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  • Sommet sino-arabe à Riyadh et nouvelle reconfiguration des relations internationales

    Sommet sino-arabe à Riyadh et nouvelle reconfiguration des relations internationales

    Tags : Sommet sino-arabe, Chine, Monde arabe, Arabie Saoudite, BRICS, Etats-Unis, ordre mondial,

    Dans la nouvelle reconfiguration mondiale la Chine entend être un acteur actif dans la sécurité régionale intimement liée à ses intérêts économiques expliquant les différents accords de partenariats stratégiques entre différents pays arabes dont avec l’Arabie Saoudite qui constitue son premier partenaire commercial et également son plus grand investisseur, expliquant le lieu de la rencontre. Cette présente contribution est une synthèse de deux de mes interventions, l’une le 09 décembre 2022 à Radio Algérie Internationale, l’autre le 10 décembre la télévision internationale Alg24 New’s de 19h30 à 20h, avec deux experts, l’un européen, l’autre chinois, sur les relations entre la Chine et le Monde arabe en Arabie Saoudite, en ce début de décembre 2022, en présence du président chinois Xi Jinping.

    1.- Il faut situer cette rencontre entre la Chine et le monde arabe dans le nouveau contexte géostratégique mondial, dans le cadre des perspectives géostratégiques 2023/2030, avec des tensions à plusieurs niveaux interdépendants à la fois militaires politiques et sociaux économiques ne devant pas oublier un facteur déterminant du XXIème siècle le facteur culturel qui influe moyen terme les échanges économiques C’est dans ce cadre qu’au cours de cette conférence des organisations médiatiques chinoise et arabe ont lancé selon leur communiqué « une initiative pour approfondir la coopération médiatique bilatérale et ainsi contribuer ensemble à cimenter l’amitié sino-arabe et à établir une communauté de destin sino-arabe ».

    Cette rencontre a lieu au moment des tensions en Ukraine, Russie-Occident, où le monde ne sera plus jamais comme avant, la Russie et l’Ukraine représentant 33% les exportations moniales de denrées alimentaires, la Chine ayant opté pour la neutralité, des tensions en Asie USA/Chine concernant Taiwan, au Moyen Orient avec le conflit israélo-palestinien, l’instabilité au Yémen sans oublier l’Iran où le président chinois s’implique dans le dossier du nucléaire, un des sujets les plus chauds du moment, considéré comme une menace existentielle par les pays du CCG, les remous dans bon nombres de pays africains avec des coups d’Etat, les problèmes non résolus au Mali, en Lybie, les tensions au Sahel avec l’émergence de groupe terroristes et en Amérique Latine avec l’embargo des USA sur Cuba et le Venezuela et récemment les tensions au Pérou avec la destitution de l’ancien président et bien d’autres conflits au niveau du globe.

    La rencontre se tient aussi avec la crise énergétique actuelle, dont la Chine est un des plus grands importateurs, avec la décision du G7 plus l’Australie de plafonner le prix du pétrole russe par voie maritime à 60 dollars, et en février 2023 concernant les produits pétroliers, n’aura de chance de succès que si ce plafond se rapproche de celui du marché. Problème beaucoup plus complexe, le projet proposé par l’Union européenne pour 2023 de plafonner également le prix de cession du gaz, pénalisant les pays exportateurs par canalisation, puisque pour le GNL, la destination est plus flexible, ce qui aura des répercussions sur toute la chaine énergétique.

    Comme conséquence de toutes ces tensions nous devrions assister pour 2023 selon le FMI et la Banque mondiale, à moins d’une baisse de toutes ces tensions, un recul de la croissance de l’économie mondiale notamment des deux poids lourds, la Chine et les USA avec une stagflation, combinaison d’une croissance faible et d’ une inflation élevée avec des tensions sur le marché de l’emploi d’où des remous sociaux que les Etats essaient de calmer par le recours à l’endettement public, certains pays dépassant les 100% du PIB, mais pénalisant les générations futures qui supporteront cet endettement.

    2.-Cette rencontre a abordé le réchauffement climatique, sujet traité récemment en Egypte qui risque d’avoir un impact important sur le monde arabe et l’Afrique et sur la biodiversité au Canada posant un véritable problème pour la sécurité des Nations, une pénurie d’eau et par voie de conséquence une crise alimentaire devant repenser toute notre système de production et de consommation.

    Le sommet sino-arabe n’est pas intendante de la stratégie de la route de la soie et de la dynamisation des BRICS dont la Chine entend être le leader. Pour la Chine, l’initiative chinoise de la route de la soie, avec ses opportunités infrastructurelles et technologiques, est en mesure d’aider les pays arabes pour dynamiser leur économie et notamment ceux du Golfe de se libérer de leur dépendance au pétrole. Ainsi, les Émiratis et les Saoudiens pourraient accélérer la coopération avec la Chine afin de développer leurs « ports intelligents » et améliorer leur efficacité opérationnelle. À Abu Dabi, le constructeur chinois de véhicules électriques intelligents NWTN est impliqué dans la construction d’une usine de véhicules électriques. Construites avec des mégaprojets d’infrastructures et de passages commerciaux, les nouvelles routes de la soie comptent la construction de nouveaux ports, des milliers de kilomètres de voies ferrées, des routes, des oléoducs reliant l’Asie, l’Europe, l’Afrique et même des pays de l’Amérique latine, avec des multitudes de connexions maritimes et terrestres et des corridors économiques devant faciliter les échanges commerciaux à partir et vers la Chine. Ce projet prévoit un axe routier et ferroviaire de 10 000 kilomètres de long reliant l’ouest de la Chine à l’Europe, ainsi que des investissements dans des dizaines de ports de par le monde. Il inclut même de nouvelles routes vers l’Arctique.

    Quant à l’élargissement des BRICS, l’Arabie saoudite comme les Emirats Arabes Unis, au cours de cette rencontre, ont fait part de leur souhait d’y adhérer ce groupe rassemblant les économies émergentes du monde (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). La Chine entend attirer certains pays arabes, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, ayant récemment annoncé l’idée des « BRICS Plus », un cadre qui résume cette intention d’ouvrir l’organisation à de nouveaux membres. Actuellement les BRICS avec la dominance de la Chine représentent en 2022, environ 25% du PIB mondial et plus de 45% de la population mondiale, sur 8 milliards dont des pays qui possèdent l’arme nucléaire la Russie, la Chine, l’Inde et le Pakistan. Si cette évolution se confirme avec l’entrée de bon nombre d’autres pays, cela devrait modifier fondamentalement les relations internationales, nous orientant vers un monde multipolaire. Mais il faut être réaliste, l’Europe, y compris la grande Bretagne dont le PIB est de 3300 milliards de dollars, plus les USA totalisent en 2021, pour moins d’un milliard d’habitants plus de 40% de la richesse mondiale.

    3.-Quant aux relations économiques sino-arabes, il faut les situer dans leur véritable contexte. Les échanges représentent en 2021 environ 330 milliards de dollars, enregistrant une augmentation de 37% par rapport à 2020, la conférence ayant décidé de les porter à 600 milliards de dollars. La Chine, selon les prévisions du FMI, devrait être la première puissance économique mondiale horizon 2030, ayant un PIB en 2022 de 19.900 milliards de dollars pour une population dépassant 1,4 milliard d’habitants et des réserves de change dépassant les 3500 milliards de dollars mais la croissance devrait diminuer en 2023 entre 2,8 et 3,2%. Le poids de tous les pays arabes dans la richesse mondiale représente à peine un neuvième du PIB chinois, le PIB cumulé étant d’environ 2780 milliards de dollars en 2021,) proche du PIB français, 2937 milliards de dollars en 2021 pour une population de 68 millions, largement inférieur à celui de l’Allemagne 4256 milliards de dollars pour une population de 83 millions en 2021. Les six pays les plus riches du monde arabe en PIB courant sont l’Arabie saoudite avec un PIB de 805 milliards de dollars, les Emiraties 340, l’Egypte 362, l’Irak 190, le Qatar 166, et l’Algérie 160 (étant prévu pour l’Algérie 180 en 2022).

    Pour la population totale du monde arabe estimée en 2021 à 430 millions d’habitants, nous avons d’importantes disparités : plus de 100 millions d’habitants pour l’Egypte, 45 millions pour l’Algérie, 42 millions Irak, 36 millions Arabie saoudite, 4,5 Koweït et 3 millions pour le Qatar. Sur un autre volet ayant des incidences géostratégiques : l’Arabie saoudite ayant clairement l’intention de se montrer plus autonome dans ses décisions, au cours de cette rencontre ont été évoqué l’éventualité de contrats pétroliers en yuans la Chine ayant acheté en 2021, plus de 25% des exportations de pétrole du royaume et si le prix de ces transactions était fixé en yuan, le pétrole saoudien pourrait aider le renminbi chinois à renforcer son statut de monnaie mondiale. Par ailleurs, une telle démarche pourrait créer un précédent et inciter d’autres pays riches en pétrole à suivre l’exemple pour fixer les transactions pétrolières en pétro- yuan, ce qui serait une diminution de la domination américaine et c’est qui explique les mises en garde des USA, allié stratégique des pays du Golfe.

    Mais il faut éviter les utopies, tant dans les relations internationales qu’économiques, il n’y a pas de sentiments mais que des intérêts, l’économie étant avant tout politique. Le pouvoir tant américain que saoudien n’est pas homogène, donc partagé. L’Arabie saoudite dans sa démarche au sein de l’OPEP+ a l’appui des lobbys pétroliers américains dont bon nombre exploite le pétrole saoudien, permettant d’engranger d’importants bénéfices, proche du parti des républicains, expliquant le retrait de l’accord de la COP21 de Paris de l’ex président US, alors que les démocrates, du moins leur majorité entendent investir largement dans les énergies alternatives. Pour sa part une partie du pouvoir saoudien est réticente à accumuler de grandes quantités de renminbis chinois et que, selon bon nombre d’experts, le dollar est depuis longtemps la monnaie par défaut du marché de l’énergie et le riyal saoudien est indexé sur le dollar, ce qui signifie que toute faiblesse de cette monnaie se répercutent sur la valeur du Riyal.

    4.-Enfin il ne faut pas oublier les discussions secrètes sur l’armement où les pays arabes et notamment ceux du Golfe sont d’importants importateurs et cette rencontre rentre également dans cette stratégie chinoise de vente d’armes pour contrer les fournisseurs traditionnels en l’occurrence les USA qui est le plus grand pays exportateur. Selon le dernier rapport du Sipri (Institut International de Recherche sur la Paix de Stockholm), les 100 plus grandes entreprises du secteur ont totalisé un chiffre d’affaires global de 531 milliards de dollars soit une progression de 1,3% par rapport à 2019. Avec un élément notable qui est la forte progression de la Chine qui s’impose comme un important vendeur d’armes.

    Ensemble, les cinq entreprises chinoises de ce Top 100 ont vendu en 2020 pour 66,8 milliards de dollars d’équipements militaires, soit une augmentation de 1,5% en un an, représentant 13% du total des ventes d’armes de l’année, les Etats-Unis (54%) où, la société Norinco a été classée 7ème des ventes mondiales, ayant codéveloppé le système de satellites de navigation militaire-civile BeiDou et a approfondi son implication dans les technologies émergentes. Nous avons deux autres entreprises chinoises qui sont parmi les dix premières: Avic (Aviation Industry Corporation of China) en 8e place et CETC (China Electronics Technology Group Corporation) en 9e place Et parmi les principaux destinataires des exportations d’armes figure notamment la région du Moyen-Orient, où les importations ont augmenté de 25%, « principalement sous l’impulsion de l’Arabie saoudite (+61 %), de l’Égypte (+136 %) et du Qatar (+361 %), l’Arabie saoudite représentant à elle seule 24% du total des exportations d’armes des États-Unis.

    En conclusion, selon nos informations, face à cette offensive chinoise, des stratégies de riposte sont à l’étude au niveau des USA et de l’Europe, qui malgré quelques divergences tactiques ont le même objectif stratégique, au niveau des espaces du Moyen Orient et surtout de l’Afrique espace stratégique avec d’importantes potentialités et richesses qui abritera un quart de la population mondiale entre 2035/200. Les pays arabes avec des idéologies, des systèmes économiques et des alliances militaires différentes, principaux obstacles pour négocier en rapports de force, doivent favoriser leur intégration économique, dont le taux selon un rapport du conseil économique et social arabe serait pour 2019/2020 entre 11/12% pour un montant de 112 milliards de dollars, la majorité des échanges se faisant en dehors de la grande Zone Arabe de Libre Échange (GZALE), montrant, loin des discours de fraternité, qu’il reste encore un long chemin à parcourir pour le développement des pays arabes.

    Par Abderrahmane MEBTOUL

    Professeur des universités, expert international en management stratégique, docteur d’Etat 1974-

    #Chine #Monde_arabe #BRICS #Etats_Unis #Occident



  • Des éclairs d’unité arabe à la Coupe du monde après des années de mécontentement

    Des éclairs d’unité arabe à la Coupe du monde après des années de mécontentement

    Tags : Qatar 2022, Arabie saoudite, Coupe du Monde, Mondial, unité arabe, monde arabe,

    DOHA, Qatar (AP) – Pendant un bref instant, après que le Saoudien Salem Aldawsari a tiré un ballon de l’intérieur de la surface de réparation au fond des filets pour sceller une victoire en Coupe du monde contre l’Argentine, les Arabes du Moyen-Orient divisé ont trouvé quelque chose à célébrer.

    Une telle unité arabe est difficile à trouver et fugace quand elle arrive. Mais l’organisation de la Coupe du monde par le Qatar a permis à de nombreux Arabes de se rallier à la victoire de Doha et de l’équipe saoudienne.

    La poursuite de cet élan sera mise à l’épreuve samedi, lorsque l’Arabie saoudite affrontera la Pologne – et que les tensions régionales, les différences religieuses et la concurrence économique renouvelée entre les pays reprendront.

    « Tous les pays arabes font la fête parce qu’une équipe arabe a gagné », a déclaré le Saoudien Rakan Yousef, 27 ans, après que des supporters arabes l’ont félicité à Doha, au Qatar, pour la victoire des Green Falcons. « Même l’émir du Qatar a assisté à notre match. … Il y a ce sentiment maintenant que nous sommes tous frères. C’est pourquoi je suis sans voix ».

    La division du monde arabe commence même avec la langue arabe.

    L’arabe parlé change selon les régions, avec l’arabe berbère de l’Afrique du Nord, l’égyptien rapide que l’on entend dans les films et les comédies télévisées, le doux parler levantin et le dialecte guttural des Arabes du Golfe.

    La religion est un autre facteur de différenciation – il y a les musulmans, tant sunnites que chiites, avec des sous-groupes à l’intérieur, et les minorités chrétiennes, druzes, bahaïes et autres. Les divergences de vues sur la religion et les rivalités régionales se transforment en conflits, comme la guerre actuelle au Yémen.

    Cependant, malgré une tentative d’Al-Qaida d’attiser les extrémistes, la Coupe du monde qui se déroule pendant un mois au Qatar, pays riche en énergie, a jusqu’à présent permis de constater l’unité des nations arabes du Golfe. Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman et le président égyptien Abdel Fattah el-Sissi, chefs d’État de deux pays qui, il y a seulement deux ans, avaient boycotté le Qatar, ont assisté au match d’ouverture du tournoi.

    Le souverain de Dubaï, le cheikh Mohammed bin Rashid Al Maktoum, a qualifié l’organisation du tournoi par le Qatar d’ »étape importante pour tous les Arabes » et a également assisté à l’ouverture. Ce sentiment était également partagé par d’autres personnes.

    « Nous sommes fiers d’être ici pour la première Coupe du monde dans un pays arabe », a déclaré Walid Regragui, l’entraîneur du Maroc.

    Le ministre jordanien des affaires étrangères, Ayman Safadi, a lui aussi fait l’éloge du Qatar tout en rejetant les critiques des journalistes – et par extension, des groupes de défense des droits.

    « Le Qatar a fait un travail formidable en organisant une Coupe du monde. … Le Qatar n’a jamais prétendu que c’était parfait », a déclaré Safadi. « Nous avons des divergences d’opinion, nous avons des différences de points de vue, mais cela ne doit pas enlever le fait que le Qatar a vraiment mis en place une Coupe du monde unique dans tous les sens du terme. »

    Mais la plus grande surprise est venue deux jours plus tard, lorsque l’Arabie saoudite a stupéfié l’Argentine en remportant son premier match dans le tournoi, Aldawsari faisant une roue et un saut périlleux. L’émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, a assisté au match et portait un drapeau saoudien sur ses épaules.

    Un journaliste sportif saoudien chevronné, Majed al-Tuwaijri, a même pleuré à l’antenne après le match.

    « C’est le moment le plus beau et le plus important de ma vie et de mes 30 ans de carrière dans les médias », a-t-il déclaré, la voix étranglée. « Je me retrouve à ne pas réussir à m’exprimer en raison de la complexité de mes sentiments envers cette grande victoire historique ».

    Le roi Salman d’Arabie saoudite a déclaré mercredi jour férié pour commémorer la victoire. Dans le royaume et à l’extérieur, les gens ont applaudi et brandi le drapeau vert et blanc du pays pour célébrer.

    Le drapeau saoudien lui-même porte deux images qui montrent sa place compliquée dans le monde arabe au sens large. Il porte une épée blanche et l’inscription arabe de la shahada, une déclaration de foi musulmane : « Il n’y a pas d’autre dieu qu’Allah ; Muhammad est le messager d’Allah. » Après la mort du prophète Mahomet en 632 après J.-C., l’islam s’est répandu à partir des étendues désertiques austères de la péninsule arabique qui deviendra plus tard l’Arabie saoudite.

    Aujourd’hui, l’Arabie saoudite maintient la décapitation comme forme d’exécution et est l’un des principaux responsables de l’application de la peine de mort dans le monde. Depuis les années 1980, le royaume utilise également l’argent du pétrole pour exporter dans les mosquées du monde entier une vision ultraconservatrice de l’islam appelée wahhabisme. Les extrémistes ont également exploité les organisations wahhabites recevant des fonds saoudiens.

    Cette histoire, ainsi que la politique régionale, rendent l’adhésion sans réserve à l’Arabie saoudite plus compliquée pour les Arabes du Moyen-Orient. Alors que certains ont célébré la victoire de l’Arabie saoudite dans la bande de Gaza, l’enclave palestinienne bloquée par l’Égypte et Israël est dirigée par le groupe militant Hamas. Le royaume, tout en ne reconnaissant pas diplomatiquement Israël, autorise désormais les compagnies aériennes israéliennes à survoler la bande de Gaza.

    Les limites sont également visibles au Yémen, où l’Arabie saoudite combat depuis 2015 les rebelles houthis du pays, soutenus par l’Iran. Le ministre de l’information des Houthis, Daifallah al-Shami, a offert sur Twitter « mille félicitations » à l’Arabie saoudite pour avoir replacé « le football arabe sur la carte. » Il a ensuite supprimé le tweet et présenté ses excuses.

    « Il y a des lignes rouges qu’aucun parti ou personne ne doit franchir », a écrit al-Shami.

    La victoire saoudienne, que le quotidien Okaz a qualifiée de « restauration des gloires » du royaume, s’inscrit également dans la nouvelle Arabie saoudite plus nationaliste qui se forme sous la direction du prince héritier Mohammed bin Salman.

    Avec l’ascension du prince, le royaume s’est socialement libéralisé en autorisant les femmes à conduire, en rouvrant les cinémas et en réduisant sa police des mœurs. Les commentaires qu’il a adressés à l’équipe avant le tournoi, l’exhortant à « profiter » des matchs, ont été constamment répétés dans la presse saoudienne étroitement contrôlée.

    Mais le prince Mohammed a également mené une campagne de répression de la corruption visant toute personne ayant du pouvoir dans le royaume. Les services de renseignement américains pensent que le meurtre brutal du chroniqueur du Washington Post Jamal Khashoggi au consulat saoudien d’Istanbul a été commis sur ses ordres, ce que le royaume nie.

    Dans le même temps, la concurrence économique entre les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite s’est intensifiée, Riyad tentant d’attirer les entreprises internationales de Dubaï. Le Qatar, qui a fait face à un boycott mené par l’Arabie saoudite seulement deux ans plus tôt, a embrassé le royaume tout en renforçant les liens avec les États-Unis comme couverture. La guerre non concluante au Yémen fait toujours rage.

    Le football offre un répit, mais pas une panacée à ces malheurs.

    « Il faut avoir subi une lobotomie historique pour penser que cette région est stable », a déclaré David B. Roberts, professeur associé au King’s College de Londres, qui étudie depuis longtemps les nations arabes du Golfe.

    #Qatar2022 #Coupe_du_Monde #Mondial #Unité_arabe #Monde_arabe

  • Réactions du monde arabe à l’élection de Meloni en Italie

    Réactions du monde arabe à l’élection de Meloni en Italie

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    L’Italie a récemment élu un leader d’extrême droite. Voici comment le monde arabe a réagi à la nouvelle.
    Par Karim Mezran et Nour Dabboussi

    Au cours des dix dernières semaines, les médias européens et américains ont accordé une grande attention à l’évolution de la situation politique en Italie avant les élections du 25 septembre. En particulier, cette attention médiatique s’est concentrée sur l’histoire personnelle et les opinions de Giorgia Meloni, leader de Fratelli d’Italia, le parti que les sondages prévoyaient à juste titre comme le vainqueur des élections législatives italiennes. Une grande partie de l’attention des médias s’est concentrée sur les doutes concernant ses références démocratiques, étant donné que ses origines politiques se trouvent dans le Movimento Sociale Italiano (MSI), un mouvement politique considéré comme une émanation directe du Parti national fasciste historique fondé par Benito Mussolini en 1921.

    Ces origines n’ont jamais été niées par Meloni, qui prétend avoir dépassé cette association et s’est suffisamment appuyée sur sa carrière politique pour être considérée comme une politicienne conservatrice modérée et démocrate. Certains l’accusent d’avoir un ton nationaliste excessif qui, craignent-ils, ne se traduira par des sentiments anti-Union européenne (UE) , à l’ instar de ce qu’a exprimé le Premier ministre hongrois d’extrême droite, Viktor Orbán. Ces arguments ont été largement débattus dans la presse internationale alors que beaucoup moins d’attention a été accordée à la vision de Meloni pour la mer Méditerranée vis-à-vis du Moyen-Orient élargi.

    Les appels forts de Meloni au contrôle de l’immigration clandestine sont soulignés par la rhétorique islamophobe. Tout en hésitant, Meloni a attribué les exacerbations économiques et sécuritaires de l’Italie à l’afflux de demandeurs d’asile en 2015 et 2016 . Meloni a appelé à « non à la violence de l’islam, oui à des frontières plus sûres ». Elle a également plaidé pour la mise en place d’un blocus militaire maritime – en partenariat avec l’UE et la Libye – au large des côtes de l’Afrique du Nord pour empêcher les migrants de traverser la Méditerranée – une décision considérée par certains de ses opposants politiques comme « un acte de guerre ».

    Les propos tenus par Meloni et d’autres membres de son parti concernant un nouveau rôle de l’Italie en Méditerranée, c’est-à-dire l’affirmation d’un plus grand respect des intérêts nationaux souverains du pays, ont été apprivoisés et profondément modifiés pendant la campagne électorale. Comme on pouvait s’y attendre, les contraintes systémiques internationales opérant depuis la Seconde Guerre mondiale limiteront effectivement les marges de manœuvre de la nouvelle coalition gouvernementale italienne en termes de politique étrangère fiscale, juridique et économique. Ainsi, les craintes exprimées par les adversaires politiques quant au retour du fascisme et à la poussée renouvelée de l’Italie vers le colonialisme ne sont que de la propagande politique.

    Les politiques réelles qui finiront par se concrétiser à partir de la rhétorique d’immigration de Meloni pourraient expliquer pourquoi certains dirigeants nord-africains traitent avec prudence la montée de Fratelli d’Italia, d’autant plus que les gouvernements algérien, libyen, tunisien et marocain n’ont pas officiellement abordé la nouvelle. Fait remarquable, au cours de la même semaine de la victoire de Meloni, le compte rendu officiel du président tunisien Kais Saied et les médias locaux tunisiens ont annoncé la rencontre de Saied avec l’ambassadeur d’Italie en Tunisie à l’occasion de la fin de son mandat, où les deux ont souligné la volonté de leurs pays de consolider leurs « liens d’amitié historiques » plus loin, mais rien n’a été mentionné concernant les élections italiennes.

    Bien qu’aucune déclaration officielle n’ait été publiée, les médias locaux nord-africains ont profité de l’occasion pour réfléchir aux implications de la victoire de Meloni. Sur le front libyen, les analystes politiques ont exprimé leurs inquiétudes quant au leadership de Meloni, notamment par le chef de l’Organisation libyenne pour le développement politique, Jamal Al-Falah, qui considère les Fratelli d’Italia comme un parti qui « embrasse les idées fascistes qui ont eu un mauvais effet ». empreinte en Libye par des meurtres et des exécutions. Commentant la politique étrangère de Fratelli D’Italia envers la Libye, il a déclaré que leurs décisions seraient principalement influencées par leurs intérêts pétroliers en Méditerranée, en particulier à la lumière de la crise pétrolière mondiale actuelle. Il est allé plus loin en affirmantqu’ »il est possible que la force militaire soit utilisée dans le dossier libyen, qui est l’une des zones d’influence de l’Italie », car elle « voit la Libye comme une colonie de ses anciennes colonies, et elle peut même envoyer des cuirassés italiens en Libye afin protéger ses intérêts. »

    Ce serait une très bonne nouvelle si un gouvernement dirigé par Meloni pouvait vraiment pousser l’establishment politique italien timoré à utiliser son poids économique et politique constant pour un engagement diplomatique efficace qui s’attaquerait à certains des problèmes les plus épineux de la région méditerranéenne. Mais un haut degré de scepticisme devrait demeurer. Les intentions d’opérer plus fortement en Libye, par exemple, seront limitées par le manque traditionnel de volonté de l’Italie de soutenir ses décisions d’adopter éventuellement l’instrument militaire. Cela va également au-delà de la rare possibilité pour le gouvernement et le parlement d’être capables de rédiger une définition claire des positions et des intérêts de l’Italie dans la situation hautement fragmentée et volatile de ce pays d’Afrique du Nord.

    De plus, la position de l’Italie dans l’UE et le difficile rapport de force au sein de celle-ci détermineront sa position vis-à-vis de la Méditerranée orientale, indépendamment des souhaits et des volontés de Meloni, notamment en ce qui concerne l’activisme régional de la Turquie. En d’autres termes, il pourrait être plus juste de voir une continuation de la politique étrangère actuelle de l’Italie, plutôt qu’un changement traumatique dans un proche avenir.

    Au Maroc, l’éminent bulletin d’information en ligne Morocco World News a rapporté que « le changement politique de l’Italie pourrait être inquiétant pour les près d’un demi-million de Marocains qui vivent en Italie », car Meloni pourrait rapprocher l’Italie « de sa politique nationale la plus d’extrême droite depuis le mouvement fasciste ». régime de Benito Mussolini. Outre ses craintes xénophobes, le Maroc a d’autres problèmes de sécurité qui pourraient expliquer sa réaction de précaution face à la victoire de Meloni. Un membredu Comité parlementaire italien pour la solidarité avec le peuple sahraoui, la dirigeante de droite a exprimé à plusieurs reprises son soutien à un Sahara occidental autonome – désormais contrôlé par le Maroc – et a exprimé sa sympathie envers les réfugiés sahraouis, qu’elle a visités deux fois dans des camps. Alors qu’une escalade des actions politiques de Meloni vers l’indépendance du Sahara Occidental mettrait certainement à rude épreuve les relations bilatérales de l’Italie avec le Maroc, les médias algériens ont rapporté que le soutien de Meloni au peuple sahraoui serait un atout supplémentaire pour les « relations stratégiques profondes entre l’Algérie et l’Italie ».

    L’accueil du nouveau gouvernement italien par les pays du Maghreb a donc été effectué avec précaution afin de ne pas attiser le mécontentement intérieur, mais aussi d’éviter tout jugement prématuré sur les implications qui pourraient découler de la politique des Frères d’Italie envers la région . Les habitants de la région ne veulent pas paraître trop accueillants ou trop critiques, pour l’instant. Par conséquent, à partir d’un aperçu général des premières réactions des médias arabes, il est possible de déterminer qu’après avoir réfléchi aux mêmes questions concernant le néo-colonialisme et le néo-fascisme, les pays du Maghreb sont arrivés aux mêmes conclusions que nous avons décrites ci-dessus : non beaucoup changera dans la stratégie de la politique étrangère italienne envers la région.

    Les résultats de l’élection ont été accueillis plus positivement du côté oriental de la Méditerranée. Après avoir félicité Meloni, le président égyptien Abdel Fattah El-Sissi a déclaré qu’il était impatient de « travailler avec elle dans le cadre du partenariat bien établi que l’Égypte et l’Italie partagent pour renforcer davantage les relations bilatérales dans tous les domaines ». Alors qu’elle était parmi les pays du Golfe, Meloni a remercié le président des Émirats arabes unis, Cheikh Mohammed bin Zayed Al Nahyan, et le vice-président et gouverneur de Dubaï, Sheikh Mohammed bin Rashid Al Maktoum, pour leurs messages de félicitations et a exprimé son empressement à « travailler ensemble pour des relations bilatérales fructueuses ». coopération et la stabilité du Moyen-Orient.

    De même, des vœux de félicitations ont également été adressés par le prince héritier et Premier ministre de Bahreïn , Salman bin Hamad Al Khalifa. Bien que les accords économiques et d’investissement prévus jouent certainement un rôle dans l’avancement de ces partenariats stratégiques, peut-être qu’un sentiment commun de nationalisme, bien que différent dans son essence, lie également ces pays d’un point de vue idéologique.

    Néanmoins, les liens de l’Italie avec les pays du Golfe pourraient commencer à traverser une corde raide délicate si le gouvernement Fratelli d’Italia poursuit une stratégie politique qui marginalise effectivement les Arabes et les musulmans au niveau national.

    À l’avenir, le gouvernement de Meloni devrait soigneusement examiner la manière dont il gère son discours nationaliste pour éviter toute controverse islamophobe qui pourrait finalement déclencher un retour de flammes de condamnations de la part de ses alliés dans le monde arabe.

    Karim Mezran est directeur de l’Initiative pour l’Afrique du Nord et chercheur principal résident du Centre Rafik Hariri et des programmes du Moyen-Orient au Conseil de l’Atlantique.

    Nour Dabboussi est chercheur sur le Moyen-Orient et récemment diplômé de Columbia University et de Sciences Po.

    Atlantic Council, 17/10/2022

    #Italie #Extrême_droite #Giorgia_Meloni #Monde_arabe #Algérie #Maroc #Sahara_Occidental

  • Le temps des traîtres

    Le temps des traîtres

    Le temps des traîtres-Maroc, Israël, Algérie, Jordanie, Egypte, EAU, Palestine, Soudan, Monde Arabe

    Que reste-t-il de la cause sacrée des Arabes ? Que reste-t-il de la cause palestinienne ? Rien, ou presque. Les pays arabes, les uns après les autres, tournent le dos à ce qui fut pourtant leur première raison d’être en tant que nation. Une cause pour laquelle ils ont mené trois guerres contre l’occupant sioniste. Nous voulions récupérer Jérusalem et rêvions « de prier ensemble à El Qods Charif » comme le répétait feu Yasser Arafat.

    Mais que ce temps est révolu aujourd’hui. Après l’Egypte et la Jordanie, d’autres pays ont fait le choix d’aller du rapprochement avec le bourreau du peuple palestinien. Les Emirats, le Bahreïn et surtout l’innommable régime du makhzen qui est allé plus loin que tous les autres, signant même un accord militaire avec les sionistes représentés par leur ministre de la guerre, Benny Gantz, qui a encore les mains tachés du sang des innocents enfants de Ghaza dans les meurtriers raids qu’il a ordonnés, alors qu’il était chef d’état major en 2014. On ne fait pas que normaliser les relations avec l’ennemi, mais on en fait un allié contre les pays frères arabes.

    La trahison n’a plus aucune limite. Le déshonneur est brandi comme victoire. Le régime marocain a rabaissé le peuple du Maroc au plus bas. Il n’a pas hésité à poignarder aussi les Palestiniens dans le dos. Et toute honte bue, le roitelet marocain, se pavane encore du titre de « amir el mouminine » et de président du comité d’Al Qods. La grande supercherie n’a plus aucune limite, lui qui aujourd’hui contribue à légitimer les horreurs des sionistes faites aux désarmés frères palestiniens.

    Au moment où Israël multiplie les exactions et se permet toutes les horreurs, les traites arabes leur apportent leur caution au lieu de les isoler et de les mettre devant leurs horreurs. Une fuite en avant et un renoncement inacceptable en ces moments de troubles que traverse le Monde Arabe. L’Algérie quant à elle, reste l’un dernier soutien franc au peuple palestinien et milite pour que la cause palestinienne et les droits du peuple palestinien soient sauvegardés. Une position de principe et de courage, rappelée encore une fois ce lundi par le président Abdelmadjid Tebboune qui a mis la communauté internationale face à ses responsabilités historiques au regard des crimes perpétrés par les forces d’occupation sioniste, ajoutant « Fidèle à ses principes appelant à redoubler d’efforts pour protéger le peuple palestinien des violations, l’Algérie réitère aujourd’hui à l’occasion de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, son soutien aux initiatives sincères et aux démarches sérieuses visant à instaurer la paix au Moyen Orient sur la base de l’égalité internationale ».

    Par Abdelmadjid Blidi

    Ouest Tribune, 30/11/2021

    #Monde_arabe #Israël #Maroc #Algérie #Palestine #Jordanie #Egypte #EAU #Soudan

  • Maroc – Israël: Lamamra remet les pendules à l’heure

    Maroc – Israël: Lamamra remet les pendules à l’heure

    Algérie, normalisation, monde arabe – Maroc – Israël: Lamamra remet les pendules à l’heure

    Troisième réaction officielle de l’Algérie à la visite du ministre de la Défense israélien Benny Gantz au Maroc. Après le président du Conseil de la Nation et le président de la République, c’est au tour du ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra de s’exprimer sur ce pas franchi par les autorités marocaines.

    Le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, lors d’un entretien accordé au journal panarabe Al Qods Al Arabi, dont les propriétaires sont des Palestiniens, a évoqué les relations de l’Algérie avec le Maroc, et celles de ce dernier avec Israël. Le ministre n’a pas hésité à user d’un langage fort et limite guerrier, rappelant le rôle joué par l’Algérie lors des guerres des Six Jours en 1967 et de Kippour en 1973, menées par une coalition de plusieurs « pays arabes » contre Israël. L’Algérie a envoyé plusieurs soldats d’infanterie, des avions, mais aussi des blindés. Si les relations entre l’Algérie et Israël n’ont jamais été amicales, elles s’inscrivent cette fois-ci dans le cadre de la normalisation du Maroc, ce qui a donné naissance à une série de tensions entre les deux pays voisins. Une escalade dont les conséquences virent crescendo au drame.

    Algérie, un pays en confrontation avec Israël

    Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale établie à l’étranger, Ramtane Lamamra, a affirmé lors de cet entretien que « l’Algérie s’est éloignée pendant plusieurs années de la scène arabe et internationale, notamment lors de la écennie noire ». Lamamra ajoute toutefois que « le récent mouvement populaire et l’accession au pouvoir d’hommes qui sont fruit d’élections transparentes, ont remis le pays sur la voie de l’efficacité et l’influence régionale et internationale ». Lamamra a notamment confié que « les complots n’ont pas cessé », et que « l’Algérie se sent maintenant comme un État en confrontation avec l’entité sioniste, contre laquelle nous avions envoyé nos forces combattre avec les frères arabes ».

    Le ministre n’a pas manqué de souligner qu’Israël est aujourd’hui « à nos frontières et signe des accords militaires, de sécurité et de renseignement avec un voisin, frère et ami ». Le diplomate algérien a toutefois assuré que l’Algérie tend à « réunir les Arabes lors du prochain sommet afin de parvenir à une position commune sur le soutien aux droits du peuple palestinien et le réadhésion à l’Initiative de paix arabe de 2002 ». Il a ajouté que cette démarche doit se faire « sans s’ingérer dans les affaires internes des pays qui ont préféré passer à la normalisation avant l’émergence d’un État palestinien indépendant avec Jérusalem-Est pour capitale ».

    Maroc – Israël : un nouveau monde arabe

    Toujours selon le ministre des Affaires étrangères, « la relation du Maroc avec sraël dessine les contours d’un nouveau monde arabe ». Ces changements ne passent pas sans susciter l’inquiétude de Lamamra. Il indique que « si l’Algérie est assiégée et que sa sécurité interne est déstabilisée, les normalisateurs et ceux qui attendent le train de la normalisation se feront un plaisir d’avoir pu se débarrasser de l’obstacle Algérien, qui refuse la normalisation par principe ». L’Algérie, précise Lamamra, a toujours « représenté une position équilibrée pour la paix avec Israël ». Le ministre estime qu’une « paix raisonnable », devrait au moins se reposer sur « le principe de la terre contre la paix et la création d’un État palestinien avec Jérusalem-Est comme capitale ».

    Lamamra, a également indiqué que l’ancien président français Valéry Giscard d’Estaing et Ancien Secrétaire d’État des États-Unis Henry Kissinger, ont tenté de punir Boumediene en 1975 pour avoir décidé de nationaliser les hydrocarbures et d’avoir soutenu les causes justes en Afrique et en Asie Toujours selon le même intervenant, la situation est différente aujourd’hui.

    « Contrairement à ce qui s’est passé en 1975, qui visait le régime, ils visent maintenant l’Algérie en tant que nation, en tant qu’unité nationale, souveraineté, indépendance nationale et intégrité territoriale. Maintenant les choses sont plus dangereuses », alerte le chef de la diplomatie algérienne. Lamamra ajoute que « nous sentons qu’une guerre totale est menée contre nous. Toutes les mesures que nous avons prises sont des mesures défensives pour maintenir la sécurité de notre patrie ».

    Par : LAKHDARI BRAHIM

    Le Midi libre, 30/11/2021

    #Algérie #Maroc #Israël #Monde_arabe #Normalisation

  • Italie: Arabpop, un magazine pour comprendre le monde arabe

    Italie: Arabpop, un magazine pour comprendre le monde arabe. Il traite de la culture arabe dans son essence esthétique, sans politique, car c’est exactement ce qui nous a manqué ces dernières années.

    Arabpop – le nouveau magazine semestriel édité par Tamu edizioni – comble un vide de contenu mais surtout restitue la culture arabe dans son essence esthétique, dépourvue de rhétorique politique. Le magazine est un recueil de contributions, d’écrits, de poèmes et de dessins d’auteurs et d’auteurs qui gravitent autour du monde arabe – du Maghreb au Machrek, en passant par la péninsule arabique. Le premier numéro parle de la métamorphose, un processus de changement souterrain qui se poursuit au-delà de la saison du printemps arabe, touchant tous les aspects de la culture du Moyen-Orient. « Il faut s’habituer à considérer les productions artistiques comme des productions esthétiques », a déclaré Fernanda Fischione – l’une des éditrices qui nous a parlé de la playlist électronique Metamorphosis. et de toutes les fréquences qui n’émergent pas en surface.

    Qu’avons-nous manqué sur la scène musicale arabe ?

    Presque tout ces dernières années. On ne regarde jamais la culture arabe contemporaine d’un point de vue purement esthétique. Il doit y avoir une tragédie ou un commentaire politique, mais nous traitons rarement les musiciens comme nous traiterions n’importe quel musicien européen ou américain.

    Quelqu’un a acquis une certaine notoriété internationale également pour l’attention portée à certains problèmes, par exemple le groupe libanais Mashrou ‘Leila avec les problèmes LGBT. L’aspect le plus sociologique a probablement été considéré comme le plus digne d’intérêt. Nous avons eu plusieurs réfugiés en Europe en provenance de pays arabes, vient à l’esprit Ramy Essam, lauréat de la première édition du prix Club Tenco Grup Yorum. Son histoire a été reprise dans le reportage d’Amedeo Ricucci diffusé sur TV7 en novembre 2020, qui parle de son métier de musicien et de réfugié politique en Suède depuis l’Égypte.

    Comment dépasser cette perspective occidentale ?

    Prêter attention aux manifestations culturelles qui ne satisfont pas forcément notre idée du monde. C’est la raison qui m’a poussé à faire la playlist sur l’électronique – en laissant de côté les éléments les plus orientaux. Dans la liste de lecture, il y a le morceau Mohammed de Shkoon – un groupe syrien / allemand – le seul qui a des réminiscences évidentes qui s’inspirent du chant arabe et de la musique arabe traditionnelle. Pour le reste, ce sont des traces auxquelles on ne s’attendrait pas, en Arabie Saoudite par exemple. J’ai essayé de sélectionner les pistes le plus complètement possible, en partant du Maroc pour rejoindre la péninsule arabique. Il faut s’habituer à considérer les productions artistiques comme des productions esthétiques. L’œil de l’engagement politique ne nous aide pas toujours à rendre justice à ce qui se passe dans cette partie du monde. Il ne s’agit pas de se désengager mais de considérer le produit artistique comme tel. Le divertissement existe aussi dans le monde arabe.

    Quel est le lien entre la playlist que vous avez sélectionnée et le concept de morphing ?

    L’intention n’était pas tant de montrer une métamorphose qu’un chemin, mais de rechercher un genre – qui en fait est composé de divers sous-genres – qui expliquerait en quelque sorte où un processus de transformation de la culture pop qui a duré des années a conduit . De la musique de rue et de protestation, nous nous dirigeons vers une musique mondialisée – le rap, la trap et l’électronique sont parmi les genres les plus écoutés dans le monde au cours des deux dernières décennies, mais ils contiennent un changement en ce qui concerne la sensibilité artistique.

    Comment l’approche de la musique a-t-elle changé dans le monde arabe après la révolution ?

    Nous ne pouvons plus nous permettre de nous exprimer – et je fais référence au contexte que je connais le mieux, c’est-à-dire l’Egypte – où en 2011 la place servait de lieu de production. Avec le retour du régime, ceux qui auraient pu partir. Tant de personnes que j’ai contactées pour faire mes recherches aujourd’hui ne vivent plus en Egypte. Il n’y a plus cette génération qui a fait la révolution il y a 10 ans, il y a des enfants plus jeunes qui ont grandi dans cette période de reflux en quelque sorte un grand élément de changement.

    La musique se nourrit tellement du transnationalisme d’internet, et n’a pas besoin de support physique comme c’est le cas avec le street art. En fait, vous pouvez vous connecter immédiatement avec des musiciens : une maison de disques saoudienne peut produire un artiste tunisien, jordanien ou marocain sans jamais le voir.

    Nous pensons souvent aux autres cultures comme un monde unitaire. Existe-t-il des différences régionales à la fois dans la production et dans le choix du genre et des sujets ?

    Sûrement oui, il y a la macro différence entre le Maghreb et le Machrek [ l’ensemble des pays arabes qui sont situés à l’est de l’Egypte et au nord de la péninsule arabique] dans le monde arabe qui se reflète également dans la musique. Je parlais tout à l’heure avec une maison de disques indépendante d’Arabie saoudite et je lui ai demandé s’ils n’avaient pas l’intérêt de produire aussi des artistes du Maghreb, après avoir produit des artistes égyptiens et jordaniens. Il a répondu ‘Non, parce que je suis plus avancé sur le plan technique’. Au Maroc et en Algérie le rap s’est développé à la fin des années 1980 – également en lien avec la France – et pour cette raison il y a une qualité technique plus élevée. C’est naturellement qu’un phrasé politique tranchant que l’on pouvait retrouver dans les chansons égyptiennes de 2011, dans d’autres pays arabes avait du mal à émerger, également pour des questions liées à la censure. Mais ensuite, il y a eu ce phénomène panarabe, où une nouvelle identité commune a été redécouverte. Les échanges sont là et ils sont forts, la mondialisation agit :

    Quelle place les femmes occupent-elles dans cet univers musical tracé par ArabPop ?

    Récemment, l’album Mazghuna du duo égyptien Elbouma – deux soeurs – est sorti, produit après une série d’ateliers réalisés avec des femmes des zones rurales d’Egypte. Ces histoires sont racontées en musique, avec une attention aux thèmes féministes.

    Bien qu’il y ait beaucoup de musiciennes dans les pays arabes, la playlist a été compilée suivant d’autres logiques, principalement liées à mes goûts personnels et à ma richesse de connaissances. La seule musicienne de la playlist est la DJ libanaise Liliane Chlela (2020). Dans les enregistrements, cependant, deux albums « féminins » apparaissent : celui de Bab L’Blouz, un groupe dirigé par la chanteuse Yousra Mansour, et celui de l’artiste d’origine koweïtienne Fatima Al Qadiri.

    Une partie de l’équipe éditoriale d’Arabpop a étudié l’arabisme, y compris des doctorats. Comment toutes ces connaissances sont-elles mises en lumière dans un magazine ?

    J’ai vécu de nombreuses années à l’extérieur entre l’Egypte, le Maroc et la Tunisie. Dans mon cas, ce sont des connaissances qui viennent de la vie quotidienne, elles sont de première main. Intégrer la recherche dans la revue : Nous voulions que la revue ne soit pas académique. Certains chercheurs ont participé au premier appel à articles, nous voulions valoriser la formation sur le monde arabe mais par le biais d’informations exploitables.

    Il y a ceux qui disent que plus personne n’achète de magazines et de journaux. Comment est née l’idée de faire un magazine sur la culture du monde moyen-oriental ?

    L’idée du magazine est née du livre ( Arabpop. Art et littérature en révolte des pays arabes, Mimesis 2020) car il nous a semblé la meilleure solution pour rester dans la discussion et le débat public de manière plus structurée et durable. Avec le livre, nous avons eu un succès que nous ne pensions pas avoir et nous nous sommes rendu compte qu’il y avait une demande et le magazine l’a confirmé. Nous en sommes maintenant à la troisième réimpression. L’édition papier n’est pas morte, il me semble tout le contraire. Il existe des magasins spécialisés qui vendent principalement des magazines, comme Edicola 518 à Pérouse et Frab’s à Forlì. Les magazines papier nés ces deux dernières années sont très nombreux et traitent des thématiques les plus variées, voire des thématiques très niches. Un magazine en italien sur la culture arabe dans ce riche panorama ne nous paraissait plus si étrange.

    Rolling Stone, 26/10/2021

  • L’industrie du sexe au Moyen-Orient

    L’industrie du sexe au Moyen-Orient. Le journaliste John R. Bradley descend au Maroc et dans le monde arabe de la prostitution et de la pornographie

    Si on leur demandait d’identifier un pays avec une industrie du sexe florissante, une exposition omniprésente à la pornographie et au sexe homosexuel endémique, la plupart indiqueraient quelque part dans le monde occidental. Mais qu’en est-il de l’Égypte, de l’Iran ou de l’Arabie saoudite ? Ce seraient des réponses tout aussi précises, selon John R. Bradley, auteur de « Behind the Veil of Vice: The Business and Culture of Sex in the Middle East ».

    Bradley, un journaliste spécialisé dans le monde arabe, écrase la perception populaire du Moyen-Orient comme étouffé par l’érotisme et de l’Occident comme terre d’expression sexuelle et de liberté. La vérité la plus nuancée, dit-il, est que ces cultures apparemment opposées ont bien plus en commun que nous ne l’admettons souvent : les deux « vivent sous des dirigeants qui, sous des prétextes différents et avec des degrés de sévérité variables, cherchent à freiner la pulsion sexuelle indisciplinée en tant que moyen de maintenir le contrôle social. Il existe également un « fossé entre la propagande et la réalité » partagé et « un vaste fossé entre la morale publique et privée », fait-il valoir.

    J’ai récemment parlé avec Bradley des jeunes mariées, du mariage temporaire et des perspectives féministes islamiques sur l’industrie du sexe.

    Vous présentez votre livre comme un regard sur les similitudes sexuelles culturelles entre les Arabes et les Occidentaux. Pouvez-vous expliquer cela?

    La licence supposée de l’Occident est toujours mise en contraste, à mon avis, de manière totalement fallacieuse, avec un Moyen-Orient sexuellement stérile. « Derrière le voile du vice » sape les stéréotypes sur les sexualités arabes qui se sont enracinés dans le monde anglophone, en partie en rappelant aux lecteurs que nous avons encore beaucoup de problèmes sexuels en Occident également. En particulier, il démystifie l’idée, promue par Martin Amis, selon laquelle le terrorisme perpétré par les islamistes peut s’expliquer en faisant référence à l’homme arabe refoulé et envieux qui ne peut être libéré qu’en faisant voler des avions de ligne dans des gratte-ciel de forme phallique.

    Je suis basé dans la région depuis une décennie, et la sexualité au Moyen-Orient que je connais est tout aussi capricieuse que son homologue occidentale, aussi indisciplinée et multiforme, et parfois aussi calme. En explorant les diverses cultures sexuelles dans des pays comme le Maroc, la Syrie, l’Arabie saoudite, la Tunisie, le Bahreïn, l’Égypte, le Yémen et l’Iran, j’essaie de montrer que, comme en Occident, le sexe illicite continue de prospérer au Moyen-Orient, souvent dans le ouverte et malgré le discours public de plus en plus criard.

    Quel genre de pornographie trouve-t-on dans les pays arabes ?

    Regarder de la pornographie n’est plus un gros problème pour les jeunes Arabes, pas plus que pour les jeunes Américains. C’est devenu une partie normale de la croissance. À peu près n’importe qui au Moyen-Orient avec une antenne parabolique a accès à des chaînes de pornographie hardcore, et à peu près tout le monde a une antenne parabolique. En ce sens, c’est probablement plus accessible qu’en Occident. Techniquement, ces chaînes pornographiques sont interdites, mais même en Arabie saoudite, vous trouverez des types vendant des cartes « spéciales » pour votre décodeur satellite dans les ruelles des principaux quartiers commerçants.

    Même dans les pays dont les gouvernements sont tristement célèbres pour avoir bloqué le contenu politique sur le Web, les sites pornographiques sont encore pour la plupart accessibles, et les régimes les plus laïcs ont tendance à ne pas considérer le sexe comme une menace comme le font les régimes islamistes. Les gens qui ont tendance à obséder, bien sûr, sont les islamistes minoritaires, car pour eux le personnel est toujours politique. Est-ce que quelqu’un a déjà pensé autant au sexe que ceux qui veulent l’interdire ? Mais ils mènent une bataille perdue d’avance lorsqu’il s’agit de la prolifération du charbon au Moyen-Orient, tout comme les évangéliques le sont en Amérique.

    Quel impact la guerre en Irak a-t-elle eu sur l’industrie du sexe ?

    Le livre s’ouvre sur une soirée que j’ai passée avec une jeune femme dont la famille avait fui l’Irak et qui s’était tournée vers le travail d’escorte dans une boîte de nuit de Damas après que sa famille n’ait plus d’argent. Il y a certainement beaucoup plus de femmes irakiennes comme elle qui travaillent comme prostituées ou escortes en Syrie qu’il n’y en avait avant la guerre en Irak. Les femmes locales de Damas qui travaillaient comme prostituées se plaignaient sans cesse dans mes conversations avec elles du fait que ces Irakiens étaient mauvais pour les affaires, car ils facturaient moins que le tarif en vigueur.

    Cette augmentation du nombre de femmes irakiennes travaillant comme prostituées en Syrie ne devrait pas surprendre. Un million de réfugiés, dont beaucoup sont appauvris, ont afflué dans le pays depuis l’Irak à la suite de l’invasion menée par les États-Unis. Nous ne devons pas perdre de vue que nous sommes responsables de cette situation. Nous avons bombardé l’Irak à l’âge de pierre sur le dos d’un paquet de mensonges, n’avons rien fait pour traduire en justice ces criminels de guerre qui nous dirigent, et en même temps, feignons l’inquiétude et nous nous sentons tous supérieurs en lisant le sort des femmes irakiennes. travailler comme prostituées à Damas.

    Qu’avez-vous trouvé concernant le trafic sexuel au Moyen-Orient ?

    La question en est venue à encadrer inutilement le débat sur la prostitution au Moyen-Orient, comme en Occident, dans le sens où si vous prônez la légalisation et la réglementation, vous êtes accusé d’être par défaut de mèche avec les trafiquants d’êtres humains. Je n’ai trouvé aucune preuve que la traite des êtres humains est répandue au Moyen-Orient, et les statistiques régulièrement citées sont presque toujours sans source et souvent extrêmement contradictoires.

    Dans le chapitre sur l’industrie du sexe florissante de Bahreïn, il y a un compte rendu d’une discussion plutôt houleuse que j’ai eue avec un important militant local des droits humains. Il défend depuis longtemps la cause du « sauver » des femmes victimes de la traite forcées à se prostituer à Bahreïn. Cependant, lorsqu’on lui a donné l’occasion d’exposer son cas, il n’a pu me fournir aucune preuve vérifiable qu’il existe de telles femmes sur l’île.

    Quel genre de résistance y a-t-il eu à l’industrie du sexe?

    Historiquement, il y en a eu très peu. En fait, bien au contraire. Seules deux références à la prostitution sont contenues dans le livre sacré islamique. Les deux mentionnent que quatre témoins masculins sont nécessaires pour condamner une femme du crime, et à la condition cruciale que toute personne portant de fausses accusations encoure elle-même une punition sévère. Dans les premières années de l’Islam, l’effet semble avoir été que, tant que ni l’homme ni la femme n’étaient effrontés au sujet de l’activité, la prostitution était plus ou moins libre. En fait, la prostitution réglementée et légale a prospéré dans tout le Moyen-Orient. Les bordels et les quartiers rouges ont d’abord été tenus plus ou moins secrets, mais l’État s’est rendu à l’inévitable et finalement ils sont sortis au grand jour. La prostitution égyptienne était officiellement taxée dès le Xe siècle,

    La prolifération des tenues politiques islamistes à la suite de la révolution iranienne de 1979, critiquant les dirigeants arabes pour leur prétendue décadence personnelle et permettant aux sociétés islamiques de s’occidentaliser si superficiellement, a mis les dirigeants davantage sur la défensive. L’opposition islamique, comme ses ancêtres anti-impériaux, a mis en avant la corruption et les mœurs comme cause de faiblesse. Ils aiment maintenant affirmer que la prostitution, comme l’homosexualité, est une importation occidentale.

    Qu’en est-il des travailleurs du sexe masculins ? Quelle est leur fréquence ?

    Les garçons à loyer sont présents partout au Moyen-Orient, et l’homosexualité et la prostitution sont les deux faces d’une même pièce. Le sexe gay est aussi omniprésent que l’appel à la prière, et pour de nombreux hommes, bien sûr, coucher un garçon est une perspective bien plus attrayante que de se pencher dans la mosquée, bien qu’étant tiré dans les deux sens, selon l’envie du moment, ça doit être tout à fait normal aussi.

    Des centres commerciaux de Djeddah aux souks de Marrakech, de la rue principale de Tunis aux cafés du centre-ville d’Amman, les garçons sont disponibles, pour un prix convenu, comme ils l’ont toujours été. À Damas, il y a une scène locale extraordinaire, où les grands parcs et le centre-ville sont des ruches constantes d’activités de croisière, de jour comme de nuit. Les gays locaux, qui ont colonisé tous les cafés du centre-ville et le bar unique, m’ont dit qu’ils n’avaient jamais été harcelés par la police ou le gouvernement, mais ils ont également dit qu’il était pratiquement impossible d’avoir des relations sexuelles homosexuelles sans payer pour cela, surtout avec les plus jeunes. les gars. Ce scénario est reproduit dans d’autres grands centres urbains de la région.

    Comment le féminisme islamique aborde-t-il le travail du sexe ?

    Dans le livre, je compare ce que j’appelle le féminisme salutiste, qui est anti-sexe et cherche à contrôler et à restreindre les femmes, avec le féminisme islamique, qui promeut la libération des femmes et le contrôle de leur propre vie et de leur corps. Je le fais en comparant l’Égypte à la Tunisie, qui ont toutes deux hérité à l’indépendance du système ottoman de prostitution légalisée, mais qui l’ont traité de manière radicalement différente.

    La prostitution – et la sexualité en général – sont devenues plus politisées au début du XXe siècle en Égypte, car les mouvements anti-impériaux locaux l’ont utilisé comme symbole de décadence et d’influence étrangère. Restaurer l’honneur de la nation était au cœur de leur programme. Dans le discours politique égyptien, la « prostituée violée » est devenue une métaphore de « l’État colonial violé », et « l’appel à la sauver » est devenue une métaphore de la « lutte anticoloniale ».

    En revanche, Habib Bourguiba, le premier leader indépendantiste de la Tunisie, est connu comme « le libérateur des femmes », et pour moi, il est le grand héros méconnu de la politique arabe du XXe siècle. C’était un laïc reconnu et un infatigable défenseur de l’égalité des femmes. Le féminisme qu’il défendait n’était pas du genre salutiste qui a pris racine en Égypte, mais celui qui encourage la véritable autonomie et l’égalité des femmes à la lumière de la pensée islamique progressiste qui cherchait à marier l’islam à la modernité. Il a lancé une révolution sexuelle sans précédent dans le monde arabe, interdisant la polygamie, interdisant le voile, légalisant l’avortement et prônant le contrôle des naissances.

    Et il a laissé les quartiers rouges fonctionner, comme ils l’avaient fait pendant des décennies. Aujourd’hui, la prostitution reste légale en Tunisie, et toutes les grandes villes du pays ont un quartier rouge. Plus généralement, les femmes tunisiennes sont de loin les plus libérées du Moyen-Orient, et peuvent arpenter les rues sans voile et sans harcèlement sexuel. Le point ici est que la réglementation étatique de la prostitution, la protection juridique des prostituées, la tolérance sociale de la profession et le contrôle officiel de la santé et du bien-être des travailleuses du sexe n’est en rien en contradiction avec l’avancement des droits des femmes.

    Marocleaks, 22/10/2021

  • Algérie: Crispations identitaires

    Dès qu’il s’agit de questions identitaires, les passions se déchaînent, les esprits s’excitent et les surenchères s’enflamment. Jamais abordées dans un climat apaisé. Les postures névrotiques l’emportent outrageusement sur les positionnements rationnels. Signe d’un rapport bien particulier qu’ont les Algériens avec leur passé tronçonné, fantasmé, avec leurs langues sacralisées et violentées, avec leur culture et leur civilisation anesthésiées et dévitalisées. Le lien à la religion congèle carrément la pensée. Cet ensemble de représentations sociales et imaginaires devant servir naturellement de libérateur du génie créatif d’une société a conduit, chez nous, à un assèchement des facultés intellectuelles. Les idées novatrices et iconoclastes sont comme assignées à résidence. La réappropriation du soi culturel a longtemps été suspectée et vigoureusement combattue.

    En opposant à l’extrême les éléments constitutifs d’une identité plurielle, les identitaristes ont fini par installer le corps social national sur une poudrière où les populistes tiennent la flamme. Conséquence de la pensée unique stérilisante qui tient lieu d’un programme national, la culture algérienne, dans ce qu’elle a de matériel et d’immatériel, est sclérosée. Jamais comme élément dynamique, évolutif et enrichissant. Pis encore : le choix idéologique opéré au lendemain de l’indépendance n’avait aucun enracinement local et réel. Mais, une construction artificielle bâtie sur le sable d’Arabie et l’Algérie a fini par être arrimée à un monde qui n’a jamais été le sien. Un détournement du moi algérien au profit d’un surmoi importé.

    L’entreprise de ré-ancrage de la personnalité algérienne dans son sillon naturel a été laborieuse et non sans dégâts. Il a fallu des décennies de lutte pour décomplexer les Algériens vis-à-vis d’eux-mêmes et de leur appartenance. Une prouesse intellectuelle collective. L’Algérie algérienne ouverte sur l’universel est un fait d’engagement citoyen. Une construction par en bas. La régression politique d’en haut n’a pas pu empêcher cette Algérie d’advenir. Un acquis historique qui passe mal chez les nouveaux Don Quichotte. Minoritaires mais trop bavards, ils occupent le centre vidé de sa substance et poussent à la marge les esprits lucides. Ces derniers doivent reprendre le dessus pour anéantir les capacités de nuisance des nostalgiques d’une nation fantasmée. En perte de vitesse, ils sont capables de tout brûler.

    Liberté, 26 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, identité, patrimoine culturel, monde arabe, amazighité,

  • Quand annoncera-t-on la mort des Arabes ? (poème)

    Nizar Qabbani traduit par Abdelaziz Ben Daoud

    1
    J’essaie, depuis l’enfance, de dessiner ces pays
    Qu’on appelle-allégoriquement-les pays des Arabes
    Pays qui me pardonneraient si je brisais le verre de la lune…
    Qui me remercieraient si j’écrivais un poème d’amour
    Et qui me permettraient d’exercer l’amour
    Aussi librement que les moineaux sur les arbres…
    J’essaie de dessiner des pays…
    Qui m’apprendraient à toujours vivre au diapason de l’amour
    Ainsi, j’étendrai pour toi, l’été, la cape de mon amour
    Et je presserai ta robe, l’hiver, quand il se mettra à pleuvoir…

    2
    J’essaie de dessiner des pays…
    Avec un Parlement de jasmin…
    Avec un peuple aussi délicat que le jasmin…
    Où les colombes sommeillent au dessus de ma tête
    Et où les minarets dans mes yeux versent leurs larmes
    J’essaie de dessiner des pays intimes avec ma poésie
    Et qui ne se placent pas entre moi et mes rêveries
    Et où les soldats ne se pavanent pas sur mon front
    J’essaie de dessiner des pays…
    Qui me récompensent quand j’écris une poésie
    Et qui me pardonnent quand déborde le fleuve de ma folie…

    3
    J’essaie de dessiner une cité d’amour
    Libérée de toutes inhibitions…
    Et où la féminité n’est pas égorgée… ni nul corps opprimé

    4
    J’ai parcouru le Sud…
    J’ai parcouru le Nord…
    Mais en vain…
    Car le café de tous les cafés a le même arôme…
    Et toutes les femmes-une fois dénudées
    Sentent le même parfum…
    Et tous les hommes de la tribu ne mastiquent point ce qu’ils mangent
    Et dévorent les femmes une à la seconde

    5
    J’essaie depuis le commencement…
    De ne ressembler à personne…
    Disant non pour toujours à tout discours en boîte de conserve
    Et rejetant l’adoration de toute idole…

    6
    J’essaie de brûler tous les textes qui m’habillent
    Certains poèmes sont pour moi une tombe
    Et certaines langues linceul.
    Je pris rendez-vous avec la dernière femme
    Mais j’arrivai bien après l’heure.

    7
    J’essaie de renier mon vocabulaire
    De renier la malédiction du « Mubtada » et du « Khabar »
    De me débarrasser de ma poussière et me laver le visage à l’eau de pluie…
    J’essaie de démissionner de l’autorité du sable…
    Adieu Koraich… Adieu Kouleib… Adieu Mudar…

    8
    J’essaie de dessiner ces pays
    Qu’on appelle-allégoriquement- les pays des Arabes,
    Où mon lit est solidement attaché,
    Et où ma tête est bien ancrée,
    Pour que je puisse différencier entre les pays et les vaisseaux…
    Mais… ils m’ont pris ma boîte de dessin,
    M’interdisent de peindre le visage de mon pays…;

    9
    J’essaie depuis l’enfance
    D’ouvrir un espace en jasmin.
    J’ai ouvert la première auberge d’amour… dans l’histoire des Arabes…
    Pour accueillir les amoureux…
    Et j’ai mis fin à toutes les guerres d’antan entre les hommes.et les femmes,
    Entre les colombes… et ceux qui égorgent les colombes…
    Entre le marbre… et ceux qui écorchent la blancheur du marbre…
    Mais… ils ont fermé mon auberge…
    Disant que l’amour est indigne de l’Histoire des Arabes
    De la pureté des Arabes…
    De l’héritage des Arabes…
    Quelle aberration!!

    10
    J’essaie de concevoir la configuration de la patrie ?
    De reprendre ma place dans le ventre de ma mère,
    Et de nager à contre courant du temps,
    Et de voler figues, amandes, et pêches,
    Et de courir après les bateaux comme les oiseaux
    J’essaie d’imaginer le jardin de l’Eden?
    Et les potentialités de séjour entre les rivières d’onyx?
    Et les rivières de lait…
    Quand me réveillant… je découvris la futilité de mes rêves.
    Il n’y avait pas de lune dans le ciel de Jéricho…
    Ni de poisson dans les eaux de l’Euphrate…
    Ni de café à Aden…

    11
    J’essaie par la poésie… de saisir l’impossible…
    Et de planter des palmiers…
    Mais dans mon pays, ils rasent les cheveux des palmiers…
    J’essaie de faire entendre plus haut le hennissement des chevaux;
    Mais les gens de la cité méprisent le hennissement !!

    12
    J’essaie, Madame, de vous aimer…
    En dehors de tous les rituels…
    En dehors de tous textes.
    En dehors de tous lois et de tous systèmes.
    J’essaie, Madame, de vous aimer…
    Dans n’importe quel exil où je vais…
    Afin de sentir, quand je vous étreins, que je serre entre mes bras le terreau de mon pays.

    13
    J’essaie -depuis mon enfance- de lire tout livre traitant des prophètes des Arabes,
    Des sages des Arabes… des poètes des Arabes…
    Mais je ne vois que des poèmes léchant les bottes du Khalife
    pour une poignée de riz… et cinquante dirhams…
    Quelle horreur!!
    Et je ne vois que des tribus qui ne font pas la différence entre la chair des femmes…
    Et les dates mûres…
    Quelle horreur!!
    Je ne vois que des journaux qui ôtent leurs vêtements intimes…
    Devant tout président venant de l’inconnu..
    Devant tout colonel marchant sur le cadavre du peuple…
    Devant tout usurier entassant entre ses mains des montagnes d’or…
    Quelle horreur!!

    14
    Moi, depuis cinquante ans
    J’observe la situation des Arabes.
    Ils tonnent sans faire pleuvoir…
    Ils entrent dans les guerres sans s’en sortir…
    Ils mâchent et rabâchent la peau de l’éloquence
    Sans en rien digérer.

    15
    Moi, depuis cinquante ans
    J’essaie de dessiner ces pays
    Qu’on appelle-allégoriquement- les pays des Arabes,
    Tantôt couleur de sang,
    Tantôt couleur de colère.
    Mon dessin achevé, je me demandai : Et si un jour on annonce la mort des Arabes…
    Dans quel cimetière seront-ils enterrés?
    Et qui les pleurera?
    Eux qui n’ont pas de filles…
    Eux qui n’ont pas de garçons…
    Et il n’y a pas là de chagrin
    Et il n’y a là personne pour porter le deuil!!

    16
    J’essaie depuis que j’ai commencé à écrire ma poésie
    De mesurer la distance entre mes ancêtres les Arabes et moi-même.
    J’ai vu des armées… et point d’armées…
    J’ai vu des conquêtes et point de conquêtes…
    J’ai suivi toutes les guerres sur la télé…
    Avec des morts sur la télé…
    Avec des blessés sur la télé…
    Et avec des victoires émanant de Dieu… sur la télé…

    17
    Oh mon pays, ils ont fait de toi un feuilleton d’horreur
    Dont nous suivons les épisodes chaque soir
    Comment te verrions-nous s’ils nous coupent le courant??

    18
    Moi, après cinquante ans,
    J’essaie d’enregistrer ce que j’ai vu…
    J’ai vu des peuples croyant que les agents de renseignements
    Sont ordonnés par Dieu… comme la migraine… comme le rhume…
    Comme la lèpre… comme la gale…
    J’ai vu l’arabisme mis à l’encan des antiquités,
    Mais je n’ai point vu d’Arabes !!

    Lezardes et murmures

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  • La majorité des Arabes voient la politique étrangère de la Turquie d’un bon œil.

    Contrairement à la Turquie, la plupart des pays arabes interrogés ne voient pas d’un bon œil l’influence iranienne ou saoudienne dans la région.
    Selon un sondage du Baromètre arabe, le président turc Recep Tayyip Erdogan reste l’un des dirigeants les plus populaires dans le monde arabe.

    Lorsqu’on leur a demandé ce qu’ils pensaient de la politique étrangère de la Turquie dans les six pays étudiés, à savoir le Maroc, la Jordanie, l’Algérie, la Tunisie, la Libye et le Liban, 42 % des personnes interrogées ont répondu qu’elle était bonne ou très bonne.

    La ventilation des résultats individuels donne au leader turc une majorité au Maroc (57 %), en Jordanie (54 %) et en Algérie (52 %).

    Une minorité non négligeable s’est prononcée en faveur de la Tunisie, tandis qu’au Liban (25 %) et en Libye (23 %), la politique étrangère du pays est perçue favorablement.

    Les résultats reflètent une perception générale selon laquelle, même si les pays de la région se disputent le pouvoir, la politique étrangère turque est généralement bien considérée, en particulier par rapport à d’autres acteurs régionaux comme l’Iran et l’Arabie saoudite.

    Les politiques régionales turques, qu’il s’agisse de soutenir la cause palestinienne, de dénoncer l’agression israélienne, de soutenir le printemps arabe ou de soutenir les Syriens contre le régime d’Assad, sont des politiques qui reflètent les aspirations et les politiques d’une grande partie de la jeunesse de la région.

    L’enquête du Baromètre arabe a également cité la légitimité électorale d’Erdogan comme une autre raison majeure de la popularité régionale du dirigeant.

    L’ascension économique et politique de la Turquie dans la région contraste fortement avec celle de ses voisins, embourbés dans des institutions politiques délabrées qui, dans l’ensemble, ne reflètent pas la volonté du peuple.

    La volonté d’Erdogan de s’élever contre les dirigeants européens et américains sur des questions qui préoccupent de nombreux musulmans a sans doute aussi joué un rôle dans l’attachement du président turc aux masses arabes.

    En revanche, le sondage a révélé que le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammad Bin Salman (MBS), le dirigeant de facto du royaume, est moins bien considéré parmi les pays interrogés.

    C’est en Jordanie que MBS est le plus mal perçu, avec seulement 13 % d’évaluation positive des manœuvres de politique étrangère du prince héritier.

    La Libye, de façon peut-être surprenante, a obtenu le taux d’approbation le plus élevé pour MBS (45 %), suivie du Maroc (39 %), de l’Algérie (31 %), du Liban (24 %) et de la Tunisie (22 %).

    Les raisons probables de la faiblesse des chiffres de MBS pourraient être toute une série de raisons, y compris la guerre au Yémen, qu’il a intensifiée en 2015 lorsqu’il était ministre de la défense du pays.

    La guerre au Yémen a laissé des millions de personnes au bord de la famine et a entraîné la mort de milliers de personnes.

    Une autre explication possible est que, comme l’Arabie saoudite a lentement dérivé dans l’orbite régionale d’Israël tout en mettant la cause palestinienne en veilleuse, cela a probablement endommagé les perceptions de MBS.

    Le meurtre et le démembrement du journaliste du Washington Post, Jamal Khashoggi, dans le consulat saoudien d’Istanbul – dont la CIA attribue la responsabilité à Khashoggi – n’a pas fait honneur à sa réputation.

    L’occupation israélienne des terres palestiniennes reste une cause politique puissante et viscérale dans la région, une cause que les dirigeants ignorent à leurs risques et périls.

    Le rôle de l’Arabie saoudite, qui a fait reculer le printemps arabe et aidé les dictateurs renaissants à consolider leur pouvoir aux dépens de la jeunesse de la région, pourrait également expliquer la faiblesse des chiffres.

    Le chef suprême de l’Iran, l’ayatollah Ali Khamenei, est toutefois le moins bien considéré des dirigeants régionaux.

    Seuls 16 % ont déclaré que sa politique étrangère était très bonne ou bonne pour la région.

    Le Maroc est le pays arabe où la cote de popularité de Khamenei est la plus élevée, 23 % des personnes interrogées soutenant la politique régionale de l’Iran.

    Ailleurs, les opinions sur la politique étrangère régionale de Khamenei étaient résolument plus négatives au Liban (20 pour cent), en Libye (19 pour cent), en Algérie (15 pour cent), en Tunisie (14 pour cent) et en Jordanie (5 pour cent), estimant que sa politique étrangère était bonne pour la région.

    L’implication de l’Iran dans la région, notamment en Syrie et en Irak, a nui à sa position régionale, même s’il a soutenu la cause palestinienne.

    Le Baromètre arabe, un réseau de recherche qui a reçu un financement important du Département d’État américain, a conclu que la Turquie sous Erdogan était plus populaire car le pays est devenu beaucoup plus accessible aux citoyens de la région.

    La Turquie est devenue une destination importante pour les dissidents politiques, les étudiants, les militants, les hommes d’affaires et les touristes arabes.

    « La Turquie reste l’un des rares pays au monde à être ouvert et accessible aux citoyens arabes. Le fait que la Turquie sous Erdogan se soit ouverte à ce point aux pays et aux citoyens arabes se reflète dans les échanges commerciaux, culturels et touristiques de plus en plus importants entre la Turquie et les pays arabes », indique le rapport.

    Le baromètre arabe, qui mesure régulièrement les attitudes et les valeurs sociales, politiques et économiques des citoyens ordinaires dans le monde arabe, a également noté que pour une grande partie du reste du monde arabe, ni l’Iran ni l’Arabie saoudite ne sont des lieux ouverts et facilement accessibles, ce qui suggère que le soft power de la Turquie est nettement plus puissant.

    TRT World, 30 avr 2021

    Etiquettes : Turquie, monde arabe, monde islamique, Tayyip Erdogan, musulmans,