Étiquette : Mohammed VI

  • Petites rancunes entre le roi du Maroc et Pedro Sanchez

    Aparemment, le souiverain marocain n’a pas pardonné cette petite anecdote. Selon le site Market Research Telecast, en 2011, Sanchez a représenté l’ONG américaine National Democratic Institut (NDI) pour l’observattion des élections marocaines de 2011, des élections célebrées en pleine tourmente du Printemps Arabe. Son verdict a été très négatif : Il a qualifié le scrutin de « antidémocratique ».

    Pedro Sánchez avait été engagé par ses amis d’une ONG financée par George Soros pour faire partie d’une délégation du National Democratic Institut (NDI), qui avait été invité à suivre les élections marocaines, convoquées pour le 25 novembre 2011. L’organisation non gouvernementale, qui représentait le Parti Démocrate Américain -comme il apparaît dans le registre des lobbies de Bruxelles-, était composée de la Canadienne Francesca Binda, des Américains Tova Andrea et Jeffrey England -directeur du NDI au Maroc, et de Pedro Sánchez lui-même. Les quatre experts du NDI ont reproché au système marocain son immobilisme face à l’achat de voix, l’absence de mécanismes de contrôle du financement de la campagne électorale, une plus grande implication de la société civile dans la vie politique du pays et une réforme de son système électoral.

    A cette époque, Sánchez, qui venait d’achever son mandat de député au Congrès (27/09/2011) après avoir passé cinq ans comme conseiller municipal à Madrid, traversait un vide professionnel qui était couvert par son ami George Soros. Le spéculateur financier a subventionné par l’intermédiaire de la Fondation Open Society (OSF) un lobby démocrate qui a couvert les observateurs internationaux en visite au Maroc.

    Outre le pays du Maghreb, Sánchez a répété sa tâche d’observateur indépendant dans d’autres processus électoraux et dans des missions humanitaires dans les Balkans. Sa relation étroite avec Soros a conduit le millionnaire américano-hongrois à être l’une des premières personnes à rendre visite à Sánchez à La Moncloa après la motion de censure contre Rajoy, comme l’a révélé en exclusivité OKDIARIO.

    La mission d’observation du NDI avait pour tâche de rédiger un rapport indépendant et équilibré sur le processus démocratique marocain, mais Sánchez et ses trois compagnons sont allés trop loin dans leur tâche et ont été excessivement critiques envers le régime du monarque alaouite.

    Sanchez n’en est pas resté là. Une fois devenu président en juin 2018 il a cassé la tradition de ses prédécesseurs à la Moncloa : faire de Rabat leur première destination officielle hors d’Espagne. Mohammed VI lui fera payer sa décision en repoussant sa visite au Maroc de plusieurs mois.

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Mohammed VI, Pedro Sanchez, National Democratic Institut, NDI,

  • Un citoyen espagnol porte plainte contre le roi du Maroc pour crimes contre l’humanité

    Un citoyen espagnol porte plainte contre le roi Mohammed VI du Maroc pour crimes contre l’humanité devant un tribunal

    Sa plainte concerne également des membres de son gouvernement : le premier ministre, ainsi que les ministres des droits de l’homme et des affaires étrangères, et l’ambassadrice du Maroc en Espagne.

    En exclusivité, h50 a contacté le plaignant, Alejandro Espinosa Solana, un citoyen espagnol qui comprend qu’il n’est pas acceptable que des dictatures corrompues qui affichent un mépris absolu pour leurs propres citoyens et les maintiennent dans la misère ou dans des conflits sociaux internes permanents ou des guerres externes, deviennent des multinationales de l’émigration, et que d’autres pays (dans ce cas l’Europe ou l’Espagne) assument les responsabilités et les obligations de leurs propres pays.

    Alejandro Espinosa est titulaire d’une licence en droit et d’une maîtrise en commerce international de l’Université du Pays basque. En 1992-93, il a travaillé à la Commission européenne à Bruxelles et a été observateur international pour l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) dans ses missions en Bosnie-Herzégovine (1997) et en Croatie (1998-2002).

    À cette fin, il a déposé une plainte auprès du tribunal d’instruction numéro 2 de Bilbao, dans laquelle il pointe directement du doigt le roi du Maroc, Mohamed VI, et les membres de son gouvernement, ainsi que l’ambassadrice du Maroc en Espagne, qu’il tient également pour responsable des graves événements qui se déroulent aux frontières marocaines.

    Dans le document, auquel ce journal numérique a eu accès, et qui peut également être consulté par tous nos lecteurs, entre autres motifs sérieux, il signale l’existence d’images de policiers marocains qui ouvrent intentionnellement les portes de la frontière, de leur côté : et invitent et incitent les jeunes à traverser à la nage, ignorant le risque grave pour leur propre vie, en fait, il y a eu un décès.

    Dans des déclarations à h50, Espinosa considère qu’ »une politique migratoire inexistante et un manque de contrôle de nos frontières encouragent ces dictatures corrompues dont aucun défenseur des droits de l’homme ne parle dans nos pays occidentaux. À cela s’ajoutent, dit-il, des secteurs politiques et médiatiques irresponsables dans nos propres pays d’accueil / arrivées occidentales, qui ne cherchent que leur propre bénéfice électoral, injectant des mensonges intéressés à leurs électeurs pour augmenter leur quota électoral, auxquels il faut ajouter d’autres également intéressés qui ont fait de la migration leur gagne-pain ».

    Selon M. Espinosa, « aujourd’hui, en Espagne, il n’y a pas d’abondance de travail ni de situation économique confortable, mais nous sommes la porte d’entrée de l’Europe et, en raison du manque de contrôle, de l’absence de critères politiques sérieux, déterminés, d’une politique migratoire inexistante, les arrivées massives en un court laps de temps rendent ces arrivées inacceptables tant par leur nombre que par la qualité de nombre de ceux qui arrivent ».

    Enfin, il souligne que « qualifier de racistes ou de xénophobes ceux qui exercent leur droit d’exprimer leur opinion (et de penser librement) de manière fondée est une insulte que nous ne devrions pas tolérer de la part de ceux qui ne cherchent que leur propre profit politique ou médiatique ».

    h50, 22 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Mohammed VI, crime de lèse-humanité, plainte, Alejandro Espinosa Solana,

  • Le roi du Maroc contre Graciet et Laurent : Chantage ou tentative de corruption?

    LE ROI DU MAROC CONTRE CATHERINE GRACIET ET ÉRIC LAURENT : CHANTAGE OU TENTATIVE DE CORRUPTION ?
    L’affaire des journalistes français Éric Laurent et Catherine Graciet contre le roi du Maroc semble tourner à l’avantage du palais chérifien, mais rien n’est encore joué.

    Le journal du Dimanche (JDD) vient de révéler le contenu d’enregistrements clandestins réalisés à l’insu des journalistes français par l’un des avocats du royaume marocain. Le premier rendez-vous se serait déroulé dans le bar d’un palace parisien, entre l’avocat du roi et Éric Laurent et l’échange aurait été le suivant : « Je veux trois. – Trois quoi, Trois mille ? – Non, trois millions. – Trois millions de dirhams ? – Non, trois millions d’euros ».

    Une avance de 40 000 euros

    À l’issue de cette première rencontre, Rabat porte plainte ; ce qui permet à son représentant d’obtenir la surveillance de la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP), pour le deuxième rendez-vous et la possibilité de poursuivre les enregistrements à l’insu de ses interlocuteurs. Mais encore une fois, le conseil du palais se retrouve en tête à tête avec Éric Laurent. Enregistrement à l’appui, le magistrat s’assure que Catherine Graciet était aux courant de l’exigence de « trois millions » et poursuit « vous et madame Graciet [êtes] disposés à renoncer à la publication de cet ouvrage et, de façon plus générale, [que] les informations sensibles que vous avez, vous étiez disposés à prendre l’engagement de les oublier».

    La troisième rencontre se déroule également sous surveillance discrète. Elle a eu lieu jeudi dernier, Méfiante, Catherine Graciet aurait fait changer le lieu de rendez-vous. Pour des raisons pas encore très claires, la demande est réduite à deux millions d’euros contre l’engagement de « ne plus rien écrire sur le roi du Maroc ». Manuscrit, le protocole est rédigé, séance tenante, par Catherine Graciet. Les deux journalistes auraient réclamé une avance 40 000 euros chacun que leur interlocuteur leur a remise en petites coupures de 100 euros.

    À leur sortie du palace où s’était déroulée la rencontre, les deux journalistes sont interpelés et placé sous contrôle judiciaire assorti de l’interdiction d’entrer en contact. Dans la nuit de vendredi à samedi ils sont mis en examen pour chantage et extorsion de fonds et maintenus sous contrôle judiciaire.

    « Un traquenard » pour « régler des comptes »

    Selon le quotidien Le monde citant une source proche du dossier, lors de sa garde à vue Éric Laurent aurait reconnu avoir formulé la demande de 3 puis 2 millions d’euros en contrepartie de la non publication du livre écrit avec sa collègue. À un journaliste de l’AFP, son avocat, Me William Bourdon, a confirmé l’existence d’un « accord financier » en balayant d’un revers de main les accusations de chantage ou d’extorsion de fonds. Et le conseil du journaliste de pointer « un traquenard » et « une manipulation » du palais royal s’entend.

    De son côté, Me Éric Moutet, avocat de Catherine Graciet a confirmé, vendredi dernier, l’existence d’un « deal financier », mais évoque un « contexte très troublant ». « Le royaume marocain a des comptes évidents à solder avec Catherine Graciet, et un nouveau livre sur l’entourage du roi est en préparation au moment où le deal financier se met en place », a-t-il confié à l’AFP. Et Me Moutet de poursuivre « c’est précisément l’avocat mandaté par le roi qui piège les journalistes par des enregistrements sauvages (…) Il y a dans cette affaire une logique de stratagème qui s’est mise en place »

    Un dossier à double tranchant

    « Chantage », « extorsion de fonds », « pressions », les choux gras de la presse semblent avoir déjà jugé et condamné les deux journalistes et coauteurs de l’ouvrage en gestation. Cette issue de la procédure est probable, mais rien n’est moins sûr. À bien observer les stratégies des conseils des deux journalistes, à ce stade, elle consiste à ne pas nier les évidences, donnant ainsi plus de poids à la parole de leurs clients devant la justice.

    Sur le fond, dans l’état actuel de la connaissance du dossier, il y a deux éléments qui peuvent peser lourd sur la décision des juges : la partie qui a pris l’initiative du deal financier (1) et le fait que l’avocat du palais royal semble confirmer l’existence, dans le projet d’ouvrage, « d’informations sensibles », donc de nature à conduire le royaume à prendre des initiatives. Il est indéniable que la démarche des deux journalistes pose de sérieux problèmes d’éthique et de déontologie –ils peuvent, peut-être dire adieux à leurs cartes de presse-, mais sur le plan pénal, ils peuvent opposer à l’accusation de chantage et d’extorsion de fonds, une tentative institutionnelle de corruption –à laquelle ils ont cédé, bien évidemment-. L’enregistrement clandestin pourrait s’avérer une arme à double tranchant.

    Reste toute de même la question classique : À qui profite le crime ?

    S’agissant du destin de l’ouvrage. A priori, rien ne peut interdire sa publication. Si tel était le cas, les conseils du palais royal auraient endossé la tenue de véritables agents publicitaires.

    En tout cas, c’est un dossier qui promet d’être riche en rebondissements.

    Dahmane Soudani

    MaghNord, 30 août 2015

    Etiquettes : Maroc, Mohammed VI, Catherine Graciet, Eric Laurent, Le roi prédateur,

  • Maroc : Mohamed VI un roi sans compassion pour son Peuple

    Par Docteur Abdel Boudemagh

    Quelle image terrible que celle d‘un bébé marocain sauvé par la Guardia espagnole au large de Ceuta.

    Plus de 8000 migrants marocains sont entrés dans les eaux territoriales espagnoles avec l’espoir de trouver refuge en Espagne, Porte d’entrée de l’Europe.

    Un peuple Marocain humilié, affamé est prêt à quitter un royaume corrompu qui tourne le dos au Peuple Palestinien, fait la guerre aux Sahraouis avec un roi Mohammed VI sans compassion prêt à tout pour sauver son trône.

    Algérie54, 19 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Ceuta, migration, Mohammed VI,

  • Maroc : Echec au roi, 46 villes marocaines manifestent pour la Palestine (*)

    Des manifestations pro-palestiniennes éclatent dans 46 villes marocaines suite aux assauts meurtriers d’Israël à Gaza

    Dimanche soir, des manifestations ont éclaté dans 46 villes marocaines en solidarité avec les Palestiniens confrontés à une attaque israélienne meurtrière à Gaza et à l’expulsion forcée de leurs maisons à Jérusalem-Est.

    Une organisation appelée le Front marocain de soutien à la Palestine et contre la normalisation a appelé à ces manifestations, auxquelles ont participé plus de 15 groupes de la société civile.

    Dans la capitale Rabat, des centaines de manifestants se sont rassemblés devant le parlement marocain en scandant des slogans de soutien aux Palestiniens suite aux frappes aériennes israéliennes à Gaza qui ont tué près de 198 personnes, dont 58 enfants.

    Ils ont également brûlé des drapeaux israéliens et dénoncé les quatre gouvernements arabes qui ont normalisé leurs relations avec Israël l’année dernière, dont le Maroc.

    Le Maroc a annoncé qu’il normalisait ses liens avec Israël en décembre. Au début du mois, le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, est devenu le premier haut responsable arabe à prendre la parole lors d’un événement organisé par le groupe de lobbying pro-israélien américain AIPAC.

    En mars dernier, la police marocaine a dispersé par la force une manifestation organisée à l’occasion de la Journée de la Terre, près du parlement, en solidarité avec les Palestiniens. À cette occasion, les forces de sécurité marocaines ne sont pas intervenues.

    Environ 3 000 personnes sont également descendues dans les rues de Marrakech, portant des drapeaux palestiniens et marocains et scandant des slogans contre le pacte de normalisation de Rabat avec Israël.

    La ville de Tanger, dans le nord du pays, a également connu des manifestations de colère contre les attaques israéliennes contre Gaza.

    Les organisateurs des manifestations prévoient d’autres manifestations la semaine prochaine.

    Le gouvernement marocain a déjà exprimé sa « grave préoccupation » concernant les attaques israéliennes contre les fidèles de la mosquée Al-Aqsa de Jérusalem pendant le mois de Ramadan.

    *Le titre a été choisi par la redaction

    The New Arab, 17 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Mohammed VI, Normalisation, Israël, Palestine, Ghaza, agression, Jérusalem, Al Qods, Al Aqsa,

  • Les Marocains demandent la révocation de la normalisation des liens de leur pays avec Israël

    Plusieurs rassemblements ont eu lieu dimanche à travers le Maroc en soutien aux Palestiniens bombardés par l’armée israélienne dans la bande de Gaza, les manifestants dénonçant également la récente normalisation des relations entre leur pays et l’Etat hébreu.

    A Rabat, près d’un millier de manifestants se sont rassemblés dans le centre-ville pour condamner « les violences perpétrées par Israël contre les Palestiniens » et le rétablissement des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël, a constaté un journaliste de l’AFP.

    Brandissant des drapeaux palestiniens, les manifestants ont scandé : « Palestine libre, sionistes dégagez » ou encore « Le peuple veut la chute de la normalisation ». Des drapeaux de l’Etat hébreu ont également été brûlés.

    Les mêmes échos ont été entendus dans plusieurs villes marocaines, dont la capitale économique Casablanca et la capitale touristique Marrakech, où les manifestants ont appelé à « la libération de la Palestine » et à « l’abolition de la normalisation », selon des vidéos postées en direct sur les réseaux sociaux.

    Le Maroc est le quatrième pays arabe à annoncer en 2020 la normalisation de ses relations avec Israël, sous l’impulsion de l’administration de l’ancien président américain Donald Trump.

    Considérée comme une « cause nationale » dans le royaume, la cause palestinienne mobilise la société civile et certains partis politiques d’extrême gauche et islamistes opposés à cette normalisation.

    L’accord est pourtant stratégique puisqu’il est lié à une reconnaissance américaine de la « souveraineté » marocaine sur le territoire contesté du Sahara occidental.

    Au moins 192 personnes, dont 58 enfants, sont mortes depuis lundi dans la bande de Gaza, bombardée par l’armée israélienne en réponse à un barrage de roquettes du Hamas — au pouvoir dans l’enclave palestinienne — sur l’État hébreu, tirées en « solidarité » avec les centaines de Palestiniens blessés dans des affrontements avec la police israélienne à Jérusalem-Est.

    Le Maroc a envoyé samedi une aide humanitaire aux Territoires palestiniens

    Le ministère des Affaires étrangères a indiqué vendredi que le roi Mohammed VI, président du Comité Al Qods, a donné des instructions pour l’envoi d’une aide humanitaire d’urgence à la population palestinienne en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. C’est dans ce cadre qu’un deuxième vol a été opéré. Il s’agissait d’un envoi de 20 tonnes de denrées alimentaires de base, de médicaments d’urgence et de couvertures.

    A Amman, l’aide sera réceptionnée par l’ambassadeur palestinien en Jordanie en présence de l’ambassadeur du Royaume du Maroc et du représentant de la Jordan Hashemite Charity Organization for Relief & Development (JHCO). Le département de Nasser Bourita a précisé qu’une cargaison équivalente d’aide sera également acheminée par deux autres avions vers la capitale égyptienne, Le Caire, avant d’être transportée vers la bande de Gaza.

    La première aide humanitaire envoyée par le Maroc consistait en 30 tonnes de denrées alimentaires de base, 10 tonnes de médicaments d’urgence et des couvertures. Cette décision royale s’inscrit dans le cadre du soutien du Royaume à la cause palestinienne et de sa solidarité avec le peuple palestinien, est-il précisé.

    Africanews, 17 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Israël, normalisation, Palestine, Ghaza, sionisme, Mohammed VI, Nasser Bourita,

  • Maroc: La dernière hypocrisie des traîtres

    Ils s’en enorgueillissent et le crient haut et fort et presque sans aucune gêne. Ils envoient des aides humanitaires aux Palestiniens qui vivent l’horreur sous les exactions et les agressions quotidiennes des sionistes. Au premier de ces sans gêne, vient en pôle position le roi du Maroc dont la machine propagandiste annonce en boucle l’envoi au Caire et à Amman de couvertures et de médicaments aux Palestiniens.

    Le cynisme est ainsi poussé à son extrême pour des roitelets qui ont donné la caution morale et diplomatique au sanguinaire Nétanyahu pour s’attaquer à de paisibles citoyens palestiniens qui ne demandaient qu’à pratiquer en paix leur religion et prier au sein d’Al Aqsa el moubarak et à fêter comme tous les peuples musulmans l’Aid el Fitr. Un Aïd dont ils ont été privés, à commencer par les enfants de Ghaza qui reçoivent chaque jour des tonnes de bombes qui viennent du ciel et de la mer et qui font des dizaines de morts et des centaines de blessés par jour.

    Une situation dont sont aussi, en grande partie responsables, ces leaders arabes comme le roi du Maroc, qui aujourd’hui veulent jouer au bon samaritain et pensent leurrer un peuple qui souffre le martyr, en lui envoyant quelques kilos de couvertures et de médicaments, alors qu’ils le poignardent dans le dos chaque jour que Dieu fait, et sont complices de la tuerie dont est victime ce même peuple.

    Un traître ne peut pas se donner bonne conscience en organisant une petite quête d’aide humanitaire. Un traître qui surtout ne peut plus tromper son peuple qui s’est retrouvé ainsi complice d’un génocide vers lequel l’a emmené un palais gangrené par la corruption et la bassesse. Nos frères marocains méritent mieux que ce régime soumis à la bonne volonté des sionistes et qui a tourné le dos à la plus sacrée des causes arabes. Pire encore il s’est totalement mis au service de l’agenda de ces mêmes sionistes dont l’objectif ultime est de faire disparaître la Palestine et de mettre à genoux toute la nation arabe et musulmane.

    Et en cela le régime du makhzen au Maroc et d’autres régimes arabes vendus, sont les premiers serviteurs de la stratégie meurtrière des sionistes. Les Palestiniens n’ont pas besoin de quelques hypocrites aides humanitaires, mais de positions et de condamnations fermes des pays arabes face à la barbarie sionistes, mais ils ont aussi et surtout besoin d’arrêt immédiat du processus de normalisation avec l’entité sioniste.

    Par Abdelmadjid Blidi

    Ouest Tribune, 17 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Palestine, Ghaza, Israël, normalisation, Mohammed VI, sionisme,

  • La fortune du roi du Maroc décortiqué par le journal El Pais

    Maroc, Mohammed VI, fortune, #Maroc,

    L’empire commercial prospère de Mohammed VI
    La société holding du roi du Maroc est l’une des plus puissantes d’Afrique, avec des intérêts dans la banque, l’assurance, le tourisme et la téléphonie.

    La fortune du roi Mohammed VI et de sa famille s’accroît chaque fois qu’une personne vivant au Maroc ou dans d’autres pays africains accomplit un simple geste quotidien, comme déposer de l’argent dans la banque Attijariwafa, la plus grande du pays et l’une des plus grandes du continent. Ou lorsqu’une personne souscrit une police auprès de sa filiale Wafa Assurance, le premier assureur du Maroc.

    Le capital du roi augmente également chaque fois qu’une personne fait des achats dans le principal hypermarché du Maroc, le Marjane, qui compte 100 points de vente dans 30 villes ; lorsqu’elle contracte une ligne téléphonique ou Internet avec le deuxième opérateur du pays (Inwi) ; ou lorsqu’elle séjourne dans un hôtel de la chaîne Atlas, présente dans les principales villes du Maroc.

    Le patrimoine du roi et de sa famille peut également bénéficier lorsqu’une municipalité, une entreprise ou un particulier achète du ciment à la filiale marocaine du groupe franco-suisse LafargeHolcim, le plus grand cimentier du monde, auquel est associé le groupe d’affaires du monarque. Ou lorsque quelqu’un commande des matériaux de construction à la société Sonasid (Société Nationale d’Sidérurgie), leader sur le marché marocain de l’acier.

    Toutes ces sociétés appartiennent au groupe Al Mada, du moins jusqu’à mercredi sur son site officiel, après quoi la page est devenue vierge. Ce fonds d’investissement a changé plusieurs fois de nom depuis sa création en 1966, sous Hassan II. À partir de 2018, elle s’est présentée sous le nom d’Al Mada (perspective, en arabe) et a abandonné l’ancienne de SNI. Il prétend être l’un des plus grands fonds d’investissement du continent, déclare son siège à Casablanca et affirme que son identité est, avant tout, africaine.

    Le nom du roi n’apparaît pas sur le site web du groupe. Cependant, le nombre de 24 pays africains dans lesquels elle est présente se distingue par sa grande taille.

    Sept secteurs

    Al Mada se développe dans sept secteurs, avec différentes participations du monarque et de sa famille : les services financiers (Al Mada détient 46% d’Attijariwafa Bank, selon l’hebdomadaire Jeune Afrique en 2020, citant l’agence de notation Fitch), les matériaux de construction, la distribution, les mines (société Managem), l’immobilier et le tourisme, l’énergie (société Nareva) et les télécommunications (Inwi).

    Par ailleurs, Al Mada possède une fondation du même nom à travers laquelle le groupe a fait don en mars 2020 de l’équivalent de 200 millions d’euros pour le fonds spécial dédié au Maroc à la lutte contre le covid-19. Plusieurs médias locaux ont rapporté à l’époque qu’Al Mada avait fait ce don, « sur les instructions de Sa Majesté le Roi ». La fondation a également offert un million de masques FFP2 au personnel de santé du pays et distribué 50 000 paniers alimentaires au cours du mois de mai 2020.

    Le groupe de la famille royale présentera lors de la prochaine assemblée générale prévue le 25 mai prochain à ses actionnaires un résultat historique pour l’exercice 2020 équivalent à 302 millions d’euros, dépassant son précédent record établi en 2018, a publié jeudi le site numérique parisien Africa Intelligence. Ce site, qui suit de près les comptes du roi, assure que la pandémie n’a eu aucun effet sur Al Mada.

    Les origines d’Al Mada remontent à deux autres groupes liés au Palais Royal et cotés à la Bourse de Casablanca : ONA et Société Nationale d’Investissements (SNI). L’actionnaire majoritaire de SNI était un autre groupe personnel du roi, appelé Siger (anagramme de Regis, qui signifie roi en latin), fondé en 2002. ONA et SNI ont fusionné en 2010, ont été renommées SNI et ont été radiées de la bourse. Cette année-là, Ahmed Benchemsi, alors rédacteur en chef de l’hebdomadaire Tel Quel et aujourd’hui responsable du Maghreb et du Moyen-Orient pour Human Rights Watch (HRW), avait prévenu que les Marocains ne pourraient plus suivre l’évolution de la fortune du monarque.

    Un journaliste, qui préfère taire son nom, note :  » La création d’Al Mada en 2018 était avant tout une opération marketing. Le Palais devait changer le nom précédent (SNI), qui était trop étroitement lié à la famille royale. Et c’est tout ce que ça a fait, changer le nom. 60% de la SNI appartenait à Copropar, un groupe qui comprend les avoirs du Roi (à travers les holdings Siger et Ergis), ceux de son frère, Moulay Rachid (à travers Providence Holding) et ceux de ses trois sœurs : Lalla Meryem (Unihold), Lalla Asma (Yano Participation) et Lalla Hasna (Star Finance) ».

    A la page 20 des 330 pages du document correspondant à l’exercice 2019 de la société minière Managem, il est détaillé que 81,4% de Managem appartient à Al Mada. Et la page 21 montre la composition de l’actionnariat d’Al Mada : Copropar apparaît comme le propriétaire de 42% des actions d’Al Mada. Et Siger, en tant que propriétaire de 4,8% d’Al Mada.

    Le journaliste précité précise : « Mohamed VI peut percevoir à travers Siger des bénéfices encore plus importants que ceux qu’il obtient avec sa participation à Al Mada. Parce que Siger lui appartient à 100%. Siger est composé de 70 filiales, qui ne sont pas enregistrées auprès d’Al Mada. Les entreprises de Siger travaillent dans le développement urbain, l’agriculture ou le tourisme, avec des hôtels de luxe… ».

    Plusieurs sources marocaines ont déclaré à ce journal que le roi est le plus grand propriétaire foncier du pays, le plus grand propriétaire de terres urbaines et agricoles. Mais les mêmes sources admettent qu’elles n’ont aucun moyen de le prouver.

    Dans la liste des 500 plus grandes entreprises d’Afrique, publiée en 2020 par l’hebdomadaire Jeune Afrique sur la base des comptes 2018, Al Mada apparaît à la 37e place, derrière l’OCP, la grande entreprise publique marocaine de phosphate, qui n’appartient pas à Al Mada et se classe 14e. La première place revient à la compagnie nationale algérienne d’énergie Sonatrach.

    L’Afrique est le continent où Mohammed VI a effectué le plus de voyages officiels, une cinquantaine en 20 ans. L’objectif du roi sur le continent n’est pas seulement économique mais aussi géostratégique. Le Maroc tente de trouver des alliés en Afrique pour combattre l’influence de l’Algérie, principal protecteur du Front Polisario, une organisation avec laquelle il mène un conflit armé au Sahara occidental.

    Les activistes marocains du printemps arabe de 2011 ont brandi certains slogans visant le roi, tels que « le pouvoir ou la fortune ». En 2007, le magazine Forbes avait classé Mohammed VI comme le septième monarque le plus riche du monde, devant Albert de Monaco (9e) et Elizabeth II d’Angleterre (12e). Plus tard, plusieurs médias ont rapporté que la fortune de Mohamed VI avait été multipliée par cinq au cours de ses neuf premières années sur le trône.

    Le site numérique Le360, proche de Mounir Majidi, secrétaire particulier du roi et, depuis 2001, président de Siger, affirmait dans un article de 2016 que la SNI a versé 4,3 % des recettes fiscales de l’État dans les caisses publiques en 2014. Il a ajouté : « Cela en fait un acteur clé de la croissance du pays et de la lutte contre les inégalités sociales ».

    Au-delà de ses investissements commerciaux, la fortune de Mohammed VI suscite souvent l’intérêt de la presse internationale. Le Monde a publié un article en 2015 dans le cadre des fuites connues sous le nom de SwissLeaks. Il a indiqué que Mohammed VI avait ouvert un compte à son nom auprès de la banque suisse HSBC pour un montant de 7,9 millions d’euros. Le journal a rappelé qu’il est illégal pour les Marocains résidant au Maroc d’ouvrir des comptes à l’étranger. Deux des avocats du monarque ont écrit une lettre au Monde dans laquelle ils assurent que les sommes ont été transférées « en toute transparence » vis-à-vis des autorités marocaines.

    Ce journal a essayé sans succès à plusieurs reprises de contacter un responsable d’Al Mada.

    El Pais, 16 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Mohammed VI, El Mada, holding royal, fortune,

  • Le roi, la religion, le Sahara : les trois lignes rouges de la presse marocaine

    Les médias citoyens figurent parmi les outils par lesquels les mobilisations sociales et politiques du soulèvement démocratique ont commencé en 2011. La réponse de l’État a évolué au travers de nouvelles formes de censure et de surveillance. Alors que les ONG internationales dénoncent la censure de la presse, les institutions marocaines tentent d’afficher par contraste l’image d’une presse libre, qui accepte la critique du pouvoir. Une image que les chancelleries occidentales, en bons termes avec le Maroc, n’ont pas peu fait pour diffuser. Pourtant, trois lignes rouges restreignent la liberté de parole des journalistes : le roi, l’Islam et le Sahara demeurent trois sujets qu’il est impossible de critiquer sans encourir une sanctions ou pressions.

    L’histoire du contrôle des médias au Maroc a commence avec celle de l’indépendance de 1956. Cette période se caractérisait par un examen en amont des publications et une répression violente, dont le visage fut Driss Basri, l’exécutant des basses œuvres de Hassan II. Le journalisme était alors synonyme d’engagement politique, et les seuls journaux privés qui existaient possédaient des liens étroits avec les mouvements de gauche radicale, comme Anwal (journal du mouvement du 23 mars : organisation marxiste-léniniste) ou Al Moharir-l’émancipateur (journal de l’UNFP).

    Par la suite, le paysage médiatique s’est ouvert à deux occasions : pendant les premières années du gouvernement d’alternance1, puis à partir des années 2000, avec l’émergence de sites d’information en ligne. Quelques réformes ont contribué à élargir l’espace disponible pour une expression critique sans nécessairement garantir l’impunité de celui qui l’exprimait. Ce que l’on appelle communément dans le Royaume les « lignes rouges » – c’est à dire le Roi, le Sahara et l’Islam – limitent, encore aujourd’hui, la liberté de parole des journalistes marocains.

    COMMENT L’ÉTAT MAROCAIN CONTRÔLE LA PRESSE

    L’une des « compétences » des journalistes critiques du pouvoir consiste à savoir jouer avec les lignes rouges. Il existe une importante autocensure, visant à éviter des sanctions telles que l’amende, le retrait de la carte de journaliste, l’emprisonnement – ou l’exil à l’étranger, pour y échapper.

    “La monarchie marocaine ne peut faire l’objet d’un débat, même à travers un sondage.”

    Le crime de lèse-majesté constitue la première de ces lignes rouges. Il est monnaie courante au Maroc : il s’est manifesté en 2009 lors de l’interdiction des hebdomadaires francophones et arabophones Telquel et Nichane, fondés par Ahmed Reda Benchemsi. Cette interdiction est intervenue après la publication d’un sondage sur le règne de Mohammed VI, réalisé conjointement avec le quotidien français Le Monde. Le ministre de la Communication de l’époque, Khalid Naciri, avait expliqué à l’AFP que « la monarchie marocaine ne peut faire l’objet d’un débat, même à travers un sondage»2. Quelques jours après, la police a détruit 50 000 exemplaires de chaque journal sur ordre du ministre de l’Intérieur. Le même Ahmed Reda Benchemsi, directeur de Telquel et Nichane, fut accusé en 2007 d’ « atteinte à la sacralité de la personne du Roi »3 pour avoir écrit un éditorial critique sur un discours du Roi, paru sous le titre de « Où nous emmènes-tu, mon frère ? » (« Fin ghadi bia khouya ? » en arabe).

    En septembre 2013, le rédacteur en chef de la version arabe du site d’information Lakome, Ali Anouzla, fut arrêté pour avoir simplement posté un lien vers le blog d’un journaliste du quotidien espagnol El País. Ce dernier contenait à son tour un lien vers une vidéo dans laquelle Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) menaçait le Maroc. Un mois plus tôt, Anouzla avait révélé la libération par une « grâce royale » d’un pédophile espagnol, ce qui avait déclenché un mouvement de colère très important dans le pays4. Amnesty International, Reporters sans Frontières et Human Rights Watch dénoncèrent cette arrestation motivée par des raisons qui ont principalement à voir avec la ligne éditoriale indépendante de Lakome. Ali Anouzla et Aboubakr Jamai ont également réalisé en 2010 une série d’articles et d’enquêtes qui ont exposé la corruption au sein de l’État marocain et critiqué le pouvoir en place ainsi que la façon dont il a traité les grandes questions depuis la fondation de leur site d’information.

    La deuxième ligne rouge est liée à la première. Elle se réfère à l’Islam, la religion dominante du Maroc, incarnée par le roi en tant que « commandeur des croyants » et descendant du prophète. C’est aussi l’image du Maroc dans le monde musulman qui doit être préservée. Le cas le plus symbolique est « l’affaire Nichane »5. En 2006, l’hebdomadaire, seul à être publié en arabe dialectal marocain (Darija), a produit une enquête intitulée : « Comment les Marocains se moquent de la religion, du sexe et de la politique ? ». Ce document a valu à deux journalistes d’être condamné à 3 ans de prison avec sursis et à une amende commune de 80 000 dirhams (environ 7 220 euros) par le tribunal correctionnel de Casablanca.

    La troisième ligne rouge concerne l’intégrité territoriale, principalement la défense du Sahara (sur laquelle il existe au Maroc un vrai consensus nationale sur sa marocanité). En 2000, le magazine d’information francophone Le Journal, qui était alors imprimé en France pour garantir la qualité de l’impression, fut saisi à l’aéroport de Marrakech pour avoir publié une interview de l’ancien chef du Front séparatiste du Polisario, Mohammed Abdelaziz6. En 2010, le régime a provoqué la liquidation judiciaire du périodique. Des huissiers de justice ont mis sous scellés les locaux en réclamant 4,5 millions de dirhams (environ 450 000 euros) au titre de créances dues en particulier à la Caisse de sécurité sociale pour la période 1997-2003.

    LE « MAKHZEN ÉCONOMIQUE » : LE SUJET LE PLUS TABOU AU MAROC
    Ndlr : par Makhzen, la population marocaine désigne l’État et ses agents.

    En vérité, le journal n’a pas été censuré pour l’interview avec l’ancien chef du Polisario : l’hebdomadaire fut victime de sa marque de fabrique qui est l’économie politique. Celle-ci a scellé le destin du journal et prononcé le divorce du journal avec le pouvoir. L’hebdomadaire « pointe les dérives de la gouvernance économique du nouveau pouvoir », exposant des affaires bancaires et financières, concernant des entreprises dans lesquelles le roi est actionnaire. Il souligne au passage divers dysfonctionnements (délits d’initié ou conflits d’intérêt par exemple). En somme, le journal pointait du doigt les magouilles de conseillers économiques chargés de gérer la fortune royale, notamment le secrétaire particulier chargé des affaires du roi, Mounir Majidi, qui est directement visé par les enquêtes de l’hebdomadaire. Des Unes aussi fortes que « Monarchie et affaires : dangereux mariage », « L’alaouisation de l’économie », « Très riche roi des pauvres » ont fini par agacer le Roi et ses conseillers.

    Selon un rapport de diplomates américains ayant fait l’objet d’une fuite, publié par Wikileaks en 2010, l’ambassade des États-Unis à Rabat a signalé à Washington, dans un câble diplomatique confidentiel, que « la corruption est répandue à tous les niveaux de la société marocaine ». Le même rapport souligne que l’ONA-SNI (aujourd’hui Al Mada) – entreprise appartenant à la famille royale – utilise les institutions de l’État pour « contraindre et solliciter des pots-de-vin » dans plusieurs secteurs économiques du pays7.

    Bien que le régime de Rabat soit souvent critiqué par des ONG internationales sur ses violations des droits de l’homme, il profite de rapports privilégiés avec la majorité des pays de l’Union européenne et avec les États Unis

    L’implication du roi dans les affaires est un sujet brûlant au Maroc, mais les discussions publiques à ce sujet sont sensibles. Le 22 juin, Amnesty International a publié un rapport affirmant que les autorités avaient utilisé le logiciel espion NSO pour cibler le téléphone du journaliste Omar Radi de janvier 2019 à janvier 20208. Ce dernier est un journaliste qui s’intéresse à l’économie politique et mène des enquêtes sur l’économie de rente, la corruption, la spoliation des terres ou la proximité entre le Palais et les affairistes. À partir du 26 juin, la police judiciaire, la gendarmerie et les procureurs ont convoqué M. Radi pour 12 séances d’interrogatoire de six à neuf heures chacune concernant de multiples accusations, notamment l’apport de services d’espionnage à des entreprises, organisations et gouvernements étrangers.

    Le 29 juillet, la police a arrêté M. Radi pour « attentat à la pudeur avec violence, viol, réception de fonds étrangers dans le but de porter atteinte à la sécurité intérieure de l’État et établissement de contacts avec des agents de pays étrangers pour nuire à la situation diplomatique du pays » 12 . Selon HRW13, pas moins de 136 articles attaquant Omar Radi, sa famille et ses défenseurs ont été diffusés sur les sites d’information marocains Chouf TV, Barlamane et Le360, réputés proches des services de renseignements marocains, dans leurs versions arabe et française. L’association dénonce des « poursuites apparemment truquées » contre le journaliste, notamment celle d’agression sexuelle. L’ONG Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé 14 « l’instrumentalisation de la justice en vue de faire une nouvelle fois les voix qui dérangent », en constatant que « l’unique témoin de l’affaire de viol présumée intentée contre Omar Radi est maintenant accusé de participation à l’attentat à la pudeur d’une femme avec violence et de participation au viol ».

    De nombreuses associations de droits humains marocains et de féministes dont l’association marocaine des droits humains (AMDH) et Khmissa11 condamnent également l’instrumentalisation d’affaires de mœurs afin de réduire au silence les voix critiques en se fondant sur la répétition d’affaires similaires. Ces cinq dernières années, au moins trois autres journalistes indépendants ont été condamnés pour des affaires de mœurs en plus de Souleïmane Raïssouni et Hajar Raïssouni, du quotidien arabophone Akhbar El Youm.

    LES CAUSES DE CETTE OFFENSIVE

    Dans un entretien avec l’ex-directeur du Journal Hebdomadaire et de Lakome Aboubakr Jamai, celui-ci nous confie : « le régime marocain a failli dans ses politiques sociales, désormais sa pérennité tient seulement à sa capacité à réduire et faire taire les contestations sociales. Le chômage des jeunes en milieu urbain n’a cessé d’empirer au Maroc, or ce dernier est un paramètre clé dans les pays arabo-musulmans qui ont connu les vagues de protestations du printemps arabe, ce qu’il veut dire qu’il y aurait certainement d’autres vagues de contestation. Le régime le sait et ne veut pas payer le prix politique pour développer ses institutions sous-développées et au lieu de s’attaquer à la cause des contestations, il préfère s’attaquer à ceux qui peuvent mener cette contestation, autrement à la jonction entre le peuple et son élite par un effet de démonstration en sur-réprimant les voix critiques ». La cour d’appel de Casablanca avait condamné Nasser Zefzafi et les leaders du Hirak du Rif à 20 ans de prison.

    Bien que le régime de Rabat soit souvent critiqué par des ONG internationales sur ses violations des droits de l’homme, il profite de rapports privilégiés avec la majorité des pays de l’Union européenne et avec les États Unis d’Amérique car « le Maroc se prévaut de son excellence dans la lutte anti-terroriste et fait de la coopération sécuritaire le nerf de sa diplomatie. Par conséquent, ses alliés font une analyse coût bénéfice et se montrent peu regardant sur la question des droits humains ce qui met le régime marocain dans une situation de confort en rendant un service tellement important à ses partenaires européens et américains qui préfèrent ne pas l’aliéner. Sans oublier que le Maroc a réussi à obtenir un autre totem d’immunité auprès des élites américaines après la normalisation des relations avec Israël car l’éthique de la politique américaine a un angle mort : Israël » a déclaré Aboubakr Jamai dans un entretien.

    “Le Maroc a réussi à obtenir un autre totem d’immunité auprès des élites américaines après la normalisation des relations avec Israël car l’éthique de la politique américaine a un angle mort : Israël.”

    Les relations entre Israël et le Maroc influencent beaucoup la position des États Unis d’Amérique quant aux violations de droits humains commises par le Maroc. Plus généralement, les pays de la région du MENA qui ont accepté d’être les amis d’Israël en adhérant aux accords d’Abraham ont obtenu des avantages diplomatiques. Le Maroc a ainsi obtenu la reconnaissance de la marocanité du Sahara. Et même si le président Biden et M. Blinken désapprouvent la diplomatie transactionnelle de M. Trump, ils se méfieront également de tout recul par rapport à Israël. Ce dernier est en effet le plus solide allié des États-Unis au Moyen-Orient et exerce une influence politique considérable sur les électeurs évangéliques et juifs américains. Danny Danon, ex-ambassadeur d’Israël aux Nations unies a déclaré : « le président élu Biden essaiera de poursuivre sur sa lancée qui est bénéfique pour les États-Unis, pour les alliés des États-Unis. Je pense que c’est la bonne chose à faire ».

    Pendant près de 60 ans Maroc et Israël ont collaboré étroitement sur des questions militaires et de renseignement, pour des assassinats d’opposants10. En 1965, Hassan II autorise le Mossad à placer des micros dans les salles de réunion du sommet de la ligue arabe, ce qui a permis à Israël de vaincre les armées de la Jordanie, de l’Égypte et de la Syrie lors de la guerre des Six-jours en 1967. Selon Ronen Bergman, journaliste d’investigation et analyste militaire pour le Yedioth Ahronoth, deux mois plus tard, le Maroc exigea qu’Israël lui rende la pareille en l’aidant à enlever et assassiner Mehdi Ben Barka, le leader socialiste et tiersmondiste en exil à Paris. À ce jour, l’affaire Ben Barka n’a toujours pas été résolue et les assassins demeurent inconnus. En 2020, selon Amnesty International, le puissant logiciel d’espionnage Pegasus développé par la société israélienne de cybersécurité NSO Group a été utilisé par le gouvernement marocain pour espionner le journaliste Omar Radi.

    Il n’y a pas que les relations avec Israël. Le Center for Responsive Politics (CRP), un centre d’étude et organisme à but non lucratif basé à Washington qui retrace l’utilisation de l’argent en politique, indique que le Maroc a dépensé près de 15 millions de dollars de 2015 à 20209 en lobbying. Selon Howard Marlowe, président de la Ligue américaine des lobbyistes, le Maroc a dépensé ces millions de dollars afin d’obtenir plusieurs faveurs politico-diplomatiques.

    Désormais, le Palais dicte la démarche à suivre dans le pays sans opposition réelle. En outre, l’expérience de l’alternance menée par le socialiste Al Youssoufi qui a permis l’association d’une partie de la gauche à la gestion des affaires gouvernementales, a porté un coup fatal à l’ensemble des formations de la gauche marocaine. Celles qui refusaient de participer au gouvernement en 1997 à savoir l’OADP (aujourd’hui PSU) et le PADS n’ont pas été épargnées. Elles forment aujourd’hui la fédération de la gauche démocratique.

    Le recours à la stratégie du « pluralisme contrôlé » et au « contrôle électoral », ont également fourni au régime un antidote contre toute influence significative de l’opposition sur la scène électorale. Tout en maintenant les structures partisanes établies durant l’époque coloniale, le Makhzen a su mettre en place les conditions propices à la création de formations politiques loyalistes. Cela a favorisé les divergences entre les différentes composantes de l’opposition – notamment la gauche militante marocaine. Les difficultés à surmonter ces ruptures continuent d’accentuer les divisions au sein des rangs de la gauche militante et contribuent au repli de l’opposition marocaine.

    Sources :

    1. Par l’alternance, il faut entendre le gouvernement d’alternance consensuelle dirigé par Abderrahmane Youssoufi. Cet avocat, militant des droits de l’homme, dirigeant alors de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), ancien opposant au roi Hassan II a été appelé par le palais pour mener, un an avant la mort du roi le 23 juillet 1999, les réformes politiques, économiques et sociales nécessaires à la « démocratisation » du royaume d’une part, et pour permettre d’autre part une autre alternance, royale cette fois avec la montée sur le trône du prince héritier.

    2. https://www.lemonde.fr/afrique/article/2009/08/03/maroc-le-sondage-interdit_1225217_3212.html

    3.https://rsf.org/fr/actualites/le-proces-dahmed-reda-benchemsi-reporte-sine-die-par-la-justice-marocaine

    4.https://www.courrierinternational.com/article/2013/09/23/ali-anouzla-un-journaliste-trop-libre-toujours-en-prison

    5.https://www.liberation.fr/planete/2007/01/16/maroc-on-peut-se-moquer-de-l-islam_82016/

    6.https://www.liberation.fr/planete/2000/04/18/maroc-un-avertissement-a-la-presse-rabat-a-interdit-le-journal-au-pretexte-qu-il-ferait-le-jeu-du-po_322270/

    7.https://www.lemonde.fr/documents-wikileaks/article/2010/12/10/wikileaks-au-maroc-la-corruption-s-institutionnalise-et-n-epargne-pas-le-palais-royal_1451996_1446239.html

    8.https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2020/06/nso-spyware-used-against-moroccan-journalist/

    9.https://www.opensecrets.org/fara/countries/93?cycle=2016

    10.https://www.haaretz.com/israel-news/.premium.HIGHLIGHT-assassination-bribes-smuggling-jews-inside-mossad-s-secret-alliance-with-morocco-1.9372580

    11.https://www.hrw.org/fr/news/2021/04/06/liberez-omar-radi-et-garantissez-un-proces-equitable

    12.https://www.hrw.org/fr/news/2020/09/21/maroc-un-journaliste-critique-poursuivi-pour-espionnage

    13.https://www.hrw.org/sites/default/files/report_pdf/morocco0517_web.pdf

    14.https://rsf.org/fr/actualites/maroc-les-chiffres-qui-prouvent-le-harcelement-judiciaire-contre-omar-radi

    LVSL.FR, 14 mai 2021

    Etiquettes: Maroc, Makhzen, lignes rouges, Mohammed VI, presse, répression, droits de l »homme,

  • Maroc : Un roi toujours en apprentissage du « métier » de roi.

    Mohammed VI s’est mis Angéla Merkel sur le dos. Son ministre des Affaires Etrangères s’est comporté comme un « bleu ». Il a eu tors de s’emporter et de se confronter à plus fort que lui. Hélas, maintenant, pour reprendre une relation normale, le roi qui était habitué à voir tout les marocains lui faire de longues courbettes et des lèche mains salivants, devra, malheureusement, se prosterner devant la Chancelière et demander des excuses.

    En arriver là, relève de la cupidité de croire que l’on est en droit de tout faire sans tenir compte des devoirs et restrictions diplomatiques. Il est certain que, riche de cette malheureuse expérience, il réfléchira à sept fois avant d’entamer une action. Malgré son âge et son expérience, il est toujours en apprentissage du « métier » de roi.

    Le Maroc a voulu affronter un grand pays qui ne voyait pas cette colonisation sous le même prisme que lui. Il voulait même, par des procédés douteux, lui imposer son point de vue pour profiter de sa mainmise sur le Sahara Occidental. Ce coup de poker n’a, non seulement pas réussi, mais va enfoncer le Maroc dans une confrontation qui est perdue d’avance et qui laissera, incontestablement, des marques indélébiles.

    Le Maroc a joué … Il s’est brûlé et a perdu gros. Une bonne première leçon qu’il doit méditer.

    Etiquettes : Maroc, Allemagne, Espagne, Sahara Occidental, Front Polisario, Angela Merkel, Mohammed VI, diplomatie,