Étiquette : Mohammed VI

  • Maroc: la DGED, Moulay Hicham et la soirée arrosée au vodka

    Maroc: la DGED, Moulay Hicham et la soirée arrosée au vodka – Moulay Hicham, Cannes, Mourad El Ghoul, Prince Rouge

    Mourad El Ghoul, le directeur du cabinet de Yassine Mansouri, l’ami intime intime du roi du Maroc et puissant patron de la DGED (Direction générale d’études et documentation), est-il un fan des commérages de la presse people ou bien s’agit-il d’une opération de surveillance de tous les mouvement de celui qui est connu comme le Prince Rouge à cause ses positions politiques ?

    En tout cas, il semblait intéressé par la couverture du magazine Public où on pouvait lire : « On a entendu : le cousin du roi du Maroc faire la fête à la vodka jusqu’à 7 du mat’ dans la piscine de l’hôtel Majestic où nous logions pour l’occasion ! So Cannes… ».

    El Ghoul a reçu sur son boîte mail une copie de la couverture envoyé par un certain Fadel Otmani depuis un mail de La Poste française.

    Les faits datent d’avril 2012

    SOURCE: Marocleaks, 01/01/2022

    #Maroc #DGED #MoulayHicham #Cannes #PriceRouge

  • Le Frankenstein du Maroc a perdu le contrôle de ses monstres

    Le Frankenstein du Maroc a perdu le contrôle de ses monstres

    Le Frankenstein du Maroc a perdu le contrôle de ses monstres – Azaitar, Abu Bakr, Ottman, Omar, Mohammed VI,

    La presse marocaine attaque les trois boxeurs élevés par le roi et compile leurs illégalités, ce qui est interprété comme un avertissement aux frères Azaitar
    A l’origine, les frères Azaitar étaient trois. Désormais, se sont ajoutés une dizaine de membres de sa famille, cousins, oncles, etc., installés dans des palais ou résidences royales au Maroc. A eux deux ils accaparent le roi Mohamed VI au point qu’il n’a pas passé l’été avec sa famille cette année et que ses plus proches collaborateurs ont du mal à gérer les affaires d’Etat du monarque. Quelque chose grince dans le fonctionnement du chef de l’Etat marocain. Ottman et Abubakr Azaitar sont deux sportifs dédiés à la boxe et aux arts martiaux. Son frère Omar était son représentant. Nés à Cologne (Allemagne), ils sont les enfants d’une famille d’immigrés marocains. Deux d’entre eux ont un casier judiciaire en Allemagne pour cambriolage.

    Mohamed VI les a reçus en audience, à Rabat, en avril 2018 et ce fut comme un coup de foudre pour l’amitié. Ils sont devenus des amis proches avec lesquels il a partagé des dîners du Ramadan, des vacances et des journées de navigation en Méditerranée occidentale. Avec eux, notamment avec Abubakr, il a fondé une sorte de famille alternative avec laquelle il vit. Après l’été, il s’est agrandi avec l’arrivée d’autres parents des Azaitars d’Allemagne ou du nord du Maroc, d’où ils sont originaires.

    Depuis le 1er mai, ceux qui se sentent coupés de l’environnement du roi ou qui doivent désormais passer par les Azaitars pour y accéder ont lancé une campagne contre la fratrie des boxeurs. Qui sont les perdants qui se vengent par la presse ? Probablement ceux qui avaient le plus d’influence au palais, mais dont l’ascendant est en déclin : Fouad Ali el Himma, le principal conseiller royal, et Abdelartif Hammouchi, le chef de la sécurité avec plus d’autorité que le ministre de l’intérieur.

    Ce sont d’abord les journaux numériques « Hespress », les plus lus au Maroc, et « Barlamane », lié au ministère de l’Intérieur, qui s’en sont pris aux Azaitars au printemps, racontant leurs dérives. Ses objets ont été montrés à un monarque qui les a ignorés, selon des sources familières avec la vie de palais. Son amitié avec les Azaitars est non seulement restée intacte mais s’est également étendue pour ouvrir les portes de leurs palais à d’autres membres de la famille germano-marocaine.

    Maintenant, ils sont revenus sur l’accusation contre les Azaitars, mais cette fois en recourant à un média français, « Médiapart », réputé pour ses enquêtes journalistiques. Les abonnés à « Médiapart » peuvent ouvrir un blog, mais ce qui y est publié n’est pas lié à la rédaction du journal. Sous le pseudonyme de Fabrice Sauvage, un proche des courtisans marocains en disgrâce a écrit ce mois-ci deux articles dévastateurs contre la phratrie dans lesquels il lance également un subtil barrage contre son bienfaiteur, le souverain.

    Les deux articles ont été supprimés par le journal français car ils contrevenaient à son code de déontologie, mais, encore une fois, les journaux « Hespress » et « Barlamane » les ont reproduits en arabe et en français. Pour leur donner plus de valeur aux yeux de leurs lecteurs, ils ont omis de préciser qu’ils avaient été publiés dans un blog pour abonnés et que le directeur de la publication, Edwy Plenel, a ordonné leur suppression.

    « Maroc : les frères Azaitar sont comme les créatures du Dr Frankenstein. Ils ont échappé à leur créateur », s’intitulait le dernier des articles supprimés et publié le 13 décembre. « (…) ce sont des monstres incontrôlables », a-t-il ajouté. Son créateur, qu’il ne nomme pas, est Mohamed VI. Celui qui se cache sous le pseudo de Fabrice Sauvage soulignait déjà dans son premier article que les phratries sont des « tyrans qui ont pris le pouvoir par la force ». « Ils ont acquis une autorité illimitée et l’exercent de manière absolue », a-t-il déploré.

    Le deuxième article est, au contraire, une compilation des affaires et des abus et illégalités allégués commis par les trois frères et illustré par une série de documents, dont certains ne sont disponibles qu’à la Direction générale de la tutelle territoriale (DGST), l’équivalent de le Commissariat général à l’information en Espagne, dirigé par Hammouchi. Il cumule ce poste avec celui de chef de la Sûreté nationale.

    Les Azaitars sont la cible d’une surveillance par la police et les services secrets inquiets de leurs outrages. El móvil de Omar Azaitar figuraba, por ejemplo, en la lista de los números infectados con el programa malicioso Pegasus, fabricado por la compañía israelí NSO, según develó en julio la investigación de “Forbidden Stories”, la asociación que reagrupa a 17 grandes medios de communication. Le téléphone du roi a également été contaminé par le même virus, selon la radio publique française et le journal allemand « Süd Deutsche Zeitung ».

    Le dernier article du blog « Médiapart » recense les entreprises que les boxeurs ont fondées depuis leur débarquement au Maroc il y a plus de trois ans. « Protokoll7 » gère des cafés et restaurants à Tanger, « Abu Azaitar International » se consacre à l’import/export et « Méditerranée Building Company » à la promotion immobilière. « S-tacos » vend de la nourriture mexicaine et propose de la livrer avec des drones, ce qui n’a été autorisé à aucune autre entreprise marocaine. A côté du port de plaisance de Salé, la ville voisine de Rabat, ils projettent un parc d’attractions pour les enfants et un club de jet-ski.

    Ce n’était pas non plus autorisé, rappelle le blogueur, les obsèques, le mois dernier, de la grand-mère de l’Azaitar au cimetière du Marshan à Tanger. Le conseil municipal a interdit les enterrements il y a des années. Encore moins la cheminée allongée qui dépasse du bâtiment qui abrite le siège de certaines de ses entreprises dans le port de plaisance de Salé avait les permis d’urbanisme requis.

    Le blogueur anonyme énumère toutes les autorités, de la mairie de Salé au wali (gouverneur), qui auraient pu intervenir pour que la cheminée ne dégrade pas le quartier ou ne gêne pas les voisins avec ses fumées, mais elles sont restées les bras croisés « dans le face aux transgressions des frères Azaitar, qui se moquent de la loi ». « (…) il y a un grand danger qu’un chef d’Etat, dont on sait qu’il se soucie du bien-être de ses sujets, soit perçu comme un leader moche parce qu’il fait passer les intérêts de ses amis avant le bien commun , conclut l’article.

    Les élites marocaines dévorent ces articles et se demandent, après lecture de chaque paragraphe, comment va se terminer le duel entre les Azaitars et ceux qui constituaient jusqu’à récemment l’environnement du roi. La compilation, illustrée de documents, des abus commis par la phratrie et l’accusation de passivité portée contre divers pouvoirs de l’État font soupçonner certains lecteurs que les courtisans mécontents ont ainsi formulé un dernier avertissement avant d’agir contre les protégés du monarque.

    Ignacio Cembrero

    Vanitatis, 18/12/2021

    #Maroc #MohammedVI #Azaitar

  • Algérie-Maroc. Wakha Moulay !

    Algérie-Maroc. Wakha Moulay ! – Israël Mohammed VI, Palestine, Al Qods, Commandeur des Croyants, normalisation,

    Destins (terriblement) croisés pour les deux grands pays du Maghreb. Alors que la monarchie marocaine dont le souverain qui s’est auto-proclamé «président du comité Al Qods», a commis le forfait de Judas, en se prosternant devant le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, qu’il a reçu à Rabat, l’Algérie elle, a accueilli hier le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas pour une visite d’Etat de trois jours. Notre pays sait pertinemment qu’il n’a absolument aucun gain économique et même politique à tirer de l’arrivée du président de la Palestine. Mais, pour le principe, c’est un accueil hautement significatif à savoir que l’Algérie ne marchandera jamais le sang et la terre des Palestiniens spoliés écrasés, et massacrés par l’entité sioniste. Vue sous cet angle, la visite d’Etat du président Abbas en Algérie s’apparente à une vive réprobation à l’endroit du royaume de M6 qui a déroulé le tapis rouge voilà seulement une dizaine de jours au ministre de la guerre d’Israël au nez et à la barbe de ses sujets réduits à crier dans la rue leur courroux sous les bastonnades de la flicaille du makhzen. Et plus indigne encore, en snobant le peuple palestinien !

    Plutôt que de suivre la meute des «normalisateurs» à la queue leu leu, l’Algérie est restée fidèle à ses principes et sa à position historique de défendre le droit du peuple palestinien à disposer de son Etat selon les frontières de 1967 conformément aux résolutions des Nations Unis.

    L’arrivée à Alger de Mahmoud Abbas est donc à la fois un rappel utile que notre pays ne reniera jamais ce qui fait partie des fondamentaux de sa politique étrangère héritée de la guerre de libération nationale, et dans le même temps une grosse pierre jetée dans le jardin fleuri de compromissions, de lâchetés et de servilités de la monarchie marocaine.

    Symboliquement, l’Algérie a assené un violent coup au makhzen qui a perdu la tête au point de s’acoquiner avec l’ennemi sioniste pour sauver un trône chancelant près à toutes vilénies pour se maintenir y compris en se mettant sous le parapluie de Tel Aviv. Signe de ce grand égarement du «commandeur des croyants» qu’on ne croit plus au Maroc, les barbouzes de sa majesté ont sauvagement réprimé les manifestants qui criaient leur douleur face à la «vente de la cause palestinienne», dans plusieurs villes du royaume.

    Sans doute que la honte ne fait que commencer pour le makhzen. Le roi et sa Cour vont subir inexorablement les dommages collatéraux de cette liaison dangereuse qui a violé tous les interdits. Mohamed VI aura fait reculer les limites de l’indécence et de l’immoralité diplomatiques. «Wakha Moulay !», devrait lui lancer le président Mahmoud Abbas à partir d’Alger !

    Par Imane B

    L’Est Républicain, 06/12/2021

    #Maroc #Algérie #Israël #Normalisation #Palestine #AlQods #Jérusalem #MohammedVI #Commandeursdescroyants

  • Maroc, le refuge du rabbin Yoshiyanu Pinto

    Maroc, le refuge du rabbin Yoshiyanu Pinto

    Maroc, le refuge du rabbin Yoshiyanu Pinto – Lobby juif, looby israélite, Etats-Unis, Israël, Mohammed VI,

    Il était une fois le rabbin Pinto
    Les images des réseaux sociaux, montrant, à Rabat, le ministre de la Défense sioniste, tanguant au milieu de juifs marocains en incantations pour «protéger l’Etat hébreu», ont choqué beaucoup de monde. Pourtant, de notoriété «biblique», le royaume du Maroc est le char d’un puissant lobby israélite et ses relations avec l’entité sioniste ne datent nullement de la «normalisation». Du temps de Hassan II, André Azoulay, son conseiller, faisait et défaisait, à sa guise, la politique du royaume. Il poursuit son oeuvre, à ce jour. Il n’y a pas que lui. Yoshiyanu Pinto, un rabbin superstar, a atteint les sommets, dans son «second pays».

    En avril dernier, il déclarait à un média sur Mohamed VI. «En le voyant, j’ai vu une lumière divine sur son visage. Je n’ai jamais ressenti cette lumière divine, jusque-là. Je n’ai jamais vécu un moment spirituel aussi intense.» Et Mohamed VI qui perçoit la même lumière céleste sur le visage de Pinto l’a investi «chef de la communauté juive marocaine» (4000 fidèles), sans compter l’importante diaspora bi-nationale en Israël, et Guide du culte du Makhzen. Il se murmure que Mohamed VI, malade et sujet à une mélancolie dépressive (le spleen du «hacic», tant pleuré par Baudelaire), trouve dans les talismans du rabbin Pinto un remède plus efficace que la médecine ordinaire.

    Prêtre et mage, Pinto est le chef d’une puissante loge de 1500 personnalités dans le monde, depuis le Congrès US au…Kremlin, en passant par la Commission européenne. Dans son carnet d’adresses éclectique, figure le milliardaire franco-maroco-israélien, Patrick Drahi, propriétaire de SFR, Libération, l’Express etc, dont le groupe Alice avoue 5 milliards d’euros en Bourse. Idem pour le n°1 de l’immobilier en Argentine, Eduardo Elsztain, qui traverse les océans pour recevoir la bénédiction de son «rab».

    Les élus américains, démocrates et républicains, se bousculent. Toute cette agitation finit, bien sûr, par des donations conséquentes qui profitent, en proportions inégales, au Makhzen et à Israël. Car Pinto ne «choisit pas» entre ses deux «patries»: «Israël, tout comme le Maroc, sont des terres saintes qui sont incomparables», assure-t-il.

    Depuis 2010, ils sont plusieurs rabbins, appelés «babas» par les adeptes, à rejeter l’austérité et séduire les foules, non par l’interprétation de la Torah mais par des «pouvoirs» censés guérir les misères psychophysiologiques et par un rôle de «conseillers», au plus haut niveau des États.

    Puissants et redoutés, leur marché, estimé par Forbes à des centaines de millions de dollars, cachés mais cashers, a alerté le FBI, au point de pousser Pinto, réfugié aux Etats-Unis en 2014, à courir, toutes voiles dehors, vers la «terre sainte» de Mohamed VI dont il est, depuis, le père très spirituel…

    Chaabane BENSACI

    L’Expression, 09/12/2021

    #Maroc #Israël #Lobby_juif #lobby_israélite #MohammedVI #André_Azoulay # Yoshiyanu_Pinto

  • Le peuple marocain plus que jamais décidé…

    Le peuple marocain plus que jamais décidé…- Maroc, Israël, normalisation, Mohammed VI, Palestine,

    Les manifestations populaires au Maroc contre la normalisation avec Israël se doublent sur le front social par des revendications socioprofessionnelles qui font désormais écho à une situation économique et sociale difficile dans un climat politique sombre, morose et incertaine pour le royaume marocain. Le peuple est bien écrasé par la monarchie qui l’empêche de se développer. Avec l’enlisement du Makhzen dans la guerre contre le peuple sahraoui avec ce qu’elle entraîne comme dépenses militaire prélevées sur le quotidien du citoyen marocain. C’est en fait plus terrible pour la société marocaine prise en otage par le Makhzen. Aussi il est impossible dans ces conditions que le citoyen marocain puisse prétendre à se développer tant il est exposé en continu à cette dictature royale. Et cela entraîne automatiquement la misère généralisée et le mécontentement populaire à l’égard de cette malvie et à la dégradation du tissu social prélude à une mort lente des citoyens marocains, ce qui à la longue, comme c’est le cas de ces manifestations populaires, peut conduire à l’implosion de la cohésion nationale suite à cette série de frustrations dont font l’objet les  » sujets  » du roi.

    Le monarque de Rabat se préoccupe de sauver son trône que de justice sociale et de morale de son peuple.
    Les tensions internes, à cause de l’incapacité du roi Mohamed Vi et de son gouvernement à répondre aux aspirations de larges pans de la société montent crescendo avec le temps à cause de l’absence de perspective d’une embellie économique et sociale dans la situation des engagements actuels du gouvernement. Rien d’étonnant à ce que le peuple marocain se soulève contre la politique interne et externe pratiquée par le roi Mohamed et qui est tout à fait  » satisfaisante  » pour Israël qui semble avoir obtenu ce qu’il voulait : agir les mains libres dans ce pays et à travers lui dans toute la région.

    Faisant le point sur les causes de ces mouvements populaires et leurs revendications, l’économiste marocain Fouad Abdelmoumni, également militant des Droits de l’homme et membre du conseil d’administration de l’ONG Transparency International au Maroc sollicité par Sputnik a expliqué qu’il y a deux types de manifestations populaires au Maroc :  » L’emploi, à cause de contrats léonins et illégitimes « .

    Selon lui :  » il y a d’abord celles initiés par les jeunes candidats à l’embauche dans le secteur de l’éducation nationale, qui contestaient auparavant le type de contrat sur la base duquel sont recrutés les enseignants actuellement », affirme-t-il soulignant qu’en  » ce moment, nous sommes à une moyenne de 15.000 enseignants recrutés par an avec des contrats que ces derniers considèrent comme léonins et illégitimes.

    Il en résulte, qu’actuellement, il y a environ 70.000 enseignants contractuels qui ne sont toujours pas intégrés dans la Fonction publique et qui demandent leur intégration « .

    Quid de la normalisation avec Israël ? Par ailleurs, l’interlocuteur de Sputnik explique que  » le second type de manifestations est effectivement lié aux appels contre la normalisation des relations avec Israël, mais surtout contre la visite du 24 novembre au Maroc, du ministre israélien de la Défense Benny Gantz, lors de laquelle un accord-cadre de coopération sécuritaire et militaire a été signé entre les deux pays « .

    Pour cet économiste :  » En signant ces accords avec Israël, il est clair que le royaume perd une partie de son autonomie, à cause de l’implantation des services de renseignement israéliens dans le pays qui auront accès de plus en plus à des informations sensibles le concernant. Ceci en plus des tensions exacerbées dans la région où l’on entend de plus en plus d’appels à la confrontation ouverte avec le Maroc de la part des Sahraouis. Les risques de voir les conflits de basse intensité dans la région se transformer en confrontation de moyenne intensité voire de guerre ouverte sont réels et inquiétants. « 
    B. C.

    Lemaghreb.dz, 05/12/2021

    #Maroc #Israël #Normalisation #Manifestations

  • Normalisation Maroc-Israël : Ruptures au Makhzen

    Normalisation Maroc-Israël : Ruptures au Makhzen – Mohammed VI, Front anti-normalisation, manifestations,

    Quand c’est la presse israélienne qui évoque, avec insistance, une sédition de généraux au sein de l’armée royale défiant le chef suprême des armées, qui n’est autre que le roi Mohammed VI himself, quand c’est l’AFP, habituellement très peu loquace sur les affaires internes du royaume, qui diffuse des images de manifestations au Maroc contre les accords d’Abraham, c’est que quelque chose a été rompu chez le voisin de l’Ouest.

    À force de jouer avec le feu, les faucons du Makhzen se sont brûlé les ailes. La normalisation avec l’entité sioniste a créé une fissure au coeur du Makhzen qui s’élargit à chaque fuite en avant, alors que le Front marocain contre la normalisation avec l’entité sioniste, prend de l’ampleur, captant de plus en plus de citoyens. Célébrant la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, des milliers de Marocains ont manifesté dans plusieurs villes du royaume avec un même mot d’ordre: «Notre combat pour affronter la normalisation et soutenir le peuple palestinien continue.». En guise de réponse, le Makhzen n’a pas lésiné sur l’usage de la force brutale. Le Front anti-normalisation a ainsi évoqué toutes les formes de répressions menées par les forces de sécurité marocaines, lors des manifestations et a présenté son plan, visant à faire avorter la «normalisation».

    Gouverner n’est jamais facile, surtout lorsque, sous l’emprise de la colère, un peuple risque de se livrer aux actes les moins prévisibles. Il faut alors le convaincre que tout est dans l’ordre, que la crise est «conjoncturelle», en espérant ardemment que la «conjoncture» finira bien par s’améliorer. Seulement voilà, la crise qui couve au Palais royal n’est pas une simple poussée de fièvre pour revendiquer un prix du pain plus accessible ou dénoncer un chômage galopant. Le Mouvement est beaucoup plus profond. Il surgit des tripes d’une Nation.

    Un cri et un sursaut de dignité d’un peuple qui refuse de plier devant une honteuse aventure, à laquelle poussent ses prétendus tuteurs. Comme il existe une dignité individuelle et une autonomie propre à chacun, il existe aussi une dignité collective et une autonomie propre à chaque peuple. Le peuple marocain connu pour sa générosité, son sens du partage et de l’accueil, refuse le joug de l’humiliation. Il a ses traditions culturelles, ses pratiques sociales et religieuses, qu’il entend défendre et faire respecter en toute circonstance, indépendamment de tout prisme réducteur.

    Réputée immuable, la sérénité d’apparat exhibée par le Makhzen a cédé. Soudain, tout change et tout bascule autour d’un roi à l’état de santé déclinant. Soufrant d’une arythmie cardiaque et d’une maladie pulmonaire chronique et après plusieurs interventions chirurgicales, Mohammed VI ne gouverne plus.

    Brahim TAKHEROUBT

    L’Expression, 04/12/2021

    #Maroc #Israël #Normalisation #Makhzen #Armée_marocaine

  • Maroc : Le discours d’un roi

    Maroc : Le discours d’un roi

    Algérie, Mohammed VI – Maroc : Le discours d’un roi

    Dans son discours du trône, l’été dernier, le roi Mohamed VI a souscrit à la tradition établie par ses prédécesseurs, avec la moitié du propos consacrée à l’Algérie. Ni la crise avec l’Espagne, ni le jugement de la Cour européenne infirmant les accords avec l’UE, ni la situation au Sahel, ni les souffrances du peuple palestinien martyr, notamment à El-Qods dont il préside le Comité, n’ont perché sur aucune de ses emphases. Pas plus que l’affaire Pegasus ou le réchauffement climatique, à l’heure où son gouvernement tente de vendre un programme forcené d’énergie solaire au Sahara occidental et y propose des recherches en hydrocarbures. Non, tout cela importe peu.

    Comme ses devanciers, Mohamed VI a brodé afin de délivrer une «invitation sincère à nos frères en Algérie, pour oeuvrer de concert, et sans conditions, à l’établissement de relations bilatérales, fondées sur la confiance, le dialogue et le bon voisinage». Euphorique, il s’est ému de la fermeture des frontières entre «deux pays jumeaux qui se complètent», avant d’inviter le président Abdelmadjid Tebboune à «oeuvrer à l’unisson au développement des rapports fraternels tissés par [leurs] deux peuples, durant des années de lutte commune». Et pour couronner le tout, il a été jusqu’à dire au peuple algérien: «Vous n’aurez jamais à craindre de la malveillance de la part du Maroc», puisque «la sécurité et la stabilité de l’Algérie, et la quiétude de son peuple, sont organiquement liées à la sécurité et à la stabilité du Maroc».

    Ces aimables assurances ont été, très vite, balayées. En effet, un mois plus tard, la valse israélo-marocaine a commencé, avec la visite du MAE sioniste qui s’est empressé de tirer une première salve contre l’Algérie, suivie, par celle du ministre de la Défense israélien, concluant un accord militaire dont on connaît les objectifs.

    Ce n’est pas la première fois que le Makhzen se livre à ces traîtrises grossières et sa propension à prêcher le faux pour cacher le vrai est proverbiale. Mus par des appétits expansionnistes analogues, le royaume marocain et l’Etat
    hébreu partagent des calculs qui, tôt ou tard, vont se télescoper, surtout qu’ils dérangent et inquiètent ceux des pays européens alliés. Cependant, l’objectif est toujours le même.

    Le discours de Mohamed VI n’a jamais concerné le peuple algérien. Il cherche, seulement, à maquiller la vérité, prêchant à l’adresse de l’opinion internationale et, accessoirement, marocaine, le message selon lequel le royaume du Maroc, «gentil» et plein de bonnes intentions, est confronté à la «méchante Algérie». Un brouillard qui a longtemps sévi au Moyen-Orient face à des Arabes qui, se félicitent les sionistes, «n’ont pas de mémoire».

    Chaabane BENSACI

    L’Expression, 30/11/2021

    #Maroc #Algérie #MohammedVI

  • WikiLeaks: corruption au sein de la famille royale marocaine

    WikiLeaks: corruption au sein de la famille royale marocaine

    Maroc, corruption, immobilier – WikiLeaks: corruption au sein de la famille royale marocaine

    Le roi du Maroc Mohammed VI s’est efforcé d’éradiquer la corruption au sein de la famille royale, mais celle-ci conserve, par le biais de ses intérêts, une emprise puissante sur les grandes entreprises du pays, selon les câbles de WikiLeaks.

    La famille royale du Maroc utilise les institutions de l’État pour « contraindre et solliciter des pots-de-vin » dans le secteur immobilier lucratif du pays, selon un rapport de diplomates américains ayant fait l’objet d’une fuite.

    Des informations sur la corruption à haut niveau impliquant les dirigeants de l’allié le plus proche de Washington en Afrique du Nord ont été portées à l’attention du consulat américain à Casablanca, la capitale commerciale du Maroc, par un homme d’affaires en 2009, ce qui a conduit les diplomates à décrire « l’effroyable cupidité » des proches du roi Mohammed VI.

    Selon le rapport américain, les décisions concernant Omnium Nord Africain (ONA), une société holding appartenant au roi, sont prises uniquement par le roi et deux de ses puissants associés. « Avoir des discussions avec quiconque d’autre serait une perte de temps », aurait déclaré le directeur de la société.

    L’implication du roi dans les affaires est un sujet brûlant au Maroc, mais les discussions publiques à ce sujet sont sensibles. L’ambassade des États-Unis à Rabat a signalé à Washington, dans un autre câble, que « la corruption est répandue à tous les niveaux de la société marocaine ».

    Mohammed, qui a succédé à son père, Hassan, en 1999, est censé avoir fait le ménage dans la famille royale, mais il semble qu’il n’en ait pas fait assez.

    « Alors que les pratiques de corruption existaient sous le règne du roi Hassan II, elles sont devenues beaucoup plus institutionnelles avec le roi Mohammed VI », indique un câble citant les propos d’un homme d’affaires. Des institutions telles que l’ONA – le plus grand conglomérat du Maroc, qui approuve la plupart des grands projets de développement – contraignaient régulièrement les promoteurs à accorder des droits bénéficiaires à l’ONA, selon les propos de l’homme d’affaires.

    En 2008, l’ONA a licencié Saad Bendidi de son poste de directeur général pour avoir mal géré Wana, la filiale de télécommunications de l’entreprise – une décision qui a attiré l’attention du public sur les activités commerciales du roi. « Malgré l’intrigue qui a entouré le licenciement de Bendidi, les membres de la communauté des affaires de Casablanca ne l’ont pas trouvé particulièrement inhabituel », a indiqué le consulat. « Un franchisé de longue date a fait remarquer que le prédécesseur de Bendidi … n’avait pas non plus passé plus de quelques années à la tête de l’ONA. Comme l’a dit un homme d’affaires, le palais peut être très exigeant. Quand le palais appelle, « si vous ne décrochez pas le téléphone à la première sonnerie, vous avez des problèmes ».

    Les médias ont notamment appelé le roi « à quitter le monde des affaires, invoquant le conflit inhérent entre son rôle d’arbitre ultime du système marocain et celui d’homme d’affaires et de banquier de premier plan au sein de ce système ».

    L’affaire « a jeté le doute sur la transparence des affaires du roi », une « situation explosive » à un moment où les Marocains sont confrontés à la hausse des prix des biens dont la production et la distribution sont souvent assurées par les propres sociétés du roi. Ces questions ont longtemps fait l’objet d’un débat feutré dans les milieux d’affaires marocains, mais « peu s’attendent à ce que le rôle royal dans l’ONA change de sitôt ».

    L’expérience de l’informateur du consulat américain « démontre une réalité dont la plupart des Marocains n’osent que chuchoter – l’influence et l’intérêt commercial du roi et de certains de ses conseillers dans pratiquement tous les grands projets immobiliers ici », indique le câble. « Un ancien ambassadeur des États-Unis au Maroc, qui reste étroitement lié au palais, nous a séparément déploré ce qu’il a appelé la cupidité effroyable des proches du roi Mohammed VI. Ce phénomène porte gravement atteinte à la bonne gouvernance que le gouvernement marocain s’efforce de promouvoir. »

    The Guardian, 6 décembre 2010

    #Maroc #Wikileaks #Famille_royale #Corruption #Immobilier #EtatsUnis

  • Les Marocains sont trop serviles

    Les Marocains sont trop serviles

    Maroc, Algérie, Maghreb – Les Marocains sont trop serviles

    Les Marocains ? Ils sont généreux, hospitaliers, travailleurs, braves, mais fourbes et serviles. Les Marocaines ? Elles ont la cuisse légère, sont bonnes vivantes mais sacrément portées sur la sorcellerie et la magie noire. Pour qualifier leurs voisins, les Algériens ne manquent pas d’adjectifs.

    D’une manière générale, les Algériens complimentent leurs voisins plus qu’ils ne les dénigrent. Naturellement, les deux pays sont unis par de lointains liens. Bien sûr, les gens d’Alger, d’Oran, de Tlemcen ou de Tizi-Ouzou considèrent les gens de Fès, de Marrakech, d’Agadir ou de Tanger comme des « frères ». Évidemment aussi, les Algériens n’apprécient pas la tendance de leurs voisins à donner du « sidi » et du « moulay » à tout bout de champ. Ils n’aiment pas non plus le « baisemain », ce protocole marocain qu’ils jugent ridicule et dégradant. Mais, au-delà des clichés auxquels il est difficile de ne pas succomber, comment les Algériens perçoivent-ils véritablement les Marocains ?

    « Ils sont courageux. » L’homme qui parle, Youssef, est un ex-militaire. Sa route a croisé à maintes reprises celle de dizaines de Marocains entrés clandestinement à Béchar et à Tindouf, deux villes situées à la frontière algéro-marocaine. Le métier de Youssef consistait à surveiller cette frontière et à traquer les clandestins. Dans ces vastes étendues désertiques, on peut rencontrer d’authentiques espions déguisés en bergers ou de pauvres soldats de l’armée royale égarés dans le désert. Il arrivait que Youssef interroge brutalement ces Marocains, capturés par les services de sécurité. « Lemrarka [les Marocains, en arabe dialectal] ont du courage. Ils ne parlent pas facilement et rares sont ceux qui pleurent ou font dans leur « froc », dit Youssef. Je me souviens d’un officier espion qui nous a baladés un mois durant. Il a fini par craquer lorsqu’on lui a fait subir un chantage sexuel. »

    Aujourd’hui, Youssef n’éprouve ni remords ni plaisir malsain à l’évocation de ses souvenirs, plutôt de la compassion. « Ces pauvres Marocains étaient souvent des fils de paysans, comme nous. Je n’aimais pas ce que je faisais, mais la sécurité du pays passait avant tout. »

    Lorsque Youssef quitte les rangs de l’armée, il se retrouve au chômage. Pour vivre, il vend de la drogue. L’ouverture des frontières entre le Maroc et l’Algérie en 1988 est une aubaine pour les trafiquants algériens et les producteurs marocains. Faute de travail « honnête », Youssef devient contrebandier. Avec ses copains, il parcourt l’Atlas marocain pour acheter du kif et le revendre à Alger. Surnommée la capitale de la zetla (drogue, en dialectal), la région de Ketama, dans le Rif, est connue de tous les contrebandiers. On y achète, dit-on, le meilleur cannabis de tout le royaume.

    Dans les montagnes du Rif, Youssef découvre des « paysans simples, des gens honnêtes et accueillants ». Lors d’une virée avec une bande de trafiquants, il s’égare dans les maquis rifains. Au bout de dix jours d’errance, ses économies presque épuisées, il finit par trouver le village des producteurs de haschich. L’accueil est aussi simple que chaleureux. « Vous êtes d’abord nos invités avant d’être nos clients », lancent les villageois. La soirée, arrosée avec du vin bon marché et du kif de première qualité, s’achève dans un cabaret local. Aux frais des Marocains.

    Le lendemain, les Algériens repartent avec deux kilos de drogue, payés à moitié prix. Dans l’euphorie de la transaction, ils oublient vêtements, cassettes et poste-radio. « Quatre mois plus tard, j’étais de retour à Ketama, raconte Youssef. Mes affaires étaient repassées et le transistor soigneusement gardé par le propriétaire de la maison. » Petites délicatesses de marchands de drogue à l’intention de bons clients ? Pas du tout, répond Youssef. « Nous avions droit à un traitement de faveur parce que nous étions algériens. En fait, ajoute-t-il, Marocains et Algériens s’entendent très bien. Ce sont leurs dirigeants qui se font la guerre. »

    Abdelatif est, en quelque sorte, un membre de cette caste de dirigeants qui évoluent entre guerre et paix depuis quarante ans. Ex-ministre et ancien ambassadeur, il est de ceux qui connaissent bien le royaume chérifien et apprécient la compagnie de ses « sujets ». « Je n’ai jamais eu d’amis tunisiens dans le corps diplomatique. Les seuls Maghrébins pour lesquels nous avons de l’estime sont les Marocains », affirme-t-il. Et « pan » sur le bec des Tunisiens, amis aussi des Libyens ! Pourquoi donc tant de bienveillance ? Parce que les Algériens ont une dette de reconnaissance à l’égard du Maroc. Durant la Révolution, dirigeants et population du royaume ont fait preuve d’une solidarité sans faille. À cette époque, Oujda servait de base arrière à ce qu’on appelle « le groupe d’Oujda ». Oujda, c’était l’armée des frontières. C’était aussi Ben Bella, Boumedienne, Boussouf et, bien sûr, un certain Abdelaziz Bouteflika, natif de cette ville, considérée comme la plus algérienne des villes marocaines.

    Les exemples de la solidarité marocaine sont nombreux. Lorsque Abdelaziz Bouteflika se rend en France en 1961 pour rencontrer les dirigeants du FLN, détenus au château d’Aulnoy, il voyage avec un vrai-faux passeport délivré par l’administration marocaine. Et qui était l’avocat de ces chefs du FLN ? Abderrahmane Youssoufi, leader de la gauche marocaine et futur Premier ministre du gouvernement d’alternance sous Hassan II.

    Mais, pour les Algériens, le Maroc c’est aussi et surtout un roi : Mohammed V. L’un des plus célèbres boulevards d’Alger ne porte-il pas son nom ? Pourquoi donc ce souverain marocain demeure-t-il populaire en Algérie plus de quarante ans après sa mort ? Parce qu’il a ouvertement soutenu le FLN. N’est-ce pas lui qui a mis à la disposition de cinq dirigeants du FLN l’avion de la compagnie marocaine Air Atlas qui devait les amener à Tunis, avant que l’appareil ne soit détourné par l’armée française ? Cet épisode de l’histoire est encore enseigné dans les collèges d’Algérie.

    S’il est vrai que les Algériens cultivent une certaine antipathie pour les rois et les reines, pour les princes et les émirs, ils vouent, paradoxalement, une grande estime au père de Hassan II. Dans certaines maisons d’Oran, de Maghnia ou de Tlemcen, on peut encore voir, accrochés aux murs, les portraits de Mohammed V, aux côtés des photos de Messali el-Hadj et de celles de Houari Boumedienne. Jeune sultan, Mohammed V avait promu chambellan le vieux fqih Mohamed Mammeri, oncle de l’écrivain algérien Mouloud Mammeri. La famille Rahal, dont l’un des membres exerce aujourd’hui les fonctions de conseiller auprès du président Bouteflika, n’avait-elle pas ses entrées à la cour royale ?

    Si Mohammed V est encore adulé, qu’en est-il de son fils et de son petit-fils ? Pour la majorité des Algériens, Hassan II, surnommé « Hassan Dos », est indissociable de « la guerre des Sables » et de l’affaire du Sahara occidental. La première a coûté la vie à de jeunes soldats de part et d’autre, et la seconde empoisonne toujours les relations entre les deux peuples. Houari Boumedienne au pouvoir, les Algériens raillaient à loisir ce monarque « qui passait son temps à jouer au golf, à monter à cheval et à embastiller ses opposants ». De Maghnia à Annaba, on se repassait une légende pour illustrer la suprématie de l’armée algérienne sur les Forces armées royales. Nous sommes au milieu des années 1970, au plus fort de la tension entre l’Algérie et le Maroc. Chadli Bendjedid, alors chef de la région militaire d’Oran, s’adresse à Boumedienne avec aplomb : « Accordez-moi deux heures et je vous ramène la tête de Hassan II sur un plateau d’argent. » Bien sûr, Chadli n’a jamais tenu de tels propos, mais allez convaincre ses compatriotes du contraire.

    Rancuniers, les Algériens, envers Hassan II ? En tout cas, ils sont nombreux à ne pas lui pardonner cette malheureuse phrase prononcée en 1992, alors que le pays sombrait dans le chaos islamiste : « L’Algérie est un laboratoire intéressant. » Hassan II, un monarque hautain et dédaigneux ? Un ancien ministre se souvient : « Avec Ben Bella, il était arrogant et méfiant. Avec Boumedienne, il était admiratif et respectueux, et avec Chadli, il était condescendant. » Et avec Bouteflika ? Même au plus fort de la crise algéro-marocaine, témoigne un ami du chef de l’État, les deux hommes n’ont jamais coupé les liens. On raconte que Bouteflika, loin du pouvoir, entretenait des relations courtoises avec le roi défunt.

    Mais Hassan II et son fastueux protocole agacent les Algériens. En juin 1988, lors du sommet de l’Union du Maghreb arabe (UMA) à Alger, le roi refuse poliment de partager un café en compagnie de ses homologues maghrébins. Il est alors rejoint par une escouade de domestiques pour un cérémonial du thé qui laisse les Tunisiens et les Mauritaniens admiratifs, mais pas les Algériens. Ces rituels imposants et ces cérémonials grandioses exaspèrent parce qu’ils sont perçus comme une marque de mépris et de dédain envers le pays hôte. En prévision du sommet de la Ligue arabe organisé à Alger en 1988, les services de la présidence réquisitionnent un étage entier de l’hôtel Aurassi pour la délégation marocaine. Méfiant, Hassan II refuse d’y séjourner et préfère le confort de son bateau qui mouille au large de la baie d’Alger. Le jour, les serviteurs du roi, portant djellabas blanches et babouches, défilent vers l’hôtel pour être aux petits soins avec le souverain et sa délégation. Évidemment, ce spectacle suscite les sarcasmes des Algérois. Ils ne se gênent pas pour qualifier ces valets de « pingouins ».

    Quid du jeune Mohammed VI ? Peu connu, on le soupçonne de prendre de haut ses voisins. Il est vrai que les photos publiées dans la presse algérienne – lunettes noires, visage fermé et regard hostile – ne contribuent pas à donner de lui une image sympathique.

    Ce que les Algériens ne supportent pas chez leurs voisins ? Leur côté servile et docile. Le Marocain se couche devant le policier, il fait des courbettes aux fonctionnaires de l’administration et il baise la main du roi. Ah ! ce rite du baisemain ! Une tradition incomprise et un geste inconcevable en Algérie. Ce qui surprend aussi au Maroc, c’est l’omniprésence des portraits de la famille royale. Les photos de Mohammed VI, de Hassan II et des princesses sont accrochées dans tous les bâtiments publics, dans les maisons, dans les cafés, dans les gares et même dans les rues, où elles se vendent comme des petits pains. Un couple d’enseignants d’Oran, en visite chez des amis à Tanger, ose la question qui fâche : « Pourquoi les Marocains aiment-ils tant leur roi ? » Réponse des Marocains : « Pourquoi les Algériens détestent-ils tant leurs dirigeants ? » Là réside peut-être le principal point de divergence entre les deux peuples. Les premiers, traditionnellement réfractaires au pouvoir central, ne peuvent s’imaginer vivre sous une monarchie. Les seconds trouvent le système politique algérien instable et ingérable.

    L’ouverture des frontières en 1988 a permis aux deux peuples de se retrouver après tant d’années de séparation. Ce rabibochage a été l’occasion pour une nouvelle génération d’Algériens de découvrir un pays qu’ils connaissent peu, sinon très mal. Toutefois, au risque de choquer, force est de reconnaître que les Algériens ne se rendent pas au Maroc pour faire du tourisme, à l’instar des Occidentaux. Ils s’y rendent pour acheter des babioles, pour se procurer de la drogue, mais aussi pour profiter des plaisirs de la chair. Ils sont persuadés que les Marocaines vendent leurs charmes facilement. Un journaliste oranais, en vacances avec sa petite fille dans la région d’Al-Hoceima, dans le nord du royaume, a été surpris par la proposition audacieuse d’un hôtelier : « Si vous souhaitez passer une soirée en compagnie galante, nous pouvons satisfaire tous vos goûts. » Un médecin raconte que ses amis se rendaient fréquemment au Maroc pour s’encanailler. « Certaines familles sont tellement pauvres que leurs filles s’adonnent à la prostitution », précise-t-il.

    Beaucoup d’Algériens sont de toute façon convaincus que la femme marocaine est une créature plutôt facile. Facile mais redoutable parce qu’elle maîtrise l’art de l’envoûtement et de la magie noire. Les Marocaines, des expertes en sorcellerie ? Lorsqu’on visite le Maroc, on est frappé par l’usage fréquent des talismans, des amulettes et autres mixtures, censées accroître le plaisir sexuel, ligoter la puissance d’un homme ou faire céder une femme qui se refuse à son mari.

    S’il y a deux Marocains qu’on aime par-dessus tout en Algérie, c’est bien Djamel Debbouze et Gad Elmaleh. Les Algériens connaissent par coeur les sketchs et les répliques de Djamel. Son dernier spectacle, 100 % Debbouze, figure parmi les meilleures ventes de DVD pirates. Quant à Gad Elmaleh, c’est simple : tout le monde est convaincu qu’il est algérien. N’est-il pas le seul acteur marocain à avoir joué successivement dans deux films « made in Algérie » ? Gad a fait ses premiers pas au cinéma dans Salut Cousin de l’Algérien Merzak Allouache, avant de camper le rôle d’un travesti algérois, en exil à Paris, dans Chouchou, du même réalisateur. « Gad est marocain ? Non, jamais ! Tu te trompes, mon frère ! Il est aussi algérien que l’est Madjer », vous dira le quidam d’Alger ou d’Oran.

    Par FARID ALILAT, lintelligent.com

    Algérie-dz.com, 08/04/2005

    #Maroc #Algérie #Baisemain #MohammedV #Avion_FLN #Trahison #Cannabis #HassanII #MohammedVI

  • UNESCO: Que faut-il attendre de la réélection d’Azoulay?

    UNESCO: Que faut-il attendre de la réélection d’Azoulay?

    Tags: Maroc, André Azoulay, Mohammed VI – UNESCO: Que faut-il attendre de la réélection d’Azoulay?

    Élue pour la première fois en 2017 au terme d’une élection dite serrée et riche en rebondissements parmi neuf candidats dont notamment, deux anciens ministres de la Culture, en l’occurrence le Qatari Hamad Bin Abdoulaziz Al-Karawi et l’Egyptienne Moushira Khattab, Audrey Azoulay a été réélue le 9 novembre 2021 à une très large majorité pour un second mandat de quatre ans à la tête de l’UNESCO cette organisation onusienne basée à Paris dont l’objet est de promouvoir, nous dit-on, la paix par la coopération internationale en matière d’éducation, de science et de culture par la préservation du patrimoine de l’humanité.

    Seule en lice pour ce nouveau mandat, cette ancienne ministre de la culture proche du président François Hollande, elle, la fille de l’inamovible conseiller et protecteur du Makhzen marocain sous les règnes de Hassan II et de son fils Mohamed VI, André Azoulay l’ami de Shimon Pérez, a obtenu 155 votes pour 165 votants (neuf contre et une abstention). Pour rappel, elle avait succédé à la Bulgare Irina Bokova qui avait achevé deux mandats marqués par des dissensions politiques en raison des questions ultrasensibles du Proche-Orient, comme ce fut le cas pour l’épineuse question patrimoniale de Jérusalem et Hébron.

    Rappelons que sous le premier mandat de cette directrice qui n’était pas là par hasard à la tête de cette institution qui semble avoir perdu son indépendance et son impartialité au point de mettre en jeu son universalité, la diplomatie palestinienne avait appelé la communauté internationale et l’UNESCO à faire pression sur Israël pour qu’il mette fin à ses activités illégales traduites en opérations et projets de vandalisme du patrimoine culturel palestinien chrétien et islamique. Finalement, ce n’est que le 13 octobre 2021, que l’UNESCO a pu adopter deux résolutions en faveur de la Palestine lors de la 212ème session de son Conseil exécutif tenue à Paris. Et au ministère palestinien des Affaires étrangères de déclarer, que l’adoption des résolutions de la « Palestine occupée » et des « institutions culturelles et éducatives » s’est faite à l’unanimité des membres du Conseil exécutif de cette organisation onusienne.

    Ces deux résolutions mettent l’accent sur le statut de Jérusalem et Hébron en tant que villes occupées ainsi que sur les mesures illégales prises par Israël, d’où la demande formulée pour leur annulation immédiate. Ces résolutions appellent l’État hébreu à mettre fin à ses politiques illégales et continues, privant les Palestiniens du droit de culte et de circulation en déformant l’authenticité et l’intégrité des sites du patrimoine en Palestine d’une manière générale et à Jérusalem en particulier. Le ministère palestinien des Affaires étrangères s’est donc félicité du vote et a souligné la nécessité de mettre en œuvre d’autres décisions concernant les sites palestiniens en Cisjordanie. De la sorte, il a exprimé son rejet des pratiques israéliennes visant à judaïser les sites religieux et patrimoniaux en interdisant aux fidèles palestiniens chrétiens et musulmans d’y accéder.

    En quittant l’UNESCO qu’elle juge mal gérée et bien sûr, trop critique à l’égard de son protégé l’État hébreu terroriste et raciste, le 13 octobre 2017, l’administration Trump avait pris une nouvelle fois ses distances avec cette organisation, symbole du multilatéralisme. Ce retrait a été suivi bien évidemment, par celui d’Israël qui considère que l’UNESCO est devenue l’une des arènes de sa rivalité diplomatique avec les Palestiniens, surtout depuis l’admission de la Palestine en 2011, sous le premier mandat de la directrice bulgare, Irina Bokova. Cette victoire symbolique du peuple palestinien sera-t-elle suivie d’autres décisions qui le conforteront dans ses droits légitimes ? Rien n’est moins sûr dans l’état actuel des choses !

    Parions plutôt, qu’avec cette nouvelle nomination d’Audrey Azoulay, cette femme adoubée par la France, Israël et les États-Unis l’on assistera au retour de ces deux derniers absents dans ce «cercle de famille» entre entités solidaires agissant sous la houlette du sionisme qui semble trouver de plus en plus d’émules, y compris chez les pays arabes. Et en premier lieu, auprès du Commandeur des croyants (Amir al mouminine) et président du comité Al-Qods, alors que supposé défendre les droits des musulmans sur Jérusalem, ville sainte de l’Islam. N’est-ce pas que dans un message envoyé à la fille de son mentor, Mohamed VI se réjouit à bon escient de sa réélection ? Comme à son habitude, il espère tirer des dividendes par ce coup de brosse «téléphoné» à ses mentors, en s’inscrivant dans une attitude du politiquement correct de l’alignement sur les thèses de sa famille sioniste d’adoption qui n’est pas si nouvelle puisqu’étant celle de ses prédécesseurs et non moins ascendants, Mohamed V et Hassan II.

    À noter que ce trio de «choc» auquel se joint le Makhzen, a bien salué ce retour salutaire pour des intérêts partagés bien évidemment et rien n’est définitivement gagné pour la cause de la Palestine mais aussi, pour les autres pays du Moyen-Orient. Cette heureuse élue au demeurant «téléguidée» et couvée par la «bénédiction» de son père, veut nous faire croire qu’elle compte agir en toute indépendance et liberté, pour apaiser les tensions et divisions minant son organisation en mal de réformes et de consensus, en la recentrant sur ses missions essentielles. Quand bien même nous feignons de la croire un tant soit peu, nous sommes en droit de nous interroger si cette dame est la mieux placée pour arbitrer les différents patrimoniaux dans le cadre du régime de la colonisation, qui opposent à la fois la Palestine occupée à Israël et /ou, le Maroc à la République arabe sahraouie démocratique (RASD) ! Pas si sûr qu’il faille lui faire confiance, du moins sur ce chapitre d’une extrême sensibilité !

    N’est-ce pas elle qui a volé au secours de l’occupation marocaine du Sahara occidental en violant la charte de l’ONU, en intégrant Lâayoune ville du Sahara occidental au réseau mondial UNESCO des villes apprenantes (GNLC), comme dénoncé par l’Association chilienne d’amitié avec la RASD qui a exigé la rectification de cette inscription ? L’inscription de la ville sahraouie illégalement occupée par le Maroc, en tant que ville marocaine, membre du Réseau mondial des villes apprenantes, dans son édition 2020, «constitue une violation» du Droit international et aussi «une violation ouverte des statuts de l’UNESCO», estime l’Association chilienne. Cela veut dire que plus que jamais, cette organisation onusienne sera encore dans le sillage des manœuvres de l’occupant marocain, à faire perdurer la colonisation des territoires sahraouis mais aussi, ceux de la Palestine par Israël, son allié dans notre région du Maghreb.

    Et dire que depuis le 15 novembre 2017, cette directrice ne pouvait pourtant ignorer, ni la Charte de l’ONU ni les résolutions du Conseil de sécurité, réaffirmant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Et pourtant ! Elle a bel et bien affiché sa posture en faveur de l’occupation marocaine du Sahara occidental, tentant ainsi d’impliquer un organisme onusien, sur la voie des violations des propres textes de l’ONU. Alors, oui ! C’est certainement sans surprise qu’Audrey Azoulay continuera à plonger cette importante organisation onusienne dans une dérive, au même titre que son père est lui aussi, pour beaucoup dans le rapprochement entre l’État sioniste d’Israël et le Makhzen. Comment ne serait-il pas l’artisan zélé de cette union maléfique qui pèsera durablement sur la région Maghreb, alors qu’il est le Président du «Centre Shimon Perez pour la Paix» et ses réseaux sionistes en France et aux États Unis qui sont mis au profit de la politique coloniale et annexionniste du Maroc au Maghreb ?

    Pour ce qui nous concerne directement, il est bien heureux que notre pays compte déjà sur la liste du patrimoine mondial immatériel de l’UNESCO : un genre musical et poétique, l’Ahellil du Gourara (2008) mais aussi, le costume nuptial féminin de Tlemcen (2011), le pèlerinage du Rakb de Sidi cheikh (2013), l’Imzad, cette sorte de violon Touareg (2013), la fête de la Sbeiba à Djanet (2014) et les cérémonies de commémoration du Sboue de Timimoun (2015). De même, la question du classement du couscous qui a fait l’objet de plusieurs années de tensions tendues entre le Maroc et l’Algérie, a pu connaître un dénouement heureux, grâce à l’implication de la Mauritanie et de la Tunisie. C’est ainsi, que ces quatre pays du Maghreb ont pu déposer une candidature conjointe. Cette démarche symbolique est inédite, faut-il le faire observer. Le sera-t-elle pour d’autres éléments patrimoniaux communs ? Cela est possible et envisageable si la volonté existe pour rompre avec les politiques suivies depuis les années 80 et accélérées avec les mandatures des Présidents qui se sont succédé après le décès du Président Houari Boumediène.

    En effet, notre pays et sa diplomatie ont depuis les années 80 été à la traîne et en rupture totale avec la politique de l’Algérie combattante, progressiste et défenseur des causes justes dans le Monde. Notre pays a pendant très longtemps tourné le dos à sa politique extérieure en direction des pays de l’Afrique subsaharienne, mais aussi, des autres pays amis et alliés stratégiques de l’Algérie au Moyen-Orient, en Asie et en Amérique latine. C’est pourquoi, il est temps de se réveiller comme semble le faire notre nouvelle diplomatie stimulée et animée par notre infatigable Ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, permettant ainsi à notre pays d’être plus efficace et plus performant en matière de politique extérieure pour faire entendre la voix de notre pays et faire le travail indispensable et déterminant de lobbying auprès des autres pays membres des organisations onusiennes, dont l’UNESCO. Mais rien n’est moins sûr, encore une fois si la volonté politique de rompre avec les politiques passées de suivisme et de mauvaise gouvernance est inexistante et ne repose pas sur un consensus réel pour donner une place à l’Algérie dans le concert des Nations et au sein des organismes et institutions onusiennes pour éviter les échecs !!!

    par Abdelkader Khelil*

    Le Quotidien d’Oran,18/11/2021