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  • Le Qatargate et le risque de dissolution de l’UE

    Tags : Sahara Occidental, Eva Kaili, Maddalena Kaili, Moroccogate, Qatargate, Maroc, DGED, Parlement Européen, Antonio Panzeri, Francesco Giorgi, Marocleaks, Mohamed Belahrach, Fight Impunity, No peace without justice, corruption,

    par Angela Casilli

    L’Europe que nous connaissons, celle qui s’est construite en réalisant des projets autrefois considérés comme impossibles, comme la monnaie unique et l’abolition des frontières intérieures, est submergée ces jours-ci par un scandale financier aux proportions énormes, encore à vérifier.

    L’affaire du Qatar avec le maxi pot-de-vin versé aux députés européens, au vice-président en premier lieu, oblige à tout repenser et non à liquider ce qui s’est passé, comme s’il s’agissait d’un énième cas de malversation, même si minimiser est la première chose que nous faisons quand le scandale est énorme.

    Dans ce cas, le plus important des nombreux principes fondateurs du Parlement européen a échoué : celui de la transparence et, s’il n’y a pas de transparence, c’est la crise des valeurs, la crise des valeurs démocratiques, sans lesquelles l’avenir de tous nous seront incertains et nébuleux.

    Ce qui s’est passé à Bruxelles est encore plus grave qu’on ne le pense, car avec toutes ses difficultés, Brexit docet, l’Europe d’aujourd’hui fait partie de notre mode de vie, elle est indispensable et même ceux qui critiquent et se battent pour ses règles contraignantes et pas toujours praticables.

    L’heure est peut-être venue d’une autocritique profonde, radicale, indispensable, car au lieu de nous interroger sérieusement sur ce que doit être le rôle du Parlement européen, nous l’avons laissé faire en nous limitant à polémiquer sur les prérogatives de plus en plus croissantes de l’Assemblée, oubliant que l’absence de mécanismes de contrôle et de vérification dans la sphère politique, aurait favorisé la corruption parmi les eurodéputés.

    Bien sûr, entendre que tout le monde à Bruxelles était au courant est pour le moins choquant, car en plus de polluer nos certitudes sur l’Union européenne et de nous obliger à repenser de manière critique sa structure, qui est restée substantiellement celle fondatrice et ses mécanismes désormais dépassés, le Qatargate pose de sérieuses questions sur la sélection du personnel actuel et le choix des députés.

    Le changement sera difficile, car les partis, non seulement en Italie mais aussi ailleurs, ne sont plus en mesure d’exprimer une classe politique à la hauteur du rôle à jouer et donc des candidats crédibles pour leur leadership ou pour le travail effectué dans les institutions.

    Le Parlement européen en a subi les conséquences et le problème ne concerne pas seulement notre pays mais aussi d’autres pays, comme mentionné ci-dessus.

    Beaucoup d’élus ont été désignés pour les raisons les plus erronées allant de la popularité du moment à l’échec des élections nationales et, par conséquent, de la nécessité pour les partis de les déplacer et de les indemniser, certainement pas pour la compétence ou l’honnêteté démontrée en agissant.

    Au sein des groupes politiques et parlementaires, il n’est jamais venu à l’esprit de personne de vérifier la justesse des actions des individus ; absurde mais conforme à la crise de fonction que nous avons soulignée jusqu’ici.

    Si dans la gauche italienne et européenne il y a eu et il y a encore trop de tolérance envers les profiteurs et la corruption, si les corrupteurs et les corrompus sont une masse difficile à éradiquer, le scénario qui se dessine est terrible et l’Europe fait des dépenses.

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  • Le Marocgate de A à Z

    Tags : Sahara Occidental, Eva Kaili, Maddalena Kaili, Moroccogate, Qatargate, Maroc, DGED, Parlement Européen, Antonio Panzeri, Francesco Giorgi, Marocleaks, Mohamed Belahrach, Fight Impunity, No peace without justice, corruption,

    Le Maroc est impliqué dans un retentissant scandale de corruption au sein du Parlement européen, à la suite d’une enquête déclenchée par le parquet fédéral belge qui a mis en cause une quinzaine de députés européens, dont certains ont avoué avoir fait partie d’une organisation utilisée par les services secrets de Rabat, rapportent plusieurs médias internationaux.

    L’affaire, qui fait grand bruit à Bruxelles, a débouché notamment sur l’arrestation d’une des vice-présidentes du Parlement, la Grecque Eva Kaili dont le compagnon Francesco Giorgi a avoué jeudi aux enquêteurs belges avoir fait partie d’une organisation utilisée par le Maroc «dans le but d’interférer et d’influencer les affaires européennes», écrit le journal belge francophone Le Soir, sur la base de documents consultés avec le média italien La Repubblica. Le mandat d’arrêt de Francesco Giorgi a été confirmé mercredi par la chambre du conseil de Bruxelles.

    Dans ses aveux, Francesco Giorgi reconnaît que son rôle dans «l’organisation» était de gérer l’argent liquide. Et ses aveux ne s’arrêtent pas là : il soupçonne deux personnes d’avoir touché de l’argent via l’ancien eurodéputé socialiste Pier-Antonio Panzeri, en l’occurrence l’eurodéputé italien (groupe S&D) Andrea Cozzolino et le Belge Marc Tarabella.

    Le socialiste a été perquisitionné à son domicile samedi soir en présence de la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, précisent les médias.

    Et d’après les documents que Le Soir et La Repubblica ont pu consulter, Antonio Panzeri, Andrea Cozzolino et l’assistant Francesco Giorgi auraient été en contact avec la DGED (Direction générale des études et de la documentation, un service de renseignement et de contre-espionnage au Maroc) et avec Abderrahim Atmoun, ambassadeur du Maroc en Pologne.

    Outre ce dernier, deux agents du service de renseignement marocain sont cités dans ces documents, d’après la même source.

    Il y a cinq mois, le service de renseignement belge, assisté d’autres services européens, apprend l’existence d’un «réseau» qui travaille «pour le compte» du Maroc. L’acte dressé par le parquet de Bruxelles montre une incroyable richesse de détails. Et une suite d’opérations décidées et convenues au sein d’un système éprouvé.

    En fait, chaque démarche vise à mener une «activité d’ingérence» au siège de l’Union européenne (UE) et dans les postes clés des institutions communautaires, en particulier le Parlement.

    La Repubblica écrit encore : «Le plus actif dans la recherche d’+influence+ est l’Etat du Maroc. Rencontres, entretiens et dîners avec les plus hauts responsables des services secrets de Rabat sont une constante de ce dispositif».

    La «clique», en fait, a d’abord été branchée par un officier de la DGED, en poste à Rabat. Il s’agit de Belharace Mohammed, qui a également pu compter sur l’intermédiation d’un diplomate basé à Varsovie : Abderrahim Atmoun.

    Dans le mandat d’arrêt, en effet, sont rapportées les analyses du renseignement bruxellois : les trois de la «clique» collaborent avec les services marocains, il n’y a «aucun doute». (…) Le rôle du diplomate de Rabat qui évolue sur l’axe Varsovie-Bruxelles est central, précise le journal.

    En fin de compte, tout le monde reçoit ses ordres. Mais il y a un maillon encore plus important dans cette chaîne qui s’est rassemblée autour du Parlement européen : Mansour Yassine, directeur général de la DGED. Les trois l’ont rencontré, selon le quotidien italien.

    Il s’agit du deuxième scandale de grande ampleur dans lequel le Maroc est impliqué après l’affaire d’espionnage Pegasus, du nom du logiciel développé par une société sioniste (NSO group) qui a permis au Royaume d’espionner des personnalités sur son territoire, mais également à l’étranger.

    De nouvelles révélations accablent le Maroc

    De nouvelles révélations sont venues enfoncer un peu plus le Maroc dans ce qui est désormais appelé le « Marocgate », ce vaste scandale de corruption au Parlement européen (PE) dans lequel plusieurs députés accusés d’avoir « roulé » pour le compte du Makhzen, en contrepartie de sommes d’argent, ont été arrêtés.

    Ainsi, l’ancien eurodéputé italien Pier Antonio Panzeri a déclaré, mardi, devant les magistrats du Parquet fédéral de Bruxelles qu’un accord conclu prévoyait de « travailler pour éviter des résolutions contre des pays en échange de 50.000 euros, cet accord a été envoyé au Maroc et maintenu avec le temps, à travers notamment l’actuel ambassadeur marocain à Varsovie, Atmun Abderrahim ».

    Ce dernier était, d’après les enquêteurs, la liaison entre les services secrets marocains et des corrompus au Parlement européen à la solde de Rabat.

    De son côté, le journal italien « Il fatto quotidiano » a révélé qu’un plan sur le Parlement européen intitulé « Plan d’action pour le Parlement européen », a été mis en place en 2013 par le régime du Makhzen dans le but de « promouvoir les intérêts du Maroc » au sein de l’institution.

    Un plan détaillé qui comprend la collecte « d’informations, la promotion et le lobbying ».

    L’ambassadeur marocain Menouar Alem, qui était chef de la mission du Maroc auprès de l’Union européenne (UE), avait alors proposé une opération détaillée au ministère des Affaires étrangères à Rabat dans laquelle il « avertit » qu’au vu du rapport sur les droits de l’Homme au Sahara occidental occupé, l’eurodéputé britannique Charles Tannock « appelle à la vigilance ».

    A cet effet, le média italien reprend intégralement un passage du document. « La Mission a déjà lancé une action de mobilisation et de pression sur le rapporteur précité. Une autre approche a été faite par l’intermédiaire du député européen, le Français Jean Roata, récemment nommé vice-président de la sous-commission des droits de l’Homme au Parlement européen ».

    Ce document, qui est une communication « confidentielle » de la mission du Maroc auprès de l’UE, explique bien les outils de la diplomatie parlementaire et traditionnelle du régime marocain vis-à-vis des Etats membres de l’UE pour protéger ses intérêts.

    « Nos ambassades sont invitées à entretenir des liens réguliers avec les députés européens des pays membres de l’UE ainsi qu’avec les partis dont ils sont membres pour faire connaître régulièrement le partenariat Maroc-UE et anticiper les actions de nos adversaires », selon un autre passage de cette communication, relayé par le quotidien italien.

    Chantage pour des nominations

    Mieux encore, le plan makhzeniste prévoit la formation d’une « coalition » parlementaire maroco-européenne qui « pourra fonctionner comme un réseau de pression composé d’eurodéputés, de députés et de conseillers marocains », relate la même source.

    Le quotidien italien ne s’arrête pas là et révèle un point du document qui concerne la création d’une agence de lobbying interne, « cela contribuera à renforcer l’influence du Maroc au sein des institutions européennes, notamment au PE.

    Une telle agence pourrait agir en appui à l’action diplomatique-parlementaire ».

    Pis encore, d’après les enquêteurs du procureur fédéral de Bruxelles, les ingérences de Rabat vont plus loin. En effet, le Makhzen est accusé de chantage et de pression pour la nomination de membres des commissions de la Chambre européenne qui s’occupaient de dossiers « délicats » concernant le Maroc, à l’image de celle créée pour enquêter sur l’utilisation du logiciel d’espionnage sioniste Pegasus, une affaire dans laquelle Rabat est embourbée.

    En réaction à ces révélations, le porte-parole du parti espagnol VOX au Parlement européen, Jorge Buxadé, a indiqué que ces pots-de-vin honteux « auraient gravement altéré les votes où les intérêts du Maroc s’affrontent ».

    Selon le site Voxespana, Jorge Buxadé a adressé une requête à la Commission européenne exigeant « d’évaluer la portée et l’impact des décisions favorables au Maroc, affectées par ce complot et cette corruption dans lesquels il n’y a pas de claire garantie d’impartialité et de transparence » et d’activer un « mécanisme de contestation desdites décisions ».

    Plus précisément, il fait référence à des votes, des directives et des résolutions qui ont directement nui aux intérêts des Européens, « comme en ce qui concerne l’immigration, la lutte contre le terrorisme, les accords de pêche, la concurrence déloyale envers nos agriculteurs et nos éleveurs, le Sahara occidental ou l’aide au développement »

    Maroc : Des preuves de corruption accablantes pèsent sur Akhannouch

    Ancien eurodéputé, José Bové confirme ce que tout le monde sait déjà sur le Makhzen, à savoir un régime corrompu et sans scrupule aucune.

    Il s’est confié, à ce sujet, aujourd’hui, 16 décembre, sur les ondes de la radio France Inter en révélant qu’un haut responsable du gouvernement marocain a tenté de le soudoyer lorsqu’il siégeait au Parlement européen.

    Il s’agit ni plus ni moins que du chef du gouvernement du Maroc, Aziz Akhannouch, en charge du portefeuille de l’Agriculture à l’époque des faits.

    Rapporteur de la Commission du commerce extérieur (2009-2014), en charge du dossier sur l’accord du libre-échange sur les fruits et légumes du Maroc, José Bové a révélé avoir été approché par Akhannouch qui lui avait proposé des cadeaux.

    «J’étais farouchement opposé à cet accord de libre-échange pour la simple raison qu’il était nuisible aux producteurs marocains et européens.

    La partie marocaine était ouvertement soutenue par un club privé puissant parmi lesquels, figure des députés européens, toutes tendances politiques, notamment ceux issus de l’association d’amitié du parlement européen », a-t-il commencé par raconter avant de poursuivre son témoignage : « Après avoir constaté que j’étais de marbre, Akhannouch m’avait proposé qu’on se rencontre à Montpellier, dans un endroit discret.

    Il m’avait demandé une adresse, je lui ai donné une mais deux heures plus tard, il me rappelle pour me dire qu’il n’y a rien dans cette adresse de ce qu’il cherchait, c’est-à-dire un hôtel, une cafétéria ou un restaurant. J’ai répondu que l’adresse en question est celle de mon avocat. Ça s’est arrêté là ».

    L’ancien eurodéputé a assuré au passage que l’actuel chef du gouvernement entendait parler d’argent lorsqu’on lui avait proposé de cadeaux. « Ça ne doit pas être une théière quand même, voyons ! », a-t-il ajouté avec ironie.

    Cet épisode n’est pourtant pas le seul qui a ébranlé ces derniers jours le Makhzen, toujours avec la complicité de députés européens, comme révélé par des médias allemand et belge. Se basant des rapports des services de renseignement, “De Morgen” et ‘’Le Standaard’’ ont, en effet, révélé que le régime de Mohamed VI a corrompu par le biais de l’ambassadeur marocain en Pologne, Abderrahim Atmoun, des parlementaires européens dont l’italien Antonio Panzeri qui aurait reçu la bagatelle de 600.000 euros. Ces révélations viennent rappeler, si besoin est, que le régime marocain a toujours fait de la corruption son arme de persuasion pour réaliser ses objectifs, que ce soit d’ordre économique ou politique, à plus forte raison lorsqu’il s’agit de nuire à toute ce qu’a trait à l’Algérie.

    Un mystérieux espion marocain au cœur de l’enquête

    Après l’affaire Pégasus de l’année dernière, le Maroc est à nouveau impliqué dans une opération d’espionnage de grande envergure en Europe.

    L’affaire de la corruption au Parlement européen continue de défrayer la chronique. A présent, les enquêteurs s’intéressent aux réseaux d’influence au Maroc, dont un mystérieux espion marocain. Après les réseaux d’influence du Qatar à Bruxelles, l’instruction s’intéresse à ceux du Maroc. Et particulièrement à un homme: Mohamed B, un agent de la Direction générale des études et de la documentation (DGED), un service de renseignements extérieur et de contre-espionnage au Maroc, déjà identifié par Paris dans une autre affaire, mais jamais trouvé, a rapporté Le Monde.

    Au fil des révélations à propos de l’enquête sur cette affaire de corruption et de blanchiment impliquant des membres du Parlement européen, une nouvelle certitude se dégage: il faut désormais parler aussi d’un «Marocgate», tant les éléments qui fuitent de l’instruction menée par le juge bruxellois Michel Claise désignent le royaume chérifien comme l’un des autres acteurs-clés de ce dossier.

    «Une saga aussi grave par son ampleur que consternante par le fait qu’elle ait pu se dérouler aussi longtemps, apparemment à l’insu de tous», disait, 16 décembre dernier, un eurodéputé. S’il connaissait certains des acteurs concernés-dont cinq sont actuellement mis en examen et trois écroués-, l’élu assurait aussi qu’il n’avait lui-même jamais eu vent du moindre soupçon qui aurait couru dans les travées des institutions de Strasbourg ou de Bruxelles.

    Un homme, l’ancien eurodéputé socialiste italien Pier Antonio Panzeri, est au croisement de la double investigation sur le Qatar et sur le Maroc. Et l’ONG Fight Impunity, qu’il a cofondée, était un rouage essentiel du système utilisé par les deux pays. Un enquêteur belge qui s’est confié au journal italien La Repubblica le présente comme «un réel danger pour l’équilibre démocratique». Par ailleurs, sont examinés par les services de l’Etat français les téléphones appartenant aux quinze ministres sélectionnés comme cibles potentielles par le client marocain de Pegasus, selon le journal qui s’est étalé également sur Abdellatif Hammouchi, le chef des services de renseignement du royaume. Ce dernier chapeaute en effet, une institution accusée d’avoir espionné ou tenté d’espionner des milliers de personnes. «Hamouchi incarne aujourd’hui la dérive autoritaire d’un régime (marocain) qui a des yeux et des oreilles partout», écrit-on.

    «L’homme est puissant, mais il doit informer le roi de toutes les décisions qu’il prend. Aucune décision stratégique ne peut être prise sans accord royal», note Omar Brouksy, ancien correspondant de l’Agence France- Presse à Rabat, ciblé par Pegasus. «Je pense qu’il est l’homme le mieux informé du royaume (…) Il a de toute évidence la confiance absolue du roi», abonde Flavien Bourrat, expert des questions politico sécuritaires au Maghreb et chercheur tout juste retraité de l’Institut de recherche stratégique de l’Ecole militaire (Irsem).

    «L’impunité dont bénéficient les tortionnaires du Maroc et leurs services de sécurité est un classique. Mais le plus regrettable, c’est la bienveillance et le zèle mis en œuvre par Paris», dénonce la juriste Hélène Legeay, dont le numéro de téléphone a également été sélectionné. Consultante en droits de l’Homme, elle fut chargée du programme Maghreb à Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT), l’ONG qui soutenait les plaignants. D’après la juriste, le Maroc dépense des millions pour se présenter sur la scène internationale comme soi-disant «un parangon des droits de l’Homme» et il pratique un entrisme dans les instances internationales, alors que, dit-elle, «l’on sait que non seulement le Maroc torture mais, qu’en plus, il poursuit ses victimes et les espionne».

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  • Le Sahara occidental derrière la corruption des eurodéputés

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    Alignement aux thèses du Maroc sur le Sahara occidental : La corruption des eurodéputés comme ligne de conduite

    PAR NAZIM BRAHIMI

    Le Parlement européen traverse un sale moment à la suite de forts soupçons de corruption de ses députés en lien avec le Maroc, qui aurait versé des pots-de-vin pour aligner des eurodéputés sur la position de Rabat sur la question du Sahara Occidental.

    Après les révélations de l’affaire de soupçons de corruption entre des députés européens et le Qatar, c’est au tour du Maroc de se révéler impliqué dans des scandales de corruption mettant en jeu l’image du Parlement européen, dont les affaires de corruption semblent s’accumuler.

    A ce jour, cinq eurodéputés sont mis en examen et trois ont été écroués, dont la vice-présidente grecque, Eva Kaili. Parmi ces personnes, il y a une autre figure, l’Italien Antonio Panzeri, eurodéputé jusqu’en 2019 et co-fondateur peu après de Flight Impunity, une ONG qui vise à «promouvoir la lutte contre l’impunité en cas de violations graves des droits de l’homme et de crimes contre l’humanité». Lors de son interpellation dans le cadre du «QatarGate», les enquêteurs vont découvrir à son domicile plus de 700 000 euros en petites coupures.

    Pour sa part, l’ancien eurodéputé français, José Bové, a révélé dans le cadre du scandale de corruption au Parlement européen, s’être vu proposer des pots-de-vin par Aziz Akhannouch, ancien ministre marocain de l’Agriculture, actuellement Premier ministre.

    En liaison avec les pots-de-vin proposés par le responsable marocain, l’accord de libre échange sur les fruits et légumes entre l’UE et Rabat.

    L’aveu de José Bové vient manifestement enfoncer le Maroc, déjà impliqué dans un retentissant scandale de corruption au sein du Parlement européen, à la suite d’une enquête déclenchée par le Parquet fédéral belge qui a mis en cause une quinzaine de députés européens dont certains ont avoué avoir fait partie d’une organisation utilisée par les services secrets de Rabat.

    José Bové, alors rapporteur de la Commission du commerce extérieure (2009-2014) chargé du dossier sur l’accord de libre échange sur les fruits et légumes avec le Maroc, a expliqué à la radio France Inter, qu’en raison de son opposition à l’égard de cet accord «nuisible à la fois pour les producteurs marocains et producteurs européens», il a été approché par Aziz Akhannouch pour le soudoyer.

    «Le ministre marocain de l’Agriculture, aujourd’hui Premier ministre, avait le soutien de ce club privé de députés (corrompus) qui regroupait toutes les tendances politiques du Parlement européen. Ne supportant pas que je puisse m’opposer à ce projet, il a proposé de me ramener un cadeau à Montpellier dans un café qui soit discret», a témoigné vendredi José Bové en direct sur les ondes de France Inter. «Il m’a demandé une adresse à lui fournir. Deux heures plus tard, il me rappelle, me disant ne voir aucun café ni restaurant dans cette adresse. C’était en fait celle de mon avocat», a-t-il ajouté. Interrogé s’il s’agissait d’argent qu’on lui avait proposé, il a répondu : «Qu’est-ce que vous voulez que ce soit d’autre, ce n’était pas une théière pour boire du thé, c’est clair que c’était cela.»

    Ainsi, la saga du «Maroc Gate» est désormais «une certitude, tant les éléments qui fuitent de l’instruction menée par le juge belge Michel Claise désignent le royaume chérifien comme l’un des acteurs clés de ce dossier», rapportait samedi le quotidien français Le Monde sur son site, après l’arrestation d’une des vice-présidentes du Parlement, la Grecque Eva Kaili dont le compagnon Francesco Giorgi a avoué, jeudi, aux enquêteurs belges avoir fait partie d’une organisation utilisée par le Maroc «dans le but d’interférer et d’influencer les affaires européennes».

    Le même journal a ajouté qu’Antonio Panzeri aurait reçu de l’argent en provenance du Maroc, par l’intermédiaire d’un diplomate, Abderrahim Atmoun, actuel ambassadeur en Pologne, relevant que les deux hommes ont co-présidé la commission mixte Maroc-Union européenne (UE) et été photographiés ensemble à plusieurs reprises, lors de rencontres à Bruxelles et Rabat.

    De leur côté, les médias belges Knack et Le Soir se sont intéressés eux aussi à cette affaire, en soulignant que c’est par l’intermédiaire d’Atmoun que Panzeri aurait noué, en 2019, «un pacte secret» avec la Direction générale des études et de la documentation (DGED), le service de renseignement extérieur du Maroc.

    Selon des documents plus anciens et confidentiels de la mission marocaine auprès de l’UE, diffusés par un pirate informatique en 2014 et 2015, Panzeri est présenté comme celui qui sera capable de défendre le prétendu principe de «la souveraineté» du Maroc sur le Sahara occidental occupé.

    Selon les mêmes médias, Panzeri a été «allié de poids» et «ami proche» du Maroc, susceptible notamment de «contrecarrer l’activisme croissant de (ses) adversaires au sein du Parlement» et pendant des années, l’eurodéputé italien a défendu les intérêts marocains sur la scène européenne.

    Pour l’ancienne eurodéputée portugaise, Ana Gomes, «l’engagement d’Antonio Panzeri à défendre le point de vue du Maroc, à contrer la campagne pour les droits de l’Homme l’a fait suspecter qu’il y avait un lien très fort avec le Maroc».

  • Qatargate: Panzeri a tout commencé en 2019 -Giorgi-

    Tags : Sahara OccidentalEva Kaili, Maddalena Kaili, Moroccogate, Qatargate, Maroc, DGED, Parlement Européen, Antonio Panzeri, Francesco Giorgi, Marocleaks, Mohamed Belahrach, Fight Impunity, No peace without justice, corruption,

    Antonio Panzeri aurait commencé à travailler pour le Qatar alors qu’il était encore membre du Parlement européen. C’est ainsi que Francesco Giorgi donne aux enquêteurs belges des détails sur les activités illicites du directeur de l’ONG Fight Impunity. « Début 2019, la collaboration a commencé », explique l’un des personnages clés du Qatargate et ancien bras droit de Panzeri, qui poursuit : « Nous avons défini les montants, dont j’ai un peu de mal à me souvenir, de nos interventions respectives. Ils étaient en « cash ».

    Cité dans l’édition en ligne du journal belge Le Soir, l’ancien assistant du député italien rapporte que quelques mois seulement après cet accord, le système « s’est professionnalisé avec la création de l’organisation sans but lucratif Fight Impunity », basée à Bruxelles. Il poursuit : « Nous devions trouver un système clair qui ne déclenche pas l’alarme ». Lors des interrogatoires, Giorgi explique également que des billets d’avion pour Doha ont également été distribués par Antonio Panzeri à des proches, « dont un comptable et des conseillers politiques ».

    Cependant, la liste des bénéficiaires d’un séjour tout compris sur la péninsule pendant la Coupe du monde ne comporte le nom d’aucun parlementaire. Parmi les révélations publiées par le journal belge, l’une d’elles concerne les faveurs accordées non seulement au Maroc mais aussi à la Mauritanie : « La Mauritanie a un problème d’image. Ils ont chargé M. Panzeri de décider ce qu’il fallait faire », explique Giorgi. Quant à mon salaire, je louais mon appartement de la rue de la Tulipe à l’ambassadeur de Mauritanie. Le loyer était ma contrepartie. M. Panzeri a reçu 25 000 euros en espèces ».

    D’autre part, la Cour d’appel de Bruxelles a décidé de maintenir en prison M. Panzeri et le secrétaire général de l’ONG No Peace Without Justice Niccolò Figà-Talamanca, tous deux soupçonnés d’être au centre du réseau de corruption présumé créé au sein des institutions européennes par le Qatar et le Maroc. Pour Panzeri, la demande de report de la prochaine audience au 17 janvier a été acceptée.

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  • Qatargate : le système Panzeri au cœur de l’enquête

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    Les langues se délient au sujet du scandale de corruption qui secoue violemment les couloirs du Parlement Européen. L’intérêt porte sur comment Panzeri a agi, le rôle de Giorgi et ce que savait Kaili, l’implication du Qatar, du Maroc et de la Mauritanie. Les révélations sur le Qatargate sont désormais quotidiennes avec des acteurs « clé » qui font des aveux décisifs.

    Selon les révélations de l’enquête menée par la justice belge, tout semble indiquer que l’ex-eurodéputé italien Pier Antonio Panzeri est le cerveau de toute l’organisation mise en place à la faveur du Maroc et du Qatar. De nouveaux détails de l’affaire ont été dévoilés par le journal belge Le Soir dans un article intitule « Le système Panzeri au cœur de l’enquête ».

    Selon cette publication, « tout a commencé en 2018. M. Panzeri était alors président de la commission des droits de l’Homme du Parlement européen (…) L’ancien président du Comité national des droits de l’Homme (du Qatar, Ali ben Samikh Al Marri, actuel ministre du Travail, NDLR) a alors développé l’idée du lobbying. M. Panzeri a accepté de travailler pour les Qataris. » C’est ainsi, selon la version qu’a donnée Francesco Giorgi, l’ancien assistant de Pier Antonio Panzeri, aux enquêteurs, que tout aurait commencé dans l’affaire de corruption qui secoue le Parlement européen depuis près de trois semaines ».

    Citant Francesco Giorgi, l’époux d’Eva Kaili, l’article indique que « c’est lorsqu’il était encore parlementaire européen que Pier Antonio Panzeri aurait commencé à œuvrer en faveur des émissaires qataris : « Début 2019, la coopération a commencé. Nous avons défini les montants, sur lesquels j’ai un peu de mal à me souvenir, pour nos interventions respectives. C’était en cash. » Pier Antonio Panzeri, lui, assure devant le juge d’instruction que l’origine de l’accord avec le Qatar date d’octobre ou novembre 2019, soit après la fin de son mandat d’eurodéputé ». « L’accord avec le Maroc, qui a « commencé après 2019 », « prévoyait qu’on aurait travaillé à éviter des résolutions contre le pays, et en échange, on aurait reçu 50.000 euros », détaille celui qui est régulièrement surnommé « l’ami du Maroc » dans les couloirs du Parlement européen. Il confirme le rôle joué par l’actuel ambassadeur marocain en Pologne, Abderrahim Atmoun », ajoute-t-il.

    Selon la même source, toujours citant Giorgi, ce n’est que quelques mois plus tard que le système se serait professionnalisé, avec la création de l’ASBL bruxelloise Fight Impunity. Car « il fallait trouver un système clair qui ne donnerait pas l’alerte ». Des billets d’avions pour Doha auraient aussi, poursuit M. Giorgi, été distribués par l’intermédiaire d’Antonio Panzeri à des proches, notamment une comptable et des conseillers politiques. Mais aucun député n’est cité par Francesco Giorgi comme ayant profité d’un séjour tous frais payés dans la péninsule pendant la Coupe du monde.

    Giorgi informe que des actions de lobbying auraient également été menées en faveur du Maroc, mais également de la Mauritanie : « Pour la Mauritanie, ils ont un problème d’image. Ils ont engagé M. Panzeri sur comment faire (…) En ce qui concerne ma rétribution, j’ai loué mon appartement rue de la Tulipe à l’ambassadeur de Mauritanie. Le loyer était ma contrepartie. M. Panzeri a touché, lui, 25.000 euros en cash. » Un témoignage lapidaire, qui ne fait allusion à aucune illégalité et que Le Soir n’a pas été en mesure de recouper.

    Après avoir exprimé son soulagement à l’issue de cette audition, Francesco Giorgi a déclaré que son épouse, l’ancienne vice-présidente du Parlement Européen, Eva Kaili « était au courant, évidemment, des sommes d’argent et de l’origine, vu qu’on vit ensemble, mais elle ne fait pas partie du réseau. Elle m’avait demandé plusieurs fois d’arrêter, parce que ça la mettait en danger par rapport à ses fonctions ». Cette dernière estime avoir été grugée et abusée, écrit Le Soir. « Je n’aimais pas sa manière de faire confiance aveuglément à Antonio » (Panzeri), décrit-elle en parlant de son compagnon.

    L’eurodéputée grecque, démise de ses fonctions de vice-présidente du Parlement, explique avoir essayé de séparer son travail de celui de Francesco Giorgi, et voulait prendre ses distances avec Panzeri, d’autant plus depuis que ce dernier « avait laissé une valise à la maison. Je n’ai pas vu le contenu, mais je savais ce que c’était, ce qu’il y avait dedans… » Interpellée sur les liasses de billets, tout juste concède-t-elle qu’elle n’avait jamais « réfléchi à l’origine de cet argent », imaginant que, peut-être, ce cash avait été confié par des gouvernements à l’ASBL de M. Panzeri pour effectuer des sauvetages humanitaires. « Je suis au stade où je ne reconnais plus personne, même plus mon propre partenaire », conclut-elle. Visiblement dépitée.

    Autant de témoignages, de confessions, de démentis que vont s’atteler à vérifier les enquêteurs dans les semaines et les mois à venir, conclue l’article.

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  • Miguel Urban : Le Maroc est le véritable cerveau du Qatargate

    Tags : Moroccogate, Qatargate, Maroc, DGED, Parlement Européen, Antonio Panzeri, Eva Kaili, Francesco Giorgi, Marocleaks, Mohamed Belahrach, Fight Impunity, No peace without justice, corruption,

    Un scandale qui secoue l’eurocratie et au-delà. Rabat est le véritable cerveau du plan de corruption dans les institutions européennes

    Le 9 décembre, ce qui est déjà l’une des plus grosses affaires de corruption jamais découvertes dans les institutions européennes a commencé publiquement. Et il l’a fait dans son centre névralgique : à proximité du Parlement européen. Plus précisément, au domicile d’Eva Kaili, eurodéputée socialiste grecque et vice-présidente du Parlement européen, et de son compagnon, Francesco Giorgi, conseiller parlementaire. Quinze autres perquisitions domiciliaires avaient lieu pratiquement simultanément dans différents quartiers de Bruxelles.

    Parmi les personnes arrêtées jusqu’à présent figurent les deux cités, mais aussi Pier Antonio Panzeri (ancien député européen socialiste italien et actuel lobbyiste de l’ONG Fight Impunity), Luca Visentini (récemment élu secrétaire général de la Confédération syndicale internationale, poste qu’il a occupé jusqu’à puis dans la Confédération européenne homologue) et Niccolò Figà-Talamanca (responsable de l’ONG No Peace Without Justice). Ces derniers jours, des perquisitions ont eu lieu dans les chambres des parlementaires, avec de nombreux bureaux sous scellés et un nombre encore inconnu de députés, d’eurodéputés et d’assistants parlementaires impliqués.

    Une opération menée par l’unité anti-corruption de la police belge, à la suite d’une enquête que les services secrets du pays, en coordination avec leurs homologues d’au moins cinq autres pays européens, avaient ouverte depuis le début de l’année 2021. Comme dans de nombreux autres pays, les services secrets belges est interdit (au moins formellement) d’enquêter sur les partis politiques ou les élus. Sauf si vous croyez qu’il y a un risque pour la sécurité nationale. Comme dans cette affaire, où les indices pointaient vers une prétendue « ingérence étrangère » dans les processus décisionnels législatifs.

    Selon le journal flamand De Staandard, des agents des services de renseignement belges sont entrés secrètement au domicile de l’ancien député européen italien Panzeri en juillet, où ils ont trouvé 700.000 €. Cette découverte a déclenché une enquête de la justice belge sur ce qui est déjà l’un des plus gros scandales de l’histoire des institutions européennes. Aujourd’hui à Bruxelles, quelqu’un se souvient de ce mois de mars 1999 au cours duquel toute la direction de la Commission européenne, dirigée par Jacques Santer, a démissionné en bloc, impliquée dans divers complots de corruption.

    La nouvelle de l’arrestation de la vice-présidente Eva Kaili et la scène hollywoodienne de son père surpris en train de s’enfuir avec des sacs de sport remplis de billets de banque ont surpris le Parlement européen, alors qu’il s’apprêtait à tenir sa dernière session plénière de l’année à Strasbourg. Avant les vacances de Noël. Mais au-delà de cet épisode précis, ce qui n’a pas tant surpris dans les cercles de l’eurocratie à Bruxelles, c’est le fait qu’un Etat étranger (ou plus) ait tenté d’influencer le travail des parlementaires européens.

    Bruxelles est la deuxième ville au monde avec le plus grand nombre de groupes de pression enregistrés. Il n’est pas rare de les voir faire la queue pour entrer au Parlement, arpenter ses couloirs ou prendre un café avec un député européen. La longue histoire de leur présence et de leur activité dans les institutions européennes a fini par les normaliser, à l’intérieur comme à l’extérieur des couloirs. Aujourd’hui, ils sont une partie supplémentaire de l’écosystème de l’Eurocratie de Bruxelles. Surtout ceux qui représentent des entreprises privées. Mais ce ne sont pas les seuls lobbys.

    Les missions diplomatiques et les ambassades ont tendance à passer, du moins jusqu’à présent, beaucoup moins inaperçues des médias et du public. Et cela malgré le fait que leur présence et leurs activités de lobbying se sont progressivement accrues. Et dans cette autre ligue des gouvernants lobbyistes, la délégation marocaine se distingue par son agenda diplomatique particulièrement actif et agressif au Parlement européen, notamment dans sa poursuite de la défense et du renouvellement de l’occupation illégale du Sahara Occidental. Et, comme nous l’avons déjà vu, le Qatargate commence à Doha mais désigne directement Rabat comme le véritable cerveau du plan de corruption dans les institutions européennes.

    Dans le contexte actuel de crise de légitimité et de gouvernance mondiale des organisations multilatérales, les déclarations, auditions et/ou résolutions du Parlement européen sur des questions internationales, aussi déclaratives soient-elles, acquièrent un impact significatif dans les pays tiers. Cela a suscité l’intérêt de nombreuses dictatures, avec beaucoup d’argent et peu de scrupules, à essayer d’utiliser le Parlement et les eurodéputés pour recycler leur image publique internationale ou, du moins, pour atténuer les critiques qui pourraient sortir de l’Eurochambre. Ainsi, de nombreux groupes ont fleuri ces dernières années l’amitié des eurodéputés avec les riches autocraties du Moyen-Orient ou avec des pays sous le feu des projecteurs pour les violations des droits de l’homme comme le Maroc ou Israël.

    Au-delà du fait que, en réalité, ces groupes n’ont aucune sorte de formalité parlementaire, ni de contrôle ou de contrôle public, la vraie question est de savoir quelle motivation politique un fonctionnaire trouve-t-il pour appartenir à un groupe d’amitié avec une autocratie médiévale qui emprisonne les homosexuels, interdit les partis et les syndicats, ne protège pas les femmes et viole systématiquement les droits de l’homme et les libertés démocratiques ? Etant donné qu’il existe des doutes sérieux sur le fait que les prétendues tentatives de corruption du Qatar ou du Maroc soient circonscrites à une seule formation politique, les socialistes, ou seulement à une poignée de députés européens, il ne pouvait être exclu que l’enquête en cours fasse apparaître de nouveaux noms de celle-ci et d’autres institutions européennes, en particulier la Commission européenne. En fait, les projecteurs sont actuellement braqués sur le commissaire européen et vice-président de la Commission.

    Un autre signe que ce scandale pourrait déborder sur bien d’autres domaines est le silence tonitruant que maintiennent d’autres grands groupes du Parlement européen. Le Parti populaire européen n’a que timidement menacé d’isoler le groupe socialiste dans son ensemble. C’est peut-être parce qu’ils ne savent pas s’ils sont impliqués dans ce scandale ou dans d’autres scandales faisant l’objet d’une enquête. Mais aussi parce qu’ils sont les premiers intéressés à ne pas alimenter un incendie qui pourrait incendier une colocation actuellement disputée. Mieux vaut pointer du doigt quelques pommes pourries que supposer que nous sommes face à un problème structurel : un cadre institutionnel opaque loin du contrôle citoyen qui favorise ce type de pratique.

    Et c’est là que s’ouvre un passage vers un champ de bataille beaucoup plus profond : ceux qui ont traditionnellement défendu un modèle fédéral européen, dirigé par une Commission et un Parlement de plus en plus compétents et puissants, ont fondé leur pari sur le fait que les institutions européennes sont une garantie non seulement contre les nationalismes, leur égoïsme et leur bellicisme, mais aussi contre les pratiques corrompues qui imprègnent les États-nations traditionnels. Des démocrates-chrétiens à une grande partie des néo-progressistes, en passant par les libéraux, les verts et les sociaux-démocrates, un scandale de ce type frappe la ligne de flottaison de la légitimité de leur conception de la construction du projet européen. Mais il existe d’autres modèles qui attisent les braises pour que la flamme grandisse. Orban lui-même ou Le Pen ont déjà souligné depuis le début du scandale l’hypocrisie d’une Bruxelles corrompue qui cherche à contrôler les Etats membres, faisant référence aux allégations de corruption et de violation de l’Etat de droit contre la Hongrie. Depuis les différentes extrêmes droites qui habitent le Parlement européen, jusqu’aux secteurs en voie de radicalisation de la famille populaire européenne, ces dernières années se prépare une mutation des positions eurosceptiques vers un euro-réformisme dans une clé conservatrice qui, étant donné la montée de ses positions dans les différents députés et dans le Parlement lui-même se demandent : pourquoi détruire une UE que nous pouvons co-gouverner ? Mais, bien sûr, pas dans ce format fédéral typique du néolibéralisme progressiste. L’UE des droits est l’Union de ses États, la fameuse Europe des patries de de Gaulle. C’est-à-dire un modèle intergouvernemental plus conforme aux États-Unis d’Europe qu’à l’Union européenne des États. Un modèle dans lequel les gouvernements nationaux conserveraient l’essentiel des pouvoirs et se coordonneraient entre eux par l’intermédiaire du Conseil européen, sans céder la souveraineté à une Commission ou à un Parlement qui est identifié comme le mondialisme pervers de l’Europe par l’Internationale réactionnaire du Vieux Continent.

    La nouvelle droite en vogue ne veut plus rompre ou quitter l’UE, mais elle veut rompre avec une manière jusqu’alors hégémonique de construire le projet européen. Leur problème n’est pas l’UE, mais Bruxelles cette version européenne du nouvel ordre mondialen proie à des politiciens corrompus et privilégiés qui, égocentriques comme ils le sont dans leur bulle eurocratique, ne connaissent pas la réalité des peuples d’Europe. Et un scandale comme le Qatargate ouvre une porte juteuse pour réduire les pouvoirs du Parlement européen et, par coïncidence, de ces dispositifs ennuyeux tels que les résolutions sur les urgences en matière de droits de l’homme dans le monde qui pourraient contrarier un allié lointain. Ainsi, avec l’excuse de l’ingérence étrangère résultant du Qatargate, le PPE [gruppo popolare europeo] lors de la dernière session plénière à Strasbourg, il a reproposé sa vieille intention de mettre fin aux déclarations urgentes sur les droits de l’homme faites par le Parlement.

    Et la gauche en attendant ? Eh bien, malheureusement, c’est sans plan. Nous critiquons la corruption et avons été à l’avant-garde de la lutte contre ce scandale et d’autres. Et nous continuons à tirer le fil pour que cela ne reste pas dans une affaire du Qatar, du Maroc et d’une poignée d’accusés, mais dénonce plutôt le fonctionnement opaque et anti-démocratique de l’ensemble des institutions européennes et d’une architecture institutionnelle au niveau service de l’élite et de ses intérêts. Cependant, de la gauche, nous n’avons toujours pas de discours clair sur l’Europe que nous voulons et sur ce qu’il faut faire de l’UE. Avec ceci ou avec tout autre possible. Autant de challenge que peu de stratégie.

    C’est pourquoi, lorsque ce genre de scandales de corruption ouvre des fenêtres d’opportunité pour ces autres batailles plus profondes, nous avons l’impression de jouer avec nos cartes marquées et le plafond très bas. Il nous manque une discussion stratégique pour que toute chance de marquer un point ne nous prenne pas hors-jeu. Sinon, nous risquons de devenir un simple acteur qui critique la corruption, les abus de pouvoir et son impunité, mais qui n’a pas d’idées fortes pour cette autre Europe possible, seulement quelques propositions pour apporter des changements concrets. Et pour ce faire, il existe déjà de bons groupes de pression pour la transparence ou des groupes comme les écologistes. Que le Qatargate serve à tirer la ficelle qui remet en cause le modèle antidémocratique de l’UE, mais aussi à tirer les oreilles de la gauche pour qu’une fois pour toutes, nous nous asseyions et réfléchissions à quelle autre Europe nous voulons et comment nous la construisons.

    par Miguel Urban
    Anticapitalistas MEP – Groupe de gauche au Parlement européen – ​​GUE/NGL
    Source : Spark Chronicles via Marocleaks


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  • Le Qatargate « me rappelle un dessin animé de Tintin »

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    Un député européen qui a siégé à la même commission parlementaire qu’Eva Kaili a comparé le scandale de la corruption du Qatargate à une caricature de Tintin et a appelé à un changement profond de la « culture » des institutions européennes vis-à-vis du lobbying et des cas présumés de corruption.

    Dans une interview accordée au Brussels Times, l’eurodéputé danois Niels Fuglsang – qui est également membre du même parti parlementaire de centre gauche (les socialistes et démocrates) que l’eurodéputé grec Kaili – s’est dit « surpris, déconcerté et en colère » par le scandale qui implique que les gouvernements qatari et marocain auraient effectué des paiements à divers législateurs européens, dont Kaili, en échange de leur soutien aux politiques pro-qatari et pro-marocaines.

    Fuglsang a exprimé sa consternation face à la nature « surréaliste » du scandale, qui impliquait, entre autres, que des enquêteurs fédéraux aient surpris le père de Kaili tenant une valise remplie de 600 000 € en espèces alors qu’il quittait un hôtel de luxe du centre-ville de Bruxelles.

    « L’histoire me rappelle un dessin animé de Tintin avec des gens avec des valises remplies d’argent », a déclaré Fuglsang. « C’était difficile d’imaginer ce genre de scénario. Ça dépasse mon imagination, je dirais. »

    Étrange, mais pas suspect

    En tant que membre de la commission parlementaire de l’industrie, de la recherche et de l’énergie (ITRE), Fuglsang a eu de fréquentes interactions avec Kaili, bien qu’il ne la connaisse pas à titre personnel.

    « C’est une personne avec qui j’ai parlé à plusieurs reprises », a déclaré Fuglsang. « Je ne la connaissais pas très bien. [Mais] je n’avais pas une impression négative d’elle. Je pensais que c’était une personne amicale. Je ne me doutais de rien. »

    Fuglsang a cependant trouvé qu’un discours infâme prononcé par Kaili peu avant son arrestation défendant le bilan du Qatar en matière de droits de l’homme était « un peu étrange », mais a souligné que les opinions non conventionnelles sont courantes dans la politique européenne.

    « Vous entendez toutes sortes d’opinions étranges au Parlement européen », a déclaré Fuglsang. « Cela fait partie de la démocratie : les gens auront des opinions avec lesquelles je ne suis pas d’accord et que je trouve parfois bizarres. »

    Règles et culture

    En plus d’appeler à une « enquête complète » sur le scandale, Fuglsang a exprimé son soutien à la création d’une autorité parlementaire spéciale chargée d’examiner les cas présumés de corruption, comme récemment proposé par les Verts/ALE.

    « Une autorité d’enquête officielle qui a le droit d’enquêter sur des choses suspectes serait, je pense, une bonne chose à avoir », a déclaré Fuglsang. « Je pense que nous devrions faire tout notre possible pour avoir des règles et des institutions qui empêchent que cela ne se reproduise. »

    Fuglsang a également soutenu d’autres mesures visant à limiter les cas de corruption « non officielle », notamment la réduction de la porte tournante entre les politiciens européens et les entreprises privées et la réforme des réglementations actuelles du Parlement européen relatives au lobbying.

    Fuglsang a toutefois pris soin de souligner que c’est un changement culturel – plutôt que purement législatif – qui s’impose en définitive au sein des institutions européennes.

    « Nous devrions évidemment avoir de nouvelles règles », a déclaré Fuglsang. « Mais, bien sûr, si ces accusations contre Eva Kaili et d’autres sont vraies, alors ils ont déjà enfreint les règles. Évidemment, c’est illégal d’être soudoyé. Si les gens sont prêts à prendre de l’argent dans des valises, nous pouvons faire beaucoup de règles mais cela n’empêchera pas nécessairement ce genre de choses de se produire. »

    « Donc, nous devons établir des règles, et de meilleures règles, mais nous devons aussi essayer de promouvoir un autre type de culture. Mais ce n’est pas si facile. Cela prend beaucoup de temps. »

    The Brussels Times, 27/12/2022

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  • Qatargate : Figa-Talamanca reste en détention provisoire

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    Le lobbyiste Nicolo Figa-Talamanca restera en prison pendant au moins un mois. La Chambre d’accusation de Bruxelles (KI) en a décidé mardi, a indiqué le parquet fédéral. Le 14 décembre, la chambre du conseil avait décidé de placer l’homme sous surveillance électronique, mais le parquet fédéral avait fait appel.

    Un deuxième suspect dans l’enquête sur la corruption au Parlement européen a également comparu mardi devant l’AI, l’ancien eurodéputé italien Pier Antonio Panzeri. A la demande de ses avocats, son traitement a été reporté au 17 janvier.

    Il a déjà été signalé que Francesco Giorgi, le partenaire d’Eva Kaili, l’ancienne vice-présidente du Parlement européen, devait également comparaître devant l’IA mardi, mais ce n’est pas correct. L’homme n’avait pas fait appel de la décision de la chambre du conseil de Bruxelles du 14 décembre de prolonger d’un mois sa détention provisoire.

    Le trio a été arrêté le 9 décembre, tout comme Eva Kaili, son père et le syndicaliste Luca Visentini. Les arrestations s’inscrivaient dans le cadre d’une enquête menée par le procureur fédéral sur les tentatives de l’État du Golfe du Qatar d’influencer la prise de décision économique et politique du Parlement européen en versant d’importantes sommes d’argent ou en offrant des cadeaux substantiels à des personnes ayant une opinion politique et/ou position stratégique au sein du Parlement européen. Le Maroc est également mentionné dans l’étude.

    1,5 million d’euros

    Les enquêteurs de la police judiciaire fédérale ont saisi 1,5 million d’euros lors de ces perquisitions et arrestations. Au domicile de Panzeri, 700 000 euros en espèces ont été saisis, tandis que le père d’Eva Kaili a été arrêté avec une valise pleine de billets d’une valeur d’environ 600 000 euros. Plus tard dans la journée, Eva Kaili pourrait également être arrêtée, avec environ 150 000 euros en sa possession.

    Panzeri, Giorgi, Kaili et Figa-Talamanca ont été placés en état d’arrestation, tandis que Visentini et le père de Kaili ont été libérés.

    Scandale du Qatargate : des photos émergent de suspects portant des valises

    Des photos de valises s’échangeant des mains liées au scandale Qatargare qui a secoué l’Europe ont été publiées mardi dans le journal italien La Repubblica.

    Selon le journal, les photographies montrent les deux principaux protagonistes du scandale de corruption du Qatargate, l’ancien eurodéputé italien Antonio Panzeri et Francesco Giorgi, mari de l’eurodéputée grecque Eva Kaili, portant des valises vraisemblablement pleines d’argent.

    Les photos granuleuses d’une caméra de sécurité ont été prises à l’ hôtel Steigenberger à Bruxelles le 10 octobre et montrent le ministre du Travail du Qatar, Ali Ben Samih al-Mari, Panzeri et Giorgi, que l’on voit amener sa fille à la réunion de une poussette pour bébé.

    Des suspects du Qatargate vus portant des valises
    Les deux hommes sont vus portant des valises, contenant vraisemblablement de l’argent, dit La Repubblica .

    Le rendez-vous a eu lieu cinq semaines avant le début de la Coupe du monde 2022 dans l’un des hôtels les plus luxueux de la capitale belge, situé dans l’un des quartiers les plus huppé de Bruxelles, l’avenue Louise.

    La Repubblica affirme que l’hôtel était l’un des préférés des responsables qatariens. Selon le journal, en décembre 2021, le jour de la fête nationale du Qatar, une immense fête a eu lieu avec près de trois cents invités, dont de nombreux députés européens.

    Kaili et Giorgi faisaient partie de plusieurs personnes arrêtées le 9 décembre dans le cadre d’une opération organisée par les autorités belges enquêtant sur la corruption, le blanchiment d’argent et le trafic d’influence étranger lié au Parlement européen.

    Dans ses aveux rapportés, Giorgi aurait nommé l’ancien député européen italien Pier Antonio Panzeri à la tête de l’organisation.

    Kaili affirme qu’elle est innocente dans le scandale du Qatargate
    Comme Kaili et Giorgi, Panzeri a également été arrêté le 9 décembre et se trouve actuellement dans une cellule de la prison de Bruxelles.

    Kaili, qui clame son innocence, restera en détention pour le scandale de corruption au Qatar pendant au moins un mois, a déclaré un tribunal de Bruxelles la semaine dernière.

    « Mme. Kaili est innocente, [et] elle nie toutes les accusations de pots-de-vin ou de corruption », a déclaré l’un de ses avocats, Michalis Dimitrakopoulos. Il a ajouté que sa cliente n’a ni connu ni participé aux actes pour lesquels son partenaire est accusé.

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  • Justice belge: Les 4 accusés du Qatargate restent en prison

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    Le tribunal de Bruxelles annule la possibilité qu’un des détenus, Niccolo Figa-Talamanca, responsable de l’ONG No Peace Without Justice, reste en liberté provisoire.

    La justice belge maintiendra en prison les quatre principaux accusés du complot du ‘Qatargate’. C’est ce qu’a décidé mardi la chambre d’accusation de la Cour de justice de Bruxelles, qui a retiré la possibilité que l’un d’eux, Niccolo Figa-Talamanca, patron de l’ONG No Peace Without Justice, reste en liberté provisoire sous bracelet électronique.

    Talamanca doit maintenant retourner en prison, où se trouvent l’ancien eurodéputé italien Pier Antonio Panzeri, l’ancienne vice-présidente du Parlement européen, Eva Kaili, et son compagnon, l’assistant politique Francesco Giorgi. Panzeri a comparu ce mardi devant la salle d’audience, qui a décidé de maintenir son confinement jusqu’à ce que son dossier soit réexaminé le 17 janvier. Tous ont été accusés d’ »appartenance à une organisation criminelle », de « blanchiment d’argent » et de « corruption », des crimes liés à un système de pots-de-vin du Qatar et du Maroc pour influencer les décisions politiques européennes.

    La semaine dernière, le tribunal de première instance de Bruxelles a prolongé la détention provisoire d’Eva Kaili, l’ancienne vice-présidente du Parlement européen, déboutée après son inculpation dans l’affaire de corruption instruite par le parquet belge.

    Le scandale, en plus de porter gravement atteinte à la réputation des institutions de l’UE, a tendu les relations avec le Qatar, qui a « fermement » rejeté les allégations de corruption à son encontre et menace d’un éventuel « impact négatif » sur ses convoitées livraisons de gaz naturel.

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  • Marocgate: le lobbying, une « ancienne tradition du Makhzen »

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    Le lobbying auprès des organisations internationales, l’Union européenne (UE) en particulier, est une « ancienne
    tradition » chez le régime marocain, qui s’appuie sur « un groupe d’amis bien articulé » gravitant autour du Parlement européen (PE) pour son compte en contrepartie de sommes d’argent et autres, selon l’ancien émissaire de l’ONU pour le Sahara occidental, Francesco Bastagli

    Dans le cadre d’une émission consacrée au scandale de corruption qui secoue le Parlement européen depuis son éclatement le 9 décembre dernier, le programme d’actualités américain Democracy Now, a invité l’ancien représentant spécial pour le Sahara occidental (2005-2007) à s’exprimer sur un certain nombre de points liés à la question sahraouie qui est, depuis longtemps, au centre d’ »un grand travail de lobbying marocain ».

    D’après M. Bastagli, il existe en Europe « une sorte de groupe d’amis qui gravite autour du Parlement européen (au profit notamment du Maroc), et ce sont des parlementaires eux-mêmes qui canalisent depuis longtemps les intérêts illicites de leurs sponsors, pour soutenir leurs agendas au sein de l’institution européenne ».

    Ce groupe d’amis fait en sorte, selon lui, « de faciliter également l’identification des parlementaires qui pourraient être – en raison de la nature de leurs fonctions et responsabilités au sein du Parlement – d’une plus grande utilité pour leurs clients et crée des occasions où ces parlementaires peuvent être approchés par le biais de rencontres sociales, de missions de visite ou autres ».

    C’est donc, pour lui, « un système bien articulé », qui comprend également « la surveillance du comportement des parlementaires qui ont été soudoyés, pour s’assurer qu’ils votent ou se comportent ou font pression conformément à ce que l’on attend d’eux ».

    En effet, lorsqu’il s’agit de son agenda, le Maroc a « une longue tradition de présence très offensive, tant dans ses relations bilatérales avec les pays clés que dans les enceintes internationales, telles que l’ONU et l’UE », fait remarquer le diplomate italien.

    Dans les domaines économique et commercial, l’effort de lobbying des amis du Maroc est « extrêmement important », poursuit l’ancien envoyé personnel de Kofi Annan, rappelant que Rabat a tenté à plusieurs reprises d’inclure le territoire occupé du Sahara occidental – (territoire distinct et séparé du Maroc, avait conclu la justice européenne) – dans ses accords a agricoles et de pêche avec l’UE.

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