Étiquette : Moyen Orient

  • Comment développer la coopération entre l’Algérie et la France de Macron ?

    Comment développer la coopération entre l’Algérie et la France de Macron ? Mémoire, colonisation, Maroc, Tunisie, Moyen-Orient,

    Abderrahmane MEBTOUL
    Professeur des universités, expert international, docteur d’Etat en sciences économiques -1974- membre de plusieurs organisations internationales

    Monsieur Emmanuel Macron vient d’être élu président de la république française lors du scrutin du 24 avril 2022 mais le déterminant sera les élections législatives devant avoir une majorité pour appliquer effectivement son programme, dans la mesure où le premier ministre futur sera issu de la majorité parlementaire J’espère que les relations algéro- françaises trouveront une nouvelle dynamique par la reconnaissance, du devoir de mémoire et du fait colonial, afin d’entretenir une relation apaisée , le renforcement de la coopération économique sur la base d’un partenariat gagnant /gagnant , et sur le plan politique et sécuritaire garantir ensemble la stabilité de la région méditerranéenne et africaine.

    1.-Nos deux pays doivent avoir une vision commune de leur devenir, et ce afin de contribuer ensemble à la stabilité régionale, conditionnée par un véritable co-développement. S’il ne s’agit nullement d’occulter la mémoire, indispensable pour consolider des relations durables entre l’Algérie et la France, il s’agit bien, en ce monde impitoyable où toute nation qui n’avance pas recule, de préparer l’avenir, ensemble et dans le respect mutuel. Pour ma part, au cours de différentes rencontres avec d’importantes personnalités politiques et économiques, j’ai souligné que l’Algérie entend ne pas être considérée comme un simple marché. Et c’est dans ce cadre que doit se déployer un co-partenariat entre l’Algérie et la France, loin de tout préjugé et esprit de domination. C’est dans le contexte de la quatrième révolution économique mondiale que doit être appréhendée une approche réaliste du co-partenariat entre l’Algérie et la France. Au niveau mondial, nous assistons à l’évolution d’une vision purement matérielle, caractérisée par des organisations hiérarchiques rigides, à un nouveau mode d’accumulation fondé sur la maîtrise des connaissances, des nouvelles technologiques et des organisations souples en réseaux comme une toile d’araignée à travers le monde, avec des chaînes mondiales segmentées de production où l’investissement, en avantages comparatifs, se réalise au sein de sous-segments de ces chaînes.

    2.- Comme le note justement mon ami Jean-Louis Guigou, président de l’Ipemed (Institut de prospective économique du monde méditerranéen, à Paris), il faut faire comprendre que, dans l’intérêt tant des Français que des Algériens – et plus globalement des Maghrébins et des Européens ainsi que de toutes les populations sud-méditerranéennes -, les frontières du marché commun de demain, les frontières de Schengen de demain, les frontières de la protection sociale de demain, les frontières des exigences environnementales de demain… doivent être au sud du Maroc, au sud de la Tunisie et de l’Algérie, et à l’est du Liban, de la Syrie, de la Jordanie et de la Turquie, passant par une paix durable au Moyen-Orient, les populations juives et arabes ayant une histoire millénaire de cohabitation pacifique. Plus précisément, l’Algérie et la France présentent l’une et l’autre des atouts et des potentialités pour la promotion d’activités diverses et cette expérience peut être un exemple de ce partenariat global devenant l’axe privilégié du rééquilibrage du sud de l’Europe, par l’amplification et le resserrement des liens et des échanges sous différentes formes.

    3.-Les échanges entre l’Algérie et la France bien qu’en baisse peuvent être intensifiés dans tous les domaines : agriculture, industrie, services, tourisme et éducation, sans oublier la coopération dans le domaine militaire, où l’Algérie peut être un acteur actif, comme le montrent les efforts d e l’ANP et des différentes forces de sécurité en vue de la stabilisation de la région. Par ailleurs, n’oublions pas le nombre de résidents d’origine algérienne en France, qui dépasseraient les 4 millions, dont 2 millions de binationaux. Quel que soit son nombre exact, la diaspora représente un élément essentiel du rapprochement entre l’Algérie et la France, car elle recèle d’importantes potentialités intellectuelles, économiques et financières.

    La promotion des relations entre l’Algérie et sa communauté émigrée doit mobiliser à divers stades d’intervention l’initiative de l’ensemble des parties concernées, à savoir le gouvernement, les missions diplomatiques, les universités, les entrepreneurs et la société civile. En ce moment de tensions géostratégiques avec les tensions en Ukraine qui entrainera une nouvelle reconfiguration mondiale , des tensions au niveau de la région méditerranéenne et africaine , avec notamment le terrorisme, le rapprochement entre de nos deux pays est nécessaire pour une intensification de la coopération entre la France et l’Algérie via l’Europe, à la mesure du poids de l’histoire qui nous lie. Mais les étrangers ne feront pas les réformes à notre place : l’Algérie sera ce que les Algériennes et les Algériens voudront qu’elle soit, en supposant que les réformes structurelles indispensables se fassent, si elle veut éviter sa marginalisation, personne pouvant faire les réformes à notre place.

    4.-L’Algérie peut donc surmonter les difficultés actuelles et être un acteur actif au sein de la région méditerranéenne et africaine. Il faut éviter toute sinistrose dans la vision de l’Algérie, car la situation est différente de celle de 1986 : outre une jeunesse dynamique, la dette extérieure, inférieure à 4 milliards de dollars, et des réserves de change de 44 milliards de dollars au 31/12/2021 offrent un répit.. Pourtant, la réussite du partenariat industriel, national et international, n’est pas réalisable sans une gouvernance centrale et locale rénovée, une vision cohérente se fondant sur des réformes structurelles tant politiques, sociales, économiques – dont le marché financier, le foncier, le marché du travail et surtout la réforme du système socio-éducatif, pilier de tout processus de développement, étant à l’aube de la quatrième révolution technologique. Les tactiques doivent s’insérer au sein de l’objectif stratégique de maximiser le bien-être social de tous les Algériens.

    Face aux nombreux nouveaux défis qui attendent notre pays afin de le hisser au rang de pays émergents, à moyen et long terme, l’Algérie acteur reconnu par la communauté internationale comme facteur de stabilité de la région, se doit d’engager des réformes structurelles supposant un large front social interne de mobilisation, tolérant les différentes sensibilités. Pour cela, la domination de la démarche bureaucratique devra faire place à la démarche opérationnelle économique, qui aura des impacts positifs à terme.

    En résumé ,tout pays défend ses intérêts propres n ‘existant pas de sentiments dans les relations internationales.. Avec l’élection de monsieur Emmanuel Macron, Président de la République française;; espérons que ce quinquennat permette le renforcement de la coopération entre les deux pays. L’intensification de la coopération ne sera possible , tout en n’oubliant pas le devoir de mémoire, que si l’Algérie et la France ont une approche réaliste du co-partenariat et une vision commune de leur devenir.

    L’Algérie et la France sont des acteurs incontournables pour la stabilité de la région, et toute déstabilisation de l’Algérie aurait des répercussions géostratégiques négatives sur l’ensemble de la région méditerranéenne et africaine, comme je l’ai souligné avec force dans plusieurs interviews à la télévision France 24, à Africapresse Paris et à l’American Herald Tribune, USA. Les tensions actuelles entre l’Algérie et la France peuvent être surmontées Il s’agit d’entreprendre ensemble dans le cadre du respect mutuel. C’est dans ce cadre que doit rentrer un partenariat gagnant-gagnant entre l’Algérie et la France, loin de tout préjugé et esprit de domination.

    #Algérie #France #Macron

  • Blinken se rendra en Israël, en Cisjordanie, au Maroc et en Algérie

    Blinken se rendra en Israël, en Cisjordanie, au Maroc et en Algérie

    Blinken se rendra en Israël, en Cisjordanie, au Maroc et en Algérie – Palestine, Moyen-Orient, Sahara Occidental,

    Le secrétaire d’État Tony Blinken devrait se rendre au Moyen-Orient la semaine prochaine après avoir rejoint le voyage du président Biden à Bruxelles et en Pologne, me disent quatre responsables américains et israéliens.

    Pourquoi c’est important : Blinken est sur le point d’arriver à un moment où les relations des États-Unis avec nombre de ses partenaires et alliés dans la région sont tendues. Son itinéraire initial comprenait des arrêts en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis, mais comme les dates du voyage changeaient plusieurs fois, ces visites ont été abandonnées.

    Blinken veut profiter de cette visite pour montrer que l’engagement américain dans la région se poursuit, ont déclaré les responsables américains.
    Au cœur de l’actualité : Blinken devrait arriver en Israël samedi soir et rencontrer des responsables israéliens à Jérusalem et des responsables palestiniens à Ramallah.

    Le roi Abdallah de Jordanie devrait se rendre à Ramallah dimanche pour rencontrer le président palestinien Mahmoud Abbas. On ne sait pas s’il rencontrera Blinken, qui devrait être à Ramallah le même jour.
    Blinken se rendra lundi d’Israël au Maroc et de là en Algérie, selon les quatre responsables.

    Entre les lignes : les dirigeants palestiniens sont frustrés que l’administration Biden n’ait pas tenu ses promesses, en particulier la réouverture du consulat à Jérusalem, qui servait de mission diplomatique américaine auprès de l’Autorité palestinienne.

    Ces derniers mois, il y a eu des tensions croissantes entre l’Algérie et le Maroc à propos du conflit au Sahara occidental contesté.
    État des lieux : Blinken arrivera en Israël et dans l’Autorité palestinienne avant une situation inhabituelle qui se produit une fois tous les 10 ans, lorsque la Pâque, le Ramadan et Pâques ont lieu en même temps , ce qui accroît le potentiel de violence à Jérusalem.

    La Cisjordanie et Gaza ont été relativement calmes ces dernières semaines, mais à Jérusalem-Est, il y a eu plusieurs attaques à l’arme blanche contre des Israéliens. Dans deux cas récents, la police israélienne a tiré sur les Palestiniens qui, selon eux, ont commis les attaques.

    Le dernier en date : mardi, un Arabe israélien ayant déjà été condamné pour avoir soutenu l’Etat islamique a assassiné quatre personnes à Beer Sheva , dans le sud d’Israël.

    AXIOS, 23/03/2022

    #Etats-Unis #Israël #Algérie #Maroc #SaharaOccidental #Palestine #Cisjordanie

  • La valeur des vies et la couleur des yeux

    La valeur des vies et la couleur des yeux – Occident, Moyen-Orient, Ukraine, Irak, Libye, Syrie, Russie, Vladimir Poutine,

    A chaque fois qu’on leur rappelle leurs croisades au Moyen-Orient et les victimes qu’ils ont sur la conscience, les Occidentaux ferment le débat immédiatement, considérant que ce qui se passe en Ukraine n’a rien à voir avec ce qu’ils ont perpétré en Irak, en Libye ou en Syrie. Et ils maintiennent leurs mêmes arguments irrecevables. Ils se donnent toujours le bon rôle et prétendent qu’ils sont allés dans ces pays pour libérer les peuples de leurs tyrans et apporter la démocratie.

    Une démocratie qui n’a aucune trace, sur le terrain, à ce jour. Les Irakiens vivent dans le chaos permanent, les Libyens n’arrivent pas à avoir la paix et en Syrie les terroristes restent toujours menaçants. Et quand on leur parlent des milliers de civils qu’ils ont tués, ils trouvent la fameuse parade des « victimes collatérales ». Un passe partout qui les absout de leurs crimes de guerre et allègent leur conscience. Un fait qu’ils refusent à Vladimir Poutine qualifié de criminel de guerre. Peut être oui. Mais il n’est pas moins ni plus criminel de guerre que ne le sont les Bush, Sarkozy, Cameron ou Blair.

    Plus grave encore, sur certains plateaux de télévisions occidentales, on n’hésite plus à hiérarchiser l’importance de la vie des uns et des autres. La vie des civils ukrainiens a, à leurs yeux, plus d’importance que la vie d’un Syrien ou d’un Irakien. « Les Ukrainiens sont des Européens comme nous avancent certains». Et c’est la même logique qu’ils avancent quand ils parlent des réfugiés ukrainiens. Et là, ils sont encore plus catégoriques à assumer leur racisme latent, mais bien réel. Nous acceptons les réfugiés ukrainiens, mais il n’est pas question d’accepter les réfugiés syriens, irakiens ou afghans.

    Cette guerre en Ukraine a révélé au grand jour le double jeu de ces Occidentaux qui n’ont pas cessé de nous berner avec leurs grands idéaux de démocratie, d’égalité et de droit de l’homme.

    Dans leur doctrine, il n’y a de place que pour l’homme blanc aux yeux bleus. Les autres êtres humains sont une classe inférieure qu’on peut chasser, humilier, et même tuer sans aucun risque d’être inquiétés. Dans leur logique, la guerre qu’on a fait aux Irakiens, aux Libyens ou aux Syriens et les crimes qui en ont découlé ne peuvent être qu’impunis, mais il ne peut en être de même quand il s’agit d’une guerre contre l’homme blanc. Ici tout change du tout au tout, et les jugements de valeurs et même de civilisation répondent à de tout autres critères que ceux qu’on nous ressassent depuis le début de ce millénaire et les guerres que nous avons connues dans notre région arabo-musulmane.

    Par Abdelmadjid Blidi

  • Djoudi: « Le Maroc est devenu un protectorat d’Israël »

    Djoudi: « Le Maroc est devenu un protectorat d’Israël »

    Djoudi: « Le Maroc est devenu un protectorat d’Israël » – Algérie, Palestine, Moyen Orient, Al Qods,

    L’ancien diplomate et ancien secrétaire général adjoint de l’Organisation de l’unité africaine (actuellement Union africaine), Noureddine Djoudi, a mis en avant, dans cet entretien, le danger que représente la présence des sionistes chez notre voisin du Maroc. Fin analyste, Djoudi a recommandé de faire une nette distinction entre le Makhzen belliciste et pro-sioniste et le peuple marocain qui partage tout avec le peuple algérien.

    L’Expression: Le président de l’Autorité palestinienne est depuis avant-hier à Alger. Le contexte de cette visite est hautement symbolique, en ce sens qu’il intervient au moment où le Maroc fait parader les sionistes sur son territoire. Un mot là-dessus?
    Noureddine Djoudi: Oui bien évidemment. Il faut se référer à l’évolution de ce problème depuis le temps où le sionisme faisait la démonstration de son expansionnisme, puisqu’il parlait du grand Israël qui allait de l’Euphrate jusqu’au Nil et qui pensait en termes d’expansion, prendre jusqu’à la péninsule Arabique. Par la suite, le régime sioniste a continué à étendre son influence et il ne faut pas oublier que plusieurs responsables israéliens ont toujours déclaré publiquement que leur problème, leur priorité c’était l’Algérie. Il s’est trouvé malheureusement un complice à nos frontières, le Makhzen. Si ce dernier s’était limité à établir des relations diplomatiques comme l’ont fait d’autres pays arabes, à l’extrême limite, ça pourrait être compris. Mais qu’il soit en tant qu’Etat arabe, musulman en plus de tous les titres que s’est accordés le roi, président de la Fondation El Qods, prince des Croyants etc…. et qui se permet de signer des accords de défense, c’est très grave, parce que c’est amener le sionisme avec armes et bagages à notre frontières. À ce moment-là c’est tout l’équilibre du Maghreb qui est en cause, pas seulement l’Algérie.

    On a l’impression qu’il y a un transfert du conflit du Moyen-Orient vers l’Afrique du Nord. N’est-ce pas?

    Ce n’est pas un transfert, mais c’est plutôt une extension. Le but du sionisme est d’avoir une domination sur l’ensemble de la planète. L’influence commençait d’abord par l’Afrique, avant de l’étendre partout ailleurs à travers le monde. Ils sont déjà influents au niveau des médias dans des pays européens et aux Etats-Unis. Par ailleurs, il ne faut pas oublier aussi, qu’il y a une conjoncture d’intérêts entre certaines sectes américaines très influentes qui parlent du retour du Christ et qu’au préalable de ce retour, il faut qu’il y ait l’extension de l’anti-Christ. Ainsi ces sectes soutiennent que pour que le Christ revienne, il faut d’abord qu’Israël domine le monde. Il y a une incroyable identité de vues dans cette histoire. En tout cas, la certitude est qu’Israël n’a jamais cessé d’étendre son influence sur le continent africain et l’Algérie constitue pour lui un obstacle majeur.

    Du coup, l’Algérie devient la cible privilégiée, une sorte de verrou à sauter pour entrer de plain-pied dans le continent africain…

    Absolument, absolument! J’ai donné une conférence au ministère des Affaires étrangères sur la guerre de 4e génération, j’ai attiré l’attention sur le fait qu’Israël ne lésinera sur aucun moyen et elle usera de mille et une manières pour déstabiliser l’Algérie qui est l’objectif prioritaire. Il se trouve que les Israéliens ont un plein appui dans la région de la part de notre voisin de l’Ouest. Je vais jusqu’à ajouter, qu’actuellement, le Maroc n’est plus qu’un protectorat d’Israël.

    Le peuple marocain a eu un sursaut de dignité en manifestant dans plusieurs villes du royaume pour dénoncer la normalisation avec Israël. Quelle lecture en faites-vous?

    Il faut absolument dissocier le peuple marocain du Makhzen. Ce sont deux entités totalement séparées. En fait, le peuple marocain est la première victime du Makhzen. La situation économique et sociale est terrible. Actuellement, un Marocain ne peut plus s’acheter un bout de terrain, parce que les prix ont été flambés par les Français et les Britanniques qui accaparent ces terrains. Il y a cet appauvrissement du peuple marocain, face à une caste du Makhzen qui s’enrichit de plus en plus. Ceci étant, n’oublions pas que la politique du Makhzen a été répressive à l’égard du peuple. Je connais bien le peuple marocain pour avoir vécu au Maroc. Il est profondément musulman, il a tout en commun avec le peuple algérien, mais il est férocement brimé par le régime de Rabat. Durant notre guerre de libération, le peuple marocain appuyait notre lutte de manière systématique, mais nous avions beaucoup de difficultés avec l’autorité du Makhzen. Je citerai un fait connu: celui de la visite du président du Gpra à Rabat, le défunt Ferhat Abbas. Lors de son séjour au Maroc, il a subi d’énormes pressions pour lui faire signer un document à l’effet que Tindouf est un territoire marocain. Il y a d’autres faits beaucoup plus graves que je ne peux citer par obligation de réserve.

    Le Sommet de la Ligue arabe est prévu en mars prochain à Alger. Pensez-vous, Excellence, qu’il est encore possible de recoller les morceaux entre les pays arabes profondément divisés?

    Je crois que l’approche de notre ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, est très intelligente. Lamamra est en train de veiller à ce que ce sommet soit une réussite, au moment où le Maroc active ses relais pour contrer la tenue de ce sommet. Mais je pense, qu’avec la manière avec laquelle Lamamra traite les choses, le sommet se tiendra et on pourra en faire quelque chose de positif. Même les pays arabes qui ont reconnu Israël, n’iront pas à mon avis jusqu’à boycotter ce rendez-vous. Alger est un pays important, et ils ne peuvent pas négliger cet aspect.

    Brahim TAKHEROUBT

    L’Expression, 07/12/2021

    #Algérie #Maroc #Israël #Palestine #AlQods #Jérusalem #Makhzen

  • Député européen: déclaration à la presse conjointe des envoyés du Quatuor pour le Moyen-Orient

    Les envoyés du Quatuor pour le Moyen-Orient de l’Union européenne, de la Russie, des États-Unis et des Nations Unies surveillent de près la situation à Jérusalem-Est, y compris dans la vieille ville et le quartier de Sheikh Jarrah.

    Les envoyés se déclarent profondément préoccupés par les affrontements et la violence quotidiens à Jérusalem-Est, en particulier les affrontements d’hier soir entre les Palestiniens et les forces de sécurité israéliennes à Haram Al-Sharif / Mont du Temple. Nous sommes alarmés par les déclarations provocantes de certains groupes politiques, ainsi que par le lancement de roquettes et la reprise de ballons incendiaires de Gaza vers Israël, et les attaques contre les terres agricoles palestiniennes en Cisjordanie.

    Les Envoyés ont noté avec une vive inquiétude les éventuelles expulsions de familles palestiniennes des maisons dans lesquelles elles vivent depuis des générations dans les quartiers de Sheikh Jarrah et Silwan à Jérusalem-Est et expriment leur opposition aux actions unilatérales, qui ne feront qu’aggraver l’environnement déjà tendu.

    Nous appelons les autorités israéliennes à faire preuve de retenue et à éviter les mesures qui aggraveraient encore la situation pendant cette période des jours saints musulmans. Nous appelons toutes les parties à maintenir et à respecter le statu quo sur les lieux saints. Tous les dirigeants ont la responsabilité d’agir contre les extrémistes et de dénoncer tous les actes de violence et d’incitation à la haine. Dans ce contexte, les Envoyés du Quatuor ont réaffirmé leur attachement à une solution négociée à deux États.

    EEAS, 08 mai 2021

    Etiquettes : Quartet, Moyen Orient, Palestine, Israël, Jérusalem, Al Qods,

  • Think tank : Le Réseau des menaces iraniennes (RMI)

    Quatre modèles de partenariats avec des clients non étatiques de l’Iran

    Le réseau de la menace iranienne (ITN) est une force redoutable composée de dizaines de milliers de combattants. Il s’étend au Moyen-Orient et en Asie du Sud et a des liens et une influence en Afrique et en Amérique latine. Le RMI permet à l’Iran d’être présent et de projeter sa puissance dans toute la région, ainsi que de dissuader et de harceler ses adversaires. Le réseau est composé de groupes divers et disparates, ce qui se reflète dans la nature et le montant du soutien fourni et dans le niveau de commandement et de contrôle exercé par Téhéran sur chaque groupe. Ces différences permettent à l’Iran d’utiliser le RMI pour atteindre quatre types d’objectifs politiques et militaires.

    Les auteurs se concentrent sur le RMI, qui se trouve à l’intersection de deux menaces – l’Iran et les acteurs non étatiques – mises en avant dans la stratégie de défense nationale des États-Unis de 2018 et la stratégie de sécurité nationale des États-Unis de 2017 comme une priorité à contrer pour le gouvernement américain. Dans ce rapport, les auteurs évaluent plusieurs indicateurs des relations Iran-ITN pour offrir un aperçu de la nature, de la profondeur et de l’ampleur des relations de l’Iran avec ces partenaires non étatiques clés classés par objectifs iraniens.

    La poursuite de l’expansion du RMI par l’Iran augmenterait sa capacité à utiliser le réseau pour saper la stabilité dans la région, contrarier les alliés et partenaires des États-Unis, saper l’influence des États-Unis et représenter un risque pour le personnel militaire américain. À la lumière de cette expansion, cette étude explore les relations de l’Iran avec son réseau non étatique afin de mieux permettre au gouvernement américain de contrer la subversion iranienne dans la région via le RMI.

    Principales conclusions

    Le réseau de la menace iranienne est une force formidable composée de dizaines de milliers de combattants.

    -Les auteurs ont classé les quatre catégories de groupes au sein du RMI qui sont ressorties de leur analyse du réseau de clients non étatiques de l’Iran en fonction des objectifs poursuivis par Téhéran : Cibleurs, dissuadeurs, stabilisateurs et influenceurs.
    -Les cibles sont conçues pour augmenter les coûts du maintien de la présence américaine à l’avant. Le principal objectif poursuivi par l’Iran en soutenant ces groupes est de les utiliser pour dissuader et harceler les forces américaines dans la région.
    -Les dissuadeurs sont des groupes que Téhéran cultive principalement pour dissuader et imposer des coûts à ses rivaux régionaux. Ces rivaux comprennent Israël, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis.
    -Les stabilisateurs sont des groupes employés pour stabiliser les alliés de l’Iran, comme la Syrie.
    -Les influenceurs sont des groupes qui permettent à Téhéran d’étendre son influence au sein des États.

    Le RMI est le moyen de dissuasion le plus puissant dont dispose Téhéran contre les États-Unis.

    -Le RMI est actuellement – et restera probablement à l’avenir – le principal moyen de projection de puissance de Téhéran et son instrument d’influence privilégié au Moyen-Orient.
    -Les membres du RMI- et non Téhéran – sont les plus susceptibles de lancer des attaques contre des cibles américaines et autres.
    -Le RMI pose un dilemme plus large pour les États-Unis, car les tensions croissantes entre les États-Unis et l’Iran ont obligé les États-Unis à renforcer leur position au Moyen-Orient et à réduire leurs ressources pour d’autres priorités de défense américaines.
    -Il est important que le gouvernement américain adopte une approche multidimensionnelle pour contrer l’utilisation par l’Iran du RMI pour saper les intérêts américains ou potentiellement nuire au personnel militaire et civil américain.

    Recommandations

    -Le gouvernement et l’armée des États-Unis devraient formuler des réponses spécifiques à chaque catégorie du MII plutôt qu’une approche générale de lutte contre le MII, en reconnaissant leurs différentes faiblesses, leurs leviers d’influence et leurs relations avec l’Iran pour mieux contrer le RMI.
    -Parce que les Targeters sont conçus pour contrer la présence américaine – et, par extension, l’influence américaine – au Moyen-Orient, ils représentent la plus grande menace du RMI pour les États-Unis. Ces groupes ont évolué en groupes hybrides désormais incorporés au système politique et aux forces de sécurité irakiennes. L’armée américaine doit veiller à éviter toute activité de coopération sécuritaire par inadvertance avec ces groupes.
    -Les dissuadeurs ne constituent pas une menace directe pour le territoire américain et l’armée américaine, mais une menace pour les partenaires régionaux. Par conséquent, les efforts de l’armée américaine pour renforcer les capacités des partenaires afin de permettre aux partenaires régionaux des États-Unis d’être responsables de leur propre sécurité sont essentiels.
    -Certains membres des stabilisateurs sont susceptibles de contester la présence américaine dans la région, car ils cherchent à stabiliser les alliés iraniens. Par conséquent, l’armée américaine doit identifier les signaux critiques lorsque ces groupes pourraient chercher à prendre des mesures contre les actions américaines afin de renforcer la protection des forces.
    -Les Influenceurs vont probablement continuer à mener des activités violentes au Moyen-Orient et en Asie du Sud afin de saper la stabilité et de renforcer leur influence dans leurs pays respectifs. Pour freiner leurs ambitions, l’armée américaine doit continuer à renforcer les relations entre militaires avec les partenaires clés de la région afin d’envoyer un message dissuasif et de renforcer la capacité des partenaires à contrer le RMI.

    RAND Corporation, 2 mai 2021

    Etiquettes : Iran, réseau, Etats-Unis, Israël, Moyen Orient,

  • Les élections pourraient ouvrir la voie à l’unité palestinienne et faire progresser la paix, estime l’envoyé de l’ONU

    Les attentes sont élevées pour les premières élections palestiniennes depuis 15 ans, a déclaré l’envoyé de l’ONU au Moyen-Orient, Tor Wennesland, lors d’une réunion virtuelle du Conseil de sécurité jeudi, en demandant instamment le soutien international pour le processus.


    « La réussite d’élections palestiniennes inclusives est une étape critique vers le renouvellement de la légitimité démocratique du gouvernement palestinien », a-t-il déclaré, s’exprimant depuis Jérusalem.

    « Ces élections devraient également ouvrir la voie à l’unification de Gaza et de la Cisjordanie sous une autorité nationale unique et légitime, ce qui constituerait un pas important vers la réconciliation et pourrait faire progresser la paix au Moyen-Orient », a-t-il ajouté.

    Les préparatifs se poursuivent en vue des élections du Conseil législatif palestinien prévues pour le 22 mai, a encore indiqué le Coordonnateur des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient.

    L’enregistrement des candidats s’est achevé le 31 mars, et les listes définitives sont attendues le 30 avril, début de la période de campagne officielle.

    « Depuis mon dernier briefing, un nombre croissant de jeunes devraient participer à la définition de leur avenir politique et avoir la possibilité de voter pour la première fois », a-t-il déclaré.  

    L’ONU soutient le processus électoral, en s’engageant régulièrement auprès des partis et de la Commission électorale centrale (CEC). « Jusqu’à présent, la CEC a rempli ses fonctions avec professionnalisme et intégrité, renforçant ainsi la confiance dans le processus électoral », a dit Tor Wennesland.

    « Je souligne également le rôle essentiel des observateurs électoraux pour garantir le respect des résultats d’un processus crédible et transparent », a-t-il fait valoir.

    La Covid-19 « une menace redoutable »

    M. Wennesland a également salué les plans de la CEC visant à mettre en œuvre des mesures spéciales pour la sécurité du vote pendant la pandémie. Jeudi, il y avait plus de 316.000 cas confirmés de Covid-19 dans le territoire palestinien occupé, selon les données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

    Face à la crise, il a déclaré que la Covid-19 continue de représenter « une menace formidable » dans tout le territoire palestinien occupé et que la vaccination doit être intensifiée.

    « Je suis sérieusement préoccupé par l’augmentation significative des cas actifs à Gaza, où le taux d’infection quotidien atteint son plus haut niveau depuis le début de la pandémie. En Cisjordanie, de nombreux hôpitaux restent à pleine capacité ou presque », a-t-il déclaré.

    L’envoyé de l’ONU a informé les ambassadeurs de la campagne de vaccination que les autorités palestiniennes ont lancé le mois dernier.

    Plus de 300.000 doses ont été livrées jusqu’à présent, a-t-il indiqué, et Israël a également poursuivi ses efforts pour vacciner des segments de la population palestinienne en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est. En outre, plus de 100.000 Palestiniens qui ont le droit d’entrer en Israël ont également été vaccinés.

    « Comme l’impact socio-économique de la pandémie a considérablement exacerbé une crise fiscale et économique apparemment sans fin en Cisjordanie et à Gaza, le soutien à la réponse du gouvernement palestinien doit rester une priorité », a insisté l’Envoyé.

    « Je salue tous les efforts réalisés jusqu’à présent pour vacciner la population palestinienne, mais le processus doit être accéléré et davantage de vaccins sont nécessaires », a-t-il conclu.

    ONU Info, 22 avr 2021

    Etiquettes : Palestine, Israël, paix, Moyen Orient,

  • Le Marocain Jamal Benomar fonde une association regroupant d’anciens fonctionnaires de l’ONU

    Les anciens médiateurs de l’ONU veulent que la paix au Moyen-Orient se fasse à l’échelle locale

    Un groupe d’anciens médiateurs de haut niveau des Nations Unies du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord a fondé une organisation de résolution des conflits, l’International Center for Dialogue Initiatives, ou ICDI, afin de pallier les échecs des courtiers en paix étrangers et de permettre aux artisans de la paix locaux de devenir plus influents dans leur région, selon les fondateurs.

    Jamal Benomar, ancien envoyé des Nations unies au Yémen et président du centre, s’est entretenu par téléphone avec PassBlue depuis la région métropolitaine de New York au sujet de cette nouvelle entreprise. « L’idée générale, dit-il, est d’encourager les gouvernements, les organisations intergouvernementales et la société civile de la région à prendre davantage de responsabilités dans la résolution de leurs propres problèmes, au lieu de s’en remettre exclusivement à des puissances extérieures… qui ont toutes leurs propres intérêts. »

    Parmi les huit fondateurs du centre figurent sept anciens chefs de missions de paix de l’ONU ainsi que Wided Bouchamaoui, ex-présidente de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat, qui est corécipiendaire du prix Nobel de la paix 2015. La nouvelle organisation est le fruit du travail de Benomar, un citoyen marocain et britannique qui a quitté l’ONU en 2017.

    Les autres fondateurs sont : Ibrahima Fall, ancien ministre sénégalais des Affaires étrangères et coordinateur de l’ONU pour la région des Grands Lacs africains ; Youssef Mahmoud, un Tunisien qui a dirigé l’opération de maintien de la paix de l’ONU en République centrafricaine et au Tchad ; Haile Menkerios, un diplomate érythréen qui a été envoyé de l’ONU auprès de l’Union africaine ; Tarek Mitri, un universitaire libanais qui a été ministre des affaires étrangères de son pays et envoyé des Nations unies en Libye ; Ahmedou Ould Abdallah, ancien ministre des affaires étrangères de Mauritanie et envoyé des Nations unies en Somalie ; et Leila Zerrougui, une Algérienne qui défend les droits de l’homme et qui a récemment dirigé l’opération de maintien de la paix des Nations unies en République démocratique du Congo.

    Seules deux des fondatrices, Bouchamaoui et Zerrougui, sont des femmes, ce qui reflète le déséquilibre général entre les sexes au sommet de la hiérarchie des Nations unies en matière de rétablissement de la paix, a déclaré Zerrougui lors d’une interview accordée à PassBlue depuis son domicile à Alger. Sur les 37 missions de paix actuelles, moins d’une sur trois est dirigée par une femme.

    Le groupe fondateur est assisté par une équipe d’experts universitaires et d’anciens fonctionnaires de l’ONU. Ils travaillent à distance alors que le centre se prépare à ouvrir des bureaux à Beyrouth, Tunis et New York, a précisé Mme Benomar. Les fondateurs financent le fonctionnement de l’organisation, mais ils ont l’intention de lancer des campagnes de collecte de fonds tout en maintenant l’impartialité du centre, a-t-il ajouté.

    Joost Hiltermann, directeur pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord du groupe de réflexion International Crisis Group, a salué l’initiative du groupe lors d’un entretien avec PassBlue depuis Bruxelles. « Au cours des dix dernières années, nous avons vu de plus en plus de conflits éclater [dans la région], tant au niveau national qu’au niveau plus local, et la médiation est vraiment la meilleure façon d’avancer », a-t-il déclaré. « Si des personnes du calibre de Jamal Benomar peuvent y contribuer, tant mieux. Il y a un réel besoin en la matière. »

    Les conflits qui secouent le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, connus sous le nom de région Mena, sont marqués par un degré élevé d’implication étrangère, les puissances extérieures soutenant les différents belligérants tout en essayant de jouer le rôle de médiateurs impartiaux. Cette dichotomie a créé un nœud de conflits internationalisés – notamment en Libye, en Syrie et au Yémen – ainsi qu’un éventail vertigineux d’efforts de rétablissement de la paix qui fonctionnent à contre-courant et ignorent souvent les populations locales.

    Selon son site web, le centre se concentrera d’abord sur la Libye, la Syrie et le Yémen, où les conflits armés « se poursuivent sans relâche en raison de l’échec des processus de paix et de l’absence d’initiatives diplomatiques crédibles dans la région ».

    Pourtant, certaines puissances régionales mènent une médiation positive, comme Oman, qui a récemment révélé avoir facilité les pourparlers de paix yéménites à Muscat. D’autres acteurs, en revanche, viennent de l’extérieur de la région, comme la France et la Russie, qui ont soutenu le commandant de l’armée libyenne rebelle Khalifa Haftar.

    « Tout le monde est impliqué dans ces conflits », a déclaré Benomar, « sauf les populations locales qui vont vivre avec les conséquences ».

    Maged Alkholidy, un militant yéménite pour la paix qui s’est entretenu avec PassBlue depuis la ville assiégée de Taiz, a déclaré que les Yéménites ordinaires sont laissés dans l’ignorance pendant que les diplomates étrangers marchandent sur leur sort. « Nous suivons les nouvelles mais nous n’avons pas d’informations concrètes », a-t-il dit. « Nous ne savons rien. »

    Cela doit changer, affirment M. Benomar et ses collègues. Pour que les accords de paix soient durables, les populations locales, des dirigeants officiels à la société civile – y compris les femmes – doivent avoir une place de choix dans leur conception, affirment les fondateurs du nouveau centre.

    « Vous n’obtiendrez jamais une paix durable si les personnes qui sont touchées par la guerre, et qui soutiennent l’une ou l’autre des parties, ne sont pas impliquées, si leurs problèmes ne sont pas traités, et si elles n’ont pas le sentiment de s’approprier le processus de paix », a déclaré M. Zerrougui.

    Le centre s’inspire de la Tunisie, le pays où les premières étincelles du printemps arabe ont été allumées et qui a traversé cette expérience transformatrice plus pacifiquement que les autres nations de la région. La Tunisie y est parvenue sans intervention extérieure.

    « Les Tunisiens ont trouvé par eux-mêmes des moyens de résoudre leurs difficultés, et leur transition n’a pas tourné au vinaigre et au sang comme c’est le cas en Libye, en Syrie et au Yémen », a déclaré M. Benomar. Cela ne veut pas dire que la Tunisie offre un modèle à reproduire ailleurs – les caractéristiques politiques du pays sont trop distinctes – et elle se débat en tant que démocratie naissante. Mais elle offre un exemple, comme l’ont fait remarquer deux des collègues de M. Benomar dans des entretiens séparés.

    Des acteurs de la société civile comme ceux qui ont aidé la Tunisie à traverser les troubles du printemps arabe en 2015 – y compris le groupe dirigé par Bouchamaoui – existent dans d’autres pays mais sont souvent marginalisés, a déclaré Zerrougui. « Vous avez les acteurs sur le terrain, mais ils n’ont pas d’espace », a-t-elle déclaré. Le nouveau centre vise à identifier et à soutenir les groupes de la société civile pour qu’ils exercent une plus grande influence, en travaillant avec les représentants gouvernementaux.

    « Nous venons de l’ONU, c’est là que nous avons grandi, mais en même temps nous venons de cette vaste région », a déclaré Benomar, « donc les idées que nous avons, elles sont une combinaison de la connaissance de la région et de la connaissance aussi du système international, de son fonctionnement et de toutes ses déficiences. »

    Pass Blue, 21 avr 2021

    Etiquettes : Jamal Benomar, Maroc, ONU, fonctionnaires, envoyés spéciaux, conflits, Moyen Orient, Afrique du Nord,

  • L’Iran en passe de remporter une grande victoire diplomatique

    Mohamed Habili

    Mercredi prochain à Vienne, les pays signataires de l’accord de 2015 sur le programme nucléaire iranien se réuniront pour la troisième fois consécutive et cela en quelques jours seulement. On ne sait trop si les Etats-Unis, qui se sont retirés de l’accord en 2018 sous l’administration Trump, tout en rétablissant et même en durcissant les sanctions contre l’Iran, seront ou non à cette occasion admis à participer aux débats, encore que la probabilité qu’ils ne le soient pas soit la plus forte. Il y a une semaine en tout cas, les négociateurs américains avaient pris part aux pourparlers sur la levée de leurs sanctions, condition sine qua non pour la restauration de l’accord dit de Vienne, depuis un autre lieu que celui dans lequel les autres participants étaient réunis. Les Etats-Unis ont pourtant déjà fait savoir qu’ils étaient disposés à lever celles de leurs sanctions directement liées au programme nucléaire de l’Iran, laissant du même coup entendre qu’en revanche ils maintiendraient celles qui avaient été décidées par eux pour d’autres raisons. La réponse des Iraniens ne s’était pas fait attendre : toutes les sanctions américaines devraient être levées, sans distinction aucune entre elles. Autrement eux les Iraniens ne reviendraient pas à l’accord de Vienne dans l’ensemble de ses clauses.

    Ils se contenteraient de l’appliquer à leur convenance, dans le prolongement de ce que d’ailleurs ils font depuis plusieurs mois déjà. Il semble bien qu’ils soient en train de remporter une victoire diplomatique éclatante, les Américains n’ayant d’autre d’alternative en vue de reprendre langue avec eux que d’annoncer la levée de toutes leurs sanctions. L’administration actuelle ne se serait pas trouvée dans la situation de devoir céder sur toute la ligne si elle avait pris le contrepied de celle qui l’a précédée en cette matière, conformément à l’engagement pris par son chef au cours de sa campagne électorale. Elle serait aujourd’hui en meilleure position pour aborder avec l’Iran des sujets à ses yeux non moins importants que son programme nucléaire : son programme balistique et sa politique dans le Golfe et au Moyen-Orient, jugée contraire aux intérêts des Etats-Unis et de leurs alliés dans la région.

    Cela dit, même dans cette supposition, l’Iran n’aurait probablement pas été accommodant, mais enfin, il y aurait eu moyen d’en parler avec lui, après le gage de bonne volonté qu’aurait été la levée sans condition des sanctions. Mais à la façon dont cette nouvelle administration s’est prise, cherchant à tirer parti de sanctions décidées par la précédente, dont elle tient pourtant à se démarquer en tout, ce supplément de négociation est fortement compromis. Quel intérêt en effet aurait l’Iran à discuter de sujets relevant pour lui de sa souveraineté s’il était certain d’obtenir sans conditions la levée des sanctions ?

    -A l’évidence aucun, sachant que de toute façon il ne sera jamais ami avec les Etats-Unis, qui au contraire continueront de voir en lui un ennemi à abattre. Pour l’heure, on n’en est pas là, il s’en faut. Les Américains devraient pouvoir reprendre leur place dans l’accord de 2015, ce qu’il ne semble pas aller de soi. Et une fois qu’ils y seraient parvenus, ce serait vraisemblablement pour s’entendre dire de la part des Iraniens, avec le soutien sans doute de la Russie et de la Chine, que ce dossier est maintenant définitivement clos, puisque l’accord est rétabli et qu’il ne s’agit plus pour ses parties que de s’y conformer rigoureusement.

    Le Jour d’Algérie, 10 avr 2021

    Etiquettes : Iran, Etats-Unis, nucléaire, négociations, Moyen Orient,

  • L’affaire Hamzah : Contexte et implications de la crise royale en Jordanie

    par Ghaith al-Omari, Robert Satloff

    La crise immédiate semble avoir pris fin pour le moment, mais la querelle hachémite, qui a fait l’objet d’une publicité étonnante, nous rappelle que la stabilité de la Jordanie doit être préservée et qu’elle ne doit pas être considérée comme acquise par Washington ou les amis régionaux d’Amman.

    Les nouvelles qui émergent d’Amman – l’ancien prince héritier Hamzah bin Hussein a fini par prêter allégeance à son demi-frère le roi Abdullah II après avoir été placé au centre de rumeurs de coup d’État, et d’autres anciens hauts fonctionnaires ont été arrêtés – sont très inhabituelles dans le royaume traditionnellement calme du Moyen-Orient qui approche de son centenaire dans quelques semaines. Bien qu’il soit peu probable que le tableau complet soit dévoilé bientôt, voire jamais, ces développements attirent l’attention sur la situation interne du pays et soulignent la nécessité de renforcer la stabilité d’un allié clé des États-Unis après une période de désintérêt relatif de Washington.

    Épreuve de force royale potentielle au milieu de l’agitation publique
    Les mesures de sécurité visibles prises à l’encontre du prince Hamzah – le privant de sa garde rapprochée et limitant ses déplacements et son accès aux communications – diffèrent fortement des moyens habituellement utilisés par le royaume pour gérer ses affaires internes. Des nouvelles de tensions au sein de la famille royale hachémite font occasionnellement surface, mais elles ont tendance à être résolues rapidement et discrètement, loin des yeux du public.

    Par exemple, en 2017, le roi Abdallah a relevé deux de ses frères et sœurs – le frère complet Faisal et le demi-frère Hashim – de leurs commandements militaires, alimentant ainsi les rumeurs de discorde familiale. Pourtant, les deux princes sont rentrés dans le rang, faisant taire les rumeurs. Une dynamique similaire s’est produite en 1999 lorsque le roi Hussein a remanié la ligne de succession quelques semaines avant sa mort des suites d’un cancer, remplaçant son frère Hassan, qui était prince héritier depuis 1965, par son fils aîné Abdullah, un officier militaire. Malgré le choc et le choc personnel profond, Hassan n’a pas protesté contre ce changement et a toujours exprimé publiquement son soutien à son neveu en tant que roi. En effet, il faut remonter aux jours de tension qui ont suivi l’assassinat, en 1951, du fondateur du royaume, Abdullah Ier, pour trouver un précédent de princes jordaniens rendant publiques leurs querelles – et même à cette époque, il n’était pas question de complot de coup d’État.

    Le prince Hamzah est le demi-frère du monarque actuel et le fils aîné du mariage du roi Hussein avec sa quatrième épouse, la reine Noor. Lorsqu’il est monté sur le trône en 1999, Abdullah a nommé Hamzah prince héritier, conformément aux dernières volontés de leur père ; on dit que Hussein adore Hamzah, qui a une réputation de piété, de modestie et de lien avec les tribus de Jordanie. Cinq ans plus tard, Abdullah a déchu Hamzah de ce titre en faveur de son propre fils aîné, Hussein, ce qui n’est pas inhabituel étant donné que le défunt roi Hussein a nommé trois princes héritiers différents au cours de son règne. Hamzah ne s’est pas publiquement opposé à cette décision à l’époque, mais il s’est ensuite positionné comme une figure sympathique et un avatar de la réforme parmi les Jordaniens mécontents de la situation socio-économique du pays, en particulier les éléments tribaux mécontents.

    Dans un premier temps, les autorités ont cherché à minimiser les dernières actions de Hamzah, qui, de loin, semblaient se situer quelque part dans la zone grise entre la critique ouverte et les manœuvres opérationnelles pour exécuter un coup d’État. Mais cela a changé lorsqu’il a publié deux messages vidéo le 3 avril, l’un en arabe, l’autre en anglais. Les vidéos décrivent les restrictions imposées à ses déplacements et à ses communications par le chef de l’état-major jordanien, puis critiquent la corruption et la mauvaise gouvernance dans le royaume, qui, selon lui, durent depuis « quinze à vingt ans », soit la durée du règne d’Abdullah et la décision de le destituer en tant que prince héritier. À la suite de ces messages, le gouvernement a adopté un ton plus dur à l’égard de Hamzah, le ministre des affaires étrangères Ayman Safadi l’accusant d’ »activités… visant la sécurité et la stabilité du pays » lors d’une conférence de presse le 4 avril. Hamzah est ensuite monté d’un cran en jurant publiquement de « désobéir » aux ordres lui ordonnant de s’abstenir de communiquer avec le monde extérieur.

    Pour éviter un affrontement frontal qui aurait pu ternir la monarchie, le roi a proposé à Hamzah une voie alternative de réconciliation dans la tradition bédouine de la sulha, en confiant à son oncle Hassan, très respecté, le soin de gérer les discussions sensibles. Cela a abouti à une réunion des princes de haut rang au domicile de Hassan, où Hamzah a signé une lettre extraordinaire dans laquelle il jurait fidélité à Abdallah et à l’actuel prince héritier Hussein, déclarant : « À la lumière des développements de ces deux derniers jours, je me remets entre les mains de Sa Majesté le roi. » Cette escalade semble marquer la fin de l’épisode actuel, même s’il est peu probable que ce soit le dernier chapitre du conflit entre les demi-frères. Un éventuel face-à-face n’est pas à exclure, mais même dans ce cas, il est plus probable qu’Hamzah quitte le pays plutôt que d’être emprisonné et transformé en martyr de l’opposition.

    Les responsables ont également annoncé l’arrestation de Bassem Awadallah et de Hassan bin Zaid ainsi que de « seize à dix-huit » autres personnes, principalement des assistants et des membres de la sécurité de Hamzah. Awadallah, ancien ministre et chef de la Cour royale, est une figure controversée que de nombreux Jordaniens identifient à la corruption. Lui et bin Zaid – arrière-petit-fils du premier roi Abdallah et petit-fils d’un ancien Premier ministre – ont des liens régionaux étendus et ont été à plusieurs reprises les envoyés privés du roi actuel en Arabie saoudite. Ces liens, associés à des affirmations officielles répétées concernant des contacts avec des « milieux extérieurs », ont alimenté les rumeurs selon lesquelles d’autres États régionaux pourraient être impliqués dans la crise.

    Ces événements surviennent à un moment tendu pour le royaume sur le plan intérieur. Le COVID-19 y est endémique, avec 633 000 infections et 7 201 décès sur une population totale de 10 millions d’habitants, faisant des premiers succès du gouvernement en matière d’endiguement un lointain souvenir. L’économie, qui souffrait déjà, a été durement touchée par la pandémie, avec un taux de chômage record à la fin de 2020 et un taux de pauvreté qui a augmenté de 39 % au cours de l’année dernière. La confiance dans les institutions publiques – à l’exception notable de la monarchie et du secteur militaire/sécurité – est très faible en raison des perceptions répandues d’inefficacité et de corruption. Ces opinions ont été amplifiées par une série d’accidents tragiques attribuables à des manquements au devoir public au cours des dernières années, notamment après que plusieurs patients du COVID-19 soient décédés dans un nouvel hôpital public le mois dernier en raison de défaillances dans l’approvisionnement en oxygène. Les appels à manifester lancés ces dernières semaines n’ont pas suscité une grande participation – en grande partie à cause des mesures de sécurité préventives – mais ils ont néanmoins suscité des inquiétudes quant au mécontentement public qui couvait. Tout au long de la campagne, Hamzah a été perçu comme un sympathisant de ces préoccupations et un opposant au roi.

    Implications nationales et régionales

    Bien qu’il soit trop tôt pour tirer des conclusions définitives, certains schémas familiers commencent à se dessiner. Traditionnellement, les menaces intérieures graves dans le royaume ont tendance à produire une dynamique de « rassemblement autour du drapeau ». À l’instar des attentats à la bombe perpétrés en 2005 par Al-Qaïda dans un hôtel d’Amman et des attentats plus récents perpétrés par l’État islamique contre des Jordaniens, l’affaire Hamzah est utilisée pour établir un contraste frappant entre deux réalités : les circonstances moins qu’idéales mais stables qui caractérisent actuellement la vie dans le royaume, et le chaos qui règne dans les pays voisins depuis le printemps arabe. Les messages officiels ont également souligné les liens présumés de Hamzah avec des dissidents jordaniens à l’étranger, dont beaucoup sont publiquement discrédités.

    Des preuves anecdotiques indiquent que ces messages trouvent un écho auprès d’un grand nombre de personnes dans le public ; en effet, pratiquement aucune personnalité publique de premier plan ne s’est exprimée en faveur d’Hamzah, à l’exception de sa mère. Et bien qu’elle ait mis à nu une querelle hachémite qui couvait depuis longtemps, la situation pourrait finir par alléger la pression intérieure sur le palais à court terme en détournant l’attention du COVID et d’autres défis socio-économiques.

    Cependant, les sources sous-jacentes de mécontentement que Hamzah a exploitées sont réelles et se manifesteront inévitablement à nouveau à l’avenir si Amman ne les aborde pas. Il s’agit de questions d’urgence comme la pandémie, ainsi que de questions plus structurelles comme une réforme économique, politique et de gouvernance plus large. Comme par le passé, les suites immédiates de l’affaire Hamzah verront probablement un renforcement du secteur de la sécurité au détriment de la réforme, comme le suggère le rôle central joué par le général Yousef al-Huneiti, officier supérieur de l’armée, dans l’isolement du prince. La situation pourrait même inverser l’impact de la lettre très médiatisée que le roi a adressée le 17 février au chef de la Direction des renseignements généraux pour réduire le rôle de cette puissante institution dans certains domaines économiques et politiques. Avant même la crise de ce week-end, le gouvernement avait déjà fermé la populaire plateforme de discussion Clubhouse pour éviter toute critique en ligne malvenue.

    À l’extérieur, les responsables jordaniens se sont souvent plaints d’être pris pour acquis par les États voisins et Washington. Ce sentiment s’est transformé en crainte sous l’administration Trump, qui a maintenu une aide substantielle au royaume mais a été perçue comme se désintéressant des vues d’Amman sur les politiques régionales, notamment en ce qui concerne la question palestinienne. Les événements de ce week-end semblent avoir rappelé à de nombreuses capitales que les développements intérieurs en Jordanie peuvent jouer un rôle central dans la sécurité régionale. L’Arabie saoudite a rapidement exprimé son soutien au roi et son engagement en faveur de la stabilité du royaume, suivie par d’autres États arabes. De même, le porte-parole du département d’État, Ned Price, a décrit le roi Abdallah comme un « partenaire clé » qui bénéficie du « soutien total » de l’administration Biden. Si l’on se fie au passé, ce soutien politique sera le prélude à un soutien financier renouvelé, voire élargi, de la part des amis de la Jordanie, en particulier dans le Golfe – une importante bouée de sauvetage potentielle dans le contexte de la récession induite par le COVID.

    Dans ce contexte, Amman doit faire preuve de délicatesse dans ses accusations, jusqu’à présent infondées, de liens étrangers importants avec la conspiration présumée. Parmi les pays dont les noms ont été cités – l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, Israël – aucun n’a intérêt à alimenter l’instabilité en Jordanie ou n’aurait pu croire qu’un complot amateur construit autour d’un prince mécontent et d’une poignée d’acolytes aurait pu renverser l’Abdullah bien établi. Si les allégations spécifiques concernant Awadallah et bin Zaid aboutissent à des preuves irréfutables de la complicité des responsables saoudiens dans ce type de complot, cela pourrait nuire aux relations des États-Unis avec Riyad. Cependant, en l’absence d’une telle preuve, la Jordanie doit éviter de transformer une relation en dents de scie entre les maisons royales saoudienne et hachémite en une véritable explosion diplomatique, notamment en raison du soutien financier et politique crucial de Riyad à son voisin beaucoup plus pauvre.

    Implications politiques pour les États-Unis

    La stabilité de la Jordanie a toujours été un atout précieux pour faire avancer les intérêts régionaux américains, qu’il s’agisse de développer la paix israélo-arabe ou de contrer l’État islamique. Dans l’immédiat, les États-Unis doivent donc continuer à exprimer leur soutien ferme à la Jordanie et à exhorter leurs alliés – États arabes, Israël et autres – à concrétiser ce soutien. Un appel téléphonique entre le président Biden et le roi Abdallah enverrait un message puissant à cette fin. Washington devrait également travailler avec Amman pour déterminer toute dimension étrangère substantielle de la crise, soit en la clarifiant, soit en faisant taire les rumeurs potentiellement dommageables. À cet égard, le directeur de la CIA, William Burns, ancien ambassadeur en Jordanie, pourrait jouer un rôle utile.

    Pour l’instant, la priorité devrait être d’aider Amman à traverser cet épisode de manière à garantir la stabilité. Mais parallèlement à cela – et plus encore une fois que l’anxiété initiale liée à l’affaire Hamzah se sera apaisée – Washington devrait inciter discrètement Amman à accélérer sa poursuite des réformes économiques, politiques et de gouvernance, tout en maintenant les changements substantiels à un rythme progressif et digeste. La secrétaire au Trésor Janet Yellen aurait transmis ce conseil lors d’une conversation avec le ministre des Finances Mohamad Al-Ississ le 1er avril, et d’autres responsables américains devraient faire de même. Ce n’est qu’avec une attention de haut niveau de la part de Washington et un soutien adéquat de la part d’autres amis qu’Amman a une chance d’entreprendre les réformes plus profondes nécessaires pour protéger le royaume des accès récurrents d’instabilité, qui pourraient avoir un impact négatif sur les intérêts américains dans toute la région au fil du temps.

    Ghaith al-Omari est chargé de recherche au Washington Institute et ancien conférencier en droit international en Jordanie. Robert Satloff est le directeur exécutif de l’Institut et l’auteur de deux livres sur la politique et l’histoire de la Jordanie.


    The Washington Institute for Near East Policy, 5 avr 2021

    Etiquettes : Jordanie, roi Abdallah, Hamza Bin Hussein, Moyen-Orient, Faisal, Hashim, Noor, roi Houssein,