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  • Mali : La solution ne viendra plus de Paris

    Mali : La solution ne viendra plus de Paris

    Tags : France, Mali, Sahel, terrorisme, Occident,

    Par Mahamadou Camara*

    Avec l’aimable autorisation de son auteur, nous publions la réflexion de Mahamadou Camara, ancien ministre malien, sur le réveil de l’Afrique, notamment les pays anciennement sous domination coloniale française. Une puissance qui, à l’exemple de tout l’Occident, assiste impuissante au changement du monde.

    De Kurukanfuga à la tribune des Nations-Unies, la grande marche du Mali et du Mandé vers la liberté et la dignité suit son cours. Dès l’aube des indépendances, la France appuyée par le bloc occidental avait fait le pari de produire pour les anciennes colonies des dirigeants assimilés et corrompus, véritables nègres de service.

    C’est pourquoi tous les leaders africains qui avaient affiché une ambition souverainiste ont été combattus sans répit : Patrice Lumumba, Sylvanus Olympio, Kwamé N’Krumah, Sékou Touré, Modibo Kéita, Amilcar Cabral et plus récemment Muhammar Kadhafi. Si la lutte contre le communisme avait servi d’alibi au temps de la guerre froide, avec la chute du mur de Berlin la politique néocoloniale va apparaître dans toute son arrogance et sa laideur. Comment s’en étonner lorsqu’on connaît les raisons profondes de la conception, la mise en œuvre et l’exécution de la nébuleuse aventure coloniale ?

    En effet, les anciens pays colonisateurs n’ont jamais accepté que l’homme africain, le noir, puisse s’émanciper et se conduire en être pensant et responsable. Certains présidents africains choisis sur mesure ont malheureusement contribué à donner du crédit à cette thèse loufoque teintée d’un profond mépris. Ainsi, en parlant de l’esclavage des nègres dans « L’esprit des Lois », Montesquieu persifle et ironise les esclavagistes : « On ne peut se mettre dans l’esprit que Dieu, qui est un être très sage, ait mis une âme, surtout une âme bonne, dans un corps tout noir ». Et que dire du manque de relativisme qui transpire abondamment dans les « Lettres Persanes » ? Pour couronner le tout, un homme d’Etat français, le nommé Jules Ferry, n’a-t-il pas justifié au 19ème siècle la colonisation par le devoir pour les races supérieures de civiliser les races inférieures ? Les héritiers de Jules Ferry qui sont légion en Occident ne font qu’emboucher la même trompette, se contentant de changer d’habillage par endroits et par moments.

    Même si les présidents qui se sont succédé à la tête de l’État malien de 1992 à 2020 n’ont pas lu Sénèque, ils savent tous ce qu’est le stoïcisme dont Assismi Goïta vient de nous sortir avec brio et sans aucune ambiguïté. Les maliens qui ne sont pas dupes savent pertinemment que la solution aux questions de développement ne viendra jamais ni de Paris ni des autres capitales occidentales qui vivent du système de prédation colonial et ont intérêt à son maintien ad vitam aeternam. En assassinant Kadhafi et en déstabilisant la Libye avec comme objectif l’implantation du terrorisme dans le Sahel, les bornes ont été franchies. À titre de rappel, le terrorisme contemporain est d’abord l’œuvre des mouvements d’extrême gauche des années 1970-80 et il est d’inspiration révolutionnaire pour contester l’ordre établi.

    Un basculement important va se produire en pleine guerre froide en 1979, quand les États Unis ont soutenu et encouragé les combattants afghans contre les Soviétiques, alors même que les oulémas qui prônent le Jihad contre les Soviétiques sont du courant Salafiste ou Wahhabite. Les Soviétiques quittent l’Afghanistan en 1989. Les combattants afghans ainsi que d’autres aventuriers aguerris et désœuvrés vont porter le Jihad ailleurs au gré des fortunes. Lorsque les États Unis attaquent l’Irak en 2003 après les évènements tragiques du 11 septembre 2001, le terrorisme flambe au Moyen Orient et devient difficile à maîtriser. Pour protéger les intérêts occidentaux, il fallait trouver le moyen de détourner les terroristes vers d’autres cieux et l’attaque de la Libye va les conduire au Sahel. Le reste de l’histoire est en train de s’écrire en lettres de sang sous les ailes d’une actualité macabre. Ce terrorisme n’est donc pas une génération spontanée.

    Les terroristes qui sévissent dans le Sahel étant des instruments au service d’une recolonisation à peine voilée, d’autres choix de partenaires et d’options s’imposent aux pays ciblés pour être déstabilisés. L’industrie chinoise qui était taxée d’imiter grossièrement et de ne produire que de la pacotille brille désormais au firmament du commerce mondial. L’ours soviétique qu’on croyait à l’article de la mort a donné naissance à la Russie qui, militairement est devenue le cauchemar de l’Occident. Leur alliance stratégique avec d’autres pays émergents au sein du BRICS ouvre la voie à une nouvelle offre qui se positionne comme une alternative aux institutions de Breton Woods. Quelle aubaine pour les pays appauvris et endettés à dessein !

    En Afrique, les « damnés de la terre » longtemps tenus à la gorge et dépenaillés sont en train de se réveiller, annonçant des moments d’incertitude pour leurs propres dirigeants. La France métropolitaine qui avait pu s’appuyer sur des politiciens chevronnés et sur ses affidés dans les anciennes colonies était parvenue facilement à faire main basse sur celles-ci. Aujourd’hui, le mal est en train de revenir à sa source. Les « missi dominici » de la France sont plus que discrédités auprès des peuples africains, tandis que l’offre politique en France même est devenue si médiocre après Mitterrand et Chirac que leurs successeurs peinent à s’imposer et à se faire respecter sur la scène internationale. On n’attrape pas les mouches avec du vinaigre, dit-on. Tant pis pour elle si la France ne change pas rapidement de logiciel, mais comment pourrait-elle le faire en restant aussi dépendante de l’OTAN, prête à la broyer dès qu’elle tentera d’en sortir ?

    M. C.

    * Ancien ministre malien de l’Économie Numérique, de l’Information et de la Communication du gouvernement Moussa Mara (12 avril 2014 au 10 janvier 2015), M. Camara a été le Directeur de Cabinet du Président de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta (septembre 2013 à avril 2014).

    Mahamadou Camara est issu de la diaspora malienne de France, ayant un parcours d’entrepreneur, chef d’entreprise et homme politique au Mali. Il dirige en 2020 un groupe d’entreprises qu’il a fondées, dans le secteur de la communication, et plus précisément dans les domaines du conseil, de la presse, de l’affichage et de l’édition.

    Mahamadou Camara parle le malinké, le français, l’anglais et l’espagnol.

    Mahamadou Camara est le cofondateur (janvier 2018) et coordinateur général du mouvement citoyen Transformons le Mali! (www.transformonslemali.org), à la fois think-tank et incubateur citoyen. Le 23 juin 2018, le Mouvement présente » Le projet pour la Transformation du Mali « , qui sera proposé à l’ensemble des candidats à l’élection présidentielle de juillet-août 2018. Certaines idées seront reprises dans les programmes de certains candidats.

    En juillet 2018, Mahamadou Camara participe de nouveau à la campagne du candidat Ibrahim Boubacar Keïta, président sortant. Il dirige le pôle communication, composé d’une trentaine de membres, et joue également le rôle de porte parole. IBK est réélu au second tour avec plus de 67% des voix.

    Après l’élection, Mahamadou Camara choisit de se consacrer au développement du Mouvement Transformons le Mali ! et au développement de son groupe de communication, notamment à travers le lancement de la chaîne de télévision TM1 et de la radio RM1.

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    #Mali #Sahel #France #Burkina_Faso #Terrorisme

  • Conflit ukrainien : Après la guerre, quelle paix juste ?

    Conflit ukrainien : Après la guerre, quelle paix juste ?

    Tags : Ukraine, Russie, guerre, OTAN, Etats-Unis, Occident, Europe,

    L’escalade guerrière, des USA et de ses alliés, se renforce au fur et à mesure que sur le terrain l’armée russe progresse et récupère des territoires de plus en plus vastes. Jusqu’où cette escalade peut-elle aller et atteindre les lignes rouges qui permettront l’utilisation des armes nucléaires ? Après la guerre qui reconstruira l’Ukraine ? Autant de problématiques qui se négocient en coulisses actuellement.

    Réveil d’Algérie, 22/02/2023


    Ukraine: crise et clé de la crise

    L’hiver risque d’être très froid en Europe. La Russie ayant coupé les vannes, les gouvernements sonnent le glas pour économiser l’énergie et notamment le gaz. Cette pénurie est la conséquence directe du soutien de l’Europe à l’Ukraine et les sanctions prises contre le pays de Poutine. Sans gaz, l’Europe est donc devenue vulnérable et doit chercher de nouvelles sources d’approvisionnement. Si l’Algérie reste un fournisseur fiable, elle ne peut répondre à toute la demande. Il faut donc aller plus loin en acceptant de mettre la main à la poche. Et c’est tout le dilemme ! La crise économique actuelle ne permet pas trop de dépense même si c’est pour se réchauffer. Autrement dit, de nombreuses villes, établissements scolaires, foyers pour personnes âgées… vont subir les affres du froid. Le discours actuel en Europe se veut très rassurant. Les chefs d’Etat et de gouvernements tentent de minimiser cette nouvelle crise en tablant sur une politique d’«austérité énergétique» et une «économie citoyenne» pour éviter le gaspillage. Mais ce discours ne peut pas tenir trop longtemps surtout avec l’arrivée des premières vagues de froid. Les citoyens voudront avoir leur quota légitime d’énergie et n’accepteront pas de longues pénuries. Or, c’est ce qui risque d’arriver. Tout le monde sait que l’hiver est rude en Europe. La consommation d’énergie ne pourra pas baisser outre mesure. Les Etats n’auront d’autres choix que d’importer plus, ce qui n’est pas vraiment envisageable ou alors procéder à des coupures dans le but de rationaliser la consommation. Cela va sans dire que de tels procédés provoqueront l’ire des consommateurs et des partis de l’opposition. Sans vouloir extrapoler, cette crise mettra à rude épreuve les gouvernements à moins d’une issue positive à la crise ukrainienne. La Russie sait qu’elle tient là une arme redoutable et l’utilisera à outrance pour faire plier l’Europe. L’Ukraine est la crise mais aussi la clé de la crise et… forcément les Européens y pensent sérieusement.

    Le Carrefour d’Algérie

    Guerre en Ukraine. «L’agent Donald Trump pourrait être déclaré espion russe»

    La Guerre en Ukraine continue. Emmenant dans son sillage son lot d’absurdités. Les plus notables : celles liées à la propagande. Et à ce petit jeu, les Russes sont forts, très forts. Les spécialistes du genre : Russiya-1, média d’Etat où se succèdent toute la journée ceux que l’on appelle les « voix » de Poutine. Des chroniqueurs, hommes politiques, journalistes, véritables marionnettes du Kremlin. Rendez-vous immanquable pour tous les partisans, l’émission Dimanche soir avec Vladimir Solovyov qui a offert ce 14 août un « spectacle mémorable ». Au cœur du débat, les Etats-Unis avec dans le premier rôle Donald Trump. Un ancien président dont la résidence située à Mar-a-Lago a été perquisitionnée par le FBI, reparti de Floride avec des cartons entiers de documents classifiés, confidentiels et Top Secret. Dans cette affaire, les partisans de Poutine ont choisi leur camp : « Je suis très inquiet pour notre agent Trump. Ils ont tout trouvé à Mar-a-Lago, ils ont eu des paquets de documents. Très sérieusement, ils disent qu’il devrait être exécuté en tant que personne prête à livrer des secrets nucléaires à la Russie », clame Solovyev dans un échange hallucinant relaté par notre consœur Julia Davis, observatrice en chef des médias du Kremlin. « [Il pourrait être déclaré] espion russe… Allons-nous essayer de l’échanger pour amener Trump en Russie ? Vont-ils inclure Trump sur la liste d’échange de prisonniers ? »

    Le Carrefour d’Algérie

    #Ukraine #Russie #OTAN #Europe #Etats_Unis

  • Kissinger/Soros : divorce dans le mondialisme

    Tags : Henry Kissinger, Soros, mondialisme, Russie, Occident, Ukraine, guerre,

    Au cours d’une interview que je donnais récemment à la radio publique hongroise, le journaliste, partant très certainement des meilleures intentions, a cru bon de rappeler que j’ai été interdit de territoire en Roumanie « après avoir attaqué [verbalement] des ONG financées par G. Soros ».

    J’ai bien sûr noyé le poisson, en faisant remarquer que, d’où que provienne le financement desdites ONG, ce qui compte, c’est que je n’ai, à leur encontre, rien commis d’illégal (mais simplement exprimé des opinions, comme la constitution roumaine m’autorisait à le faire), rien qui aurait pu justifier légalement mon expulsion.

    Ce faisant, pourtant, je souriais sous cape. Car, au moment de l’interview, j’étais justement occupé à couvrir (pour Le Courrier des stratèges) Davos 2023, édition du Forum marquée… par l’absence très remarquée de G. Soros. Confirmation de la thèse qui mûrit en moi depuis presque deux ans, et qui m’a amené à la remise en cause de beaucoup de mes préjugés de l’avant-2020 – y compris (ironie de l’histoire) ceux dont l’étalage avait fini par convaincre « les autorités roumaines » de la nécessité de m’éloigner de force d’une intellectualité transylvaine au sein de laquelle je m’avançais vers un rôle dominant.

    Cette thèse étant que Soros est le grand perdant du Great Reset.
    Il m’a fallu – je l’avoue sans grande fierté – presque deux ans de Grande Réinitialisation pour comprendre à quel point Soros, sa galaxie d’activistes et sa doctrine représentaient une facette superficielle et, finalement, retardataire du mondialisme – c’est-à-dire du pouvoir de la Caste.

    Du coup – tout en adhérant toujours aussi peu à son idéologie – je comprends enfin cet homme complexe, probablement mieux, en tout cas, qu’à l’époque où j’étais (quoique certainement à son insu) son ennemi déclaré.

    Soros et Trotski : des aristocrates de l’égalitarisme

    Ce qui m’aide aussi certainement à mieux comprendre Soros, c’est la lecture de son grand ancêtre (dans la généalogie des tempéraments, sinon dans celle des idéologies) : Léon Trotski.

    En lisant le Staline de Trotski, ce que je comprends de mieux en mieux, c’est, encore plus que Staline, Trotski lui-même – et, plus largement, l’univers spirituel du bolchévisme « russe urbain », et, en général, de la juiverie européenne de gauche.

    Pour quiconque s’avance sur une telle voie en provenance de l’horizon des poncifs antisémites ultramontains, ce qui frappe le plus, chez les représentants d’élite de ce milieu, c’est leur extrême noblesse intellectuelle.

    Dans la foi bolchévique qu’il nourrissait pour des idéaux dont Staline ne pouvait même pas comprendre l’énoncé, dans son idéologie brutalement négatrice des réalités anthropologiques les plus simples, dans cette folie furieuse et meurtrière, Trotski, de bout en bout, est sincère. Il croit (sans même réussir à vraiment la nommer) à son idole Progrès jusqu’à ce jour de Mexico où, penché sur le manuscrit de son Staline, il prend dans la nuque le coup de pic-à-glace de R. Mercader.

    Le très antisoviétique et antiléniniste Soros, de même, aurait très bien pu dissimuler son enfance picaresque dans le Budapest de l’occupation nazie – et notamment le fait qu’elle n’a pas vraiment été placée (c’est le moins qu’on puisse dire) sous le signe de la résistance. Comme moi-même jouant en 2017 les Sancho Panza aux côtés de Douguine à Chișinău, György Schwartz, dit Georges Soros, a eu, avant 1945, de bien étranges expériences de jeunesse. Et, comme elles ont contribué à faire de lui l’esprit qu’il est devenu, il n’en a pas honte. Il a conscience d’avoir dépassé Trotski, dépassé le bolchevisme (au vrai sens hégélien du mot), et sait bien qu’il n’y serait jamais parvenu sans ces années de formation, sans l’expérience de la guerre et de la collaboration avec un occupant totalitaire qui nourrissait, vis-à-vis de son ethnie des projets fort peu amicaux.

    1945 : le mondialisme encore uni, dans l’unanimité antifa

    À cette époque, alors que Trotski est mort depuis 5 ans et pendant que Schwab va à l’école primaire, Soros et Kissinger sont sur la même ligne – appelons-la « antifasciste » : il faut éliminer les restes du totalitarisme. Restes géographiques : l’Union soviétique doit tomber. Et restes culturels, surtout en Occident (avant tout américain) : il faut liquider la « personnalité autoritaire » .

    Dès la fin des années 1950, la déstalinisation remet en cause ce cadre interprétatif – mais Soros, trop occupé à faire du fric à Londres, ne le remarque pas. Ou peut-être pense-t-il simplement que c’est juste une bonne nouvelle du front : que sa cause avance.

    Kissinger, lui, a vite compris qu’on a changé de monde, et en déduit discrètement une doctrine actualisée, dans laquelle le plus grand danger identifiable pour la Caste n’est plus l’ensemble des « ennemis de la Société ouverte », mais le risque d’une alternative de droite au Projet occidental sous sa forme du moment (la république maçonnique), dont il prévoit déjà la faillite finale – qu’il faudra néanmoins attendre jusqu’en 1991 (chute de l’URSS).

    La réponse adaptative de Kissinger, dont l’idéologie schwabienne nous fournit une variante brouillonne et vulgaire, mais au moins publique, est celle qu’il exemplifie dans les faits en 1972 (un an après le premier sommet de Davos) en emmenant Nixon à Pékin pour y rencontrer Mao : le seul moyen d’empêcher l’homme blanc non progressiste de reprendre le contrôle de sa destinée, c’est de précipiter le crépuscule de sa domination mondiale (coloniale), déjà bien avancé, et de remplacer les élites mondiales blanches par une élite « multiculturelle » (en réalité : multiraciale), en donnant, au sein de la Caste, droit de cité aux oligarques du monde pigmenté. Ce faisant, Kissinger a été pour le Projet occidental l’équivalent d’un Paul dans le christianisme, ou des fondateurs de la Rome impériale au sortir de l’époque de la République latine.

    1991-2020 : Soros devient de facto réactionnaire

    À partir de ce point, Soros devient, du point de vue du Projet occidental, un réactionnaire. Il n’est bien sûr pas plus raciste que Kissinger ou Trotski : pas raciste pour un sou. Face à un Xi, à un Poutine ou à un Assad, en revanche, il retrouve les réflexes (finalement assez chauvins) d’un Trotski face au géorgien Staline : à l’exemple d’un E. Zemmour, il veut bien faire affaire avec la terre entière, à condition que tout le monde utilise des WC à l’anglaise, tolère les swinger clubs, chérisse ostentatoirement l’homosexualité, etc. – en d’autres termes : que toute cette chefferie pigmentée veuille tout de même bien se comporter comme la bourgeoisie blanche européenne dont Soros (comme Kissinger) est issu.

    En d’autres termes : l’adhésion de Soros à l’Occident en tant que Société ouverte est sincère, principielle, non dialectique. Dans son cas, la dialectique s’est, plus exactement, arrêtée : hypostasiée, la Société ouverte devient un absolu post-historique, un but en soi. En cela, paradoxalement, il rejoint (sans probablement s’en rendre compte), d’autres héritiers égarés de l’Occident : les continuateurs protestants (puritains) du Premier Occident (médiéval), qui – refusant de prendre le tournant dialectique de la Renaissance catholique – perpétuent aux marges (protestantes) de l’Occident la tradition (en réalité néo-médiévale) de Luther. En d’autres termes : Soros rejoint les libertariens.

    Jusqu’en 2020, ce décalage métaphysique entre doctrine de la Société ouverte et mainstream intellectuel mondialiste (incarné par Kissinger) n’est, en soi, gênant pour personne. Comme le disait Fabius des djihadistes d’al-Nosra, Soros fait du bon boulot, à la tête d’une sorte de gigantesque bataillon de représailles, chargé avant tout d’éliminer des concurrents géopolitiques de l’Empire. Autre façon de dire qu’il continue le travail de Kissinger, tel qu’il se présentait jusqu’à la fin des années 1960 – lorsque ce travail avait encore un sens au sein de la métaphysique du Projet occidental (contre le stalinisme et ses séquelles).

    Soros rend de bons services, justement parce qu’il travaille sincèrement, et fait travailler sous lui, au meilleur coût, une armée internationale « d’activistes de la société civile » : il rémunère certes quelques leaders, graisse des pattes çà et là, mais la grande majorité est constituée « d’idiots utiles », qui adhèrent, comme Soros lui-même, sincèrement à ce sous-projet libéral-libertaire, incarnation d’un Occident enkysté.

    Ce qui a définitivement séparé les visions du monde d’un Kissinger et d’un Soros, c’est avant tout la perception des événements de la grande décennie de transition 1991-2001. Grand capitaine de l’expansion à l’est du modèle occidental, Soros a passé cette décennie (ainsi que la précédente et la suivante, d’ailleurs) à parler avant tout à des « activistes » féministes, LGBT, pro-minorités ethniques, écologistes, etc., de Budapest, Bucarest, Prague, Kiev… – c’est-à-dire avec des représentants de la petite bourgeoisie postcommuniste, classe ascendante souvent constituée de descendants de la génération des refuzniks antisoviétiques de 1968.

    Pendant ce temps, dans tous ces pays, une grande majorité appauvrie par les privatisations sauvages et la « thérapie de choc », désabusée par la « transition vers le capitalisme », plébiscitait le projet néo-soviétiste d’A. Loukachenko – que l’oligarchie post-soviétique, à la fin des années Eltsine, n’a pu conjurer qu’en lançant son propre Canada Dry du néo-soviétisme, sous la forme du produit marketing Poutine.


    Kissinger, par contre, a passé (lui, et son porte-coton Schwab) toutes ces années à parler aux élites de ces pays. Or, même l’ère Eltsine n’aurait pas été possible sans l’exemple de la Chine de Deng [14], qui a convaincu lesdites élites (héritiers de l’oligarchie poststalinienne) de la possibilité de maintenir un modèle oligarchique sans avoir à sacrifier formellement « le capitalisme » – comprendre : l’économie de marché, le pluralisme politique de surface, et une relative liberté de la presse. Ce raisonnement n’est pas dénué de failles, étant donné qu’il pose en prémisse l’applicabilité à un monde européen et péri-européen d’un « modèle » chinois qui a certes réussi jusqu’ici, mais dans un monde néo-confucéen qui, au moment de la mort de Mao, restait majoritairement agraire. D’où la question la plus épineuse de toutes : une rhétorique pseudo-nationaliste (« illibérale ») suffira-t-elle, en l’absence de réels progrès du niveau de vie, à garantir la tranquillité de masses blanches déjà en partie habituées à un certain bien-être, et à un minimum de démocratie (notamment en Europe centrale) ? On peut en douter, mais la stabilité du modèle oligarchique russe relooké par le poutinisme a néanmoins dû convaincre cette classe (la classe des interlocuteurs de Kissinger/Schwab) de l’efficacité du projet.

    2020 : triomphe de l’Occident pigmenté

    C’est ce projet dont j’ai philosophiquement formalisé la description dans un écrit fondamental de décembre 2022, sous le nom d’« Occident pigmenté ». Le concept de base, c’est la perpétuation du modèle oligarchique hérité de l’Occident jadis colonial, mais sous une forme néocoloniale (ou postcoloniale), post-1945, post-Nuremberg, antifasciste et antiraciste. C’est le format Davos : une sorte de congrès de Vienne annuel, mais auquel sont aussi invités des slaves orientaux et formellement orthodoxes (sauf en 2022-23), des arabo-musulmans et perso-musulmans, des Chinois, des hindous, des Africains, etc. – à condition qu’ils soient eux aussi milliardaires (ou politicards « démocratiques » à la solde de milliardaires), eux aussi antiracistes, féministes, multilatéralistes, en un mot : progressistes. Ne sont exclus du programme que la famille Kim en Corée, les talibans afghans, A. Loukachenko et quelques leaders africains pas forcément plus sanguinaires que leurs voisins, mais qui ont le mauvais goût de nommer un Gates un Gates.

    En échange de quoi Davos leur promet implicitement une généralisation mondiale du « modèle » diplomatique chinois : sous couvert de « respect de la diversité culturelle », les équivalents politiques [20] pigmentés de nos Merkel et Macron seront autorisés à censurer leurs médias [21], à emprisonner quelques opposants – et surtout à liquider toute agitation syndicale (programme d’ailleurs en cours d’extension en Occident).

    Ce projet – que Schwab résume de façon presque sincère dans son Covid19 : La Grande Réinitialisation de 2020 –, c’est, finalement, une extension à la gestion progressiste/oligarchique mondiale du programme de réalisme stalinien auquel la Russie soviétique s’est convertie au cours de la seconde moitié des années 1920 – le rythme de cette conversion étant, à l’époque, manifesté par la mise à l’écart progressive de Léon Trotski, qui était le seul des grands leaders révolutionnaires historiques refusant systématiquement d’entrer dans le deal de Staline. Pour le mainstream progressiste occidental, à l’époque, cette politique était inacceptable, car le mot d’ordre stalinien du « socialisme dans un seul pays » entérinait la renonciation à l’internationalisme, et rendait suspect de « chauvinisme » le régime de Staline, au demeurant soupçonné d’antisémitisme. Le contexte a certes énormément changé, mais il n’empêche toujours pas un trotskiste pur-sang comme BHL d’avoir eu une première réaction extrêmement négative au putsch covidiste. Par descendants (spirituels) interposés, ces vieux ennemis morts depuis longtemps (la face stalinienne du léninisme, et sa face trotskiste) se reconnaissent toujours, d’instinct.

    2023 : le dernier Davos, épilogue pour un divorce

    En dépit d’un certain degré de connivence oligarchique – souvent répercuté jusqu’au niveau du petit personnel de « l’activism » –, le modèle Kissinger et le modèle Soros sont donc des continents qui s’éloignent depuis au moins 2001 – même si, sur le fond, on pourrait tout aussi bien faire remonter le début de la rupture à 1991, voire à 1972 [26].

    C’est cette rupture qu’a, en quelque sorte, officialisée le récent sommet Davos 2023, au cours duquel Kissinger (qui a, pour ainsi dire, les clés de la boutique) est une fois de plus intervenu [27], presque sans modifier son discours conciliateur de 2022, alors même que, dans l’auditorium, tout le petit personnel de la russophobie institutionnelle balto-scandinave et polono-ukrainienne donnait, sous la baguette d’Ursula, libre cours à ses accès d’hystérie belliciste. Et surtout [28] : pendant que Soros, lui – qui, à choisir, aurait tout naturellement dû se joindre à ce ridicule chœur des Érinyes – brillait par son absence.

    Car lui, Soros, le grand vaincu, sait bien que « l’Histoire » (comprendre : les décisions de la Caste) finira forcément par « donner raison » – comme toujours depuis plus de 50 ans – à Kissinger. À 92 ans, peut-on vraiment en vouloir à Soros de ne pas vouloir se ridiculiser comme le premier Sikorski venu.

    Par Modeste Schwartz, Analyste

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    #Mondialisme

  • Le séisme en Turquie et en Syrie révèle le visage inhumain de l’Europe

    Tags : Union Européenne, Occident, David Hurst,

    Ecrivain britannique Le tremblement de terre en Turquie et en Syrie dépouille l’Europe et révèle son visage inhumain

    L’écrivain britannique David Hurst dit que le tremblement de terre en Turquie et en Syrie a révélé le vrai visage de l’Europe et de l’Occident en général, et a prouvé au monde que l’Occident est plus intéressé par la destruction et la guerre que par la reconstruction.

    L’écrivain britannique David Hurst dit que le tremblement de terre en Turquie et en Syrie a révélé le vrai visage de l’Europe et de l’Occident en général, et a prouvé au monde que l’Occident est plus intéressé par la destruction et la guerre que par la reconstruction. sur le site « Middle East Eye » – que ce tremblement de terre dévastateur a été l’occasion pour l’Occident de montrer au monde qu’il est capable de reconstruire comme sa capacité à détruire, et de fournir un leadership moral et humain à des millions de personnes, mais cette opportunité a été ratée parce que l’Occident est désormais « plus intéressé par la guerre en Ukraine qu’autre chose ».

    Un déclin rapide de l’intérêt pour la tragédie

    Il a souligné que des dizaines de pays ont envoyé des équipes de recherche et de sauvetage, et cela seulement 3 jours après la survenance de cette catastrophe, et au moment où l’opération de recherche et de sauvetage se transforme en une lente et lamentable récupération des corps ; Le drame disparaît des gros titres des médias en Europe, voisin immédiat de la Turquie. Il a ajouté que cette semaine, la visite du président ukrainien Volodymyr Zelensky en Grande-Bretagne et à Bruxelles a remplacé le tremblement de terre, et Zelensky, le « courageux portant du kaki » dans la conscience politique, s’est transformé en une carte politique brûlante, car chaque parlement se dispute sa présence.  » fournira la même chose cette année « , car cela fait de la Grande-Bretagne le deuxième donateur militaire de l’Ukraine.

    La cruauté de l’homme envers l’homme

    Hirst a commenté que c’est le genre d’argent disponible en Grande-Bretagne lorsque la volonté politique existe, et l’a comparé au montant que le gouvernement britannique a déclaré qu’il serait dépensé pour les victimes du tremblement de terre en Turquie et en Syrie, soit 6 millions de dollars de dons du public. Hearst a exprimé sa surprise et sa désapprobation à l’idée que son pays fournisse 6 millions de dollars pour le soulagement de 23 millions de personnes touchées par le tremblement de terre, en échange de 2,3 milliards de dollars pour des armes à utiliser dans la guerre en Ukraine. Avec ce comportement britannique, dit-il, nous pouvons mesurer la cruauté de l’homme envers l’homme sur l’échelle de Richter.

    Sur le plan humain, les catastrophes nécessitent une réponse globale qui transcende la politique. L’écrivain a également évoqué la publication du magazine français Charlie Hebdo, au lendemain de la catastrophe, d’un dessin animé montrant un bâtiment détruit, une voiture détruite et un tas de gravats avec le commentaire : « Il n’est pas nécessaire d’envoyer des chars », disant que c’est plus qu’un simple dessin animé.

    C’est du « mauvais goût »
    Une erreur de grande ampleur

    Il a décrit la réticence de l’Union européenne à être le premier intervenant lors de la catastrophe du tremblement de terre comme une erreur de grande ampleur. Il a également souligné que si de grosses sommes d’argent n’ont pas encore été collectées pour les victimes du tremblement de terre en Grande-Bretagne, en France ou en Allemagne, le public saoudien – par exemple – a collecté plus de 51 millions de dollars seulement 4 jours après le lancement de la « plate-forme Sahem  » pour les secours à la Syrie et à la Turquie. Il a déclaré que le don était une « honte » pour la Grande-Bretagne et l’Occident.

    Ammar Zitouni

    Lemaghrebdz, 14/02/2023

    #Syrie #Turquie #UE

  • « L’Occident préparait à l’avance un complot contre la Russie »

    Tags : Russie, Ukraine, Occident, OTAN, Etats-Unis,

    « L’Occident préparait à l’avance un complot contre la Russie » , a déclaré Pierre de Gaulle, petit-fils de l’ancien président français Charles de Gaulle, dans une interview à AgoraVox.

    « Le nombre et la profondeur des sanctions montrent que tout cela était prévu depuis très longtemps et qu’il s’agit, en fait, d’une véritable guerre économique dont profitent les Américains », a-t-il souligné.

    Pierre de Gaulle a ajouté que la Russie n’est pas responsable de la crise économique et financière sans précédent.

    « Les Russes ne font que se défendre parce qu’il y a 11 000 sanctions contre eux, plus le neuvième paquet. À mon avis, il est tout à fait légal et naturel que les Russes se défendent », a conclu l’homme politique.

    #Russie #Ukraine #OTAN #Occident #Etats_Unis

  • L’arme atomique et le nouvel ordre mondial

    L’arme atomique et le nouvel ordre mondial

    Topics : Occident, bombe atomique, Etats-Unis, Ukraine, Russie, Iran,

    par Medjdoub Hamed*

    Comment comprendre l’avènement des armes nucléaires à la fin de la première moitié du XXe siècle ? Qu’en est-il aujourd’hui ? Ces armes sont mises en avant dans la guerre en Ukraine par la Russie, depuis qu’elle a envahi l’Ukraine, et cette mise en garde sert d’avertissement aux autres puissances occidentales s’ils s’avisaient à entrer en cobelligérance au côté de l’Ukraine.

    L’annexion de la Crimée par la Russie, en 2014, faut-il rappeler, avait amené les États-Unis et les alliés européens à soutenir militairement l’Ukraine ; la guerre a commencé depuis dans la région du Donbass jusqu’au 24 février 2022, avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

    Pour appeler «opération militaire spéciale» par la Russie, le choix du nom a tout son sens. En effet, l’opération de guerre est effectivement spéciale, elle repose essentiellement sur la terreur qu’inspirerait l’emploi d’armes nucléaires par la Russie si elle venait à les utiliser. Sans les armes nucléaires, la Russie n’aurait jamais mené une telle opération qui aurait été certainement suicidaire.

    Si la Russie avait envahi l’Ukraine, et n’avait pas d’armes nucléaires pour tenir en respect les armées occidentales, ce sont toutes les armées, comme en 1941, des États-Unis, du Royaume-Uni, de France auxquels il faut ajouter l’Allemagne, le Japon, l’Australie, le Canada et bien sûr les pays d’Europe de l’Est qui viendraient à entrer en force en Ukraine et repousseraient la Russie, voire même occuper la Russie. Ce qui nous fait dire que la Russie ne pouvait et n’aurait jamais envahi l’Ukraine, ce serait au-dessus de ses forces. Mais, avec les armes nucléaires, oui, la Russie n’a pas hésité, elle est passée à l’action. Elle a bravé tout l’Occident, et ce par le seul fait qu’elle détient un des arsenaux nucléaires les plus puissants du monde.

    Comment alors comprendre le sens, le message qu’octroie la détention d’armes nucléaires à une puissance nucléaire dans l’action d’hostilité, dans l’action de guerre entre les hommes, ou tout court entre les humains ? Dès lors que l’œuvre de destruction qui se trouve dans l’arme nucléaire n’est pas l’œuvre des hommes, mais dans les propriétés de certains matériaux fissiles qui font partie de la Nature, et donc des forces naturelles, on peut comprendre que la découverte d’une telle force absolue, apocalyptique, a été permise aux humains pour un but précis. Et les humains, et donc les savants qui ont découvert ces forces naturelles n’ont conçu la bombe qu’au moyen de leurs pensées qui appartiennent aussi à la Nature, et par nature, on entend la Transcendance, la Création divine. Et la Transcendance ne l’a fait que dans un but précis, c’est-à-dire qu’elle devait concourir à la marche du monde humain. On peut même penser par le fait que depuis 1945, aucune guerre mondiale n’est survenue, c’est que la présence d’arsenaux nucléaires sont dissuasifs, aucune puissance nucléaire n’a intérêt à entrer en guerre avec une autre puissance nucléaire.

    Il existe donc une utilisation « à bon escient » de l’arme nucléaire ? La « Dissuasion nucléaire », par exemple, est un usage à bon escient, puisque la pensée qu’inspirerait une « apocalypse nucléaire » est suffisante pour dissuader les humains du moins ceux qui détiennent ces armes nucléaires, i.e. les puissances nucléaires de faire la guerre. D’autant plus qu’une guerre nucléaire pourrait être l’affaire de quelques heures ou au maximum quelques jours par des frappes nucléaires continentales et intercontinentales, et c’est fini plus de villes, plus de puissances nucléaires, sinon le désert nucléaire appelé aussi l’« hiver nucléaire ».

    En fait, ce qu’on peut dire est que l’esprit du monde a octroyé le moyen nucléaire pour un suicide collectif, un suicide intercontinental. Les êtres humains souvent ne savent pas que toute l’œuvre humaine relève en fait du Créateur du monde humain et de l’univers quand bien même que le libre-arbitre est accordé à l’humain. Mais toute force, tout mouvement, toute particule de matière, toute onde dans la nature quelle qu’elle soit d’une brise de vent, du rayon solaire aux propriétés de la Terre et de la structure des êtres humains sont essentiellement œuvre de la Création et comprise dans le but de la Création. Souvent la pensée humaine oublie de se le rappeler ou même en est ignorante ; parfois elle reste comme voulue dans l’ignorance.

    Pour comprendre, prenons la nucléarisation des villes japonaises, Hiroshima et Nagasaki, le 6 et 9 août 1945. Comment le bombardement de ces villes s’est-il opéré ? A peine la première bombe atomique, appelé « Gadget », a été testée le 16 juillet 1945 dans le désert près de Alamogordo (Nouveau-Mexique), aux États-Unis que moins de 20 jours plus tard, la première bombe atomique à l’uranium, appelée « Trinity », fut larguée sur Hiroshima. La ville a pratiquement disparu, elle été rasée. Après trois jours, le 9 août 1945, c’est le tour de Nagasaki d’être frappée par une bombe au plutonium, appelée « Fat man ». Drôle de nom pour des bombes apocalyptiques, l’homme est inconscient du malheur qu’il peut faire à autrui.

    Pourquoi en 25 jours, le destin de l’humanité a été changé par trois bombes atomiques ? Pourquoi le Japon a été frappé par deux bombes atomiques ? Pourquoi ce sont les États-Unis qui ont été les maîtres de l’œuvre dans la réalisation de ces bombes, et il faut le dire dans sa phase finale ? Alors que la découverte de la bombe a commencé avec les savants Avogadro, Dalton, Lavoisier, Proust dans les années 1700 et d’autres savants plusieurs siècles avant juillet-août 1945.

    Il est évident que la découverte de la bombe atomique est survenue selon un processus historique précis. Dans le sens qu’elle devait survenir et mettre fin à la guerre entre les États-Unis et le Japon. Sans cette bombe atomique et compte tenu de l’éloignement, la guerre nippo-américaine aurait continué indéfiniment. Le Japon n’aurait jamais capitulé ; la guerre aurait été longue et probablement sans vainqueur ni perdant ; la guerre se serait arrêtée d’elle-même, par épuisement des forces de part et d’autre.

    Et surtout, l’avènement de l’arme atomique devait être une arme radicale de dissuasion pour les grandes puissances après deux guerres mondiales. Elle a interdit les guerres mondiales ; Hiroshima et Nagasaki qui témoignent de ce qui en coûterait au genre humain des destructions apocalyptiques en un temps infinitésimal.

    Enfin, une vérité qui transcende les humains, les savants qui ont œuvré dans leurs recherches sur les propriétés de l’atome et les forces en dedans, de même les États-Unis qui ont mis tout ce qui était nécessaire dans la conception de la bombe, certes ce sont eux qui ont conçu la bombe absolue, mais, dans l’absolu, l’Esprit du monde, la Pensée du monde qui commande la pensée des humains, qui a éclairé les humains dans leurs pensées en leur communiquant le processus réactif nucléaire dans certains fissiles matériaux terrestres et la science et technique pour arriver à l’arme nucléaire. Sans ces pensées éclairées, les savants n’auraient pu découvrir ce qui leur était fermé ; ils n’ont accédé que parce que cela a été voulu selon un principe qui transcende les hommes.

    On comprend dès lors pourquoi l’avènement de l’arme atomique en 1945, et ce après deux guerres mondiales, et ses effets réels sur des objectifs humains. L’avènement de l’arme nucléaire entrait dans la marche absolue de l’humanité.

    De plus, l’arme absolue est montée d’un cran, devenant mille fois plus puissante avec la découverte de l’arme thermonucléaire (à hydrogène H) ; elle a dépassé de loin la fission nucléaire, la fusion thermonucléaire se compte désormais en mégatonnes de TNT (trinitrotoluène) et non en kilotonnes comme la précédente, elle est donc devenue plus radicale que radicale.

    Autre fait important dans l’avènement de l’arme nucléaire, la découverte de cette arme, dès le départ, n’est pas restée pour les seuls États-Unis, elle a été « distribuée » à une deuxième puissance avant même que l’arme soit devenue thermonucléaire. En 1949, l’URSS qui a fait son premier essai nucléaire s’est placée à parité avec les États-Unis. Entre 1952 et 1953, ces deux puissances sont arrivées pratiquement en même temps à parité sur le plan des armes thermonucléaires (1er novembre 1952 pour les États-Unis, et 12 août 1953). Ensuite, elle est « distribuée » aux autres puissances, vient la Chine en 1967, la France en 1968… C’est dire que l’ordre de l’humanité est bien agencé par Celui qui l’a créé et qu’Il suit pas à pas cette humanité qui ne cesse d’être frondeuse, belliqueuse.

    Il demeure cependant qu’Il l’a assagi par ce mystère qu’est la bombe qui ne s’emploie encore que sur Son Ordre. Impossible aux humains bien qu’ils soient concepteurs éclairés de cette arme nucléaire d’en faire appel. On ne peut croire parce que Dieu a octroyé le libre-arbitre aux humains que ces humains peuvent faire ce qu’ils voudront. En réalité, tant dans les questions les plus petites que les questions les plus grandes, l’Esprit du monde laisse faire mais oriente toujours et « corrige » en permanence les « erreurs » des humains, c’est-à-dire les guerres qu’ils se font entre eux.

    Le Bien et le Mal est consacré dans la Création de l’univers et donc l’être humain est confronté à ce monde dual qui entre dans la nature humaine. Qu’il soit frondeur, belliqueux ou épris de paix, c’est ainsi qu’il peut voguer entre les deux extrêmes. Mais ces extrêmes sont aussi régis par le Transcendant et bien qu’Il laisse l’humain libre ; l’humain n’est libre que parce que c’est consenti par le Transcendant pour que l’humain se sente libre, se sente maître de son destin. Mais, dans l’absolu, il ne l’est pas si ce n’est sa conscience sur laquelle il ne sait rien qui lui dicte ce dont il a besoin pour exister. Et cela se situe dans son « esprit » humain, dont il ne sait rien sur sa source.

    Le même processus se joue aujourd’hui, dans la guerre en Ukraine. Les humains font la guerre et croient chacun dans son camp qu’ils sont dans leur droit d’envahir ou dans leur droit de repousser celui qui veut l’envahir. Si la Russie a opté pour envahir l’Ukraine, et lancé son « opération militaire spéciale », c’est aussi parce qu’il y a des causes. L’OTAN, le pacte atlantique, a voulu s’étendre jusqu’aux frontières de la Russie, et s’est étendu à la plupart des pays de l’ex-aire de l’URSS devenue la Fédération de Russie.

    De même, le peuple ukrainien globalement a opté pour l’Occident, ce qui est dans son droit de peuple libre. Mais, dans la géopolitique mondiale, il n’y a pas que le droit d’un peuple libre ou de peuples libres ; bien qu’il y ait des droits de peuples libres, il existe aussi des contingences dans le choix des peuples libres. En effet, un peuple libre peut lutter pour son choix vers le régime qui l’attire mais il faut encore qu’il sache que ce choix n’affecte pas l’autre peuple libre qui lui aussi a fait son choix. Le peuple russe comme le peuple ukrainien est un peuple libre et peu importe le régime politique qui l’administre ; c’est le choix de tout peuple libre.

    On a vu durant la colonisation des peuples envahis par d’autres peuples et sont restés longtemps colonisés, et régis par le colonisateur. L’exemple de l’Inde, mais un moment de l’histoire, elle est sortie de la colonisation. D’autres peuples ont été envahis, mais compte tenu de leur faible peuplement, le colonisateur est resté et a constitué un État, c’est le cas des États-Unis, du Brésil et tant d’autres pays. Cependant, dans le nouvel âge nucléaire, il n’y a plus de colonisation ; le monde est désormais structuré. Et les différences entre les peuples se situent dans les idéologies qu’ont les peuples à travers le système politique qui les régit. Un occidental, par exemple, peut dire que le régime russe n’est pas démocratique et déduire que le peuple russe n’est pas libre, et réciproquement, le Russe peut dire que le régime occidental est certes démocratique mais capitaliste et qu’à travers le capital, il exploite les masses travailleuses. Et qu’au fond, la démocratie n’est qu’une façade et c’est le capital qui régit la société ; et donc pas de véritable liberté ; le pauvre restant toujours pauvre et le riche restant toujours plus riche.

    Et puis il y a les intérêts hautement stratégiques que vise chaque camp, à travers précisément cette idéologie. Les Occidentaux, notamment leur leader, les États-Unis, ont peur d’être surpassés par la Chine, une nouvelle étoile de puissance montante et qui est alliée à la Russie qui est aussi, malgré la fin de l’URSS, une grande puissance. Donc deux grandes puissances qui sont en train de mettre en danger l’ordre mondial construit depuis longtemps et toujours dominé par l’Occident. Cette crainte de l’Occident de se voir supplanter par les deux grandes puissances émergentes aura des « conséquences inouïes » sur les intérêts économiques, financiers, monétaires et militaires. Et c’est ce que craint l’Occident dans la guerre en Ukraine qui se joue en réalité entre l’Occident et la Russie, l’Ukraine n’étant que le théâtre de cette confrontation Est-Ouest.

    Et c’est précisément dans cette dissonance entre peuples libres et non libres selon comment chaque camp voit l’autre camp, et les intérêts stratégiques à l’échelle planétaire, que s’est opéré ce conflit russo-ukrainien devenu guerre d’invasion. Puis est survenue au grand jour l’opposition entre les deux camps prenant alors des autres régions du globe. On a le pôle de l’Ouest uni avec certains pôles du reste du monde qui le soutiennent où bien sûr n’est pas étranger l’intérêt et le pôle de la Russie et donc de l’Est auquel se joignent principalement la Chine tout en menant une politique de prudence et les autres pôles en Asie, en Afrique et en Amérique du Sud tiraillés entre les deux camps.

    On comprend en fait qu’il y a un processus historique naturel qui régit la marche de l’humanité. Dans le sens que chaque camp est devenu ce qu’il est par les forces, par les guerres même qui ont façonné son histoire. Qu’aujourd’hui, la Russie envahisse l’Ukraine est une donnée qui entre dans la marche de l’histoire de l’humanité. L’invasion de l’Ukraine a été un concours de circonstances qui ont fait qu’elle le soit. Ne prenant que l’arme nucléaire découverte en 1945, le dédale d’événements qui a suivi montre que l’invasion de l’Ukraine en 2022 était potentielle dans le sens qu’elle a permis à la Russie d’envahir l’Ukraine sans craindre les alliés qui la soutiennent. Et c’est grâce à l’arme nucléaire qu’elle a tenu en respect l’Occident, de ne pas entrer en guerre au côté de son allié, l’Ukraine. Et ce faisant, cette guerre si elle venait à être gagnée par la Russie aura inévitablement des retombées sur l’hégémonie occidentale sur le monde.

    Aussi, sur un autre plan, dire que c’est le président Vladimir Poutine qui a déclenché l’invasion de l’Ukraine, c’est méconnaître les forces de l’histoire. Vladimir Poutine n’est qu’un homme, il ne peut déclencher l’invasion de l’Ukraine que si tous les éléments du puzzle historique sont déjà en place et n’attendent que leur réalisation. Ne serait-ce que l’arme nucléaire, si elle était absente et n’avait pas existé, il n’y aurait pas eu d’invasion ; de même si l’OTAN ne s’est pas intéressé à l’Ukraine, un pays de l’Est sans impact géostratégique, et l’Organisation repliée sur elle-même pour une défense collective réelle des pays de l’Ouest, il n’y aurait eu ni opération militaire spéciale, ni révolution Maïdan, ni Donbass. Une Ukraine qui n’aurait pas de conflit avec la Russie, tout simplement.

    Et si l’invasion a eu lieu, c’est aussi qu’elle est inscrite dans l’Ordre de la Création, et donc qu’elle a valeur dans la marche du monde. Si le Président Vladimir Poutine, le ministre des affaires étrangères Sergueï Lavrov ou le président biélorusse Alexandre Loukachenko parlent de Troisième Guerre mondiale, ça n’entre que dans la guerre psychologique entre les grandes puissances ; de la rhétorique nucléaire en somme et aucune puissance n’oserait franchir la ligne rouge, du fait « des conséquences apocalyptiques qui surviendraient et arrêteraient la guerre dans les jours même qui suivent, comme en août 1945 ».

    Aussi, peut-on dire qu’en cas d’utilisation d’armes nucléaires tactiques entre puissances nucléaires, il s’ensuivrait mécaniquement une spirale de guerre nucléaire qui amènerait vite les puissances nucléaires à mettre fin à la guerre et à négocier très rapidement la paix. Il n’y a pas d’issue pour échapper à une guerre apocalyptique qui entraînerait des millions de morts en un temps extrêmement court de l’ordre de minutes, d’heures si la folie humaine se libèrerait, se généraliserait. Toutes les prétentions stratégiques de part et d’autre seront réduites, l’objectif principal, essentiel serait leur survie qui serait menacée par leur propre aveuglement.

    Force de penser qu’une Troisième Guerre mondiale est interdite pour l’humanité. Pourquoi ? Pour les raisons citées supra mais aussi et surtout que si l’Esprit du monde a permis à l’humain de découvrir la puissance de la fission et la fusion thermonucléaire, à découvrir ce qu’est l’« arme de l’apocalypse », ce n’est certainement pas pour le détruire mais pour dissuader les humains d’aller au-delà de ce qui leur est permis.

    Si l’Esprit du monde avait voulu détruire l’humanité, Il n’aurait point besoin d’armes nucléaires, ni de guerre nucléaire, provoquer une collision de la Terre avec une météorite géante voguant dans l’espace et l’espèce humaine aurait péri comme le furent les dinosaures. Ou encore, si l’Esprit du monde avait voulu mettre fin à l’humanité, il n’aurait qu’à rapprocher « un petit peu » la Terre au soleil et la température s’élevant à 60-70°, et plus de vie sur terre. Donc force de constater que le Créateur a permis aux humains de découvrir les forces contenues dans l’atome, c’est paradoxalement pour les protéger du mal contenu en eux ; le mal et le bien sont deux instances qui régissent la nature humaine ; le bien ne peut exister sans le mal et inversement ; la paix ne peut exister sans son contraire, la guerre.

    C’est la raison pour laquelle l’humanité, depuis plus de 75 ans, est restée, malgré la rhétorique de guerre nucléaire, sans guerre entre les puissances reconnues, détentrices d’armes nucléaires. Et il n’y a pas neuf puissances nucléaires dans la planète ni dix, ni Israël dite détentrice officieuse d’armes nucléaire ou l’Iran dit puissance nucléaire de seuil. Toute puissance nucléaire a officiellement procédé à des essais nucléaires. Les êtres humains face à l’arme absolue ne peuvent pas jouer avec l’arme absolue ni entretenir le flou dans la détention d’armes nucléaires.

    Donc, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a un grand sens historique. Au-delà de la résistance du peuple ukrainien, du soutien multiforme en finance, en armements et autres par l’Occident pour l’Ukraine et de la poussée russe, la conclusion ne peut pas être plus claire. Il n’y aura pas d’emploi d’armes nucléaires dans le conflit. Les êtres humains peuvent se menacer mutuellement, mais cela restera de la rhétorique de guerre psychologique. Que la guerre dure, qu’elle s’épuise à la longue, comme la guerre d’invasion a été rendue possible pour la Russie et il n’y a pas eu contre elle une coalition de puissances par le fait de ses arsenaux d’armes nucléaires, qu’ils ont amené une réponse prudente de l’Occident, c’est que, par nature comme le monde est désormais aujourd’hui constitué, les puissances occidentales, dans leur soutien à l’Ukraine, ont constamment mis en avant un impératif, un commandement dans toute action à l’échelle planétaire : « Aider certes l’Ukraine mais « éviter à tout prix un suicide planétaire » ».

    A fortiori provoquer une guerre mondiale pour un seul pays l’Ukraine qui serait tout simplement de la folie. Entraînant une menace généralisée pour l’ensemble des puissances du monde. Telle est situation dans la guerre en Ukraine, éviter à tout prix une guerre nucléaire. Aussi, les grandes puissances resteront toujours sur leurs gardes pour ne pas transporter une guerre nucléaire sur leurs sols.

    Ceci étant, si l’Occident ne change pas sa politique comme il l’a toujours menée lorsque, au nom de la démocratie, il a causé tant de malheurs au Vietnam, en Corée, en Irak, en Afghanistan, la liste est longue, et vis-à-vis de la marche absolue de l’humanité, il faut aussi dire que c’est « par nature » puisque ces guerres ont existé et donc ont été « permises » parce qu’elles entrent dans la destinée humaine. Si l’Esprit du monde qui octroie la pensée à tout être humain, l’être humain est +pensant, et dépendant de cette Instance suprême, ces guerres n’auraient pu avoir lieu, si le Transcendant aurait « fait penser autrement ceux qui auraient provoqué les guerres ». Et tout relève de la pensée de ce qu’elle dicte à l’homme de faire ou de ne pas faire.

    L’Esprit du monde est seul garant de l’existence de l’humanité entière comme de l’univers du monde. Tout être n’existe par lui-même ; il ne commande pas en propre son être ; il est dépendant d’une Puissance extérieure ; quoi qu’il lui arrive de mal, il ne peut rien sauf si cette Puissance décide autrement ; elle lui vient en secours, et surtout il sait que son existence, sa vie est limitée et il ne connaît pas sa fin sur terre. De la même façon, malgré toutes les souffrances endurées par les humains dans la guerre en Ukraine, celle-ci constitue un tournant à la fois pour l’Occident, pour les puissances émergentes adverses et pour l’humanité entière.

    Ce qui va advenir demain certes dépendra de la Russie et de l’Occident mais dépendra avant tout de la marche déjà tracée par l’Esprit du monde. Et tout montre que les puissances aujourd’hui ne pourraient se mettre d’accord tant les enjeux dans la guerre en Ukraine dépassent de loin ce qu’endurent les peuples en conflit. Aussi, si la raison entre les décideurs du monde ne l’emporte pas et probablement elle ne va pas l’emporter tant il y a une grave dissonance entre l’Occident et la Russie et les puissances qui la soutiennent ou du moins ne la condamnent pas, ce sera à l’Esprit du monde d’intervenir, Il mettra fin à la guerre.

    Et combien de guerres ont trouvé leur issue, non par les hommes mais par des événements imprévisibles qui n’étaient pas attendus, qui ont surpris, qui ont dépassé les enjeux et ont amené les décideurs à changer d’attitude vis-à-vis de la guerre. Ils se sont retrouvés à « penser malgré eux à la paix », à « penser dans leur intériorité » leur affaiblissement vis-à-vis des forces contre lesquelles ils ont tant combattu pour enfin prendre conscience qu’ils ne peuvent aller contre la marche comme elle est tracée pour le monde.

    La dernière guerre est la guerre en Afghanistan. Comment les États-Unis ont été tout feu au début de la guerre en Afghanistan, en 2001 ? Alors que des talibans enturbannés faiblement armés, quelques dizaines de milliers, ont mis, pendant vingt ans, en échec la première puissance mondiale et l’OTAN. Et les États-Unis et l’OTAN ont été obligés, en août 2021, d’évacuer l’Afghanistan, et quelle fin de guerre ? Une véritable déroute tant pour l’Occident que l’armée afghane qui a été « paralysée ». Mais qui a été à l’œuvre dans cette longue offensive des talibans qui a obligé à la fin le retrait des troupes américaines. Et qui a « paralysé » l’armée afghane ? Certes ce sont la détermination, la constance dans les combats qu’ont menés les talibans qui les ont amenés à la victoire. Mais le véritable concepteur de la marche du monde est l’Esprit du monde ; sans Lui, il n’y aurait pas eu de victoire. Et donc, c’est Lui qui a ordonné la « paralysie » de l’armée afghane en pleine déroute américaine, c’est Lui qui a ordonné la constance et la détermination dans les consciences des talibans, durant les vingt années de guerre, pour les amener à la victoire.

    Dans la guerre en Ukraine, la situation est certes autre ; l’Ukraine est dotée d’une puissante armée, et depuis 2014, formée et soutenue par l’Occident, et encore aujourd’hui, au plus haut de la guerre, tient tête à la Russie, reconquiert même des territoires, force de dire que la guerre en Ukraine est dans l’impasse. Mais pour l’Esprit du monde, il n’y a pas d’impasse, aussi peut-on dire qu’Il interviendra et amènera les puissances inéluctablement à s’asseoir et à négocier la paix. Il n’y a pas d’issue sinon que le retour à la paix surviendra dans un proche avenir. Evidemment des événements imprévisibles qui surviendront mettront fin à la guerre, ouvrant en même temps une nouvelle histoire au monde, que ne commandent pas les humains.

    *Auteur et chercheur spécialisé en Economie mondiale, Relations internationales et Prospective

    Le Quotidien d’Oran, 22/11/2022

    #Bombe_atomique #Ukraine #Russie #OTAN #Etats_unis #Occident

  • Liberté en-deçà de l’Oural, dictature au-delà…

    Liberté en-deçà de l’Oural, dictature au-delà…

    Tags : Russie, Ukraine, Occident, presse, propagande, censure,

    Quand on manifeste à Moscou les médias occidentaux affichent : « Le régime de Poutine est en perdition. C’est le début de la fin »

    Même si les manifestations en question se résument à des gros plans (pour éviter de montrer qu’il n’y a que deux poilus et trois tondus). Le genre de représentants de la démocratie qui paradent, toujours les mêmes sur les plateaux de TV à l’ « Ouest ».

    Quand on ne manifeste pas, les médias sont intraitables et titrent : « C’est normal, dans ces dictatures, il n’y a pas de liberté de manifester. Sinon c’est le goulag »

    Imaginez les commentaires de ces mêmes tambours (qui sonnent creux) à la vue des manifestations en France de ce dimanche et de ce mardi…

    Si ces régimes étaient si démocratiques que cela pourquoi donc des centaines de milliers de citoyens éprouvent le besoin de manifester en aussi grand nombre pour se faire entendre ?

    Peut-être que ces Français sont manipulés par Moscou ou Pékin. Qui sait ?

    Et pourtant, par soucis de liberté d’expression, les médias russes ont tous été interdits d’exercice dans toute l’Europe démocratique.Pour le reste, Google se charge d’éliminer tous les sites et les messages indésirables qui polluent la démocratie des pays démocratiques.

    C’est ainsi que tous les partis d’opposition ont été interdits à Kiev, cette grande nation démocratique envahie par le méchant empire soviétique…

    Vous comprenez pourquoi on ne vote pas comme eux à l’ONU? Si on laisse de côté les deux ou trois harkis qui dirigent toujours très démocratiquement leurs troupeaux qui se crottent les genoux avec une dignité et une fierté qui comblent de contentement les touristes de passage.

    Vous ai-je recommandé la lecture du livre de l’Américain Norman Spinrad, “Le chaos final” traduit chez J.-C. Lattès, il y a déjà une paie…?

    Djeha, mardi 18 octobre 2022.

    Bel-Abbès Info, 18 oct 2022

    #Russie #Ukraine #Presse #Censure #Propagande

    courrier
    le 18 octobre 2022

  • UE: Une nouvelle guerre froide n’est pas « démocratie vs autocratie »

    UE: Une nouvelle guerre froide n’est pas « démocratie vs autocratie »

    Tags : Europe, Union Européenne, UE, Etats-Unis, UE, Occident, Ukraine, Russie,

    L’UE admet qu’une nouvelle guerre froide n’est pas « démocratie contre autocratie »: « De notre côté, il y a beaucoup de régimes autoritaires »

    Le haut responsable de la politique étrangère de l’Union européenne, Josep Borrell, a admis que la nouvelle guerre froide de l’Occident contre la Chine et la Russie n’est pas un conflit entre «démocraties contre autoritaires», concédant: «De notre côté, il y a beaucoup de régimes autoritaires».

    Le haut responsable de la politique étrangère de l’Union européenne, Josep Borrell, a admis que la nouvelle guerre froide que l’Occident mène contre la Chine et la Russie n’est pas un conflit « démocraties contre autoritaires ».

    « De notre côté, il y a beaucoup de régimes autoritaires », a concédé le ministre des Affaires étrangères de facto de l’UE.

    Les commentaires de Borrell contredisent directement ceux du président américain Joe Biden, qui a affirmé dans son premier discours sur l’état de l’Union en mars que la nouvelle guerre froide est une « bataille entre la démocratie et les autocraties ».

    Le chef de la diplomatie européenne a plutôt reconnu que la nouvelle guerre froide est une lutte dans laquelle « les systèmes économiques sont en rivalité », et que la plupart des pays du Sud « ne veulent pas être forcés de prendre parti dans cette compétition géopolitique », car « ils pensent que le système mondial ne tient pas ses promesses » et « parce qu’ils nous en veulent ».

    Borrell a déclaré que l’ordre politique international est dans une période de « multipolarité désordonnée », le décrivant comme « un monde d’incertitude radicale », où « la vitesse et la portée du changement sont exceptionnelles ».

    Il a fait ces remarques dans un discours prononcé le 10 octobre, ouvrant la Conférence des Ambassadeurs 2022 à Bruxelles. Borrell a expliqué :

    Il y a de nombreuses crises dans le monde, qui sont les tendances qui font bouger ce monde.

    Premièrement, une multipolarité désordonnée . Il y a la concurrence américano-chinoise. C’est la « force structurante » la plus importante. Le monde se structure autour de cette compétition – qu’on le veuille ou non . Les deux grandes puissances – grande, grande, grande, très grande – s’affrontent et cette compétition va restructurer le monde.

    Et cela va coexister avec un plus large « démocraties contre autoritaires », un grand clivage. Je n’insisterais pas beaucoup là-dessus car de notre côté, il y a beaucoup de régimes autoritaires. On ne peut pas dire « nous sommes les démocraties », et celles qui nous suivent sont aussi des démocraties – ce n’est pas vrai . Ce n’est pas vrai.

    Oui, il y a une lutte entre les systèmes démocratiques et les systèmes autoritaires. Mais l’autoritarisme se développe malheureusement beaucoup. Pas seulement la Chine, pas seulement la Russie. Il y a une tendance autoritaire. Parfois, ils portent encore le costume de la démocratie, mais ce ne sont plus des démocraties. Il y en a qui ne sont pas du tout des démocraties – ils ne prennent même pas la pitié de ressembler à des démocraties.

    Cette compétition est donc une force structurante. La lutte entre démocraties et autoritaires est là. Mais c’est bien plus que cela.

    Dans ce même discours, Borrell a avoué : « Notre prospérité était basée sur la Chine et la Russie ». Il a reconnu que le modèle économique néolibéral de l’Occident était « basé sur une énergie bon marché en provenance de Russie », « l’accès au grand marché chinois » et des travailleurs chinois mal payés.

    Monde de «multipolarité mess» où de nombreux grands «États swing» refusent de prendre parti
    Ce monde de « multipolarité désordonnée » n’est « pas purement bipolaire », a expliqué Borrell. Il a dit qu’il y a des « puissances moyennes » et des « États tournants » qui ne prennent pas fermement parti dans la nouvelle guerre froide :

    Le monde n’est pas purement bipolaire . Nous avons plusieurs acteurs et pôles , chacun recherchant son intérêt et ses valeurs. Regardez la Turquie, l’Inde, le Brésil, l’Afrique du Sud, le Mexique, l’Indonésie. Ce sont des puissances moyennes .

    Ce sont des États oscillants – ils votent d’un côté ou de l’autre en fonction de leurs intérêts, pas seulement de leurs valeurs théoriques.

    Mais ces gens – je les cite encore : Turquie, Inde, Brésil, Afrique du Sud, Mexique, Indonésie – sont des joueurs et des pôles. Cela crée cette multipolarité désordonnée.

    Ces gens – et il y en a beaucoup à l’intérieur – sont là, et ne nous suivent pas toujours.

    À titre d’exemple d’un dirigeant indépendant d’un «État swing», Borrell a déclaré: «Regardez le récent discours du président mexicain [Andrés Manuel López Obrador]».

    « Vous avez entendu ce que le président mexicain a dit à notre sujet récemment », a déclaré le chef de la diplomatie européenne avec une pointe de colère.

    Borrell faisait référence à une lettre de mars dans laquelle López Obrador condamnait le Parlement européen comme « larbins de la stratégie réactionnaire et putschiste des oligarques de droite corrompus » au Mexique.

    López Obrador a dit à l’UE « d’évoluer, de laisser derrière vous votre ingérence obsessionnelle déguisée en bonnes intentions », soulignant : « N’oubliez pas que nous ne sommes plus une colonie de personne. Le Mexique est un pays libre, indépendant et souverain.

    L’UE reconnaît que la plupart des pays du Sud sont neutres dans une nouvelle guerre froide
    Dans son discours, Borrell a poursuivi en admettant qu’une grande partie du Sud global est neutre dans cette nouvelle guerre froide entre les États-Unis et l’UE d’un côté et la Chine et la Russie de l’autre :

    Et au milieu de cela, nous avons les pays du Sud. Ces personnes ne veulent pas être obligées de prendre parti dans cette compétition géopolitique .

    Plus [important], ils ont le sentiment que le système mondial ne tient pas ses promesses et qu’ils ne reçoivent pas leur part . Ils ne reçoivent pas assez de reconnaissance. Elles n’ont pas le rôle qu’elles devraient avoir selon leur population et leur poids économique.

    Et face à ces crises multiples – ces crises multipolaires – crises financière, alimentaire et énergétique – force est de constater qu’ils ne sont pas là à nous suivre parce qu’ils nous blâment , à tort ou à raison.

    Deux anciens diplomates américains éminents ont fait des observations similaires en septembre, notant que les pays représentant 87% de la population mondiale ont refusé de rejoindre la nouvelle guerre froide de l’Occident.

    L’UE admet que son « rival systémique » la Chine a amélioré la vie de son peuple
    Le haut responsable de la politique étrangère de l’UE a ensuite précisé que le conflit de l’Occident avec la Chine est un affrontement de systèmes économiques opposés.

    Même s’il a qualifié la Chine de «notre rival systémique», Borrell a reconnu que la vie des gens moyens s’est considérablement améliorée en Chine, et c’est pourquoi Pékin bénéficie du soutien populaire.

    Borrell a insisté sur le fait que l’Europe doit défendre son modèle en tant que «meilleure combinaison» au monde de «liberté politique, prospérité économique et cohésion sociale».

    Cela préfigurait explicitement les remarques néocolonialistes que Borrell ferait trois jours plus tard, le 13 octobre, affirmant que « le monde a besoin de l’Europe » en tant que « phare » et beau « jardin » pour civiliser la « jungle » barbare dans « la majeure partie du reste du monde ».

    Borrell a conclu son discours du 10 octobre en implorant les diplomates à la conférence des ambassadeurs de l’UE d’adopter une philosophie « hobbesienne » plus sombre et de « porter la voix de l’Europe » au reste du monde, afin de montrer la supériorité supposée de leur modèle sur celui de la Chine :

    Quand on dit que la Chine est notre rival, rival systémique, rival systémique veut dire que nos systèmes sont en rivalité . Et les Chinois essaient d’expliquer au monde que leur système est bien meilleur.

    Parce que, bon, peut-être que vous n’allez pas choisir votre chef de gouvernement, mais vous aurez de la nourriture, et du chauffage, et des services sociaux, vous améliorerez vos conditions de vie .

    Beaucoup de gens dans le monde, oui, vont voter et choisissent leur gouvernement, mais leurs conditions matérielles ne s’améliorent pas. Et à la fin, les gens veulent vivre une vie meilleure.

    Nous devons expliquer quels sont les liens entre la liberté politique et une vie meilleure. Nous, Européens, nous avons cette chance extraordinaire. Nous vivons dans le monde, dans cette partie du monde, où la liberté politique, la prospérité économique et la cohésion sociale sont la meilleure, la meilleure combinaison de tout cela. Mais le reste du monde n’est pas comme ça.

    Notre combat est d’essayer d’expliquer que la démocratie, la liberté, la liberté politique ne sont pas quelque chose qui peut être échangé contre la prospérité économique ou la cohésion sociale. Les deux choses doivent aller de pair. Sinon, notre modèle périra, ne pourra pas survivre dans ce monde.

    Nous sommes trop kantiens et pas assez hobbesiens, comme le dit le philosophe. Essayons de comprendre le monde tel qu’il est et portons la voix de l’Europe.

    La guerre de l’information est une partie importante de la nouvelle guerre froide
    Afin d’essayer de convaincre le monde que le modèle économique de l’Europe est supérieur, le haut responsable de la politique étrangère de l’UE a souligné que la guerre de l’information est impérative, dans une « bataille de récits » internationale.

    Borrell a décrit un «monde compétitif où tout est transformé en arme. Tout est une arme : l’énergie, les investissements, l’information, les flux migratoires, les données, etc. Il y a une lutte mondiale pour l’accès à certains domaines stratégiques : cyber, maritime ou spatial.

    Il a dit aux diplomates de l’UE : « J’ai besoin que vous vous engagiez beaucoup plus dans cette bataille de récits. Ce n’est pas quelque chose de secondaire. Il ne s’agit pas seulement de gagner les guerres en envoyant des chars, des missiles et des troupes. C’est une grande bataille : qui va gagner les esprits et les âmes des gens ?

    « J’ai besoin que mes délégations interviennent sur les réseaux sociaux, à la télévision, dans les débats. Retweetez nos messages, nos documents du Service [européen] pour l’action extérieure », a souligné Borrell.

    Multipolarista, 27/10/2022

    #Ukraine #Russie #UE #Union_Européenne #Etats_Unis #Occident

  • Les Arabes aux portes de l’émergence

    Les Arabes aux portes de l’émergence

    Tags : Algérie, Ligue Arabe, Sommet arabe, Occident, Pétrole,

    Les dés sont jetés. Le Sommet d’Alger entre dans sa phase de mise en œuvre. Premier signe de cette séquence qui fera date dans les annales de la Ligue des Etats arabes, c’est évidemment l’impression d’un timbre poste commun à tous les pays arabes spécifiquement dédié au 3e Sommet d’Alger. Cette séquence historique s’est poursuivie, hier. En effet, l’Algérie a pris officiellement la présidence tournante du Sommet arabe. Cette passation de témoin s’est faite lors d’une réunion solennelle, destinée à mettre la première touche à ce qui deviendra la 31e session du Sommet de la Ligue des Etats arabes à Alger.

    L’honneur est revenu à l’ambassadeur Nadir Larbaoui, représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, de camper le rôle de président du Sommet arabe. Un insigne honneur, en ce sens que la rencontre d’Alger sera de loin, l’une des plus aboutie de l’Histoire de l’organisation. L’ Algérie reprend le témoin de la Tunisie qui a organisé la 30e édition. Ces instants, forts en émotion pour l’ensemble des délégués présents au Centre international des conférences, Abdelatif Rahal, marquent déjà de leur emprunte un épisode très important de l’Histoire de la Ligue des Etats arabes, puisqu’il intervient dans un contexte tout à fait inédit au double plan régional et international.

    Grâce à leurs réserves en hydrocarbures, certains pays arabes, dont l’Algérie, ont véritablement le vent en poupe. Ils portent en eux la responsabilité historique de convaincre le reste du monde arabe de l’utilité d’une unité sans faille pour répondre efficacement aux défis que leur lancent les circonstances que traversent l’ensemble des nations de la planète.

    Ces circonstances justement leur ouvrent la possibilité de reposer la question de la Palestine avec d’autant plus de conviction que le caractère désormais mouvant de l’ordre mondial devrait les inciter à plus d’audace face à un Occident de moins en moins dominateur et désormais en plein doute sur ses capacités à faire valoir ses visions au reste de l’humanité.

    Les Arabes et notamment les producteurs d’hydrocarbures ont pris conscience de l’importance de l’arme énergétique qu’ils détiennent. S’ils ne pouvaient pas en faire usage, avant les récents chamboulements, ils ont maintenant la latitude de faire valoir leurs propres intérêts devant l’Occident et les autres pôles émergents de puissance.

    Les délégués qui ont débuté hier leur réunion n’ignorent rien de cette nouvelle donne géopolitique susceptible d’amener la voix arabe à être bien plus audible qu’avant. Et puisqu’il en est ainsi, la Palestine doit retrouver sa place d’abord, et les Arabes lancer un long processus tout aussi historique d’intégration économique. Les pays arabes sont face à leur responsabilité. Ils ont l’opportunité d’ouvrir la porte de l’émergence. Le feront-ils ?

    Par Nabil G.

    Ouest Tribune, 26/10/2022

    #Algérie #Sommet_arabe #Pétrole

  • Sahara Occidental : Les deux poids deux mesures de l’Occident

    Sahara Occidental : Les deux poids deux mesures de l’Occident

    Sahara Occidental, Maroc, Occident, ressources naturelles,

    Lorsqu’il s’agit du Sahara Occidental, le silence collectif de l’Occident ne peut être qualifié que de deux poids deux mesures.

    Le Sahara occidental est un membre fondateur de l’Union africaine et un État membre à part entière à ce jour. C’est aussi la dernière colonie d’Afrique. Occupée par l’Espagne jusqu’en 1975, la République démocratique sahraouie a ensuite été cédée au Maroc , avec le soutien des États-Unis, malgré le fait que la « position soutenant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination a depuis été soutenue par l’ONU, l’UA, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), et la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (AfCHPR) », et la Cour internationale de justice (CIJ).

    En octobre, le Conseil de sécurité des Nations unies (CSNU) organise trois réunions pour discuter du conflit au Sahara occidental. De nombreux pays africains, dont le Soudan du Sud, l’Algérie et la Namibie, ont exprimé leur soutien à la mise en œuvre d’une solution au conflit, notamment par « un référendum libre et équitable », mais les pays occidentaux sont pour la plupart restés silencieux.

    Tout en gardant le silence sur l’occupation et ses abus, de nombreux pays occidentaux profitent de l’exploitation illégale des ressources sahraouies. Par exemple, chaque année, l’Union européenne importe des dizaines de milliers de tonnes de poissons pêchés illégalement dans les eaux sahraouies. Pavan Kulkarni écrit : « Lorsque la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a statué en 2018 que l’accord de pêche avec le Maroc ne pouvait pas s’étendre aux eaux sahraouies sur lesquelles le Maroc n’avait aucune souveraineté, l’UE a simplement renégocié l’accord spécifiant l’inclusion du territoire sahraoui”.

    Actuellement, le Maroc occupe 80% du territoire sahraoui.

    En avril 1991, le CSNU a créé la Mission des Nations Unies pour le référendum au Sahara occidental (MINURSO) avec pour mandat d’organiser un référendum sur l’autodétermination du peuple sahraoui. Avec l’aide des États-Unis et de la France, le Maroc a pu prolonger le délai du référendum 47 fois, donnant aux autorités la possibilité d’envoyer davantage de colons sur le territoire sahraoui. Depuis 1975 , le Maroc a encouragé 200 000 de ses citoyens à s’installer au Sahara Occidental, un « transfert massif de citoyens marocains [qui est] sans aucun doute un effort pour affecter les ‘faits sur le terrain’ » dans le territoire colonisé.

    Une partie du mandat de la MINURSO était l’application d’un cessez-le-feu entre l’armée marocaine et le Front Polisario de libération nationale. Le cessez-le-feu a duré 29 ans, mais s’est effondré le 13 novembre 2020 lorsque le Maroc a envoyé des soldats dans une ville contrôlée par l’ONU pour expulser des manifestants sahraouis non armés qui bloquaient une route construite illégalement sur leurs terres.

    Un mois plus tard, le président américain sortant Donald Trump a fait un cadeau d’adieu aux autorités marocaines en reconnaissant leur souveraineté sur le Sahara occidental. Biden n’a pas encore renversé cette décision. Par conséquent, les partis républicain et démocrate ont apporté leur soutien à l’occupation et à la colonisation illégales du Sahara occidental, une réfutation claire de la position soutenue par les Nations unies, l’Union africaine, la Cour de justice de l’Union européenne, la Cour africaine sur les droits de l’homme et des peuples et la Cour internationale de justice.

    En refusant d’annuler la reconnaissance de Trump, Stephen Zunes écrit que « [l]’administration Biden reconnaît effectivement l’invasion, l’occupation et l’annexion d’un État africain reconnu par un autre ». Dans le même temps, les États-Unis, le Canada et d’autres États occidentaux sont ceux qui appellent à punir la Russie pour son invasion, son occupation et son annexion de quatre des provinces orientales de l’Ukraine. Cette hypocrisie évidente est probablement l’une des raisons pour lesquelles le continent africain n’a pas rejoint le collectif occidental dans son soutien inconditionnel à l’Ukraine et ses efforts pour isoler économiquement la Russie.

    Le Canada est également complice de l’invasion, de l’occupation et de la tentative d’annexion du Sahara occidental par le Maroc. Ottawa ne reconnaît pas le gouvernement de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), et les entreprises canadiennes de potasse ont investi dans l’exploitation des ressources de phosphate du Sahara occidental , « un commerce qui contribue à payer l’occupation coûteuse du territoire par le Maroc ».

    Alors que d’autres pays comme les États-Unis et la Norvège ont exclu les ressources du territoire sahraoui occupé des négociations de libre-échange avec le Maroc, le Canada ne l’a pas fait. Plusieurs investisseurs internationaux se sont même départis des sociétés canadiennes PotashCorp et Agrium en raison de leurs intérêts économiques au Sahara Occidental occupé, mais cela n’a pas empêché Ottawa de donner l’argent des contribuables aux entreprises profitant de l’occupation de la RASD.

    « Entacher davantage la réputation du Canada », écrivait Mitchell Anderson en 2017,

    est le fait que les entreprises qui importent du phosphate du Sahara Occidental bénéficient également du soutien d’Exportation et développement Canada (EDC), une société d’État. Potash Corp et Agrium ont reçu plus de 200 millions de dollars en prêts, malgré la vague déclaration d’une page d’EDC sur les droits de la personne. La société d’État héberge également une page Web faisant la promotion de ses activités au Maroc, y compris une carte qui, malgré une ligne pointillée énigmatique, montre le Sahara occidental comme faisant partie du territoire marocain où les entreprises canadiennes peuvent profiter de l’aide d’EDC.

    En 2018, Nutrien, la société issue de la fusion entre PotashCorp et Agrium, a finalement annoncé mettre fin à ses achats de phosphates du Sahara Occidental occupé. L’année suivante, cependant, MiningWatch a noté que Nutrien continuait de tirer profit de l’exportation de phosphate du Sahara Occidental grâce à sa participation de 22% dans la société chinoise Sinofert, que Western Sahara Resource Watch (WSRW) a signalé comme étant impliquée dans le commerce de phosphate du Sahara Occidental. le territoire occupé.

    Si les pays occidentaux veulent que leurs positions géopolitiques soient respectées à l’échelle mondiale, ils doivent appliquer des principes cohérents aux questions d’invasion, d’occupation et d’annexion, et condamner ces actes comme les agressions qu’ils sont, qu’ils soient ou non commis par des alliés ou des ennemis.

    Owen Schalk, écrivain basé à Winnipeg. Il s’intéresse principalement à l’application des théories de l’impérialisme, du néocolonialisme et du sous-développement au capitalisme mondial et au rôle du Canada dans celui-ci.

    MRonline, 13/10/2022

    #Sahara_Occidental #Maroc #Occident #Ressources_naturelles #Pillage #Phosphates #Pêche