Étiquette : Minurso

  • Sahara Occidental : La Minurso prêchera dans le désert

    Sahara Occidental : La Minurso prêchera dans le désert – La France a pesé de tout son poids pour maintenir le statu quo profitable au Maroc.

    C’est avec une résolution sans grande conséquence que le Conseil de sécurité de l’ONU a finalement tranché, appelant les «parties au conflit» du Sahara occidental à reprendre les négociations, «sans pré-conditions et de bonne foi», et prolongeant la «mission» de la Minurso d’un an sans autre forme de procès. La demande insistante de nombreux pays et ONG, notamment américaines, à inclure la question des droits de l’homme dans le mandat de la Minurso pour 2022 a été purement et simplement «ignorée», faute d’un consensus dynamité, on s’en doute, par la position de la France qui, en temps que membre permanent de l’instance onusienne, aura pesé de tout son poids pour maintenir le statu quo profitable au Royaume marocain.

    Le texte rédigé par les Etats-Unis en tant que porte-plume du Conseil de sécurité sur la question du Sahara occidental a été approuvé après avoir été expurgé de tout ce qui pouvait conduire à la menace du veto, ce qui n’a pas empêché, il faut le noter, la Russie et la Tunisie de choisir l’abstention pour marquer leur insatisfaction à son égard. Ainsi, la résolution recommande une reprise des négociations, que devra conduire le nouvel émissaire de l’ONU, Staffan de Mistura, «en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable» dans la perspective d’une «auto-détermination du peuple du Sahara occidental».

    Cependant, en «réaffirmant la nécessité de respecter pleinement les accords militaires conclus avec la Minurso, liés au cessez-le-feu, et en «appelant les parties à s’abstenir de toute action qui pourrait saper» les efforts de l’ONU ou «déstabiliser davantage la situation au Sahara occidental», le document fait preuve d’une étrange abstraction de la réalité du terrain.

    Le Royaume marocain a fait voler en éclat l’accord de cessez-le-feu qu’il a lui-même conclu, pour sauver les meubles, en 1991 avec le Front Polisario. Il a déployé illégalement ses troupes dans la zone tampon d’El Guerguerat où elles ont agressé des militants sahraouis pacifiques, ce qui signifie clairement une rupture de l’accord conclu sous l’égide de la Minurso.

    C’est donc un cadeau empoisonné que le Conseil de sécurité vient de mettre entre les mains des nouveaux représentants onusiens, de Mistura et Ivanko qui vont clairement éprouver d’immenses difficultés pour mener à bien leur mission. Cela est surtout vrai pour la Minurso qui, faute de disposer d’un droit de regard sur les exactions marocaines contre le peuple sahraoui dans les territoires illégalement occupés, aura des «prérogatives» à peine platoniques puisqu’elle n’est jamais parvenue à progresser sur le principal objectif qui est l’organisation d’un référendum d’autodétermination attendu par le peuple sahraoui depuis de nombreuses décennies.

    En somme, la montagne a accouché d’une souris et le Front Polisario a raison d’exclure par avance tout nouveau cessez-le-feu, sachant que le Royaume marocain va persister dans sa politique du fait accompli et poursuivre le pillage des ressources du peuple sahraoui au profit des puissances qui le parrainent.

    Un échec lourd de conséquences- L’ONU impuissante au Sahara occidental

    La réaction du Front Polisario à l’adoption par le Conseil de sécurité de l’ONU d’une résolution prorogeant le mandat de la Minurso jusqu’à fin octobre 2022 était, à la fois, prévisible et légitime. Prévisible car les voix ont surgi de toute part pour dire qu’il est temps d’agir concrètement en dotant la mission onusienne des prérogatives de surveillance des droits de l’homme dans les territoires sahraouis, comme c’est, d’ailleurs, le cas pour toutes les autres missions de par le monde, et de lui permettre d’exercer réellement sa tâche, à savoir organiser le référendum d’autodétermination. Légitime, dès lors que le résultat est contraire à toute attente et s’avère une «grave erreur» dont les retombées sur la région ne peuvent être que néfastes, spoliant le peuple sahraoui de son droit inaliénable à l’autodétermination.

    A l’aune de ce constat, le Front Polisario est en droit de déclarer, haut et fort, qu’ «il n’y aura pas un nouveau cessez-le-feu tant que l’occupation marocaine poursuit, en toute impunité, ses tentatives d’imposer par la force son fait accompli colonial dans les territoires occupés de la République sahraouie et d’entraver l’organisation du référendum d’autodétermination du peuple du Sahara occidental». Le fait est que ce choix de «l’inaction» et du «silence» par le Conseil de sécurité représente une menace directe sur la stabilité de la région tout entière et ne laisse d’autre option au peuple sahraoui que celle de poursuivre «la lutte armée légitime pour défendre sa souveraineté et garantir l’exercice de son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance» comme le proclame le communiqué du Front Polisario.

    En appelant à la réactivation du plan de règlement conforme à la résolution 690 du Conseil de sécurité adoptée en 1991, le Front Polisario énonce clairement qu’il n’y aura pas d’autre processus politique que celui que l’ONU avait consacré en collaboration avec l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) et auquel les deux parties au conflit avaient pleinement souscrit.

    Objectivement, la résolution 2602 du Conseil de sécurité prétend proroger la mission de la Minurso en des termes à peine équivoques, compte tenu du contexte actuel dans lequel se trouve le territoire non autonome que le Royaume du Maroc s’obstine à vouloir annexer en toute illégalité et dont il exploite, cyniquement et avec une avidité extrême, les ressources malgré les décisions de la Cour de justice européenne. Depuis novembre 2020, date à laquelle les forces d’occupation marocaines ont agressé dans la zone-tampon d’El Guerguerat des manifestants sahraouis pacifiques, l’accord de cessez-le-feu tel qu’édicté par la résolution 690 a été bafoué.

    Dans de telles conditions, avec la reprise des combats, les observateurs militaires de la Minurso déployés au Sahara occidental auront une tâche très difficile, voire impossible, pour exercer leur mission qui a sans cesse rencontré, en outre, des obstacles et des entraves continuelles de la part de l’occupant marocain. De plus, le cessez-le-feu de 1991 est une conséquence directe du plan de règlement conjoint adopté par l’ONU et l’OUA dont le Royaume du Maroc s’est ensuite démarqué.

    Du fait même que la nouvelle résolution péche par manque de mesures pratiques, garantissant au nouvel Envoyé spécial et à la Minurso un exercice réel de leurs missions respectives, et compte tenu de l’absence sciemment observée d’une approche «équilibrée, transparente et neutre», la seule mesure responsable consiste pour le peuple sahraoui à poursuivre résolument son combat pour la dignité et la souveraineté.

    Chaabane BENSACI

    L’Expression

  • La presse US révèle la phobie de la monarchie marocaine

    SaharaOccidental, Maroc, MINURSO, ONU, Front Polisario,

    Les responsables marocains vont accentuer le rythme de la machine mensongère et propagandiste, en direction cette fois-ci de l’opinion marocaine, suite aux déclarations et les orientations données par le chef de la diplomatie de la monarchie marocaine près de l’ONU, vendredi soir, lors d’un festin, à New-York, rapportent des médias américains, dont Associated Press (AP) ou la chaîne « El-Hora).
    Après avoir échoué à maintenir leurs accords avec l’Union européenne, suite au rappel à l’ordre du droit européen par les décisions de justice de la Cour de l’UE, sommant les pays européens à annuler tout accord de coopération avec Rabat, incluant le Sahara occidental, le Makhzen, via le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita, a sommé les responsables marocains, les médias et autres cercles de réflexion au Maroc d’évoquer la mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental, par son abrégé MINURSO. 
    La presse américaine a rapporté, en effet, qu’après l’adoption par le Conseil de sécurité de la résolution sur le Sahara occidental, dans laquelle le mandat de la mission onusienne en question a été prorogé d’un an, comme elle le fait, depuis 1991, l’équipe diplomatique s’est regroupée dans « une soirée festin », pensant avoir gagné un trophée, alors que le conflit fait rage, ente l’Armée de libération sahraouie et l’armée marocaine.
    Lors de cette soirée, la presse américaine a rapporté que le chef de la diplomatie marocaine a donné des instructions pour employer dans leurs déclarations sur la mission de l’ONU au Sahara occidental, « l’abrégé Minurso », rendant ainsi cette pratique déjà en cours, officielle dans le discours de la monarchie, mais ce n’est nullement ainsi qu’elle arrive à vider cette mission de son mandat fondamental et caractéristique dont son abréviation même le révèle, MINURSO, le « R », en référence au référendum et « SO » Sahara occidental. 
    Alors que le monde découvre chaque jour non seulement les atrocités du système colonial marocain dans les territoires occupés du Sahara occidental, les déclarations de hauts responsables, de pays et d’institutions internationales révèlent le rôle déstabilisateur de la région nord-africaine, en refusant de se conformer à la Légalité internationale. 
    Parmi les voix les plus récentes, celle du diplomate américain, Chistopher Ross, déclarant que « Je ne cesse d’être étonné par les commentaires des internautes marocains quand ils lisent quelque chose qui ne reflète pas entièrement leur pensée et celle de leur gouvernement sur le Sahara occidental », a écrit Ross sur son compte Facebook, déplorant « des attaques personnelles vulgaires ». 
    De son côté Joseph alfred Grinblat, l’ex-responsbale de la Minurso, lui affirme que «le Maroc nous a fait subir des séances de lavage de cerveau » et aussi « le Maroc use de toutes les ficelles pour entraver l’organisation d‘un référendum sur l’autodétermination au Sahara occidental ».
    Karima Bennour
  • Sahara occidental : Prudence du Conseil de sécurité, atouts perdus du Maroc

    Sahara Occidental, Maroc, ONU, Conseil de Sécurité, MINURSO, Front Polisario, 

    Vendredi 30 octobre, le Conseil de sécurité des Nations unies a voté une résolution par laquelle il a décidé de proroger jusqu’au 31 octobre 2O22 le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO). Le texte que les Etats-Unis ont rédigé en tant que «pays porte-plume» arrondit beaucoup les angles du dossier selon une logique de prudence sans doute compréhensible après l’attitude qu’a eue Washington sur le conflit au temps de l’administration Trump. Il souligne néanmoins «qu’il convient de parvenir à une solution politique réaliste, pragmatique, durable» dans la perspective d’une auto-détermination du peuple du Sahara occidental». Une formulation qui sonne comme un camouflet pour Rabat.
    Par Anis Remane
    Vendredi 29 octobre, le Conseil de sécurité a décidé de la prorogation jusqu’au 31 octobre 2022 du mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO). La résolution 2602, par laquelle ce mandat d’une année a été renouvelé, a été adoptée par 13 voix contre zéro, avec deux abstentions exprimées par la Fédération de Russie et la Tunisie. L’année dernière, au côté de la Russie, c’était l’Afrique du Sud qui s’est abstenue de voter le texte de rallonge du mandat de la Minurso. Ce mandat, a précisé vendredi un communiqué des Nations unies, «n’a pas fait l’objet d’un renouvellement consensuel depuis 2017».
    Ce désaccord s’est d’ailleurs manifesté à nouveau lors du report de la consultation des membres du Conseil de sécurité. Prévue le mercredi 27 octobre, elle a été ajournée pour vendredi 29 octobre en raison de la «non satisfaction» de la Fédération de Russie par des «paragraphes relatifs au processus politique», avait indiqué à l’AFP un diplomate sous le couvert de l’anonymat. Mais, plus tard, on a appris que le refus russe était motivé par la reprise dans le texte de la résolution rédigé par les Etats-Unis de propositions datant du temps de l’ancien envoyé spécial pour le Sahara occidental, l’Allemand Horst Köhler, dont celle de la reconduction, pour le processus de négociation entre le Maroc et le Polisario, des «tables rondes».
    Un format que l’Algérie juge «inefficace» et «contre-productif» et à la place duquel sa diplomatie plaide pour des «négociations directes» entre les parties belligérantes. Cette position que notre pays a exprimée par la voix de sa représentation permanente aux Nations unies à New York n’a pas été prise en compte. Le format « tables rondes » comme celles qui avaient été organisées en Suisse jusqu’au printemps 2019 sous l’égide de l’ancien envoyé spécial Martin Köhler est à nouveau mentionné dans la nouvelle résolution. Il fait craindre aux indépendantistes du Polisario, qui n’avaient pas encore réagi officiellement hier à la résolution, la poursuite du statu quo au Sahara occidental, alors que le cessez-le-feu avec le Maroc est rompu après la reprise des armes au niveau de la zone tampon de Guerguerat. Cette crainte, qui n’est pas clairement dite par les Sahraouis pour des raisons tactiques et de diplomatie avec Washington en particulier contrairement aux critiques qu’elle adresse fréquemment à Paris, est motivée par le fait que, pour les Etats-Unis comme pour la France, qui a demandé le respect du cessez-le-feu, le plan d’autonomie présenté en 2007 par le Maroc constitue une base sérieuse et crédible de discussion en vue de la reprise du dialogue.
    Pour autant, les lignes bougent et le Maroc perd beaucoup des atouts qu’il avait ! Les Etats-Unis, bien qu’ils continuent de faire pression sur les pays dont l’Algérie qui plaident pour des «négociations directes», ne sont plus dans la position unilatérale et en faveur de Rabat qui était la leur durant le mandat de l’administration Trump, ouvertement hostile à la légalité internationale. Ils parlent davantage du «processus politique». La Fédération de Russie, qui s’est abstenue cette année encore, adopte un ton plus offensif. Elle regrette avec davantage d’affirmation que ses contributions n’aient pas été prises en compte. Selon sa représentation diplomatique à New York, la résolution adoptée par le Conseil de sécurité ne reflète pas le tableau objectif du règlement de la question du Sahara occidental «et ne contribuera sans doute pas» aux efforts de l’Envoyé spécial en vue de négociations directes entre les deux parties pour trouver une solution mutuellement acceptable. Son représentant a dénoncé les termes utilisés de «démarches réalistes» et de «compromis», estimant qu’ils «prolongent l’ambiguïté» et sapent les travaux du Conseil de sécurité en nuisant aux perspectives d’un dialogue direct. D’après lui, «le problème principal reste depuis plusieurs années non réglé».
    Texte pas équilibré
    Le Viet Nam, le Mexique et la Chine, qui ont voté la résolution, ont cependant exprimé des préoccupations proches de l’avis russe, regrettant que le texte n’ait pas été «plus équilibré» et ne reflète pas mieux la situation sur le terrain. Le Viet Nam a rappelé sa position de principe d’un appui au règlement des conflits par des pourparlers de paix entre les parties concernées. La Chine a en outre demandé pour l’avenir «davantage de consultations» sur la prorogation du mandat. Le Mexique a lui aussi dénoncé «le manque d’ouverture au cours de la négociation pour incorporer des propositions importantes dans la résolution qui ont été soutenues par plusieurs délégations». Il a notamment cité les demandes visant à obtenir des informations plus fréquentes, «compte tenu de la détérioration significative de la situation, tant par rapport à la rupture du cessez-le-feu qu’à l’aggravation de la situation des droits humains».
    Ce discours nouveau est encore plus manifeste en Afrique avec l’abstention de la Tunisie – un geste qui sera sans doute mal apprécié par Rabat – et par la position du Kenya davantage proche de la position algérienne et aux yeux de qui la «ligne rouge est la question de l’autodétermination», a affirmé mercredi son ambassadeur à l’ONU, Martin Kimani, président en exercice du Conseil de sécurité. «Nous voulons que l’autodétermination soit clairement indiquée dans la résolution», a-t-il précisé en soulignant que, pour son pays, «s’il n’y a pas de reconnaissance du droit à l’autodétermination, alors nous aurons beaucoup de mal avec la résolution». Le Kenya plaide également pour une meilleure prise en compte des positions de l’Union africaine, mettant en avant l’appel lancé le 9 mars par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine. Si le succès de l’Envoyé spécial dépendra du soutien que lui accordera le Conseil de sécurité, M. de Mistura devra aussi œuvrer avec l’Union africaine, a déclaré l’ambassadeur Kimani, qui s’est prononcé pour un libellé mettant davantage l’accent sur le droit à l’autodétermination et sur le respect des droits de l’homme, en revenant au libellé initial des résolutions relatives au Sahara occidental mentionnant ce droit à l’autodétermination et l’organisation d’un référendum. «Pays qui a acquis son indépendance après avoir été colonisé», le Kenya apporte son appui à l’autodétermination des peuples, une «juste cause», a-t-il clamé. La résolution votée vendredi «souligne qu’il convient de parvenir à une solution politique réaliste, pragmatique, durable» à la question du Sahara occidental, qui repose sur le compromis, et qu’il importe d’adapter l’action stratégique de la MINURSO et d’affecter les ressources des Nations unies à cette fin. Le texte adopté ajoute «mutuellement acceptable», une précision qui n’était pas dans la mouture qui devait être proposée mercredi au vote. Ses votants se félicitent de la nomination, il y quelques semaines, de Staffan de Mistura comme envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental. Lors de leurs explications de vote, ils se sont eux aussi félicités de cette nomination, les États-Unis, pays «porte-plume», rappelant qu’elle n’était que «trop attendue». À l’image du Kenya, ils ont promis au nouvel Envoyé spécial leur plein appui, «pour revitaliser un processus de paix qui s’est enlisé».
    Mohamed Ould Salek : «Le Conseil de sécurité a compris qu’il n’y a plus de cessez-le-feu»
    Le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, a réaffirmé samedi que l’option de la paix, comme alternative à la guerre, n’est possible que sur la base du respect de la légalité internationale qui ne reconnaît pas la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. «Nous espérons que le nouvel envoyé personnel du SG de l’ONU, Staffan de Mistura, saura convaincre l’autre partie (le Maroc, ndlr) et ceux qui sont derrière elle, sur le fait que trois décennies de déni de la réalité nationale sahraouie et les tentatives visant à enterrer l’accord de cessez-le-feu conclu entre les deux parties, doivent suffire à les convaincre que l’option de la paix n’est possible que sur la base du respect de la légalité internationale qui ne reconnaît pas la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental», a-t-il déclaré à l’APS . Pour M. Ould Salek, le Conseil de sécurité, par son approbation vendredi de la résolution 2602, «a compris qu’il n’y a plus de cessez-le-feu». «Il est arrivé au même constat de l’Union africaine avant lui, en concluant que la guerre entre les deux parties a repris après l’agression du 13 novembre 2020 (à Guerguerat). C’est ce que le secrétaire général Antonio Guterres a confirmé dans son rapport au Conseil» sur la situation au Sahara occidental, a-t-il précisé.
    Devant ce blocage, M. Ould Salek cite deux options pour parvenir au règlement de ce conflit, vieux de quatre décennies : «Les deux pays membres de l’Union africaine (UA), la République sahraouie et le Maroc doivent accepter la solution pacifique sur la base des décisions du sommet extraordinaire de l’UA sur la stratégie visant à faire taire les armes et du sommet du Conseil de paix et de sécurité (CPS)». Ou bien «le Conseil de sécurité fixe une date pour l’organisation du référendum d’autodétermination, qui est la seule mission de la Minurso». «L’accord sur l’une des deux options est devenu désormais la seule voie pour parvenir à un nouveau cessez-le-feu», affirme M. Ould Salek.
  • Sahara Occidental: Le Polisario fustige Paris et Madrid

    Sahara Occidental, Maroc, France, Espagne, MINURSO, Front Polisario, #SaharaOccidental, #Maroc,

    Alors que la bataille pour pondre une résolution sur les missions de la Minurso au Sahara occidental fait rage au sein du Conseil de sécurité, Paris, allié naturel du Makhzen, n’a pas hésité un seul instant à manœuvrer, comme d’habitude, pour imposer un texte résolument favorable à l’occupation et à la colonisation marocaine.
    Guerre de procédures pour certains et guerre de principe pour d’autres, cette résolution préliminaire, dont le vote était prévu mercredi dernier mais repoussé, est “déséquilibré” et ne reflète pas la nouvelle réalité puisqu’il y a, actuellement, une situation de guerre ouverte depuis la violation du cessez-le-feu par l’armée marocaine en novembre 2020 dans la zone tampon de Guerguerat, aux confins du sud du territoire sahraoui occupé.
    D’ailleurs, la Russie, le Kenya, qui assure la présidence du Conseil de sécurité, et d’autres pays membres de cette instance de l’ONU ont souhaité introduire des “amendements de substance” au projet de cette résolution sur le renouvellement du mandat de la Minurso, devant expirer le 31 octobre, l’objectif étant de rééquilibrer ce texte.
    Ces deux pays ont donc décidé de briser la procédure du silence qui était observée sur le projet de résolution par le porte-plume américain. Les autres griefs retenus par la Russie et le Kenya concernent “l’absence de transparence et l’approche partiale” dans l’élaboration du texte préliminaire.
    Pour les milieux diplomatiques, les deux pays contestent le fait que ceux qui ont élaboré ce texte “brouillent les paramètres” du règlement de la question sahraouie qui est, avant tout, une question de décolonisation, laquelle doit trouver son règlement conformément à la légalité internationale, c’est-à-dire permettre l’exercice par le peuple du Sahara occidental de son droit imprescriptible et inaliénable à l’autodétermination.
    En attendant la fin des consultations et l’acceptation de quelques amendements, le texte a été soumis au vote ce vendredi dans la soirée.
    Pour sa part, le représentant du Front Polisario en Europe et auprès de l’Union européenne (UE), Oubi Bouchraya Bachir, a fustigé la France qui, selon lui, “s’interdit de facto de jouer un rôle” dans la résolution du conflit du Sahara occidental, et a critiqué l’Espagne qui continue de faire fi de sa responsabilité historique vis-à-vis du peuple sahraoui.
    Dans un entretien accordé au journal français la Croix, M. Oubi a regretté la position de l’Espagne qui “se dit officiellement neutre et, ce faisant, se comporte comme des pays dénués de toute relation avec le Sahara occidental. Or, l’ancienne puissance coloniale a une dette historique. Elle porte une lourde responsabilité morale et juridique dans l’échec de la décolonisation, non seulement vis-à-vis des Sahraouis mais aussi de toute la région”.
    Quant à la France, le diplomate sahraoui a estimé qu’elle se situe résolument aux côtés du Maroc qui défend la prétendue “marocanité” du Sahara occidental et “s’interdit de facto de jouer un rôle dans la résolution du conflit”. Au moment où, au sein de l’Union européenne (UE), l’Allemagne, les Pays-Bas, les pays nordiques rappellent le droit international pour résoudre cette question irrésolue de la décolonisation, la position de la France “s’est même durcie ces dernières années”, a constaté M. Oubi. Raison pour laquelle, a-t-il dit, le Front Polisario, n’a plus aucun contact avec Paris depuis 2017.
    Du côté de l’ONU, “personne ne veut obliger le Maroc à payer la facture de la paix”, a-t-il affirmé. “Nous avons eu dans le passé des émissaires de très grande qualité, les Américains James Baker et Christopher Ross ou l’Allemand Horst Köhler. Tous les trois ont démissionné”. Le problème, selon lui, “ne réside pas dans ce poste d’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, mais se situe au sein du Conseil de sécurité. Ce dernier se contente de gérer le conflit sans vouloir le résoudre”.
    Pour le Front Polisario, il n’est pas question de faire davantage de concessions. “Il ne peut y avoir une formule avec un gagnant et un perdant. Il faut régler cette question de souveraineté”, a-t-il ajouté.
    Sahara occidental : le mandat de la Minurso renouvelé
    Le Conseil de sécurité a décidé, vendredi, de proroger pour une durée d’une année le mandat de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso).
    Le Conseil de sécurité a rendu publique sa résolution n° 2602 sur le Sahara occidental lors d’une séance tenue, vendredi, portant propagation de la mission de la Minurso jusqu’au 31 octobre 2022.
    Par 13 voix pour et deux abstentions (la Russie et la Tunisie), le Conseil de sécurité a adopté cette résolution présentée par les États unis.
    Les 13 pays qui ont voté en faveur du prolongement de la durée du mandat de la Minurso sont la Belgique, la République dominicaine, l’Estonie, l’Allemagne, Saint-Vincent, les Grenadines, l’Indonésie, le Niger, le Vietnam, la France, le Royaume-Uni, la Chine et les États-Unis.
  • Front Polisario-Maroc : Le Conseil de sécurité appelle à la reprise des négociations

    Sahara Occidental, Maroc, ONU, MINURSO,

    Le Conseil de sécurité a publié la résolution N 2602 sur le Sahara Occidental lors d’une séance tenue, vendredi, portant propagation de la mission de la MINURSO jusqu’au 31 octobre 2022, et a appelé à la reprise des négociations pour parvenir à une solution garantissant au peuple sahraoui son droit à l’autodétermination.
    Par 13 voix pour et deux abstentions (la Russie et la Tunisie), le Conseil a adopté cette résolution présentée par les Etats unis. La résolution a fait ressortir également l’impératif de parvenir à une solution consensuelle (pour le Front Polisario et le Maroc) au sujet de la question sahraouie dans le cadre des résolutions précédentes sous-tendant une solution garantissant au peuple son droit inaliénable à l’autodétermination.
    Le Conseil de sécurité a appelé, dans ce cadre, les deux parties au conflit à reprendre les pourparlers diplomatiques, sous l’égide de l’ONU, avec bonne foi et sans conditions préalables, tout en respectant les efforts déployés depuis 2006 et les évolutions survenues, le but étant de parvenir à une solution politique juste, durable et consensuelle.
    La violation du cessez-le-feu suite à l’agression marocaine perpétrée contre des civils sahraouis, le 13 novembre 2020, dans la brèche illégale d’El-Guergarat a été également établie, précise la résolution qui inclut un appel lancé à la communauté internationale pour assurer un soutien total à l’envoyé spécial onusien au Sahara occidental et lui permettre d’effectuer des visites sur le terrain.
    Le Conseil de sécurité a appelé les parties au conflit à collaborer avec la Minurso et à prendre les mesures nécessaires à la sécurisation des agents de l’ONU pour leur faciliter, conformément aux accords pertinents, l’accomplissement de leurs missions.
    Le représentant du Front Polisario et coordinateur avec la MINURSO, Sidi Mohamed Omar avait déclaré à la presse, à l’issue de la parution de la résolution N 2602, que « le Front Polisario s’attèle à évaluer la résolution du Conseil de sécurité ainsi que ses répercussions sur la situation sur le terrain et le processus de paix de l’ONU », relevant qu »‘un communiqué sera rendu public sur cette résolution au moment opportun ».
    APS
  • Maroc : Graves révélations d’un ancien membre de la MINURSO

    Sahara Occidental, Maroc, MINURSO, ONU, Front Polisario,Joseph Albert Grinblat,


    Sahara occidental, Graves révélations d’un ancien membre de la MINURSO : le Maroc a procédé à des enlèvements et au lavage de cerveau
    Un ancien responsable de la Minurso, l’Américain Joseph Alfred Grinblat a raconté l’«enlèvement» et les «séances quotidiennes de lavage de cerveau» dont il a fait l’objet, lui et d’autres membres, en 1991, par les autorités marocaines, lors de leur premier voyage dans ce territoire non-autonome.
    «A notre arrivée à Casablanca, le matin du 8 septembre, nous n’avons pas été autorisés à nous rendre à Laâyoune et avons été emmenés de force à Rabat, la capitale, par la police secrète marocaine. Nous avons été gardés là-bas pendant près de deux semaines, jusqu’au 21 septembre, pour ce qui s’apparentait à des séances quotidiennes de lavage de cerveau avec des personnes justifiant la possession marocaine du Sahara occidental.
    Nous avons découvert que notre enlèvement avait été organisé par le ministre de l’Intérieur du Maroc, Driss Basri, avec l’accord de Zia Rizvi, qui nous attendait à Rabat», a écrit «Grinblat sur PassBlue», un site de journalisme en ligne, dans une genèse du conflit sahraoui et de la création de la Minurso.
    Selon l’Américain, Rizvi, alors adjoint du patron de la Minurso, le Suisse Johannes Manz, était devenu le chef «de facto» de la mission onusienne après que l’Helvétique a «donné une interview aux médias que le gouvernement marocain considérait comme soutenant la position du Polisario, et il n’était plus le bienvenu au Maroc».
    «Le 21 septembre 1991, nous avons pris l’avion pour Laâyoune. Là, au lieu de loger dans une tente dans le désert, on nous a logés dans un ancien hôtel cinq étoiles du ClubMed!!!», alors que «l’objectif était de discuter avec les autorités locales de la manière de mettre en œuvre l’identification des personnes qui seraient autorisées à voter lors du référendum».
    Ce statisticien-économiste-démographe, qui a pris sa retraite des Nations unies en 2004 après avoir passé 30 ans à la Division de la population de l’ONU, raconte que la délégation a été ensuite obligée de retourner à New York, sur demande du Pakistanais Rizvi, «sans aucune raison».
    «J’ai appris par la suite que quelques jours avant que Rizvi nous ordonne de retourner à New York, un autre vice-président de la Commission (d’identification chargée de la responsabilité de décider qui serait autorisé à voter lors du référendum), Gaby Milev, avait trouvé une solution à un problème pratique que nous devions résoudre pour commencer l’identification des électeurs. Il l’avait montrée à Rizvi, qui lui a ordonné de n’en parler à personne et lui a pris tous les documents s’y rapportant. Deux jours plus tard, nous avons reçu l’ordre de retourner à New York», a-t-il encore évoqué.
    Le Maroc «obtient le pouvoir» pour empêcher le référendum
    En dépit de leur retour aux Etats-Unis, les membres de la commission ont continué le travail sur un rapport à présenter au Conseil de sécurité par l’intermédiaire du secrétaire général Javier Pérez de Cuéllar, a ajouté Joseph Alfred Grinblat. «En novembre, notre président (de la commission), Macaire Pedanou, a présenté notre rapport à Pérez de Cuéllar, qui lui a demandé de le modifier pour le rendre plus favorable au Maroc. Macaire a répondu que ce n’était pas son rapport mais celui de la Commission, et qu’il transmettrait la demande aux autres membres de l’organisme. Nous nous sommes réunis et tous ont convenu de ne pas modifier notre rapport».
    «Néanmoins, le secrétaire général a fait modifier le rapport avant qu’il ne soit présenté au Conseil de sécurité. La principale modification consistait à dire que l’ONU exécuterait le référendum ‘’après accord des parties’’ (Maroc et Polisario), au lieu de ‘’après consultation des parties’’. Cela signifie que le Maroc a reçu le pouvoir d’empêcher l’ONU d’organiser le référendum», a précisé la même source.
    Grinblat affirme avoir découvert en mai 1991 que Rizvi avait été licencié en raison de «graves irrégularités financières» de son poste à l’ONU en Afghanistan.
    Mais il s’est ensuite vu offrir le poste d’adjoint de Manz à la Minurso par son ami Virendra Dayal, qui était le directeur du bureau exécutif du secrétaire général. Et de poursuivre : «Pour rendre les choses encore plus bizarres, plus tard en 1992, Pérez de Cuéllar, qui avait pris sa retraite le 31 décembre 1991, s’est vu proposer un poste dans une société contrôlée par le roi Hassan (II) du Maroc, l’Omnium Nord-Africain (ONA). Il en a démissionné dès que son rôle a été rendu public».
    L’ancien statisticien avance deux possibilités pour expliquer ce qui s’était passé : «Celle qui me semble la plus probable est que Pérez de Cuéllar a modifié le rapport au Conseil de sécurité à la demande de la France, dont le président, François Mitterrand, soutenait ouvertement le Maroc (bien que sa femme, Danielle, était à la tête d’une organisation de soutien au Polisario), et des Etats-Unis, qui favorisaient officiellement le droit des peuples à l’autodétermination mais ne voulaient pas d’un Sahara occidental indépendant proche de l’Algérie, de la Libye et de l’Union soviétique d’alors. La possibilité la moins probable est que Pérez de Cuéllar ait reçu des incitations du Maroc pour empêcher le référendum».
    «En résumé, si Manz n’avait pas donné son interview aux médias en 1991, c’est lui ­— et non Rizvi — qui aurait été en charge des opérations quotidiennes de la Minurso au Maroc.
    En conséquence, nous n’aurions pas été renvoyés à New York après cinq semaines, et nous aurions pu poursuivre notre mission d’organisation du référendum, selon l’autorité donnée à la Minurso par le Conseil de sécurité. Le pays indépendant du Sahara occidental aurait été créé en 1992», avance-t-il.
    «En septembre 2021, le Maroc administre toujours le Sahara occidental comme une partie du Maroc, alors que l’Union africaine considère que c’est un pays indépendant occupé par le Maroc, et la Minurso est toujours là avec la mission d’organiser un référendum», a conclu l’ancien responsable onusien.

  • Déclaration du Représentant du Front POLISARIO auprès de l'ONU et Coordinateur de la MINURSO

    Sahara Occidental, Maroc, ONU, MINURSO


    Le Front POLISARIO est en train d’évaluer la résolution du Conseil de Sécurité adoptée aujourd’hui ainsi que ses implications pour la situation sur le terrain et le processus de paix de l’ONU dans son ensemble, et une déclaration publique à cet effet sera faite en temps voulu.
    Ce que je voudrais souligner à ce stade, c’est qu’il y a une situation sans précédent qui se déroule ces jours-ci au Sahara Occidental depuis le 13 novembre 2020 en raison de la violation grave par l’Etat occupant du Maroc du cessez-le-feu de 1991 et de son occupation illégale d’une plus grande partie de notre terre.
    Le nouvel acte d’agression marocain, qui se poursuit à ce jour en toute impunité, a mis fin à près de trente ans de cessez-le-feu et a par conséquent conduit à l’effondrement du processus de paix de l’ONU au Sahara occidental. Il a également déclenché une nouvelle guerre qui pourrait avoir des conséquences désastreuses sur la paix et la stabilité dans toute la région.
    Face au nouvel acte d’agression marocain et à l’inaction totale du Conseil de sécurité, le peuple sahraoui, sous la direction du Front POLISARIO, n’a eu d’autre choix que d’exercer son droit légitime à la légitime défense pour faire face à l’agression marocaine et défendre les droits et la souveraineté de notre pays.
    Le Conseil de sécurité, qui a la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales, n’a rien fait du tout pour traiter les conséquences de la violation marocaine du cessez-le-feu, donnant ainsi l’impression que rien de grave ne s’était produit.
    Malgré les efforts louables déployés par tous les acteurs concernés pour proposer une résolution équilibrée et orientée vers l’action, avec des mesures concrètes pour refléter et traiter les nouvelles réalités sur le terrain, le résultat est très décourageant car il ne répond pas à la gravité de la situation actuelle dans le territoire et à son potentiel de grave détérioration.
    L’abstention aujourd’hui de la Fédération de Russie et de la Tunisie, à qui nous exprimons notre gratitude pour leurs positions de principe, exprime clairement de sérieuses réserves concernant la lettre et l’esprit de la résolution adoptée. L’abstention envoie également un message très fort à ceux qui cherchent à dévier le processus de paix au Sahara Occidental de ses paramètres établis et acceptés à l’unanimité.
    En conséquence, le Conseil de Sécurité a déjà voué à l’échec la mission du nouvel Envoyé Personnel du Secrétaire Général des Nations Unies pour le Sahara Occidental, M. Staffan de Mistura, d’une manière qui va sérieusement compromettre les perspectives de réactivation du processus de paix et prolonger l’impasse actuelle.
    Concernant la position du Front POLISARIO sur le cessez-le-feu, je tiens à affirmer haut et fort qu’il n’y aura pas de nouveau cessez-le-feu tant que l’Etat occupant du Maroc persistera, en toute impunité, dans ses tentatives d’imposer par la force un fait accompli colonial dans les Territoires Occupés de la République Sahraouie.
    En conclusion, le Front POLISARIO, qui est resté pleinement engagé dans une solution pacifique, réaffirme que la seule voie réaliste et praticable pour parvenir à une solution pacifique, juste et durable à la décolonisation du Sahara Occidental est de permettre au peuple sahraoui d’exercer librement et démocratiquement son droit non négociable à l’autodétermination et à l’indépendance conformément aux principes de la légalité internationale et aux résolutions pertinentes des Nations Unies et de l’Union Africaine.
  • Corruption à l’ONU dans le dossier sahraoui : un ex-diplomate crève l’abcès

    Sahara Occidental, Maroc, MINURSO, ONU, Joseph Alfred Grinblat,

    Par Houari A. – Joseph Alfred Grinblat a relaté des faits gravissimes qui étaient jusque-là inconnus de l’opinion internationale et qui ternissent l’image de l’ONU. Cet ancien responsable de la mission référendaire des Nations unies pour le Sahara Occidental (Minurso) a affirmé avoir été séquestré par les services secrets du roi Hassan II et révélé que le secrétaire général de l’ONU au moment des faits, Javier Perez De Cuellar, avait été corrompu par le Maroc. 
    «Le 1er août 1991, j’ai été officiellement détaché à la commission d’identification de la Minurso. Le président de la Commission était Macaire Pedanou, un membre du personnel de l’ONU originaire du Togo, et il y avait cinq vice-présidents, dont moi-même. 
    Le cessez-le-feu devait commencer début septembre, et il a été décidé que les vice-présidents de la commission quitteraient New York pour Laâyoune, la capitale du Sahara Occidental, le 7 septembre 1991. Le reste de la commission, soit environ 30 personnes, devait nous rejoindre plus tard», a-t-il expliqué.
    «Nous sommes montés à bord d’un avion de la Royal Air Maroc à New York, le 7 septembre […]. Mais à notre arrivée à Casablanca, le matin du 8 septembre, nous n’avons pas été autorisés à nous rendre à Laâyoune et avons été emmenés de force à Rabat, la capitale, par la police secrète marocaine», se rappelle le démographe qui a pris sa retraite des Nations unies en 2004. 
    «Nous avons été gardés là-bas pendant près de deux semaines, jusqu’au 21 septembre, pour ce qui s’apparentait à des séances quotidiennes de lavage de cerveau avec des personnes justifiant la possession marocaine du Sahara Occidental», a-t-il encore révélé. 
    «Nous avons découvert que notre enlèvement avait été organisé par le ministre de l’Intérieur du Maroc, Driss Basri, avec l’accord de Zia Rizvi, qui nous attendait à Rabat», a-t-il ajouté, en précisant que «Rizvi était devenu le chef de facto de la mission de l’ONU au Maroc parce que Manz avait donné une interview aux médias que le gouvernement marocain considérait comme soutenant la position du Polisario, et il n’était plus le bienvenu au Maroc».
    Joseph Alfred Grinblat rapporte ainsi des faits de corruption qui ont commencé par les conditions d’accueil dans un hôtel de haut standing, lui qui comptait côtoyer les populations locales pour mener à bien son travail sans avoir à être influencé. 
    Il raconte comment le diplomate pakistanais véreux, qui sera évincé pour corruption, a tout fait pour empêcher que le recensement et l’identification des électeurs se fasse après qu’une solution pratique au problème fut trouvée. «Bien que nous ne soyons plus au Sahara, nous étions toujours membres de la Commission d’identification, et nous avons travaillé sur un rapport sur la façon de poursuivre notre travail, à présenter au Conseil de sécurité par l’intermédiaire du secrétaire général Javier Pérez de Cuellar», a-t-il précisé, en soulignant que ce dernier a demandé de modifier le rapport qui lui avait été soumis «pour le rendre plus favorable au Maroc».
    «Le secrétaire général a fait modifier le rapport avant qu’il ne soit présenté au Conseil de sécurité. La principale modification consistait à dire que l’ONU exécuterait le référendum après accord des parties, au lieu de après consultation des parties. 
    Cela signifie que le Maroc a reçu le pouvoir d’empêcher l’ONU d’organiser le référendum», a-t-il expliqué, avant de révéler que la position de Javier Pérez de Cuellar «était motivée par des considérations matérielles. 
    En 1992, ce dernier, qui venait juste de prendre sa retraite, «s’est vu proposer un poste dans une société contrôlée par le roi Hassan II du Maroc, l’Omnium Nord-Africain (ONA)», a-t-il indiqué.
  • Ross responde a Marruecos

    Sahara Occidental, Marruecos, Christopher Ross, ONU, MINURSO,

    El ex enviado personal del secretario general de la ONU para el Sáhara Occidental, Christopher Ross, denunció los « vulgares » insultos que le profirieron los marroquíes a causa de sus posiciones sobre el conflicto en este territorio no autónomo, reiterando su apoyo al derecho del pueblo saharaui a la autodeterminación.
    « No dejan de sorprenderme los comentarios de los internautas marroquíes cuando leen algo que no refleja plenamente su pensamiento y el de su gobierno sobre el Sáhara Occidental », escribió Christopher Ross en su cuenta de Facebook, lamentando los « vulgares ataques personales ».
    Estos comentarios extremadamente vulgares, algunos de los cuales fueron citados por el Sr. Ross, se producen en reacción a un post en el que culpaba a Marruecos de bloquear los esfuerzos para incluir la vigilancia de los derechos humanos en el mandato de la Misión de la ONU para el Referéndum del Sáhara Occidental (MINURSO). « Muchos comentaristas han optado por ignorar que la cuestión principal son los derechos humanos », dijo, y señaló que su principal preocupación es que el plan de arreglo para el Sáhara Occidental « sea el resultado de auténticas negociaciones entre Marruecos y el Frente Polisario, las dos partes implicadas en este conflicto desde 1975, de acuerdo con las sucesivas resoluciones del Consejo de Seguridad ».
    En otras palabras, mi interés está en la integridad del proceso de negociación, no en su resultado », dijo. En este sentido, destacó tres realidades que toda negociación debe tener en cuenta para ser realmente auténtica.
    Ha recordado que « el Sáhara Occidental es un territorio no autónomo y separado de Marruecos, como lo atestiguan el Tribunal Internacional de Justicia, los más altos tribunales europeos, la Secretaría y las agencias de la ONU, y la mayoría de los países del mundo », asegurando que, « la proclamación del ex presidente de EEUU Donald Trump no ha hecho nada para cambiar esta realidad ».
    En su publicación, Christopher Ross también señaló que « existe una población identificable de saharauis con claros vínculos indígenas con el territorio (…) », recordando que « la identificación por parte de la Minurso de las personas con derecho a voto en un referéndum estaba en su fase final en el año 2000, cuando Marruecos se retiró del proceso de arreglo ».
    Por último, Christopher Ross señaló que la población saharaui « tiene un derecho internacionalmente reconocido a participar en la determinación de su futuro mediante alguna forma de autodeterminación.
    Los internautas marroquíes seguramente rechazarán estas tres realidades. No es de extrañar, ya que no corresponden al pensamiento marroquí y no es posible (…) mantener una discusión razonada sobre el Sáhara Occidental en Marruecos », lamentó.
  • Christopher Ross objet d’une campagne féroce orchestrée par le Makhzen

    Sahara Occidental, Christopher Ross, Front Polisario, Maroc, ONU, MINURSO, 

    Le Maroc continue dans sa volonté de nier le droit du peuple Sahraoui à l’autodétermination. Soutenu par certaines capitales occidentales et par ses alliés, dont Israël, il continue de tourner le dos aux résolutions de l’ONU et du Conseil de sécurité qui ont défini un cadre légal, pour permettre aux populations sahraouies de se prononcer sur leur avenir.
    Pire encore, il verse dans l’insulte et l’invective contre tous ceux qui ne partagent pas ses visées expansionnistes et contre tous ceux qui soutiennent la légalité internationale. Récemment, c’est l’ancien Envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, qui a fait l’objet d’une campagne haineuse de dénigrement orchestrée par le palais royal et son makhzen pour être constant dans son attitude de soutenir les résolutions de la communauté internationale concernant les voies et solutions pour le problème de décolonisation du Sahara occidental. 
    Christopher Ross a dénoncé des insultes vulgaires proférées à son encontre par des Marocains à cause de ses positions, constantes, sur le conflit du Sahara occidental, et son soutien au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. « Je ne cesse d’être étonné par les commentaires des internautes marocains quand ils lisent quelque chose qui ne reflète pas entièrement leur pensée et celle de leur gouvernement sur le Sahara occidental », a écrit Christopher Ross sur son compte Facebook, déplorant « des attaques personnelles vulgaires ». 
    Le palais royal a mis sur pied des pages sur les réseaux sociaux pour distiller son venin sur l’ancien envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU au Sahara occidental. Pourtant, cet ancien émissaire, dont le mandat avait été validé aussi bien par le Conseil de sécurité que par les parties en conflit, le Maroc et le Front Polisario, qu’il avait réussi à ramener à la table des négociations. 
    La ville de Manhasset (USA) avait abrité plusieurs rounds de négociations qui devaient aboutir sur la définition du corps électoral, les modalités d’organisation du référendum sur l’autodétermination et même sur l’avenir des relations futures entre la RASD et le Maroc. Constatant que ses visées expansionnistes étaient battues en brèche par un éventuel accord conclu au terme de ces négociations le Maroc avait abandonné les pourparlers de Manhasset pour proposer un plan d’autonomie des territoires sahraouis, un plan soutenu par la France au niveau du Conseil de sécurité et récemment par certaines monarchies du Golfe dont les roitelets y voient l’unique solution de règlement du conflit. 
    Les commentaires relayés sur les réseaux sociaux interviennent en réaction à une publication dans laquelle il a notamment imputé au Maroc la responsabilité du blocage des efforts visant à inclure la surveillance des droits de l’Homme dans le mandat de la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (MINURSO)et du blocage du processus de décolonisation du Sahara occidental. 
     « De nombreux commentateurs ont choisi d’ignorer que le sujet principal était les droits de l’Homme », s’est-il offusqué, relevant que sa principale préoccupation est que le plan de règlement au Sahara occidental « soit le résultat de véritables négociations entre le Maroc et le Front Polisario, les deux parties engagées dans ce conflit depuis 1975, conformément aux résolutions successives du Conseil de sécurité ». « En d’autres termes, mon intérêt porte sur l’intégrité du processus de négociation, et non sur son résultat », a-t-il assuré. 
    Il y a lieu de rappeler que le Maroc, qui avait engagé une véritable colonisation de peuplement des territoires sahraouis depuis la marche verte en 1975, a tout tenté pour changer la configuration du corps électoral. Il a, lors des discussions de Manhasset, tenté d’inclure les colons marocains installés depuis l’annexion du Sahara, dans le fichier électoral, ce qui constitue une grossière entorse au processus d’autodétermination envisagé par le Conseil de sécurité et qui limite le droit au vote aux seules populations sahraouies recensées à l’évacuation des territoires par l’Espagne. 
    Christopher Ross a rappelé à cet effet trois réalités que toute négociation doit prendre en compte pour être véritablement authentique. Le Sahara occidental est un territoire non autonome séparé du Maroc, comme l’attestent la Cour internationale de justice, les plus hautes juridictions européennes, le Secrétariat et les agences de l’ONU, et la plupart des pays du monde », assurant que, « la proclamation de l’ancien président américain, Donald Trump, n’a rien fait pour changer cette réalité ». 
    Dans sa publication, Christopher Ross tient également à préciser qu’une « population identifiable de Sahraouis ayant des liens autochtones clairs avec ce territoire existe, rappelant que « l’identification, par la MINURSO, des personnes ayant le droit de voter lors d’un référendum était dans sa phase finale en 2000 lorsque le Maroc s’est retiré du processus » de règlement. 
     Enfin, Christopher Ross a signalé que la population sahraouie « a un droit internationalement reconnu de participer à la détermination de son avenir par une certaine forme d’autodétermination ». Et ce sont ces vérités qui sont le fruit de plusieurs missions qu’il a effectuées dans les territoires occupés de la RASD et les rapports qu’il a soumis au Conseil de sécurité qui ne sont pas du goût du palais royal et du makhzen et qui sont à la base de la campagne de dénigrement qui le cible.
    Slimane B.