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  • Le président Tebboune parle aux algériens

     

    La chaïne Ennahar vient de diffuser la première communication du président algérien Abdelmajid Tebboune depuis son hospitalisation suite à une infection au coronavirus.

    Ce dimanche 13 décembre 2020, le présient tebboune a annoncé, depuis son lieu de convalescence, sa guérison et son retour dans les jours qui viennent.

    Dans une vidéo publié sur Twitter, Abdelmajid Tebboune fait part de son retour aux affaires après avoir retrouvé sa pleine forme physique pour poursuive le programme qu’il s’est fixée en vue de bâtir l’Algérie Nouvelle dont les fondements seront l’Etat de droit et la transparence.

    Le chef de l’Etat n’a pas précisé la date de son retour au pays indiquant qu’il devrait rester deux à trois semaines pour reprendre en main les affaires de l’Etat soulignant qu’il a donné des instructions à la présidence pour qu’elle engage avec l’ANIE les préparatifs pour l’élaboration de la la loi électorale.

  • Algérie : Soyons prêts ?

    On comprend mieux maintenant le message clair sous la forme d’une instruction lancé, il y a quelques jours par l’Etat-major de l’armée via la revue El Djeich qui invitait les Algériens à se tenir «prêts» pour faire face aux manœuvres et aux campagnes médiatiques déstabilisantes des «ennemis» de l’extérieur. En effet, l’annonce de la normalisation des relations entre le royaume de M6 et l’entité sioniste couplée à la reconnaissance par les Etats Unis de la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental, constituent de sérieux motifs d’inquiétude pour nous et notre pays. 

    Désormais, il n’est plus impossible de voir des bases militaires américaines, voire même Israéliennes à nos frontières ouest. Le royaume de l’intrigue a trouvé une formule assassine de s’assurer la colonisation du Sahara, en se drapant du soutien agissant des USA et leurs alliés Israël, en contrepartie de la vente éhontée de la Palestine et son peuple. 
    Pour nous, Algériens, il y a de quoi nourrir des appréhensions sur la sécurité nationale, alors même que nos frontières déjà en feu à l’Est (Libye) au Sud (Mali) et désormais à l’Ouest avec l’arrivée extrêmement inquiétante d’Israël dont on connaît les plans machiavéliques contre des pays qui ne souscrivent pas à sa politique d’apartheid en Palestine. En l’occurrence, le trône chancelant de Mohamed VI nous a donné un coup de poignard dans le dos en invitant chez lui et donc chez nous, Netanyahou et sa bande criminelle. 
    Que faire alors? C’est la grande question qui se pose à nous, gouvernants et peuple. Il nous faut urgemment prendre les décisions salutaires qui puissent nous réconcilier pour défendre notre pays. Il n’est plus question de continuer à emprisonner des gens et maintenir ce climat vicié dans le pays au moment où nos «ennemis» affûtent leurs armes pour nous achever d’une manière ou d’une autre. Ce n’est pas faire preuve d’alarmiste que de dire que l’Algérie est aujourd’hui cernée et ciblée. Et pour faire face à ces manœuvres hostiles, le pays doit rapidement retrouver la sérénité qui couperait la route à toute velléité de semer le trouble chez nous. En un mot, il faut redonner espoir au peuple algérien et sonner la mobilisation nationale loin des haines et des replis politiques. 
    Imane B 
    L’Est Républicain, 13 déc 2020
  • Côte d’Ivoire : le Bon, la Brute et Le Drian

    Du western spaghetti à la politique du même genre, il n’y a qu’une seule scène. La Côte d’Ivoire traverse depuis plusieurs mois une crise politique absurde, du fait de la candidature illégale du chef d’État sortant, M. Ouattara, à un 3ème mandat tout aussi illicite. Au fil du temps, des comédiens inattendus de ce mauvais film font leurs apparitions. Mais ce film n’a pas encore livré tous les secrets de son casting d’enfer, qui se classe en trois catégories d’acteurs : le Bon, la Brute et Le Drian.

    Le Bon
    Le Bon représente cette catégorie d’individus, qui tirent leur perfection du fait que ce sont des personnes du quotidien. Ce sont ces gens, qui ont le courage de reconnaître d’une façon ou d’une autre leurs erreurs passées. Ils sont non violents, n’ont pour seule arme que leur sagesse qu’ils ne mettent pourtant pas au-dessus de tout parce qu’ils sont justement sages, réfléchis. Leur goût de la vérité et de la légalité est plus fort que leurs intérêts personnels, or Dieu seul sait ce qu’ils peuvent subir comme propositions alléchantes, chantage et pression, pour les emmener à céder. Mais heureusement la bonté n’est pas sans le courage.
    Ces caractères du Bon, dans le contexte du paysage politique ivoirien, renvoient actuellement à l’opposition. Chacun de ses deux principaux leaders par exemple a par le passé fait des concessions.
    Le président Henri Konan Bédié, pour préserver l’environnement pacifique du scrutin en 2010, concède ne pas porter plus loin la réclamation de centaines de milliers de voies qui le qualifient pourtant au second tour. Il s’alliera au candidat du Rassemblement des Républicains (RDR), Alassane Ouattara, qu’il a pourtant longtemps soupçonné d’être le commanditaire du coup d’État qui le renverse du pouvoir en 1999. Konan Bédié n’a d’ailleurs pas le choix, puisque ce dernier a avec lui une armée rebelle cantonnée dans le nord du pays, les Forces Nouvelles (FN), mais surtout des soutiens presque du monde entier. En particulier de la France, ancienne puissance coloniale, où l’ami à M. Ouattara, Nicolas Sarkozy, est au pouvoir en France.
    Laurent Gbagbo, on l’oublie souvent, est celui qui a décrispé l’atmosphère politique en Côte d’Ivoire. D’abord en 2005, par la plus grande concession dont n’a jamais bénéficié M. Alassane Ouattara. En effet, la Constitution de 2000, qu’il pourtant lui-même appelé à voter, ne lui permet pas d’être candidat à une élection présidentielle en Côte d’Ivoire. Mais Laurent Gbagbo prend de la hauteur et fait de Alassane Ouattara son concurrent à cette élection. Il accorde une amnistie aux anciens rebelles, qui justifient leur prise des armes par la supposée exclusion de M. Ouattara aux élections présidentielles en Côte d’Ivoire. Laurent Gbagbo fait aussi la faveur à ces derniers de les nommer responsables de la commission électorale indépendante (CEI).
    On peut contester la présence de Laurent Gbagbo parmi la catégorie du Bon avec son refus de céder la pouvoir en 2010, qui aurait été la cause des milliers de morts après les élections. Mais il a été acquitté par la Cour Pénale Internationale (CPI) des accusations de crimes contre l’humanité qui étaient portées contre lui à la suite de cette crise. On peut aussi se demander pourquoi les institutions chargées de l’organisation du scrutin à cette époque n’ont pas été attentives à ses allégations de fraudes massives dans le nord du pays, fief de son adversaire de l’époque M. Ouattara, et dirigé par les anciens rebelles.
    Le scrutin présidentiel scandaleux de 2020 en dit long à ce sujet et tend à donner raison au président Gbagbo, qui à sa dernière apparition médiatique a encore appelé à des discussions entre l’opposition et le pouvoir. Une opposition qui l’a pourtant déporté à la Haye et l’empêche même de rentrer dans son pays.
    Les personnalités de second plan de l’opposition ne sont pas moins remarquables par leurs présences dans le groupe du Bon. 
    On a d’abord Mamadou Koulibaly, président de LiDeR (Liberté et Démocratie pour la République), ancien ministre, ancien président du Parlement, qui est d’un courage, d’une honnêteté, d’une rigueur, d’une clairvoyance et d’une efficacité redoutables. Les transfuges du RHDP (Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix), Albert Mabri Toikeusse et Marcel Amon-Tanoh en font ensuite partie. Ils ont le mérite de ne pas avoir accepté de s’unir à la forfaiture, à l’injustice et à la violence, tout comme Guillaume Soro.
    Le passé d’ancien rebelle de ce dernier pourrait le discréditer, mais ce n’est que son passé. Il est traqué depuis plusieurs mois avec sa famille et ses proches par un régime qui a violé la Constitution, et mène d’autres actions illicites.
    On a aussi M. Pascal Affi N’guessan, ancien Premier ministre, président de Conseil Régional, président du FPI (Front Populaire Ivoirien) reconnu par les autorités, porte-parole de la coalition de l’opposition qui en fait parti. Il est en ce moment illégalement détenu et mis à l’isolement, au prétexte de chefs d’accusations fantaisistes.
    Le groupe du Bon, c’est surtout celui de ces millions d’Ivoiriens de l’opposition, avec leurs peurs et leur courage, avec leurs doutes et leur foi en des lendemains meilleurs pour leur pays. Mais comme leurs leaders, ils n’ont pour seules armes que la protestation aux mains nues, mais aussi leur naïveté. Celle-ci a d’ailleurs poussé ses responsables à répondre à l’illégalité d’un régime anticonstitutionnel par la création d’un Conseil National de Transition (CNT) illicite. Ils doivent donc subir davantage le courroux de la Brute, adepte de la manipulation des conséquences tout en oubliant les causes, la candidature illégale de son chef à un 3ème mandat controversé. 
    La Brute
    On n’a pas besoin de photos pour reconnaître la Brute en Côte d’Ivoire, aussi laide dans son apparence que dans son comportement. Coup d’État et tentatives de putsch, insurrection armée, rébellion, forfaiture, corruption, manipulation … La Brute est le régime voyou et ses soutiens locaux, notamment une jeunesse endoctrinée au tribalisme, au communautarisme, armées de machettes et droguée, en sommes abruties : les microbes.
    La Brute ne respecte aucune loi, sauf les siennes. Celles qui ne se réduisent qu’à ses seuls intérêts, de sorte qu’elle est parvenue à faire de l’ignoble la norme : le viol des lois, la corruption, la fraude, la terreur, les meurtres, etc…
    Incapable de prendre de la hauteur et pleine de mépris, la Brute ne peut entamer aucune discussion avec ses opposants en qui elle voit sans doute autre chose, compte tenu des traitements inhumains qu’elle leur inflige. Blocus de domiciles, séquestrations, arrestations des membres de leurs familles…
    D’une incroyable platitude de raisonnement, violente dans ses paroles comme dans ses actes, la Brute a pour moyen de sa politique, une presse commandée qui entretient des conflits intercommunautaires pour discréditer l’opposition. Elle a aussi pour moyen les forces de l’ordre détournées en milice du régime pour créer le désordre, notamment le viol continu des lois et des droits de la personne humaine. En adéquation avec sa nature, la Brute menace toutes les personnes qui s’entêtent à lui tenir tête, ne connaît pas le dialogue. 
    La Brute, c’est ce groupe d’individus au pouvoir, qui pense mordicus que tout s’arrête à lui, même le temps. Il martyrise les politiques parce que lui n’en fait justement pas partie, c’est une Brute. Elle a pourtant le soutien de Le Drian.
    Le Drian
    Jean-Yves Le Drian, une fois n’est pas coutume, ne désigne pas en particulier le porteur de ce patronyme. Ce dernier, du haut de la tour de la supposée non-ingérence de son employeur , l’État français, y soutient pourtant des positions tellement absurdes qu’il devient la caricature de toutes les aides de la voyoucratie sur le continent africain, en particulier en Côte d’Ivoire.
    La démarcation de Le Drian du régime d’Alpha Condé est l’exception qui confirme sa règle : le soutien, aussi truands qu’ils semblent, à ses amis au pouvoir. Hic pour Alpha Condé. Heureusement d’ailleurs peut-être aussi pour lui, il n’en est pas. Les positions de Le Drian qui font polémiques. Au mépris de son devoir de non-ingérence dans les affaires d’un État tiers, il reconnait à M. Ouattara le droit de se présenter à un 3ème mandat illégal. Il ose reconnaître l’élection de M. Ouattara, au mépris de toutes les pertes en vies humaines (85 officiellement). Et continue ainsi dans son élan, en appelant au respect de l’ordre constitutionnel, sans préciser lequel, et à un dialogue inclusif entre l’opposition et un régime illicite.
    M. Le Drian est soit un militant du parti de M. Ouattara, soit un nécrocrate, ou encore, comme son patron M. Emmanuel Macron, un parfait ignorant de la neutralité (qui signifie se mettre de tout temps du côté de la légalité et de la justice, et non se positionner au gré de ses intérêts).
    Quelle que soit la catégorie dans laquelle se situe le ministre français des Affaires plus étranges qu’Etrangères, son attitude est scandaleuse. Son positionnement clair du côté de l’illégalité en Côte d’Ivoire met en doute la victoire à la présidentielle de 2010 de M. Ouattara. Ce dernier avait à l’époque bénéficié de l’aide de l’armée française, pour neutraliser un Laurent Gbagbo qui refusait de céder le pouvoir, parce qu’il était certain d’avoir remporté les élections.
    Le Drian c’est aussi la CEDEAO, qui vient aider à régler une crise préélectorale sans se référer avec responsabilité aux textes de loi du pays. Sans les confronter aux faits pour y voir plus clair. Cet illettrisme prémédité est révélateur d’une véritable ledrianderie. Si grossière que la CEDEAO a préféré se cacher derrière la fausse neutralité de Le Drian, en enjambant les lois pour appeler simplement au dialogue entre antagonistes. Elle n’ignore pourtant pas que le rapport de force est inégal entre un pouvoir répressif qui a des milices à sa solde, et une opposition aux mains nues qui n’a pour elle que le seul strict respect des lois.
    Le Drian, c’est aussi l’Union Africaine (UA) qui envoie des observateurs pour un scrutin illégal, et même félicite celui qui en serait sorti vainqueur au mépris des décisions de sa propre justice. Cette justice avait émis des jugements concernant le viol des lois, pendant les élections. Ses décisions de justice appelaient à l’organisation d’une élection transparente, inclusive et pacifique, mais le régime sortant ivoirien ne les a jamais honoré. C’est aussi cette même UA qui reconnait des élections régulières en Côte d’Ivoire, là où les constats objectifs révèlent de graves irrégularités et un scrutin bâclé avec des violences et des morts.
    La commission de l’UA est dirigée par le ressortissant du Tchad, un état aussi tyrannique que le régime qui détient actuellement le pouvoir en Côte d’Ivoire est anticonstitutionnel. La ledrianderie de cette organisation se comprend donc.
    Finalement Le Drian est ce groupe d’individus incompétents et à l’esprit tordu qui, pour leurs petites amitiés et pour leurs intérêts particuliers, trouvent que le respect des lois n’est pas nécessaire dans un État africain. En résumé: mépris, infantilisation, néocolonialisme.
    La politique spaghetti, le Bon, la Brute et Le Drian, n’a pas encore livré son épilogue. En se référant pourtant au pouvoir naturel des forces du bien sur celles du mal, on imagine bien que quel que soit le temps, ce film sorti des esprits malhonnêtes se terminera sur la victoire de la légalité, de la justice et de la vie, en somme de l’état de droit, la Côte d’Ivoire.
    #Cote_d_ivoire #Alassane-Ouattara #Henri-Konan-Bédié #Laurent-Gbagbo #France #Nicolas-Sarkozy #Le-Drian
  • Algérie : Tebboune en convalescence au premier anniversaire de son élection à la magistrature suprême

    En convalescence: le président Tebboune absent au premier anniversaire de son élection à la magistrature suprême

    Par Nabil Semyane
    12 décembre 2019, 12 décembre 2020 : une année jour pour jour s’est passé depuis l’élection du président Abdelmadjid Tebboune à la magistrature suprême du pays, arrivé en tête du quatuor de candidats (Abdelmadjid Tebboune, Abdelkader Bengrina, Ali Benflis et Azzedine Mihoubi) qui ont animé la compétition électorale.
    Cette élection du 12 décembre 2019, a eu lieu dans des conditions quasiment dantesques, après une première tentative avortée le 4 juillet 2019, faute de candidats, mais elle a permis au pays de sortir d’une impasse politique et constitutionnelle provoquée par le départ forcée de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, après avoir échoué à repartir « comme en quatorze » pour un cinquième mandat 
    Avec l’élection du président Tebboune, soutenu par une large partie de la classe politique, de la société civile et des élites politiques, contrairement aux partis et intellectuels de la mouvance démocratique partisans d’une transition, c’est la fin des errements politiques, des incertitudes pendant que la rue continuait de gronder au rythme des marches hebdomadaires du Hirak.
    Candidat indépendant de toute obédience politique (même s’il était toujours militant du FLN), et désireux d’être surtout le porte drapeau de la jeunesse, Abdelmadjid Tebboune avait présenté dans sa profession de foi un programme électoral en 54 propositions, en référence à novembre 1954, date du déclenchement de la Révolution armée.
    Une fois l’élection présidentielle pliée et en dépit des cris d’orfraie qui l’ont accompagnée, notamment de la part de l’opposition, partisane d’un autre chemin pour le règlement de la crise, le tout nouveau président s’attelle à passer de l’engagement électoral à l’acte pragmatique, mettant à exécution ses promesses, après avoir dessiné la voie à suivre pour construire « l’Algérie nouvelle » qui s’ancre dans « les revendications majeures du Hirak ». Sauf que cette nouvelle dynamique naissante, matérialisée par des première mesures symboliques, comme l’intérêt pour « les zones d’ombre », est brutalement parasitée par un ennemi universel aussi dangereux qu’imprévisible : le Coronavirus Covid-19, qui rebat les cartes à l’échelle de la planète.
    La santé des citoyens, à travers la prise de décision sur le plan financier, logistique, social devient alors la priorité number one du président Tebboune et de son Gouvernement, quasiment toutes autres affaires cessantes. Et pour cause. Mais en dépit de cet aléa, qui a provoqué des bouleversement de dimension planétaire, le président Tebboune ne renonce pas totalement à son agenda politique en engageant de larges consultations, en perspective de la révision de la constitution, qu’il a toujours présenté, comme le pré requis, le préalable politique et juridique à la mise à plat du système en faillite consommée.
    Ce processus de consultation abouti à la mise en place d’un commission dirigée par le Pr Laraba qui a dirigé une équipe chargée d’écrire le nouveau projet de constitution, soumis le 1er novembre au référendum populaire, qui n’a pas néanmoins drainé une large participation des citoyens. Mais ça c’est une autre paire de manches ! 
    Au plan économique, le président Tebboune réunit le mois d’août le nec plus ultra de l’économie algérienne (banquiers, experts en économie, syndicats) pour cogiter sur un nouveau paradigme économique comme alternative au modèle de croissance rentier, condamné à mort par l’effondrement des cours du pétrole. Ces grand chantiers (constitution non paraphée et réforme économique en attente) sont subitement mis en stand by, à cause de la pandémie du Coronavirus, mais surtout à cause de l’absence du président depuis le 28 octobre, à cause justement de sa contamination par la Covid-19. Une absence qui dure maintenant depuis plus d’un mois, au cours duquel, le premier ministre, tant bien que mal, parvient à faire tourner la lourde machine étatique.
    Mais vu la nature du système politique algérien, qui fait du président de la République, avec ses prérogatives pharaoniques, la clé de voûte de l’architecture institutionnelle, il y a des décisions que le Premier ministre ne saurait prendre, au regard des limites de son périmètre. Ce qui, du coup, confère aujourd’hui au retour du président Tebboune un caractère urgent et impérieux, vu la situation particulièrement singulière que connait le pays, tant sur le plan sanitaire, économique et surtout géostratégiques(avec les derniers développements intervenus dans la région, avec le deal à trois entre les USA, l’entité israélienne et le Royaume marocain).
    De nombreux algériens, comme on a pu le constater sur les réseaux sociaux, étaient quasiment persuadés que le président Tebboune ferait « la bonne surprise », selon l’expression d’une internaute, de revenir au pays, à l’occasion du premier anniversaire de son élection, surtout que le dernier communiqué de la présidence avait annoncé un retour « dans les prochains jours ».
    Hélas, Abdelmadjid Tebboune n’est pas au rendez-vous de son 1er anniversaire en tant que chef de l’Etat. C’est signe que sa convalescence, après avoir subi un protocole de soins très lourd, se poursuivra encore en Allemagne. Pour combien de jours cette absence se prolongera t-elle, avec son lot inévitable d’interrogations et de spéculations anxiogènes d’autant que la communication gouvernementale sur son état de santé est, pour le moins qu’on puisse dire, parcimonieuse.
    Mystère et boule de gomme, mais dans tous les cas de figure, préviennent les experts, la dead line sera pour fin décembre pour la signature de la loi de finance 2021, une obligation protocolaire incontournable. 
    Algérie1, 12 déc 2020
    #Algérie #Tebboune
  • Algérie : Les manifestations de 1960 ont contribué à «bouleverser» l'ordre colonial (Le Monde diplomatique)

    JOURNAL «LE MONDE DIPLOMATIQUE» 

    Les manifestations ont contribué à «bouleverser» l’ordre colonial 
    Les manifestations du 11 décembre 1960 ont contribué à «bouleverser l’ordre colonial» établi par l’occupation française en Algérie, lit-on dans une contribution publiée dans la dernière livraison du mensuel français «le Monde diplomatique». 
    «Il y a soixante ans, à la surprise générale, et alors que Paris prétendait avoir définitivement écrasé l’Armée de libération nationale (ALN), les colonisés surgirent par milliers au cœur des villes pour exiger l’indépendance. Ces protestations suscitèrent une répression féroce, que l’Etat français a, depuis, dissimulée. Mais elles réussirent à bouleverser l’ordre colonial et permirent d’arracher l’indépendance et illustrèrent l’engagement décisif des classes populaires au cœur de la lutte de libération algérienne», écrit le sociologue français, Mathieu Rigouste. 
    La tournée en Algérie du président français, Charles De Gaulle, est-il également rappelé, avait coïncidé avec l’examen par l’Assemblée générale des Nations unies de la déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux, le 14 décembre 1960, puis avec la discussion, dans la même enceinte, sur la «question algérienne», le 19 décembre. 
    Si l’Etat français avait reconnu officiellement 112 morts à Alger entre le 9 et le 16 décembre, l’essayiste soutient que les victimes sont des «civils non armés» et qu’après enquête, «au moins 260 personnes tuées par la police, l’armée et les civils français ont été recensés durant les confrontations du 9 décembre 1960 à Aïn Témouchent et celles du 6 janvier 1961 à Tiaret». 
    Trois ans après la bataille d’Alger, les classes populaires colonisées ont «réussi à reprendre en main le processus révolutionnaire et ont fortement contribué à arracher l’indépendance en sabotant les mécanismes d’une gestion impériale par la France de ses anciennes colonies».
    Tags : #Algerie #France #Colonialisme #Colonisation #Manifestations #Batailledalger
  • L'Algérie se prépare pour la guerre contre le Maroc et l'axe du mal

    Pour le site Press TV, les dernières développements dans la région du Maghreb et du Sahel ont un lien directe avec la situation au Sahara Occidental. Entre autres, la médiatisation donnée à la nomination du nouveau chef d’AQMI, « un agent des services secrets occidentaux » au même temps que celle-ci recevait un financement consistent via le paiement des rançons par la France avec pour agenda la déstabilisation de l’Algérie.

    Selon la même source, « Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), à la solde des services de renseignements d’Israël, des USA, de l’OTAN et financé par les régimes golfiens, a fait cette nomination alors que l’axe Israël-monarchies arabes tente de faire pression sur l’Algérie par le biais du Maroc, et faire sauter le méga verrou algérien au Maghreb face à l’Entité sioniste ». 

    « En poussant le Maroc à engager une guerre contre le Sahara occidental, et donc contre l’Algérie c’est dans le sens d’une déstabilisation durable du Maghreb, d’un harcèlement continue des ses ténors anti Israéliens que les Golfiens se sont dirigés », a-t-il ajouté.

    Conscients de cette menace, les autorités algériennes se préparent pour repousser toute menace extérieure, plus particulièrement de l’axe du mal qui tente de transférer en Algérie les scénarios chaotiques semés en Irak, en Syrie, en Libye et au Mali.

    La prise de conscience a été relayée par la revue de l’Armée Nationale Populaire algérienne dans l’éditorial de la revue « El Djeich » dont nous reproduisons ici l’intégralité de son texte :

    Edito : Renforcer le front interne pour relever les défis

    En plus de maintenir sa disponibilité opérationnelle et sa disponibilité constante, en exécution de ses missions essentielles de sécurisation globale de nos frontières et de préservation de la souveraineté et de défense du pays contre toute tentative de lui porter atteinte, il est naturel que l’Armée nationale populaire, en tant qu’armée républicaine, héritière d’une armée qui a libéré le pays du joug colonial, soit à l’avant-garde des forces vives de la nation, aux côtés du peuple lorsque celui-ci fait face à des difficultés et traverse des épreuves en contribuant, avec vigueur, efficacité et fierté, conjointement avec les différents autres secteurs nationaux, aux efforts visant à placer le pays sur la voie du progrès.

    Dès le début de la propagation de la pandémie du nouveau coronavirus, le Haut commandement de l’AnP avait annoncé sa disponibilité à participer à l’effort national de lutte contre cette pandémie, en mettant tout son potentiel à la disposition du secteur national de santé, y compris le déploiement d’hôpitaux de campagne, si nécessaire. La transformation temporaire de l’hôtel militaire sis au Centre de regroupement et de préparation des équipes sportives militaires de Ben Aknoun (1re RM), en une structure de santé consacrée à la prise en charge des citoyens touchés par l’épidémie, est le reflet de la concrétisation de cet engagement sur le terrain.

    Cette mesure, comme l’a souligné Monsieur le chef d’Etat Major de l’Armée nationale populaire, le général de corps d’armée Saïd Chanegriha, s’inscrit dans le cadre de «la fidélité à nos engagements envers la nation et le peuple. A ce titre, nous n’avons, au niveau de l’Armée nationale populaire, ménagé aucun effort depuis l’apparition de cette pandémie dans notre pays. Dès les premiers instants, nous avons pris l’ensemble des mesures nécessaires pour enrayer sa propagation dans les rangs de nos forces armées, comme nous avons mobilisé tous les moyens de l’ANP pour soutenir le système national de santé». En conséquence, la propagation de cette pandémie n’a en aucun cas affecté l’activité normale des unités de l’Armée nationale populaire, grâce au strict respect, par ses éléments, des mesures préventives. En ce sens, ces unités poursuivent l’exécution des programmes de préparation au combat, à même de leur permettre d’être, en permanence, opérationnelles pour faire face à toute situation d’urgence.

    Dans le même ordre d’idées, les unités industrielles ont maintenu leur rythme de production, tel que fixé par le plan, réussissant ainsi à couvrir les besoins nationaux. Ceci, en attendant d’entamer la concrétisation de la vision à long terme du Haut commandement de l’ANP de développer les industries militaires et d’élargir l’éventail de leur gamme, dans le cadre d’une orientation générale visant à conférer une forte impulsion aux industries nationales et à les promouvoir pour qu’elles profitent à l’économie nationale dans la prochaine phase. Dans cette perspective, il est attendu que nos industries militaires pénètrent les marchés régionaux et internationaux, pour contribuer à remporter la bataille de la diversification de l’économie, ce qui a été affirmé par monsieur le général de corps d’armée lors de sa dernière visite à la Base centrale logistique «nous nous sommes basés sur une vision industrielle qui permet d’économiser les ressources financières et qui contribue au développement socio-économique du pays; il s’agit d’une des stratégies de défense, qui vise à contribuer au développement du tissu industriel de notre pays.»

    Ces exemples, et bien d’autres, qui montrent clairement la détermination des éléments de l’ANP et du peuple à surmonter tous les aléas et contraintes objectives urgentes, démontrent qu’il est plus que jamais nécessaire d’investir dans les capacités du peuple algérien à faire face à toutes les épreuves, dans le but de conforter et de renforcer le front interne et de faire ainsi échec à tous les complots ennemis et aux campagnes médiatiques tendancieuses orchestrées par des parties hostiles connues, visant à saper l’unité du peuple et, par delà, à l’orientation nationale sincère, juste et courageuse adoptée par les hautes autorités du pays.

    La détérioration de la situation régionale le long de notre bande frontalière et la menace que font peser certaines parties ennemies sur la sécurité de la région ces derniers temps, ces menaces, même indirectes, nous concernent et nous devons nous tenir prêts à y faire face. Bien plus, nous y sommes contraints parce que notre pays a des obligations régionales imposées par son rôle pivot, outre ses positions de principe immuables de soutien à toutes les causes justes.

    Le combat contre ces plans hostiles visant notre pays implique la nécessité, pour notre peuple, d’être conscient des desseins inavoués que cherchent à concrétiser ces parties ennemies et, par voie de conséquence, sa mobilisation autour de sa direction pour les déjouer. Ainsi, il sera possible au peuple de leur faire échec comme il a réussi à le faire toutes les fois que ces cercles et officines avaient tenté de porter atteinte à notre pays. C’est ce que n’a pas manqué de souligner Monsieur le chef d’état-major de l’ANP, le général de corps d’armée Saïd Chanegriha, en déclarant : «Nous sommes pleinement confiants en la profonde conscience de notre peuple de l’ensemble des défis à relever et des enjeux à remporter en cette étape cruciale et sensible que traverse notre pays, tout comme nous croyons pleinement en ses capacités à apporter sa contribution ainsi que son adhésion positive et réelle au succès de cette démarche nationale sincère.» Par là même, il ira de l’avant sur la voie de l’édification des fondements de l’Algérie nouvelle à laquelle ont aspiré les générations de l’indépendance qui ont fait le serment de marcher sur les pas de leurs aînés, hommes fidèles, qui ont consenti le sacrifice suprême pour leur pays et leur peuple.

    Tags : Maroc, Algérie, Mali, Sahel, Emirats Arabes Unis, Sahara Occidental, Front Polisario, terrorisme, AQMI,

    #SaharaOccidental #Polisario #WesternSahara #Maroc #Marruecos #Morocco

    #Algérie #Maroc #EmiratsArabesUnis #EAU #Sahel #Mali

  • Parlement Tunisien : On passe à la violence physique

    De Tunis, Mohamed KettouÀ l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), il n’y a plus de limite à la violence. Les députés ont habitué leurs électeurs à la violence verbale depuis longtemps. Mais, depuis lundi, c’est à un degré supérieur que ces députés sont passés en transformant l’hémicycle en arène.

    C’est un député du bloc démocratique qui en a fait les frais avec une blessure au front suite au jet, en sa direction, d’une bouteille en verre par un député du parti Al Karama, satellite du parti islamiste Ennahdha, empêchant, ainsi, la tenue d’une réunion devant statuer sur les propos misogynes lancés la veille par l’un des leurs.
    Le chef du parti Al Karama a été encore plus loin en adressant ses insultes au président de la République Kaïs Saïed en le qualifiant d’«incapables» de lui faire quoi que ce soit. Ce langage a été tenu suite à l’audience accordée par le chef de l’État à un groupe de députés du bloc démocratique pour examiner la situation devenue «intenable» au Parlement. Ce n’était pas du goût du président du parti Al Karama qui bénéficie, ce n’est un secret pour personne, du soutien et de la couverture du président du Parlement, Rached Ghannouchi.
    Cette scène est, depuis lundi, objet de tous les commentaires sur les plateaux des chaînes de télévision, des radios et des réseaux sociaux. Les intervenants s’interrogent sur la position qu’adopterait le président de la République dont les mains sont liées par une Constitution qui ne lui laisse qu’une marge de manœuvre très limitée. Il s’est déclaré «garant» de la Constitution et s’est déclaré contre l’effusion du sang, mais que pourra-t-il faire pour ramener le Parlement dans le droit chemin ?
    Les spécialistes en droit constitutionnel lui rappellent son droit de recourir à l’article 80 de la Constitution. Cet article qui pose comme condition la constatation d’un danger pour la sécurité du pays permet au Président d’arracher tous les pouvoirs sans dissoudre le Parlement qui restera en séance ouverte pendant 20 jours. Ce sera «l’état d’exception» comme appelé dans la Constitution.
    Franchira-t-il le Rubicon ? Ou jusqu’à quand laissera-t-il la pagaille régner au Parlement ?
    Tags  : #Tunisie #Parlement #AlKarama #KaisSaied 
  • Merci monsieur le Président !

    par Cherif Ali

    Le président américain Donald Trump vient d’affirmer que l’élection qu’il avait perdue face au président élu Joe Biden avait été usurpée, qualifiant les États-Unis de « nation du tiers monde ».
    Il a répété cette accusation à la Maison Blanche en s’adressant aux journalistes, affirmant penser que le scrutin du 3 novembre était « truqué ». « C’est une honte pour notre pays. Nous sommes comparables à un pays du tiers monde, ces bulletins de vote affluant de partout, utilisant des machines dont personne ne connaît la provenance, dont personne ne sait rien », a-t-il déclaré.
    Telle est la vision que les grands de ce monde ont de notre « gouvernance » ! De notre « démocratie » et de notre « système électoral ». Est-il besoin de rappeler qu’aucun chef d’État ou de gouvernement africain n’a mérité d’être distingué pour sa gestion des affaires du pays dont il avait pris les rênes; même pas parmi ceux qui ont quitté le pouvoir normalement et au terme prévu au cours des trois dernières années, en laissant leur pays mieux qu’ils ne l’avaient trouvé en arrivant !
    Sur les vingt-deux membres de « la Ligue des États arabes », combien pourraient être considérés comme étant bien gouvernés ?
    Ou même comme des États dignes de ce nom ?
    Tous ces dirigeants pensaient, en leur temps, que l’histoire retiendrait leurs noms en « messies » qu’ils n’étaient pas en fait !
    Et ce qui est rapporté ci -dessous n’est qu’un résumé très succinct des présidents, de quelques-uns parmi eux, qui ont connu des fortunes diverses lorsqu’ils étaient à la barre de leurs pays respectifs.
    1. Il y a tout d’abord ceux qui, malades, n’ont pu terminer leur mandat :
    • Félix Houphouët-Boigny, le premier président de la Côte d’Ivoire, est décédé le 7 décembre 1993. Il était à la tête du pays depuis de nombreuses années déjà.
    • Le roi Hassan II du Maroc, décédé le 23 juillet 1999, en plein règne.
    • Le général Gnassingbé Eyadema du Togo, mort le 5 février 2005, alors qu’il était au pouvoir.
    • Lansana Conté de la Guinée Conakry ne terminera pas son mandat et décède le 22 décembre 2008.
    • Levy Mwanawassa, qui présidait aux destinées de la Zambie, décède le 19 août 2008, à 59 ans. Il était au pouvoir depuis 2002.
    • Omar Bongo Ondimba du Gabon meurt le 8 juin 2009, alors qu’il présidait encore aux destinées de son pays.
    • Umaru Musa Yar Adua du Nigeria meurt le 5 mai 2010 en plein mandat de président de la République. Il avait 59 ans lui aussi.
    • Malam Bacai Samhà de Guinée-Bissau décède d’une maladie en 2009 en plein mandat.
    • Houari Boumediene lui aussi mort prématurément, à la force de l’âge.
    Il faut dire qu’à ce jour, la maladie est rarement prise en compte comme un facteur déterminant pour confier des responsabilités à tout homme politique, a fortiori candidat à l’élection présidentielle.
    Aujourd’hui, c’est le débat de l’heure, beaucoup plus de personnes souhaitent, mais en peine perdue dans nos contrées d’ici-bas, que les mandats des chefs d’Etat soient désormais limités à deux et que les candidats à la magistrature suprême prouvent, certificat à l’appui, qu’ils sont en parfaite santé.
    2. Il y a ensuite ceux dont le mandat a été entaché de scandale et terni par des poursuites et des condamnations judiciaires :
    • Charles Taylor, président de la Sierra-Leone a été condamné à 50 ans de prison, le TPI l’estimant responsable de la guerre civile qui a fait près de 150 000 morts.
    • Mohamed Hosni Moubarak, 84 ans, balayé par le printemps arabe
    • Zine El Abidine Ben Ali, « dégagé » par la rue tunisienne a fui son pays en emportant les bijoux de la République, sans attendre les « remerciements » des Tunisiens qui, pour le coup, ont écrit une page d’histoire mémorable pour leur pays.
    3. Il y a, aussi, ceux qui n’ont pas su mettre un terme à leur carrière de dictateurs et qui y ont laissé leur vie !
    • Saddam Hussein, l’Irakien arrêté dans une cave est jugé un an plus tard, par un tribunal spécial irakien qui le déclare coupable de génocide, crime contre l’humanité et crime de guerre. Il est exécuté par pendaison, le 30 décembre 2006, lors de la célébration de l’Aïd-el-Kébir, jour sacré pour les musulmans.
    • Kadhafi, président de la Libye, ensanglanté, bouffi, dénudé, brutalisé par des mains vengeresses, achevé enfin et enterré, anonymement, dans un coin perdu, à jamais, dans le désert libyen. La chute des dictateurs est souvent pénible et la mémoire populaire ne retient d’eux, en définitive, que les images de leur agonie ou de leur exécution.
    La violence qui leur est appliquée, n’est que le choc en retour de leur incroyable brutalité quand ils dominaient le pays et asservissaient le peuple.
    4. Il y a, enfin, ceux qui se sont accrochés au pouvoir en « tripatouillant » la constitution plus d’une fois !
    • Robert Mugabe, doyen des chefs d’État africains qui depuis 1987, s’est cramponné au pouvoir jusqu’à la fin de sa vie au grand dam de son peuple.
    • Abdelaziz Bouteflika, candidat à un 5ème mandat « à l’insu de son plein gré »
    Ce dernier, s’est inscrit, bien évidemment, aux antipodes de José Mujica de l’Uruguay et de la foule qui avait scandé son nom à coup de « gracias pépé » au moment même où il s’apprêtait, le 28 février 2015, à quitter le pouvoir ; fidèle à son style, il est arrivé dans sa vieille coccinelle bleu ciel, au siège de la présidence à Montevideo, en costume sans cravate, pour signer les passations avec son successeur Vasquez Tabaré, sous les vivats du peuple reconnaissant, car faut-il le dire, autant l’entrant que le sortant ont constitué des bons gouvernements, en regardant vers les plus pauvres et notamment ceux qui avait le plus besoin.
    Sur la déclaration de patrimoine, ses seules possessions, outre sa vieille voiture, sont la ferme dans laquelle il vit et qui appartient à sa femme ainsi que deux tracteurs et du matériel agricole. Il n’a ni dettes ni comptes bancaires, et il vient de quitter le pouvoir à l’issue de son mandat, au grand regret de son peuple qui a scandé à son intention : « Gracias Pépé, merci monsieur le président ! ».
    Tout comme lui, mais sur un autre continent, Madiba restera pour l’éternité celui qui débarrassa l’Afrique du Sud de l’infâme politique de l’apartheid.
    A la fin de son « unique » mandat, il estima qu’il était temps pour lui de se retirer et de passer le témoin à Thabo M’béké. à sa mort, les Sud-Africains, désormais réunis, lui ont dit, en chantant « Merci Madiba ! ».
    C’est ce désintéressement et ce détachement du pouvoir qui interpellent et laissent admiratifs les citoyens d’ici et d’ailleurs !
    Et le « gracias pépé » prend ici tout son sens ; ça n’a pas été le cas de Blaise Campaoré, qui a été « démissionné » après 27 ans de dictature et sur pression de la rue, après avoir tenté, en vain, de « tripatouiller » la Constitution du pays, pour s’offrir un « énième mandat ».
    Le mandat de trop ! Le peuple, l’a « remercié » en piétinant son portrait.
    Confronté à mobilisation populaire d’une ampleur sans précédent, Abdelaziz Bouteflika avait lui aussi annoncé sa démission le 2 avril 2019 !
    Le défunt Mohamed Boudiaf aurait pu être l’alter ego de « Pépé Mujica », lui qui souhaitait vivre simplement son mandat de président ; il avait refusé, par exemple, de porter des costumes de marque Smalto leur préférant ceux de Sonitex.
    Il avait juré de débarrasser le pays de toutes les maffias : il avait été assassiné quelques mois à peine de son investiture.
    Il a été pleuré !
    Encore aujourd’hui, le peuple se souvient de lui et le « remercie » des brefs moments d’espoir qu’il lui a donnés.
    On dit aussi que Houari Boumediene mourut sans rien, son héritage consistant en un compte en banque où il y avait, à peine, 600 dinars. Les gens se souviennent encore de ses discours, notamment celui du 24 février 1971 !
    Beaucoup en viennent à regretter son époque et n’hésitent pas, à titre posthume, à le « remercier » pour les moments de fierté qui leur a procurés.
    Pour l’heure, le président Abdelmadjid Tebboune rassure le peuple algérien sur son état de santé ; il affirme qu’il est en voie de guérison et qu’il va revenir au pays dans les prochains jours, selon le dernier communiqué de la présidence de la République.
    Rappelons que c’est ce type de communication parcellaire et le manque de professionnalisme de ses communiquants qui ont réveillé le spectre de la carence du pouvoir lors des hospitalisations à l’étranger d’Abdelaziz Bouteflika après son grave accident vasculaire cérébral en 2013.
    On n’en est pas là, au grand désappointement des tenants des thèses allant de la période de « transition » des uns, à une « présidence collégiale » des autres.
    On retient que le retour au pays de Tebboune est acté, même si aucune date n’est précisée ; il est censé promulguer prochainement la nouvelle Constitution après le référendum du 1er novembre et ratifier la loi de Finances 2021.
    Une année après son élection le 19 décembre 2019, il devra, par ailleurs, mettre de l’ordre dans la « maison Algérie » dont l’image a pris un sacré coup avec les affaires de corruption et leurs auteurs, délinquants en cols blancs, qui ont mené le pays à la ruine, ou presque !
    Il devra consacrer la liberté d’expression et d’opinion comme cela se fait dans toutes les démocraties du monde.
    Il est aussi et surtout attendu pour les dossiers chauds concernant l’insécurité et les troubles agitant les frontières de l’Algérie.
    Ceci pour dire que sa convalescence risque d’être écourtée et qu’il aura fort à faire pour briser les résistances à la mise en œuvre de ses 54 engagements électoraux pour « l’Algérie nouvelle » qu’il a promis aux Algériens.
    Et c’est à ce prix là, et pour tous les sacrifices qu’il aura à consentir pour le pays et les Chouhadas auxquels il a prêté serment de fidélité, que, à l’instar de « Pépé Mujica » et « Madiba », les Algériens lui diront : merci monsieur le président !
    Le Quotidien d’Oran, 10 déc 2020
    Tags : Etats-Unis, EEUU, Donald Trump, USA,
  • Algérie : Renforcer le front interne

    par Abdelkrim Zerzouri

    Ce n’est pas une banale manœuvre quand l’Armée nationale populaire (ANP) appelle les Algériens de « se tenir prêt » à faire face à la menace sur la sécurité de la région. Une menace qui existe depuis longtemps, mais cet appel sérieux et pressant, lancé à travers le dernier éditorial de la revue « El Djeïch », organe de communication de l’Armée nationale populaire (ANP), laisse envisager que le pays est plus que jamais ciblé par des parties ennemies, qui fomentent des plans hostiles et qui n’hésiteraient pas à les mettre en exécution à tout moment. Déjà, plusieurs indices laissent observer que la mise en œuvre des ces plans hostiles est lancée ces derniers temps, dont la récente attaque militaire de l’armée marocaine dans la région d’El Guerguerat, une action osée, voire provocatrice à l’extrême à l’égard de la communauté internationale et de l’Algérie particulièrement.
    Le Maroc n’a bougé dans cette direction sans l’appui et l’incitation de pays foncièrement rancuniers à l’égard d’une Algérie qui refuse toute idée de normalisation avec l’Etat occupant d’Israël et qui considère comme sacrée la cause palestinienne. L’éditorial d’« El Djeïch » y fait clairement référence en relevant que « ces menaces, même indirectes, nous concernent et nous devons nous tenir prêts à y faire face… bien plus, nous y sommes contraints parce que notre pays a des obligations régionales imposées par son rôle pivot, outre ses positions de principe immuables de soutien à toutes les causes justes ». La situation à l’Est et au Sud de nos frontières n’est pas plus tranquillisante. Le terrorisme à l’intérieur du pays, même si la menace n’est jamais à négliger, a été très affaibli par les coups de boutoir des éléments de l’ANP et d’une stratégie juridico-sociale qui a permis à des milliers de repentis de déposer les armes et réintégrer les rangs de leur peuple. Mais à côté, sans parler du Sahel, tout juste près des frontières Sud et Est, le regain des activités terroristes, soutenus par l’instabilité en Libye et au Mali, est annoncé par tous les spécialistes des questions sécuritaires, se référant en cela aux mouvements suspects, dont des arrestations de plusieurs terroristes le long de la bande frontalière qui va du sud de la Libye au nord du Mali.
    L’armée algérienne, puissante, qu’on veut justement affaiblir en divisant ses forces sur trois fronts, a quand même des arguments très solides pour faire face à toutes les menaces qui viennent de l’extérieur, reste seulement à s’inquiéter sur le front interne, qu’on veut pousser à la dislocation, et la dernière résolution du Parlement européen en est une autre tentative dans ce sens. Aucun ennemi ne s’aventurerait à entamer les hostilités avec l’Algérie s’il n’est pas sûr de la faiblesse de son front interne. D’où le véritable message de cet éditorial de la revue « El Djeïch », jugeant « plus que jamais nécessaire d’investir dans les capacités du peuple algérien à faire face à toutes les épreuves, dans le but de conforter et de renforcer le front interne et de faire ainsi échec à tous les complots ennemis ». L’éditorial reste confiant quant aux capacités du peuple à faire échec aux plans hostiles ourdis contre le pays, mais il ne manque pas de souligner que le combat contre ces plans hostiles visant notre pays nécessite conscience et mobilisation pour les déjouer.
    N’est-il pas temps de mettre en veilleuse les divisions qui minent les relations sociopolitiques ? N’est-il pas temps de libérer tous les détenus d’opinion, asseoir solidement les principes d’une Algérie nouvelle, pour décrisper l’atmosphère et se consacrer à cette union entre tous les Algériens pour affronter ensemble ce défi majeur qui vise la sécurité nationale ?

    #Maroc #Marruecos #SaharaOccidental #WesternSahara

  • Algérie : Redéploiement diplomatique – La contre-offensive

    A peine une dizaine de jours après la controversée résolution du Parlement du vieux continent, la diplomatie algérienne renoue le dialogue avec son partenaire en tant que bloc du Nord, l’Union européenne. En effet, ce lundi s’est tenue la 12e session du Conseil d’association entre l’Algérie et l’Union européenne, coprésidée par le ministre des affaires étrangères, Sabri Boukadoum et le Haut représentant pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité de l’UE, Josep Borrell. L’occasion de faire le point sur l’état de la coopération, ainsi que sur les questions bilatérales et régionales d’intérêt commun. Si le communiqué officiel ne donne aucun détail quant à la teneur de ce dit «dialogue politique», qui au demeurant reste habituel, sauf que cette fois-ci il intervient dans un contexte particulier et empreint de tensions. Il y a en premier lieu l’Accord d’association qui lie les deux partie depuis 2005 et qui au final s’est avéré plus bénéfique aux Européens qu’aux Algériens. Sa révision, notamment dans son volet commercial, est devenue une priorité pour la partie algérienne, c’est un processus un peu long mais il demeure toutefois primordial.

    Vient ensuite la récente ingérence du Parlement européen dans les affaires internes de l’Algérie qui n’a pas été, et ne le sera jamais, admise à Alger. Le ton «paternaliste» et à la limite «colonialiste» utilisé par les élus européens a été contesté à tous les niveaux de l’establishment politique national, d’autant que les promoteurs et commanditaires de cette démarche malsaine sont connus, les regards se tournent, sans hésitation, vers la France, car Paris joue, manœuvre et tente de faire pression sur Alger afin de sauvegarder des intérêts que le régime déchu lui garantissait alors que depuis pratiquement un an la tendance a changé. La France perd des marchés en Algérie et n’a pratiquement plus aucune emprise sur les décisions politiques et économiques du pays, présentes et surtout à venir. Elle n’est plus le «parrain» d’un pays qui a décidé, et d’une manière irréversible, de s’affranchir de cette tutelle trop pesante, mais surtout hypocrite. Les tentatives du président français à s’interférer dans les affaires algéro-algériennes, rajoutées à la sous-traitance avec le Maroc d’une pression supplémentaire sur les frontières Ouest et les agitations de certaines forces aux relais douteux à l’intérieur même du pays, ont fait réagir les décideurs algériens et la réplique ne s’est pas fait attendre.
    Pour le voisin de l’Ouest, et en dépit d’un appui affiché de certaines monarchies du Golfe dans son hasardeuse aventure au Sahara occidental, l’Algérie a réagi diplomatiquement par la stratégie de l’isolement. Outre la réinscription du dossier de la RASD aux Nations unies et l’Union africaine, lors du sommet extraordinaire de cette dernière, Boukadoum a réussi la prouesse de mobiliser pas moins de présidents et chefs de gouvernement africains en faveur de la cause du peuple sahraoui. Mieux encore, il a même fait voler en éclats un projet de gazoduc entre le Maroc et le Nigeria, qui est en réalité «inefficace», pour faire valoir son équivalent plus réaliste entre l’Algérie et le Nigéria. Dans la foulée, la diplomatie algérienne a su sensibiliser, avec finesse, le continent africain autour d’une nouvelle politique continentale qui rejette toute ingérence étrangère, et que les nations africaines doivent choisir elles-mêmes leur destin. Et dans ce contexte, elle donne l’exemple en tenant tête à son ancien colonisateur qui n’admet pas que les paramètres du pouvoir ont changé à Alger et ses relations futures sont inscrites dans une logique qui sauvegarde les intérêts du pays et son peuple en premier. Une puissance étrangère qui continue à payer des rançons aux terroristes du Sahel est mal placée pour donner des leçons, de quelque nature que ce soit.
    Combinée avec la consolidation des relations avec les partenaires traditionnels, en l’occurrence la Russie et la Chine, et des partenaires stratégiques en Europe comme l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne, c’est cette nouvelle tendance lourde qui guidera la nouvelle politique extérieure algérienne et c’est autour d’elle que devrait être façonnée sa politique intérieure. A voir cette démarche globale, on pourra aisément imaginer le cours des événements politiques à l’échelle nationale, à court terme, et même qui en seraient ses acteurs.
    M. H.
    Le Jour d’Algérie, 8 déc 32020

    #Maroc #Marruecos #SaharaOccidental #WesternSahara