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  • Internet: Les musulmans victimes d’un vol de données?

    Internet: Les musulmans victimes d’un vol de données?

    Les internautes de confession musulmane victimes d’un vol de données d’une ampleur insoupçonnée?Al-Moazin Lite, Ramadan 2022, Al Quran Mp3, applications de prière, Islam,

    C’est ce qui ressort d’une enquête interne menée par Google, qui a abouti le 25 mars dernier à la confirmation de l’existence d’un vol organisé, ciblant les utilisateurs d’applications de prière musulmane (Al-Moazin Lite, Ramadan 2022, Al Quran Mp3…). C’est vrai qu’en termes numériques, ces applications affichent plus de 10 millions de téléchargements, soit autant de données numériques qu’on peut monnayer sur le marché fructueux du commerce illicite de la vente des données personnelles, sans le consentement ou à l’insu des personnes ciblées, bien sûr, mais cela n’explique pas le ciblage des internautes d’une confession religieuse bien précise, en l’occurrence l’Islam. Pourquoi les musulmans et pas les chrétiens, qui utilisent également plusieurs applications ?

    Le vol des données et informations personnelles n’est pas une nouveauté en soi sur Internet, mais ce dernier vol massif qui touche une catégorie précise d’internautes, en l’occurrence les musulmans du monde entier, suscite de l’inquiétude. Une inquiétude fondée et légitime quand on apprend, selon les premiers résultats de l’enquête, ou une partie de l’enquête rendue publique, que ce vol de données personnelles ne résulte pas d’une quelconque faille de sécurité mais d’une machination bien orchestrée, impliquant une agence gouvernementale américaine.

    D’après les résultats de l’enquête de Google, c’est une entreprise panaméenne qui a créé et diffusé un code caché dans des applications utilisées exclusivement par les musulmans, permettant de récupérer, pour le compte d’un sous-traitant d’une agence gouvernementale aux États-Unis, de nombreuses données sensibles comme des numéros de téléphones, des e-mails, la géolocalisation et d’autres données encore. Ainsi que le fait gravissime des effets de ce code, qui est capable d’identifier les appareils connectés au même réseau WiFi que celui de la victime, permettant de récupérer des informations sur son entourage, multipliant l’estimation du nombre de victimes par deux, trois, cinq ou même par dix.

    Les conclusions de l’enquête ne seront pas connues avant plusieurs mois, annonce-t-on, mais on peut se demander s’il ne s’agit pas d’un piratage impliquant un Etat, et non de simples pirates informatiques isolés, qui tentent de voler des données et informations sensibles pour les revendre au plus offrant ?

    On sait que dans le cadre de la lutte antiterroriste, presque tout est permis sur le plan législatif américain, Guantanamo et les arrestations et transferts de prisonniers accusés d’appartenance à des groupes terroristes, qui ont été opérées par la CIA, hors de tout cadre judiciaire, hors des frontières américaines, sont là pour en témoigner. Et, dans cette optique, la possession de données personnelles de millions d’utilisateurs peut constituer une solide base de surveillance algorithmique de millions de musulmans éparpillés à travers plusieurs pays.

    L’alerte à propos de ce vol des données personnelles a été donnée en octobre 2021, mais ce n’est que le 25 mars dernier que Google a fini par bloquer et supprimer une douzaine d’applications parmi lesquelles on retrouve des applications de prière musulmane (Al-Moazin Lite, Ramadan 2022, Al Quran Mp3…). Une affaire aux relents scandaleux qui n’a pas encore livré tous ses secrets.

    par Abdelkrim Zerzouri

    Le Quotidien d’Oran, 11/04/2022

  • Le racisme aux trousses: La France face à ses démons

    Le racisme aux trousses: La France face à ses démons

    Le racisme aux trousses: La France face à ses démons – xénophobie, migration, Islam, stigmatisation,

    Le dossier du racisme ne concerne plus seulement les lointaines contrées. Il hante désormais toutes les sociétés en empoisonnant pêlemêle leurs structures et leurs institutions et en distillant la haine et le mépris. Le Responsable à l’ONU (1) vient encore une fois, à l’occasion du 21 mars, Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, de réitérer son appel en vue d’actions concrètes contre toutes sortes de discriminations. La société française n’est guère à l’abri de ce fléau comme en témoignent les dernières statistiques. Une progression inquiétante d’actes xénophobes et de persécutions vient d’être signalée par les pouvoirs publics. Les cibles stigmatisées, les boucs émissaires désignés, ce sont les étrangers et tout particulièrement les musulmans et les arabes qui font l’objet d’une suspicion tendancieuse particulière.

    Le ministère de l’Intérieur français le confirme : « Les crimes et les délits à caractère raciste, xénophobe et antireligieux ont augmenté de 13% en 2021 par rapport à 2019 ». La police et la gendarmerie en ont enregistré 6.300, auxquels il faut ajouter 6.200 contraventions, soit une augmentation de 26%. L’année 2020 n’a pas été comptabilisée, en raison de la crise sanitaire et des périodes de confinement. Les chiffres avancés ne sont guère représentatifs de la réalité, les victimes de violences verbales, de menaces et d’agressions physiques à caractère raciste, ne déposant que rarement plainte.

    Selon une enquête menée entre 2013 et 2018, « à peine un quart des personnes agressées déposent plainte », précise le ministère qui souligne que « les (5.720) victimes des crimes et délits à caractère raciste sont essentiellement des hommes âgés de 25 à 54 ans, avec une surreprésentation d’étrangers originaires d’un pays d’Afrique ». Les actes commis l’ont été « en raison de l’ethnie, de la nation, d’une prétendue race ou de la religion».

    Les données recueillies, qui ne précisent pas si les faits relèvent d’actes antichrétiens, antimusulmans ou antisémites, soulignent que « quatre fois sur cinq, il s’agit d’injures, de provocations ou de diffamations publiques ». Ce constat effarant, particulièrement inquiétant, résultante logique d’une démission des pouvoirs publics, n’exclut pas par le syndrome de l’irresponsabilité collective face à des structures minées. Le sursaut populaire viendra-t-il des urnes ? Les déclarations outrancières des uns et des autres n’incitent guère à l’optimisme.

    Réveillons-nous ! » écrit, le grand penseur, sociologue et philosophe, Edgar Morin, dans un ouvrage qui vient de sortir (2). A l’évidence, l’extrême droite en France est en pleine régénération. L’actuelle campagne présidentielle qui la revigore, donne des ailes aux thuriféraires qui, à l’ombre des meetings, tentent de concocter un nouveau pays avec une « immigration zéro ».

    Les forces nihilistes, loin d’éclairer les citoyens par une argumentation lucide et raisonnée, usent de tous les verbiages, de tous les stratagèmes, pour convaincre une population sceptique qui ne croit plus aux promesses des politiques. Les propos délirants des candidats à la magistrature suprême laissent perplexe. Ils n’aboutissent en fait qu’à dégrader et obscurcir encore plus un débat public biaisé, en transformant les agoras en espaces de réquisitoires, de dénégations et de jugements à l’emporte-pièce. Toute velléité de controverse devient alors caduque. Faut-il dire adieu à la France humaniste d’antan ? Faut-il effacer des mémoires 1789 et la déclaration des droits de l’homme qui abolissait les privilèges, favorisait la liberté de culte et la souveraineté des citoyens dans la République ?

    Comme en 1848, et de manière cyclique, les forces du mal aux aguets tentent de réinstaurer de nouvelles « Terreurs » en contraignant les forces du progrès au silence et à l’effacement. Espérons que l’appel d’Edgard Morin ne reste pas sans écho. Ce sont des militants comme lui et Stéphane Hessel, entre autres, qui font progresser les droits humains. Avec « Indignez-vous », « Engagez-nous » et « Le Chemin de l’espérance », (coécrit avec E. Morin), (3), manifestes de référence, Hessel, connu pour ses positions antifascistes, engagé dans la résistance, diplomate et rédacteur de la Charte des Droits de l’homme, a toujours témoigné du respect des droits de l’immigré, des marginalisés, des «sans-papiers, des « sans voix » et des Palestiniens.

    Ses livres sont devenus des porte-parole» de tous les marginalisés du monde. Et dire que ce grand militant pour la paix, la dignité et les valeurs démocratiques a été empêché de s’exprimer sur injonction du CRIF, par l’actuelle candidate à l’Elysée, Valérie Pécresse, ancienne ministre des Universités.

    « Haro sur les étrangers, les arabes et les musulmans ! »

    « Haro sur les étrangers, les arabes et les musulmans ! », crient à l’unisson des hordes de résidus du nazisme. Ce slogan, dicté par des hurluberlus extravagants et ressassé à satiété par leurs affidés, des obsédés névrotiques, masque mal les véritables dangers auxquels les Français sont actuellement exposés : baisse drastique du pouvoir d’achat, hausses vertigineuses des prix, difficultés d’accès à l’emploi, problèmes de logements, pour ne citer que ceux-là.

    Nourrissant de noires perspectives pour le pays qu’ils prétendent aimer et vouloir sortir de l’ornière, ces opportunistes prétendants aux sièges moelleux usent ostensiblement de toutes sortes d’invectives et de grossièretés outrageantes à l’égard de ceux qui ne partagent pas leurs élucubrations et leurs sombres desseins. Aucun étranger n’échappe à leur hostilité et à leur mépris manifeste. Rendus responsables du chômage, de l’insécurité et autres maux sociaux, les résidents français ou d’origine étrangère font l’objet d’une vindicte particulière. A voir l’esprit d’intolérance qui s’enracine progressivement, on a l’impression que le code de l’indigénat de triste mémoire est toujours d’actualité et que la fameuse « Mission civilisatrice » qui a longtemps masqué les pires barbaries ne s’est guère estompée.

    Les nouveaux « Damnés de la terre » (4), ce sont les enfants et petits-enfants expatriés des anciens immigrés, qui font l’objet d’asservissement et d’exploitation éhontée outrancière. Pour vivre où à tout le moins survivre, ces derniers, considérés comme citoyens de seconde zone, affrontent quotidiennement un système inique et discriminatoire odieux qui rappelle étrangement celui de l’apartheid. Et pourtant, ce sont ces migrants, toutes générations confondues, qui ont grandement contribué à la construction et au développement de la France, qui sont traités aujourd’hui de « parias » et d’« intrus » venus manger le pain des Français et profiter des soins et des allocations familiales. Comment est-il possible de permettre à ces nostalgiques de l’ère coloniale, animés par une haine farouche, de sévir en toute impunité après des décennies d’indépendance ? N’est-il pas pour le moins anormal que les descendants des Maghrébins et des indigènes africains expatriés subissent encore et toujours l’humiliation au quotidien ?

    Il est regrettable de constater que l’image de la France des Trente Glorieuses, sérieusement ternie par les événements sanglants qui ont jalonné son histoire, est aujourd’hui écornée par la résurgence du racisme, de la xénophobie et de l’antisémitisme qui la hantent à nouveau. Les Français auraient-ils oublié que c’est la révolution française qui a permis de graver les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité, sur les frontons des édifices publics et que c’est la IIIe République qui a permis d’inscrire le vivre ensemble, le respect d’autrui, la laïcité et le droit à l’enseignement pour tous comme devises républicaines ? Cette situation scandaleuse est absolument insoutenable. Tout comme l’a été la période coloniale pour les ancêtres des migrants qui, non seulement ont été dépouillés de leur terre et de leurs biens mais en plus ont servi de chair à canon dans des guerres meurtrières qui ne les concernaient pas. Sans une farouche résistance aux oppresseurs durant 132 années, les colonisés vivraient encore sous le joug colonial.

    A voir la montée des populismes et des racismes rampants, on peut, sans risque de se tromper, dire que l’épée de Damoclès n’est pas prête à être rengainée si les citoyens français ne se mobilisent pas assez pour contrer les partisans des doctrines poussées aux extrêmes, disséminés à travers toutes les strates sociétales. En acceptant que communautés étrangères ou d’origine étrangère deviennent les cibles privilégiées des candidats à la magistrature suprême, en tolérant l’humiliation des composantes les plus fragiles de la société et en planifiant des expulsions massives du territoire, ces derniers constituent un fléau majeur.

    par Mohamed Bensalah, réalisateur d’un long-métrage sur l’immigration africaine en France (primé à Knock Le Zout. Bruxelles 1972) et titulaire d’un doctorat sur le même thème (Université Montpellier III 1979).

    Notes :

    (1) Antonio Guterres (Responsable à l’ONU) a choisi pour thème cette année : « Voix pour une action contre le racisme)

    (2) « Réveillons-nous ! ». Edgard Morin. Denoël Mars 2022.

    (3) « Indignez-vous ». Ed Indigène 2010. « Engagez-nous ». Ed. de l’Aube. 2011. « Le Chemin de l’Espérance ». Ed. Fayard 2011.

    (4) Dans son dernier ouvrage : « Les Damnés de la terre ». Ed Maspero 1961 et La Découverte, Frantz Fanon analyse le traumatisme du colonisé dans le cadre du système colonial.

    Le Quotidien d’Oran, 09/04/2022

    #France #Racisme #Xenophobien #Islam #Migration

  • La Turquie appelle les musulmans à adopter une position claire sur Gaza

    Les pays musulmans doivent adopter une position unie et claire sur le conflit qui oppose Israël au mouvement islamiste Hamas à Gaza, a déclaré jeudi le vice-président de la Turquie, Fuat Oktay, critiquant les puissances mondiales qui condamnent la violence sans agir.

    « Ce que nous souhaitons, c’est que des mesures actives soient prises », a déclaré Oktay aux journalistes après les prières matinales marquant la fin du mois de jeûne musulman du Ramadan.

    « Il y a des décisions prises à plusieurs reprises aux Nations unies, il y a des condamnations. Mais malheureusement aucun résultat n’a été obtenu, parce qu’une position claire n’est pas affichée. »

    En plusieurs jours de conflit, le Hamas a tiré des volées de roquettes en direction de villes israéliennes et Israël a lancé des frappes aériennes contre la faction islamiste dans la bande de Gaza. en savoir plus

    Au moins 67 personnes ont été tuées à Gaza depuis l’escalade des violences lundi, selon le ministère de la santé de l’enclave. Sept personnes ont été tuées en Israël, selon les responsables médicaux.

    Le conflit commençant à ressembler à la guerre de Gaza de 2014, les puissances mondiales ont exigé une désescalade et les États-Unis ont déclaré qu’ils prévoyaient d’envoyer un émissaire pour des discussions avec Israël et les Palestiniens.

    Le président turc, Tayyip Erdogan, qui a condamné à plusieurs reprises l’occupation de la Cisjordanie par Israël et son traitement des Palestiniens, a déclaré samedi qu’Israël était un « État terroriste » après que la police israélienne a tiré des balles en caoutchouc et des grenades assourdissantes sur des manifestants palestiniens à la mosquée Al-Aqsa de Jérusalem.

    Oktay a déclaré que les musulmans avaient la responsabilité d’agir.

    « Tous ceux qui n’affichent pas une position claire contre cela sont partie prenante de ce tourment », a déclaré Oktay. « Malheureusement, lorsque nous regardons les pays musulmans qui n’affichent pas cette unité et cette convivialité, tous ceux qui n’affichent pas une position claire sont partie prenante de ce tourment. »

    Reuters, 13 mai 2021

    Etiquettes : Turquie, musulmans, Islam, Israël, Palestine Ghaza, Al Qods, Jérusalem,

  • Le gouvernement allemand fait des insultes motivées par la haine un crime

    BERLIN (AP) – Le gouvernement allemand a adopté mercredi une nouvelle loi faisant des insultes motivées par la haine un délit pénal passible d’une amende ou d’une peine de prison pouvant aller jusqu’à deux ans.

    Le ministre allemand de la Justice a déclaré que la nouvelle loi vise à protéger les juifs, les musulmans, les homosexuels, les personnes handicapées et d’autres personnes.

    « Il est de notre responsabilité de protéger chaque personne de notre société contre l’hostilité et l’exclusion », a déclaré Christine Lambrecht, rapporte l’agence de presse allemande dpa.

    La nouvelle mesure, qui doit encore être approuvée par le Parlement, inclut les messages de haine insultants envoyés sous forme de textes, de courriels ou de lettres.

    « Les membres des communautés juives ou musulmanes sont raillés et dénigrés », a déclaré Mme Lambrecht.

    Les crimes haineux et les attaques contre les minorités ont augmenté en Allemagne ces dernières années et, avec l’utilisation croissante des médias sociaux, les insultes ciblées sont devenues monnaie courante, selon les groupes qui suivent les crimes haineux.

    En vertu de la législation en vigueur, les insultes étant personnelles et non publiques, elles ne peuvent être sanctionnées en tant qu’incitation à la haine raciale.

    Associates Press, 12 mai 2021

    Etiquettes : insultes, haine, crime, racisme, discriminations, juifs, musulmans, homosexuels, personnes handicapées,

  • Si l’extrême droite arrivait au pouvoir en France

    Par Mohamed Habili

    Il était question hier de la crise dans laquelle plongerait sûrement la France si au lieu du président sortant, c’est la candidate d’extrême droite qui était élue à la présidentielle de l’année prochaine. Le cas échéant, ce ne serait pas non plus sans danger sur nous. C’est d’ailleurs là la raison principale de l’intérêt particulier que nous portons à cette élection. L’extrême droite française est en effet un regroupement de nostalgiques inconsolables de l’Algérie française. Si elle arrivait au pouvoir et qu’une opportunité s’offrait à elle, nul doute qu’elle ne manquerait pas de nous nuire. Déjà que le gouvernement actuel travaillait jusqu’à récemment à nous déstabiliser sans trop s’embarrasser de scrupules, si bien que les autorités algériennes ont menacé d’expulsion son représentant à Alger, lequel semble s’être calmé depuis.

    La prochaine élection présidentielle en France est autant dire une question de vie ou de mort pour ce pays. Pendant la campagne électorale, qui du reste a déjà commencé, il sera à peine question de l’Algérie, mais soyons certains qu’elle sera à tout moment dans les esprits. Elle y sera parce que l’extrême droite y pense sans arrêt pour sa part. C’est même cette hantise du paradis perdu qu’elle représente pour elle qui en fait un cas à part dans la fachosphère européenne.

    Il ne faut jamais perdre de vue ce qui s’est déjà produit, car autrement il se répétera, et sous une forme malgré tout reconnaissable. Toute l’idéologie de l’extrême droite est dans la désignation d’un bouc émissaire comme la cause de tous les maux du présent. C’était le Juif dans les années 1940. C’est l’immigré maghrébin et africain aujourd’hui. L’extrême droite revenue au pouvoir fera ce qu’a fait le régime de Vichy, dont elle procède, à peine celui-ci installé.

    Sa première cible sera ce qu’elle appelle les Français de papiers, qu’elle voudra dépouiller de leur nationalité française pour mieux les expulser ensuite. C’est ce qu’a fait le régime de Vichy avec les Juifs d’Algérie naturalisés dès 1870 de par le décret Crémieux. Non seulement il leur a enlevé la nationalité française, mais il a incité les non-Juifs à s’emparer de leurs biens. Pas un Algérien n’a pris un bien à un Juif. Les Oulémas ont pris les devants d’ailleurs en émettant une fatwa interdisant ce crime.

    Les fascistes d’aujourd’hui arrivant au pouvoir en France s’en prendraient aux Arabes, comme à ceux qui pour eux leur sont assimilables. Un fasciste n’est pas un fasciste s’il n’est pas raciste et brutal. S’il n’est pas ennemi du genre humain. La haine du plus faible parce qu’il est le plus faible, tel est son ADN, sa nature profonde, son identité politique. Dans la première tribune des généraux, puisqu’une deuxième serait en préparation, il a été question de “hordes de banlieue” à mater, à réduire. Tout est là : le bouc émissaire et le sort affreux à lui réserver.

    L’extrême droite commettra par les temps qui courent des crimes non moins horribles que ceux du passé si l’occasion s’en présente, dans quelque pays que ce soit, en France ou ailleurs. Il se trouve qu’en France, il y a un précédent. Elle ne sera pas prise au dépourvu, elle en particulier. Nous autres Algériens, Maghrébins et Africains, aurons de bonnes raisons de nous estimer directement menacés par l’extrême droite au pouvoir en France. Il nous sera impossible de garder les mêmes relations avec elle.

    Le Jour d’Algérie, 09 mai 2021

    Etiquettes: France, Algérie, extrême droite, fascisme, racisme, xénophobie, régime de Vichy, haine, arabes, musulmans, noirs,

  • La majorité des Arabes voient la politique étrangère de la Turquie d’un bon œil.

    Contrairement à la Turquie, la plupart des pays arabes interrogés ne voient pas d’un bon œil l’influence iranienne ou saoudienne dans la région.
    Selon un sondage du Baromètre arabe, le président turc Recep Tayyip Erdogan reste l’un des dirigeants les plus populaires dans le monde arabe.

    Lorsqu’on leur a demandé ce qu’ils pensaient de la politique étrangère de la Turquie dans les six pays étudiés, à savoir le Maroc, la Jordanie, l’Algérie, la Tunisie, la Libye et le Liban, 42 % des personnes interrogées ont répondu qu’elle était bonne ou très bonne.

    La ventilation des résultats individuels donne au leader turc une majorité au Maroc (57 %), en Jordanie (54 %) et en Algérie (52 %).

    Une minorité non négligeable s’est prononcée en faveur de la Tunisie, tandis qu’au Liban (25 %) et en Libye (23 %), la politique étrangère du pays est perçue favorablement.

    Les résultats reflètent une perception générale selon laquelle, même si les pays de la région se disputent le pouvoir, la politique étrangère turque est généralement bien considérée, en particulier par rapport à d’autres acteurs régionaux comme l’Iran et l’Arabie saoudite.

    Les politiques régionales turques, qu’il s’agisse de soutenir la cause palestinienne, de dénoncer l’agression israélienne, de soutenir le printemps arabe ou de soutenir les Syriens contre le régime d’Assad, sont des politiques qui reflètent les aspirations et les politiques d’une grande partie de la jeunesse de la région.

    L’enquête du Baromètre arabe a également cité la légitimité électorale d’Erdogan comme une autre raison majeure de la popularité régionale du dirigeant.

    L’ascension économique et politique de la Turquie dans la région contraste fortement avec celle de ses voisins, embourbés dans des institutions politiques délabrées qui, dans l’ensemble, ne reflètent pas la volonté du peuple.

    La volonté d’Erdogan de s’élever contre les dirigeants européens et américains sur des questions qui préoccupent de nombreux musulmans a sans doute aussi joué un rôle dans l’attachement du président turc aux masses arabes.

    En revanche, le sondage a révélé que le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammad Bin Salman (MBS), le dirigeant de facto du royaume, est moins bien considéré parmi les pays interrogés.

    C’est en Jordanie que MBS est le plus mal perçu, avec seulement 13 % d’évaluation positive des manœuvres de politique étrangère du prince héritier.

    La Libye, de façon peut-être surprenante, a obtenu le taux d’approbation le plus élevé pour MBS (45 %), suivie du Maroc (39 %), de l’Algérie (31 %), du Liban (24 %) et de la Tunisie (22 %).

    Les raisons probables de la faiblesse des chiffres de MBS pourraient être toute une série de raisons, y compris la guerre au Yémen, qu’il a intensifiée en 2015 lorsqu’il était ministre de la défense du pays.

    La guerre au Yémen a laissé des millions de personnes au bord de la famine et a entraîné la mort de milliers de personnes.

    Une autre explication possible est que, comme l’Arabie saoudite a lentement dérivé dans l’orbite régionale d’Israël tout en mettant la cause palestinienne en veilleuse, cela a probablement endommagé les perceptions de MBS.

    Le meurtre et le démembrement du journaliste du Washington Post, Jamal Khashoggi, dans le consulat saoudien d’Istanbul – dont la CIA attribue la responsabilité à Khashoggi – n’a pas fait honneur à sa réputation.

    L’occupation israélienne des terres palestiniennes reste une cause politique puissante et viscérale dans la région, une cause que les dirigeants ignorent à leurs risques et périls.

    Le rôle de l’Arabie saoudite, qui a fait reculer le printemps arabe et aidé les dictateurs renaissants à consolider leur pouvoir aux dépens de la jeunesse de la région, pourrait également expliquer la faiblesse des chiffres.

    Le chef suprême de l’Iran, l’ayatollah Ali Khamenei, est toutefois le moins bien considéré des dirigeants régionaux.

    Seuls 16 % ont déclaré que sa politique étrangère était très bonne ou bonne pour la région.

    Le Maroc est le pays arabe où la cote de popularité de Khamenei est la plus élevée, 23 % des personnes interrogées soutenant la politique régionale de l’Iran.

    Ailleurs, les opinions sur la politique étrangère régionale de Khamenei étaient résolument plus négatives au Liban (20 pour cent), en Libye (19 pour cent), en Algérie (15 pour cent), en Tunisie (14 pour cent) et en Jordanie (5 pour cent), estimant que sa politique étrangère était bonne pour la région.

    L’implication de l’Iran dans la région, notamment en Syrie et en Irak, a nui à sa position régionale, même s’il a soutenu la cause palestinienne.

    Le Baromètre arabe, un réseau de recherche qui a reçu un financement important du Département d’État américain, a conclu que la Turquie sous Erdogan était plus populaire car le pays est devenu beaucoup plus accessible aux citoyens de la région.

    La Turquie est devenue une destination importante pour les dissidents politiques, les étudiants, les militants, les hommes d’affaires et les touristes arabes.

    « La Turquie reste l’un des rares pays au monde à être ouvert et accessible aux citoyens arabes. Le fait que la Turquie sous Erdogan se soit ouverte à ce point aux pays et aux citoyens arabes se reflète dans les échanges commerciaux, culturels et touristiques de plus en plus importants entre la Turquie et les pays arabes », indique le rapport.

    Le baromètre arabe, qui mesure régulièrement les attitudes et les valeurs sociales, politiques et économiques des citoyens ordinaires dans le monde arabe, a également noté que pour une grande partie du reste du monde arabe, ni l’Iran ni l’Arabie saoudite ne sont des lieux ouverts et facilement accessibles, ce qui suggère que le soft power de la Turquie est nettement plus puissant.

    TRT World, 30 avr 2021

    Etiquettes : Turquie, monde arabe, monde islamique, Tayyip Erdogan, musulmans,

  • Vidéo : 3Sans les musulmans, la France ne serait pas ce qu’elle est », selon Jack Lang

    À l’occasion du début du mois du Ramadan, Jack Lang, président de l’Institut du monde arabe, présente ses meilleurs vœux aux Musulmans en France et dans le monde.
    « Au moment où s’ouvre le mois sacré du Ramadan, j’adresse mes salutations fraternelles à l’ensemble des Musulmans, de France et d’ailleurs.

    Je voudrais exprimer à l’égard des citoyens musulmans notre gratitude. Ils apportent à ce pays où nous sommes, la France, leur talent, leur énergie, leur combativité, leur imagination.

    Sans les Musulmans, la France ne serait pas ce qu’elle est. Et je veux dire réellement que nous continuons à compter sur cette intelligence commune qui nous associe les uns et les autres, quelles que soient nos croyances.

    Que ce mois de Ramadan continue à faire progresser dans notre pays les valeurs de tolérance, de respect, d’amitié.

    Je vous souhaite à tous des moments heureux, de méditation, de réflexion et d’espérance.

    Bien à vous, et chaleureusement, à tous les Musulmans de France et d’ailleurs.»

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=m_gmy786s0w&w=560&h=315]

    Beur FM, 14 avr 2021

    Etiquettes : France, Islam, Musulmans, Ramadan, Jack Lang, islamophobie,

  • France : l’ONU condamne les actes de haine antimusulmane à Nantes et à Rennes

    Le Haut Représentant de l’Alliance des civilisations des Nations Unies, Miguel Ángel Moratinos, a fermement condamné les actes de haine antimusulmane qui ont eu lieu ces derniers jours dans les villes de Nantes et de Rennes, dans l’ouest de la France.

    Vendredi, la mosquée Arrahma à Nantes, préfecture de la région Pays de la Loire, a été endommagée par un incendie criminel. Dans la nuit de samedi à dimanche, les murs du centre culturel musulman Avicenne à Rennes, préfecture de la région Bretagne, ont été recouvert d’insultes racistes et islamophobes.

    Deux enquêtes judiciaires ont été ouvertes pour déterminer l’origine de ces deux actes de haine antimusulmane perpétrés avant le début du Ramadan.

    Le Haut Représentant a dénoncé des « actes méprisables ». Ils « sont un affront aux lois internationales relatives aux droits de l’homme et que les valeurs et principes des Nations Unies défendent, en particulier la liberté de religion ou de conviction », a déclaré M. Moratinos dans une déclaration de presse publiée par sa porte-parole lundi soir.

    « Maintenant plus que jamais, l’unité et la solidarité devraient guider nos actions alors que nous nous opposons fermement à la montée de la haine antimusulmane, de la stigmatisation, de l’ethno-nationalisme ainsi que des discours de haine ciblant les populations vulnérables en raison de leur religion ou de leurs convictions », a ajouté le haut responsable de l’ONU.

    Plan d’action de l’ONU pour la protection des sites religieux

    L’Alliance des civilisations des Nations Unies (UNAOC) a développé un Plan d’action de l’ONU pour la protection des sites religieux. A ce titre, le Haut Représentant encourage les gouvernements et les parties prenantes concernées à soutenir la mise en œuvre des recommandations de ce Plan « qui soulignent l’universalité des sites religieux en tant que symboles de notre humanité, histoire et traditions communes ».

    Selon M. Moratinos, « le respect mutuel, l’harmonie interconfessionnelle et la coexistence pacifique sont possibles lorsqu’il y a un large espace pour que chacun puisse pratiquer librement et en toute sécurité les rituels de ses religions ou croyances ».

    Le chef de l’UNAOC a exprimé sa solidarité avec la communauté musulmane en France et au-delà et lui a souhaité un bon et paisible Ramadan.

    ONU Info, 14 avr 2021

    Etiquettes : France, nantes, Rennes, musulmans, islamophobie, mosquée,

  • Majorque: Les musulmans demandent au gouvernement d’assouplir le couvre-feu pendant le Ramadan

    La communauté musulmane de Majorque a demandé au gouvernement des Baléares d’assouplir le couvre-feu pendant le Ramadan, le mois sacré de l’Islam, afin de pouvoir accéder aux lieux de culte et accomplir la première et la dernière prière de la journée, qui coïncident avec les restrictions de mobilité. Les associations et entités islamiques insistent sur le fait qu’il est « très important de ne pas rompre le jeûne » et demandent que soit prolongée, au moins d’une demi-heure, la fermeture des lieux sacrés.

    La célèbre célébration commencera, de manière prévisible – en fonction des observations astronomiques qui seront faites demain soir -, mardi prochain, le 13, et se terminera par l’Aïd al-Fitr (la fête de la rupture du jeûne) le jeudi 12 mai. Ils ont souligné que cette année encore, le ramadan sera « atypique » en raison de la pandémie, avec de nombreuses complications pour la communauté et une capacité limitée dans les mosquées. Rappelons que la dernière célébration (en 2019) a rassemblé environ 25 000 musulmans dans le centre sportif Germans Escalas sur les près de 60 000 qui existent dans les îles Baléares.

    L’une des préoccupations de la communauté, qui s’est déplacée vers ce journal, est la dernière prière de la nuit. « Les familles sont dans l’expectative, car les institutions n’ont pas encore répondu à notre demande », disent-elles. Tout cela combiné à l’annonce de la fermeture des frontières du Maroc jusqu’à la fin du mois de juin. De nombreux musulmans profitent de ces vacances pour se rendre dans leur maison d’origine, ce qu’ils ne pourront pas faire aujourd’hui en raison des restrictions imposées. « Si l’année dernière était atypique, nous pensons que cette année le sera encore plus », avouent-ils.

    Le calendrier musulman s’achèvera le 12 mai avec l’Aïd al-Fitr, qui est la fête de la rupture du jeûne. Un autre des doutes auxquels les praticiens sont confrontés est le lieu où célébrer la journée, qui, comme ils le confirment, pourrait être au centre sportif de Germans Escalas ou à Son Moix.

    Cimetière

    D’autre part, la communauté islamique de Majorque vient de lancer une campagne de collecte de signatures pour demander aux institutions de créer un cimetière musulman à Majorque. Après la pandémie, de nombreux parents n’ont pas pu déplacer les défunts par COVID-19 vers leur pays d’origine en raison de la situation épidémiologique mondiale. C’est pourquoi des associations et des organisations ont organisé cette revendication, qui durera jusqu’à la fin du Ramadan et a déjà obtenu environ 450 signatures.

    Le mois sacré pour des milliers de musulmans commencera dans quelques jours avant qu’un scénario incertain ne se présente pour les prières dans les mosquées. Surtout, ils attendent avec impatience la fin de l’état d’alerte, le 9 mai, pour pouvoir clôturer le ramadan en masse.

    Les musulmans se réunissent pour le repas du soir le 30

    L’ »Iftar », le repas nocturne par lequel les musulmans rompent leur jeûne quotidien pendant le Ramadan, aura lieu le 30 avril, à 20h15, sur la Plaza García Orell (Las Columnas). C’est un jour où la nourriture est partagée entre voisins ou entre personnes d’autres religions pour rapprocher la culture musulmane.

    UH Noticias, 10 avr 2021

    Etiquettes : Espagne, Islam, musulmans, Ramadhan,

  • France : Une sénatrice juive fustige un acharnement contre les musulmans

    Alors que la droite au Sénat a durci le texte politiquement sensible de la loi séparatisme a lissue dune semaine de débats, la sénatrice écologiste Esther Benbassa dénonce un «acharnement contre les musulmans» et la préparation par la droite de la présidentielle de 2022.

    Invitée vendredi 2 avril sur La Chaîne parlementaire, la vice-présidente du groupe écologiste au Sénat Esther Benbassa a fustigé le durcissement par la droite sénatoriale du texte de la loi contre le séparatisme voté par les députés.

    La sénatrice affirme que le texte amendé par le Sénat sinscrit dans la préparation par la droite de la présidentielle de 2022.

    Elle estime que la droite sénatoriale profite du texte pour «préparer la présidentielle et ramasser des voix chez la droite dure et le Rassemblement national».

    Un «acharnement» rappelant celui «contre les juifs»

    «Moi, personnellement, ce qui ma interpellée, cest cet acharnement contre les musulmans. Et parfois jétais gênée, moi qui suis historienne des juifs, cela m’a rappelé des périodes où on sacharnait contre les juifs. La, il y a un acharnement contre les musulmans!», affirme-t-elle, refusant cependant d’employer le terme de «racisme d’État», a la différence de certains de ses collègues.

    Esther Benbassa trouve que le préambule du texte cible les musulmans sans détour.

    «C’est clairement dit qu’il y a une communauté qui insidieusement s’immisce dans le pays et gangrène la société française», relève-t-elle.

    Ne pas aggraver le «repli» des musulmans

    Elle trouve que le texte risque daggraver encore plus un retrait des musulmans, qui sont déja «repliés sur eux-mêmes».

    «Tous les musulmans ne sont pas islamistes… dans limaginaire de nos concitoyens, il y a une confusion entre musulmans et islamistes, islam radical, politique… Si on veut ne pas renforcer ce repli, il ne faut pas aller dans ce sens», prévient la sénatrice.

    Echourouk Online, 4 avr 2021

    Etiquettes : France, islamophobie, discrimination, acharnement, musulmans, stigmatisation, Esther Benbassa,