agissant se Sebta et Mélilia, le PP a maintenu depuis sa création en tant qu’alliance populaire, une position ferme quand à l’hispanité des deux présides. A cet effet, M. Rajoy a déclaré lors d’une visite effectuée à Mélilia en marge de la campagne électorale des élections législatives du 20 novembre 2011, « que les espagnols qui vivent dans les deux villes autonomes ont besoin de l’appui, de l’attention et de l’aide pour que ses habitants soient égaux au reste de leurs compatriotes »

    Il est à signaler que le Parti Populaire a rejeté en novembre 2011, lors de la séance plénière du conseil municipal à Madrid, une proposition conjointe de l’Union Progrès et Démocratie (UPyD) et de la Gauche unie (IU) sur le Sahara marocain, le PSOE s’est abstenu mais a refusé néanmoins certains termes du texte proposé en considérant que les questions de la politique étrangère devront être discutées au Parlement.

    – Aide humanitaire

    L’Espagne est le premier donateur d’aide pour les camps de Tindouf. Cette aide a augmenté depuis l’arrivée des socialistes en 2004 pour atteindre en 2007 un montant de 23,5 millions d’euros dont 6.5 millions d’euros sont apportés par l’AECID (agence espagnole d’aide au développement internationale) et le reste est fournis par les communautés autonomes et les entités locales.

    SEBTA ET MELILIA

    La question de Sebta et Melilia figure parmi les différends latents qui risquent à tout moment de compromettre les efforts des deux pays en vue d’instaurer une relation apaisée et durable. Aussi, la sensibilité de cette question quant à la marocanité de ces enclaves a-t-elle toujours été abordée avec subtilité.
    Il est à rappeler qu’au titre des années 2006 et 2007 les visites respectives du Chef du Gouvernement espagnol et des Rois d’Espagne à Sebta et Melilia, avaient suscité une nouvelle tension entre les deux pays.

    En décembre 2011, le groupe parlementaire « coalicion Caballas » de Sebta avait présenté uen proposition à l’Assemblée plenière au sujet de l’intégration de la ville de Sebta dans l’union dounière, avec un régime similaire aux régions ultrapériphériques. Le groupe évoque l’exemple des Canaries qui font partie de l’Union Douanière depuis 1986.

    En janvier 2012, M. Abdelmalek El Berkani (PP) a été nommé délégué du gouvernement espagnol à Mélilia.

    RELATIONS ECONOMIQUES ET FINANCIERES

    1- COOPERATION FINANCIERE

    A l’occasion de la 9èmeRéunion de Haut Niveau, en décembre 2008, un nouvel Accord financier pour la période 2009-2011 portant sur un montant de 520 millions d´euros, a été signé entre les deux Parties. Celui-ci se présente comme suit :

    Crédits concessionnels pour un montant de 400 millions d’euros pour financer des projets publics réalisés par des entreprises espagnoles au Maroc, étant prioritaires les secteurs de l´énergie, l’environnement et les infrastructures, en particulier dans les domaines des télécommunications et des transports.

    Crédits concessionnels non liés pour un montant de 100 millions d’euros pour financer des projets publics.
    Crédit non remboursable d’un montant de 20 millions d’euros, destiné au financement des études de faisabilité et d’assistance dans les secteurs de l´électricité, l´énergie, l’environnement, les infrastructures, les transports, les télécommunications et les services publics.

    RELATIONS COMMERCIALES

    En 2010, les importations marocaines d’Espagne ont atteint en moyenne 31,4 MMDH et les exportations vers ce pays se sont établies à 25 MM DH, soit un taux moyen de couverture de l’ordre de 79,7%.

    Le montant des importations au titre du premier semestre 2011 s’élève à 19,48 MMDH et les exportations à un montant de 15,83 MMDH ce qui fait de l’Espagne le 2ème fournisseur et le 2ème client du Maroc.

    3- INVESTISSEMENTS ESPAGNOLS AU MAROC (EN MILLIONS DE DH)

    Les investissements espagnols ont augmenté de 76% en 2010. C’est le secteur de l’automobile qui a suscité le plus l’intérêt des investisseurs espagnols, suivi de l’aéronautique, l’électronique, le Nearshoring, l’industrie du textile et de l’agroalimentaire, précise la même source. Ces secteurs ont permis la création de 15.000 postes d’emploi en 2010. Inaugurée officiellement en septembre 2010, la représentation de l’AMDI à Madrid s’est fixée comme objectifs de renforcer l’image économique du Maroc en Espagne et de promouvoir les investissements espagnols dans le Royaume. En 2011, une Chambre de commerce, d’industrie et de services du Maroc en Espagne (CCISME) a été inaugurée à Madrid.

    TRANSFERTS DES MRE

    En 2010, les Marocains résidant en Espagne ont transféré quelques 295 millions d’euros, soit plus de 3,3 milliards de dirhams marocains. Les transferts réalisés par la communauté marocaine d’Espagne en 2010, sont en baisse. Les chiffres affichent, en effet, une régression de 1,67%, soit 4,8 millions d’euros en moins transférés en 2010, en comparaison avec l’année précédente.

    Tourisme

    Entre janvier et juin 2011, le nombre de touristes espagnols arrivés au Maroc est de 845.844 touristes
    DETTE A L’EGARD DE L’ESPAGNE
    L’encours de la dette marocaine à l’égard de l’Espagne s’est établi à fin décembre 2008 à 4,64 MM DH. Les deux gouvernements ont conclu cinq Accords de conversion de la dette en investissements privés, successivement, en 1996, 1997, 2000, 2003 et 2006 portant sur un montant total de 155 M€ et un Accord de conversion de la dette en investissements publics, en 2003, portant sur montant de 50 M€.

    IV- GRANDS PROJETS D’INFRASTRUCTURE

    1- PROJET DE LIAISON FIXE A TRAVERS LE DETROIT DE GIBRALTAR

    Le projet de la liaison fixe à travers le détroit de Gibraltar représente le symbole de la collaboration entre les deux pays autour d’un projet ambitieux qui reliera les deux continents par un tunnel ferroviaire. La sociéténationale des études du détroit «SNED» au Maroc et la société nationale de la communication fixe« SECEG » en Espagne, ont réalisé plusieurs campagnes géologiques et topographiques, des forages profonds et des galeries d’expérimentation d’une grande importance pour le projet.

    Un Comité mixte a été mis en place pour assurer le suivi du projet. La 42èmeréunion de ce comité mixte s’est tenue le 29 octobre 2009, à Tanger.

    2- CENTRALE THERMIQUE DE TAHADDART

    C’est un projet opérationnel depuis 2005, développé en partenariat entre l’ONE (48%), ENDESA qui est une compagnie espagnole (32%) et Siemens (20%). Cette centrale fournira 17% de la demande nationale en électricité. Le montant de l’investissement est de 285 millions d’euros.

    3- L’INTERCONNEXION ELECTRIQUE

    Les deux pays ont posé le premier câble sous-marin, en 1997, rapprochant ainsi davantage les deux rives de la Méditerranée.

    Un deuxième câble a été inauguréà Tarifa, le 05/03/2007. Ce nouveau câble permet de doubler la capacité d’échange (75 MW) entre les deux pays et d’améliorer la sécurité et la fiabilité des deux systèmes.

    Les échanges électriques entre le Maroc et l’Espagne ont connu ces dernières années un développement remarquable qui justifie aujourd’hui le renforcement de l’interconnexion par la réalisation d’une troisième ligne tel que constaté par les deux parties lors de la 9èmeRHN (décembre 2008).

    V- COOPERATION EN MATIERE D’IMMIGRATION

    La communauté marocaine en Espagne s’élève à plus de 800.000 personnes. Cette communauté est confrontée à plusieurs problèmes, notamment d’intégration. Sa situation s’est détériorée dans le contexte de la crise économique qui a durement frappé l’Espagne.
    L’Espagne peine à élaborer une stratégie réelle de l’immigration. En effet, depuis la loi de 2000, quatre textes ont été adoptés par le Gouvernement dont le dernier de la série endurcit davantage les conditions de séjour des étrangers.

    Dans ce contexte, certaines mesures ont été prises, notamment parla municipalité de Vic (Catalogne) de ne plus autoriser la délivrance de certificats de résidence aux étrangers en situation irrégulière.

    La communauté marocaine en Espagne a été fortement touchée par la crise économique et financière par laquelle passe l’Espagne, celle qui travaille dans les secteurs du bâtiment, de l’industrie, de l’agriculture et des services.

    En 2009, le taux de chômage des marocains en Espagne s’élevait à 47%, soit 209.351 chômeurs, résidant principalement en Catalogne, en Andalousie et à Madrid.
    En 2010, la situation n’en finit pas de s’aggraver et enregistre au 1ersemestre un taux de chômage de marocains qui s’élève à 42,4%.

    Les marocains sans emploi représentent le taux de chômage le plus élevé des immigrés. 120.000 d’entre eux sont au chômage depuis plus d’un an et 140.000 ne perçoivent plus d’allocations chômage.

    VI- COOPERATION AU DEVELOPPEMENT

    Cette coopération est régie par l’Accord de coopération scientifique et technique signé le 08/11/1979. Une commission mixte, prévue par cet accord, se réunit périodiquement pour faire le bilan des actions de coopération et arrêter un nouveau programme de coopération. Cette commission mixte a tenu six sessions, dont la dernière a eu lieu à Madrid, en 2006.

    Le Maroc figure en tête de liste des pays bénéficiaires de la coopération espagnole au développement tel qu’il ressort des Plans directeurs espagnols de 2001-2004 et de 2005-2008.

    Les zones Nord et Nord-Est du Royaume sont les principaux bénéficiaires de cette aide puisqu’elles bénéficient de plus des ¾ des investissements réalisés au Maroc dans le cadre de cette coopération. Les secteurs prioritaires étant principalement la lutte contre la pauvreté, la promotion de la femme et la protection de l’environnement.

    Outre les fonds alloués par l’Agence Espagnole de la Coopération Internationale au Développement (AECID), certaines communautés autonomes apportent également une contribution dans ce domaine.

    En effet, de 2000 à 2007 le montant de l’Aide Officielle au Développement a atteint les 400 millions d’euros. Ces ressources ont doublé entre 2005 et 2007 passant de 43,24 à 81,43 millions d’euros. Durant cette même période, ce soutien a avoisiné les 200 millions d’euros. Le total des projets en exécution s’élève à 137.

    VII. COOPERATION CULTURELLE

    Cette coopération, régie par l’Accord culturel du 14 octobre 1980, porte essentiellement sur l’enseignement, les affaires culturelles, la communication, le tourisme et la jeunesse et sports. Un Programme d’Application est adopté dans le cadre d’une Commission Mixte culturelle qui se réunit alternativement au Maroc et en Espagne.

    #Maroc #Espagne #Ceuta #Melilla #Sahara_Occidental #Migration

  • Maroc-UE : Compte rendu de la réunion relative au Dialogue sur la Migration, la Mobilité et la Sécurité

    Tags : Maroc, Union Européenne, Migration, mobilité, sécurité,

    J’ai l’honneur de porter à votre connaissance que, dans le cadre du suivi du dialogue entre le Maroc et l’Union européenne sur le Partenariat « Migration, Mobilité et Sécurité » initié au mois d’octobre 2021, cette Direction a organisé, au siège de ce Département, une réunion avec les services de la Commission européenne et ce dans l’objectif de s’enquérir de la réaction de chacune des parties au sujet des propositions formulées dans leurs non papiers respectifs et de convenir des étapes futures pour la mise en place de ce partenariat.

    Ont pris part à cette réunion, du côté européen, des représentants de : la Direction Générale Affaires Intérieures de la Commission Européenne, la Présidence danoise de l’UE, le Secrétariat Général du Conseil de l’UE et la Délégation de l’UE à Rabat. Pour sa part, la délégation marocaine était composée de représentants de Départements et Organismes concernés par ce partenariat (MAEC/DACS et DAJT, Intérieur, Justice et Libertés, Emploi et Formation professionnelle, Développement social, de la Communauté Marocaine Résidant à l’Etranger, Conseil de la Communauté Marocaine à l’Etranger et Délégation Interministérielle des Droits de l’homme).

    Lors de cette rencontre, cette Direction a rappelé la position du Maroc quant à cette proposition européenne en l’appréhendant comme une réponse globale, équilibrée et novatrice qui contribuera à répondre d’une manière effective à ses attentes, notamment dans les domaines de la migration légale, la migration irrégulière, le développement et l’asile. Elle a également mis en relief la spécificité du Maroc ainsi que ses acquis en matière de coopération avec l’UE.

    Cette Direction a, par ailleurs, remercié la Commission européenne pour l’élaboration de son Non papier qui présente des éléments intéressants de coopération en la matière.

    La délégation européenne a, pour sa part, exprimé sa pleine satisfaction de poursuivre ce dialogue avec le Maroc et a mis l’accent sur l’approche globale prônée par l’UE dans le cadre de ce partenariat en annonçant l’adoption prochaine par le Conseil de l’UE d’une approche globale révisée dans le domaine migratoire. Elle a, dans ce cadre, qualifié le document marocain de positif, équilibré et qui a permis à l’UE de voir plus claire aux attentes du Maroc de ce dialogue. Elle a également souligné que l’UE est conscient de la spécificité du Maroc dans la région du Sud de la méditerranée.

    Par ailleurs, les deux délégations ont passé en revue le document marocain qui, selon la délégation européenne, répond pertinemment aux quatre éléments de l’approche globale de ce partenariat avec l’UE, à savoir : la migration légale, la migration irrégulière, le développement et l’asile. Il convient de souligner l’échange fructueux et constructif qui a eu lieu entre les deux parties sur l’ensemble des thématiques abordées lors de cette rencontre à savoir :la migration légale, la promotion de l’interculturalité et de l’intégration, la question de droits sociaux des résidents marocains à l’étranger, la reconnaissance des diplômes et qualifications, la question de la femme et de la famille, la migration irrégulière, coopération avec l’Agence FRONTEX, les réfugiés, la traite des êtres humains la réadmission et les visas.

    Les points saillants qui ont marqué ce débat et sur lesquels les deux parties se sont étalés sont les suivants :

    Facilitation/exonération des visas : à ce propos, cette Direction a rappelé l’importance d’une facilitation voir d’une exonération des visas pour le développement et le renforcement des relations entre le Maroc et l’UE dans tous les domaines. Elle a indiqué que l’UE est appelé à conclure un accord avec le Maroc dans ce domaine qui reflète la qualité des relations entre les deux parties.

    La partie européenne a expliqué que la conclusion d’un accord entre le Maroc et l’UE sur la facilitation des visas pour certaines catégories de personnes se fera en concomitance avec la conclusion d’un accord sur la réadmission. Il convient de souligner qu’il s’agit d’une évolution importante dans la position de l’UE, qui, jusqu’ici, a conditionné l’ouverture de négociations sur cette question par la conclusion d’un accord sur la réadmission.

    Réadmission : A ce sujet, cette Direction a mis l’accent sur l’importance d’adopter une approche régionale en invitant tous les pays concernés à conclure des accords de réadmission. En rebondissant sur cette question, l’UE a affirmé son soutien au Maroc dans ce sens et a annoncé que cette question sera abordée lors de la réunion ministérielle qui se tiendra prochainement à l’issue de laquelle, un accord global des Etats membres sur l’article 13 de l’accord de Cotonou 2015 pourrait être conclu.

    Une meilleure communication sur la migration : les deux parties s’accordent sur l’intérêt de renforcer la sensibilisation au Maroc et en Europe pour mettre en exergue les dangers de la migration illégale d’une part, et donner une image positive de la migration légale comme facteur de développement et de compréhension mutuelle d’autre part.

    S’agissant des étapes futures de ce dialogue, l’UE a proposé de procéder selon le calendrier suivant :
    1. La partie européenne élaborera un document sur la base des deux non papier, marocain et européen, déjà établis qui sera soumis à la partie marocaine vers la fin du mois de juin prochain.

    2. Tenir une réunion entre les deux parties au mois de septembre pour entamer des discussions sur la déclaration de ce partenariat qui prendra la forme d’une déclaration politique et d’un Plan d’action.
    3. Procéder à la signature, vers la fin de l’année 2012, de la déclaration de ce partenariat sur la Migration, la Mobilité et la Sécurité. Selon la délégation européenne, cette déclaration pourrait être signée lors d’une cérémonie organisée en marge d’un Conseil des Ministres des Affaires Intérieurs et à laquelle participeront les Ministres marocains concernés, les Ministres des Etats membres concernés ainsi que les membres de la Commission européenne.

    Le Directeur de l’Union Européenne et des Processus Méditerranéens

    #Maroc #Union_Européenne #UE #Migration #Mobilité #Sécurité

  • Voyages: 300 euros par avion, 3000 par bateau de fortune

    Voyages: 300 euros par avion, 3000 par bateau de fortune

    Maroc, Espagne, Migration, Union Européenne,

    L’Organisation internationale pour les migrations organise une conférence à Casa Africa pour repenser les récits sur la circulation des personnes

    Seulement 3,6 % de la population mondiale est en déplacement . C’est l’une des données avec lesquelles la semaine a commencé à Casa África, dans l’espace de l’ Organisation internationale pour les migrations , Migrando Miradas , à laquelle ont participé des étudiants en journalisme du Sénégal, de Guinée, du Maroc et de Gran Canaria, ainsi que de jeunes journalistes Espagnols . Les différents intervenants qui ont participé à cette réunion, convoquée sous la règle de Chatham House , ont clairement indiqué que les pourcentages et les chiffres sont nécessaires autant que dangereux : nous nous retrouvons avec une réalité qui, à de nombreuses reprises, est réduite à de simples données qui ne suscite plus les passions ni l’indignation.

    Pour autant, compte tenu de la vision de débordement et d’avalanche que proposent les pouvoirs publics à l’égard des déplacements de personnes —et souvent par les médias eux-mêmes—, la nécessité de rappeler que sur près de huit milliards d’habitants dans le monde, seuls 281 millions sont des personnes en déplacement ; rappelez-vous que la plupart de ces personnes qui se trouvent aux îles Canaries ( 287 826 en 2021 , selon l’ Institut national des statistiques ) sont italiennes, britanniques, vénézuéliennes, colombiennes ; rappelons que ceux qui ne viennent pas en avion (13 122 personnes en 2022), ne le font pas parce qu’ils ne peuvent pas payer un billet — embarquer sur un petit bateau coûte beaucoup plus cher — mais parce qu’ils n’ont pas d’autre choix.

    Quand on veut on peut

    L’Espagne est le cinquième pays qui a accueilli le plus de réfugiés ukrainiens depuis le début de la guerre le 24 février. Les îles Canaries en ont accueilli 3 500 . Aucun média, aucun homme politique n’a parlé d’une « avalanche massive d’Ukrainiens ».

    Contrairement à ce qui se passe avec les personnes qui viennent d’autres pays non européens où il y a aussi des guerres et des conflits, les Ukrainiens sont placés dans des centres d’accueil, de soins et d’orientation ( CREADE ) où, parmi les meubles Ikea et les ludothèques pour les plus petits, ils reçoivent tous l’attention nécessaire. Une source de fierté et aussi de honte : la situation montre que quand on veut, il n’y a pas d’obstacles bureaucratiques ni les autorités pour accueillir les personnes qui en ont besoin. La situation montre qu’il y a des êtres humains — généralement ceux qui viennent des pays africains — qui sont discriminés de manière flagrante en raison de leur lieu d’origine, de leur couleur de peau ou de leurs croyances.

    Ces réflexions et d’autres ont été échangées tout au long de la semaine entre des professionnels du journalisme des îles, tels que Nicolás Castellano, José Naranjo, José María Rodríguez, Ángel Medina, Nayra Santana ou Txema Santana , entre autres ; des professionnels de la communication tels que Dounia Mseffer (Maroc), Salif Sakhanokho (Sénégal) ou Lucas Chandellier (Guinée) de différents pays africains ; et des spécialistes dans le domaine de la migration tels que María Jesús Vega ( UNHCR ), Juan Carlos Lorenzo ( CEAR Canarias ) ou María Greco ( Association socioculturelle entre les mers ).

    Des journalistes, des professionnels et des étudiants des deux rives qui ont remis en question – et questionnent – les récits actuels que les médias utilisent pour parler de personnes qui se déplacent d’un endroit à un autre à la recherche d’une vie meilleure ou de retrouver leur famille.

    Un imaginaire qu’il faut changer
    Migrant. Migrant. Migrant. Le mot résonne dans la tête et donne naissance à tout un imaginaire qui s’accompagne généralement de pauvreté, de tristesse et de drame. Quand on parle de migrants, on ne pense pas à l’Italien qui vous sert le cornet de glace sur la promenade de Las Canteras, aux retraités anglais ou allemands qui étirent leur corps rouge sur le sable de la plage, aux nomades numériques qui viennent aux Îles pour télétravailler, car tout est moins cher ici, alors qu’ils sont répertoriés dans leur pays béni d’origine et occupent des résidences centrales — ils ont généralement plus de pouvoir d’achat — ce qui fait que les populations locales sont reléguées à la périphérie. Le terme de migrant a été utilisé d’innombrables fois dans ces conférences au cours desquelles la conclusion a été qu’en raison de l’utilisation éculée du mot, il est préférable de parler de « personnes en mouvement » .

    L’histoire est inversée mais c’est toujours la même
    Les participants à ces conférences ont également évoqué la méthode utilisée pour raconter ces arrivées, le même modèle pour compter —dans les deux sens du terme— : nombre de personnes, combien de femmes et d’hommes, combien d’enfants et de quelle nationalité. Un récit de chiffres qui annule et dépersonnalise un contexte vital, un voyage, des espoirs qui se résument à vouloir donner une vie meilleure à la famille laissée pour compte, avec la présence en creux de leur proche qui, telle une ombre , en pleine nuit, il est monté sur un petit bateau dans une mer immense et ils ne savent pas s’ils le reverront.

    En 1949, « 160 immigrés illégaux des îles Canaries arrivent au Venezuela » . C’est l’une des nouvelles qui a été présentée aux étudiants présents aux sessions de l’OIM. En 1994, le premier petit bateau est arrivé aux îles Canaries , des Sahraouis guidés par la lumière du phare d’Entallada jusqu’à Fuerteventura, qui ont mis 24 heures pour atteindre terre et qui ont été reçus à bras ouverts. De cette fête initiale, il est passé, comme l’explique Migrando Miradas , au rejet d’ Arguineguín en 2020 et aux manifestations xénophobes qui ont pour la première fois fait leur apparition dans les rues de l’île, un contexte que beaucoup ont rappelé tout au long de la semaine .

    Ce terreau de réalités déformées est ce qui a conduit à une triple augmentation des crimes de haine en Espagne cette année , la haine de ceux qui sont différents, conçus comme un ennemi commun, comme si les étrangers qui arrivent dans notre pays étaient la cause de tous nos problèmes. Et on oublie que la même situation a été vécue ici : des parents qui sont allés dans un pays qui semblait lointain, avec une nouvelle langue, des aliments différents et des paysages différents auxquels le regard et les émotions ont dû s’habituer. Et l’on oublie qu’un jour, le sens des flux migratoires – autre terme dépersonnalisant – pourra à nouveau s’inverser.

    Le sens de la circulation des personnes change : avant c’étaient les Canariens, les Espagnols, qui allaient en Amérique latine ou dans d’autres pays européens pour gagner de l’argent pour l’envoyer aux familles qu’ils laissaient derrière eux. Ces grands-parents et pères qui sont allés en Allemagne pour travailler comme livreurs et ont laissé leurs femmes avec des nouveau-nés à la maison. Maintenant, la situation est inversée. Mais ce qui ne semble pas changer, c’est le discours : on parle de « lutte », de bateaux « interceptés », de gens qui « agressent » une clôture, d’êtres humains comme quelque chose à combattre, comme quelque chose d’illégal.

    Pourquoi les gens viennent-ils ? Pourquoi quelqu’un monte-t-il dans un canoë, avec un bébé, avec un petit enfant, avec un petit sac à dos rempli de papiers mouillés, et traverse-t-il l’océan en sachant qu’il pourrait mourir ? Pourquoi quelqu’un qui récolte 2 000, 3 000, 5 000 euros ne peut-il pas se rendre en Espagne, en Angleterre ou en France en avion ? Ces questions et d’autres ont été tentées de répondre au cours de ces journées à Casa Africa avec l’OIM.

    La frontière la plus dure : la bureaucratie
    L’une des conclusions qui a été tirée est qu’il existe des mécanismes parfaitement conçus pour empêcher ces voyages , tels que des murs et des clôtures, tels que des barrières bureaucratiques qui sont cuites dans les ambassades, dans les consulats qui demandent une solvabilité économique exorbitante, une énorme quantité de paperasse et un montant très élevé pour donner un visa à quelqu’un du sud global, à quelqu’un marocain, sénégalais, guinéen, soudanais, nigérien, nigérien ou malien, pour pouvoir aller au nord de la planète, dans la bulle de verre qui c’est l’Occident.

    Des gens qui tombent amoureux, qui ont des parents à l’étranger, qui ressentent de l’incertitude, de la peur, de l’inquiétude . Des gens qui veulent voir et aider les gens qu’ils aiment mais qui ne peuvent pas parce que le monde leur dit : non, vous ne pouvez pas venir ici. Comme si la Terre était une cage dont les portes s’ouvrent pour quelques chanceux. Le jardin qu’est l’Europe, comme l’appelait Josep Borrell il y a quelques jours, se protégeant de la jungle extérieure. Et pendant ce temps, les frontières militarisées, les compagnies d’armement, les caméras de sécurité, les fabricants d’accordéon , toutes sortes d’ »éléments de sécurité passifs », gagnant des millions et utilisant des frontières comme celles de Ceuta et Melilla comme laboratoires d’essaisde leurs produits qu’ils importeront plus tard vers le reste des frontières occidentales.

    A la recherche de réponses et de recettes, les étudiants, journalistes et professionnels qui depuis trois jours échangent réflexions et opinions à Casa Africa avec l’OIM, sont arrivés à la conclusion finale que l’une des clés est de créer des réseaux, de faire un travail collaboratif dans ce les journalistes et les professionnels du domaine de la migration du monde entier peuvent rendre visible l’invisible et changer un discours déshumanisant et criminalisant qui, de plus en plus, divise et détruit la société canarienne, la société espagnole et, en bref, la société mondiale.

    La provincia, 28/10/2022

    #Maroc #Migration #Espagne #UE

  • Frontex et le Maroc renforcent leur coopération

    Frontex et le Maroc renforcent leur coopération

    Maroc, Frontex, Migration, Union Europea,

    2022-10-28
    Le 27 octobre, la directrice exécutive par intérim de Frontex, Aija Kalnaja, a rencontré le directeur général du ministère de l’intérieur du Maroc, Wali Khalid Zerouali, pour discuter de la coopération dans le domaine de la gestion des frontières. Cette réunion était la troisième d’une série de discussions annuelles entre la haute direction de Frontex et le ministère marocain de l’intérieur dans le cadre du comité mixte Frontex-Maroc.

    « Frontex reconnaît les immenses efforts déployés par les autorités marocaines pour relever les défis du trafic de migrants, de la traite des êtres humains et d’autres types de criminalité transfrontalière. Ces actions contribuent sans aucun doute à la sécurité de l’Union européenne. Nous nous engageons à renforcer davantage notre partenariat avec le Maroc en tant que partenaire fiable et crédible, afin de pouvoir relever ces défis ensemble », a déclaré la directrice exécutive par intérim de Frontex, Aija Kalnaja.

    Dans le prolongement de la réunion, Frontex et ses partenaires marocains travailleront ensemble à la mise en œuvre d’une feuille de route commune, comprenant des activités dans le domaine de la coopération en matière de garde-manteau, d’analyse des risques et de lutte contre la traite des êtres humains.

    https://frontex.europa.eu/media-centre/news/news-release/frontex-and-morocco-to-strengthen-cooperation-upnSgq

  • Maroc : Délégation parlementaire britannique lunch meeting

    Maroc : Délégation parlementaire britannique lunch meeting

    Tags : Maroc, Royaume Uni, analphabétisme, investissement, migration,

    Une délégation parlementaire britannique vient de quitter le Maroc. Sa visite était principalement axée sur l’état de l’analphabétisme et la politique migratoire du Royaume.

    Invités présents :

    SEM. l’Ambassadeur du Royaume-Uni au Maroc

    Lord Kilclooney (Crossbencher) – Chambre des Lords

    Lord Harrison de Chester (Parti Travailliste) – Chambre des Lords

    M. David Davies (Parti Conservateur) – Chambre des Communes

    Matthew Offord (Parti Conservateur) – Chambre des Communes

    Mme Tammy Sandhu – Political Team à l’Ambassade du Royaume-Uni

    M. Réda Oudghiri Idrissi – First Secretary à l’Ambassade du Maroc au Royaume-Uni + un collaborateur.

    Mme Mounia Boucetta – Secrétaire Général au MCINET

    Mme Houda Marrakchi – Directeur des Etudes et de la Coordination Sectorielle au MAEC

    M. Ali El Yaacoubi – AMDI

    Mlle Jihane Markouch – AMDI

    Mlle Lamia Khamlichi – AMDI (gestion de la logistique)

    Questions abordées :

    -Taux d’analphabétisme au Maroc

    – Lien entre l’analphabétisme et la pauvreté

    Le Maroc a une population jeune : + 65% de la population a moins de 35 ans. Les parlementaires ont insisté sur l’intérêt de ce point.

    Taux de l’IS au Maroc

    → Comparatif entre les taux IS marocain et taux IS français

    La place de la femme marocaine dans la fonction publique et dans le secteur privé et leur représentativité au sein du Parlement.

    Les accords de libre-échange conclus par le Maroc

    → Lord Kilclooney et Lord Harrison ont soulevé la question des répercussions de l’accord liant les Etats-Unis au Maroc sur les échanges entre les deux pays. Ceux-ci n’auraient pas été favorisés par la conclusion de cet accord.

    La nature de l’émigration marocaine.

    → Il s’agirait plus aujourd’hui d’une émigration intellectuelle et non plus ouvrière. Mme Marrakchi a néanmoins précisé que l’on ne pouvait pas pour autant parler de « fuite des cerveaux » au vu du taux marginal de cette émigration. Elle a aussi ajouté que l’on assistait de plus en plus au retour de ces émigrés, du fait de la crise économique mondiale.

    Les mesures incitatives à l’investissement au Maroc.

    → SEM. l’Ambassadeur du Royaume-Uni a relevé l’intérêt des entreprises britanniques pour le secteur des Energies Renouvelables.

    Les parlementaires, la représentante de l’Ambassade du Royaume-Uni au Maroc et les représentants de l’Ambassade du Maroc à Londres ont demandé à ce que leur soit communiquée la présentation faite par M. Ali El Yaacoubi qu’ils ont félicité pour la pertinence de ses informations.

    #Maroc #Royaume_Uni #Migration #Investissement #Analphabétisme #Femmes

  • Expulsions: Le changement de ton de Gérald Darmanin

    Algérie, France, Migration, expulsions, Maghreb, Maroc, Tunisie, clandestins, Gérald Darmanin,

    Sujet de discorde entre Paris et Alger depuis près d’un an, la question des règles d’expulsions des clandestins algériens a de nouveau été abordée par le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, mais de manière plus conciliante.

    Par Nadir Kadi

    Le responsable, s’exprimant sur la chaîne de télévision française BFM, a fait savoir que l’annonce des autorités françaises, en septembre 2021, de réduire les visas aux pays du Maghreb n’avait pas réussi à convaincre ces derniers d’accélérer la délivrance de laissez-passer consulaire aux clandestins. Mais aujourd’hui, dans un contexte de réchauffement des relations algéro-françaises, le même responsable, dans une déclaration qui s’apparente à un changement de politique, laisse entendre que la question était traitée avec plus de diplomatie entre les différentes parties.

    En effet, questionné sur ses résultats dans le traitement des expulsions des étrangers ayant commis des actes de délinquance, et notamment des personnes vraisemblablement issues d’un pays du Maghreb, le ministre G. Darmanin, expliquant la situation de manière générale, sans parler d’un pays en particulier, précise que la question est complexe : « Les autorités des pays étrangers veulent savoir si la personne que l’on veut expulser est bien de sa nationalité (…) Nous avons donc des discussions, parfois cela se passe bien, parfois cela se passe mal. ». Le responsable, ajoutant plus loin : « Nous progressons avec la Tunisie, l’Algérie et le Maroc (…)

    Nous avons 25% d’expulsions supplémentaires réussies au premier semestre, dont 50% en ce qui concerne ces trois pays. » Des pourcentages qui restent, cependant, vagues, difficilement quantifiables, d’autant que les chiffres des expulsions sont toujours contestés entre les différents Etats.

    A rappeler, en ce sens, que le nombre de demandes de laissez-passer consulaire à l’Algérie par la France avait été démenti par la partie algérienne en octobre 2021. Le président Abdelmadjid Tebboune expliquant, lors d’un entretien, que le chiffre, de plus de 7 000 personnes, avancés par la partie française était largement exagéré : «Depuis 2020, nous avons reçu 3 listes avec 94 cas d’Algériens faisant l’objet d’une mesure d’expulsion, dont 21 ont été acceptés, 16 ont été rejetés, car ils sont liés avec des organisations terroristes. »

    Quant à l’efficacité de la politique de réduction de visa attribuée aux ressortissants des pays du Maghreb, le ministre Gérald Darmanin déclare : « C’est ce que nous avions en partie fait, cela ne marche pas toujours (…) Je pense qu’il faut surtout un rapport d’amitié avec ses pays. Comme le fait la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, je vais reprendre les discussions avec eux. » Cependant, la « baisse » de 50% du nombre de visas accordés aux Algériens, que les autorités françaises avaient annoncé en septembre dernier, n’apparaît pas clairement dans les dernières statistiques publiées, le 20 juin dernier, sur le site du ministère français de l’Intérieur.

    En effet, le rapport couvrant l’ensemble de l’année 2021, soit neuf mois de délivrance « habituelle », et trois mois de délivrance réduite de moitié, avait fait état de 63 649 visas accordés à des Algériens en 2021. Un chiffre qui place encore la nationalité algérienne, en 2021, au second rang des « quinze nationalités auxquelles est délivré le plus grand nombre de visa ».

    Question de la gestion de l’immigration, qui apparaît de plus en plus sensible pour le gouvernement français, d’autant qu’il fait face à une opposition renforcée qui met en avant le lien entre l’immigration et la criminalité. Le ministre G. Darmanin a en ce sens exprimé la volonté de son gouvernement de mettre en œuvre « au plus vite » l’ensemble des arrêtés d’expulsion, ou reconduite à la frontière, « 9 850 personnes ont été expulsées au premier semestre sur les 20 000, cela fait à peu près 30% ».

    Un virage vers une politique migratoire plus ferme, mais qui ne concerne vraisemblablement pas l’ensemble des personnes en situation irrégulière, ni même celles entrées illégalement sur le territoire français, le responsable s’exprimant uniquement au sujet des « étrangers délinquants ».

    Reporters, 31/07/2022

    #Algérie #France #Migration #Expulsions #Maghreb

  • Logiciels espions : Le vrai visage de l’Union Européenne

    Union Européenne, UE, Maroc, Migration, espionnage, Pegasus, Disclose, Der Spîegel,

    Le scandale concernant la surveillance par le Maroc de militants, figures politiques et journalistes de nombreux pays via le logiciel Pegasus n’a pas encore connu son épilogue, qu’un autre scandale de même acabit vient d’éclater et d’être révélé au grand jour par le site d’investigation français «Disclose » et le journal allemand « Der Spiegel ».

    Selon ces deux médias, l’Union européenne a fourni au royaume marocain deux puissants logiciels espions capables de déverrouiller tous types de Smartphones et d’y extraire toutes les informations qui y sont stockées. Si officiellement la livraison au Maroc de ces deux systèmes de surveillance numérique financés sur le budget du « programme de gestion des frontières pour la région Maghreb » de l’UE, a pour finalité de lutter contre l’immigration irrégulière et le trafic d’êtres humains aux portes de l’Union européenne, on sait qu’il n’existe aucune garantie que ce matériel soit exclusivement utilisé dans la vocation à laquelle il est destinée officiellement.

    Le précédent du système Pegasus qui a été employé massivement par les services de sécurité marocains afin d’espionner des journalistes, des défenseurs des droits humains au Maroc et des responsables politiques algériens, français, espagnols et autres, comme l’a révélé en 2021 le consortium de journalistes Forbidden Stories, est suffisant pour comprendre le véritable usage que fait le Maroc de ces technologies de surveillance.

    Le Maroc, comme le démontre si bien la tragédie de Méllila, n’a cure du contrôle des migrants et du trafic d’êtres humains. Son unique souci est d’espionner les journalistes, les avocats, les chefs d’entreprises, les militants des droits humains marocains et des responsables politiques et militaires de nombreux pays.

    Si on ne peut pas s’étonner qu’Israël ait livré au Maroc le logiciel Pégasus, du fait de la nature du régime sioniste qui ignore royalement le droit international et qui viole quotidiennement les droits humains, que dire du vieux continent pourtant tatillon sur la question des droits de l’homme et du respect de la vie privée.

    Ce nouveau scandale qu’on va tenter de noyer avec des justifications liées à l’immigration clandestine, épingle, et en grand format, l’Union européenne et montre qu’elle a une vision alambiquée sur le respect des droits humains.

    L’Union européenne perd de plus en plus son Nord en s’engageant dans des entreprises en totale contradiction avec ses principes. Aider un État quel qu’il soit à espionner sa population et des responsables politiques d’autres pays est une insulte aux principes qui ont fondé l’Europe et une violation flagrante au droit international. Mais, c’est connu, comme pour le cas Pegasus, ce scandale va rapidement être étouffé.

    L’Express, 30/07/2022

    #Maroc #Union_européenne #UE #Espionnage #Pegasus #Disclose #DerSpiegel

  • Systèmes de piratage fourni par l’UE pour contrôler l’immigration : Le Maroc détourne l’usage à des fins d’espionnage

    Maroc, Union Européenne, migration, espionnage, répression, Disclose, Der Spiegel,


    Le site d’investigation français Disclose, en partenariat avec l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, révèle que l’UE a livré au Maroc de puissants systèmes de surveillance numérique. Objectif de ce transfert de technologies : «lutter contre l’immigration irrégulière et le trafic d’êtres humains aux portes de l’UE». Pour savoir si ces outils de surveillance sont réellement, et exclusivement, utilisés à des fins de lutte contre l’immigration illégale, Disclose et Der Spiegel ont mené une enquête.

    «Aucun contrôle n’a jamais été effectué. Que ce soit de la part des fabricants ou des fonctionnaires européens. Dit autrement, le Maroc pourrait décider d’utiliser ces nouvelles acquisitions à des fins de répression interne sans que l’Union européenne n’en sache rien», selon l’enquête. Un risque d’autant plus sérieux, selon des chercheurs en sécurité numérique cités par Disclose, que les logiciels fournis par l’UE au Maroc, baptisés XRY et Detective, ne laissent pas de traces dans les appareils piratés.

    Le site rappelle, à ce propos, que le système Pegasus a été massivement employé par le Maroc dans le but d’espionner des journalistes, des militants des droits humains et des responsables politiques étrangers de premier plan, comme l’a révélé le consortium de journalistes Forbidden Stories, en 2021. Afin de garantir que le matériel ne sera pas détourné de son objet officiel, la Commission européenne affirme qu’ «un document d’engagement a été signé par les autorités marocaines – il ne nous a pas été transmis».

    D’après un porte-parole sollicité par Disclose, ledit document stipulerait que ces technologies ne serviront que pour lutter «contre le trafic d’êtres humains. Rien d’autre». En réalité, ce transfert de technologie devrait faire l’objet d’une attention particulièrement accrue. Pour cause : les systèmes fournis par l’UE sont classés dans la catégorie des biens à double usage (BDU), c’est-à-dire des biens qui peuvent être utilisés dans un contexte militaire et civil.

    Ce type d’exportation est même encadré par une position commune de l’UE, datée de 2008. Celle-ci stipule que le transfert des biens à double usage est interdit dès lors qu’il «existe un risque manifeste» que le matériel livré puisse être utilisé à des fins de «répression interne». «Un risque largement établi dans le cas marocain, comme l’a démontré l’affaire Pegasus», note la source.

    Au Parlement européen, ces exportations sont loin de faire l’unanimité. «Sous prétexte de sécuriser nos frontières, nous ne pouvons pas nous contenter des promesses d’un régime autoritaire, déplore ainsi l’eurodéputée Markéta Gregorova (groupe des Verts). C’est une négligence délibérée et moralement inacceptable de la part de l’Europe».

    #Maroc #Union_européenne #Migration #Pegasus