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  • Le Maroc sur WikiLeaks

    Le Maroc sur WikiLeaks

    Maroc, Wikileaks, Algérie, Israël, Qatar, Obama, Julian Assange,

    WikiLeaks a encore frappé avec 250.000 mémos confidentiels publiés.

    Julian Assange, figure de proue du site, est devenu la bête noire du Pentagone.
    WikiLeaks est une drôle de boîte noire du web d’où sortent des révélations qui font trembler Washington et provoquent des frayeurs géopolitiques. Le ministre italien des Affaires étrangères est allé jusqu’à évoquer un «11 Septembre de la diplomatie mondiale», suite aux dernières révélations de WikiLeaks. Quant à son mystérieux patron, Julian Assange, il est devenu la nouvelle icône du journalisme qui, après avoir surfé sur la protection ultra sécurisée des journalistes dans les pays nordiques, s’est mis à l’abri chez les Suisses. Victime de nouvelles cyberattaques, le site WikiLeaks a en effet trouvé vendredi refuge en Suisse alors que Washington cherche à stopper ses activités. Le site s’est installé à une nouvelle adresse, WikiLeaks.ch.

    Depuis dimanche 28 novembre, de nouvelles révélations sont publiées, faisant les choux gras des médias. Entre détails croustillants et portraits psychologiques des hommes de pouvoir, des informations d’ordre plus géopolitiques ont été rendu publics (voir encadré et page ci-contre sur le Maroc). Les câbles vont du 28 décembre 1966 au 28 février 2010 et proviennent de 274 ambassades, consulats et missions diplomatiques. Sur son site, WikiLeaks affirme que «les documents donneront aux citoyens dans le monde entier une vue sans précédents sur les activités à l’étranger du gouvernement américain». Toutefois, la vue d’ensemble n’est pas aisée puisque le site stipule que pour arriver au bout des 250.000 mémos, un individu lisant les câbles au rythme équivalent à une thèse doctorale par semaine mettrait 70 ans à lire tous les documents. Dur de faire le tour des documents donc, mais pourtant, le jeu en vaut la chandelle selon Julian Assange : «Les câbles dévoilent les USA espionnant leurs alliés et l’ONU ; fermant les yeux sur la corruption et les violations des droits de l’Homme des « pays clients » ; des arrangements discrets avec des pays supposés neutres ; et du lobbying pour les entreprises américaines ». Evidemment, ces divulgations ne sont pas du goût de tout le monde…

    Julian Assange, un homme traqué

    La traque du porte-parole de WikiLeaks coïncide avec la publication par son site de milliers de notes diplomatiques américaines, qui ont exaspéré de nombreux pays et en premier lieu Washington, lequel le considère désormais comme l’ennemi public numéro 1. Les Etats-Unis, qui ont qualifié d’ « anarchiste » le fondateur de WikiLeaks, mettent tout en œuvre pour l’arrêter. Des sénateurs américains ont ainsi annoncé qu’ils avaient déposé une proposition de loi pour faciliter les recours juridiques contre Julian Assange et son site. Installé en Suède depuis le mois d’août, Julian Assange a dû à présent fuir, étant sous le coup d’un mandat d’arrêt international, suite aux accusations de viols et agressions déposés par deux suédoises. Julian Assange nie catégoriquement et laisse entendre qu’il est victime d’une conspiration. Autour de lui, ses collaborateurs dévoués – jeunes informaticiens doués, journalistes à la plume engagée, réseau collaboratif et un bon cabinet d’avocats, élément clé d’un parcours de cyberattaquant- font bloc. Julian Assange actuellement très recherché, tant des médias que de la justice, et suite à la « notice rouge » émise par Interpol, 188 pays membres d’Interpol ont maintenant l’obligation de l’arrêter et de l’extrader vers la Suède.

    Le Maroc sur les cables

    Maroc-Israël

    Dans un document confidentiel datant du 9 juin 2009, l’ambassade américaine à Rabat voit d’un bon œil le retour à la normale entre le Maroc et Israël après les contacts que les deux pays ont eu à Rabat, entre le 3 et 5 juin 2009, à l’occasion de la tenue de la rencontre sur le terrorisme nucléaire. «Des contacts qui ont permis aux responsables des deux pays de prendre langue après une période de froid suite à la guerre israélienne contre Gaza, fin 2007 et début 2008. Durant la même rencontre, Eynat Shlein-Michael, directrice des affaires Maghreb au ministère des AE israélien, a rencontré Youssef Amrani, le SG des AE marocain». Plus tard, la responsable israélienne a confié que «Amrani a manifesté sa volonté de résoudre certaines questions en suspens, y compris les autorisations de survol, mais que le gouvernement du Maroc tarde à les livrer. Le document souligne également que Eynat Shlein-Michael a exprimé à Youssef Amrani le souhait de son gouvernement d’une part, que le Maroc soutienne activement Mahmoud Abbas et d’autre part, d’identifier les opportunités de coopération «win-win» entre le Maroc et Israël. Eynat Shlein-Michael a confié que son déplacement au Maroc s’inscrit dans un cadre strictement bilatéral et non pour participer à la conférence sur le terrorisme nucléaire. Le télex de l’ambassade américaine à Rabat rapporte que la responsable israélienne s’est dit satisfaite de son séjour marocain. Eynat Shlein-Michael a jeté des fleurs à Youssef Amrani qui «l’a présentée aux ambassadeurs français et russe», elle a en revanche souligné que «l’enthousiasme de Amrani n’est pas partagée par les autres responsables des Affaires étrangères marocains».

    Maroc-Algérie

    Un télex datant du 9 juin 2009 rapporte des propos attribués à Yassine Mansouri. En réponse à une question du sénateur Burr (à gauche), le patron de la DGED assure que «nous avons un grave problème avec l’Algérie. Le Maroc apprécie les efforts des secrétaires d’Etat Rice et Clinton visant à améliorer les relations mais la clé de nos différends avec l’Algérie est une solution de l’affaire du Sahara occidental. Mansouri a souhaité bonne chance à l’ambassadeur Christopher Ross en tant qu’envoyé personnel pour le Sahara occidental». Les discussions entre le sénateur Burr et Yassine Mansouri (à droite), (ont porté également sur les Marocains encore détenus à Guantanamo. Le chef de la DGED a demandé à son interlocuteur le «retour des deux Marocains».

    Maroc-Mauritanie

    Dans le même télex, la situation en Mauritanie a été au centre des discussions entre Mansouri et Burr. Le chef de la DGED a confié à son interlocuteur que «la stabilité de la Mauritanie est plus importante que la démocratie. Mansouri a demandé au gouvernement américain d’être plus flexible» sur cette question.

    Les «invités» du Maroc

    Un télex datant du 1er avril 2010 rapporte les discussions entre le général William Ward, le chef de l’Africom, et le général Abdelaziz Bennani. L’Américain a fait savoir à son homologue marocain que le «royaume compte plusieurs invités de marque. Bennani demande à Ward s’il fait référence à Chirac et Sarkozy. Le chef de l’Africom a répliqué qu’il faisait référence au chef de la junte militaire Dadis Camara (à l’époque hospitalisé au Maroc après une tentative d’assassinat) et à son ministre de la Défense (Sekouba Konaté, ndlr). Surpris, le général Bennani a déclaré qu’il n’avait pas d’information sur l’arrivée de ce dernier au Maroc. Bennani a fait savoir à Ward que le séjour de Dadis s’inscrivait dans un cadre humanitaire. Le général Ward a souhaité que le Maroc garde Dadis Camara le plus longtemps possible».

    Poutine-Berlusconi, comme cravate et chemise

    Des diplomates américains installés à Rome révèlent par WikiLeaks que le Premier ministre russe, Vladimir Poutine et son homologue italien Silvio Berlusconi ont une relation plus qu’amicale… Des «cadeaux somptueux» sont offerts dans les deux sens, des contrats juteux dans le domaine de l’énergie… Le Premier ministre italien se fait un malin plaisir à devenir le porte-parole « poutinien » en Europe. La diplomatie américaine juge au passage le pouvoir de Poutine en berne, affaibli par une bureaucratie ingérable et souvent indifférentes à ses directives.

    La Chine attaque (déjà) l’Amérique !

    Toujours selon les documents divulgués, les Chinois mèneraient des attaques informatiques contre les Etats-Unis et leurs alliés. Pékin a notamment ordonné le piratage de Google, explique un télégramme de janvier 2010. L’ordinateur du Dalaï Lama et de nombreux diplomates étrangers sont également espionnés depuis 2002.

    Le Qatar ennemi de la lutte anti-terroriste

    L’organisateur de la Coupe de Monde 2022 est jugé par la diplomatie américaine comme étant le pire pays de la région sur le plan de la lutte anti-terroriste. Quand au reste, ce sont, toujours selon le site, les donateurs saoudiens qui restent les principaux financiers d’Al Qaïda.

    Une visite d’Obama contre un échange de prisonniers

    On apprend que la Slovénie a accepté un prisonnier de Guantanamo sur son sol contre une visite officielle de Barack Obama. La république des Kiribati a même annoncé vouloir prendre en charge des détenus musulmans chinois contre une «valise diplomatique» remplie de dollars. Plus incroyable encore, les Américains ont proposé aux Belges d’accepter des prisonniers de Guantanamo sur son sol. Un moyen «peu coûteux» selon eux pour prendre du poids en Europe.

    Le Soir-echos.com, 06 déc 2010

    #Maroc #Wikileaks #Algérie #Qatar #Israël

  • Obama et le Sahara Occidental

    Par Ayache Mohamed

    Donald Payne, président de la subcomission pour l’Afrique de la Chambre de Représentants des EEUU, reconnaissait hier à Madrid que ce contentieux qui dure depuis 33 ans ne se trouve pas parmi les dossiers qui, selon le gouvernement nordaméricains, réclament son attention urgente. Et encore, il a pronostiqué qu’avec l’arrivée d’Obama à la Maison Blanche « il y aura des changements » dans le traitement que Washington donne à ce conflit. Il n’a pas précisé lesquels, mais il a rappelé la disposition au « dialogue » et « le compromis avec les droits humains » du président des EEUU.

     Le Congresman démocrate s’est exprimé ainsi lors d’une conférence de presse qui a suivi son intervention dans les III Journées des universités publiques madrilènes sur le Sahara Occidental, entamés le 26 mai à Madrid sous le titre « Sahara occidental : Internationalisation et droits humains ». Dans leur missive envoyée au président Obama, un groupe de congresmen américains ont souligné l’urgence d’étendre le mandat de la MINURSO à la surveillance des droits de l’homme, car, a-t-il observé, « c’est la seule mission de l’ONU qui ne surveille pas ces droits ».

     M. Payne a indiqué, en outre, que ses pairs au Congrès ont rappelé au président Obama l’avis rendu par la Cour internationale de justice (CIJ) affirmant le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, ainsi que l’ensemble des résolutions de l’ONU en faveur de ce droit. Dans ce cadre, il a souligné que « le droit à l’autodétermination a été un principe sur lequel nous avons établi notre nation, et que toute tentative de s’en éloigner ne servirait ni la paix, ni la stabilité dans la région du Maghreb ».

     La missive n’a pas encore eu de réponse. Un silence que Payne qualifia de « normal » pour un président qui doit aborder des questions « plus urgentes » dans le monde entier et dans le continent africain. Quatre mois après l’installation de Barack Obama à la Maison Blanche, on dirait que l’Obamania est en train de s’éteindre. Surtout au Maroc, où l’on a organisé tout un carnaval d’initiatives pour inviter le président américain a donner son premier speech à Rabat. Quelle désillusion! Il le fera en Egypte. Avec tous les dossiers épineux, ce serait tout à fait compréhensible que la question du Sahara Occidental ne soit pas prioritaire pour Obama. Nonobstant, il affiche une sincère volonté de se débarrasser de tout ce que Bush a laissé comme héritage néfaste. Cette volonté nous laisse espérer des choses meilleures que celles que nous avons eu avec Bush. Naturellement, il faudra s’attendre à ce qu’il fasse des erreurs. Concilier les désirs avec la dure réalité n’est pas une tâche facile. À la différence de Bush, Obama se dit enclin au dialogue. Par ailleurs, il s’est prononcé en faveur du retrait progressif des troupes américaine d’Irak, et cherche à renouer le dialogue avec l’Iran. Il a un capital confiance que n’avait plus son prédécesseur. C’est de bon augure, même si Obama n’a pas de baguette magique.

     Sous le mandat de Bush, la balance américaine penchait plutôt côté marocain sur la question du Sahara. Tous les médias officiels au Maroc avaient répété maintes fois que la position des Etats-Unis ne risque pas de changer en ce qui concerne le conflit du Sahara Occidental. Lors des derniers débats au sein du Conseil de Sécurité, l’ambassadeur américain était loin de donner un intérêt quelconque à l’affaire. Seule la France s’est battue pour les thèses marocaines et contre l’élargissement des compétences de la MINURSO pour y inclure la surveillance des droits humains dans la région.

     L’administration Obama ne s’est pas encore prononcée en faveur du plan d’autonomie marocain malgré le déploiement des lobbys promarocains aux Etats-Unis qui essaient de forcer la main du nouveau président avec le fantôme ressucité de la menace terroriste. Avec la farce du « terrorisme sahélien », certains sénateurs américains, des habitués de la généreuse « hospitalité » des terres marocaines, veulent faire revivre l’ère Bush et éloigner Obama des objectifs qu’il s’est fixés pour rétablir la confiance et le respect des autres pays du monde. Des buts pour lesquels, il semble avoir fait du retour à la légalité internationale son credo.

     Le véritable terrorisme est pratiqué par l’administration marocaine contre les tous les peuples de la région. A cause de l’expansionisme marocain, cette région d’Afrique n’a pas connu le goût de la stabilité depuis 50 ans. D’abord, c’est l’agression militaire contre l’Algérie et le peuple sahraoui. Ensuite, c’est le soutien du ministère de l’intérieur marocain aux infiltrations d’armes et d’islamistes à travers ses frontières pour encourager la déstabilisation de l’Algérie et affaiblir son soutien au Front Polisario. L’autre facette terroriste du régime marocain, c’est la répression sauvage contre les populations civiles marocaine et sahraouie, le bombardement des camps de réfugiés avec des bombes de napalm, de phosphore, des bombes à fragmentation, etc.

     La stabilité en Afrique du Nord, les questions de sécurité, de paix et de développement dans la région font partie des constantes US en termes de politique étrangère. Des questions qui dépassent le périmètre des relations bilatérales et l’intérêt d’un Etat. Au nom de la stabilité, il est impératif d’éteindre les foyers de tension. Obama a bien indiqué qu’il voulait régler le problème iranien diplomatiquement. On peut légitimement admettre que le principe qui vaut pour un problème aussi crucial que celui que constitue l’Iran, peut bien valoir pour un problème de décolonisation en principe plus facile à résoudre et sur lequel il y a un consensus international : le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.

     Bush a pratiquement anéanti les relations des Etats-Unis avec l’Algérie avec son soutien sans conditions à l’annexion du Sahara Occidental par le Maroc. L’échec de la politique de Bush dans le Nord de l’Afrique sera le moyen idéal pour guider la politique d’Obama dans la région et affirmer une réelle présence à travers la résolution de ce conflit vieux de 34 ans.

     Le moment propice pour l’intervention américaine commence à se dessiner maintenant qu’on parle d’un nouveau round de négociations entre le Front Polisario et le Maroc. Les sahraouis sont convaincus que cette fois est la bonne. Le président sahraoui avait déclaré, au mois de janvier : « Nous avons l’impression que, durant la présidence Obama, l’indépendance du Sahara Occidental sera enfin reconnue ».