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  • Conseil de Sécurité : Prévisions mensuelles de décembre 2021

    Conseil de Sécurité : Prévisions mensuelles de décembre 2021

    ONU, Niger, covid19, HCR, Somalie, RDC, Congo – Conseil de Sécurité : Prévisions mensuelles de décembre 2021

    En décembre, le Niger assurera la présidence du Conseil de sécurité. Le Niger devrait organiser un débat ouvert sur « la sécurité dans le contexte du changement climatique ». Le président nigérien Mohamed Bazoum devrait présider cette réunion. Le Secrétaire général António Guterres et le Président de la Commission de l’Union africaine Moussa Faki Mahamat sont les présentateurs attendus.

    Le briefing annuel du Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, aura également lieu en décembre. Le briefing se concentrera sur la situation des réfugiés dans plusieurs cas spécifiques de pays à l’ordre du jour du Conseil.

    Les membres du Conseil de sécurité devraient tenir des consultations sur la mise en œuvre des résolutions 2532 et 2565, qui demandaient respectivement une cessation des hostilités dans toutes les situations à l’ordre du jour du Conseil pour combattre la pandémie de COVID-19 et une pause humanitaire pour faciliter la livraison des vaccins COVID-19 dans les zones de conflit armé.

    Le Conseil de sécurité doit tenir son débat semestriel sur le mécanisme international résiduel pour les tribunaux pénaux (IRMCT). Le président de l’IRMCT, le juge Carmel Agius, et son procureur, Serge Brammertz, devraient faire un exposé pendant le débat et rencontrer auparavant le groupe de travail informel sur les tribunaux internationaux.

    Les présidents sortants des organes subsidiaires du Conseil de sécurité devraient faire un exposé au Conseil en décembre pour partager leur expérience en matière de facilitation du travail de ces organes subsidiaires.

    Le Conseil devrait également recevoir son exposé annuel des présidents de ses comités de lutte contre le terrorisme : le Comité des sanctions contre l’État islamique en Iraq et au Levant (ISIL/Da’esh) et Al-Qaida (1267/1989/2253), le Comité contre le terrorisme (CCT) (1373) et le Comité 1540. Le Conseil devrait également adopter des résolutions renouvelant les mandats de la :

    la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme (CTED) ; et
    l’Équipe d’appui analytique et de surveillance des sanctions 1267/1988 (Équipe de surveillance) et le Bureau du Médiateur.
    Les questions africaines au programme de travail de décembre sont :

    Somalie, résolutions renouvelant les mesures de lutte contre la piraterie au large des côtes somaliennes et autorisant à nouveau la mission de l’UA en Somalie (AMISOM) respectivement ;
    RDC, briefing et consultations sur la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) et renouvellement du mandat de la mission ;
    Soudan, briefing et consultations sur la Mission intégrée d’assistance à la transition des Nations unies au Soudan (UNITAMS) et briefing sur le travail du Comité des sanctions 1591 ;
    le Sud-Soudan, briefing et consultations sur la Mission des Nations Unies au Sud-Soudan (UNMISS) ; et
    Afrique centrale, briefing et consultations sur les activités du Bureau régional des Nations unies pour l’Afrique centrale (UNOCA).

    Le Conseil tiendra ses réunions mensuelles sur la situation politique et humanitaire et sur l’utilisation d’armes chimiques en Syrie. D’autres questions relatives au Moyen-Orient figurent au programme de travail de ce mois-ci :

    Le plateau du Golan, les consultations sur la Force des Nations unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD) et l’adoption d’une résolution renouvelant le mandat de la FNUOD ;
    le Yémen, le briefing mensuel et les consultations sur les développements ;
    « La situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne », la réunion mensuelle ; et
    Iran, briefing sur le rapport du Secrétaire général sur la mise en œuvre de la résolution 2231 du 20 juillet 2015, qui a approuvé le Plan d’action global conjoint (JCPOA) sur le programme nucléaire de l’Iran.

    Le Conseil de sécurité et le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine devraient tenir le 6e séminaire informel conjoint et la 15e réunion consultative annuelle conjointe les 16 et 17 décembre. La réunion devait se tenir à Addis-Abeba cette année. Toutefois, au moment de la rédaction du présent document, des consultations sont toujours en cours entre les membres du Conseil de sécurité des Nations unies sur le format et le lieu de la réunion, compte tenu des récents développements en Éthiopie.

    Security Council Report, 30 novembre 2021

    #ONU #Conseil_Sécurité #MONUSCO #AMISOM #UNOCA #FNUOD #JPCOA #Somalie #Niger #Congo #RDC

  • Barkhane: La fermeture du ciel algérien a coûté des millions

    Barkhane: La fermeture du ciel algérien a coûté des millions

    France, Mali, Niger, Burkina Faso, Algérie – Barkhane: La fermeture du ciel algérien a coûté des millions

    Barkhane : L’interdiction de survol de l’Algérie par les avions militaires français a déjà coûté « plusieurs millions d’euros »

    Ces dernières semaines, six unités de la force française Barkhane ont été relevées dans le cadre de la réorganisation du dispostif de cette dernière, lequel repose sur cinq Groupements tactiques désert [GTD] et un groupement commando. Selon le détail livré par l’État-major des armées [EMA] dans son dernier compte-rendu des opérations, le GTD n°1 « Korrigan » est désormais armé par le 3e Régiment d’infanterie de marine [RIMa] avec des véhicules Griffon, renforcé par des éléments du 5e Régiment de Dragons, du 1er RIMa, du 11e Régiment d’artillerie de Marine [RAMa] et du 6e Régiment du génie [RG]. Installé à Gao, sa mission est de mener des actions de combat dans la région dite des « trois frontières ». À Gossi [Mali], le GTD n°2 « intervention et partenariat de combat » [IPC] « Auvergne » accompagne les Forces armées maliennes [FAMa] dans la région du Gourma. Il est armé par le 92e Régiment d’Infanterie [RI], avec des renforts provenant du 501e Régiment de chars de combat [RCC], le 40e Régiment d’artillerie [40e RA] et le 13e RG.

    Des éléments de ces mêmes unités, renforcés par le 16e Bataillon de chasseurs à pieds [BCP] constituent le GTD n°3 « Salamandre », qui opère, depuis Niamey, dans la région du Liptako aux côtés des Forces armées nigériennes, dans le cadre d’un Partenariat militaire opérationnel [PMO].

    S’agissant de l’aéromobilité, le GTD aérocombat [GTD-A] est désormais armé par le 5e Régiment d’hélicoptères de combat [RHC], avec le renfort « d’éléments des autres unités du pilier aérocombat ». Pour rappel, il met en oeuvre 6 NH-90 Caïman TTH, 1 Cougar, 5 Tigre et 4 Gazelle. Trois hélicoptères de transport lourd [HTL] CH-47 Chinook de la Royal Air Force complètent ce dispositif.

    Quant au GTD Logistique, il s’appuie sur le 516e Régiment du train [516e RT] et le 8e Régiment du matériel [8e RMat]. Enfin, la 6e Brigade légère blindée [BLB] et la 11e Brigade parachutiste [BP] arment le groupement commando.

    Ces relèves ont sans doute commencé au plus mauvais moment… En effet, le 3 octobre, l’Algérie a décidé d’interdire l’accès de son espace aérien aux avions militaires français se rendant au Sahel, en réaction à des propos tenus par le président Macron.

    Selon le quotidien Le Monde, celui-ci aurait affirmé que, depuis son indépendance, obtenue il y a près de 60 ans, l’Algérie s’est « construite sur une rente mémorielle », entretenue par le « système politico-militaire » algérien. Et de dénoncer une « histoire officielle […] totalement réécrite » qui « ne s’appuie pas sur des vérités » mais sur « un discours qui repose sur une haine de la France ».

    Cela étant, la décision algérienne a évidemment impact sur les opérations françaises au Sahel, les avions de transport de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] étant bien obligé de contourner l’Algérie. Ce qui allonge le temps de vol… et accroît la consommation de kerosène.

    « Aujourd’hui, la durée de chaque rotation vers la bande sahélo-saharienne est rallongée de 2 heures à 2 heures 30. Pour conserver la charge utile offerte par les A400M, nous procédons à une escale à Dakar », a en effet expliqué le général Stéphane Mille, le chef d’état-major de l’armée de l’Air [CEMAAE], en réponse à une question posée par le Christian Cambon, le président de la commission sénatoriale des Affaires étrangères et de la Défense.

    « À ce jour, j’évalue à plusieurs millions d’euros le surcoût de ces adaptations de trajectoire », a ensuite indiqué le général Mille, sans préciser le montant exact de la facture…

    L’an passé, les surcoûts de l’opération Barkhane avaient été évalués à 911 millions d’euros, en raison notamment des renforts envoyés au Sahel après le sommet de Pau [13 janvier 2020]. Cette année, aucune estimation n’a été communiquée à la faveur des auditions parlementaires de la ministre des Armées, Florence Parly, et du général Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA].

    Quoi qu’il en soit, cette interdiction du survol de l’Algérie faite aux avions militaires français va-t-elle durer? Le 26 novembre, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a laissé entendre que la situation pourrait s’arranger bientôt. « Il faut bien que ces relations reviennent à la normale, à condition que l’autre partie [la France] les conçoive sur une base d’égal à égal, sans provocation », a-t-il dit, à la télévision publique. « Nous sommes d’accord pour qu’on traite l’un avec l’autre pour ne pas nuire aux intérêts de chaque partie, mais nous n’accepterons pas qu’on nous impose quoi que ce soit », a-t-il ajouté.

    Zone militaire, 28/11/2021

    #France #Barkhane #Mali #Sahel #Tchad #Niger #BurkinaFaso #Algérie

  • Meryame Kitir débloque 50 millions d’euros pour le Sahel

    Meryame Kitir débloque 50 millions d’euros pour le Sahel en vue de rendre 10.000 hectares de terre – soit environ 20.000 terrains de football – à nouveau fertiles au Burkina Faso, au Sénégal, au Niger et au Mali.

    La ministre de la Coopération au développement Meryame Kitir débloque 50 millions d’euros dans le cadre du programme régional climat de la Belgique au Sahel, a-t-elle fait savoir mardi en marge d’une rencontre avec le ministre du Climat du Burkina Faso Siméon Sawadogo.

    L’ambition affichée est de rendre 10.000 hectares de terre – soit environ 20.000 terrains de football – à nouveau fertiles au Burkina Faso, au Sénégal, au Niger et au Mali. Mme Kitir est actuellement en visite de travail en Afrique. Elle arrive ce mercredi au Sénégal après avoir passé deux jours au Burkina Faso. Ce voyage se déroule sous le thème du réchauffement climatique.

    Le Sahel est la région d’Afrique située entre la région tropicale humide au sud et le désert du Sahara au nord. Il est particulièrement sensible au changement climatique et souffre de la désertification. On estime que 80% des terres se sont déjà détériorées. Cela a des conséquences pour l’agriculture locale et la population. La population locale, qui vit souvent de l’agriculture, voit son rendement diminuer à cause de la sécheresse.

    « Ici, au Sahel, vous pouvez littéralement voir la situation se détériorer. Mètre par mètre presque, on constate qui opère une avancée : les sécheresses extrêmes ou l’être humain. Avec ce programme climatique régional, nous pouvons faire la différence pour de très nombreuses personnes », a déclaré la ministre Kitir. « Non seulement nos efforts font en sorte que les gens ici absorbent mieux les chocs du changement climatique. De par nos actions – comme la plantation d’arbres ou la régénération de terres épuisées – nous luttons aussi efficacement contre le changement climatique. Et c’est une bonne chose pour tous ».

    C’est la première fois que la Belgique investit dans un programme régional spécifiquement axé sur l’action climatique internationale.

    La Libre, 27/10/2021

  • Niger : Le Conseil de sécurité rencontre les autorités

    Niger : Le Conseil de sécurité rencontre les autorités. Ils discutent sur les défis sécuritaires et humanitaires

    Lors d’une visite au Niger qui s’est achevée lundi soir, une délégation du Conseil de sécurité des Nations Unies a discuté avec les autorités des défis sécuritaires et humanitaires auxquels la région du Sahel, et notamment le Niger, sont confrontés.

    Après une visite de deux jours au Mali ce weekend, l’objectif de cette visite au Niger était de voir comment le Conseil de sécurité peut mieux soutenir la région du Sahel sur des questions telles que le terrorisme et le changement climatique.

    A Niamey, la capitale du Niger, la délégation a rencontré lundi en fin d’après-midi le Président Mohamed Bazoum, après des rencontres avec d’autres hauts responsables gouvernementaux, dont le Premier ministre. La délégation a aussi rencontré des représentants de la force conjointe du G5-Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad).

    Lors d’un point de presse, le Président du Conseil de sécurité pour le mois d’octobre, l’Ambassadeur du Kenya, Martin Kimani, a indiqué que tous les membres du Conseil ont salué les avancés enregistrées par le Niger.

    « Nous sommes venus au Niger pour y comprendre la situation, savoir ce qu’il se passe au Sahel, comprendre l’expérience du Niger », a dit M. Kimani. « Le Président Bazoum a partagé avec nous l’expérience du Niger, a évoqué sa soif de démocratie, a mentionné tous les succès rencontrés dans le domaine de la démocratie ».

    « Nous avons discuté des défis humanitaires, du développement, liés au changement climatique », a-t-il ajouté. « Tous les membres du Conseil de sécurité ont été très positifs, ont salué les avancées enregistrées par le Niger ».

    Lutte contre le terrorisme
    Selon l’Ambassadeur du Kenya, l’ensemble des membres du Conseil « souhaitent et doivent soutenir le Niger, le G5-Sahel, dans la lutte contre le terrorisme sur la base de la solidarité, car ce n’est qu’ainsi, en luttant ensemble, que nous pourrons venir à bout de ces défis pour l’Afrique et l’ensemble de la communauté internationale ».

    L’Ambassadeur de France, Nicolas de Rivière, a noté pour sa part que « le Conseil de sécurité s’occupe très étroitement, très activement de la situation dans la région ». « Le Conseil de sécurité est en appui à la paix et à la stabilité dans la région. On va continuer à le faire, à essayer de vous aider, d’aider aussi le Mali dans toute la mesure du possible ».

  • Les leçons de l’Afghanistan pour l’UE au Sahel

    Les leçons de l’Afghanistan pour l’UE au Sahel. Les solutions sécuritaires ne peuvent pas résoudre des problèmes fondamentalement politiques.

    On a beaucoup parlé de la façon dont la victoire des Talibans va inspirer les djihadistes au Sahel. Il est tout aussi important que les gouvernements réfléchissent aux leçons à tirer de l’intervention afghane pour leurs propres stratégies.

    Ayant travaillé sur ces deux questions, voici mes réflexions personnelles, tout en reconnaissant qu’elles sont pertinentes pour d’autres crises.

    Les solutions sécuritaires ne peuvent pas résoudre des problèmes fondamentalement politiques.

    L’une des raisons de l’échec de l’intervention en Afghanistan est l’accent mis sur les solutions sécuritaires. Celles-ci ne devraient jamais faire partie d’une stratégie politique plus large et lui être subordonnées, mais en Afghanistan, c’était généralement l’inverse.

    Les déclarations grandiloquentes n’avaient que peu de rapport avec la réalité désordonnée sur le terrain, tandis que des priorités en constante évolution et souvent concurrentes sapaient les progrès.

    Le revenu du coquelicot
    En 2004, je me souviens avoir discuté de la façon dont l’éradication du pavot provoquerait une réaction négative de la part des agriculteurs pauvres. Pourtant, des années plus tard, les soldats soutenaient les efforts de lutte contre les stupéfiants dans les régions du cœur des Pachtounes, avec des effets prévisibles. Pendant ce temps, des milliards de dollars ont afflué en Afghanistan, contribuant au profit et à la corruption, ce qui n’a fait qu’aggraver les problèmes politiques sous-jacents.

    Cela inclut la cooptation d’intermédiaires du pouvoir qui manquent de légitimité locale.

    Bien qu’il soit largement reconnu que les problèmes du Sahel sont liés à la politique et à la gouvernance, les gouvernements tombent dans le même piège en donnant la priorité à la sécurité sur les réponses politiques et de développement.

    Si autant d’efforts étaient consacrés à la mise en œuvre des engagements existants, comme l’accord de paix d’Alger de 2015 au Mali, et à la poursuite de réformes de gouvernance plus larges pour aider à rétablir les contrats sociaux entre l’État et ses citoyens, il y aurait plus de raisons d’espérer.

    Les gouvernements doivent se recalibrer pour éviter l’échec, et commencer à répondre aux demandes cohérentes de leurs citoyens, telles que celles exposées par la Coalition des peuples pour le Sahel. C’est non seulement la bonne chose à faire, mais c’est aussi la chose intelligente à faire, car ne pas répondre aux griefs ne fait que les laisser ouverts à l’exploitation.

    Le langage du « terrorisme » peut détourner l’attention des demandes légitimes et de la création de règlements politiques plus inclusifs.

    Les occasions d’explorer un règlement politique véritablement inclusif ont été systématiquement manquées en Afghanistan, à commencer par la décision de ne pas engager les figures talibanes modérées qui étaient initialement ouvertes au dialogue.

    Lorsque Donald Trump est venu « négocier » le retrait des États-Unis, nombre d’entre eux avaient été éliminés et remplacés par des combattants plus extrémistes et aguerris qui ne voyaient aucune raison de faire des compromis lorsque leur objectif final était en vue.

    Pendant ce temps, les troupes internationales étaient souvent exploitées à leur insu pour poursuivre des rivalités locales qui n’avaient rien à voir avec le « terrorisme », mais qui contribuaient néanmoins à alimenter le conflit.

    En effet, le fait de qualifier indistinctement des groupes de « terroristes » permet d’éviter d’avoir à répondre à des demandes légitimes ou à des gouvernements qui reconnaissent leurs propres lacunes.

    Au Sahel, les étrangers ont souvent exploité les injustices passées, en particulier parmi les groupes historiquement marginalisés. Certaines communautés ont été stigmatisées et sont devenues la cible de mesures de sécurité sévères parce qu’elles ont dû coexister avec des groupes terroristes, ce qui ne fait souvent que les aliéner davantage. S’attacher à répondre à leurs préoccupations sous-jacentes serait plus efficace pour les séparer de ces groupes.

    De même, si les gens ne voient pas de moyen d’atteindre leurs objectifs par des moyens politiques, cela ne fera qu’encourager la violence comme moyen de poursuivre le changement. Il en résulte souvent que les voix modérées sont évincées en raison de la désillusion.

    Les gouvernements (y compris les gouvernements internationaux) doivent donc être prêts à s’engager et à écouter tous les groupes d’intérêt légitimes sur le terrain, et pas seulement ceux qui sont considérés comme des partenaires commodes.

    Ne sous-estimez pas l’impact corrosif de la corruption et de l’impunité. On oublie parfois que lorsque les talibans ont pris le pouvoir dans les années 1990, ils étaient populaires. Les Afghans ont salué le renforcement de la sécurité et l’accès à une justice rapide, largement considérée comme équitable, même si elle était brutale. C’était un changement bienvenu par rapport aux fonctionnaires corrompus et prédateurs et aux seigneurs de la guerre qui agissaient en toute impunité.

    L’incapacité à s’attaquer à la corruption endémique au sein des nouvelles élites politiques et à punir les abus a non seulement sapé les efforts de « construction de la nation », mais a également désenchanté les Afghans ordinaires.

    Des préoccupations similaires concernant la corruption, l’impunité et l’absence de services sont courantes au Sahel, comme en témoignent les conclusions accablantes du dialogue national inclusif de 2019 au Mali et les fréquentes manifestations populaires. La corruption ronge les institutions d’un État, sapant sa capacité à respecter son contrat social avec ses citoyens et affectant finalement leur opinion et leur loyauté envers l’État.

    La rapidité avec laquelle les talibans ont repris le pouvoir en a surpris plus d’un, compte tenu de l’investissement international dans les forces de sécurité afghanes.

    Mais la formation et l’équipement ne suffisent pas ; les individus doivent croire en ce pour quoi ils se battent et être prêts à sacrifier leur vie. Ce n’est pas quelque chose que des étrangers peuvent créer.

    Plus d’honnêteté
    Les partenaires internationaux ont certainement un rôle important à jouer, mais c’est le leadership local, la vision et l’appropriation qui font la différence entre un pays capable d’unir des groupes disparates pour voir au-delà des intérêts étroits et particuliers et travailler ensemble pour surmonter les conflits et l’instabilité afin d’assurer un meilleur avenir à sa population.

    Ma dernière réflexion porte sur la nécessité d’une plus grande honnêteté. En Afghanistan, la coalition et le gouvernement afghan étaient trop disposés à croire leur propre propagande et réticents à s’attaquer aux véritables problèmes qui sapent les progrès.

    Être un véritable partenaire, c’est aider les autres à voir leurs angles morts, mais aussi être prêt à reconnaître les siens, car les vrais amis vous disent ce que vous avez besoin d’entendre, et pas nécessairement ce que vous voulez.

    Cat Evans, ancienne ambassadrice

    EU Observer, 25/10/2021

  • Redéploiement géostratégique de la diplomatie algérienne

    Redéploiement géostratégique de la diplomatie algérienne. Tout a commencé en février 2020 avec le discours de Tebboune au Sommet de l’UA

    Tout a commencé en février 2020, lorsque le président de la République, Abdemadjid Tebboune, avait livré un discours historique à Addis Abeba, prononcé devant les Chefs d’Etat des pays africains participants au Sommet de l’Union africaine (UA), annonçant le grand retour de l’Algérie sur le Continent noir. Un discours révélateur d’une nouvelle ère de la diplomatie algérienne et d’une nouvelle donnée géostratégique, celle du repositionnement de l’Algérie sur la scène régionale, continentale et mondiale.

    Depuis ce discours du chef d’Etat, la diplomatie algérienne, dirigée par l’ex-ministre des Affaires étrangères Boukadoum puis par le chevronné ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a retrouvé sa place dans le monde. Dans le Bassin méditerranéen, le Grand Maghreb, le Sahel, l’Afrique et le Proche-Orient, toutes ces zones géostratégiques ont fait l’objet d’une nouvelle reconquête de la diplomatie algérienne. L’Algérie est aujourd’hui un pays médiateur dans la crise opposant l’Ethiopie, Soudan et l’Egypte autour de l’exploitation du Grand Nil. Aussi, la diplomatie algérienne joue un rôle capital dans les crises et conflits en Libye, au Yémen, au Mali, au Niger, en Tunisie, où elle a arrivée même à créer un équilibre géopolitique. L’Algérie, pays stabilisateur par excellence, est devenue également un pays clé pour de nombreuses Nations. Elle est déjà convoitée et sollicitée par de nombreux pays et organisations internationales pour de nouvelles relations politiques, économiques, commerciales et surtout stratégiques.

    Ce nouvel élan diplomatique et géopolitique de l’Algérie a été marquant lorsque le pays s’est engagé, en janvier 2020, dans la crise libyenne pour trouver une issue politique, loin des armes, au conflit opposant les deux parties, d’un côté le général Khalifa Haftar, chef suprême de ce qu’on appelle l’Armée nationale libyenne (ANL), et son rival de Tripoli, le Président légitime du Parlement libyen, Aguila Salah.

    L’engagement de l’Algérie pour protéger la Libye d’un sale bourbier a permis, surtout, de rebondir haut et fort la crise libyenne sur la scène internationale, après un laisser-aller de la communauté internationale de plusieurs années. Forte de son passé très honorable dans la médiation dans les conflits armés et de sa diplomatie aguerrie dans le traitement des tensions et guerres, en plus d’être une force majeure sur le plan régional avec une armée qui ne cesse de glaner de l’expérience et de puissance, l’Algérie est désormais un pays important dans la médiation internationale. Ce fut le cas des conflits du Yémen et de l’Ethiopie, où la diplomatie algérienne est en train de jouer le rôle de médiateur. L’Algérie, ce pays médiateur qui sait apporter et ajuster de l’équilibre dans ses relations avec le monde entier, fait déjà l’objet d’une grande admiration dans le monde, d’ailleurs, les récents propos livrés par l’ambassadeur de l’Union européenne (UE) en Algérie, John O’Rourke, à Alger, sont une preuve à l’appui.


    En effet, l’ambassadeur de l’UE a déclaré, en janvier 2020 à Alger, sa grande admiration du rôle qu’est en train de jouer la diplomatie algérienne notamment, dans le dossier libyen où l’habilité et la détermination de la diplomatie algérienne pour mettre fin à la guerre en Libye ont été fortement appréciées. Et c’est cette admiration et cette grande capacité que la Mauritanie a dépêché son ministre des Affaires étrangères pour s’ouvrir à l’Algérie dans l’espoir de trouver ce qu’elle n’a pas trouvé chez le Maroc.

    Aujourd’hui, l’Algérie est devenue un pays clé pour de nombreuses Nations en quête d’une nouvelle approche géostratégique pour défendre leurs intérêts.
    Sofiane Abi

    La Nouvelle République Algérie, 25/10/2021

  • Projet du gazoduc transsaharien

    La faisabilité du projet du gazoduc transsaharien est tributaire de la croissance de la demande mondiale future sur le gaz naturel et la capacité de production des pays impliqués

    Alors que la première phase du processus de réalisation du gazoduc transsaharien est achevée, la faisabilité du projet est conditionnée de la croissance de la demande mondiale future sur le gaz naturel et la capacité de production des pays impliqués.

    Le projet de gazoduc transsaharien (TSGP) visant à connecter les gisements de gaz naturel nigérians à l’Europe via le réseau de gazoduc algérien, revêt une grande importance pour les pays impliqués et le continent africain. Il devrait permettre le renforcement des relations de l’Algérie avec le Nigéria et le Niger, a indiqué le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, repris par l’APS. « Ces pays bénéficieront des avantages sociaux et économiques résultant de ce projet », a-t-il ajouté, lors de son intervention avant hier par visioconférence, à la réunion de haut niveau de la Commission Africaine de l’Energie (AFREC).

    Faisant état que le projet est inscrit au programme du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), Arkab a mentionné que le projet va contribuer au développement du continent à travers l’amélioration de l’accès à l’énergie.

    Dans ce contexte, Arkab a souligné également que l’Algérie est disposée à « répondre aux préoccupations de ses partenaires africains dans le sens de la sécurité de leurs approvisionnements et la garantie de nos intérêts économiques et industriels ». A l’occasion, Il relèvera : « Les importantes ressources énergétiques dont disposent les deux pays leur permettant de développer de nombreux projets d’intérêt commun ».

    Au-delà de répondre aux besoins du développement économique et social du pays, le poids important de l’industrie d’hydrocarbures réside dans le fait de consolider le rôle de l’Algérie sur la scène énergétique mondiale, comme fournisseur » sûre et fiable »

    Pour rappel, la demande mondiale de gaz a baissé de 2,5% en 2020, par rapport à 2019, s’affichant à 3 910 milliards de m3, après une baisse de 100 milliards de m3. Et ce, en raison de la crise sanitaire induite par la propagation de la pandémie Covid-19, a indiqué le site d’information Anadolu Agencu.

    Il est prévu, selon la même source, que la demande mondiale de gaz augmentera de 2,8% en 2021, comparé à l’année précédente. Elle atteindra 4 002 milliards de m3. Cependant, les données l’Agence internationale de l’énergie (AIE) indiquent que cette hausse de la demande sera de court terme et que le marché de gaz demeure fragile, précise-la même source.

    Par Manel Zemoui

    E-Bourse, 20/10/2021

  • Gazoduc Trans-saharien: Des consultations entre Alger et Niamey

    Algérie, Niger, Gazoduc Trans-saharien, NIGAL, #Algérie, #Niger,

    L’Algérie et le Niger entendent redynamiser tous les mécanismes de coopération et engager des consultations sur le gazoduc Trans-saharien (Nigal).

    Ce gazoduc, qui relie le Nigéria à l’Algérie, traverse le Niger du sud au nord pour transporter du gaz naturel vers l’Europe occidentale. Il s’étend sur plus de 4100 km entre Warri, au sud du Nigéria, et Hassi R’mel, en Algérie. Il aura une capacité annuelle de 30 milliards de mètres cubes. La société nigérienne du pétrole détient 10 % dans ce gazoduc, les 90 % restants sont partagés par la Sonatrach et la Nigerian National Petroleum Corporation(NNPC).

    « L’objectif est de mettre à disposition de l’Europe du gaz canalisé nigérian. La viabilité technique et commerciale de ce projet est cependant étudiée à travers une étude de faisabilité réalisée par un consultant pour le compte de la NNPC et de la Sonatrach », précise la NNPC sur son site.

    En visite de travail à Niamey, les 5 et 6 septembre 2021, Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, a abordé ce projet avec son homologue nigérien, Massoudou Hassoumi, lors d’une séance consacrée, selon l’APS, à un examen exhaustif de l’État des relations bilatérales et à la projection de projets communs « dans le contexte de la mise en oeuvre des orientations des deux chefs d’État ». Relance du projet du bloc Kafra Selon l’Agence nigérienne de presse (ANP), les deux parties ont convenu d’approfondir les consultations sur le questions du pétrole et de l’énergie, notamment le projet de gazoduc transsaharien, lors de la prochaine visite du ministre algérien de l’Énergie et des Mines Mohamed Arkab au Niger en cours de ce mois de septembre.

    Alger et Niamey se sont entendus aussi pour relancer le projet du bloc Kafra au nord du Niger. « Il existe des perspectives favorables pour permettre à Sipex de poursuivre ses activités et de passer à la phase de l’exploitation le plus rapidement possible », est-il précisé. Sipex, filiale internationale de Sonatrach, a annoncé, en 2018, la découverte d’hydrocarbures après le forage du premier puits d’exploration KAFRA-1 (KFR-1) dont le contrat a été signé en 2005.

    À l’ordre du jour également, selon les médias nigériens, la sécurité, la lutte contre le terrorisme, la migration, la santé et la formation professionnelle. Alger et Niamey ont décidé de réactiver les mécanismes bilatéraux, comme la grande Commission mixte et le Comité Bilatéral Frontalier (CBF).

    Examen de la situation des migrants nigériens en Algérie

    Les deux pays ont, d’après l’ANP, convenu d’examiner la situation des migrants nigériens travaillant en Algérie dans le cadre des consultations prochaines « qui auront lieu entre les deux ministres chargés de l’Intérieur ». « Il faut à présent travailler d’arrache pied, en synérgie, pour réaliser les objectifs que nous nous sommes assignés. Nous avons ensemble cette volonté.

    Et nous avons ensemble la capacité de faire franchir à ce partenariat stratégique algéro-nigérien une étape qualitative décisive pour le projeter dans l’avenir et pour le hisser au niveau du destin commun de nos deux peuples frères et voisins », a déclaré Ramtane Lamamra lors d’une conférence de presse. Massoudou Hassoumi a salué « la relation stratégique avec un grand voisin » et a qualifié d’exemplaire la coopération en matière de défense et de sécurité entre les deux pays. Il a rappelé la réunion à Alger de la commission militaire mixte du 24 au 26 août 2021. « Les deux pays se sont engagés à faire face ensemble aux multiples défis sécuritaires en particuliers dans la région du Sahel », a-t-il dit. Discussions sur la situation en Libye et au Mali

    Ramtane Lamamra a été reçu par le Président nigérien Mohamed Bazoum et le Premier ministre Ouhoumoudou Mahamadou. Selon l’APS, l’audience a donné lieu à un échange sur la situation dans la bande sahélo-saharienne marquée par « la recrudescence de la menace terroriste et les voies et moyens susceptibles de renforcer les réponses qui y sont apportées aux niveaux régional et continental ».

    Les crises en Libye et au Mali ont été également abordées. « Les échanges ont été marqués par une large convergence des vues et une volonté commune d’oeuvrer au renforcement de la tradition de consultations et de coordination sur toutes les questions d’intérêt commun entre les deux pays », est-il précisé.

    Condamnation du coup de force en Guinée

    Selon l’Office de Radiodiffusion Télévision du Niger (ORTN), les deux ministres ont condamné « le coup de force » en Guinée. Les forces spéciales guinéennes ont, pour rappel, pris le contrôle du palais Présidentiel, dimanche 5 septembre, arrêté le président Alpha Condé et décidé de dissoudre les institutions et la Constitution. « C’est au sommet de l’OUA (Organisation de l’unité africaine) d’Alger, en juillet 1999, que les chefs d’États africains ont adopté pour la première ois le principe de la prohibition des changements anti Constitutionnels des gouvernements.

    Par la suite, cette doctrine s’est développée au point où au niveau de l’Union africaine il y a un régime de sanctions contre les pays où se déroulent des changements anti Constitutionnels de gouvernements tels que qualifiés par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine », a déclaré Ramtane Lamamra. La visite du chef de la diplomatie algérienne à Niamey fait suite à celle effectuée en Algérie par le Président du Niger en juillet 2021.

    Lors de cette visite, Alger et Niger ont annoncé la réouverture de la frontière terrestre entre les deux pays restée fermée pendant presque deux ans. L’Algérie et le Niger partagent une frontière de 958 km.

    Par : RIAD EL HADI

    Le Midi Libre, 08/09/2021

  • Sahel. Des fusils serbes identifiés parmi les armes utilisées par des groupes armés violents

    Sahel, armes, Mali, Bosnie, Niger, Burkina faso, Tchad, groupes armés, #Sahel,

    Des experts en armements d’Amnesty International ont identifié des armes de fabrication serbe dans des vidéos publiées par des groupes armés opérant dans le Sahel, notamment un groupe affilié à l’État islamique qui a revendiqué la mort de centaines de civils. Les nouveaux fusils, certains étant les modèles les plus récents qui existent, correspondent à des transactions entre la Serbie et le Burkina Faso, ce qui laisse à penser que ces armes ont été vendues récemment au gouvernement burkinabé avant de tomber entre les mains de groupes armés.
    L’analyse effectuée par Amnesty International des données relatives aux transactions commerciales montre aussi que la République tchèque, la France et la Slovaquie exportent de grandes quantités d’armes légères et de petit calibre aux gouvernements du Sahel depuis que cette région est le théâtre d’un conflit généralisé.
    En 2020, lorsque la Serbie a effectué son dernier transfert d’armes déclaré vers le Burkina Faso, les violences entre les groupes armés étaient déjà constatées.Patrick Wilcken, responsable du programme Entreprises, sécurité et droits humains
    Depuis 2011, le Mali est confronté à une insurrection menée par divers groupes armés, parmi lesquels l’État islamique au Grand Sahara (EIGS) et le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al Qaïda. Le conflit a gagné le Burkina Faso et le Niger. Les groupes armés mènent de multiples attaques contre les civils et la région sombre rapidement dans une crise humanitaire. La Serbie, la République tchèque, la France et la Slovaquie ont ratifié le Traité sur le commerce des armes (TCA), qui interdit tout transfert d’armes s’il existe un risque qu’elles servent à commettre ou faciliter des violations des droits humains.
    « Le conflit au Sahel se caractérise par de graves atteintes aux droits humains commises par toutes les parties concernées, notamment des massacres de civils imputables à des groupes armés qui n’ont pas de comptes à rendre. Plus d’un million de personnes sont déplacées dans la région et la crise humanitaire se mue rapidement en l’une des plus tragiques du monde, a déclaré Patrick Wilcken, responsable du programme Entreprises, sécurité et droits humains à Amnesty International.
    « Dans ce contexte qui ne cesse de s’aggraver, les États doivent faire preuve d’une extrême prudence en matière de transferts d’armes au Sahel. Il existe un risque inacceptable que les armes soient détournées vers des groupes armés, tandis que les armées et les forces de police nationales de la région présentent des bilans affligeants en termes de respect des droits humains. Alors que se tiendra la semaine prochaine la conférence annuelle sur le Traité sur le commerce des armes, nous engageons tous les États à se montrer à la hauteur de leurs obligations et à ne pas valider de transferts d’armes susceptibles de favoriser des violations des droits humains. »
    Le 30 août, des délégués de 110 pays se rencontreront à Genève à l’occasion de la septième Conférence des États parties au Traité sur le Commerce des Armes (TCA). Le TCA interdit aux États d’exporter des armes lorsqu’il existe un risque prépondérant que ces armes servent à commettre ou à faciliter des génocides, des crimes contre l’humanité, des crimes de guerre ou de graves atteintes aux droits humains. Cela englobe le risque que les armes vendues à des gouvernements soient cédées illégalement à des auteurs d’atteintes aux droits humains.
    Un conflit qui s’aggrave
    L’instabilité ne cesse de croître dans la région du centre du Sahel et les groupes armés prolifèrent dans ce contexte de conflit à multiples facettes et d’une grande violence. Selon l’ONG Armed Conflict Location Event Database Database (Base de données sur le lieu et le déroulement des conflits armés, ACLED), on a recensé plus de 6 000 morts parmi les civils entre 2017 et 2021 au Burkina Faso, au Mali et au Niger. Plus de 1 200 000 Burkinabés ont été déplacés depuis 2016, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
    En juin 2021, des hommes armés non identifiés ont tué 130 civils dans le village de Solhan au Burkina Faso – l’attaque la plus meurtrière visant des civils observée jusqu’à présent dans le cadre du conflit. L’État islamique au Grand Sahara (EIGS) a revendiqué la responsabilité de plusieurs attaques contre des civils en 2021, dont une le 21 mars qui a fait 137 morts dans diverses localités au Niger.
    Les groupes « d’autodéfense », créés en réaction à l’État islamique au Grand Sahara (EIGS) et au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), se rendent eux aussi responsables de massacres de civils, enclenchant un cycle sanglant de représailles. En mars 2020, l’un de ces groupes, les Koglweogo, a lancé une série d’attaques contre des villages au Burkina Faso, qui ont fait au moins 43 morts. Un mois plus tôt, Dan na Ambassagou, une milice armée ethnique, a tué 32 villageois à Ogossagou, au Mali.
    Des armes serbes entre les mains des combattants
    Amnesty International a recueilli et analysé plus de 400 contenus numériques en provenance du Burkina Faso et du Mali, dont des photos et des vidéos authentifiées, publiées sur les réseaux sociaux par des membres de groupes armés entre janvier 2018 et mai 2021. Ces images montrent des stocks d’armes, ainsi que des fusils entre les mains des combattants de divers groupes armés dont l’EIGS, le GSIM, Dozos, les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), les Koglweogo et Dan au Ambassagou, à la fois au Mali et au Burkina Faso.
    Si la plupart des armes visibles sont des Kalachnikovs héritées de l’ère soviétique, datant de plusieurs décennies, Amnesty International a identifié 12 cas dans lesquels les combattants avaient des armes plus récentes, fabriquées par l’entreprise serbe Zastava – notamment des mitrailleuses lourdes M02 Coyote et des fusils-mitrailleurs M92 et M05, dont les modèles dernier cri M05E3, qui n’étaient pas disponibles avant le début des combats dans le nord du Mali en 2011.
    S’il s’est avéré impossible de retracer précisément la chaîne de responsabilité, il est fort probable que ces armes aient été détournées vers des groupes armés, soit par des canaux illicites soit par des prises sur les sites des affrontements.
    Entre 2015 et 2020, la Serbie a indiqué dans ses rapports annuels au TCA avoir transféré au total 20 811 fusils et carabines, 4 000 fusils d’assaut, 600 revolvers et pistolets à chargement automatique, et 290 mitrailleuses au Burkina Faso.
    Le TCA exige des États parties qu’ils évaluent le risque de détournement des armes couvertes par le Traité – particulièrement les armes légères et de petit calibre, qui sont faciles à cacher et transporter. S’il existe un risque considérable que celles-ci soient détournées vers des utilisateurs finaux qui s’en serviront pour commettre ou favoriser des violations des droits humains, les exportations ne doivent pas être autorisées.
    « En 2020, lorsque la Serbie a effectué son dernier transfert d’armes déclaré vers le Burkina Faso, les violences entre les groupes armés étaient déjà constatées. Si la Serbie avait mené une réelle évaluation des risques, elle aurait conclu que les ventes d’armes au Burkina Faso risquaient fort de contribuer à des violations des droits humains », a déclaré Patrick Wilcken.
    Les armements vendus à des gouvernements de la région du Sahel risquent de tomber entre les mains de groupes armés violents et d’alimenter un conflit qui ne cesse de s’aggraver.Patrick Wilcken
    Autres armes européennes
    D’après les données officielles du rapport annuel de l’Union européenne, depuis 2013, les États membres de l’UE ont accordé 506 licences pour des équipements militaires, pour un montant de 205 millions d’euros, au Mali et au Burkina Faso.
    La Slovaquie a indiqué avoir livré au Mali 1 000 armes d’assaut, 2 460 fusils et carabines, 550 mitrailleuses, 680 pistolets et revolvers, et 750 pistolets-mitrailleurs. La République tchèque a indiqué avoir livré au Burkina Faso 3 500 fusils d’assaut et 10 pistolets-mitrailleurs, et la France a livré au Mali 1 164 pistolets et revolvers à chargement automatique, 4 fusils et carabines, ainsi que 13 véhicules blindés de combat.
    « Les armes serbes que nous avons identifiées prouvent une nouvelle fois que les armements vendus à des gouvernements de la région du Sahel risquent de tomber entre les mains de groupes armés violents et d’alimenter un conflit qui ne cesse de s’aggraver, a déclaré Patrick Wilcken.
    « Alors que la situation se détériore au Sahel, tous les États exportateurs doivent adopter des garanties strictes afin d’empêcher que des armes ne soient détournées vers des groupes armés ou ne servent à commettre des violations des droits humains imputables à des forces armées. Si de telles garanties ne peuvent être mises en place, les transferts ne doivent pas avoir lieu. En outre, les États importateurs doivent lutter contre les ventes d’armes illicites et assurer la sécurité des stocks. »
  • Google Maps trouve une base militaire secrète au nord du Niger

    Google Maps trouve une base militaire secrète au nord du Niger

    Un génie de Google Maps trouve une base militaire SECRETE entourée de mines terrestres dans le désert

    Un fan de Google Maps aux yeux d’aigle a repéré une base militaire « secrète » cachée au milieu du désert du Sahara.

    Des images aériennes prises pour le service de cartographie numérique de Google montrent l’installation au Niger, près de la frontière libyenne, apparemment entourée de mines terrestres.

    Selon le Daily Star, la découverte a été partagée sur Reddit par un utilisateur avec la légende « Base secrète ! (Au milieu du Sahara) ».

    Les photos, prises à vol d’oiseau, montrent une piste d’atterrissage, des bâtiments, des véhicules et une clôture d’enceinte.

    Un commentateur a répondu : « Bon sang, c’est vraiment très loin. Que pensez-vous que soient ces carrés bleus ? Ils ressemblent à des piscines mais… probablement pas. »

    Selon le Star, le camp, connu sous le nom d’Aerodrome Madama, est en fait un aérodrome militaire français.

    Il est situé dans une colonie frontalière à la frontière nord-est du Niger.

    L’armée nigérienne maintient une garnison d’environ 100 soldats sur le site, qui était auparavant un fort colonial français construit en 1931.

    En octobre 2014, le gouvernement français a annoncé son intention d’y baser des hélicoptères et 50 soldats français.

    Cette décision s’inscrit dans le cadre de son opération anti-insurrectionnelle Barkhane.

    Le gouvernement français a construit une base opérationnelle avancée à Madama et, en 2015, il y avait jusqu’à 250 soldats en opération.

    Un utilisateur de Reddit a répondu : « Holy smokes ! Entouré de mines terrestres et 250 soldats français là-bas. C’est fou ! Bonne découverte. »

    L’opération Barkhane dirigée par la France implique la mise à disposition d’une force militaire d’environ 4 500 soldats, répartis entre le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad, selon le Conseil européen des relations étrangères.

    Son quartier général se trouve à N’Djamena, et l’opération Barkhane est la plus grande opération extérieure de la France, avec un budget de près de 600 millions d’euros par an.

    Ses activités vont des patrouilles de combat aux côtés des forces maliennes et des milices partenaires à la collecte de renseignements et à la formation, en passant par des activités de développement local destinées à combler le vide laissé par un gouvernement absent.

    Dans d’autres nouvelles, Facebook a lancé de nouveaux « outils de prière » qui offrent aux méga-églises américaines la possibilité de collecter des fonds et d’écouter les demandes de prière.

    Samsung a dévoilé un aperçu du design de son très attendu smartphone Galaxy Z Fold 3.

    Et, selon de récentes rumeurs, le prochain iPhone sera d’une nouvelle couleur rose et coûtera un peu moins de 800 £.

    The Sun, 02/08/2021

    Etiquettes : Niger, Barkhane, France, Aérodrome Madama, #Niger #Barkhane