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  • L’ONU à l’épreuve des enjeux géopolitiques et stratégiques

    L’ONU à l’épreuve des enjeux géopolitiques et stratégiques

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    par Kharchi Nadjib Messaoud*


    L’Organisation des Nations unies (ONU) a été officiellement créée le 24 octobre 1945, à la suite de la ratification de la Charte de San Francisco par les cinq puissances du moment (Etats-Unis, URSS, Chine, Royaume-Uni, France) et les quarante-six autres Etats signataires, tous désignés comme membres fondateurs.

    Le terme de « Nations unies » apparait pour la première fois dans l’intitulé même de la « Déclaration des Nations unies » du 1er janvier 1942, signée à Washington par les représentants de vingt-six Etats qui se sont solennellement engagés à poursuivre ensemble la guerre contre les forces de l’Axe et à ne conclure ni armistice ni paix séparés. Le texte de ladite déclaration se référait expressément à la « Charte de l’Atlantique » du 14 août 1941, établie entre les Etats-Unis et l’Angleterre, dont le contenu se présente sous la forme d’un énoncé de principes en huit points devant servir de fondements au maintien d’une paix durable et à garantir la sécurité internationale, une fois la deuxième guerre mondiale terminée.

    Les rédacteurs de la « Charte de San Francisco » qui a donné naissance à l’ONU se sont inspirés tout à la fois de la « Charte de l’Atlantique » de 1941 et de la « Déclaration des Nations unies » de 1942, pour en définir les principes fondamentaux, les objectifs et les moyens d’intervention.

    La présente contribution a pour objet de mettre en perspective le rôle de l’Organisation des Nations unies, tel que défini par la Charte de San Francisco, avec le contexte politico-stratégique propre au monde du 21éme siècle en devenir. Bien que de nombreuses variables rendent aléatoire toute tentative d’anticipation des évolutions à moyen ou long terme qui vont probablement remodeler le champ des relations internationales, il s’agit à travers cette analyse de situer les enjeux et les défis qui interpellent l’ONU en tant qu’institution chargée de la gouvernance mondiale. Au regard de ces considérations, il conviendra de s’interroger si l’organisation onusienne, dans ses multiples champs de compétences, est en mesure de répondre efficacement aux défis actuels et à venir. Sinon, faut-il repenser l’ONU dans ses missions, son fonctionnement et ses processus opérationnels, autrement dit réformer en profondeur une institution datant du siècle dernier, vielle de plus de soixante-quinze ans.

    La Charte de San Francisco, à l’origine de la création de l’ONU, marquait l’avènement d’une ère nouvelle promise à la paix et la sécurité internationales. Par sa portée historique, sa vision des relations entre Etats et son universalité, elle ouvrait des perspectives inédites à la communauté des nations.

    Dans son allocution de clôture de la Conférence de San Francisco qui donna naissance à la « Charte des Nations unies », le président Truman s’adresse aux délégués et autres participants en ces termes : « La Charte des Nations unies que vous venez de signer constitue une base solide sur laquelle nous pouvons édifier un monde meilleur… Entre la victoire en Europe et la victoire finale dans la plus destructrice des guerres, vous avez remporté une victoire sur la guerre elle-même… Grâce à cette Charte, le monde peut commencer à entrevoir le moment où tous les êtres humains pourront vivre une vie décente d’hommes libres ».

    La Société des Nations, ancêtre de l’ONU

    La Société des Nations (SDN) a été fondée le 28 juin 1919, au lendemain de la première guerre mondiale, par le traité de Versailles qui mit fin aux hostilités entre l’Allemagne et les Alliés. Dans sa partie 1 intitulée « Pacte de la Société des Nations », il est expressément déclaré à l’article 11 que « toute guerre ou menace de guerre, qu’elle affecte directement ou non l’un des membres de la Société, intéresse la Société tout entière et que celle-ci doit prendre les mesures propres à sauvegarder efficacement la paix des nations… »

    En tant qu’organisation à vocation universelle, la SDN devait, en application du principe de la sécurité collective, promouvoir les valeurs de paix entre les nations, tout comme l’amitié entre les peuples. Elle devait en outre réduire les arsenaux des Etats au minimum compatible avec la sécurité nationale et développer la coopération internationale.

    L’approche diplomatique qui présida à la création de la SDN représentait un changement fondamental dans le système international tel qu’il avait prévalu jusqu’alors. Nombre d’Etats craignaient que la puissance de cette organisation supranationale eût pu les restreindre dans l’exercice de leur souveraineté sur les questions de haute politique extérieure.

    Le commentaire officiel britannique sur le Pacte de la Société des Nations, présente celle-ci en ces termes : « Ce n’est pas la constitution d’un super-Etat mais, comme son nom l’indique, un accord solennel entre Etats souverains qui consentent à limiter leur liberté totale d’action sur certains points dans l’intérêt de leur propre existence et celui du monde en général… »

    Bien que la SDN apporta des solutions à des conflits frontaliers entre Etats et évita ainsi la guerre, elle ne put faire face à la succession de crises et à la militarisation de l’Allemagne qui aboutirent inéluctablement à une déflagration mondiale.

    En somme, la SDN est restée enfermée dans une conception classique où l’Etat-nation s’inscrivait au cœur du système international et demeurait maître de ses décisions. La souveraineté nationale et les intérêts supérieurs qui s’y attachent faisaient obstacle à tout pouvoir supranational. L’incapacité de la SDN à mettre en place un ordre mondial régulé par le droit international, finira par donner raison à Clausewitz, pour qui, « la guerre est la politique continuée par d’autres moyens ».

    Indéniablement, la SDN a failli à la mission qui fut à l’origine de sa création, et dont l’objectif premier était d’assurer la sécurité collective. Malgré une volonté affirmée de préserver la paix mondiale, elle ne parvint à aucun résultat probant dans le règlement des crises et conflits. Elle ne put enrayer ni la guerre civile espagnole, ni l’agression italienne contre l’Ethiopie, comme elle fut impuissante devant les politiques belliqueuses et agressives de l’Allemagne nazie, de l’Italie fasciste et du Japon impérialiste, qui préludaient au déclenchement de la deuxième guerre mondiale.

    La SDN n’aura duré qu’une vingtaine d’années, le temps d’une grande illusion entre deux guerres mondiales.

    L’ONU, née de la guerre pour mettre fin à la guerre

    L’ONU a vu le jour dans des circonstances similaires à celles qui présidèrent à la fondation de la SDN en 1919, à savoir la fin d’un conflit armé à l’échelle mondiale. Elle devait être la clé de voûte des relations entre peuples et nations. Par sa vocation et ses compétences universelles, l’ONU constitue un forum unique, ouvert à tous les Etats sans exception. « Une conférence diplomatique permanente », disait de l’ONU son ancien Secrétaire général, Dag Hammarskjöld.

    La communauté internationale fondait de grands espoirs sur la naissance de l’ONU. A travers le système des Nations unies, l’organisation mondiale allait poser les fondements d’un nouvel ordre international capable de surmonter les échecs de la SDN. Le préambule de la Charte des Nations unies déclare d’emblée : « Nous, peuples des Nations unies, résolus :

    – à préserver les générations futures du fléau de la guerre qui deux fois en l’espace d’une vie humaine a infligé à l’humanité d’indicibles souffrances,

    – à proclamer à nouveau notre foi dans les droits fondamentaux de l’homme, dans la dignité et la valeur de la personne humaine, dans l’égalité des droits des hommes et des femmes, ainsi que des nations, grandes et petites,

    – à créer les conditions nécessaires au maintien de la justice et du respect des obligations nées des traités et autres sources du droit international,

    – à favoriser la tolérance, à vivre en paix l’un avec l’autre dans un esprit de bon voisinage,

    – à accepter des principes et instituer des méthodes garantissant qu’il ne sera pas fait usage de la force des armes, sauf dans l’intérêt commun,

    – à recourir aux institutions internationales pour favoriser le progrès économique et social de tous les peuples… »

    Dans cette partie préliminaire du préambule de la Charte de San Francisco, les principes fondamentaux qui sous-tendent les missions de l’ONU se confondent avec les hauts idéaux de l’humanité. La paix entre les nations représente la mission fondatrice et la vocation première de l’ONU. Par son universalité, elle est l’instance la mieux indiquée pour apporter une réponse globale aux grands défis et aux multiples périls auxquels l’humanité est confrontée. De par leur dimension, ils dépassent de beaucoup les capacités d’une nation ou d’un groupe de nations, aussi puissantes fussent-elles.

    L’article 1 de la Charte des Nations unies stipule que les Etats membres doivent « réaliser par les moyens pacifiques, conformément aux principes de la justice et du droit international, le règlement de différents ou de situations de caractère international susceptibles de mener à une rupture de la paix ». A cette fin, la notion d’Etat de droit inscrite dans la Charte garantit le respect du droit international et des principes fondamentaux de la justice.

    En 1948, l’ONU a adopté la « Déclaration universelle des Droits de l’Homme, à laquelle ont adhéré tous les Etats sans exception. Ces dernières années, l’organisation mondiale se concentre activement sur les questions qui touchent à la démocratie et les droits humains, compte tenu de la dégradation de la situation en la matière dans nombre de pays.

    Aujourd’hui, l’ONU compte 193 Etats membres, tous égaux en droits et obligations. Ils se sont engagés solennellement à s’abstenir de recourir à la menace ou l’emploi de la force contre tout Etat, afin que la paix et la sécurité internationales ne soient pas mises en danger. Il reste que le caractère fondamentalement imprévisible des évènements dans le monde ne permet pas dans tous les cas de figure d’anticiper au mieux leur évolution. Le jeu des relations internationales est bien trop complexe si l’on considère le nombre illimité de variables qui peuvent changer une situation donnée dans un contexte géopolitique incertain où les principaux acteurs restent muets sur leurs véritables desseins.

    Les failles originelles inhérentes au système des Nations unies

    De par son organisation, son fonctionnement et le champ de ses missions, l’ONU devait, dans l’esprit de ses fondateurs, pouvoir surmonter les échecs de la SDN. Ceux-ci estimaient que son incapacité à préserver la paix mondiale tenait au fait qu’elle ne disposait pas de moyens coercitifs, entre autres une armée propre, et qu’elle ne revêtait pas un caractère universel, puisque les Etats-Unis, l’URSS, le Japon et l’Allemagne n’en étaient pas membres.

    Le système des Nations unies est organisé fonctionnellement et techniquement autour des vainqueurs de la deuxième guerre mondiale ; à savoir les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l’URSS (Russie depuis 1991), la Chine et la France.

    Les deux principales instances de l’ONU sont l’Assemblée générale, où chaque Etat membre dispose d’une voix, et le Conseil de sécurité, qui comprend cinq membres permanents avec droit de veto et dix membres élus par l’Assemblée générale pour deux ans. Le Secrétaire général assure les fonctions administratives de l’ONU. Il est élu pour cinq ans par l’Assemblée générale. Toujours choisi parmi les pays qui ne sont pas de grandes puissances, il est rééligible sans limitation du nombre de mandats. Le Secrétaire général incarne l’ONU dans le concert des nations. Bien qu’il ne dispose pas d’un pouvoir de décision, il exerce une certaine influence auprès des acteurs de la communauté internationale.

    Aux trois organes majeurs de l’ONU, il convient d’ajouter les institutions représentatives du pouvoir judiciaire que sont la Cour internationale de justice et la Cour pénale internationale créée en 1998. Par ailleurs, l’ONU dispose d’un certain nombre d’institutions spécialisées chargées d’une mission précise, tel que le Conseil économique et social, le FMI, la Banque mondiale, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Organisation mondiale du commerce (OMC), l’UNICEF pour la protection de l’enfance, l’UNESCO pour la culture, la FAO, la CNUCED ou le Bureau international du travail…

    Le Conseil de sécurité constitue en quelque sorte l’organe exécutif de l’ONU. Par résolution il décide des sanctions à appliquer contre celles des nations qui ne respectent pas les règles internationales fixées par la Charte. Ces sanctions vont du simple avertissement aux sanctions économiques, jusqu’à l’utilisation de la force armée. Toute résolution nécessite pour son adoption l’accord des 5 membres permanents du Conseil de sécurité. Chacun d’eux dispose d’un droit de véto qui peut bloquer toute prise de décision. Un pouvoir exorbitant qui affecte lourdement le fonctionnement de l’ONU. Le droit de veto est d’autant plus excessif voir abusif, qu’il remet en cause la règle de la majorité. Paradoxalement, l’Assemblée générale où siègent l’ensemble des nations prend des résolutions, qui n’ont ni force exécutoire, ni ne sont contraignantes, alors que les cinq membres permanents du Conseil de sécurité peuvent prendre des décisions qui s’imposent à tous. L’abstention ou l’absence d’un membre permanent qui opte pour la « Chaise vide » lors d’un vote au Conseil de sécurité sont assimilés à un consentement. Cette règle a l’avantage de permettre d’exprimer son désaccord sur la teneur d’une décision sans pour autant la bloquer dans son application. Par ailleurs, le droit de veto ne peut en aucun cas être utilisé pour empêcher le débat autour d’un projet de résolution même s’il existe de fortes probabilités qu’un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité en fasse usage.

    Le veto obère toute possibilité d’intervention du Conseil de sécurité, lorsqu’une résolution est contraire aux intérêts d’un de ses membres permanents. Ce droit à maintes fois paralysé l’ONU pour le règlement de conflits, à l’exemple de la guerre d’Algérie où les Nations unies n’ont pu agir, en raison de la menace que la France agitait d’en faire usage, et ce contre l’avis majoritaire des autres membres du Conseil de sécurité. Les Etats-Unis ont souvent utilisé leur droit de veto dès lors qu’il s’agit de protéger Israël, leur allié stratégique et bras armé au Moyen-Orient. Le paradoxe réside dans le fait que le conflit israélo-palestinien paralyse les consciences à l’échelle mondiale sans que l’ONU puisse déboucher depuis 1948 sur une solution en direction du peuple palestinien. Cet exemple et bien d’autres encore montrent à quel point le veto constitue un moyen de blocage et d’affaiblissement du rôle de l’ONU.

    Depuis la création de l’ONU, la Russie, y compris l’ex URSS, a recouru 143 fois au veto, les Etats-Unis 86 fois, le Royaume-Uni 30 fois, la Chine et la France 18 fois chacune. Le fonctionnement de l’ONU n’est pas démocratique, loin s’en faut. Le droit de veto qui donne des pouvoirs absolus aux cinq membres permanents du Conseil de sécurité, est contradictoire avec le principe d’égalité entre tous les Etats membres de l’ONU, tel qu’affirmé par la Charte de San Francisco.

    Les limites de la gouvernance mondiale de l’ONU

    Tandis que le monde entame la troisième décennie du 21éme siècle, l’espoir que véhiculait l’ONU à sa création est aujourd’hui largement entamé. La réalité du système de gouvernance mondiale a montré ses limites. Bien que l’ONU peut se prévaloir d’un certain nombre de succès, celle-ci est incontestablement diminuée dans son rôle de garante de la paix et la sécurité internationales.

    La fin de la guerre froide Est-Ouest consécutive à la chute du Mur de Berlin en novembre 1989, n’a régénéré ni le droit international ni l’ONU. Les hostilités déclenchées par les Etats de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) contre la Yougoslavie, en 1999, montre que les grandes puissances peuvent contourner le Conseil de sécurité. Cette dérive s’est accentuée après les attentats du 11 septembre 2001, où la « guerre contre le terrorisme » lancée par les Etats-Unis a justifié tous les dépassements. Du renversement des Talibans, en l’absence d’une agression armée préalable juridiquement imputable à l’Etat afghan ; à l’intervention en Irak de 2003, déclenchée sans autorisation du Conseil de sécurité. La guerre unilatérale a effectué un retour spectaculaire sur la scène mondiale.

    Malgré leur rigueur, les règles introduites par la Charte de San Francisco n’ont pu empêcher le déclenchement de nombreuses guerres en dehors des mécanismes prévus pour le règlement pacifique des conflits entre nations. Au nom de « justes causes » les Etats-Unis ont entrepris des actions militaires unilatérales à Cuba en 1961, au Nicaragua en 1980, à la Grenade en 1983 ou au Panama en 1989.

    Seul organe de l’ONU à pouvoir évaluer la licéité d’actions militaires, la Cour internationale de justice (CIJ) a été peu sollicitée depuis 1945. Alors que le débat faisait rage sur une éventuelle intervention en Irak en 2002-2003, aucun Etat n’a cru opportun de demander l’avis des juges de La Haye.

    L’ONU a montré ses limites dans la politique de maintien de la paix internationale. Un de ses échecs les plus manifestes fut son incapacité à empêcher le génocide rwandais de 1994. La multiplication des foyers de conflits dans le monde (Yémen, Syrie, Irak, Palestine, RDC, Lybie, Ukraine…) est une illustration de l’échec des Nations-Unies à garantir la paix dans le monde. Une soixantaine d’années plus tard le conflit entre l’Inde et le Pakistan à propos du Cachemire est toujours d’actualité. Après trois guerres de 1948 à 1949 et malgré les résolutions de l’ONU, aucune solution fiable n’a été trouvée, tandis que les tensions entre les deux Etats restent persistantes. La question du peuple sahraoui n’est pas en reste. Depuis 1975, la décolonisation de ce territoire est encore inachevée. Le colonisateur marocain a remplacé le colonisateur espagnol, faisant abstraction des droits nationaux du peuple sahraoui. Les émissaires de l’ONU en charge de ce dossier se succèdent dans le temps, constatent les faits, mais la situation demeure en l’état.

    L’ONU ne manque pas de dossiers ouverts et non résolus. Ce sont autant de situations en instance de dégénérer en conflits et susceptibles de rendre le chemin de la paix, l’objectif initial, plus difficile encore. Le risque de voir exploser les zones de tension que les efforts diplomatiques de l’ONU n’arrivent pas à contrôler est une menace constante.

    Le constat d’échec de l’ONU dans sa mission de paix mérite cependant d’être tempéré. L’organisation compte à son actif des conflits résolus grâce à son entremise. Les guerres de l’ex-Yougoslavie qui se sont déroulées entre les années 1991 et 2001 (Bosnie Herzégovine, Serbie, Kosovo, Macédoine) en sont l’exemple le plus illustratif. L’intervention des Casques bleus et les médiations menées par les instances onusiennes ont permis de redonner ses droits à la paix.

    La densité des relations diplomatiques qui caractérise les relations de l’ONU avec l’ensemble des nations qui en sont membres a souvent été d’un apport décisif dans la réduction de tensions géopolitiques ou la désescalade des conflits potentiels.

    L’enlisement de l’ONU dans des missions multiples et variées

    Outre sa mission de préservation de la paix et de la sécurité entre les nations, l’ONU est chargée d’améliorer le sort des peuples par la lutte contre les maladies, la faim, l’analphabétisme, tout en veillant à promouvoir la démocratie et les droits de l’homme.

    Le rapport 2019 de la FAO fait état d’une situation d’insécurité alimentaire aigüe dans le monde. Ainsi 690 millions de personnes ont souffert de la faim, soit une augmentation de 10 millions par rapport à l’année 2018. Par ailleurs, la persistance des discriminations raciales, de la persécution des minorités ethniques et religieuses, comme le cas des Rohingya en Birmanie, témoigne de l’incapacité des Nations unies à répondre à leurs multiples et diverses missions. Un constat de la même teneur s’impose pour les catastrophes naturelles et les conflits de grande ampleur où l’ONU peine à mener des actions humanitaires à la hauteur des urgences du moment (Haïti, Syrie, Sud Soudan, Yémen…).

    Le changement climatique constitue un problème complexe. Au-delà des aspects environnementaux, ce phénomène a conséquences sur nombre de questions globales, telles que la santé, le développement économique, les déplacements des populations, la sécurité alimentaire mondiale, les ressources en eau. L’Accord de Paris sur le climat a été ouvert à la signature le 22 avril 2016 -Jour de la Terre- au siège des Nations unies à New York. Entré en vigueur le 4 novembre 2016, nombre de pays dont les Etats-Unis en tête, sont réticents à s’unir derrière une action mondiale, afin d’enrayer le réchauffement de la planète et mettre fin aux périls qui menacent la survie de l’humanité. Bien que l’ONU tire régulièrement la sonnette d’alarme sur le scénario catastrophe qui se profile, la mobilisation attendue peine à voir le jour.

    Malgré les périls qui se rapprochent de manière irréversible, le Conseil de sécurité réuni le 14 décembre 2021 n’a pu adopter, à la suite d’un veto, le texte d’un projet de résolution établissant un lien entre le réchauffement climatique et la sécurité dans le monde. C’est bien là le résultat des lourds dysfonctionnements qui pèsent sur les organes exécutifs, délibératifs et administratifs de l’organisation des Nations unies.

    Les difficultés de l’ONU se sont accélérées ces dernières années. L’institution mondiale est menacée d’enlisement sous l’effet de son propre poids. Les contraintes financières ne sont pas les moindres. Les charges de fonctionnement sont lourdes alors que de nombreux pays ne sont pas à jour de leurs cotisations. Les Etats-Unis sont les plus importants bailleurs de fonds de l’ONU. Ce poids financier significatif leur permet d’exercer un ascendant sur les nominations à la tête des structures du Secrétariat général ou des entités qui lui sont rattachées au détriment d’une représentation plus équilibrée des nations.

    Le conflit russo-ukrainien ou la fin de l’ordre international issu de l’après seconde guerre mondiale

    La guerre russo-ukrainienne constituerait-elle le signe avant-coureur d’un effondrement de l’ONU avec pour conséquence une refondation géopolitique du monde ? On ne saurait nier que l’ONU est déchue de toute autorité morale. L’ampleur de la fracture qui sépare désormais les grandes puissances marque la rupture du consensus d’après-guerre à l’origine du système des Nations unies. L’onde de choc de la guerre en Ukraine interpelle tous les acteurs de la communauté internationale. L’Inde, L’Indonésie, l’Algérie, la Turquie, le Nigéria, le Brésil, l’Iran et d’autres pays encore sont légitimes à demander de changer la donne par une refonte de l’ordre du monde. L’alliance entre Pékin et Moscou reflète leur priorité stratégique commune, à savoir bousculer un système international dominé par les Etats-Unis.

    Quel monde après la guerre en Ukraine ? S’il est sûr que rien ne sera plus comme avant, dans quel sens iront les changements ? La réforme de l’ONU revient sur le devant de la scène plus pressante que jamais.

    Les conséquences globales et systémiques des crises actuelles et à venir qu’elles soient humanitaires, économiques ou environnementales, sont considérables. Les conflits larvés ou de basse intensité, les guerres ouvertes dénotent un monde de plus en plus violent et instable. La guerre en Ukraine rebat les cartes de la géopolitique à l’échelle mondiale. Elle a mis a nu la fragilité du système des Nations unies. Les chaînes mondiales de production redéploient leurs stratégies et réduisent leurs interdépendances, notamment avec la Chine. La mondialisation devient un problème après avoir été la solution. La scène internationale connait actuellement des bouleversements géopolitiques majeurs, à l’origine d’une brusque accélération de l’histoire.

    La nécessité impérieuse d’une réforme de l’ONU

    L’ONU sert-elle encore à quelque chose ? La question est pertinente à plus d’un titre. Dans un discours du 10 septembre 1960, le général de Gaulle disait par dérision : « Le machin, qu’on appelle ONU ». Une boutade certes, mais aussi et surtout une critique acerbe de l’institution mondiale et de son utilité.

    Les espoirs fondés sur l’ONU ont-ils atteints leurs limites ? Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, déclarait le 14 avril 2022 dans le cadre du conflit ukrainien : « La perspective d’un conflit nucléaire autrefois impensable, figure bien aujourd’hui parmi les possibilités ».

    De graves menaces pèsent sur la paix et la sécurité internationales. De nombreux signes de tension existent de par le monde que le système des Nations unies n’arrive plus à contenir. L’avenir s’avère plus menaçant que jamais, alors que l’organisation onusienne semble avoir atteint la limite de ses capacités d’intervention et d’intermédiation.

    L’ONU se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins. Est-ce le déclin d’une institution dévitalisée ? Bien que le bilan de l’ONU oscille entre réussites et échecs, il n’en demeure pas moins que malgré les imperfections et les faiblesses du système des Nations Unies, une telle institution est indispensable à la marche du monde actuel, dans la mesure où elle offre un cadre de débat et de dialogue unique sur des questions majeures communes à l’ensemble des nations.

    Le système des Nations unies a organisé autour du club fermé des pays riches, d’institutions internationales totalement dépendantes et d’une société civile mondiale qui relaie la volonté hégémonique des puissants, fonde toute sa légitimité sur le droit du plus fort. D’où la nécessité de dépasser cette logique de domination et de diktat par l’élargissement du Conseil de Sécurité de l’ONU à d’autres membres permanents, au-delà des cinq puissances historiques qui sont à la fois juge et partie.

    Depuis la décolonisation, la composition de l’Assemblée générale s’est radicalement modifiée avec l’admission massive de pays nouvellement indépendants. Ces pays dits du Tiers-monde forment à présent la grande majorité de ses membres. Tous ne veulent plus du jeu de veto entre les deux supergrands, ni d’une Assemblée générale dépourvue de tout pouvoir. Les pays émergents sur l’échiquier international tiennent aussi le même langage. La dictature du veto est obsolète à plus d’un titre.

    A l’initiative du Liechtenstein, l’ONU a adopté récemment un projet de résolution qui oblige les cinq membres permanents du Conseil de sécurité à justifier le recours au veto, afin de l’apprécier à sa juste valeur. L’idée déjà ancienne a été relancée après l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Mais le problème de fond demeure entier.

    Confisquée par les grandes puissances et plus particulièrement les Etats-Unis, l’ONU a besoin d’une réforme en profondeur pour remédier aux nombreuses carences du système international. A cet égard, le ministre des Affaires étrangères et de la communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a appelé à « jeter les bases d’un nouveau multilatéralisme fondé sur une gouvernance mondiale concertée et inclusive… Les défis universels, a-t-il souligné, ont besoin de solutions universelles. Toutes les voix doivent être entendues- pas seulement celles des plus puissants ». Tout est dit.

    Le monde multipolaire d’aujourd’hui ne peut plus s’accommoder d’une organisation des Nations unies où les pays occidentaux imposent leur vérité et leur droit ; celui de gouverner le monde à leur guise, de faire la guerre selon leur propre volonté, ou d’apparenter des nations à l’axe du mal. N’est-il pas étonnant que les pays occidentaux se battent la coulpe pour les victimes civiles de la guerre en Ukraine, alors qu’ils restent muets devant les massacres de populations innocentes en Palestine et l’utilisation d’armes interdites par le protocole III de la convention sur certaines armes classiques entrée en vigueur en 1983.

    « Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà » disait le célèbre penseur Blaise Pascal. L’Occident a usé et abusé de ses vérités falsifiées, de sa défense des droits de l’homme sélective et de ses mensonges protecteurs de l’injustice envers le peuple palestinien brimé de ses droits nationaux. Dans ce monde du 21éme siècle caractérisé par la multipolarité, l’Occident a perdu le monopole des sentences et jugements sans appel.

    En ces temps incertains, un nouvel ordre mondial esquisse ses premiers contours, les rapprochements stratégiques autour d’intérêts communs, les sommets multipartites régionaux, les traités d’alliance de tout ordre ont tendance, à travers des initiatives partagées, à proposer une alternative aux Nations unies, notamment le Conseil de sécurité. L’environnement géopolitique mondial ainsi que le système des relations internationales connaissent de profondes mutations que la guerre en Ukraine a sensiblement accélérées. Une nouvelle page de l’histoire du monde est en train de s’écrire. Qui saura dire à quoi pourrait ressembler le monde de demain ?

    *Fonctionnaire

    Le Quotidien d’Oran, 29 mai 2022

    #ONU #EtatsUnis #France #GB #Russie #Ukraine #Chine #Ordre_mondial

  • C-24: Le Sahara occidental, Malouines et Gibraltar au premier plan

    C-24: Le Sahara occidental, Malouines et Gibraltar au premier plan

    C-24: Le Sahara occidental, Malouines et Gibraltar au premier plan – Comité de décolonisation, Nations Unies, Séminaire régional du Pacifique sur la décolonisation,

    CASTRIES, Sainte-Lucie, 12 mai – La question de longue date de la décolonisation du Sahara occidental, des îles Falkland (Malvinas) * et de Gibraltar a occupé le devant de la scène aujourd’hui, alors que le Séminaire régional du Pacifique sur la décolonisation entrait dans sa deuxième journée.

    Tenu sous les auspices du Comité spécial sur la décolonisation, le thème du séminaire est « Progrès des territoires non autonomes à travers la pandémie de maladie à coronavirus (COVID-19) et au-delà ». (Pour plus d’informations, voir le communiqué de presse GA/COL/3355 du 11 mai 2022).

    Gavin Short, des îles Falkland (Malvinas), a déclaré que sa famille vivait dans le territoire depuis 173 ans. Décrivant les Falklands (Malvinas) comme un territoire d’outre-mer du Royaume-Uni, il a déclaré qu’ils avaient amplement démontré leur volonté de maintenir le statu quo lors du référendum de mars 2013, lorsque 99,8 % d’entre eux avaient voté à 92 % en ce sens. Le référendum a été observé au niveau international pour s’assurer que le vote était libre et équitable, a-t-il ajouté.

    Joseph Bossano, ancien ministre en chef de Gibraltar, a rappelé l’affirmation par le Comité spécial en 1964 que la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux était pleinement applicable à Gibraltar, et son invitation au Royaume-Uni et à l’Espagne à entamer des négociations, conformément avec la Charte. Il a également rappelé qu’à 25 ans, il avait décidé de militer pour la décolonisation de Gibraltar et de s’opposer à sa rétrocession à l’Espagne. Notant que 2022 est la trentième année au cours de laquelle il s’adresse aux États membres pour défendre le droit de Gibraltar à l’autodétermination, il a déclaré qu’il ne s’attendait pas à ce que cela prenne autant de temps. Il a poursuivi en déclarant que Gibraltar avait augmenté son niveau d’autonomie, l’Espagne s’y opposant à chaque pas. Malgré le traité de paix de 1713, en vertu de laquelle elle a cédé à perpétuité le rocher de Gibraltar de 4 kilomètres carrés, l’Espagne se plaint que les Britanniques ont ensuite pris 1 km² supplémentaire de l’isthme, a-t-il souligné. Désormais, personne à Gibraltar ne soutient un retour aux négociations de Bruxelles ou aux discussions de souveraineté entre l’Espagne et le Royaume-Uni, avec ou sans la participation de Gibraltar, a-t-il souligné.

    Sidi Mohamed Omar, Front populaire de libération de la Saguía el-Hamra et du Río de Oro (Frente Polisario), a noté que la question du Sahara occidental, dernier territoire non autonome d’Afrique, était à l’ordre du jour du Comité spécial depuis décembre 1963, soulignant que la raison principale est très claire – la poursuite de l’occupation militaire illégale du Maroc depuis 1975. La situation du peuple sahraoui dans les territoires sous occupation illégale s’est détériorée en raison de la pandémie de coronavirus à un moment où l’État occupant continue d’intensifier son pratiques et politiques répressives et coloniales, a-t-il dit, citant la répression en cours contre les civils sahraouis et les militants des droits de l’homme. Le Maroc modifie également la nature démographique du Territoire par des politiques de peuplement intensives et incitatives, destruction du patrimoine culturel et pillage des ressources naturelles, a-t-il déclaré. La seule option est de défendre les principes de la légalité internationale et de conclure la décolonisation du Sahara Occidental par l’expression libre, authentique et démocratique de la volonté souveraine du peuple sahraoui dans l’exercice de son droit inaliénable et non négociable à l’auto- détermination et indépendance, a-t-il souligné.

    Bahiya Ghalla, Sahara occidental, donnant un compte rendu de première main des derniers développements au Sahara marocain, a déclaré que l’élan en faveur de l’initiative d’autonomie du Maroc donne l’espoir qu’une solution politique au différend régional sur le Sahara est plus proche que jamais. Dans une situation qui dure depuis bien trop longtemps, l’initiative d’autonomie du Maroc reçoit un large soutien de l’Afrique, du monde arabe et de l’Europe comme seule option pour mettre fin au conflit régional, a-t-elle souligné, notant que l’établissement de nombreux consulats au Sahara marocain atteste à une reconnaissance croissante de la légitimité de l’initiative. Elle a poursuivi en se décrivant comme faisant partie d’une génération de femmes marocaines jouant un rôle clé dans la conception et la mise en œuvre des politiques nationales de développement, dans le cadre de la vision marocaine de l’égalité des sexes en tant que fondement d’un monde moderne et société démocratique. Les dernières élections, avec un taux de participation de 66 %, ont été une autre étape importante dans le contexte d’une réforme démocratique ambitieuse, a-t-elle dit, soulignant que l’élection de jeunes femmes comme elle lors de ce scrutin a démontré les grands progrès réalisés dans le renforcement de l’égalité des sexes et promouvoir la participation politique des femmes aux niveaux local, régional et national. Soulignant les efforts du Maroc pour mettre en œuvre l’Agenda 2030 pour le développement durable et pour assurer la résilience de ses provinces du sud, elle a déclaré que le Sahara marocain est en train de devenir un pôle économique régional africain. soulignant que l’élection de jeunes femmes comme elle lors de ce vote a démontré les grands progrès réalisés dans le renforcement de l’égalité des sexes et la promotion de la participation politique des femmes aux niveaux local, régional et national. Soulignant les efforts du Maroc pour mettre en œuvre l’Agenda 2030 pour le développement durable et pour assurer la résilience de ses provinces du sud, elle a déclaré que le Sahara marocain est en train de devenir un pôle économique régional africain. soulignant que l’élection de jeunes femmes comme elle lors de ce vote a démontré les grands progrès réalisés dans le renforcement de l’égalité des sexes et la promotion de la participation politique des femmes aux niveaux local, régional et national. Soulignant les efforts du Maroc pour mettre en œuvre l’Agenda 2030 pour le développement durable et pour assurer la résilience de ses provinces du sud, elle a déclaré que le Sahara marocain est en train de devenir un pôle économique régional africain.

    Paula Vernet, experte, a relevé le différend de souveraineté entre l’Argentine et le Royaume-Uni et a invité les deux à reprendre des négociations directes, en tenant compte des intérêts des habitants des Malvinas. Il a ajouté que le Royaume-Uni n’avait pas accepté l’offre de l’Argentine de les aider pendant la pandémie de COVID.

    Le représentant de l’Espagne a déclaré que son pays avait cédé Gibraltar au Royaume-Uni en 1713 en vertu du traité d’Utrecht. Le Royaume-Uni a expulsé les Espagnols qui habitaient Gibraltar à l’époque, a-t-il ajouté, soulignant que l’Espagne n’a jamais consenti à l’occupation de l’isthme. La même chose peut être dite des eaux autour de Gibraltar et de l’espace aérien suprajacent, a-t-il déclaré. Rappelant que les séminaires régionaux passés ont appelé l’Espagne et le Royaume-Uni à tenir des pourparlers sur une solution négociée définitive, il a déclaré qu’ils étaient parvenus à des accords bilatéraux sur Gibraltar dans le cadre du Brexit, avec l’objectif ultime de créer une zone de prospérité partagée englobant la toute la zone de Campo de Gibraltar et Gibraltar.

    Le représentant de l’Argentine a déclaré que la question des Malouines est une situation coloniale particulière impliquant un conflit de souveraineté entre son pays et le Royaume-Uni. Dans la résolution 2065 (XX), a-t-il rappelé, l’Assemblée générale a établi que le moyen de mettre fin à la situation coloniale passe par des négociations bilatérales entre les deux seules parties au différend, en tenant compte des intérêts des habitants du territoire. Notant que la composition de sa population est le résultat de la colonisation initiée par le Royaume-Uni en 1833, il a souligné que la législation coloniale illégitime visait dès le départ à préserver le « caractère britannique » de la population du Territoire et à rendre difficile la peuple argentin de s’installer sur les îles. Seules quatre personnes nées sur le continent argentin résidaient sur le territoire en 2016, a-t-il souligné, soulignant que le droit à l’autodétermination n’est donc pas applicable à la question des Malouines. Il a poursuivi en décrivant le référendum de 2013 comme un acte unilatéral du Royaume-Uni, sans légitimité ni reconnaissance par les Nations Unies. En 1966, le ministre britannique des Affaires étrangères a accepté d’engager des négociations sur la souveraineté, une évolution officiellement communiquée au Secrétaire général, a-t-il rappelé. Le conflit de 1982 n’a pas modifié la nature du différend, a-t-il déclaré, exprimant la volonté de l’Argentine de reprendre les négociations. le ministre britannique des Affaires étrangères a accepté d’engager des négociations sur la souveraineté, un développement officiellement communiqué au Secrétaire général, a-t-il rappelé. Le conflit de 1982 n’a pas modifié la nature du différend, a-t-il déclaré, exprimant la volonté de l’Argentine de reprendre les négociations. le ministre britannique des Affaires étrangères a accepté d’engager des négociations sur la souveraineté, un développement officiellement communiqué au Secrétaire général, a-t-il rappelé. Le conflit de 1982 n’a pas modifié la nature du différend, a-t-il déclaré, exprimant la volonté de l’Argentine de reprendre les négociations.

    Le représentant de Sainte-Lucie, notant la nomination de Staffan de Mistura au poste d’Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental, s’est félicité de ses efforts pour reprendre les consultations en table ronde en vue d’une solution durable et mutuellement acceptable à la question du Sahara occidental. Il a également salué l’initiative d’autonomie du Maroc.

    Le représentant de la Côte d’Ivoire a exprimé le plein soutien de sa délégation à l’initiative d’autonomie du Maroc, affirmant qu’elle tient compte des spécificités de la région et est conforme au droit international, à la Charte des Nations Unies et aux résolutions pertinentes.

    Le représentant de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, soulignant le besoin urgent d’une solution mutuellement convenue à la question du Sahara occidental, a déclaré qu’un dialogue inclusif est un outil important pour construire des ponts. Il a poursuivi en déclarant que l’initiative d’autonomie du Maroc est digne, basée sur la réalité politique et le compromis, notant un soutien international croissant pour elle comme une proposition crédible.

    Le représentant de la Grenade s’est félicité de la nomination de l’Envoyé personnel du Secrétaire général et de l’initiative d’autonomie du Maroc.

    Le représentant de la Sierra Leone a souligné que la résolution 2602 (2021) du Conseil de sécurité appelle le Maroc, le Front Polisario, l’Algérie et la Mauritanie à coopérer plus pleinement entre eux. Il a exprimé son soutien à l’initiative d’autonomie du Maroc.

    Le représentant de l’Indonésie s’est félicité de la nomination de l’Envoyé personnel du Secrétaire général. S’agissant des Falkland (Malvinas), il a déclaré qu’un règlement pacifique et négocié des questions entre les deux gouvernements concernés était la meilleure voie à suivre.

    La représentante de Cuba a déclaré que le différend entre l’Argentine et le Royaume-Uni devait être réglé par des négociations, ajoutant que sa délégation s’opposait à l’envoi d’une mission de visite aux Malouines.

    Le représentant de la Syrie a déclaré qu’une solution pacifique négociée est le seul moyen de mettre fin au différend entre l’Argentine et le Royaume-Uni. Exprimant son soutien aux droits légitimes de l’Argentine sur les îles Malvinas, les îles de Géorgie du Sud, les îles Sandwich du Sud et les zones maritimes environnantes, elle a appelé le Royaume-Uni à engager le dialogue.

    Le représentant d’Antigua-et-Barbuda s’est félicité des efforts déployés par le nouvel Envoyé personnel pour reprendre le processus des tables rondes, notamment lors de sa première visite dans la région en janvier. Notant les efforts déployés pour libérer l’Amérique latine du colonialisme et des colonies, il a appelé l’Argentine et le Royaume-Uni à régler leur différend souverain sur les Malouines.

    Le représentant de la Bolivie a souligné que la question des Malouines n’est pas seulement une question bilatérale, mais une question régionale et mondiale. Exprimant sa solidarité avec l’Argentine, il a souligné que la seule voie à suivre est de reprendre les négociations. La Bolivie s’oppose à une mission de visite, a-t-il ajouté.

    Le représentant du Chili, mettant en garde contre les décisions unilatérales, a exprimé des doutes quant à la capacité du Comité spécial à mener une mission de visite en raison du conflit de souveraineté existant.

    Le représentant du Timor-Leste a exprimé son soutien aux droits inaliénables du peuple sahraoui, tout en saluant la nomination de l’Envoyé personnel. Il a poursuivi en exhortant l’Argentine et le Royaume-Uni à poursuivre le dialogue.

    La représentante de la Dominique, soulignant l’importance de l’implication de l’ONU dans la recherche d’une solution à la question du Sahara occidental, a réaffirmé l’appui de sa délégation au plan d’autonomie du Maroc et a salué ses efforts dans le développement du territoire.

    Le représentant du Venezuela a exprimé son soutien à l’Argentine et a appelé le Royaume-Uni à reprendre les négociations directes, tout en qualifiant d’inappropriée une mission de visite aux Malouines. Déplorant que le peuple sahraoui n’ait pas pu exercer son droit à l’autodétermination, il a déclaré que la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) ne s’était pas pleinement acquittée de son mandat. Il est nécessaire de réactiver le processus politique pour le Sahara occidental, a-t-il ajouté, demandant au Secrétaire général d’envisager d’envoyer une mission de visite dans le territoire pour obtenir des informations sur le terrain.

    Le représentant de l’Algérie, soulignant que le Front Polisario est le seul représentant du peuple sahraoui, a précisé que son pays n’est pas une partie au conflit, mais un observateur à ses côtés. Rejetant la tentative du Maroc de changer la nature du conflit, il a rappelé que le Sahara occidental est resté sur la liste des territoires non autonomes depuis 1963 et a exhorté le Comité spécial à utiliser tous ses outils, y compris les missions de visite.

    Le représentant de l’Angola s’est dit préoccupé par la détérioration de la situation humanitaire résultant du conflit et de la pandémie.

    Le représentant du Belize s’est dit préoccupé par le fait que les aspirations légitimes du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance ont été contrecarrées et entravées pendant près de 50 ans. Au lieu de la mise en œuvre du plan de règlement accepté par toutes les parties et approuvé par le Conseil de sécurité, le conflit a de nouveau éclaté, a-t-il noté.

    Le représentant du Botswana a regretté que le Sahara occidental reste la seule colonie d’Afrique, appelant au respect des droits inaliénables du peuple sahraoui. Une mission de visite dans le territoire se fait attendre depuis longtemps, a-t-il souligné.

    Le représentant du Brésil, appelant à l’application du principe d’intégrité territoriale, a exhorté le Royaume-Uni à cesser les actes unilatéraux d’exploration et d’exploitation des ressources naturelles. Il devrait également s’abstenir de promouvoir des exercices militaires dans une zone dont la souveraineté est contestée, a-t-il dit, soulignant que l’Atlantique Sud est une zone de paix et de coopération.

    Le représentant de la Gambie s’est joint aux autres pour saluer la nomination de l’Envoyé personnel et a exprimé le plein appui de sa délégation à la pleine souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.

    Le représentant du Mexique a exprimé son soutien au droit légitime de l’Argentine sur les Malvinas, exhortant le Royaume-Uni à reprendre les négociations sur une solution mutuellement acceptable à leur différend de souveraineté et à s’abstenir de toute modification unilatérale du territoire. Concernant le Sahara occidental, il a souligné l’importance d’écouter la volonté du peuple et son besoin d’exercer son droit à l’autodétermination.

    Le représentant de la Namibie a exprimé sa sympathie pour ceux qui sont privés de leur droit à l’autodétermination, y compris le peuple sahraoui, soulignant que la décolonisation de l’Afrique ne sera pas complète tant que le peuple du Sahara occidental n’aura pas décidé de son statut futur par un référendum libre et équitable.

    Le représentant du Maroc, notant que Mme Bahiya représente des milliers de personnes au Sahara marocain, a condamné la déclaration du délégué de l’Algérie affirmant que son pays n’est pas partie au conflit. « C’est une nouvelle pour moi », a-t-il dit, se demandant pourquoi l’Algérie négocie au nom du Front Polisario et fait campagne pour lui. Il a poursuivi en exhortant l’Algérie à permettre au peuple kabyle de choisir son propre avenir.

    M. Omar a déclaré que toute délégation représentant « un autre Sahara » s’est trompée d’endroit car le Comité spécial n’examine que la question du Sahara occidental.

    Le représentant de l’Algérie a déclaré que le Maroc masquait la vérité et déformait les résolutions des Nations Unies.

    Le représentant du Maroc a rejeté l’accusation de dénaturation des documents des Nations Unies, affirmant qu’il pouvait transmettre sa déclaration à son homologue algérien. Il a poursuivi en demandant pourquoi la frontière entre les deux pays reste fermée.

    Le représentant de l’Algérie a déclaré que le Maroc ignore les données historiques, rappelant à son homologue qu’Alger a fermé la frontière parce que des armes et de la drogue traversaient son pays.

    M. Omar a déclaré que c’était le Maroc qui avait divisé le Sahara Occidental, demandant à Rabat d’autoriser le Comité spécial à se rendre au Sahara Occidental.

    Le représentant du Maroc a déclaré que l’Algérie appauvrissait sa propre population en armant le Front Polisario.

    Le représentant de Cuba a affirmé son soutien au peuple du Sahara occidental et à son droit à l’autodétermination.

    Le représentant de la Bolivie a réaffirmé la nécessité essentielle du dialogue.

    Au début de la session, le Séminaire a entendu les commentaires des orateurs restés de la discussion de la veille sur la situation en Nouvelle-Calédonie.

    Roch Wamytan, expert, a déclaré qu’avec 56% des électeurs boycottant le troisième référendum au milieu des impacts du COVID-19, la Nouvelle-Calédonie est dans une impasse politique.

    Julien Boanemoi, expert, a déclaré que la Nouvelle-Calédonie n’a pas été épargnée par les effets de la pandémie, décrivant les difficultés de la vie et l’accès aux services sous les restrictions induites par le COVID.

    Naia Wateou, experte, a noté que toutes les communautés, pas seulement les Kanaks, étaient confrontées à des défis, soulignant que le virus ne fait pas de politique. Elle a déclaré que le troisième référendum s’était déroulé dans des conditions acceptables et que l’appel au boycott était une décision politique.

    La représentante de la France a fait écho à cet orateur, affirmant que son pays était prêt à relancer les consultations sur la base de l’accord de Nouméa et à tout mettre sur la table.

    Mike Forrest, membre du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, a rappelé que les taux de participation lors des deux premiers référendums en 2018 et 2020 dépassaient 80 %, mais n’étaient que de 43 % en 2021. L’impact du COVID a vraiment changé la vie en Nouvelle-Calédonie, il souligné.

    Le séminaire a également entendu Simona Marinescu, coordonnatrice résidente des Nations Unies basée à Samoa, et Dale Alexander, chef du Centre caribéen de gestion des connaissances de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), qui ont fait des présentations vidéo préenregistrées sur le rôle du système des Nations Unies dans les efforts d’assistance aux territoires.

    En 1960, l’Assemblée générale a adopté la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, proclamant par la suite la Décennie internationale de l’élimination du colonialisme (1990 à 2000), ainsi que les deuxième et troisième Décennies internationales (2001-2010 et 2011-2020). Plus de 80 anciennes colonies ont obtenu leur indépendance depuis la création de l’Organisation des Nations Unies, mais 17 territoires non autonomes restent sous la tutelle de l’organe de 29 membres, officiellement connu sous le nom de Comité spécial sur la situation en ce qui concerne la la mise en œuvre de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux.

    Les territoires non autonomes sont les Samoa américaines, Anguilla, les Bermudes, les îles Vierges britanniques, les îles Caïmans, les îles Falkland (Malvinas), la Polynésie française, Gibraltar, Guam, Montserrat, la Nouvelle-Calédonie, Pitcairn, Sainte-Hélène, Tokelau, Turks et Caicos Îles, Îles Vierges des États-Unis et Sahara occidental. Les puissances administrantes sont la France, la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni et les États-Unis.

    Le Séminaire se réunira de nouveau le vendredi 13 mai pour conclure ses travaux.

    __________
    * Un différend existe entre les Gouvernements de l’Argentine et du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord concernant la souveraineté sur les îles Falkland (Malvinas).

    United Nations, 12 mai 2022

    #SaharaOccidental #Gibraltar #Malouines #Falkland #Comité_décolonisation

  • Message du SG à l’occasion de la Journée des Nations Unies

    Message du SG à l’occasion de la Journée des Nations Unies. Il y a soixante-seize ans était fondée l’Organisation des Nations Unies, porteuse d’espoir pour un monde tout juste sorti des ténèbres d’un conflit catastrophique.

    Il y a soixante-seize ans était fondée l’Organisation des Nations Unies, porteuse d’espoir pour un monde tout juste sorti des ténèbres d’un conflit catastrophique.

    Aujourd’hui, les femmes et les hommes qui composent l’ONU font vivre cet espoir partout sur la planète.

    Le COVID-19, les conflits, la faim, la pauvreté et l’urgence climatique nous rappellent que notre monde est loin d’être parfait.

    Mais ils montrent aussi clairement que la solidarité est la seule voie possible pour aller de l’avant.

    Nous devons agir ensemble pour relever les grands défis auxquels nous sommes confrontés et progresser dans la réalisation des Objectifs de développement durable.

    En veillant à ce que chaque personne, partout dans le monde, ait accès aux vaccins contre le COVID-19 le plus rapidement possible.

    En protégeant et en faisant respecter les droits et la dignité de tous, en particulier des personnes les plus pauvres et les plus défavorisées, des filles et des femmes, des enfants et des jeunes.

    En nous employant à mettre fin aux conflits qui déchirent notre monde.

    En prenant des engagements climatiques ambitieux pour sauver notre planète, et en les honorant.

    Et en bâtissant une gouvernance mondiale plus inclusive, plus efficace et fonctionnant davantage en réseau, comme détaillé dans mon récent rapport, « Notre Programme commun ». 

    Les valeurs qui sous-tendent la Charte des Nations Unies depuis 76 ans – la paix, le développement, les droits humains et l’égalité des chances pour tous – n’ont pas de date d’expiration.

    À l’occasion de la Journée des Nations Unies, faisons corps autour de ces idéaux et soyons à la hauteur de la promesse, du potentiel et de l’espoir qu’incarne l’ONU.

  • La crédibilité de l’Onu en question

    Sahara Occidental, Maroc, Nations Unies, ONU, Crédibilité, MINURSO, #SaharaOccidental, #Maroc,

    Chaabane BENSACI
    Avec la nomination imposée de Staffan de Mistura, comme nouvel envoyé spécial au Sahara occidental, et celle d’Alexander Ivanko, comme émissaire et chef de la Minurso, on pensait que le processus politique au Sahara occidental allait être, enfin, remis sur rail. Or, voilà que «des tentatives injustes visant à confisquer le droit du peuple sahraoui», comme l’a déclaré le MAE Mohamed Salem Ould Salek, se dévoilent, en violation de la légalité internationale, au point que la crédibilité de l’ONU est gravement mise en péril. 
    Présentée de manière hypocrite, la dernière tentative trahit l’esprit et la lettre de l’accord de 1991 entre les deux parties au conflit que sont le Royaume marocain et le Front Polisario, sous l’égide des Nations-unies et de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), accord adopté à l’unanimité par le Conseil de sécurité. 
    Pour ceux qui feignent de l’avoir oublié, rappelons que la disposition principale dudit «accord de cessez-le-feu», concerne la «création des conditions propices et nécessaires» pour l’organisation du référendum d’autodétermination, auquel a droit le peuple sahraoui. 
    Mettant à profit la nouvelle conjoncture et profitant du soutien de certaines puissances, parfaitement identifiées, à sa politique expansionniste et colonisatrice, le Royaume marocain s’est fourvoyé jusqu’à agresser militairement des manifestants sahraouis à El Guerguerat, en novembre 2020, rompant par-là même le statu quo en vigueur. 
    Depuis cette agression, la reprise de la guerre est intervenue et le Front Polisario affiche, en toute légitimité, sa détermination à mettre fin à l’occupation illégale du pays, «imposer le respect de ses frontières et les droits sacrés de son peuple». 
    Il n’ y a pas d’autre voie, puisque celle de la justice et du droit, en de telles circonstances, se heurte, sans cesse, à l’aventurisme du Makhzen et au soutien manifeste de certains pays, membres et non membres du Conseil de sécurité, qui perpétuent l’occupation illégale du Sahara occidental et font peser un réel danger sur l’ensemble de la région, maghrébine et méditerranéenne. 
    Les mentors de la fuite en avant du Royaume marocain devront assumer toutes les conséquences du dangereux dérapage et de leur soutien insensé à une politique injuste et contraire au droit international, tel que formulé par la Charte des Nations unies et l’Acte fondateur de l’Union africaine.
    L’Expression 24/10/2021
  • Le personne de l’ONU s’accroche aux restrictions sanitaires

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    Les États membres veulent que le personnel de l’ONU revienne au siège. Le personnel s’oppose

    par Laura E. Kirkpatrick

    Alors que les épidémies de Covid-19 connaissent une nouvelle flambée dans de nombreux endroits du monde, le Secrétariat des Nations Unies à New York doit faire face à des décisions de réouverture qui opposent les intérêts de certains membres du personnel à ceux des États membres de l’ONU.

    La pression vient des États membres de l’ONU qui veulent que le siège rouvre complètement avec un nombre important de personnel en place pour satisfaire les délégations nationales, qui doivent prouver la valeur de l’ONU à leurs pays d’origine, disent les diplomates et d’autres personnes du système de l’ONU.

    La planification de la session d’ouverture annuelle de l’Assemblée générale des Nations unies à la mi-septembre accentue les tensions. Le personnel de l’ONU doit être disponible sur place et à distance pour gérer les réunions des dirigeants mondiaux susceptibles d’y assister, en particulier pendant la semaine de haut niveau qui débute le 21 septembre.

    « L’ONU doit répondre aux États membres », a déclaré Aitor Arauz, président du Syndicat du personnel de l’ONU. « Il faut trouver un équilibre entre le mandat de l’organisation et la nécessité d’assurer la sécurité de tous. »

    Il a ajouté : « New York et Genève sont la plaque tournante de tant d’opérations ; il est important que nous soyons vus ici. Toutefois, il existe des moyens d’y parvenir avec souplesse et compréhension. » (Genève et New York sont les deux plus grands hôtes de l’organisation mondiale).

    Pourtant, la variante Delta de Covid-19, qui affecte le nombre de cas et les problèmes connexes à l’échelle mondiale, a entraîné un jeu d’attente pour l’ONU et ses États membres concernant le format de la semaine de haut niveau de l’Assemblée générale – à savoir le nombre de dirigeants mondiaux qui y assisteront. La ville de New York a été l’épicentre du virus pendant plusieurs mois au début de la pandémie, mais le nombre de cas a commencé à diminuer lorsque les vaccins sont devenus largement disponibles ; en juin de cette année, les chiffres ont atteint un niveau record dans la ville, mais ils augmentent à nouveau en août.

    Fin juin, après que le personnel de l’ONU a reçu deux plans différents du Secrétariat concernant le retour au travail sur place, les responsables de l’ONU ont rencontré les délégués des États membres. Il en est ressorti la décision d’organiser cette année une session d’ouverture de l’Assemblée générale limitée aux personnes présentes, mais aussi de permettre aux dirigeants mondiaux d’envoyer des présentations vidéo, au lieu de faire des apparitions en direct. Les Nations unies ont émis des conseils sanitaires à l’intention du personnel pour la dernière fois le 2 juillet, mais depuis lors, les centres américains de contrôle et de prévention des maladies ont annulé ou renforcé les précautions et les restrictions en raison de la variante Delta. La ville de New York a récemment demandé aux habitants de recommencer à porter des masques à l’intérieur dans les espaces publics, bien que cela ne soit pas encore obligatoire.

    Alors que leurs homologues genevois suivent un plan progressif pour retourner à leurs bureaux, les directives données au personnel de l’ONU à New York, y compris ses entités, agences et programmes, pourraient être plus claires, selon certains membres du personnel.

    En avril, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a écrit au personnel basé à New York : « Bien que nous ne sachions pas encore avec certitude quand nous entrerons dans notre contexte normal, cela ne devrait pas être avant septembre. Vous devez donc vous sentir à l’aise pour planifier en conséquence. Je suis profondément conscient de l’impact de la pandémie prolongée sur la santé mentale et le bien-être, que nous continuons à traiter. »

    Début juin, un plan révisé est arrivé du Secrétariat, signé par Guterres. Cette communication demandait au personnel de l’ONU de reprendre partiellement ses fonctions en juillet plutôt qu’en septembre, afin d’éviter tout retour à ce que Guterres a décrit comme des « schémas de travail pré-pandémie ». C’est-à-dire des pratiques qui, à la lumière de Covid-19, pourraient mettre le personnel en danger ou perturber les accords de travail à distance convenus précédemment.

    Il a été demandé au personnel de retourner au bureau au moins un jour par semaine d’ici le 6 juillet, mais la mise en œuvre de cette demande a été laissée à la discrétion des responsables des départements. M. Guterres a également fait allusion à la pression exercée par les États membres, écrivant qu’un retour « progressif » « nous permettra d’apporter le soutien nécessaire aux États membres, qui sont désireux de reprendre le travail dans le bâtiment des Nations Unies. » (L’ONU compte 193 États membres).

    Des pressions ont été exercées par certains pays pour qu’ils soient présents en personne lors de la session de haut niveau de l’Assemblée générale, bien que les attentes soient conditionnées par les menaces de la variante Delta, a déclaré une source diplomatique. Certains États membres souhaitent vivement que l’ONU soit plus visible après que la session de haut niveau de l’année dernière ait été presque virtuelle, montrant au monde une enceinte presque vide dans une ville tout aussi calme.

    La visibilité est cruciale car les agences et les programmes de l’ONU dépendent des dons, selon les sources. Fin juillet, l’ONU a lancé, par exemple, un appel de 1,3 milliard de dollars pour l’aide humanitaire en Afghanistan. Un appel de 86 millions de dollars pour lutter contre la faim au Myanmar a été lancé au cours de la première semaine d’août.

    La demande de retour du personnel de l’ONU en juillet a laissé certains membres du personnel dans l’embarras, selon Arauz et d’autres personnes travaillant à l’ONU. De nombreux problèmes se sont posés, de la recherche soudaine d’une garde d’enfants à l’annulation des projets d’été. D’autres ont hésité à revenir à New York après avoir survécu à la pandémie dans leur pays d’origine ou ailleurs aux États-Unis.

    Un autre sujet de préoccupation pour le personnel est l’état des vaccinations de ses collègues. Les vaccins ne peuvent être imposés dans l’ensemble du système des Nations unies. Le personnel de New York peut donc être exposé à des collègues qui ne sont peut-être pas vaccinés, même s’ils sont tenus de porter des masques. Tout en suggérant fortement à tous les employés éligibles de se faire vacciner, M. Guterres s’est abstenu d’émettre un mandat, en partie pour des raisons d’égalité du personnel. Comme l’a expliqué Arauz à PassBlue, un tel mandat serait injuste pour les collègues basés en dehors des États-Unis, dans des régions où l’accès aux vaccins est moindre.

    « Nous devons être conscients des perceptions subjectives », a déclaré Arauz. « Après une année et demie très difficile, nous ne devons pas seulement suivre de près la dimension objective entourant les variantes, etc, mais aussi prendre en compte la dimension psychologique des craintes des gens. »

    Pass Blue, 10/08/2021

  • Cette semaine au Conseil de Sécurité des Nations Unies


    Lundi (12 avril), le Conseil de sécurité tiendra une réunion d’information par vidéoconférence (VTC), suivie de consultations par VTC, sur la région des Grands Lacs. L’Envoyé spécial Huang Xia devrait faire le point sur la mise en œuvre du Cadre de paix, de sécurité et de coopération (CPS) de 2013 pour la République démocratique du Congo et sur d’autres développements récents dans la région.

    Le mardi 13 avril, le Conseil recevra un exposé par VTC sur le Kosovo, présenté par le représentant spécial et chef de la Mission d’administration intérimaire des Nations unies au Kosovo (MINUK), Zahir Tanin.

    Mercredi (14 avril), le Conseil tiendra son débat annuel ouvert sur la violence sexuelle dans les conflits, dans un format VTC ouvert. Les intervenants attendus sont la représentante spéciale pour les violences sexuelles dans les conflits, Pramila Patten, le lauréat du prix Nobel de la paix, Denis Mukwege, et la directrice du South Sudan Women with Disabilities Network, Caroline Atim. Une conseillère en protection des femmes de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) pourrait également faire un exposé.

    Jeudi (15 avril), il y aura un briefing du VTC, suivi de consultations du VTC, sur le Yémen. L’envoyé spécial Martin Griffiths et le sous-secrétaire général par intérim aux affaires humanitaires Ramesh Rajasingham devraient faire des exposés.

    Cette semaine, le Conseil doit adopter une résolution renouvelant les mesures relatives à l’exportation illicite de pétrole de la Libye et le mandat du groupe d’experts qui assiste le Comité des sanctions contre la Libye de 1970. Les membres continueront également à négocier un projet de résolution concernant le soutien de l’ONU à la mission de surveillance du cessez-le-feu en Libye.

    Les membres du Conseil devraient également négocier un projet de déclaration présidentielle sur l’Afghanistan qui pourrait être adopté cette semaine.

    Au niveau des organes subsidiaires, une réunion à huis clos du Groupe de travail sur les opérations de maintien de la paix se tiendra mardi (13 avril). La réunion portera sur la mise en œuvre de la résolution 2518 du 30 mars 2020 sur la sûreté et la sécurité des soldats de la paix des Nations unies. Le Groupe de travail sera informé par le Maj Gen Jai Menon (Retd), directeur du Bureau du partenariat stratégique pour le maintien de la paix au Département des opérations de paix, ainsi que par le Dr Bernhard Lennartz et Anthony O’ Mullane du Département du soutien opérationnel.

    Le Comité des sanctions de la résolution 1718 se réunira mercredi (14 avril) pour examiner les recommandations du rapport final de son groupe d’experts.

    Le vendredi (16 avril), le groupe de travail informel sur la documentation et les autres questions de procédure doit tenir une session VTC fermée. La réunion comprendra des réflexions sur les méthodes de travail au cours des dernières présidences du Conseil, ainsi qu’une discussion sur l’article 51 de la Charte des Nations unies. Le groupe de travail discutera également des projets de notes récemment distribués au cours de la session.

    Une réunion du Comité d’état-major est également prévue pour vendredi.

    Source : Security Council Report

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