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    Maroc: Pression sur le roi pour chasser les Azaitar -Média

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    Trouble au Paradis : Les médias marocains font pression sur le roi pour qu’il mette fin à son amitié avec les frères Azaitar de l’UFC pour cause de crimes.
    Abu et Ottman Azaitar risquent de perdre le soutien du roi du Maroc Mohammed VI après que les médias locaux ont révélé l’étendue de leur passé criminel.
    Le 1er mai 2021, Hespress, le journal numérique le plus important du Maroc, a publié un article anonyme en français qui énumère le long casier judiciaire et les condamnations d’Abu Azaitar, le combattant controversé de l’UFC, surtout connu pour son amitié avec le roi du Maroc Mohammed VI.

    L’article de 3 500 mots a été traduit en arabe et republié sur le site deux jours plus tard, faisant état de la série de condamnations du combattant, notamment « vol, extorsion, fraude, violence physique, association de malfaiteurs, fraude informatique, trafic de drogue, agression, falsification et résistance à l’autorité ».

    Au cours des mois suivants, d’autres médias locaux ont fait de même, publiant des articles exposant le passé criminel des Azaitar tout en remettant en question la relation de longue date du roi Mohammed avec le combattant et ses frères et sœurs, Ottman Azaitar, un autre combattant de l’UFC, et Omar. D’autres médias se sont intéressés au style de vie ostentatoire des frères Azaitar dans un contexte de pandémie mondiale, ainsi qu’à leurs intérêts commerciaux avec l’Espagne dans le cadre d’un conflit sur la migration non réglementée. En juin 2021, Barlamane, un média contrôlé par le directeur de la communication du ministère marocain de l’Intérieur, Mohamed Khabacchi, a publié un article en arabe intitulé « Abu Azaitar continue de maîtriser l’art de provoquer le peuple marocain », ce qui a conduit certains à penser que les critiques actuelles contre les Azaitar sont probablement une campagne gouvernementale coordonnée visant à faire pression sur le roi pour qu’il coupe les liens avec le combattant de l’UFC.

    Nés à Cologne, en Allemagne, de parents ayant immigré du Maroc, les frères Azaitar ont fréquenté la King Fahd Academy, une école islamique controversée financée par l’Arabie saoudite et soupçonnée d’ »attirer les islamistes en Allemagne ». En 2003, l’école a fait l’objet d’une enquête pour ses liens présumés avec le réseau terroriste Al-Qaïda et d’autres groupes fondamentalistes. La même année, Abu et Omar Azaitar – alors connus sous le nom de « jumeaux brutaux » dans les médias locaux – ont comparu devant un tribunal pour mineurs pour répondre aux accusations de lésions corporelles et de vol en bande.

    Âgé de 17 ans à l’époque, Abu a été accusé d’avoir brutalement attaqué un homme d’affaires, d’avoir menacé sa vie en l’aspergeant d’essence et d’avoir volé sa Ferrari. Il a été condamné en juin 2004 à deux ans et trois mois de prison.

    Abu Azaitar a été libéré en 2006, mais ses démêlés avec la justice ne se sont pas arrêtés là. Il a ensuite été accusé d’avoir violemment agressé sa petite amie sur un marché de Noël et de l’avoir frappée à plusieurs reprises jusqu’à ce que son tympan éclate.

    En 2007, Abu Azaitar s’est tourné vers les arts martiaux mixtes et a commencé à s’entraîner pour faire ses débuts sur la scène locale allemande. Entre-temps, il s’est lié d’amitié avec des rappeurs et des célébrités locales, et aurait été associé à des clans criminels. Cependant, c’est son amitié improbable avec le roi Mohammed VI qui a consolidé le statut de célébrité du combattant de l’UFC.

    L’amitié a commencé en 2018, peu après que le roi ait discrètement divorcé de la princesse Laila Salma. Selon les médias marocains, le roi Mohammed VI souhaitait rencontrer Abu et Ottman en raison de leurs réalisations en MMA (Abu a été le premier ressortissant marocain à signer avec l’UFC, tandis qu’Ottman venait de remporter le titre de champion des poids légers du Brave FC et de porter son record d’invincibilité à 10-0). Les frères sont devenus des visiteurs fréquents du roi, qui les a emmenés en vacances et leur a permis plus tard de rénover l’un des palais inutilisés de Tanger pour en faire un club de sport.

    Abu Azaitar a depuis posté plusieurs photos de lui aux côtés du roi du Maroc. L’une d’elles portait la légende : « Mon Roi bien-aimé, qu’Allah vous prenne, vous et votre famille, sous sa protection et vous garde toujours en bonne santé ! Quel plaisir et quel honneur d’être aux côtés de notre roi, que nous aimons tant. »

    Alors que l’amitié des frères Azaitar avec le roi s’intensifiait, ils ont commencé à assumer des rôles plus officiels au sein du gouvernement marocain. En 2018, Abu Azaitar aurait été nommé président de l’association organisatrice de la Marche verte – un groupe responsable de la célébration annuelle commémorant la date du 6 novembre 1975, lorsque 350 000 Marocains ont marché dans le Sahara pour protester contre l’occupation centenaire du Sahara occidental par l’Espagne. La célébration prend généralement la forme d’un match de gala de football mettant en vedette des stars internationales du football telles que Luis Figo, Rivaldo et Rafael Marquez, et a été critiquée comme une tentative de « laver par le sport » l’occupation marocaine du Sahara occidental et de détourner l’attention des violations des droits de l’homme.

    En retour de leur loyauté, le roi Mohammed est resté favorable aux entreprises des frères. Lorsqu’Omar Azaitar a ouvert un fast-food à Tanger en juillet 2019, le roi a envoyé son fils, le prince Hassan, pour y manger et aider à promouvoir le restaurant.

    L’amitié des frères Azaitar avec le roi Mohammed VI a également contribué à faire avancer leurs carrières respectives. Par exemple, après avoir entendu qu’Abu Azaitar avait des difficultés à entrer aux États-Unis en raison de son passé criminel, le roi se serait énervé et aurait décidé d’intervenir pour aider le combattant à obtenir son visa, ce qu’il a finalement réussi à faire.

    Étant donné l’influence exceptionnelle des frères Azaitar au Maroc, ce n’était qu’une question de temps avant que leur relation avec le roi ne soit scrutée par les médias locaux.

    Atlasinfo, un journal local appartenant à un ancien responsable de l’agence officielle Maghreb Arab Press (MAP), l’agence de presse publique marocaine fondée en 1959, a publié un article intitulé « Quand l’Ottman Azaitar sème la terreur à Rabat ». L’article, qui a été publié peu après l’exposé de Hespress, révèle comment les frères ont utilisé leur amitié avec le roi pour étendre leur champ d’influence et bafouer les règles et règlements au Maroc. Par exemple, Ottman serait entré dans un Starbucks très fréquenté de Rabat avec un masque facial (qu’il est obligatoire de porter dans les espaces publics au Maroc), aurait évité la file d’attente et exigé d’être servi immédiatement tout en tapant violemment du poing sur le comptoir. Ce n’est que lorsqu’un policier s’est approché de lui et lui a demandé ses papiers d’identité qu’Ottman a fini par se calmer. Cependant, avant de quitter le Starbucks, il aurait été entendu dire : « si je n’aimais pas mon roi et mon pays, j’aurais coupé les mains du gérant de ce café ».

    D’autres articles plus récents ont analysé la collection de montres de luxe d’Abu Azaitar, qui comprend deux montres Richard Mille d’une valeur de plus de 400 000 euros et quatre montres Patek Philippe allant de 150 000 à 475 000 euros. L’article détaillé, publié sur Hespress, comporte des phrases telles que « Abu Azaitar, qui donne le sentiment d’être heureux et fier de tant de signes extérieurs de richesse, semble oublier que c’est l’individu et sa personnalité qui font la montre, et non l’inverse. »

    Il convient de noter que les libertés de la presse se sont érodées sous le règne du roi Mohammed VI. La dernière décennie, en particulier, a vu une forte augmentation de la censure gouvernementale et de la persécution des journalistes. Toutefois, la presse marocaine jouit toujours d’une plus grande liberté de la presse que celle des pays arabes voisins.

    Bien que l’on ne sache pas encore si les Azaitars ont réussi à maintenir leurs relations avec le roi Mohammed VI, il semble évident que les élites marocaines, les fonctionnaires du palais et les médias d’État s’efforcent de creuser un fossé entre les combattants controversés et le monarque marocain. Cet exemple moderne d’intrigue politique de palais aura probablement un impact significatif sur la portée de l’influence des frères et le statut de célébrité qu’ils ont développé au fil des ans.

    Karim Zidan

    Bloody Elbow, 18/11/2021

    #Maroc #MohammedVI #Azaitar

  • Omar Brouksy : Le Maroc vit une éternelle transition

    Omar Brouksy : Le Maroc vit une éternelle transition

    Tags : Maroc, Omar Brouksy, Le Journal, Hassan II, Mohammed VI – Omar Brouksy : Le Maroc vit une éternelle transition

    Question : D’où vient ce dédain que nourrissent à la fois Hassan en son temps et acttuellement Mohammed VI envers les journalistes marocains alors que les deux monarques ont toujours accepté d’accorder des interviews à des journalistes étrangers ?

    Réponse : Chaque roi a sa stratégie de communication. Le roi Hassan II était un très bon communicateur. Il adorait s’afficher, s’exhiber même, devant les journalistes, surtout les journalistes occidentaux. Essentiellement, les journalistes occidentaux. Américains et européens. Contrairement à son père, Mohammed VI a ses problèmes de communication. Il n’a jamais accordé d’interview au public. Jamais. Il n’a jamais tenu de conférence de presse. Jamais. La seule façon de communiquer directement avec le peuple, ce sont ses discours qui sont lus, comme vous le voyez, difficilement. C’est un aspect de sa personnalité. Ça nous étonne. Comment se fait-il qu’un roi qui était destiné à gouverner ne soit préparé à ce niveau-là. C’est étonnant. Assez curieux. Mais il y a un aspect commun entre les deux. C’est qu’ils n’ont jamais accordé un entretien à un journaliste ou un organe de presse marocains.

    Je pense, et je l’ai écrit dans mon livre, que c’est par mépris envers les marocains. C’est une forme de mépris. Le roi considère toujours que les marocains ne sont pas des citoyens, ce sont des sujets. Dans sa logique, il n’est pas admissible qu’un roi se mettre à table et qu’un sujet ose lui poser des questions et de rebondir et de lui demander des comptes. Pour lui, ça porterait atteinte à que j’appelle « el hiba », c’est à dire cette forme de prestige et de crainte qui est le propre des systèmes autoritaires orientaux.

    Q : Dans votre livre, trois événements marquants qu’auraient accomplis Mohammed VI et qui aurait permis à une majorité de marocains de croire en sa bonne foi dans cette volonté de transition démocratique. Ces trois points sont le limogeage de Basri, le retour de Serfaty et la fin de l’assignation à résidence de Cheikh Yassine. Ce sentiment de changement était-il unanime ? Si oui, quand, selon vous, ce sentiment, aurait-il pris fin ?

    R: Il était quasiment unanime. La preuve c’est que, même moi j’étais naïf d’y croire. A l’époque, j’ai commencé au jours. Si vous lisez le numéro du Journal de cette époque, Le Journal, qui était le journal d’opposition phare, d’indépendance, on faisait des éloges de M6. Pour nous, c’était le Juan Carlos du Maroc. Ça, je le reconnais. On a été un peu naïfs, mais on n’était pas les seuls. Parce qu’on avait tellement envie que ce Maroc change qu’on y a cru. Quand vous avez beaucoup d’attentes, vous pouvez croire à quelqu’un. Il suffit que quelqu’un vous donne quelques petits signes pour que vous puissiez le croire. C’est vrai, il avait donné des signes. En plus de sa simplicité. On voyait que ça démarre, il était simple, il sortait, il effectuait des voyages dans des bleds très éloignés où son père n’avait jamais mis les pieds.

    Tout cela nous avait fait croire qu’il y aurait un changement important. Il y avait les trois actes que vous citez. Le retour de Serfaty, la fin de l’assignation à résidence du Cheikh Yassine et le limogeage de Driss Basri. Ça nous a encore renforcé dans nos illusions.

    Pour moi, à partir de 2003. Au lendemain des attentats de Casablanca, que les choses ont commencé à se gâter. Avec l’emprisonnement du journaliste Ali Lmrabet, avec la répression des militants, le début des boycotts publicitaires et de l’asphyxie financière des journaux indépendants, notamment Le Journal. Jusqu’à sa fermeture en 2010 asphyxié financièrement. Je pense que 2003 était vraiment l’année de la « bénalisation » du régime de Mohammed VI.

    Q: Dans les pages 21 et 34, nous lisons respectivement ceci : « Même s’il se présente comme le bon Kalife entouré de mauvais vizirs, et un roi muet mais un roi en mouvement ». Ces phrases ne sont-elles pas, in fine, le reflet de cette éternelle transition démocratique entamée depuis l’indépendance en 1956 ?

    R: Oui, c’est un éternel recommencement. J’étais un peu conscient politiquement lors de la fin du règne de Hassan II. Je commençais à prendre conscience de la réalité politique. J’ai l’impression qu’on fait croire aux générations à un éminent changement, l’alternance, la transition. Il y a des périodes qu’on fait croire aux marocains que ça va venir, on est en éternelle transition, en éternelle alternance… ça permet, dans la stratégie du régime, de durer. Depuis plus de 30 ans j’entends qu’on est en voie de démocratisation et nos parents nous disent « nous aussi, on entendait ça. ,Il faut laisser les choses aller, on est en voie de démocratisation, comme lorsqu’on entend qu’on est en voie de développement ». C’est la même chose. Ça fait des siècles qu’on dit « les pays en voie de développement, est-ce qu’ils sont encore arrivés ? Je ne sais pas. Tout ce chemin !

    Oui, j’ai le malheur d’être le dernier rédacteur en chef de ce journal après avoir été longtemps journaliste et responsable de la rubrique politique du Journal. C’est une expérience professionnelle qui a duré près de 10 ans. De ma vie. C’est mon premier job. Jusqu’en 2010. Toute une vie qui m’a marqué. Un journal qui partait de l’information. On n’était pas un tract politique. La force du Journal, c’est qu’il partait de l’information et l’investigation pour donner des conclusions, défendre des valeurs, les valeurs de laïcité, la démocratie, de la liberté et du droit à toutes les tendances politiques de s’exprimer. Les tendances qui n’appellent pas à la violence, au racisme antisémite. C’était notre seule ligne rouge. Pour moi, il n’y a pas de lignes rouges. Dans ma façon de travailler, pas de lignes rouges. Qu’elle soient religieuses ou politiques. Pour moi, les lignes rouges n’existent pas. La seule ligne rouge, c’est le respect de l’autre

    Source: Youtube, 13/11/2021

    #Maroc #Presse #Le_Journal #Omar_Brouksy #Journalisme #HassanII #MohammedVI #Communication

  • Maroc-Algérie: Le cynisme horrifiant de Mohammed VI

    Tags : Algérie, Maroc, Mohammed VI, Sahara Occidental, camionneurs – Maroc-Algérie: Le cynisme horrifiant de Mohammed VI

    Mohamed VI a non seulement ignoré la réaction de l’Algérie suite à la mort tragique de trois routiers algériens ; démonstration d’un cynisme sans limites, il a tenu à saluer l’intervention des Forces armées royales pour le rôle qu’elles joué à Guerguerat. Un signe qui ne trompe pas, le Maroc veut l’escalade. Le Maroc a complètement ignoré les graves accusations de l’Algérie concernant le lâche assassinat de trois routiers algériens, bombardés dans leur camion à l’aide d’un « armement sophistiqué », selon les termes employés dans le communiqué de la Présidence algérienne. Samedi soir, et dans un discours prononcé à l’occasion du 46ème anniversaire de ce que le Makhzen appelle « la marche verte », Mohamed VI n’a fait aucune allusion à la tragédie qui vient de se dérouler aux confins des frontières entre le Sahara occidental et la Mauritanie. Il s’est montré d’un cynisme horrifiant, qui contraste avec une ouverture d’esprit, qu’il ne cesse d’utiliser comme une façade pour dissimuler sa véritable personnalité d’un monarque « froid » et sans état d’âme. Cette attitude de faire l’impasse sur des accusations venant de la plus haute institution algérienne, ne constitue guère une nouveauté ; car elle s’inscrit en droite ligne dans la « philosophie » que le Palais royal a toujours adoptée à l’égard de l’Algérie. Ce manque de considération apparent à l’endroit des Algériens, qui ont décidé de saisir toutes les institutions internationales afin de tirer au clair l’affaire des routiers tués, est en soi une énième provocation, qui ne dit pas son nom. Dans son allocution, Mohamed VI est resté « planqué » derrière une posture hypocrite au premier degré. Il a exprimé ses « vœux les plus sincères d’unité et de stabilité » aux « cinq peuples du Maghreb », affichant paradoxalement un mépris total aux principes et règles du voisinage. La veille, Jeune Afrique, connu pour sa ligne éditoriale favorable au Maroc avait pourtant consacré un article à l’attaque dont ont été victimes les trois routiers algériens, preuve s’il en est que l’agression dénoncée par l’Algérie a été reconnue sur le plan international. Il n’en demeure pas moins que le roi ne s’est pas empêché de faire fi de toutes les règles conventionnelles, que ce soit en temps de paix ou en temps de guerre. L’article en question porte le titre « Algérie-Maroc : la guerre des drones aura-t-elle lieu » ? Agissant comme si de rien n’était, Mohamed VI s’est par contre, félicité longuement de la décision souveraine des Etats-Unis d’Amérique de reconnaître la souveraineté pleine et entière du Maroc sur le Sahara occidental. La position des Etats-Unis « constitue un sujet de fierté pour nous », s’est-il réjoui. Il s’est par la suite adressé à l’Union européenne, dont la Cour de justice a annulé fin septembre deux accords entre les deux parties. « A ceux qui affichent des positions floues ou ambivalentes, nous déclarons que le Maroc n’engagera avec eux aucune démarche d’ordre économique ou commercial qui exclurait le Sahara marocain », a-t-il menacé. A propos de la question du Sahara occidental, il a indiqué que le Maroc n’acceptera aucune solution, qui ne rentrerait pas dans le cadre de son plan d’autonomie. En un mot, le royaume rejette toute démarche liée à la voie référendaire. Car selon lui, la souveraineté marocaine sur le Sahara est irréversible. « Aujourd’hui comme par le passé, la marocanité du Sahara ne sera jamais à l’ordre du jour d’une quelconque tractation », a-t-il souligné s’enfermant davantage dans une logique nihiliste et négationniste extrême.

    Mohamed M.

    L’Est Républicain, 08/11/2021

    #Algérie #Maroc #Camionneurs_algériens #Mauritanie #Sahara_Occidental #Front_Polisario #MohammedVI

  • Algérie-Maroc: La fuite en avant de Mohammed VI

    Tags : Algérie, Maroc, camionneurs algériens, Sahara Occidental, Front Polisario, marche verte, Mohammed VI,

    S’exprimant à l’occasion de ce qui est appelé «la marche verte», il n’y a eu dans la déclaration du roi aucun mot sur cette affaire, même si c’est son armée qui est pointée du doigt.

    Le roi du Maroc, Mohammed VI, a éludé, lors du discours qu’il a prononcé samedi soir, l’assassinat des trois Algériens, conducteurs de camions, dans une attaque commise par les forces d’occupation marocaines sur le territoire sahraoui libéré.

    S’exprimant à l’occasion de ce qui est appelé «la marche verte», il n’y a eu dans la déclaration du roi aucun mot sur cette affaire, même s’il y a eu mort d’hommes et que c’est son armée qui est pointée du doigt.

    Le moindre des égards diplomatiques aurait voulu que Mohammed VI s’exprime sur le sujet qui a vivement ému en Algérie et aggravé à l’extrême la crise entre les deux pays.

    Ce faisant, le souverain marocain a fait savoir que lui et sa monarchie n’ont aucunement l’intention d’œuvrer à faire baisser la tension qui règne aujourd’hui, alors que tous les éléments disponibles actuellement soulignent la responsabilité directe de l’armée marocaine dans l’attaque meurtrière contre des civils désarmés.

    «Plusieurs facteurs désignent les forces d’occupation marocaines au Sahara occidental comme ayant commis avec un armement sophistiqué ce lâche assassinat à travers cette nouvelle manifestation d’agressivité brutale qui est caractéristique d’une politique connue d’expansion territoriale et de terreur», avait indiqué la présidence de la République mercredi 3 novembre.

    Jeudi 4 novembre, s’exprimant lors d’un point de presse hebdomadaire, le porte-parole du gouvernement marocain, Mustapha Bitas, avait fait également l’impasse sur la question.

    «Le Maroc tient toujours au principe de bon voisinage avec tous, basé sur le respect», s’est-il contenté de dire en réponse à une question à ce sujet. Malgré les graves accusations, le Maroc a donc choisi d’opter pour le silence. Une attitude qui tend à devenir la règle ces derniers temps apparemment.

    C’était le cas, notamment, après l’affaire de la note distribuée aux membres de l’Organisation des non-alignés le 13 juillet dernier à NewYork par un diplomate marocain, dans laquelle il avait évoqué «le droit à l’autodétermination de la Kabylie».

    Le ministère algérien des Affaires étrangères avait saisi les autorités marocaines pour avoir une explication, mais aucune réponse n’est parvenue.

    LE SCANDALE PEGASUS

    Il y a eu par la suite le scandale d’espionnage, Pegasus, du nom du logiciel israélien et qui, selon des médias internationaux, a été utilisé par, entre autres, le Maroc pour espionner des responsables civils et militaires algériens ou encore la déclaration faite le 12 août, depuis le Maroc et en présence du chef de la diplomatie marocaine, par le ministre israélien des Affaires étrangères, Yaïr Lapid, qui avait exprimé ses «inquiétudes au sujet du rôle joué par l’Algérie dans la région».

    Malgré les protestations exprimées par Alger, via des communiqués soit du Haut Conseil de sécurité (HCS), soit du ministère des Affaires étrangères, le Maroc n’avait pas réagi. C’est ce qui avait conduit à l’annonce par l’Algérie, le 24 août, de la rupture de ses relations diplomatiques avec le voisin de l’Ouest.

    Ainsi, samedi soir, le roi marocain n’a pas dérogé à cette «règle» d’éluder cette crise importante. Par contre, celui-ci a profité de cette occasion pour réaffirmer encore une fois la «marocanité» du Sahara occidental, un territoire qui, d’après lui, «n’est pas à négocier». «Si nous engageons des négociations, c’est essentiellement pour parvenir à un règlement pacifique de ce conflit régional artificiel», a-t-il encore ajouté, alors que l’ONU avait décidé d’un référendum d’autodétermination, signé pourtant par le Maroc, depuis 1991.

    «Le peuple sahraoui qui a accepté la paix permanente avec le royaume du Maroc en signant le plan de règlement en 1991, après 16 ans de guerre, n’arrêtera pas sa lutte tant que le Maroc ne mettra pas fin à son agression et à son occupation illégale du territoire de la République sahraouie», a réagi, hier, le ministère de la Communication de la RASD pour qui le discours du roi marocain est «un mélange de sophismes, d’inventions et d’illusions pour justifier l’intransigeance, l’arrogance et l’aventurisme».

    Abdelghani Aïchoun

    El Watan, 08/11/2021

    #Algérie #Maroc #Sahara_Occidental #MohammedVI #Marche_verte

  • Réaction du Polisario au discours du roi du Maroc

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, Mohammed VI, Marche verte,

    BIR LAHLOU (Territoires sahraouis libérés) – Le ministère de la Communication de la RASD a affirmé que le peuple sahraoui poursuivra sa lutte de libération contre l’occupation marocaine jusqu’au recouvrement de la souveraineté nationale sur l’ensemble du territoire de la République sahraouie, qualifiant le discours tenu samedi par le roi du Maroc « d’inventions » et « d’illusions » visant à justifier l’intransigeance, l’arrogance et l’aventurisme de son pays.

    « Le peuple sahraoui qui a accepté la paix permanente avec le Royaume du Maroc en signant le plan de règlement en 1991, après 16 ans de guerre, n’arrêtera pas sa lutte tant que le Maroc ne mettra pas fin à son agression et à son occupation illégale du territoire de la République sahraouie », a indiqué le ministère sahraoui dans un communiqué.

    Le ministère sahraoui de la Communication réagissait au discours du roi du Maroc tenu samedi, à l’occasion de l’anniversaire de l’invasion militaire contre le peuple sahraoui.

    A cet égard, le ministère considère que le discours prononcé par le monarque marocain est « un mélange de sophismes, d’inventions et d’illusions pour justifier l’intransigeance, l’arrogance et l’aventurisme », de son pays, rappelant que la communauté internationale ne reconnaît pas la prétendue « souveraineté » du Maroc sur le Sahara occidental et que la poursuite de l’agression (marocaine) ne fera qu’engendrer plus de pauvreté, de privation, de dépendance et de perte de dignité et de souveraineté pour le peuple marocain.

    « Le roi du Maroc est bien conscient que la République sahraouie, voisine du Royaume du Maroc, est une réalité irréversible dont il ne peut se détourner, le Maroc siégeant à ses côtés lors des évènements multilatéraux aux niveaux continental et international », ajoute le communiqué.

    Le ministère sahraoui a, en outre, imputé au Maroc qui est à l’origine du retour à la guerre, la responsabilité de ce qui va en résulter comme destruction, instabilité et perte d’opportunités pour des générations entières de la population de la région.

    #Maroc #Sahara_Occidental #Front_Polisario #MohammedVI #Marche-verte

  • Qui gère le Maroc?

    Qui gère le Maroc? – Le royaume donne l’impression d’un bateau ivre qui déroute les observateurs au point de s’interroger: «Qui tire les ficelles au Maroc?»

    On est loin du raffinement sémantique et de la stricte discipline qu’incarnait le roi Hassan II, encore très loin de la bienséance héritée de la longue tradition makhzenienne. Par la multiplication des décisions irresponsables, hasardeuses et à hauts risques, le royaume hallucine. Il donne l’impression d’un bateau ivre qui déroute les observateurs au point de s’interroger: «Qui tire les ficelles au Maroc?»

    On ne compte plus les bêtises du Makhzen qui, depuis une année, s’est illustré par des guerres diplomatiques tout aussi vaines qu’inutiles: en mars dernier, le Maroc de Bourita s’en prend à la puissante Allemagne. Parce que Berlin n’a pas caché sa réprobation sur la décision de Donald Trump reconnaissant la souveraineté du Maroc sur les territoires occupés du Sahara occidental en échange d’une normalisation avec l’entité sioniste. C’est donc sous une forme de « sanction» que le Maroc a réagi envers un pays qui, 2 mois plus tôt, lui signe un chèque de 1,387 milliard d’euros pour l’aider à se relever de la pandémie de Covid-19. Après l’Allemagne, c’est l’Espagne. Encore une fois parce que l’Espagne a refusé de cautionner la démarche marocaine. En toute logique, Madrid s’est alignée sur la position de l’ONU et, comme le reste de l’Europe, elle mise, sinon sur un référendum d’autodétermination, du moins sur une solution négociée pour achever la décolonisation.

    Toujours à cause des positions des uns et des autres vis-à-vis de la question du Sahara occidental. Un dossier obsessionnel au point de devenir une schizophrénie nationale. Le Makhzen en fait un baromètre du patriotisme et une ligne de conduite pour la diplomatie du Maroc. Au moins trois thèses sont avancées pour ce dangereux égarement du Royaume.

    La première est que l’état de santé de celui qui règne sur le Maroc depuis 1999 est déclinant. Soufrant d’une arythmie cardiaque et d’une maladie pulmonaire chronique et après plusieurs interventions chirurgicales, Mohammed VI ne gouverne plus. La seconde thèse, la plus plausible, est l’arrivée des sionistes qui se sont incrustés au coeur du pouvoir marocain.

    La troisième explication qui est la conséquence des deux premières, le transfert des pouvoirs détenus par le roi vers les services de renseignement marocains. C’est exactement ce que reproche le royaume qui fait croire à une prééminence de l’armée algérienne dans les décisions politiques du pays. Dans l’arène du mensonge, il est très difficile de rivaliser avec le Makhzen qui a décroché toutes les médailles.

    Brahim TAKHEROUBT

    L’Expression, 06/11/2021

  • Algérie-Maroc: Les problèmes ont commencé en 1957

    Algérie-Maroc: Les problèmes ont commencé en 1957. C’est ce qu’a déclaré Daho Ould Kablia au Forum d’El Moudjahid.

    Lors de son exposé sur la création de la radio secrète du FLN, le président de l’association des anciens du MALG a mis en évidences l’assistance fournie, à la cause nationale, par les Marocains à l’époque. Paradoxalement, une centaine de médias du voisin de l’Ouest s’investissent aujourd’hui dans une propagande contre l’Algerie.  » L’aide, qui ne provenait du Maroc, était celle du peuple. Le roi Mohamed 5 était sincère dans son soutien à notre cause. Bien que les problèmes avec le Makhzen ont commencé en 1957, quand Allal Fassi a conditionné son aide à la révolution par la restitution des terres qui appartiennent à notre pays  » a corrigé l’ancien moudjahid et ancien ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales. Il a rapporté que les révolutionnaires lui ont rappelé alors que la Maroc a obtenu son indépendance en 1956 gr‚ce aux luttes des Algériens.  « Hassan II gardait une rancune contre l’Algerie parce qu’elle ne l’a pas soutenu sur le dossier du Sahara occidental » a rapporté l’ancien malgache.

    Il a rappelé, à l’occasion que le président Houari Boumediene a expulsé les Marocains, résidents en Algérie en 1975, à cause de la rencontre du roi Hassan II avec le président Mauritanien sans associer le chef de l’Etat algérien. Hassan II et Mohamed 6 ont de vieilles amitiés avec Israël, que le Maroc veut actuellement ramener à nos portes. Nous ne l’accepterons jamais. Je ne pense pas qu’il y aura un règlement de la crise du moment qu’elle a atteint ce niveau de pourrissement  » a estimé Daho Ould Kablia.

    La rupture de fourniture en gaz se précise

    Après avoir rompu officiellement ses relations diplomatiques avec le Maroc en août dernier, l’Algérie semble déterminée à passer à l’action, concernant la fourniture en gaz naturel à ce pays via le gazoduc Maghreb-Europe.

    Selon trois sources concordantes en lien direct avec le dossier, citées par l’agence Reuters, l’Algérie cessera de fournir le gaz naturel au Maroc via le gazoduc Maghreb-Europe à partir du 1er novembre prochain. Pour ce qui est de l’Espagne, qui est desservie en gaz via le gazoduc MaghrebEurope de 13,5 milliards de mètres cubes, l’Algérie continuera de l’approvisionner via le gazoduc sous-marin Medgaz d’une capacité annuelle de 8 milliards de m3 qui ne passe pas par le Maroc, indique-t-on encore. Cela confirme donc les déclarations du président de la République à ce sujet. Le 11 octobre dernier, Tebboune avait déclaré lors de sa rencontre périodique avec les représentants de médias nationaux. : « Nous avons convenu avec les amis espagnols de les approvisionner en gaz naturel via le gazoduc Medgaz » .

    Cependant, des analystes, cités par la même source, estiment que les problèmes techniques liés aux projets d’extension de la capacité du gazoduc Medgaz, menés par l’Algérie, pourraient aggraver la crise énergétique en Espagne au moment où les factures de gaz explosent en Europe.

    L’Algérie décide de ne pas renouveler l’accord d’approvisionnement avec le Maroc

    Concernant l’approvisionnement du pays voisin en gaz, l’Algérie avait fait allusion, en ao˚t dernier, à la possibilité de mettre fin en octobre aux exportations de gaz naturel vers le Maroc. Ces dernières sont estimées à un milliard de mètres cubes, utilisés pour produire environ 10% de l’électricité du royaume. L’Algérie a donc décidé de ne plus renouveler l’accord d’approvisionnement avec le Maroc, selon une source au sein de la société publique Sonatrach et deux sources gouvernementales algériennes, citée par l’agence Reuters.

    Pour rappel, un haut responsable marocain avait évoqué, début du mois en cours, d’éventuelles discussions avec l’Espagne sur la possibilité d’inverser le flux d’un gazoduc au cas o˘ l’Algérie ne renouvellerait pas l’accord d’approvisionnement. Il convient également de noter que l’Algérie est le plus grand fournisseur de l’Espagne en gaz naturel, couvrant près de la moitié de sa demande de gaz via le gazoduc MaghrebEurope. En cas de perturbations de l’approvisionnement, l’Algérie fera recours à des navires pour transporter du gaz naturel liquéfié (GNL) vers l’Espagne, ajoute la même source.

    Le Maghreb, 27/10/2021

  • Les Azaitar: les amis devenus un problème pour le roi du Maroc

    -Les Azaitar: les amis devenus un problème pour le roi du Maroc
    -Depuis trois ans, Omar, Ottman et Abu Bakr Azaitar – ces deux dernières stars des arts martiaux – sont des amis du roi du Maroc. Mais depuis quelques semaines, leurs scandales et l’ostentation de leur luxe sont la cible d’une intense campagne de presse orchestrée depuis les ombres du pouvoir.

    « Abou Azaitar continue ses provocations envers le peuple marocain » titrait le 19 juin 2021 le quotidien en ligne marocain Barlamane, dirigé par Mohamed Khabachi, nommé il y a quelques années par Mohamed VI directeur de la MAP, l’agence de presse officielle, puis directeur de la communication au ministère de l’Intérieur. Le journal s’en prend également à Omar, un autre membre de la famille Azaitar, presque accusé de haute trahison pour avoir ouvert une franchise de la chaîne allemande 3H’S Burger & Chicken sur la Costa del Sol en juin, au plus fort de la crise hispano-marocaine.

    Si un média comme Barlamane se permet d’attaquer les trois frères Azaitar après les avoir encensés il y a encore quelques mois, c’est que l’appareil sécuritaire marocain a décidé de tenter de mettre fin à leur relation avec le roi du Maroc. Cette amitié a débuté le 20 avril 2018, lorsque le souverain les a reçus au palais royal de Rabat pour les féliciter de leurs exploits sportifs.

    VACANCES ROYALES AUX SEYCHELLES
    À l’époque, Ottman Azaitar venait de remporter le championnat du monde de la Brave Combat Federation en arts martiaux mixtes (MMA). Abu Bakr, quant à lui, s’était inscrit à l’Ultimate Fighting Championship, le premier championnat mondial de sports de combat. Tous deux s’étaient mis aux arts martiaux à Cologne, en Allemagne, où ils étaient nés de parents immigrés d’Al Hoceima. Le troisième frère, Omar, travaille un peu comme leur manager, mais dirige aussi sa propre entreprise. En 2019, il a ouvert son premier 3H’S Burger & Chicken à Tanger, où le roi a envoyé son fils, le prince héritier Hassan, pour déjeuner.

    Après cette audience royale d’avril 2018, les trois sont devenus inséparables du souverain, au point qu’ils ont même passé leurs vacances ensemble aux Seychelles cette année-là, après avoir navigué en Méditerranée occidentale à bord du yacht Al Lusail, mis à la disposition de Mohammed VI par l’émir du Qatar, Tamim bin Hamad Al Zani. Au début de cette sympathique histoire d’amour, les réseaux sociaux ont été inondés de photos du roi accompagné des trois frères, notamment d’Abu Bakr. Ensuite, la relation est devenue plus discrète, mais n’a pas perdu de son intensité.

    Le 6 novembre 2019, à Laayoune, Abou Bakr et Ottman sont même allés jusqu’à représenter un peu le roi. Lors de la cérémonie commémorant la Marche verte de 1975 qui a permis au Maroc de prendre le contrôle de la majeure partie du Sahara occidental – alors colonie espagnole – les deux frères se sont installés au premier rang, devant tous les officiels, dont un ministre et le wali (gouverneur).

    Depuis le mois de mai de cette année, le séjour des frères Azaitar au Maroc a été émaillé de gaffes et de scandales rapportés ouvertement dans la presse. Cela va de la pratique du jet-ski par Abou Bakr près de la marina de Bouregreg à Salé, où ce sport est interdit, à sa colère contre les médecins et les infirmières de l’hôpital Avicenne à Rabat, qui ne semblaient pas en mesure de faire face efficacement à la pandémie de coronavirus. Et Ottman n’est pas en reste. Le 21 mai, Atlas Info, une publication juridique marocaine de langue française, a rapporté qu’il avait causé une « détresse » parmi les clients et le personnel du café Starbucks de la gare de Rabat lorsque la caissière a refusé de prendre leur commande parce qu’il avait ouvertement coupé la file.

    « GANGSTERS AVEC FERRARI ».
    Pour la presse, les extravagances des frères ne sont pas aussi sérieuses que leur étalage de luxe, tant dans la rue que sur les médias sociaux. Le 10 juin, Hespress, le journal en ligne le plus lu au Maroc, a estimé qu’Abu Bakr possède une collection de montres de luxe « estimée à au moins 25 millions de dirhams » (2,3 millions d’euros). Imar se pavane dans des voitures très haut de gamme, comme une Mercedes Brabus 800 d’une valeur de 200 000 euros, une Bentley Bentayga de 300 000 euros et une Rolls-Royce d’un demi-million d’euros.

    L’interrogation de ces invités du roi transcende la presse. Samira Sitail, journaliste bien connue au Maroc et ancienne directrice de la chaîne publique 2M, s’est également jointe aux critiques : « Alors que le roi #MohamedVI ordonne que les Marocains de l’étranger puissent voyager à des prix abordables, les @abu_azaitar postent des photos de leurs voyages en jets privés de luxe », a-t-elle écrit sur son compte Twitter. « Ils méritent un coup de pied au cul », a ajouté Sitail.

    Le premier média à lancer les hostilités contre les Azaitars a été Hesspress le 1er mai, lorsqu’il leur a consacré un article anonyme de 3 400 mots, publié d’abord en français, puis en arabe. Il raconte presque tout, y compris leur jeunesse à Cologne, lorsque la presse allemande les a surnommés « les gangsters aux Ferrari » parce qu’ils avaient volé une Ferrari après avoir battu son propriétaire, un homme d’affaires, qu’ils avaient menacé de tuer en « l’aspergeant d’essence ». « Leur passé judiciaire est plus important que leur passé sportif », note le journal, une affirmation confirmée par les publications sportives spécialisées dans les arts martiaux.

    Bien que les Azaitars aient réussi, selon la presse, à « instrumentaliser la considération royale » en leur faveur, tous les médias se sont jusqu’à présent prudemment abstenus de mentionner les liens étroits des frères avec Mohammed VI. Le 9 juillet, cependant, Hesspress a fait un pas de plus. Un nouvel article bilingue anonyme laisse entendre que les voitures et montres de luxe sont peut-être des « cadeaux », mais le journal ne va pas jusqu’à préciser que c’est le roi qui les a offerts. Sans le dire explicitement, l’auteur invite le souverain à ne plus accepter « cet étalage obscène de signes de richesse qui contrastent avec une situation socio-économique extrêmement fragile » du Maroc causée par la pandémie.

    « LEUR EXTRAVAGANCE POURRAIT EN ÉCLABOUSSER PLUS D’UN ».
    Les Azaitars, poursuit le quotidien, « sont des bombes à retardement plantées un peu partout qui finiront par nous exploser à la figure, tant leurs excès et leur enrichissement suspect sont scandaleux ». Leur objectif est de « régner sur le Maroc et de prendre tout ce qui peut être pris ». « Leurs extravagances pourraient en éclabousser plus d’un », souligne Hesspress dans ce qui apparaît comme un avertissement à Mohammed VI sur les risques qu’il court en les fréquentant.

    L’article se termine par une comparaison subtile entre Abu Azaitar et Raspoutine, le pèlerin mystique qui a exercé une grande influence sur la cour impériale russe au début du siècle dernier. L’auteur invite le boxeur germano-marocain à lire l’histoire de Raspoutine, qui a été assassiné en 1916. Est-il une menace ?

    À l’époque du roi Hassan II, ceux qui représentaient une menace pour la monarchie marocaine couraient le risque d’être victimes d’un accident mortel. C’est le cas en 1983 du puissant général Ahmed Dlimi, dont la voiture est mystérieusement percutée par un camion dans la palmeraie de Marrakech.

    Avec Mohammed VI, les méthodes ont changé, et le Makhzen – l’entourage le plus proche du souverain – se tourne en priorité vers la presse pour se débarrasser de ceux dont le comportement nuit à la bonne image de l’institution monarchique. Toutefois, si le dirigeant reste insensible à la campagne médiatique qui l’entoure et n’écarte pas les personnes impliquées, cette manœuvre pourrait s’avérer peu utile.

    Les auteurs des diatribes contre les Azaitars et les médias qui les ont publiées n’ont pas été inquiétés. Mais dans un pays aussi hiérarchisé et autoritaire que le Maroc, où plusieurs journalistes indépendants croupissent en prison, cette campagne médiatique ne peut provenir que d’un cercle très restreint du pouvoir, composé de conseillers sécuritaires et de conseillers royaux qui considèrent que le comportement des frères représente un énorme préjudice pour la monarchie et menace même la stabilité du royaume.

    Ce n’est pas la première fois au Maroc que la presse est utilisée pour démolir l’image d’un proche du roi. À la fin de l’hiver 2018, Le Crapouillot Marocain, un site quasi-clandestin, a publié deux articles anonymes discréditant la princesse Lalla Salma, l’épouse du roi, la décrivant comme une femme « dédaigneuse et rabaissante » au caractère « colérique et agressif ». Comme si cela ne suffisait pas, ils ont également affirmé que la princesse n’obéissait pas toujours au souverain.

    Un mois plus tard, le 18 mars 2018, le tabloïd espagnol Hola annonçait le divorce du couple royal. Assisterons-nous désormais au « divorce » de Mohammed VI et des Azaitar ? À en juger par la réaction du roi, qui maintient cette amitié contre vents et marées, il est peu probable que cela se produise.

    Ignacio Cembrero

    Orient XXI, 19/07/2021 (traduction non officielle)

  • Une sœur du roi Mohammed VI du Maroc impliquée dans le scandale des Pandora Papers

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    La princesse marocaine Lalla Hasnaa a acquis une maison dans un quartier huppé de Londres, affirme la nouvelle enquête retentissante sur l’évasion fiscale réalisée par le Consortium international des journalistes d’investigation.
    Avec le roi de Jordanie, la nouvelle investigation à scandale connue sous le nom de Pandora Papers mentionne un autre membre d’une famille royale parmi les personnes qui auraient recouru à des sociétés-écrans pour acheter des biens immobiliers. Il s’agit de la princesse marocaine Lalla Hasnaa, sœur cadette du roi Mohammed VI du Maroc, au pouvoir depuis 1999.
    Les documents secrets l’ont démasquée en tant que propriétaire d’une société de ce type qui a acquis une maison à 11 millions de dollars (9,5 millions d’euros) dans un quartier huppé de Londres, situé près du palais de Kensington.
    La princesse aurait effectué cet achat en 2002 en recourant aux fonds de la famille royale marocaine via une société-écran dans les îles Vierges britanniques, Oumaila Ltd., selon les documents révélés par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ).
    Le roi du Maroc est l’un des monarques les plus riches du monde avec une fortune personnelle qui était estimée par le magazine Forbesà 5,7 milliards de dollars (près de 5 milliards d’euros) en 2015. La princesse contrôle des sociétés immobilières et des fonds d’investissements au Maroc et est également connue comme la présidente de la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement. Aucune réaction du monarque ou de sa sœur sur ces révélations ne s’est pour l’instant faite entendre.
    L’investigation
    Les Pandora Papers, révélés le 3 octobre, sont le résultat du travail d’environ 600 journalistes internationaux dans 117 pays qui ont analysé quelque 11,9 millions de documents provenant de 14 sociétés de services financiers. Le rapport met au jour plus de 29.000 sociétés-écrans.
    Ces sociétés offshore ont été utilisées par 300 responsables publics, 35 hommes politiques et 130 milliardaires, dont le roi de Jordanie, le Président équatorien, la chanteuse colombienne Shakira ou le Premier ministre tchèque, selon l’enquête. Ce dernier aurait acheté un somptueux château et un terrain de plusieurs hectares en France moyennant 22 millions de dollars (19 millions d’euros).
    De « l’imprudence »
    Le fameux lanceur d’alerte américain Edward Snowden, qui avait provoqué en 2013 un scandale international avec la fuite de documents confidentiels, a tourné en dérision l’imprudence des organisateurs des paradis fiscaux. « Même après deux fuites apocalyptiques de sociétés d’avocats/financiers offshore, ces industries continuent de compiler de vastes bases de données en ruine, et les sécurisent toujours avec un post-it « ne pas fuiter » », a-t-il ironisé.
    Les Pandora Papers paraissent cinq ans après la révélation des Panama Papers, concernant la fuite de plus de 11,5 millions de documents confidentiels issus du cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca avec des informations sur plus de 214.000 sociétés offshore. Il y a un peu moins de quatre ans, un autre dossier, les Paradise Papers, avait vu le jour, avec plus de 13,5 millions de documents confidentiels issus notamment du cabinet d’avocats Appleby domicilié aux Bermudes.
    Sputnik, 04/10/2021
  • Pandora Papers : Lalla Hasna a utilisé une société écran

    Pandora Papers : Lalla Hasna a utilisé une société écran

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    La princesse Lalla et l’homme politique français en disgrâce Dominique Strauss-Kahn faisaient partie de ceux ayant des liens avec Rabat nommés dans les fuites.

    Des documents financiers récemment divulgués ont révélé les transactions financières douteuses de plusieurs personnalités ayant des liens avec le Maroc , dont la sœur du roi Mohammed VI et l’homme politique français en disgrâce Dominique Strauss-Kahn.

    Les Pandora papers, une mine de 11,9 millions de dossiers rendus publics ce week-end par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), ont dévoilé la propriété de la princesse Lalla Hasnaa d’une société écran dans les îles Vierges britanniques, un paradis fiscal notoire.

    Hasnaa, qui dirige la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement, aurait utilisé la société écran pour acheter une maison au Royaume-Uni d’une valeur estimée à 11 millions de dollars en utilisant des fonds répertoriés comme appartenant à la « famille royale marocaine ».

    Mohammed VI est le monarque le plus riche d’Afrique, avec une valeur nette estimée à 5,7 milliards de dollars. En 2010, des documents de Wikileaks alléguaient que le roi et son entourage étaient impliqués dans une corruption jugée répandue « à tous les niveaux de la société marocaine ».

    Strauss-Kahn – qui devait autrefois devenir un candidat de premier plan à la présidence française avant d’être accusé d’agression sexuelle en 2011 et de démissionner de son poste de directeur général du Fonds monétaire international (FMI) – a quant à lui été répertorié comme ayant créé une société de conseil en économie au Maroc après sa chute politique.

    La société, Parnasse International Sarlau, aurait encaissé des millions de dollars de bénéfices, dont une grande partie en franchise d’impôt selon les Pandora Papers. Il a créé un autre cabinet de conseil en 2018, basé cette fois aux Émirats arabes unis après que les exonérations fiscales pour son autre société ont expiré au Maroc.

    Strauss-Kahn aurait également conseillé des responsables de Rabat sur la manière de créer un centre d’affaires à faible taux d’imposition à Casablanca. L’ICIJ a déclaré que Hasnaa et Strauss-Kahn n’avaient pas répondu aux demandes répétées de commentaires.

    Les articles de Pandora sont les derniers d’une série de fuites massives ces dernières années, révélant l’utilisation par d’innombrables dirigeants mondiaux et magnats des affaires de comptes offshore et de sociétés écrans pour échapper à l’impôt ou masquer l’étendue de leur richesse.

    Middle East Eye, 04/10/2021