Étiquette : Mosquée Al Aqsa

  • Comité Al-Qods : Le Maroc fait tomber le masque

    Comité Al-Qods : Le Maroc fait tomber le masque

    Comité Al-Qods : Le Maroc fait tomber le masque – Palestine, Jérusalem, Israël,

    Le Maroc a refusé la tenue de la réunion du Comité Al-Qods que le roi Mohammed VI préside, à la suite de la proposition formulée par l’Algérie d’inviter le Comité à se réunir sans délai afin d’assumer ses responsabilités et faire face aux graves violations commises par les forces d’occupation sionistes à l’encontre des Palestiniens.
    Le masque tombe : le Maroc, à travers son représentant permanent à New York, a fait dans l’ opposition au sein des groupes de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) et des Pays non alignés, pour la tenue de la réunion du Comité Al-Qods. Le Maroc a montré qu’il n’était même pas capable de s’assumer dignement, puisqu’il s’est opposé, avec ses amis les Comores, Djibouti, la Côte d’Ivoire et le Gabon, à l’inclusion dans la mouture finale d’un paragraphe appelant le Comité Al-Qods à assumer pleinement ses responsabilités.

    Le Maroc a puisé dans son manuel de fourberie pour dévoyer et dévitaliser l’initiative de la partie palestinienne, en collaboration avec le Bureau de coordination du Mouvement des Pays non-alignés à New York, la mission permanente de l’Azerbaïdjan, président du Mouvement des Pays non-alignés, par le biais de laquelle il a été circulé un projet de déclaration, devant être prononcé au nom des pays du Mouvement au cours du débat ouvert du Conseil de sécurité des Nations unies sur «la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne», qui se tiendra demain.

    Pour embellir son image ternie depuis la normalisation avec l’entité sioniste, le représentant du Maroc a sollicité l’inclusion d’un paragraphe faisant l’éloge de son roi dans la défense des lieux saints. Un rôle que visiblement seul le représentant reconnaît , puisque le projet initial élaboré par la présidence azerbaïdjanaise en collaboration avec la partie palestinienne, n’en faisait aucunement référence. Ces piètres manœuvres ne sauraient rester sans réaction de la partie algérienne qui a, une fois de plus, exprimé ses réserves quant aux flatteries au président du Comité Al-Qods, pour qui la ville-sainte est la dernière de ses préoccupations.

    La mission de l’Algérie à New York n’a pas manqué de confirmer que cette proposition ne correspondait en rien à la réalité, étant donné que le Comité Al-Qods, créé par l’Organisation de la coopération islamique en 1975, ne s’est réuni que deux fois au cours des vingt dernières années, dont la dernière remonte à 2014.

    El moudjahid, 23/04/2022

    #algérie #Maroc #Israël #Jérusalem #AlQods #Palestine

  • Al Qods: Le vrai visage hideux du Maroc

    Al Qods: Le vrai visage hideux du Maroc

    Al Qods: Le vrai visage hideux du Maroc – Palestine, Jérusalem, Israël, Mosquée Al Aqsa, normalisation,

    Le Maroc a refusé la tenue de la réunion du Comité Al- Qods que le roi Mohammed VI préside, à la suite de la proposition formulée par l’Algérie d’inviter le comité à se réunir sans délai afin d’assumer ses responsabilités face aux graves violations commises par les forces d’occupation sionistes à l’encontre des Palestiniens.

    Voilà que le masque tombe et le vrai visage hideux du Maroc se découvre, urbi et orbi, dans toute sa splendeur crasseuse à l’opinion publique internationale. En effet, le Maroc vient de marquer officiellement à travers son représentant permanent à New York son opposition au sein des groupes de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) et des Pays non alignés, pour la tenue de la réunion du Comité Al-Qods que le roi Mohammed VI préside et ce, à la suite de la proposition formulée par la mission algérienne d’inviter le comité à se réunir sans délai afin d’assumer ses responsabilités et faire face aux graves violations commises par les forces d’occupation sionistes à l’encontre des Palestiniens, en particulier, dans la mosquée d’Al-Aqsa. L’opposition marocaine à la réunion du Comité Al-Qods a mis doublement à nu le régime du Makhzen, qui continue à prendre en otage le Comité au profit de ses calculs étriqués, et a dévoilé, également, sa manipulation de la cause palestinienne et des lieux saints.

    Comble de l’ignominie, le Maroc a montré aussi qu’il n’était même pas capable de s’assumer dignement, puisqu’il s’est opposé, en meute avec ses amis les Comores, Djibouti, la Côte d’Ivoire et le Gabon, à l’inclusion dans la mouture finale d’un paragraphe appelant le Comité Al-Qods à assumer pleinement ses responsabilités et les tâches qui lui sont dévolues dans la défense de la ville d’Al-Qods et des lieux saints, confirmant ainsi qu’il s’est, non seulement, dérobé de ses responsabilités de président du Comité Al-Qods, dans ce contexte difficile, mais aussi, qu’il est habité d’une impotence caractérisée l’empêchant de regarder ses adversaires en face et de défendre chevaleresquement ses vues et ses positions. Le Maroc a, cette fois-ci, puisé dans son manuel de fourberie pour le seul but de dévoyer et, in fine, dévitaliser l’initiative de la partie palestinienne, en collaboration avec le Bureau de coordination du Mouvement des Pays non-alignés à New York, la Mission permanente de l’Azerbaïdjan, président du Mouvement des Pays non-alignés, par le biais de laquelle il a circulé un projet de déclaration, devant être prononcé au nom des pays du Mouvement au cours du débat ouvert du Conseil de sécurité des Nations unies sur « La situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne », qui se tiendra le 25 avril.

    Piètres manœuvres

    Comme à l’accoutumée, et désireux de saisir toute opportunité pour embellir l’image ternie, et c’est un pléonasme, de son pays, notamment depuis la normalisation de ses relations avec l’entité sioniste, le représentant du Maroc a sollicité l’inclusion d’un paragraphe faisant l’éloge des efforts chimériques de son roi, en sa qualité de président du Comité Al-Qods, dans la défense de la ville et des lieux saints. Ce rôle, que visiblement seul le représentant du Maroc reconnaît dans ses hallucinations puisque le projet initial élaboré par la présidence azerbaïdjanaise en collaboration avec la partie palestinienne, ne faisait aucunement référence aux efforts du président du comité, confirmant ainsi que même les premiers concernés, les Palestiniens, ne reconnaissent plus les efforts du président de ce Comité qui n’hésite pas à l’instrumentaliser à des fins politiciennes mesquines et conjoncturelles.

    Ces piètres manœuvres ne sauraient rester sans réaction de la partie algérienne qui a, une fois de plus, exprimé ses réserves quant aux flatteries et aux indues louanges dithyrambiques que le Maroc voulait attribuer au président du Comité Al-Qods, pour qui la Ville-Sainte est la dernière de ses préoccupations qui, au passage, ne sont pas vraiment nombreuses dans le domaine des combats nobles. Par conséquent, la mission de l’Algérie à New York n’a pas manqué de confirmer que cette proposition ne correspond en rien à la réalité, étant donné que le comité Al-Qods, créé par l’Organisation de la coopération islamique en 1975, ne s’est réuni que 2 fois au cours des 20 dernières années, dont la dernière remonte à 2014.

    Manifestations de soutien à Al-Aqsa dans plusieurs villes marocaines

    Des milliers de Marocains ont manifesté vendredi devant plusieurs mosquées du pays, en soutien à la mosquée Al-Aqsa en Palestine et pour dénoncer les agressions de l’occupant sioniste commises contre les Palestiniens. Ces rassemblements ont eu lieu à l’appel de l’Autorité marocaine de soutien aux causes de la nation sous le slogan « Colère pour Al- Aqsa », à se réunir après la prière du vendredi pour condamner les attaques menées par les forces d’occupation sionistes contre la mosquée Al-Aqsa et les agressions dont sont victimes les fidèles palestiniens. Des centaines de personnes ont manifesté devant les mosquées des villes d’El-Jadida, Casablanca, Fès, Meknès, Marrakech, Mohammadia, Tétouan, M’diq, Berkane, Taza et Khouribga. Les manifestants ont scandé des slogans condamnant l’agression de l’entité sioniste contre la mosquée Al-Aqsa et les violences commises par ses forces et ses colons contre les fidèles palestiniens qui s’y trouvent. Ils ont dénoncé lors de ces manifestations, dont des vidéos et photos ont circulé sur les réseaux sociaux, la normalisation du régime du Makhzen avec l’entité sioniste et exigé son renversement et son incrimination. Mercredi, le Front marocain de soutien à la Palestine et contre la normalisation avait condamné les crimes de l’entité occupante contre la mosquée Al-Aqsa et les Palestiniens qui la défendent, mais aussi « la trahison » de certains pays arabes envers le peuple palestinien, surtout l’état marocain qui de surcroît préside le comité Al-Qods. Le Front a annoncé qu’il a décidé de maintenir ouverte la réunion de son secrétariat national pour traiter avec la « vigilance requise » l’évolution de la situation en Palestine, au milieu des attaques de l’armée d’occupation et des colons sionistes contre le peuple palestinien afin de prendre les initiatives de lutte nécessaire.

    Par : LAKHDARI BRAHIM

    Le Midi Libre, 24/04/2022

  • L’attaque israélienne contre les musulmans dans la mosquée al-Aqsa suscite des réactions dans le monde entier

    Le monde entier a réagi à l’attaque de la police israélienne contre les Palestiniens priant dans la Masjid al-Aqsa à Jérusalem-Est occupé.

    Les États-Unis ont appelé les parties à « mettre fin à la violence » concernant le recours à la violence de la police israélienne contre les Palestiniens dans la mosquée Al-Aqsa et dans d’autres parties de Jérusalem.

    Dans une déclaration, la porte-parole du Département d’État américain Ned Price, n’a pas directement condamnée la police israélienne pour la violence à Jérusalem, appelant toutefois Israël et la partie palestinienne à la « retenue » pour mettre fin à la violence croissante.

    D’autre part, le Premier ministre libyen Abdel Hamid Dbeibah a condamné l’attaque de la police israélienne contre les fidèles musulmans de Masjid al-Aqsa sur les réseaux sociaux.

    Faisant part de sa solidarité avec les fidèles dans la juste lutte du peuple palestinien, Dbeibah a déclaré : « Nous condamnons l’attaque d’Israël contre notre première qibla Masjid al-Aqsa et l’expulsion des Palestiniens d’une manière sans précédente. La communauté internationale doit assumer sa responsabilité pour trouver une solution équitable dans l’intérêt des Palestiniens », a déclaré le Premier ministre libyen.

    Dayf al-Fayez, le porte-parole du Ministère jordanien des affaires étrangères, a noté que le raid sur le Harem-i Sharif et l’attaque contre les fidèles qui priaient pacifiquement, sont « une violation flagrante et un comportement barbare », condamnant ces attaques inacceptables.

    Fayez a appelé les autorités israéliennes à respecter leurs obligations en tant que force occupante conformément aux lois internationales relatives aux droits de l’homme ; Il a appelé à la fin des violations, des attaques et des provocations.

    Le chef du parti pakistanais Jamaat-e Islami, Siraj al-Hak, a déclaré que les « forces d’occupation israéliennes » n’ont pas le droit d’empêcher les musulmans de prier à Masjid al-Aqsa, la première qibla.

    Condamnant fermement l’attaque des forces israéliennes contre Masjid al-Aqsa au cours du mois sacré du Ramadan, Hak a fait savoir que « le peuple pakistanais est aux côtés de ses frères en Palestine ».

    « Nous apprécions le sacrifice et le courage des Palestiniens » a-t-il martelé.

    TRT, 08 mai 2021

    Etiquettes : Palestine, Israël, Jérusalem, Mosquée Al Aqsa, agressions israéliennes,

  • Jordanie : Vers un nouveau conflit de légitimité entre Hachémites et Wahhabites

    L’Arabie saoudite a sollicité l’aide des États Unis pour intercéder auprès d’Israël en vue de se substituer à la Jordanie dans la gestion de la Mosquée Al Aqsa, dans le secteur arabe de Jérusalem, en vue d’apporter sa caution de «Gardiens des lieux saints de l’Islam» à la transaction du siècle, concocté par le gendre présidentiel américain Jared Kushner avec le premier ministre israélien Benyamin Nethanyahu.

    Cent ans après l’expulsion du Chérif Hussein de la Mecque, le conflit de légitimité entre Hachémites et Wahhabites a brutalement rebondi à l’occasion de la transaction du siècle. Le triple sommet de La Mecque, organisé par le Roi Salmane d’Arabie, le 30 Mai 2019, le dernier vendredi du mois du jeûne du Ramadan, a été le théâtre de cette passe d’armes. Le triple sommet était destiné à faire cautionner par ses pairs arabes et musulmans le bradage de la Palestine selon un schéma mis au point par les pétromonarchies du Golfe, avec la complicité des Israéliens et des Américains.

    Au pouvoir depuis 20 ans, Abdallah II a vu son royaume déclassé dans l’ordre stratégique régional au profit de l’Arabie saoudite depuis l’accession de Donald Trump à la présidence américaine et le partenariat noué entre le prince héritier saoudien Mohamad Ben Salmane, et Jared Kushner, membre actif du lobby juif américain.

    Opération commando du Roi Abdallah de Jordanie à La Mecque.
    Dans ce qui s’apparente à une opération commando, le Roi Abdallah II de Jordanie a débarqué de son avion privé à l’aéroport de La Mecque, le 30 Mai 2019, revêtu de la tenue blanche de pèlerin, en compagnie de sa garde rapprochée, se rendant directement sur les lieux saint pour y effectuer «le petit pèlerinage» (Manassek Al Omra), avant de se pointer au siège du sommet de La Mecque.

    Par ce coup d’éclat, Abdallah II de Jordanie a voulu brûler la politesse à son hôte saoudien, comme pour lui signifier dans l’ordre subliminal que le maître des céans à La Mecque, était, lui, l’arrière petit-fils du Chérif Hussein, et non l’usurpateur wahhabite.

    Le Chérif Hussein de La Mecque a été renversé en 1925 par les Wahhabites, victime de la duplicité des Anglais…«A la chute de l’Empire ottoman, Hussein devint roi du Hedjaz indépendant avec l’accord tacite du Foreign Office. Les Britanniques continuaient néanmoins à entretenir un autre allié, Ibn Saoud le wahhabite, ennemi de Hussein le hachémite, qui se lança à la conquête de la péninsule. En 1925, Ibn Saoud prit La Mecque, mettant fin à presque un millénaire de chérifat hachémite».

    Sur le Chérif Hussein de La Mecque, cf ces liens:

    https://www.madaniya.info/2017/03/06/cherif-hussein-de-la-mecque-fondateur-de-la-dynastie-hachemite-2-3/
    https://www.madaniya.info/2017/03/11/cherif-hussein-ben-ali-schizophrene-menteur-insignifiant-tetu-cupide-pretentieux-3-3/

    Le prophète arabe et hachémite «Al Nabiyyou Al Arabi Al Hachémi».

    Le message se devait être sans ambiguïté. Prenant la parole à l’ouverture du sommet de La Mecque, le monarque jordanien récidivera comme pour enfoncer le clou. Pour La première fois dans une enceinte internationale, prenant à témoin ses pairs musulmans et arabes, le Roi de Jordanie, chef de la dynastie hachémite, a évoqué «le prophète arabe et hachémite -Nabiyyou Al Arabi Al Hachémi», qualifiant dans la foulée le Roi du Maroc, chef de la dynastie alaouite, de «Cousin Germain-Ibn Ammi».

    Pour le lectorat arabophone, le prophète qualifié au sommet de La Mecque « Al Nabiyyou Al Arabi Al Hachemi », sur ce lien

    Une déclaration qui a laissé sans voix les Saoudiens, peu habitués à de tels écarts de langage de la part de nombreux dirigeants arabes et musulmans, la plupart, bénéficiaires de leurs subsides.

    Le Roi de Jordanie est le «gardien des lieux saint de l’Islam de Jérusalem» notamment la Mosquée Al Aqsa, le socle de sa légitimité, et le Roi du Maroc, le président du comité «Al Qods».

    Longtemps alliés souterrains d’Israël, le jordanien au Machreq, le marocain au Maghreb, paraissent pâtir de leur déclassement dans la stratégie atlantiste, dessaisis au profit de l’Arabie saoudite et des Émirats Arabes Unis de leur rôle traditionnel de tremplin des menées atlantistes à destination du Monde arabe.

    Pour aller plus loin sur ce sujet : https://www.renenaba.com/la-jordanie-et-le-maroc-deux-voltigeurs-de-pointe-de-la-diplomatie-occidentale/

    Le Roi du Maroc, un «cousin germain»

    Fait inhabituel, le Roi Abdallah de Jordanie a qualifié le Roi Mohamad VI du Maroc de «cousin germain» devant une assemblée de notables de Jérusalem. Jamais auparavant le monarque hachémite avait fait état d’un tel lien de parenté avec le chef de la dynastie alaouite. Le faisant ainsi devant des représentants d’une cité dont le destin est en jeu, Abdallah II a voulu suggérer l’appartenance commune des deux rois à la même lignée religieuse et donc leur solidarité dans la défense des lieux saints de l’Islam.

    La décision du président américain Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël et d’y transférer l’ambassade américaine de Tel Aviv s’est accompagnée de la reconnaissance de la responsabilité du gouvernement israélien dans la gestion des Lieux Saints, et, par voie de conséquence, la suppression implicite de la tutelle jordanienne sur Les Lieux Saints Musulmans.

    Cette mesure a été ressentie comme un camouflet majeur pour Abdallah II qui se considère comme le garant du 3me Lieu Saint de l’Islam, Jérusalem, exerçant ses prérogatives non en tant que Roi de Jordanie, mais en tant que chef de la dynastie Hachémite, descendant de la famille du prophète.

    A l’arrière plan d’un chantage financer permanent de l’Arabie saoudite, la Jordanie, sans ressources énergétiques, ployant de surcroît sous le fardeau du poids des réfugiés syriens, -de l’ordre de 2 millions de personnes dans le Royaume,- est au bord de l’apoplexie financière.

    Se superposant à une pression constante des États Unis en vue de brider la normalisation de ses relations avec la Syrie, ce fait a privé du coup le Royaume de substantiels revenus résultant du transit des marchandises vers l’hinterland arabe.

    Le chantage saoudien sur le nucléaire jordanien, -dont le prince héritier Mohamad Ben Salmane réclame une participation à son exploitation sur le territoire saoudien en contrepartie du feu vert américain-, de même que la privation de la tutelle jordanienne sur les Lieux Saints Musulmans de Jérusalem témoignent de la grande solitude de la monarchie hachémite et du mépris de ses alliés traditionnels à son égard. Elle a conduit le monarque à chercher à briser son isolement en faisant alliance avec son cousin du Maghreb, le Roi du Maroc, «Commandeur des croyants» et nouveau allié officiel d’Israël.

    En Février 2021, le prince héritier jordanien Hussein a dû renoncer à se rendre à la Mosquée de Jérusalem pour y marquer l’attachement du trône hachémite à ce lieu saint musulman, sous l’effet des conditions contraignantes par Israël à sa venue.

    En rétorsion, la Jordanie a interdit le survol de son espace aérien à l’avion qui devait transporter le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu vers Abou Dhabi pour sa première visite officielle depuis la normalisation entre les Émirats Arabes Unis et l’État hébreu, à l’automne 2020.

    Le chantage saoudien sur le nucléaire jordanien :

    https://www.madaniya.info/2020/10/08/nucleaire-monde-arabe-2-4-le-chantage-saoudien/
    https://www.renenaba.com/grande-solitude-de-dynastie-hachemite-13/
    https://www.madaniya.info/2017/03/06/cherif-hussein-de-la-mecque-fondateur-de-la-dynastie-hachemite-2-3/
    https://www.madaniya.info/2017/03/11/cherif-hussein-ben-ali-schizophrene-menteur-insignifiant-tetu-cupide-pretentieux-3-3/
    Sur les raisons de la guerre larvée entre l’Arabie saoudite et le Maroc :

    https://www.madaniya.info/2019/06/18/abou-dhabi-leaks-1-2-arabie-saoudite-emirats-arabes-unis-le-prurit-belligene-des-deux-princes-heritiers-du-golfe
    Toutefois, au terme d’une brouille de près d’un an, l’Arabie saoudite, sous le double effet corrosif du bombardement des installations du géant pétrolier saoudien ARAMCO et du retentissant revers de Najrane, marqué par l’occupation d’une large portion de la province et la capture d’un bataillon complet saoudien, en septembre 2019, a été contrainte à un rétropédalage envers le Maroc. Un communiqué du syndicat des pétromonarchies du Golfe, paru en octobre 2019, a réaffirmé leur plein soutien à la souveraineté du Maroc et sa politique visant à assurer son autogestion sur le Sahara occidental.

    Mais, si la tension entre l’Arabie saoudite et le Maroc a baissé d’un cran elle demeure néanmoins vive entre Rabat et Abou Dhabi au point que l’association «Croyants sans frontières» a dû fermer ses bureaux au Maroc afin d’échapper à la colère que cette organisation caritative à l’activisme intempestif suscitait au sein de la population.

    Les objectifs sous-jacents du triple sommet de la Mecque
    En organisant le dernier vendredi du mois du Ramadan 2019 un triple sommet à La Mecque, premier des Hauts Lieux Saints de l’Islam, le Roi Salmane voulait acter, à la face au Monde, la centralité de la dynastie wahhabite sur la sphère musulmane. Et forcer ses diverses composantes à souscrire au nouveau partenariat judéo-sunnite, -l’alliance des pétromonarchies du Golfe et d’Israël face à l’Iran-, au prix d’une relégation de la Palestine de l’agenda international.

    Pour ce faire, l’Arabie a criminalisé toutes les formations islamistes -les Frères Musulmans et ses déclinaisons dégénératives (Al Qaida, l’État Islamique)-, quand bien elle aura été leur incubatrice absolue, ainsi que le Hezbollah libanais, le Hamas palestinien et les Houthistes yéménites de crainte qu’elles ne lui portent un jour ombrage.

    Illustration pathologique de la déconnexion mentale des pétromonarchies arabes, le volumineux communiqué final du triple sommet a été largement consacré à la dénonciation de l’Iran, pourtant un membre fondateur de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI), passant complètement sous silence la guerre d’agression des roitelets du pétrole contre le Yémen, pourtant un pays arabe et musulman parmi les plus pauvres au Monde, ne réservant qu’un mince paragraphe incantatoire sur la Palestine.

    Le Tomahawk dévastateur sur le wahhabisme de la Conférence de Grozny (3-5 septembre 2016).
    La contestation du leadership spirituel de la monarchie saoudienne s’était déjà manifestée cinq ans plus tôt avec la conférence de Grozny, en septembre 2016, qui a fait l’effet d’un tomahawk sur le wahhabisme.

    L’Arabie saoudite, l’un des grands financiers de la planète, le pays qui abrite les Lieux Saints de l’Islam (La Mecque et Médine), dont il s’est érigé en gardien pour s’en servir comme tremplin dynastique, en butte à de vives critiques dans son propre camp, a été quasiment mis à l’index, alors qu’il est engagé dans un redoutable conflit de puissance avec son rival chiite iranien.

    Symbole de l’exacerbation croissante que suscite le bellicisme omnidirectionnel du wahhabisme saoudien de même que sa rigidité dogmatique, la secte wahhabite salafiste a été purement et simplement exclue de la famille sunnite lors du congrès de Grozny (Tchétchénie) qui s’est tenu du 3 au 5 septembre 2016. Une décision qui donne la mesure du degré de virulence du conflit pour le leadership du Monde musulman.

    Fait sans précédent, cette décision aux effets dévastateurs sur le plan théologique et diplomatique sur le primat saoudien dans la sphère musulmane a été prise lors d’un congrès qui a rassemblé près de 200 dignitaires religieux, oulémas et penseurs islamiques d’Égypte, de Syrie, de Jordanie, d’Algérie, du Maroc, du Soudan et d’Europe.

    Bravant les foudres saoudiennes, la conférence de Grozny a non seulement exclu le wahhabisme salafiste de la définition du sunnisme, voire du cadre de la communauté sunnite, mais elle a en outre clairement condamné les institutions religieuses saoudiennes, en particulier l’Université islamique de Médine.
    Inaugurée par le Cheikh d’Al-Azhar, Ahmed al-Tayeb, le congrès a été marqué par une forte participation égyptienne -le Grand Mufti d’Égypte, Che ikh Chawki Allam, le conseiller du président égyptien et l’ancien grand Mufti d’Égypte, Cheikh Ali Jomaa, ainsi que par la présence du grand Mufti de Damas, Cheikh Abdel Fattah al-Bezm, du prédicateur yéménite Ali Al-Jiffri et du penseur islamique Adnan Ibrahim.

    Dans le communiqué, les participants sont convenus que «les gens du sunnisme et ceux qui appartiennent à la communauté sunnite sont les Asharites et les Maturidites, au niveau de la doctrine; les quatre écoles de jurisprudence sunnite (Chaféite, Hanbalite, Hannafite et Malekite), au niveau de la pratique; et les soufis, au niveau de la gnose, de la morale et de l’éthique».

    Pour aller plus loin sur ce thème, : https://www.madaniya.info/2017/02/05/l-islam-face-a-la-redoutable-epreuve-de-l-aggiornamento-1-3/


    Épilogue : 1973 Faysal et l’arme du pétrole

    Sous l’égide du Roi Faysal, (1953-1975), l’usage de l’arme du pétrole en soutien à l’offensive combinée syro-égyptienne pour la destruction de la Ligne Barlev, et la récupération du Sinai égyptien, ainsi que le plateau syrien du Golan, lors de la guerre d’octobre 1973, a propulsé l’Arabie saoudite au firmament de la popularité, plongeant la quasi totalité du monde musulman en état de prosternation devant la dynastie wahhabite.

    Quarante six ans plus tard, l’édifice paraît lézardé et le visage strié de stigmates de tant de félonie et de turpitudes.

    Le plus ancien servant du Royaume Uni de l’époque coloniale a bénéficié pour prime de sa servitude -servilité ?- de la gratification de trois royaumes (Le Hedjaz, l’Irak et la Jordanie), dont il n’en subsiste cent ans après, qu’un et unique royaume, la Jordanie, réduit d’ailleurs à sa portion congrue – la Transjordanie- menacée de servir de «Patrie de substitution» aux Palestiniens. Une perspective que le Roi Abdallah II vit comme un cauchemar.

    Le plus ancien allié clandestin d’Israël dans le Monde arabe a puissamment contribué à affaiblir son propre camp, en dépit de l’assassinat du Roi Abdallah I dans l’enceinte même de la Mosquée Al Aqsa de Jérusalem (1948), que cela soit par le massacre collectif de Palestiniens lors du «Septembre Noir» jordanien (1970), ou les fuites du Roi Hussein en direction de l’état major israélien sur les préparatifs de la guerre d’Octobre 1973, sans la moindre contrepartie que la survie de son trône.
    L’allié majeur d’Israël dans le Monde arabe, son paratonnerre face aux menées anti israéliennes dans la zone, le plus fervent soutien des équipées américaines en terre arabe, comme l’illustre le rôle tremplin de la Jordanie à l’invasion américaine de l’Irak (2003), et sa fonction déstabilisatrice sur le front sud de la Syrie, en 2012-2016, se retrouve ainsi à l’occasion du centenaire des accords Sykes-Picot et de la promesse Balfour, à la recherche d’un nouveau rôle d’appoint, d’une nouvelle légitimité.

    Absorption du reliquat de la Palestine par le trône hachémite ou subversion du Royaume par la majorité palestinienne de la population jordanienne? Dans le sillage de la stratégie israélo-américaine pour sa survie? Dans le sillage de l’Arabie saoudite, au risque de s’engager dans une zone de forte turbulence ? Avec en perspective son lot habituel d’opération de déstabilisation, de guerre psychologique, de manœuvres d’intoxication et de désinformation, pour ramener au bercail occidental la brebis égarée, qui sera un temps -le temps de sa rédemption-, une brebis galeuse ?
    L’initiateur de la «Grande Révolution Arabe» se révèle un siècle plus tard l’artisan de la plus «grande mystification arabe», préludant au bradage de la Palestine.

    La Jordanie s’est employée, dans la foulée de la normalisation collective arabe avec Israël, à l’automne 2020, à établir une alliance verticale entre l’Irak, la Jordanie et l’Égypte, dans une forme de barrage symbolique visant à prévenir une trop grande promiscuité entre les pétromonarchies et l’État Hébreu.

    Querelle dynastique inter hachémite

    Alors que la Jordanie s’apprête à célébrer le 18 avril 2021, le premier centenaire de la proclamation du Royaume, la dynastique hachémite est en proie à une violente épreuve de force entre le Roi et son ancien prince héritier, le Prince Hamza. Hamza, fils de la Reine Nour, née Liza Al Halaby, fille de l’ancien directeur de la PanAm et dernière épouse du Roi Hussein, a été placé en résidence surveillée, sous l’accusation de complot contre la sûreté de l’état. L’enjeu est de taille en ce qu’une éviction du pouvoir du Roi Abdallah II priverait du coup son fils d’accéder au trône, et, par la même occasion la possibilité qu’un palestinien soit le Roi de Jordanie, du fait que le prince héritier Hussein est le fils de la reine Rania, d’origine palestinienne.

    Quid des Hachémites ou des Wahhabites triomphera de ce conflit de légitimité? Rendez vous au siècle prochain pour connaître la réponse, alors que se pose de manière lancinante la question de la validité des garanties américaines et israéliennes dans une zone où le tandem est en reflux de puissance.

    Additif
    Restauration du primat hachémite
    Dès son arrivée en Arabie saoudite Abdallah II s’est rendu directement à la Mecque pour y effectuer le petit pèlerinage en compagnie de ses gardes de corps.
    Abdallah de Jordanie: Roi du Maroc, Ibn Ami (mon cousin germain)

    Le prophète qualifié au sommet de La Mecque « Al Nabi al Arabi al Hachemi ».

    René Naba

    Source : Madaniya, 12 avr 2021

    Etiquettes : Jordanie, Arabie Saoudite, Mosquée Al Aqsa, Hachémites, wahabites, Israël,