Étiquette : Minurso

  • Les inquiétudes américaines au sujet du Sahara Occidental

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Etats-Unis, Christopher Ross, Kim Bolduc, MINURSO, ONU,

    Objet : Question Nationale/ Entretien téléphonique avec l’Ambassadeur Rosemary Dicarlo

    J’ai l’honneur de porter à votre connaissance que j’ai reçu, ce matin, un appel téléphonique de l’Ambassadeur Rosemary Dicarlo, Représentant Permanent Adjoint des Etats Unis à New York en charge de la question Nationale, qui a voulu m’informer que ses autorités « ont les inquiétudes » suivantes au sujet dela question du Sahara :

    • La limitation par les autorités marocaines du mouvement du personnel des Nations Unies et de la MINURSO au Sahara,

    • Au sujet du processus politique, Christopher Ross a programmé de visiter le Maroc et souhaite que sa visite ait lieu le plus rapidement possible,

    • Les Etats Unis attendent que le Maroc accorde, rapidement son plein soutien à Madame Kim Bulduc, nouveau Représentant Spécial du Secrétaire Général,

    • Durant la dernière visite de Sa Majesté le Roi à Washington, un accord a été conclu pour :

    – Etablir un programme de visites régulières du Haut-Commissariat pour les Droits de l’Homme au Sahara,

    – L’enregistrement de plus d’ONG originaires du Sahara,

    – Cesser les poursuites judiciaires des civils par le tribunal militaire, mais les progrès sont très lents sur ces trois questions

    • Durant le dernier entretien entre Monsieur l’Ambassadeur Omar Hilale et l’Ambassadeur Samantha Power, RP des Etats Unis, cette dernière a été « surprise » par l’affirmation de l’Ambassadeur Hilale qui l’a informée qu’étant celui qui a conclu les termes de référence de la visite des experts du HCDH au Sahara, il n’a jamais été question de visites régulières ou de programme de visites au Sahara.
    Enfin l’Ambassadeur Di-Carlo m’a informé que ces « inquiétudes » (concerns) seront également communiquées par l’Ambassade des Etats Unis à Rabat aux autorités marocaines.

    Haute considération

    Le Représentant Permanent Adjoint
    Abderrazzak Laassel

    #Maroc #Etats_Unis #Sahara_Occidental

  • Sahara : Le rapport du SG de l’ONU vu par Omar Hilale

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, MINURSO, ONU, Conseil de sécurité,

    Objet : Observations sur le projet de rapport du SG de l’ONU au Conseil de Sécurité sur la Sahara.

    J’ai l’honneur de vous faire parvenir, ci-après, les observations de cette Mission sur le projet de rapport du SG de l’ONU au Conseil de Sécurité sur le Sahara marocain :

    * Le rapport de cette année est plus négatif que ceux des années précédentes, à l’exception de celui de 2012, qui était très critique à l’égard du Maroc.

    * Le rapport semble plus équilibré dans l’exposé des positions des parties, notamment celle du Maroc, mieux reflétée que par le passé.

    * Le rapport pèche par sa focalisation avec moult détails sur la situation des droits de l’Homme au Sahara. La raison pourrait être double :

    – L’avènement d’un nouveau chef de la Minurso en remplacement de l’égyptien Hany Abdelaziz, qui était plus compréhensif des préoccupations du Maroc.

    – Le mandat accordé par la résolution 2044 du Conseil de Sécurité à la Minurso qui dispose depuis l’année dernière de « sa liberté d’interaction avec tous ses interlocuteurs ».

    * L’absence de toute recommandation expresse de la Haut Commissaire aux Droits de l’Homme ou du SG pour l’élargissement du mandat de la Minurso aux droits de l’Homme.

    Ci-après un relevé des aspects positifs et négatifs de ce rapport, ainsi que les éventuels périls politiques en perspective :

    A. Aspects positifs :

    – Procès de Gdeim Izik: le rapport souligne le suivi par des observateurs nationaux et internationaux du procès de Gdeim Izik, qui ont « reconnu positivement » son déroulement et son résultat, ainsi que le rôle joué par le CNDH dans le cadre de ce procès et ses conclusions (para 81). Le rapport se dit encouragé par l’endossement par Sa Majesté le Roi Mohammed VI de la recommandation du CNDH concernant la non-poursuite de civils devant des Tribunaux militaires (paras 83 et 116).

    – CNDH : le rapport reconnait le CNDH comme une Institution crédible et prend en considération ses observations, ses conclusions, ses rapports, ses activités et son interaction avec la Minurso (paras 81, 83 et 94). La création du CNDH et de ses bureaux régionaux est considérée comme un « développement positif » (para 83). Son travail au Sahara est qualifié de « pas positif » qui lui a permis de gagner plus de proximité avec les victimes des violations des droits de l’Homme (para 94).

    – Visites au Sahara : le rapport relève que les Organisations internationales, notamment les ONG « Robert Kennedy » et « US leadership Council for Human Rights », ont pu visiter le Sahara, sans pour autant prendre position sur le contenu de leurs conclusions ou rapports (paras 10 et 87). Il précise également que les experts onusiens ont visité le Sahara et que les autorités marocaines ont facilité l’accès des procédures spéciales au Sahara lorsque ces dernières en font la demande (paras 87 et 89).

    – Situation des droits de l’Homme à Tindouf : le rapport reconnait que les informations sur la situation des droits de l’Homme dans les camps de Tindouf demeurent limitées et que des allégations de violations des droits de l’Homme ont été rapportées durant les dernières années, notamment les droits à la liberté d’expression et liberté de mouvement (para 96). Il indique également que le communiqué de presse de la mission de la Commission africaine des droits de l’Homme n’a pas fourni d’information sur les allégations de violations des droits de l’Homme dans ces camps (para 97).

    – Efforts du Maroc au Sahara : le rapport reconnait les efforts du Maroc pour le développement et l’amélioration des conditions sociales au Sahara, notamment la note de cadrage du Conseil économique et social (para 95 et b117). Il relève également le caractère critique de cette note. Ce qui crédibilise davantage le travail de ce Conseil (para 15).

    – Rencontres avec les acteurs pro-autonomie : la référence aux rencontres de M. Ross avec les acteurs pro-autonomie, que ce soit au niveau des officiels locaux ou membres de la société civile est un point extrêmement positif. Ce qui démontre qu’ils commencent à s’imposer comme des interlocuteurs légitimes de M. Ross ,sapant ainsi la pseudo-représentativité des séparatistes .

    – Lien avec la situation au Sahel : l’ONU a reconnu finalement l’impact de la situation au Sahel sur le règlement du différend du Sahara, particulièrement la crainte croissante pour la situation fragile des jeunes dans les camps de Tindouf et au Sahara (para 25). Il souligne les préoccupations croissantes sur la sécurité depuis que des éléments d’Al-Qaida ont investi le Nord du Mali (para 59). A cet égard, il rappelle le kidnapping des trois humanitaires en 2011 et souligne le retrait par le Gouvernement espagnol de 17 travailleurs humanitaires pour des raisons de sécurité paras 61 et 62). Concluant, par contraste, qu’il « n’y a pas de risques visibles ou palpables sur la sécurité du personnel onusien » au Sahara (para 64).

    – Impact du différend sur le Maghreb : Le rapport reconnait explicitement que le différend du Sahara est la raison de l’absence d’unité au Maghreb et constitue une entrave à l’intégration maghrébine (para 110).
    – La responsabilité de l’Algérie : le rapport reconnaît l’impact de la dimension bilatéral algéro-marocaine sur le différend, en soulignant l’encouragement par M. Ross au Maroc et à Algérie d’améliorer leurs relations et d’ouvrir les frontières (paras 32 ‘a’ et 112). Le rapport fait également référence à la déclaration du Président Bouteflika que « toute solution qui n’aboutit pas à un référendum multi-optionnel n’est pas une solution », reconnaissant, ainsi, que la solution du différend est dans les mains de l’Algérie et non pas du Polisario (para 23). Enfin, le rapport reconnaît la responsabilité de l’Algérie pour la situation des droits de l’Homme dans les camps de Tindouf lorsqu’il souligne que les Rapporteurs spéciaux travaillent avec un seul gouvernement à la fois, raison pour laquelle les précédentes visites au Sahara « n’ont pas inclus les camps de Tindouf en Algérie (para 89).

    – Monitoring des droits de l’Homme au Sahara : le rapport ne recommande pas explicitement l’élargissement du mandat de la Minurso aux droits de l’Homme. Bien plus, il adopte une approche équilibrée lorsqu’il aborde la question de l’interprétation du mandat de la Minurso et celle du mécanisme de monitoring des droits de l’Homme au Sahara en citant les positions des deux parties (paras 104 et 115). En outre, la référence à la recommandation faite au Maroc durant son UPR sur cette question est accompagné de l’explication marocaine de son rejet, qu’elle ne relève pas du mandat du Conseil des Droits de l’Homme (para 93).

    – L’enregistrement des populations des camps de Tindouf : le rapport souligne que « dans l’attente de l’enregistrement, le PAM continue de fournir 90 000 rations alimentaires et 35 00 rations additionnelles pour les personnes vulnérables » (para 67). Il réitère sa recommandation concernant « le maintien de l’examen de la question de l’enregistrement » et souligne également que « le HCR continue le dialogue avec l’Algérie conformément à la résolution 2044 du Conseil de Sécurité ». La référence explicite à l’Algérie dans ce contexte est une nouveauté. Le précédent rapport se contentait d’une simple référence au «pays hôte » (para 72).

    B. Aspects négatifs

    * Gdeim Izik : le rapport relève des allégations de torture et de mauvais traitement dont auraient été victimes les accusés des événements de Gdeim Izik, que ce soit les 25 condamnés que la centaine poursuivie en liberté provisoire, en soulignant qu’aucune enquête n’a été ouverte à cet égard (para 81, 82 et 84).

    * Manifestations au Sahara : le rapport consacre plusieurs paragraphes aux manifestations au Sahara, notamment leur nature (exploitation des ressources naturelles, problèmes sociaux, autodétermination) et leur dispersion par les autorités marocaines en « utilisant la force excessive » (paras 2, 3, 4, 5, 88 et 90).

    * Le procès des sept « activistes sahraouis » : le rapport souligne qu’aucun développement significatif n’a eu lieu au sujet de ces personnes (para 85).

    * Les ONG au Sahara : le rapport souligne les « difficultés d’opérer » rencontrées par des ONG au Sahara, notamment le « refus de toute reconnaissance légale » (para 86).

    * Visite du Rapporteur spécial sur la torture : les paragraphes sur la visite de M. Mendez au Maroc sont très sélectifs. Ils se contentent de relever les aspects négatifs de son rapport de visite, notamment les allégations d’utilisation de la force excessive durant les manifestations, les kidnappings et l’abandon dans le désert, ainsi que la torture et les mauvais traitements (paras 90 et 91).

    * L’accès au Sahara : le rapport indique que les autorités marocaines ont refusé l’accès au Sahara à des visiteurs internationaux, notamment la délégation de membres du Parlement européen (para 13). Il souligne également « l’impossibilité pour les membres de la Commission de l’UA de visiter le Sahara » et l’absence de réponse du Maroc à leur demande (paras 12 et 97). Le rapport indique également que certaines contraintes ont été rapportées sur le monitoring par les autorités locales des visites d’Organisations internationales et experts indépendants (para 87).

    * La référence explicite à la dénommé Aminatou Haidar lui confère plus de visibilité et de stature. Alors que Ould Salma, opposant de l’autre coté, à été totalement ignoré.

    C. Périls politiques en perspective

    Le rapport du SG recèle un certain nombre d’éléments nouveaux potentiellement problématiques pour notre pays à court terme. La doctrine et le parti pris de Ross y apparaissent avec flagrance. D’autant qu’ il s’y est approprié l’intégralité du dossier du Sahara, les négociations politiques, les CBM et les Droits de l’homme avec l’appui de la machinerie de la Minurso  :

    * La feuille de route établie par M. Ross pour le processus de négociations (para 31) et la notion de compromis (para 111) suscitent des interrogations car elles supposeraient l’abandon de l’initiative marocaine et le partage de la gouvernance du Sahara avec les séparatistes et partant l’arrivée du Polisario à Laayoune.

    * L’élargissement des CBM (para 32 ‘b’) est une captation du success-story du HCR, alors que le dialogue « people-to-people » (para 113) est une approche à double tranchant. Le Maroc devrait examiner tous les aspects les entourant avec autant de précaution que de souplesse.

    * L’intégration du règlement du différent dans le cadre d’une large stratégie pour le Sahel (para 114) est synonyme d’une internationalisation du conflit, dont l’objectif est d’exercer des pressions sur le Maroc pour accepter une solution. Cet objectif se confirme par l’intention de M. Ross de collaborer avec l’Union Africaine (para 114). Ce qui donnera à cette dernière un rôle dans la définition de la solution du différend et à M. Ross un appui politique continental qu’il ne manquera pas d’exploiter contre le Maroc.

    * L’indication par le Polisario de sa disposition à coopérer avec les Organes onusiens des droits de l’Homme (para 96) et le fait que le SG de l’ONU en prenne note positivement (para 116) dédouane l’Algérie de sa responsabilité sur les camps. Bien plus, il confère au Polisario, acteur non étatique, des obligations internationales réservées aux seuls états membres de ONU.

    * La consécration du rôle de la Minurso pour le « monitoring des développements » au Sahara (para 122) .Bien plus, la nouvelle définition de son mandat y incluant « la fourniture d’informations indépendantes sur les conditions sur le terrain » (para 123), est synonyme de son élargissement de facto aux droits de l’Homme. Ce qui serait de nature à réduire les pressions des autres parties sur le Maroc pour son élargissement ou la création d’un mécanisme de monitoring onusien.

    L’Ambassadeur, Représentant Permanent à Genève
    Omar Hilale

    #Maroc #Sahara_Occidental #ONU #MINURSO #SG_de_l’ONU

  • La grande manœuvre marocaine au Sahara Occidental (2/2)

    Et la guerre aura lieu

    Par D.M. Chetti

    A la croisée des chemins entre l’Afrique et l’Europe, la Méditerranée, l’Atlantique et le monde arabe, le Maroc a toujours eu une place spéciale dans la diplomatie occidentale et dans sa planification stratégique, spécialement américaine.

    Les nationalistes sahraouis, avant d’avoir le Maroc comme principal ennemi, ont eu à combattre les Espagnols avant 1975.

    Le Polisario a été créé en 1971 par Mustapha Sayed El-Ouali qui a explicitement appelé à la lutte armée dans le cadre du Front populaire pour la libération de Saguia El-Hamra et Rio de Oro.

    Puis, avec le soutien de la Libye, de l’Algérie et de la Mauritanie, ses forces ont commencé à attaquer les intérêts espagnols. Sur la scène internationale, le Polisario a su attirer l’attention sur sa cause à l’ONU et ailleurs, mais son leadership a été lent à identifier la menace posée par le Maroc sur la route de son indépendance.

    En mai 1975, une mission de l’ONU se rend au Sahara espagnol à la rencontre des manifestations spectaculaires de soutien public au Polisario et manifestant leur opposition à l’unification avec le Maroc ou la Mauritanie.

    Le 15 octobre, elle publie un rapport en faveur de l’autodétermination des Sahraouis. Le lendemain, la Cour internationale de justice de La Haye rendra publique sa décision contre la revendication du Maroc pour le territoire, mais le roi du Maroc Hassan II en fera une interprétation différente.

    Le même jour, il annoncera l’ouverture de bureaux de recrutement pour lancer «la marche verte» à laquelle 350.000 volontaires participeront.
    Entre temps, le dictateur espagnol Franco était sur son lit de mort et, sous la pression des Etats-Unis et de la France, il finira par abandonner le territoire du Sahara. Il donnera une ultime consigne, celle de ne pas tirer sur les marcheurs marocains qui traverseraient la frontière le 6 novembre 1975.

    Le 14 novembre, c’est le pacte de Madrid, qui divisera le territoire entre le Maroc et la Mauritanie. Franco, à l’hôpital, décédera tôt le matin du 20 novembre.

    Le Maroc entreprendra sa conquête du Sahara occidental après la marche verte de novembre 1975 alors que certains Sahraouis, ayant acquis une expérience militaire dans l’armée espagnole, rejoindront l’aile militaire du Front Polisario et mèneront de sérieuses attaques contre les forces armée royales marocaines qui, avec de grandes colonnes motorisées, avaient occupé des postes profondément à l’intérieur du Sahara, allant jusqu’à Tifariti, près du nord de la frontière mauritanienne, et occupant Guelta au sud-ouest.

    Puis une colonne de cinq bataillons des FAR stationnera à Mahbes, dans le nord-est du Sahara occidental, près de la frontière algérienne. Le lac d’Amgala est utilisé comme un point de transit pour les réfugiés évacués vers l’Algérie sous l’assistance de l’armée algérienne qui leur fournit de la nourriture et des fournitures médicales.

    En janvier 1976, les troupes marocaines attaqueront les troupes algériennes à cet endroit.

    Les débuts militaires du Front Polisario et ses succès contre le Maroc et son allié, la Mauritanie, défièrent toutes les attentes.

    Les raisons de ce succès et de la survie du Polisario sont à chercher non seulement dans ses soutiens extérieurs, principalement algériens, dans les erreurs marocaines et les faiblesses mauritaniennes, mais aussi dans sa stratégie militaire et les compétences tactiques de ses soldats, dotés d’un moral d’acier et capable de maîtriser les configurations géographiques à leur avantage.

    Les forces armées mauritaniennes, peu dotées de ressources matérielles et humaines, ont été contraintes de se retirer de la guerre en 1979 après avoir subi des pertes conséquentes de la part du Polisario.

    L’armée marocaine a révélé à plusieurs reprises son inefficacité opérationnelle face aux tactiques de guérilla du Polisario et, après plusieurs échecs, elle obtiendra un renfort stratégique grâce à l’aide des Américains, qui, après la chute du Shah, tenaient à ne pas perdre un autre allié stratégique en Afrique.

    A partir de 1981, le Maroc commencera la construction de la plus grande barrière militaire fonctionnelle dans le monde, un mur de 2.720 km qui lui permettra d’occuper et de contrôler 80% du territoire du Sahara occidental et de contrer les offensives du Front Polisario.

    Dix ans plus tard, l’intervention de l’ONU permit la signature d’un cessez-le-feu, qui a eu lieu après que les deux parties, complètement épuisées, réaliseront qu’aucune d’elle ne pourra remporter la victoire décisive.

    La lutte continua alors dans la sphère diplomatique. Dans les territoires occupés, le Maroc a dépensé beaucoup d’argent pour sa sécurité et le développement économique, mais n’a pratiquement consacré aucun effort pour gagner les cœurs et la sympathie du peuple sahraoui.

    Il a également encouragé l’installation d’un grand nombre de personnes en provenance du Maroc, en partie avec l’ espoir de déjouer ainsi la prédiction du Polisario qui espérait gagner le référendum sur le futur statut du territoire.

    Représentant de l’ONU, l’Américain James Baker a exercé de considérables efforts pour tenter de parvenir à un règlement, mais, devant l’intransigeance marocaine, il finit par démissionner en 2003.

    Dans le même temps, le mécontentement a grandi dans les camps de réfugiés et les territoires occupés, en particulier parmi les jeunes Sahraouis. Beaucoup d’entre eux, désespérés de voir leurs aînés trouver une autre issue à leur quotidien, montrent leur déception avec le Polisario qui n’arrive pas à marquer des points sur le front diplomatique.

    Ce mécontentement s’est manifesté par l’intermédiaire d’une révolte du style «intifada» que l’encadrement du Polisario n’a pas vu venir.

    En réponse à cette intifada, les forces marocaines entamèrent alors des séries d’enlèvements et d’arrestations suggérant à l’opinion internationale que ce sont des actes terroristes menées par des organisations criminelles ayant des liens avec Al-Qaïda, dont l’objectif est de tenter une infiltration du Sahara occidental et des camps de réfugiés. Ce que réfutent, bien évidemment, en bloc les dirigeants du Polisario.

    Dans le sillage de la marche verte, au moment où l’Espagne annonçait le retrait de ses troupes du Sahara, l’avenir du Polisario semblait sombre pour beaucoup d’observateurs et les Marocains étaient confiants dans leur nouvelle conquête.

    Après tout, même l’Espagne, qui avait commis d’importantes erreurs politiques et disposant de peu de ressources, avait réussi à maintenir sa présence pendant près d’un siècle ! Le Maroc comptait en finir rapidement avec l’insurrection sahraouie. Résultat, un quart de siècle plus tard, le conflit est toujours là !

    Les raisons de la survie du Polisario s’expliquent sans doute par les soutiens extérieurs, en particulier algériens, sa démarche diplomatique sur le plan international et surtout par la ténacité de ses combattants qui maîtrisent aussi bien la tactique que la stratégie sur le terrain.

    Le succès est dans le haut niveau moral de ses troupes, l’expérience de ses soldats et la capacité des Sahraouis à utiliser les conditions géographiques à leur avantage.

    Aujourd’hui, la communication et la coordination entre les indépendantistes du Polisario, qui veulent la libération des territoires occupés par le Maroc et les camps de réfugiés où se trouvent leurs sympathisants, sont facilitées en grande partie par l’Internet qui a aussi contribué à accroître leur membres, surtout des jeunes qui commencent à se radicaliser, perdant confiance en la direction du Polisario, même si cette dernière continue à alimenter des perspectives antimarocaines très marquées.

    Le risque encouru, en attendant, c’est, bien entendu, l’infiltration d’éléments terroristes dans les camps sahraouis en Algérie. La véritable menace se situe à ce niveau.

    Le Maroc, comme précisé dans la première partie consacrée à ce sujet, a toujours entretenu des relations étroites avec les Etats-Unis et la France, renforcées à mesure que son voisin algérien prônait, dans le passé récent, une voie socialiste et non alignée dans sa politique intérieure et l’autodétermination du peuple sahraoui dans sa politique extérieure.

    Compte tenu de l’importance de la stabilité du Maroc aux yeux de l’axe atlantique et de la menace qu’une augmentation de l’activité terroriste dans la région poserait pour les Etats-Unis et pour l’Europe en particulier, il est urgent de promouvoir une solution de sortie au problème du Sahara occidental au lieu de se contenter de suivre l’évolution des événements en attendant que cela profite aux intérêts américains ou européens, sans quoi la situation risque de devenir de plus en plus explosive.

    L’Echo d’Algérie, 22/12/2013

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, colonisation, ONU, autodétermination, MINURSO,

  • Maroc : Des câbles sur l’«hostilité» envers Christopher Ross

    Maroc : Des câbles sur l’«hostilité» envers Christopher Ross

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, Christopher Ross, ONU, MINURSO,

    Alors qu’une note diplomatique suggérait de réduire ses visites au Maroc
    Le roi Mohamed VI n´est pas près de donner suite à la demande de Christopher Ross d´effectuer une nouvelle tournée au Maghreb dans le but de convaincre le Maroc et le Front Polisario d´engager, cette fois, des négociations officielles et non plus informelles sur le conflit sahraoui qui les oppose depuis 1976.
    Depuis qu´il a pris ses fonctions il y a 5 ans, le représentant personnel du secrétaire général de l´Onu pour le Sahara occidental s´est rendu plus d´une dizaine de fois dans la région.

    Si le mouvement sahraoui a montré dès le départ une disposition réelle à négocier une solution politique définitive sur la base du principe incontournable du droit du peuple sahraoui à l´autodétermination, les autorités marocaines, elles, ont tout fait, par le chantage, les pressions et les manœuvres, pour faire échouer sa médiation.

    La réunion de Fès avec Mohamed VI

    Dans un article de son spécialiste du Maghreb, Ignacio Cembrero, le grand quotidien espagnol «El Mundo» a fait état, jeudi dernier, de la série de câbles adressés à leur centrale par diverses ambassades marocaines en Occident, faisant ressortir l’hostilité manifeste du Maroc envers Christopher Ross.
    Ignacio Cembrero a fait lui- même l´objet le 7 juillet dernier d´une note diplomatique captée sans doute par les services secrets espagnols (CNI).

    Il est écrit dans ce câble que ce journaliste, pourtant reconnu en Europe pour son professionnalisme et son objectivité, «est connu pour son hostilité au Maroc et son soutien aux séparatistes (entendre le Front Polisario) du temps où il était au journal «El País».

    C´est à la suite d´un procès engagé contre lui par le gouvernement Benkirane que Cembrero a dû se séparer à «l´amiable» de son journal pour faire partie depuis quelques semaines du quotidien «El Mundo» où il apporte des révélations chaque fois plus compromettantes pour le royaume alaouite.

    Cette fois, le journaliste cite des câbles transmis depuis le mois d´octobre dernier sur son Tweeter «par celui qui se présente sous le profil de Chris Colemen» autour de l´image que le Maroc s´est forgée sur Christopher Ross que le roi Mohamed VI avait reçu pour la dernière fois le 24 février 2009 à Fès.
    Le diplomate américain aurait alors apporté au roi du Maroc son soutien à son «plan d´autonomie» pour l´ancienne colonie espagnole. Cette position serait «encore la sienne cinq ans plus tard», comme l´est aussi son profond attachement au droit du peuple sahraoui à l´autodétermination.

    Les raisons d´une haine sans limites

    Le représentant de M.Ban Ki-moon a réitéré cette même position à la fin du mois de juin dernier à New York à une importante délégation marocaine conduite par M. Nasser Bourita, secrétaire général du ministère des Affaires étrangères.

    Pourquoi donc cette «haine» qui a conduit le roi Mohamed VI à réclamer en juin 2013 le départ de M.Ross, si le diplomate américain était en faveur d´une solution qui coïncide avec la proposition marocaine ? Les «notes diplomatiques» marocaines datant du début de l´année en cours apportent un début de réponse à cette question.

    En fait, Rabat accuse M.Ross «d´avoir démontré sa partialité et son attitude fondamentalement hostile au Maroc par ses flagrantes contradictions».
    Non seulement le Représentant de M. Ban Ki-mon ne veut pas renoncer à son attachement au droit des Sahraouis à l´autodétermination, mais il n´a pas cédé aux pressions du gouvernement marocain pour que l´Algérie soit mentionnée dans ses rapports au Conseil de sécurité de l´Onu comme «partie impliquée» et non pas «intéressée» au conflit du Sahara occidental.

    Le diplomate américain connaît parfaitement le fond du dossier dont il est chargé pour avoir été ambassadeur de son pays à Alger dans les années 80.
    «Planifier» le départ du diplomate américain
    Rabat accuse également le diplomate américain d´avoir «engagé des initiatives qui n´entrent pas dans ses prérogatives».

    Il faut se rappeler que le représentant personnel du SG de l´Onu avait adressé, il y a trois ans, un rapport au CS de l´Onu accusant le Maroc d´ «espionner» la délégation de la Minurso à Casablanca, organisme onusien chargé de la surveillance du cessez-le-feu au Sahara occidental.
    Il est accusé aussi d´avoir soutenu puis «marginalisé» le plan d´autonomie marocain. Ce plan n´a pas fait recette malgré l´appui dont il a bénéficié de la part de la France sous Chirac et Sarkozy, puis en Espagne, notamment sous les socialistes de Zapatero et son ministre des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, celui qui avait soufflé cette formule au roi Mohamed VI.

    Enfin, les Marocains ont été irrités de voir M.Ross chercher à «impliquer l´Union Africaine» dans le règlement du contentieux de la dernière colonie du continent. Les raisons de l´hostilité marocaine sont nombreuses. Le 9 avril 2013, M.Ross avait attiré l´attention du ministre des Affaires étrangères d´alors, Saadeddine Al Othmani, sur les violentes répressions des manifestations des Sahraouis à Al Ayoune, ultime escale de sa dernière tournée maghrébine.

    «Vous devez convaincre la communauté internationale que la vie est pacifique sous la souveraineté du Maroc», avait-il suggéré à son interlocuteur.
    Pour toutes ces raisons, une note diplomatique marocaine datant de l’époque propose qu´une action soit engagée en vue d’«isoler M.Ross pour le forcer à renoncer à sa mission, sans pour autant entrer en confrontation avec lui et, surtout, éviter qu´il puisse passer pour une victime».

    Concrètement, la note suggère de «réduire au maximum ses visites au Maroc», donc dans la région où M.Ross n´a plus remis les pieds, les autorités marocaines exigeant depuis que «le but de sa mission soit clarifié», jouant sur le statu quo qui les arrangent, faisant fi de la menace du président Mohamed Abdelaziz d´un «retour aux armes» dans ces conditions.
    En plus, la même note suggère «de faire circuler via les cercles universitaires et les réseaux sociaux civils un message de scepticisme sur les efforts de médiation déployés par de M. Ross afin d´introduire le doute sur sa capacité à poursuivre sa mission».

    Le «pire» fut sa rencontre avec Navi Pillay
    Cette campagne «est loin de s´arrêter puisque M.Saadine Al Othmani avait opté pour une stratégie» d’évaluation de la situation dans sa globalité, portant sur le calcul du prix politique à payer par le Maroc à travers sa décision de refuser le représentant de M.Ban Ki-moon, car une telle initiative comporte le risque d´un affrontement avec le SG de l´Onu et le Département d´Etat des Etats-Unis avec lesquels le Maroc entretient des relations déjà assez tendues».

    Mais «le pire» aux yeux de Rabat, c´est lorsque M.Ross avait été reçu le mois de juillet 2013 à Genève par Mme Navi Pillay.
    La Haute Commissaire de l´Onu pour les Droits de l´Homme avait exprimé au diplomate américain «sa déception» à la suite du retrait par les Etats-Unis de la proposition qu´ils avaient faite, le mois d´avril de la même année, sur l´élargissement de la mission de la Minurso à la surveillance des droits de l´homme au Sahara occidental.

    «Ce fut un revers pour la cause des droits de l´homme», répondit le représentant personnel du SG de l´Onu avant d´inviter Mme Navi Pillay à effectuer une visite au Sahara occidental pour «soutenir» la recommandation portant sur «l´inclusion des droits de l´homme dans la mission de la Minurso».
    Cette conversation a été relatée par l´ancien ambassadeur du Maroc à Genève, Omar Hilale, après un entretien avec une «source proche de Mme Navi Pillay», dit un câble cité par «El Mundo».

  • Western Sahara : Text of UNSC Resolution 2654 (2022)

    Western Sahara : Text of UNSC Resolution 2654 (2022)

    Tags : Western Sahara, Morocco, MINURSO, UNO,

    The Security Council today voted to extend the mandate of the United Nations Mission for the Referendum in Western Sahara (MINURSO) until 31 October 2023, calling on the parties to resume negotiations in good faith towards a mutually acceptable political solution for the region.

    Adopting resolution 2654 (2022) (to be issued as document S/RES/2654) by a vote of 13 in favour to none against, with 2 abstentions (Russian Federation, Kenya), the 15-member organ expressed full support for the Secretary-General and Staffan de Mistura, Personal Envoy for Western Sahara, to facilitate negotiations to achieve a solution to the Western Sahara question, and strongly encouraged Morocco, Frente POLISARIO, Algeria, and Mauritania to engage with him throughout the duration of the process to ensure a successful outcome.

    Further to the text, it reaffirmed the need for full respect of the military agreements reached with MINURSO with regard to the ceasefire and called on the parties to comply fully with those agreements, implement their commitments to the former Personal Envoy, and refrain from any actions that could undermine United Nations-facilitated negotiations or further destabilize the situation in the Western Sahara.

    Speaking after the vote, Jeffrey DeLaurentis (United States) underlined the Council’s support for the Personal Envoy in his efforts to facilitate a just lasting and mutually acceptable political solution for Western Sahara. Despite the vote not being unanimous, he called on all concerned to engage in good faith with the Personal Envoy. Morocco’s autonomy plan is serious, credible and realistic and one potential approach to satisfying those aspirations. MINURSO peacekeepers are tasked with monitoring and reporting on the situation on the ground, and when possible, conducting dangerous mine clearance operations, he noted, calling for the restoration of their freedom of movement as well as the resumption of safe and regular re-supply of MINURSO team sites. Voicing concern about the dire situation in the Tindouf refugee camps, he urged donors to increase their humanitarian contributions.

    Martin Kimani (Kenya) recalled that his country’s supports for MINURSO was reflected in its affirmative vote on resolution 2602 (2021). In doing so, it hoped that the parties would engage with the Personal Envoy to return MINURSO to its core objective of implementing a referendum for the people of Western Sahara. However, today’s resolution continues the gradual — but noticeable — shift away from that mandate and will not help the parties achieve a just, lasting, mutually acceptable political solution as originally intended. His delegation abstained because its constructive proposals during negotiations were not taken on board. Further, the resolution does not substantively reflect the Council’s commitment to provide for the self-determination of the peoples of Western Sahara. The right to self-determination is a foundational principle for both the United Nations and the African Union, he said, adding that the African Union — which counts both parties as members — should not be ignored by any United Nations process.

    Amiera Alhefeiti (United Arab Emirates) welcomed the adoption, which enhances the role of peace and security. She cited the constructive approach of the Council, expressing support for balanced language and the efforts of the Special Envoy to work towards a mutually acceptable political solution, calling on him to build on previous progress. She affirmed the sovereignty of Morocco over the Moroccan Sahara, renewing support for that country’s autonomy plan presented in 2007, which is serious and credible.

    Dmitry Polyanskiy (Russian Federation), noting his abstention, said the process for preparing and agreeing on the document was not fully consultative. None of his delegation’s fundamental and well-founded comments were taken into consideration. Moreover, there was no response to useful proposals made by other Council members, resulting in an unbalanced text and raising doubts to the impartiality of the informal file sponsors. The resolution does not reflect the real situation on the ground and is unlikely to facilitate the Envoy’s efforts to renew direct negotiations between Morocco and Frente POLISARIO to achieve mutually acceptable solutions. Noting his delegation’s position is dictated purely by lack of agreement on wording, he voiced support for MINURSO and its key role in establishing conditions on the ground and pushing forward the peace process.

    Dai Bing (China) said that MINURSO contributes positively to the question of Western Sahara and the maintenance of stability in the region. He expressed his support for the extension of the Mission’s mandate for 12 months, which demonstrates the Council’s determination to promote a political solution to the question. He also expressed hope that future Council resolutions relating to this mandate will reflect the latest changes in the situation, and undergo thorough consultations, to arrive at a text acceptable to the relevant parties. China’s position on Western Sahara has been consistent — this situation should be handled based on relevant Council resolutions so that a just, durable, mutually acceptable solution can be reached.

    João Genésio De Almeida Filho (Brazil) noted that this year’s text, notwithstanding its many features, could have greatly benefitted from a more balanced approach on some of its innovative propositions. Something as simple as incorporating regional formulas, many of which are still very much valid, could have proven useful to breach some of the gaps during recent negotiations. These in turn could have allowed for an even stronger message of support for the Personal Envoy and the Special Representative. He reiterated steadfast support for a peaceful, just and mutually acceptable solution to the question under the auspices of the United Nations.

    Michel Xavier Biang (Gabon), Council President for October, speaking in his national capacity, said his delegation voted for the prolongation of the mandate in support of the political process to reach a realistic, achievable and lasting political solution based on compromise for Western Sahara. The resolution makes it possible to support the Personal Envoy’s efforts in relaunching the political process with the various stakeholders. He voiced support for the Moroccan autonomy initiative as a credible and reassuring prospect for a way out of the current impasse and for reaching an acceptable political solution for all.

    The meeting began at 10:07 a.m. and ended at 10:27 a.m.

    United Nations Resolution S/RES/2602 (2021) adopted by the Security Council at its 8890th meeting, on 29 October 2021

    The Security Council,

    Recalling and reaffirming all its previous resolutions on Western Sahara,

    Reaffirming its strong support for the efforts of the Secretary -Gen eral and his Personal Envoy to implement resolutions 1754 (2007), 1783 (2007), 1813 (200 8 ), 1871 (2009), 1920 (2010), 1979 (2011), 2044 (2012), 2099 (2013), 2152 (2014), 2218 (2015), 2285 (2016), 2351 (2017), 2414 (2018), 2440 (2018), 2468 (2019), 2494(2019), and 2548 (2020),

    Paying tribute to Horst Köhler, former Personal Envoy of the Secretary -General for Western Sahara, and commending his efforts in holding the round -table process, which created momentum in the political process,

    Welcoming the appointment of Staffan de Mistura as the Personal Envoy of the Secretary-Gene ral for Western Sahara and urging the constructive resumption of the political process, building on the progress of the former Personal Envoy,

    Welcoming the momentum created by the first round -table meeting on 5−6 December 2018 and the second round -table meeting on 21–22 March 2019, and the engagement by Morocco, the Frente POLISARIO, Algeria, and Mauritania in the UN political process on Western Sah ara in a serious and respectful manner in order to identify elements of convergence,

    Encouraging the resumption of consultations between the Personal Envoy and Morocco, the Frente POLISAR IO, Algeria and Mauritania in this regard to build on the progress achieved,

    Reaffirming its commitment to assist the parties to achieve a just, lasting, and mutually acceptable political solution, based on compromise , which will provide for the self-determi nation of the people of Western Sahara in the context of arrangements consistent with the principles and purposes of the Charter of the United Nations, and noting the role and responsibilities of the parties in this respect,

    Reiterating its call upon Morocco, the Frente POLISAR IO, Algeria and Mauritania to cooperate more fully with each other, including through building additional trust, and with the United Nations, as well as to strengthen their involvement in the political process and to achieve progress towards a politica l solution,

    Recognizing that achieving a political solution to this long-standing dispute and enhanced cooperation between the Member States of the Maghreb Arab Union would contribute to stability and security, in turn leading to jobs, growth and opportunities for all the peoples in the Sahel region,

    Welcoming the efforts of the Secretary-Gene ral to keep all peacekeeping operations, including the United Nations Mission for the Referendum in Western Sahara (MINUR SO), under close review and reiterating the need for the Council to pursue a rigorous, strategic approach to peacekeeping deployments, and effective management of resources,

    Recalling resolution 2378 (2017) and its request of the Secretary -General to ensure that data related to the effectiveness of peacekeeping operations, including peacekeeping performance data, is used to improve analytics and the evaluation of mission operations, based on clear and well i dentified benchmarks, and further recalling resolution 2436 (2018) and its request of the Secretary-General to ensure that decisions to recognize and incentivize outstanding performance and decisions regarding deployment, remediation, training, withholding of financial reimbursement, and repatriation of uniformed or dismissal of civilian personnel, are predicated on objective performance data,

    Recalling resolution 2242 (2015) and 2538 (2020) and its aspiration to increase the number of women in military and police contingents of United Nations peacekeeping operations,

    Recognizing the important role played by MINURSO on the ground and the need for it to fully implement its mandate, including its role in supporting the Personal Envoy to achieve a mutually acceptable political solution,

    Noting with deep concern the breakdown of the ceasefire,

    Expressing concern about the violations of existing agreements and reiterating the importance of full adherence to these commitments, and taking note of the commitments provided by the Frente POLISAR IO to the former Personal Envoy,

    Taking note of the Moroccan proposal presented on 11 April 2007 to the Secretary-Gene ral and welcoming serious and credible Moroccan efforts to move the process forward towards resolution; also taking note of the Frente POLISARIO proposal presented 10 April 2007 to the Secretary -General,

    Encouraging in this context, the parties to demonstrate further political will towards a solution including by expanding upon their discussion of each other’s proposals and recommitting to UN efforts in a spirit of realism and compromise, and further encouraging the neighbouring countries to make contributions to the political process,

    Encouraging the parties to cooperate further with the United Nations Office of the High Commissione r for Refugees in identifying and implementing confiden ce – building measures that can serve to foster the trust necessary for a successful political process,

    Stressing the importance of improving the human rights situation in Western Sahara and the Tindouf camps, and encouraging the parties to work with the international community to develop and implement independent and credible measures to ensure full respect for human rights, bearing in mind their relevant obligations under international law,

    Encouraging the parties to sustain and prioritize their respective efforts to enhance the promotion and protection of human rights in Western Sahara and the Tindouf refugee camps, including the freedoms of expression and association,

    Welcoming in this regard, steps and initiatives taken by Morocco, and the role played by the National Council on Human Rights Commissions operating in Dakhla and Laayoune, and Morocco’s interaction with Special Procedures of the United Nations Human Rights Council,

    Strongly encouraging enhancing cooperation with the Office of the United Nations High Commissioner for Human Rights (OHCHR), including through facilitating visits to the region,

    Noting with deep concern the continued hardships faced by Sahrawi refugees, their dependency on external humanitarian assistance, and the impact of the COVID-19 pandemic, and further noting with deep concern insufficient funding for those living in Tindouf refugee camps and the risks associated with the reduction of food assistance,

    Reiterating its request for consideration of a refugee registration in the Tindouf refugee camps and emphasizing efforts be made in this regard,

    Recalling United Nations Security Council resolutions 1325 and 2250 and related resolutions;

    stressing the importance of a commitment by the parties to continue the process of negotiations through the United Nations-sponso red talks and encouraging the full, effective and meaningful participation of women and active and meaningful participation of youth in these talks,

    Recognizing that the status quo is not acceptable, and noting further that progress in negotiations is essential in order to improve the quality of life of the people of Western Sahara in all its aspects,

    Affirming its full support for Special Representative of the Secretary -General for Western Sahara and Head of MINURSO Alexander Ivanko,

    Having considered the report of the Secretary-General of 1 October 2021 (S/2021/843),

    1. Decides to extend the mandate of MINURSO until 31 October 2022;
    2. Emphasizes the need to achieve a realistic, practicable, enduring and mutually acceptable political solution to the question of Western Sahara based on compromise and the importance of aligning the strategic focus of MINURSO and orienting resources of the United Nations to this end;
    1. Expresses its full support for the Secretary -General and his Personal

    Envoy to facilitate the negotiations process in order to achieve a solution to the Western Sahara question, notes the intention of the former Personal Envoy to invite Morocco, the Frente POLISARIO, Algeria, and Mauritania to meet again in the same format, and welcomes the engagement of Morocco, the Frente POLISARIO, Algeria, and Mauritania throughout the duration of this process, in a spirit of realism and compromise, to ensure a successful outcome;

    4. Calls upon the parties to resume negotiations under the auspices of the Secretary-General without preconditions and in good faith, taking into account the efforts made since 2006 and subsequent developments with a view to achieving a just, lasting, and mutually acceptable political solution, which will provide for the self-determination of the people of Western Sahara in the c ontext of arrangements consistent with the principles and purposes of the Charter of the United Nations, and

    noting the role and responsibilities of the parties in this respect;

    1. Invites Member States to lend appropriate assistance to these talks;
    1. Reaffirms the need for full respect of the military agreements reached with MINURSO with regard to the ceasefire and calls on the parties to comply fully with those agreements, implement their commitments to the former Personal Envoy, and refrain from any actions that could undermine UN-facilitated negotiations or further destabilize the situation in the Western Sahara;
    1. Reiterates its call upon all parties to cooperate fully with MINURSO, including its free interaction with all interlocutors, and to take the necessary steps to ensure the security of as well as unhindered movement and immediate access for the United Nations and associated personnel in carrying out their mandate, in conformi ty with existing agreements;
    1. Emphasizes the importance of a renewed commitment by the parties to advancing the political process in preparation for further negotiations, recalls its endorsement of the recommendation in the report of 14 April 2008 (S/2008/251) that realism and a spirit of compromise by the parties are essential to achieve progress in negotiations, and encourages the neighbouring countries to make important, active contributions to this process;
    1. Calls upon the parties to demonstrate political will and work in an atmosphere propitious for dialogue in order to advance negotiations, thus ensuring implementation of resolutions 1754 (2007), 1783 (2007), 1813 (2008), 1871 (2009), 1920 (2010), 1979 (2011), 2044 (2012), 2099 (2013), 2152 (2014), 2218 (2015), 2285(2016), 2351 (2017), 2414 (2018), 2440 (2018), 2468 (2019), 2494 (2019), and 2548 (2020), and the success of negotiations;
    1. Requests the Secretary-Gen e ral to brief the Security Council on a regular basis, and at any time he deems appropriate during the mandate period, to include within six months of this mandate’s renewal and again prior to its expiration, on the status and progress of these negotiations under his auspices, on the implementation of this resolution, assessment of MINURSO’s operations and steps taken to address challenges, expresses its intention to meet to receive and discuss his briefings and in this regard, further requests the Secretary-General to provide a report on the situation in Western Sahara well before the end of the mandate period;

    11. Welcomes the initiatives undertaken by the Secretary-General to standardize a culture of performanc e in UN peacekeeping, and reaffirms its support for the development of a comprehensive and integrated performance policy framewo rk that identifies clear standards of performance for evaluating all United Nations civilian and uniformed personnel working in and supporting peacekeeping operations that facilitates effective and full implementation of mandates, and includes comprehensive and objective methodologies based on clear and well -defined

    benchmarks to ensure accountability for underperformanc e and incentives and recognition for outstanding performance, and calls on him to apply this framework to MINURSO as described in resolution 2436 (2018), requests the Secretary-General to seek to increase the number of women in MINURSO, as well as to ensure the full, equal, and meaningful participation of women in all aspects of operations;

    1. Urges the parties and neighbouring states to engage productively with MINURSO as it further considers how new technologies can be used to reduce risk, improve force protection, and better implement its mandate;
    1. Encourages the parties to cooperate with the Office of the United Nations High Commissioner for Refugees to identify and implement confidence-building measures, including to engage women and youth, and encourages neighbouring states to support these efforts;
    1. Urges Member States to provide new and additional voluntary contributions to fund food programme s to ensure that the humanitarian needs of refugees are adequately addressed and avoid reductions in food rations;

    15. Requests the Secretary-Gene ral to continue to take necessary measures to ensure full compliance of all personnel in MINURSO with the Unite d Nations zero -tolerance policy on sexual exploitation and abuse and to keep the Council fully informed through his reports to the Council about the Mission’s progress in this regard, and urges troop-contributing and police-contributing countries to continue taking appropriate preventative action including vetting of all personnel ,

    predeployment and in-mission awareness training, and to ensure full accountability in cases of such conduct involving their personnel through timely investigation of allegations by troop-contributing and police-contributing countries and MINURSO, as appropriate;

    1. Decides to remain seized of the matter.



  • Sahara occidental: Le CS proroge le mandat de la MINURSO

    Sahara occidental: Le CS proroge le mandat de la MINURSO

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, ONU, MINURSO, Front Polisario, Résolution S/2022/733,

    EFE : Le Conseil de sécurité prolonge d’un an la mission de l’ONU au Sahara occidental
    Nations Unies, 27 octobre (EFE) – Le Conseil de sécurité de l’ONU a approuvé aujourd’hui la prolongation de la mission de l’ONU au Sahara occidental (Minurso) pour une année supplémentaire, jusqu’au 31 octobre 2023, dans une résolution dans laquelle il encourage les parties à retourner à la table des négociations « sans conditions préalables ».

    La résolution a recueilli 13 voix pour et deux abstentions, celles de la Russie (qui s’est abstenue sur cette question ces dernières années) et du Kenya, allié traditionnel du Front Polisario et dont l’ambassadeur à l’ONU a exprimé ses réserves sur un texte qu’il jugeait déséquilibré.

    Le texte est pratiquement similaire à celui des années précédentes, et soutient les efforts du nouvel envoyé pour le Sahara, Staffan de Mistura, mais ne mentionne pas le fait que depuis un an qu’il est en poste, il n’a pas encore réussi à visiter le territoire en raison des conditions que le Maroc a essayé de lui imposer, comme cela a été clairement indiqué dans le dernier rapport du secrétaire général au Conseil.

    La résolution 2654 mentionne à peine « la rupture du cessez-le-feu » déclaré par le Front Polisario en novembre 2020, qui a donné lieu à une guerre de basse intensité que le Conseil a ignorée lors de ses différentes réunions.

    A la sortie du Conseil, l’ambassadeur du Maroc, Omar Hilale, a pris la parole. Il a estimé que le texte de la résolution « consacre de manière irréversible la prééminence, la crédibilité et le sérieux du plan marocain d’autonomie » et réaffirme « le soutien massif de la communauté internationale à ce plan ».

    Hilale a évoqué la possibilité pour son pays de retourner à la table des négociations – la dernière s’est tenue en mars 2019 – et a insisté pour que l’Algérie y participe en tant que partie impliquée dans le conflit, et pas seulement en tant qu’observateur, ce qui est le rôle que lui a donné l’ONU dans ce conflit.

    Il a été répondu par le représentant du Front Polisario à l’ONU, Sidi Omar, qui a pris la parole après lui, et qui a précisé que le Polisario « ne participera pas à un processus de négociation basé sur une approche qui s’écarte dans le fond ou la forme » de celle établie par l’ONU et l’Union africaine, ce qui implique qu’il refusera une négociation qui inclut l’Algérie, comme l’entend le Maroc.

    Sidi Omar a déploré par ailleurs « l’inaction continue du Conseil de sécurité » face à ce qu’il a appelé « les obstructions constantes au travail de la Minurso » de la part du Maroc, et a souligné le droit du peuple sahraoui à avoir recours « à la lutte armée » pour défendre ses droits.

    Comme d’habitude, le texte de la résolution ne mentionne même plus le référendum d’autodétermination – réclamé par le Polisario – et ses diverses allusions à une « solution réaliste » et à « l’esprit de compromis » se rapprochent de plus en plus du vocabulaire privilégié par le Maroc. EFE

    Source : Swissinfo, 27/10/2022

    Sahara occidental: Le Conseil de sécurité proroge jusqu’au 31 octobre 2023 le mandat de la MINURSO
    Le Conseil de sécurité a décidé ce matin de proroger jusqu’au 31 octobre 2023 le mandat de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO). La résolution 2654 (2022) a été adoptée par 13 voix pour et 2 abstentions, celles de la Fédération de Russie et du Kenya.

    La résolution souligne qu’il convient de parvenir à une « solution politique réaliste, pragmatique, durable et mutuellement acceptable » à la question du Sahara occidental, qui repose sur le compromis, et qu’il importe « d’adapter l’action stratégique de la MINURSO et d’affecter les ressources des Nations Unies à cette fin ».

    Le Conseil, qui « appuie pleinement » les efforts du Secrétaire général et de son Envoyé personnel pour faciliter les négociations afin de parvenir à un règlement de la question du Sahara occidental, en tirant parti des accomplissements de l’ancien Envoyé personnel, engage vivement le Maroc, le Front POLISARIO, l’Algérie et la Mauritanie à collaborer avec l’Envoyé personnel pendant toute la durée du processus, dans un esprit de réalisme et de compromis, en vue de le faire aboutir. Il demande aux parties de reprendre les négociations sous les auspices du Secrétaire général, sans conditions préalables et de bonne foi, en « tenant compte des efforts consentis depuis 2006 et des faits nouveaux survenus depuis », en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le contexte d’arrangements conformes aux buts et principes énoncés dans la Charte des Nations Unies.

    Le Conseil demande de nouveau à toutes les parties de coopérer pleinement avec la MINURSO. À cet égard, il demande la « reprise du réapprovisionnement sûr et régulier » des bases d’opérations de la MINURSO afin de garantir la viabilité de la présence de la Mission.

    Le Secrétaire général est prié de faire « régulièrement, à chaque fois qu’il le jugera utile » des exposés au Conseil sur l’état d’avancement des négociations tenues sous ses auspices, l’application de la présente résolution, l’évaluation des opérations de la Mission et les mesures prises pour surmonter les difficultés rencontrées. Il devra en outre présenter au Conseil un rapport sur la situation au Sahara occidental « bien avant la fin du mandat de la Mission ».

    Après l’adoption, le représentant des États-Unis, pays « porte-plume », s’est félicité du « plein soutien » apporté par le Conseil au nouvel Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental, selon les termes du figurant dans le préambule de la résolution. S’il a regretté l’absence d’unanimité, il a appelé tous les acteurs à dialoguer avec l’Envoyé personnel et à modifier leurs positions pour arriver à une solution définitive au conflit. Pour les États-Unis, le plan d’autonomie proposé par le Maroc est réaliste et juste et pourrait satisfaire les populations.

    C’est également la position des Émirats arabes unis, dont la représentante s’est félicitée de l’approche constructive du Conseil et du libellé « équilibré » de la résolution. Pour les Émirats arabes unis, l’objectif est d’arriver à un règlement politique acceptable par tous. Ils soutiennent la souveraineté du Maroc sur le Sahara marocain et renouvèlent leur soutien au plan d’autonomie présenté par le Maroc en 2007, qu’ils jugent solide, sérieux et conforme à la Charte des Nations Unies.

    Favorable à une solution durable basée sur le compromis, le représentant du Gabon s’est dit convaincu que cette résolution permettra de soutenir les efforts de l’Envoyé personnel du Secrétaire général pour relancer le processus politique entre les différentes parties prenantes. Le vote positif du Gabon reflète son soutien à l’initiative marocaine d’autonomie dans lequel il voit des perspectives crédibles et rassurantes permettant non seulement de mettre fin à l’impasse actuelle, mais aussi de parvenir à une solution politique acceptable par tous.

    La représentante de la Chine a rappelé la position « invariable » de son pays en faveur d’une solution politique acceptable par tous. La Chine apprécie la présente prorogation du mandat de la MINURSO, tout en souhaitant que les prochaines prolongations tiennent compte de la situation sur le terrain et des positions de toutes les parties, de manière à parvenir à un souhaitable consensus et à faire en sorte que les objectifs de la Mission soient atteints.

    Le Brésil a en revanche estimé que le texte aurait pu être plus équilibré sur certains des éléments novateurs qui étaient présentés.

    Le représentant du Kenya a expliqué son abstention par le fait que la résolution adoptée s’écarte, selon lui, du mandat de la MINURSO. Il a rappelé qu’il avait voté en faveur de la 2602 (2021,) adoptée il y a un an, et a émis l’espoir que les parties pourront discuter pour que la Mission puisse organiser un référendum. Mais, a-t-il regretté, les propositions constructives faites par son pays, qui traitent du fond de la mission, n’ont pas été reprises et le texte adopté ne « reflète pas la volonté du Conseil de sécurité » d’organiser un référendum au Sahara occidental pour permettre l’autodétermination. Pour le représentant, l’Envoyé personnel du Secrétaire général devra coopérer de son mieux avec l’Union africaine pour qu’ait lieu le référendum. Le Kenya souhaite que soit trouvé un compromis concernant cette question pour que le peuple du Sahara occidental puisse exprimer sa volonté.

    La Fédération de Russie, qui s’est abstenue comme elle le fait depuis 2018 sur cette question, a quant à elle dénoncé une résolution qui ne reflète que l’opinion du porte-plume, et ce, depuis des années. Pour la Fédération de Russie, les ajustements apportés au texte portent atteinte à une démarche impartiale et non politisée. La résolution ne reflète pas non plus la situation sur le terrain et « ne va sans doute pas contribuer aux efforts » de l’Envoyé personnel du Secrétaire général, a estimé le représentant, qui a apporté son soutien aux efforts de ce dernier pour amorcer des négociations directes entre le Maroc et le Front POLISARIO. À cet égard, il s’est dit être perplexe quant aux nombreux libellés qui définissent des participants directs au conflit et au processus de règlement. Il a notamment jugé « obsolètes » les références faites dans la résolution au format des « tables rondes » qu’avait organisées en 2018 et 2019 le précédent Envoyé personnel du Secrétaire général, M. Horst Köhler, et qui réunissaient, outre le Maroc et le Front POLISARIO, l’Algérie et la Mauritanie. Pour la Fédération de Russie, ces références réduisent la portée de la médiation de l’Envoyé personnel.

    Plaidant en faveur d’une politique équilibrée et impartiale, la Fédération de Russie poursuit ses contacts avec les Marocains, le Front POLISARIO, les Algériens et les Mauritaniens, demande aux parties de s’abstenir de toute action unilatérale qui pourrait compliquer la reprise d’un dialogue politique et prône un règlement du conflit reposant sur des solutions mutuellement acceptables, avec un référendum d’autodétermination du peuple du Sahara occidental. Le représentant a précisé que son abstention concernait aussi un processus « pas assez consultatif » de rédaction du texte adopté. Il a en revanche rappelé « l’appui sans faille » de son pays à la MINURSO et à son chef, M. Alexander Ivanko.

    LA SITUATION CONCERNANT LE SAHARA OCCIDENTAL

    Texte du projet de résolution S/2022/802

    Le Conseil de sécurité,

    Rappelant et réaffirmant toutes ses résolutions antérieures sur le Sahara occidental,

    Réaffirmant son ferme appui aux efforts que le Secrétaire général et son Envoyé personnel font pour mettre en application ses résolutions 1754 (2007), 1783 (2007), 1813 (2008), 1871 (2009), 1920 (2010), 1979 (2011), 2044 (2012), 2099 (2013), 2152 (2014), 2218 (2015), 2285 (2016), 2351 (2017), 2414 (2018), 2440 (2018), 2468 (2019), 2494 (2019), 2548 (2020) et 2602 (2021),

    Exprimant son plein soutien à Staffan de Mistura, l’Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental, et à ses efforts pour faire avancer le processus politique, en tirant parti des accomplissements de l’ancien Envoyé personnel et conformément aux précédents pertinents; et se félicitant des visites effectuées par l’Envoyé personnel dans la région à cet égard,

    Se félicitant de l’élan impulsé par la première table ronde tenue les 5 et 6 décembre 2018 et la deuxième table ronde tenue les 21 et 22 mars 2019, et du fait que le Maroc, le Front POLISARIO, l’Algérie et la Mauritanie soient engagés, d’une manière sérieuse et respectueuse, dans le processus politique initié par l’Organisation des Nations Unies sur le Sahara occidental afin de trouver des terrains d’entente, et rappelant les contributions importantes de l’ancien Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental dans la conduite du processus des tables rondes,

    Encourageant la poursuite des consultations entre l’Envoyé personnel et le Maroc, le Front POLISARIO, l’Algérie et la Mauritanie à cet égard pour faire fond sur les progrès accomplis,

    Réaffirmant sa volonté d’aider les parties à parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, basée sur le compromis, qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le cadre d’arrangements conformes aux buts et principes énoncés dans la Charte des Nations Unies, et notant le rôle et les responsabilités dévolus aux parties à cet égard,

    Demandant de nouveau au Maroc, au Front POLISARIO, à l’Algérie et à la Mauritanie de coopérer plus intensément les uns avec les autres, notamment en renforçant davantage la confiance, et avec l’Organisation des Nations Unies, ainsi que de participer davantage au processus politique et de progresser sur la voie d’une solution politique,

    Considérant que la solution politique de ce différend de longue date et le renforcement de la coopération entre les États membres de l’Union du Maghreb arabe contribueraient à la stabilité et à la sécurité dans la région du Sahel, ce qui créerait des emplois et favoriserait la croissance ainsi que des possibilités pour tous les habitants de la région,

    Se félicitant des efforts que fait le Secrétaire général pour suivre de près toutes les opérations de maintien de la paix, y compris la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO), et soulignant que le Conseil doit adopter une approche rigoureuse et stratégique en matière de déploiement au service du maintien de la paix et de gestion efficace des ressources,

    Rappelant sa résolution 2378 (2017), dans laquelle il avait prié le Secrétaire général de veiller à ce que les données relatives à l’efficacité des opérations de maintien de la paix, y compris celles portant sur l’exécution de ces opérations, soient utilisées pour améliorer l’analyse et l’évaluation des opérations des missions sur la base de critères précis et bien définis, et rappelant également sa résolution 2436 (2018), dans laquelle il avait prié le Secrétaire général de veiller à ce que soient prises sur la base de mesures objectives de la performance les décisions visant à reconnaître l’excellence des performances ou à inciter à l’excellence et les décisions ayant trait aux déploiements, à la remédiation, à la formation, au gel des remboursements et au rapatriement de personnel en tenue ou au renvoi de personnel civil,

    Rappelant ses résolutions 2242 (2015) et 2538 (2020), dans lesquelles il avait émis le souhait que les femmes soient plus nombreuses dans les contingents militaires et les effectifs de police des opérations de maintien de la paix des Nations Unies,

    Considérant le rôle important joué par la MINURSO sur le terrain et sachant qu’il importe qu’elle assure le réapprovisionnement sûr et régulier de ses bases d’opérations, qu’elle effectue des patrouilles dans toute sa zone de responsabilité et qu’elle s’acquitte pleinement de son mandat, y compris son rôle de soutien à l’Envoyé personnel pour parvenir à une solution politique mutuellement acceptable,

    Constatant avec une profonde inquiétude la rupture du cessez-le-feu,

    Se déclarant préoccupé par les violations des accords conclus avec les Nations Unies, réaffirmant l’importance du respect plein et renouvelé des dispositions de ces accords, et prenant note des engagements souscrits par le Front POLISARIO auprès de l’ancien Envoyé personnel,

    Prenant note de la proposition marocaine présentée au Secrétaire général le 11 avril 2007 et se félicitant des efforts sérieux et crédibles faits par le Maroc pour aller de l’avant vers un règlement, et prenant note également de la proposition du Front POLISARIO présentée au Secrétaire général le 10 avril 2007,

    Engageant les parties, dans ce contexte, à faire preuve d’une plus grande volonté politique de parvenir à une solution, notamment en examinant de façon plus approfondie leurs propositions respectives et en renouvelant leur engagement en faveur de l’action menée par les Nations Unies en faisant preuve de réalisme et d’un esprit de compromis, encourageant en outre les pays voisins à contribuer au processus politique, et soulignant qu’il importe que toutes les parties concernées élaborent leurs positions afin de progresser vers une solution,

    Engageant les parties à poursuivre leur coopération avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés en vue de définir et d’appliquer des mesures de confiance susceptibles de susciter la confiance nécessaire à la réussite du processus politique,

    Soulignant qu’il importe d’améliorer la situation des droits humains au Sahara occidental et dans les camps de Tindouf, et encourageant les parties à collaborer avec la communauté internationale pour élaborer et appliquer des mesures indépendantes et crédibles qui garantissent le plein respect des droits humains, en gardant à l’esprit leurs obligations découlant du droit international,

    Engageant les parties à persévérer dans les efforts qu’elles mènent chacune pour renforcer la promotion et la protection des droits humains au Sahara occidental et dans les camps de réfugiés de Tindouf, y compris les libertés d’expression et d’association, et à donner la priorité à ces efforts,

    Se félicitant à cet égard des mesures et initiatives prises par le Maroc, du rôle joué par les commissions du Conseil national des droits de l’homme à Dakhla et à Laayoune et de l’interaction entre le Maroc et les mécanismes relevant des procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme de l’Organisation des Nations Unies,

    Exhortant au renforcement de la coopération avec le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, y compris par la facilitation des visites dans la région,

    Prenant note avec une vive préoccupation des souffrances persistantes endurées par les réfugiés sahraouis, de leur dépendance à l’égard de l’aide humanitaire extérieure et des conséquences de la pandémie de maladie à coronavirus (COVID‑19), et notant également avec une vive préoccupation l’insuffisance des fonds alloués aux personnes qui vivent dans les camps de réfugiés de Tindouf et des risques associés à la diminution de l’aide alimentaire, et encourageant vivement les donateurs à verser des fonds supplémentaires compte tenu de la détérioration de la situation humanitaire et les organismes d’aide à faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire conformément aux meilleures pratiques des Nations Unies,

    Demandant à nouveau instamment que les réfugiés des camps de Tindouf soient dûment enregistrés, et soulignant qu’il importe que toutes les mesures nécessaires soient prises à cette fin,

    Rappelant ses résolutions 1325 (2000) et 2250 (2015) et ses résolutions connexes, soulignant l’importance de l’engagement pris par les parties de poursuivre les négociations dans le cadre des pourparlers tenus sous les auspices de l’Organisation des Nations Unies et encourageant une participation pleine, égale et effective des femmes ainsi qu’une participation réelle et active des jeunes à ces pourparlers,

    Considérant que le statu quo n’est pas acceptable, et notant en outre qu’il est essentiel que les négociations progressent pour que la qualité de vie des habitants du Sahara occidental s’améliore dans tous les domaines,

    Affirmant son plein appui au Représentant spécial du Secrétaire général pour le Sahara occidental et Chef de la MINURSO, Alexander Ivanko,

    Ayant examiné le rapport du Secrétaire général en date du 3 octobre 2022 (S/2022/733),

    1. Décide de proroger le mandat de la MINURSO jusqu’au 31 octobre 2023;

    2. Souligne qu’il convient de parvenir à une solution politique réaliste, pragmatique, durable et mutuellement acceptable à la question du Sahara occidental, qui repose sur le compromis, et qu’il importe d’adapter l’action stratégique de la MINURSO et d’affecter les ressources des Nations Unies à cette fin;

    3. Appuie pleinement les efforts que font le Secrétaire général et son Envoyé personnel pour faciliter les négociations afin de parvenir à un règlement de la question du Sahara occidental, en tirant parti des accomplissements de l’ancien Envoyé personnel, et engage vivement le Maroc, le Front POLISARIO, l’Algérie et la Mauritanie à collaborer avec l’Envoyé personnel pendant toute la durée du processus, dans un esprit de réalisme et de compromis, en vue de le faire aboutir;

    4. Demande aux parties de reprendre les négociations sous les auspices du Secrétaire général, sans conditions préalables et de bonne foi, en tenant compte des efforts consentis depuis 2006 et des faits nouveaux survenus depuis, en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le contexte d’arrangements conformes aux buts et principes énoncés dans la Charte des Nations Unies, et prend note du rôle et des responsabilités dévolus aux parties à cet égard;

    5. Invite les États Membres à apporter l’aide et le soutien appropriés à ces pourparlers et aux efforts de l’Envoyé personnel;

    6. Réaffirme que les accords militaires conclus avec la MINURSO concernant le cessez-le-feu doivent être pleinement respectés et exhorte les parties à s’y conformer pleinement, à honorer les engagements qu’elles ont pris auprès de l’ancien Envoyé personnel et à s’abstenir de toute action qui pourrait compromettre les négociations facilitées par l’ONU ou déstabiliser la situation au Sahara occidental;

    7. Demande de nouveau à toutes les parties de coopérer pleinement avec la MINURSO, y compris en ce qui concerne sa liberté d’interagir avec tous ses interlocuteurs, et de prendre les mesures voulues pour garantir la sécurité, ainsi qu’une totale liberté de circulation et un accès immédiat au personnel des Nations Unies et au personnel associé dans l’exécution de leur mandat, conformément aux accords conclus avec les Nations Unies;

    8. Demande la reprise du réapprovisionnement sûr et régulier des bases d’opérations de la MINURSO afin de garantir la viabilité de la présence de la Mission;

    9. Souligne qu’il importe que les parties s’engagent à nouveau à faire avancer le processus politique dans la perspective de nouvelles négociations, rappelle qu’il fait sienne la recommandation formulée dans le rapport daté du 14 avril 2008 (S/2008/251), selon laquelle il est indispensable que les parties fassent preuve de réalisme et d’un esprit de compromis pour aller de l’avant dans les négociations, encourage les pays voisins à apporter une contribution importante et active à ce processus, et souligne qu’il importe que toutes les parties concernées élaborent leurs positions afin de progresser vers une solution;

    10. Demande aux parties de faire preuve de volonté politique et de travailler dans une atmosphère propice au dialogue afin de faire avancer les négociations et de garantir ainsi l’application de ses résolutions 1754 (2007), 1783 (2007), 1813 (2008), 1871 (2009), 1920 (2010), 1979 (2011), 2044 (2012), 2099 (2013), 2152 (2014), 2218 (2015), 2285 (2016), 2351 (2017), 2414 (2018), 2440 (2018), 2468 (2019), 2494 (2019), 2548 (2020) et 2602 (2021) et le succès des négociations;

    11. Prie le Secrétaire général de lui faire régulièrement, à chaque fois qu’il le jugera utile au cours de la période du mandat, et d’inclure dans les six mois avant le renouvellement du présent mandat et avant son expiration, des exposés sur l’état d’avancement des négociations tenues sous ses auspices, l’application de la présente résolution, l’évaluation des opérations de la MINURSO et les mesures prises pour surmonter les difficultés rencontrées, déclare son intention de se réunir pour entendre ces exposés et les examiner et, à cet égard, prie également le Secrétaire général de lui présenter un rapport sur la situation au Sahara occidental bien avant la fin du mandat de la Mission;

    12. Se félicite des initiatives lancées par le Secrétaire général pour instituer une culture de la performance dans les opérations de maintien de la paix des Nations Unies, et se déclare de nouveau favorable à l’élaboration d’un dispositif de gestion de la performance complet et intégré qui définisse des normes de performance claires pour l’évaluation de l’ensemble du personnel civil et en tenue des Nations Unies qui travaille dans les opérations de maintien de la paix ou les appuie, qui permette la bonne et pleine exécution des mandats et qui prévoie des méthodes complètes et objectives fondées sur des critères précis et bien définis pour sanctionner les résultats insuffisants et récompenser ou reconnaître les résultats exceptionnels, et demande au Secrétaire général d’appliquer ce dispositif à la MINURSO comme indiqué dans la résolution 2436 (2018), prie le Secrétaire général de s’employer à augmenter le nombre de femmes à la Mission et de veiller à ce que ces dernières participent pleinement, véritablement et sur un pied d’égalité à tous les aspects des opérations;

    13. Exhorte les parties et les États voisins à collaborer de manière productive avec la MINURSO afin de considérer la manière dont les nouvelles technologies peuvent servir à réduire les risques, à améliorer la protection de la force et à l’aider à mieux s’acquitter de son mandat;

    14. Engage les parties à coopérer avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés afin que des mesures de confiance soient prises et appliquées et notamment à encourager la participation des femmes et des jeunes, et engage les États voisins à contribuer à ces efforts;

    15. Exhorte instamment les États Membres à verser des contributions volontaires ou à les augmenter pour financer les programmes alimentaires, afin de s’assurer que les besoins humanitaires des réfugiés soient dûment pris en compte et d’éviter des réductions dans les rations alimentaires, et exhorte les organismes d’aide à faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire conformément aux meilleures pratiques des Nations Unies;

    16. Prie le Secrétaire général de continuer à prendre les mesures qui s’imposent pour s’assurer que tout le personnel de la MINURSO respecte pleinement la politique de tolérance zéro de l’Organisation des Nations Unies à l’égard de l’exploitation et des atteintes sexuelles et de le tenir pleinement informé des progrès faits par la Mission à cet égard dans ses rapports, et prie instamment les pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police de continuer de prendre des mesures de prévention appropriées, notamment la vérification des antécédents de tous les membres du personnel et l’organisation d’une formation de sensibilisation avant et pendant le déploiement, et de faire en sorte que les membres de leurs contingents qui se rendraient coupables de tels actes aient à en répondre pleinement en ouvrant rapidement des enquêtes conjointement avec la Mission, selon qu’il conviendra;

    17. Décide de rester saisi de la question.

    Source : Nations Unies, 27/10/2022

  • Western Sahara: Vote on the Mandate of MINURSO

    Western Sahara: Vote on the Mandate of MINURSO

    Tags : Western Sahara, Morocco, Security Council, MINURSO,

    Tomorrow morning (27 October), the Security Council is expected to vote on a draft resolution renewing the mandate of the UN Mission for the Referendum in Western Sahara (MINURSO) until 31 October 2023. The US, the penholder on Western Sahara, circulated the initial draft text to Council members on 19 October. This followed Council members’ bi-annual consultations with Personal Envoy of the Secretary-General for Western Sahara Staffan de Mistura and Special Representative and head of MINURSO Alexander Ivanko on 17 October. Members held one expert-level meeting on the text on 21 October. On 24 October, the US circulated a revised draft, which it placed under silence procedure until noon yesterday (25 October). Kenya and Russia broke silence; however, the US placed the draft resolution in blue without making further changes to the text.

    Several updates to this year’s draft resolution renewing MINURSO’s mandate were made with the apparent objective of providing de Mistura, who was appointed in October 2021, with space and flexibility to advance the political process. As described in the Secretary-General’s most recent report on Western Sahara, dated 3 October, Morocco favours reconvening the roundtable talks that de Mistura’s predecessor, Horst Köhler, had initiated in 2018 and 2019, involving Morocco, the Polisario Front, Algeria and Mauritania. Morocco has said that this process should be based on its autonomy proposal for Western Sahara. (Morocco’s autonomy plan, which it submitted to the UN in 2007, calls for integrating the territory into Morocco, with the Sahrawi people managing their internal affairs while being represented externally by Morocco.) Conversely, Algeria has objected to the roundtable format, which it sees as potentially reframing the situation as a “regional conflict”, instead of one between Morocco and the Polisario Front, with Algeria and Mauritania viewed as “concerned neighbours”.

    The draft resolution in blue introduces new language stressing the importance of “all concerned expanding on their positions in order to advance a solution”. It seems that the term “all concerned” was inserted as more ambiguous language to accommodate actors’ different views regarding who are considered the parties to the conflict, while giving de Mistura space to determine how to move forward with the political process. The draft text further expresses support for “building on the progress and framework of the former Personal Envoy”, and strongly encourages Morocco, the Polisario Front, Algeria and Mauritania to engage with the Personal Envoy.

    Among other updates, the US added new language in this year’s draft calling for the resumption of the safe and regular resupply of MINURSO team sites. This is an issue raised in the Secretary-General’s report, as the Polisario Front has imposed movement restrictions on MINURSO since the breakdown of the ceasefire in November 2020, which have significantly limited the mission’s ability to re-supply its team sites east of the berm. According to the report, these restrictions have negatively affected the serviceability and lifecycle of equipment, as well as the morale and health of MINURSO personnel at the sites, and, if not removed, risk making these sites unsustainable.

    The US also introduced new language to this year’s mandate renewal that strongly encourages donors to provide additional funds and for aid agencies to facilitate the delivery of humanitarian assistance. This reflects concerns about severe food insecurity and malnutrition in the Tindouf refugee camps due to funding gaps, which have forced the World Food Programme (WFP) to cut food rations in the camps by 80 percent.

    Kenya and Russia considered the draft text unbalanced—a position that they have expressed in previous mandate renewals for MINURSO—and they proposed several revisions. One of their main concerns was to have the draft resolution more clearly distinguish Morocco and the Polisario Front from the concerned neighbouring countries, Algeria and Mauritania. It seems that both Kenya and Russia also requested making a broader reference to the contributions of all previous Personal Envoys, instead of singling out Personal Envoy Köhler, which appears to lend greater weight to his roundtable format.

    Kenya and Russia also apparently reiterated concerns about the resolution’s reference to “realistic” approaches to a political settlement, among other issues. This was an issue they raised during last year’s mandate negotiations, as they consider the term ambiguous: it is often also used by countries expressing support for Morocco’s autonomy proposal. More broadly, it appears that they have maintained their concerns about the dilution of references in MINURSO resolutions to the referendum and to the self-determination of the people of Western Sahara. During last week’s closed consultations on Western Sahara, Kenya apparently underscored that the original purpose of MINURSO when it was established in 1991 through resolution 690 was to implement a referendum for the self-determination of the people of Western Sahara, but that its mandate has subsequently deviated from this.

    The revised text that the US circulated earlier this week contained three changes from the original draft. Ireland, supported by several Council members—including Kenya, Mexico, and Norway—had requested to update the language in a preambular paragraph on women’s participation in the UN-sponsored talks. The draft was revised to encourage women’s “full, equal and meaningful” participation as opposed to “full, effective and meaningful”. Ireland also apparently proposed including in the draft resolution’s operative section a paragraph from its preambular section on enhancing cooperation with the Office of the UN High Commissioner for Human Rights (OHCHR). While the penholder did not make this change, it strengthened the language in the preambular paragraph by replacing “strongly encouraging” with “urging” the enhancing of cooperation with OHCHR. It seems that a third and similar edit to the text was made “urging” aid agencies to facilitate the delivery of humanitarian aid, instead of “strongly encouraging”.

    Besides these edits, Kenya and Russia’s concerns and proposals were not accommodated, which led them to break silence. On the other hand, it seems that several Council members yesterday reiterated their support for keeping the draft resolution as is. With the US placing an unchanged text in blue, it is unclear if Kenya and Russia will support the resolution at tomorrow’s vote. Despite expressing some similar concerns during last year’s negotiations, Kenya voted in favour of resolution 2602 of 29 October 2021 that renewed MINURSO’s mandate. Russia has abstained on the adoption of all MINURSO mandate renewals since 2018 (six times).

    Security Council Report, Oct 26, 2022

    #Western_Sahara #Morocco #MINURSO #UN

  • Sahara Occidental: Le CS renouvellera le mandat de la MINURSO

    Sahara Occidental: Le CS renouvellera le mandat de la MINURSO

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, MINURSO, ONU, Conseil de Sécurité,

    Demain matin (27 octobre), le Conseil de sécurité devrait voter sur un projet de résolution renouvelant le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) jusqu’au 31 octobre 2023. Les États-Unis, porte-parole sur le Sahara occidental, a distribué le projet de texte initial aux membres du Conseil le 19 octobre. Cela faisait suite aux consultations semestrielles des membres du Conseil avec l’Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, et le Représentant spécial et chef de la MINURSO, Alexander Ivanko, le 17 octobre. Les membres ont tenu une réunion au niveau des experts sur le texte le 21 octobre. Le 24 octobre, les États-Unis ont fait circuler un projet révisé, qu’ils ont placé sous silence jusqu’à midi hier (25 octobre). Le Kenya et la Russie ont rompu le silence ; cependant, les États-Unis ont placé le projet de résolution en bleu sans apporter d’autres modifications au texte.

    Plusieurs mises à jour du projet de résolution de cette année renouvelant le mandat de la MINURSO ont été faites dans le but apparent de fournir à de Mistura, qui a été nommé en octobre 2021, l’espace et la flexibilité nécessaires pour faire avancer le processus politique. Comme indiqué dans le dernier rapport du Secrétaire généralsur le Sahara occidental, en date du 3 octobre, le Maroc est favorable à la reprise des tables rondes que le prédécesseur de de Mistura, Horst Köhler, avait initiées en 2018 et 2019, impliquant le Maroc, le Front Polisario, l’Algérie et la Mauritanie. Le Maroc a déclaré que ce processus devrait être basé sur sa proposition d’autonomie pour le Sahara Occidental. (Le plan d’autonomie du Maroc, qu’il a soumis à l’ONU en 2007, appelle à l’intégration du territoire au Maroc, le peuple sahraoui gérant ses affaires intérieures tout en étant représenté à l’extérieur par le Maroc.) À l’inverse, l’Algérie s’est opposée au format de la table ronde, qu’elle considère comme potentiellement recadrant la situation comme un «conflit régional», au lieu d’un conflit entre le Maroc et le Front Polisario, l’Algérie et la Mauritanie étant considérées comme des «voisins inquiets».

    Le projet de résolution en bleu introduit un nouveau libellé soulignant l’importance que « toutes les parties concernées développent leurs positions afin de faire avancer une solution ». Il semble que le terme « toutes concernées » ait été inséré dans un langage plus ambigu pour tenir compte des différents points de vue des acteurs concernant qui sont considérés comme les parties au conflit, tout en donnant à de Mistura l’espace nécessaire pour déterminer comment faire avancer le processus politique. Le projet de texte exprime en outre son soutien à « s’appuyer sur les progrès et le cadre de l’ancien Envoyé personnel », et encourage vivement le Maroc, le Front Polisario, l’Algérie et la Mauritanie à s’engager avec l’Envoyé personnel.

    Entre autres mises à jour, les États-Unis ont ajouté un nouveau libellé dans le projet de cette année appelant à la reprise du réapprovisionnement sûr et régulier des sites des équipes de la MINURSO. Il s’agit d’une question soulevée dans le rapport du Secrétaire général, car le Front Polisario a imposé des restrictions de mouvement à la MINURSO depuis la rupture du cessez-le-feu en novembre 2020, ce qui a considérablement limité la capacité de la mission à réapprovisionner ses sites d’équipe à l’est de la berme. . Selon le rapport, ces restrictions ont eu des effets négatifs sur l’état de fonctionnement et le cycle de vie des équipements, ainsi que sur le moral et la santé du personnel de la MINURSO sur les sites et, si elles ne sont pas supprimées, elles risquent de rendre ces sites insoutenables.

    Les États-Unis ont également introduit un nouveau libellé dans le renouvellement du mandat de cette année qui encourage fortement les donateurs à fournir des fonds supplémentaires et les agences d’aide à faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire. Cela reflète les inquiétudes concernant la grave insécurité alimentaire et la malnutrition dans les camps de réfugiés de Tindouf en raison de déficits de financement, qui ont contraint le Programme alimentaire mondial (PAM) à réduire de 80 % les rations alimentaires dans les camps.

    Le Kenya et la Russie ont estimé que le projet de texte était déséquilibré – une position qu’ils ont exprimée lors des précédents renouvellements de mandat de la MINURSO – et ils ont proposé plusieurs révisions. L’une de leurs principales préoccupations était de faire en sorte que le projet de résolution distingue plus clairement le Maroc et le Front Polisario des pays voisins concernés, l’Algérie et la Mauritanie. Il semble que le Kenya et la Russie aient également demandé de faire une référence plus large aux contributions de tous les envoyés personnels précédents, au lieu de distinguer l’envoyé personnel Köhler, ce qui semble donner plus de poids à son format de table ronde.

    Le Kenya et la Russie ont également apparemment réitéré leurs préoccupations concernant la référence de la résolution à des approches « réalistes » d’un règlement politique, entre autres questions. C’est une question qu’ils ont soulevée lors des négociations sur le mandat de l’année dernière, car ils considèrent que le terme est ambigu : il est souvent également utilisé par les pays exprimant leur soutien à la proposition d’autonomie du Maroc. Plus largement, il semble qu’ils aient maintenu leurs inquiétudes quant à la dilution des références dans les résolutions de la MINURSO au référendum et à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental. Au cours des consultations à huis clos de la semaine dernière sur le Sahara occidental, le Kenya a apparemment souligné que l’objectif initial de la MINURSO lors de sa création en 1991 par la résolution 690était de mettre en œuvre un référendum pour l’autodétermination du peuple du Sahara occidental, mais que son mandat s’en est ensuite écarté.

    Le texte révisé que les États-Unis ont distribué plus tôt cette semaine contenait trois changements par rapport au projet initial. L’Irlande, soutenue par plusieurs membres du Conseil – dont le Kenya, le Mexique et la Norvège – avait demandé de mettre à jour le libellé d’un paragraphe du préambule sur la participation des femmes aux pourparlers parrainés par l’ONU. Le projet a été révisé pour encourager la participation «pleine, égale et significative» des femmes par opposition à une participation «pleine, effectiveet significatif ». L’Irlande aurait également proposé d’inclure dans le dispositif du projet de résolution un paragraphe de son préambule sur le renforcement de la coopération avec le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH). Bien que le rédacteur n’ait pas apporté ce changement, il a renforcé le libellé du paragraphe du préambule en remplaçant « fortement encourageant » par « exhortant » le renforcement de la coopération avec le HCDH. Il semble qu’une troisième modification similaire au texte ait été apportée pour « exhorter » les agences d’aide à faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire, au lieu de « fortement les encourager ».

    Outre ces modifications, les préoccupations et les propositions du Kenya et de la Russie n’ont pas été prises en compte, ce qui les a conduits à rompre le silence. D’autre part, il semble que plusieurs membres du Conseil aient réitéré hier leur appui au maintien du projet de résolution tel quel. Les États-Unis plaçant un texte inchangé en bleu, il n’est pas clair si le Kenya et la Russie soutiendront la résolution lors du vote de demain. Bien qu’il ait exprimé des préoccupations similaires lors des négociations de l’année dernière, le Kenya a voté en faveur de la résolution 2602 du 29 octobre 2021 qui a renouvelé le mandat de la MINURSO. La Russie s’est abstenue lors de l’adoption de tous les renouvellements de mandat de la MINURSO depuis 2018 (six fois).

    Security Council Report, 26/10/2022

    #Sahara_Occidental #Maroc #MINURSO

  • La semaine prochaine au Conseil de sécurité de l’ONU

    La semaine prochaine au Conseil de sécurité de l’ONU

    ONU, Conseil de Sécurité, Sahara Occidental, Libye, MINURSO, UNSMIl, Somalie,

    Activités du Conseil de sécurité du 24 au 28 octobre 2022

    Lundi matin (24 octobre), le Conseil de sécurité se réunira pour un briefing ouvert, suivi de consultations à huis clos, sur la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (UNSMIL). Le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Libye et chef de l’UNSMIL, Abdoulaye Bathily, informera le Conseil pour la première fois en cette qualité.

    Un briefing ouvert, suivi de consultations à huis clos, sur les volets politique et humanitaire en Syrie aura lieu mardi matin (25 octobre). L’envoyé spécial pour la Syrie, Geir O. Pedersen, et le secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, Martin Griffiths, devraient faire un exposé.

    Mardi après-midi, il y aura un briefing et des consultations sur le dossier des armes chimiques en Syrie. Le Haut Représentant pour les affaires de désarmement, Izumi Nakamitsu, est le présentateur prévu.
    Le mercredi matin (26 octobre), il y aura un briefing ouvert et des consultations privées sur la région des Grands Lacs. L’envoyé spécial du Secrétaire général pour la région des Grands Lacs, Huang Xia, devrait présenter au Conseil son exposé semestriel sur la mise en œuvre du Cadre de paix, de sécurité et de coopération (CPS) de 2013 pour la République démocratique du Congo (RDC) et la région des Grands Lacs.

    Les membres du Conseil tiendront une réunion privée le mercredi après-midi pour recevoir le briefing annuel de la Présidente de la Cour internationale de justice (CIJ) Joan E. Donoghue.

    Jeudi matin (27 octobre), le Conseil de sécurité doit voter sur deux projets de résolution : l’un renouvelant le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) et l’autre renouvelant le mandat de la Mission de vérification des Nations unies en Colombie.

    Jeudi matin également, le Conseil recevra un briefing sur le rapport du Secrétaire général sur la Force de sécurité intérimaire des Nations unies pour Abyei (UNISFA). Les intervenants attendus sont la Sous-Secrétaire générale pour l’Afrique au Département des affaires politiques et de la consolidation de la paix et au Département des opérations de paix (DPPA-DPO), Martha Ama Akyaa Pobee, et l’Envoyée spéciale du Secrétaire général pour la Corne de l’Afrique, Hanna Serwaa Tetteh. Des consultations à huis clos sont prévues à la suite de la séance d’information publique.

    Jeudi après-midi, le Conseil tiendra un briefing ouvert sur l’Ukraine, sous le point de l’ordre du jour « Menaces pour la paix et la sécurité internationales », à la demande de la Russie.

    Vendredi matin (28 octobre), les membres du Conseil devraient voter sur deux projets de résolution : l’un renouvelant le mandat de la Mission d’assistance des Nations unies en Somalie (UNSOM) et l’autre renouvelant le mandat de la Mission de soutien des Nations unies en Libye (UNSMIL).

    Le débat trimestriel ouvert sur « La situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne » aura lieu vendredi matin. Le coordinateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, Tor Wennesland, est le présentateur prévu.

    Au niveau des organes subsidiaires, le Comité des sanctions 1267/1989/2253 contre l’État islamique en Iraq et au Levant (ISIL/Da’esh) et Al-Qaida tiendra des consultations informelles lundi (24 octobre), afin de recevoir l’exposé trimestriel de son équipe de surveillance.

    Le mercredi (26 octobre), le Groupe de travail sur les enfants et les conflits armés se réunira pour des consultations informelles afin de discuter de ses conclusions sur le rapport du Secrétaire général sur les enfants et les conflits armés aux Philippines.

    Le vendredi (28 octobre), il y aura une réunion formelle du Comité d’état-major.

    Toujours vendredi, le Groupe de travail sur les enfants et les conflits armés tiendra une réunion formelle, au cours de laquelle le Bureau du Représentant spécial pour les enfants et les conflits armés présentera le rapport du Secrétaire général sur les enfants et les conflits armés au Soudan.

    Le Comité des sanctions contre la République populaire démocratique de Corée (RPDC) tiendra vendredi une séance d’information ouverte aux États membres sur le dernier rapport de son groupe d’experts.

    Vendredi (28 octobre) et samedi (29 octobre), le Comité 1373 de lutte contre le terrorisme tiendra une réunion spéciale en Inde sur la « lutte contre l’utilisation des technologies nouvelles et émergentes à des fins terroristes ».

    Lundi (24 octobre), la Norvège convoquera une réunion à huis clos du Conseil de sécurité selon la formule Arria, intitulée « Engager l’Afghanistan ».

    Des informations générales sur bon nombre de ces questions ont été publiées dans nos prévisions mensuelles pour octobre 2022.

    D’autres développements du Conseil seront publiés sur What’s in Blue.

    Security Council Report

  • La MINURSO est obligée de s’approvisionner de l’étranger

    La MINURSO est obligée de s’approvisionner de l’étranger

    Sahara Occidental, Maroc, ONU, MINURSO, approvisionnement,

    Selon une note de l’Ambassadeur, Représentant Permanent du Maroc auprès des Nations Unies citant le Départemetn des achats, la Minurso dépense annuellement une moyenne de 10 millions de dollars dans l’achat d’équipement et de matériel nécessaires à son fonctionnement. la Minurso s’approvisionne à l’extérieur du Maroc pour le matériel suivant : véhicules motorisés, pneus, générateurs d’électricité, pompes, équipement de communication, composantes électriques et équipement de bureaux.

    Texte de la note

    Objet: Minurso/Organisation d’un séminaire d’affaires au Maroc

    Réf : CF Nº 1023 en date du 8 mai 2012

    Faisant suite à votre fax cité en référence, j’ai l’honneur de porter à votre connaissance que cette Mission a contacté le Département des achats des Nations unies, en vue d’ibtenir des informations détaillées se rapportant au séminaire d’affaires qui devrait être organisé la dernière semaine du mois de juin prochain.

    Selon le Départemetn des achats, la Minurso dépense annuellement une moyenne de 10 millions de dollars dans l’achat d’équipement et de matériel nécessaires à son fonctionnement. Apprximativement 50% de cette somme est dépensé localement, c’est-à-dire, dans l’ensemble du territoire national, y compris les provinces du sud, le reste de cette somme sert à s’approvisionner à l’étranger.

    L’objectif de ce séminaire est d’aider la Minurso d’approcher les entreprises marocaines établies dans les grandes villes du Royaume qui se trouvent particulièrement au nord des privinces du sud en vue de fournir à la mission onusienne du matériel, équipement et services qui sont normalement livrés de l’étranger. Selon le Département des achats, il est regrettable de voir que la foruniture des services et du matériel demeure très limitée au Sahara, ce qui réduit la possibilité pour la Minurso de s’approvisionner localement.

    #Sahara_Occidental #Maroc #ONU #MINURSO