Étiquette : OAS

  • France-Algérie: Les trois lobbies de la haine

    Relations algéro-françaises: Les trois lobbies de la haine

    Le président de la République ne fait pas dans la dentelle à propos de cette question précisément.

    Saïd BOUCETTA

    Sujet récurrent abordé lors de toute interview avec un président algérien, les relations avec l’ancienne puissance coloniale, n’a pas échappé à la règle, lors de l’entretien qu’a accordé le chef de l’Etat à la chaîne de télévision qatarie, El-Jazeera. Les «cycles de refroidissement» des relations entre Alger et Paris, le poids du contentieux mémoriel, le formidable potentiel bilatéral, susceptible de constituer un véritable moteur économique de la Méditerranée occidentale et l’importance de la communauté algérienne établie en France, sont effectivement autant de raisons qui justifient amplement la récurrence du sujet.

    Le président de la République, qui appelle à l’apaisement des relations entre les deux pays, est parfaitement conscient de la phase historique que traverse le couple algéro-français au sens où il affirme avoir la conviction de la sincérité du président Macron. L’homme, dira le président algérien, est mû par une volonté forte de solder le passé colonial, de lancer de nouveaux rapports entre les deux Etats et les deux peuples, débarrassés des relents colonialistes, aujourd’hui entretenus par des lobbies puissants au sein de l’administration et dans les milieux politiques français.

    Tranchant avec une certaine langue de bois lorsque pareil sujet est abordé à ce niveau de responsabilité, le président de la République ne fait pas dans la dentelle à propos de cette question précisément. Très précis et direct, Abdelmadjid Tebboune identifie le mal qui empêche le renouveau souhaité par la majorité des Algériens et des Français. Trois lobbies ciblent l’Algérie, annonce sans nuance le chef de l’Etat. Le premier est formé d’anciens colons et visiblement une partie de leurs descendants qui vouent une haine hargneuse à l’endroit des Algériens et de l’Algérie indépendante.

    Le second lobby est une extension de l’Organisation de l’armée secrète (OAS). Tapis dans l’administration française et au sein de la classe politique, ses membres travaillent à torpiller toute initiative visant à faire éclater la vérité sur les crimes de la colonisation. En plus de ces deux lobbies, le président de la République distingue un troisième, composé celui-là d’Algériens qui ont pris le parti de la France d’avant et font tout pour brouiller l’image de l’Algérie auprès de l’opinion française. Avec ce discours qui ne souffre d’aucune hésitation, Abdelmadjid Tebboune place le débat là où il devrait être et met la France officielle devant ses responsabilités historiques.

    L’Expression, 09 juin 2021

    Etiquettes : France, Algérie, lobbies, OAS, Harkies, colons français,

  • France : La tribune des généraux ou la victoire du “Zemmourisme”

    Par Jacob Cohen
    On peut dater cette doctrine de 1983, l’année où des dizaines de milliers de Maghrébins avaient organisé la « marche des beurs » pour clamer leur amour de la France, leur volonté d’intégration, dans un esprit d’égalité et de fraternité, débarrassé des réminiscences de la colonisation et des tares discriminatoires qui y étaient attachées.

    Mais le lobby judéo-sioniste ne l’entendait pas de cette oreille. Bernard-Henri Lévy et ses acolytes lancèrent immédiatement SOS Racisme, une association placée sous la tutelle de l’Union des étudiants juifs de France, pour monopoliser le combat des beurs et s’accaparer des subventions qui auraient dû leur revenir.

    L’objectif de ces « sayanim » travaillant aux ordres du Mossad était d’empêcher les Maghrébins qualifiés de s’intégrer dans les rouages importants de la République, d’occuper des fonctions d’influence dans les médias, l’édition, la publicité, la finance, la politique, la culture, afin que la France reste ancrée dans le camp occidental et un allié sûr d’Israël.

    Le « Zemmourisme » consistait dès lors à contenir (à l’image du containment contre le bloc communiste) les Maghrébins, à les rendre invisibles, à les harceler pour leur faire prendre conscience qu’ils sont seulement tolérés dans le pays, à ne leur laisser le choix qu’entre la soumission ou la révolte violente, à les pressurer dans le moule de la laïcité, à les humilier en leur imposant d’être représentés par un imam ignare et débile, à imposer à leurs enfants la mémoire de la Shoah au détriment de celle de la Nakba.

    Et lorsque ces Maghrébins se replient forcément pour se protéger, à les accuser de « séparatisme ». Accusation lancée déjà dès 2002 avec le livre « Territoires perdus de la République » écrit par des « sayanim ».
    On doit reconnaître que ceux qui ont lancé cette opération ont grandement réussi.
    Le « Zemmourisme » s’est imposé dans pas mal de médias et surtout dans une bonne partie de la Droite française. L’establishment franchouillard ne s’est jamais vraiment débarrassé de ses préjugés coloniaux et du traumatisme de la défaite algérienne.

    Même le gouvernement se sent obligé de prendre le train en marche et de prendre des mesures contre le « séparatisme » musulman, de plus en plus répressives et humiliantes voire illégales comme d’empêcher les mères voilées d’accompagner les sorties scolaires, mesures pudiquement travesties en dispositions pour la défense de la laïcité.

    Faut-il s’étonner de l’aveuglement de cette classe politique, qui n’a rien compris à la manœuvre de la clique « zemmourienne » ?

    Ce n’est pas la première fois qu’elle passe à côté d’une circonstance historique pour le bien de la France. Obsédée par ses rancœurs historiques et la nostalgie d’une ancienne gloire irrattrapable.
    Elle aurait tout à perdre d’un conflit profond et irréductible avec la très forte minorité musulmane. Tant de talents prêts à travaillés pour le pays, mais qui sont rejetés, dénigrés, humiliés. Mais elle continue à rêver d’une espèce de « purification ethnique » qui la ramènerait à sa grandeur blanche et catho.

    Les généraux qui ont publié leur lettre ouverte tombent malheureusement dans le même panneau. Certes la situation du pays est catastrophique à plusieurs égards. Et les motifs de révolte ne manquent pas. Pensons à la perte de souveraineté de la France à laquelle ils auraient dû être plus sensibles.

    La France a réintégré l’OTAN pour être à la remorque de l’Amérique et faire le sale boulot en Afrique ou au Moyen-Orient pour le compte d’intérêts qui la dépassent. Les généraux auraient pu s’inquiéter du désastre économique qui a ravagé le tissu social, entraînant la fermeture des sites industriels, de centaines de maternités, de dizaines de milliers de lits d’hôpitaux, du réseau ferroviaire et des services publics. Ces galonnés n’ont jamais réagi aussi fortement à la situation matérielle catastrophique de leurs troupes et des matériels militaires. On aurait aimé les entendre sur la gestion erratique et mensongère du Covid et son lot de désastres humains.

    Mais non, ils s’inquiètent de « racialisme », de « haine entre communautés », de « théories décoloniales », de « hordes de banlieue ». Ils veulent remettre de l’ordre dans cette chienlit sans aucune analyse historique de fond, avec une menace à peine voilée d’une intervention hors du cadre constitutionnel. Peut-être est-ce déjà la mise en œuvre de l’opération « Ronces » annoncée il y a quelque temps par Eric Zemmour et qui suggérait d’appliquer dans les banlieues françaises les méthodes répressives de l’armée d’occupation sioniste. Hasard ou pas, des syndicats de police viennent de demander que « dans le cadre de l’état d’urgence, il faut procéder au Bouclage des 600 territoires perdus de la République, y compris avec le renfort de l’Armée, en contrôlant et en limitant les entrées et sorties de ces zones par des Checkpoints sur le modèle israélien de séparation mis en place avec les territoires palestiniens. »

    Il semble que nos généraux veuillent rejouer une nouvelle Bataille d’Alger, à l’échelle de la France. Enfin une bataille qui semble à leur portée. Quelle fut déjà la dernière guerre que l’armée française a remportée sans aide étrangère ? Les généraux oublient que la Bataille d’Alger, si elle fut un succès opérationnel colonial, elle s’est terminée par un flop politique et diplomatique. Mais ces subtilités doivent leur échapper.

    Pendant ce temps, ce sont Zemmour et sa clique judéo-sioniste ainsi que le Mossad qui les dirige, qui se frottent les mains qui sur les décombres de la France.

    Algérie54, 9 mai 2021

    Etiquettes : France, Eric Zemmour, extrémisme, extrême droite, bataille d’Alger, OAS, généraux, armée,

  • Algérie/ 2 mai 1962: la folie furieuse d’un OAS agonisant

    En 1956 , Robert Lacoste, gouverneur général de l’Algérie, disait que le FLN était hors de combat et qu’il vivait son dernier quart d’heure. Quatre ans plus tard, en 1962, c’était le colonialisme qui signait son dernier quart d’heure.

    Pour cela, les ultras, avec à leur tête l’organisation de l’armée secrète (OAS), semaient la terreur dans les grandes villes, notamment Oran et Alger. Suite à leur défaite, c’était la terre brûlée. Déjà, le 15 mars 1962, ils assassinèrent six partisans de l’indépendance de l’Algérie, dont l’illustre écrivain Mouloud Feraoun.

    Le 2 mai 1962, ils commirent un crime crapuleux en faisant exploser, au milieu de centaines de dockers, une bombe de forte puissance. Ces dockers, de pauvres gens, étaient en attente dans la zone de regroupement du port d’Alger pour faire partie de l’équipe du jour. Leur travail était des plus pénibles.

    Une stèle a d’ailleurs été érigée après l’indépendance sur ces lieux. Elle représente un malheureux docker, le dos courbé, portant une très lourde charge. En ce 2 mai 1962, des dizaines de victimes ont également été enregistrées.

    Ensuite, l’OAS n’a cessé de mener des actions criminelles, tuant des Algériens dans les rues, plastiquant les édifices publics, attaquant les banques, et ce sans aucune intervention des autorités coloniales. En juin 1962, les Européens partirent en masse, par milliers, de peur d’être pris pour des ultras et de subir des représailles.

    Pourtant, les Algériens n’en voulaient pas à ces Européens. Dans la plate-forme du Congrès de la Soummam, organisé par le fin stratège Abane Ramdane, il était stipulé, comme dans la Constitution de la République algérienne d’aujourd’hui, que tous les habitants de ce pays sont des Algériens à part entière, quelle que soit leur race ou leur religion.

    Un autre crime abominable fut commis en juin 1962 : l’incendie de la bibliothèque de l’université d’Alger. Un crime impardonnable contre la culture universelle de tous les temps. Durant cette période de la terre brûlée, les Algériens n’ont pas répondu à la violence, et ce malgré les provocations. Stoïquement, ils ont supporté malgré les larmes, la douleur et les souffrances. Leur récompense fut immense.

    Le 5 juillet 1962, ils célébrèrent la victoire et la fin du colonialisme dans une joie indescriptible, avec une euphorie extraordinaire et une liesse générale, sans dormir, nuit et jour, et ce pendant des semaines.

    Le Jeune Indépendant, 01 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, OAS, 2 mai 1962, dockers, attentat à la bombe,