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  • Ukraine: Comment l’Occident déstabilise le monde

    Ukraine: Comment l’Occident déstabilise le monde

    Ukraine, Russie, Etats-Unis, Europe, Occident,

    Par Mahmoud Benmostefa

    Les armes occidentales fournies à l’Ukraine posent problème. Non pas pour les Russes, mais pour la communauté internationale. En effet, au mépris de toutes les conventions internationales, les fournisseurs du régime ukrainien font mine d’oublier que ce gouvernement dominé par des racistes à l’idéologie néonazie sous traite avec les mafias de l’armement. Des pièces d’armement ainsi livrées à Kiev peuvent se retrouver dans d’autres théâtres d’opérations à l’instar du Caucase, du Moyen-Orient et surtout du Sahel africain.

    Selon un rapport du Centre CF2R, les pays occidentaux ayant largement délaissé l’artillerie au profit de l’aviation, leur soutien à l’Ukraine risque donc de rester fort modeste au regard des besoins ukrainiens, sauf à prendre le risque de dégarnir des armées européennes déjà réduites au strict minimum.

    Finalement seuls les Américains seraient en mesure de transférer de telles quantités de matériels, mais cela aurait pour conséquence de grever leurs propres capacités militaires, ce qui représente un risque que Washington ne semble pas prêt à prendre.

    Afin d’éviter autant que faire se peut cette situation problématique, les occidentaux misent sur des livraisons d’armes modernes, y compris les systèmes de défense aérienne et de défense aérienne, les systèmes de tir à réaction et les missiles à longue portée. Des livraisons qui transgressent les principes de contrôle des exportations d’armes et de matériel militaire, y compris le traité international sur le commerce des armes, qui est entré en vigueur en 2014.

    Ce dernier interdit la délivrance de licences de livraison si cela crée la probabilité que les fournitures militaires puissent porter atteinte à la paix et à la sécurité, être utilisées pour commettre des crimes dans le domaine du droit international humanitaire, ainsi que la violence sexiste ou la violence contre les femmes et les enfants. Chose que les occidentaux ne prennent pas en considération. L’essentiel est de conduire une guerre d’usure en Ukraine contre la Russie et permettre ainsi au complexe militaro-industriel de tourner à plein régime.

    Si le traité de 2014 indique clairement que l’État partie ne doit pas autoriser le transfert d’armes classiques, et que lorsqu’au moment de la décision de délivrer une autorisation, elle a une bonne connaissance de l’intention de les utiliser pour commettre des actes de génocide, les crimes contre l’humanité, les violations graves des Conventions de Genève de 1949, les risques évidents de leur utilisation à des fins de répression interne dans le pays bénéficiaire ou les violations du droit international humanitaire, contribuerait à créer ou à exacerber des conflits armés et à lancer des offensives contre des pays tiers.

    Les pays européens, atlantistes et leurs alliés n’ont pas pris cette clause en considération, d’autant plus que le régime de Kiev, qui prône la pureté raciale et l’a inscrite dans la constitution, au mépris de toutes les conventions internationales, avait pour stratégie l’épuration ethnique dans le Donbass, et il continue de le faire même après l’adhésion de ces oblasts à la fédération de Russie.

    Selon les spécialistes, pour prendre les décisions de livraison d’armes à l’Ukraine, les États membres de l’UE auraient dû tenir compte des risques de réexportation incohérente et de mise en circulation illégale du BST, de la situation des droits de l’homme dans le pays bénéficiaire et du respect de ses obligations internationales dans son ensemble. Mais la propagande des médias mainstream en faveur de Kiev et la russophobie véhiculée par ces médias ont complétement obéré tout sens de jugement et de discernement.

    Autre violation flagrante du droit international, la pratique internationale établie que la plupart des types d’armes est toujours accompagnée de la délivrance par le pays destinataire d’un certificat d’utilisateur final correspondant, dont l’une des conditions clefs est que les armes reçues ne soient pas réexportées sans le consentement écrit du pays exportateur.

    Cette disposition est actuellement violée par la Bulgarie, la Pologne, la Slovaquie, la République tchèque et plusieurs autres pays de l’OTAN, anciennement membres du pacte de Varsovie, et pilotés par les États-Unis, qui tentent d’acheter la fabrication russe (soviétique) pour le régime de Kiev.

    Partant du principe que le régime fasciste en Ukraine n’est que la voix de son maitre américain, les mafias locales pourront disposer de toutes les facilités nécessaires pour écouler les armes fournies à l’extérieur du pays et de les revendre aux différents groupes terroristes. L’objectif final est d’écouler suffisamment d’armes pour alimenter les foyers de tensions dans d’autres régions du globe et de mettre en difficultés les intérêts russes et chinois en Afrique et au Moyen-Orient essentiellement.

    Le Jeune Indépendant, 19/10/2022

    #Ukraine #Russie #Occident

  • L’économie de guerre ne peut que tuer la mondialisation

    L’économie de guerre ne peut que tuer la mondialisation

    Guerre, économie de guerre, mondialisation, G7, BRICS, Occident, Russie, Chine, commerce,

    Le président Emmanuel Macron n’a pas mâché ses mots et a d’emblée lancé à propos de la guerre russo-ukrainienne « Nous sommes entrés en économie de guerre ». Parole certainement pesée et généralement utilisée pour faire accepter des sacrifices en invoquant de grandes valeurs comme le prix de la liberté. C’est vrai que la période hivernale s’annonce périlleuse entre menaces sur le pouvoir d’achat, pénuries d’énergies et ralentissement de la croissance, et pas seulement chez nous en Europe mais largement au-delà.

    Certes, on était habitués à l’usage réitéré et opportuniste de la formule – François Hollande nous avait également informés que nous étions en guerre contre la Syrie – mais cette fois-ci l’auteur de ces propos veut nous signifier quelque chose de bien plus profond. C’est la logique sur laquelle l’économie mondiale fonctionnait depuis bientôt cinquante ans qui vient de basculer sur autre chose dont il peine ou n’ose d’ailleurs à définir les contours.

    Car c’est un modèle de l’économie mondialisée heureuse adossée à beaucoup de croyances avec lequel on est obligés ou invités à prendre aujourd’hui nos distances. Deux transformations technologiques majeures allaient en créer les conditions permissives : la révolution numérique indispensable à la finance mondiale et à la circulation de l’information, et l’abaissement massif des coût de transport des marchandises. Depuis la fin des « trente glorieuse » nous étions entrés dans une mondialisation libérale partout vantée pour les avantages qu’elle procurerait à ceux qui accepteraient d’y participer. Les plus honnêtes reconnaissaient que dans cette nouvelle interdépendance généralisée certains seraient peut être plus dépendants que d’autres et que les bénéfices ne seraient peut être pas pour tous et qu’il conviendrait d’imaginer des mécanismes amortissants les chocs qu’elle ne manquerait pas de provoquer.

    Fondamentalement ce modèle mondialiste permit au capital d’organiser la mise en concurrence des travailleurs, de se jouer des frontières, de s’exciper des acquis sociaux en allant faire ailleurs ce qui devenait interdit chez soi. La déflation salariale s’obtint par la mise en concurrence des travailleurs à l’échelle du monde en rapprochant capital et bas salaires que ce soit à coups de délocalisations ou par l’accompagnement de flux migratoires. Ainsi fut mis fin à un compromis implicite qui régnait sur un territoire donné entre travail et capital et qui faisait en sorte que la grosse firme puisse écouler la marchandise produite auprès de consommateurs disposant d’un pouvoir d’achat suffisant. Dès lors que l’horizon devenait planétaire, la firme multinationale pouvait s’émanciper du contexte social car seul comptait son chiffre d’affaires. Et s’il pouvait être réalisé à l’export, alors qu’importait la fermeture des bassins d’emplois et la montée du chômage. Le chiffre d’affaires devenant mondial on pouvait dégrader l’emploi, casser des secteurs d’activités, démanteler des territoires. Il s’agissait de penser mondial et pour ce faire remodeler les réalités nationales en alléguant une soi-disant contrainte externe. L’attractivité – c’est-à-dire l’abandon des acquis sociaux, la fin des normes fiscales et environnementales – devint l’horizon partout proposé.

    Précédée de la crise monétaire asiatique, la crise des subprimes émergeant au cœur de la finance mondiale allait irradier le continent européen puis l’ensemble du monde. La pandémie du Covid ébranla encore plus le système. En réalité depuis 2015 le processus de mondialisation s’est ramolli, les rythmes du commerce extérieur ne caracolant plus en tête devant celui du PIB mondial.

    Cette mondialisation était vantée pour les vertus supposées du « doux commerce ». Elle devait réduire les inégalités, garantir la croissance, la prospérité, la paix et la sécurité. L’interdépendance croissante et l’intégration à l’économie mondiale devaient contribuer à assurer tous ces succès et même, cerise sur le gâteau, promouvoir la démocratie et faire reculer les tentations nationalistes. La certitude s’était répandue, surtout depuis l’effondrement du monde soviétique, que ce processus ne pouvait être conduit que par le monde occidental. Avec le recul, on ne peut qu’être consternés de l’adhésion durable de la plupart de nos élites économiques ou politiques à ces croyances et à leur obstination devant les désaveux apportés jour après jour par la réalité des faits.

    Car non seulement les vertus attendues ne se sont pas réalisées, mais plusieurs changements structurels sont advenus sans qu’on y prête une attention suffisante. Tout d’abord le poids des pays occidentaux dans l’économie mondiale s’est affaibli au fur à mesure que la mondialisation progressait. Cette perte d’influence s’est traduite pour les pays du G-7 par un passage de 50 % à 31 % du PIB mondial des années 80 à aujourd’hui. Ce sont les pays non-occidentaux notamment les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine) qui en bénéficièrent, en particulier la Chine dès que son adhésion à l’OMC en 2001 lui permit de devenir un acteur économique majeur à même d’entretenir des relations avec tous les continents, y compris les États-Unis.

    Dans le même temps le monde devenait un territoire de jeu pour les firmes multinationales se jouant des frontières et redéployant ses segments d’activités au gré des avantages procurés par l’attractivité poussant maints pays à offrir des « avantages » sociaux, fiscaux ou environnementaux. Des chaînes de valeurs se sont délocalisées et articulées entre elles formant un vaste réseau où chacun dépendait des autres avec la caractéristiques de travailler à flux tendus sans stock et s’exposant ainsi à tout choc ou toute rupture d’approvisionnement. Car tout flux peut se transformer en arme redoutable. Les interdépendances auparavant louées se sont transformées en sources de vulnérabilité. C’est sur ce constat que s’appuient les sanctions qui depuis une quarantaine d’années ont été utilisées dans
    différents domaines avec les fortunes diverses que l’on sait.

    C’est dans ce contexte que la guerre russo-ukrainienne s’installe. Très vite les sanctions occidentales vont révéler les caractéristiques de cette longue évolution de l’économie mondiale, déjà entrevues à l’occasion de la crise du Covid et de la présidence Trump, et qui se ramènent à un enchevêtrement de flux et à une bipolarisation qui se met en place entre zones d’influence occidentale ou chinoise.

    Ainsi au-delà de ses aspects militaires la guerre, partie pour durer, se mondialise à travers ses aspects économiques. De même que l’agression russe a ressoudé les pays occidentaux et renforcé l’Otan, la politique des sanctions à l’égard de la Russie a révélé que l’Occident avait perdu la maîtrise de la mondialisation et n’avait plus les moyens de « cornériser » son adversaire qui pouvait s’appuyer sur le neutralité bienveillante des Grands du tiers-monde pas mécontents de montrer la force de leur autonomie ou leurs ressentiments longtemps contenus. Ainsi le multi-alignement – qui part avant tout de la défense de ses intérêts nationaux –succède au non-alignement. À l’occasion de la récente assemblée générale des Nations unies on assista à un assaut d’efforts pour casser cette alliance de fait qui avait eu pour effet d’isoler le monde occidental dans sa politique de sanctions et plus encore de déboussoler ses opinions publiques inquiètes du sort qui les attendait.

    Le monde se refaçonne. La mondialisation moins dynamique se désoccidentalise, s’organise de plus en plus vers des blocs antagoniques et ramène sur le devant de la scène de vieux conflits historiques qui avaient opposés Nord et Sud. Dans le même temps le fractionnement des chaînes de valeurs atteint ses limites au-delà desquelles la résilience de la production n’est plus assurée. L’approche libre-échangiste ou la recherche de l’ouverture reculent faisant place à un intérêt marqué pour la protection et la sécurité au détriment de l’avantage immédiat du meilleur coût. La dimension géopolitique imprègne les choix des partenaires commerciaux.

    Partout on parle de souveraineté économique et d’autonomie stratégique. La recherche de la sécurité des approvisionnements peut primer désormais sur la recherche d’une production au moindre coût. La globalisation « low cost » a vécu. L’économie de guerre annonce tout cela.

    Recherches internationales, septembre 2022

    #Occident #Economie #Guerre #Mondialisation #Russie #Chine #G7 #BRICS #Macron

  • La Féderation de Russie et le retour d’une grande puissance

    La Féderation de Russie et le retour d’une grande puissance

    Russie, Occident, OTAN, Etats-Unis, Union Européenne, URSS, Union Soviétique, KOSOVO, Géorgie, Ossétie du Sud, Abkhazie, Libye, Syrie,

    Introduction

    Si aujourd’hui, il est convenu que la crise ukrainienne marque une nouvelle étape dans les relations entre la Russie d’un côté et les Etats unis et l’Union européenne de l’autre, il n’en demeure pas moins que Moscou a constamment cherché à retrouver son prestige de grande puissance internationale. Aujourd’hui, les observateurs internationaux sont unanimes sur fait que Moscou n’est plus disposée à se contenter d’un rôle secondaire sur la scène politique internationale.

    D’aucuns aiment à penser qu’il ne s’agit que d’un sursaut d’orgueil national éphémère, car la Russie ne possèderait plus les moyens de ses ambitions. D’autres estiment que, loin d’être un trouble fête, Moscou est en passe de redevenir un véritable poids lourd de la géopolitique avec lequel l’occident devra composer.

    De 1991 à 2000:

    La Russie se recherche

    1. Situation intérieure

    L’effondrement de l’URSS s’est accompagné de l’indépendance des 15 républiques qui constituaient l’union. La Russie a hérité de la majeure partie du territoire, de tout l’arsenal nucléaire, d’une grande partie des secteurs industriel et agricole et du siège de la défunte union au sein des instances internationales, y compris celui de membre permanent au Conseil de Sécurité. Mais Moscou a également hérité des passifs financiers et des dettes de l’ex URSS.

    Sous Boris Eltsine, le pays a connu une première décennie difficile, marquée par la montée des inégalités et du chômage. La corruption et les mafias se sont généralisées et les problèmes sociaux ont explosé.
    Le passage brutal à l’économie de marché, les privatisations massives peu transparentes, les crises politiques à répétition, les guerres médiatiques et une gestion hasardeuse des dépenses ayant conduit au krach boursier de 1998 ont caractérisé cette décennie.

    La quasi-débâcle de l’armée russe durant la première guerre de Tchétchénie (1994-1996) n’était pas pour rassurer sur l’image du pays.

    2. Relations extérieures

    La Russie a tenté, tant bien que mal, de maintenir une présence sur la scène internationale et de donner l’image d’un unificateur. La Communauté des Etats Indépendants (CEI) a été fondée entre la Russie, l’Ukraine et la Biélorussie avant de s’élargir à huit autres anciennes républiques de l’ex-URSS.

    Toutefois, cherchant à arrimer la Russie au système économique mondiale, Boris Eltsine lance alors une stratégie de complaisance vis-à-vis des Etats unis et de l’occident (adhésion à la Banque mondiale et au FMI, coopération avec l’Otan, participation à la FORPRONU en ex-Yougoslavie, signature des accords de réduction des armes chimiques, renonciation à la parité stratégique avec les Etats-Unis, retrait militaire de Cuba etc.)

    Le 2ème mandat d’Eltsine commencé en 1996 est marqué par un sentiment de désillusion. Le Ministre des Affaires étrangères de l’époque, Evgueni Primakov était convaincu que la stratégie de complaisance n’apportait pas les résultats escomptés. Commence alors chez les dirigeants russes un repli sur les intérêts nationaux du pays et un rejet de l’unilatéralisme américain.

    La décision de l’OTAN d’intervenir militairement au Kosovo plonge les relations avec Washington dans une période de froid.

    De 2000 à 2008: La reprise économique et le regain de confiance

    L’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine en 2000 change complètement la donne. La nomination de plusieurs hauts responsables du KGB et de l’Armée à des postes au Kremlin assure au pays la stabilité politique. Le contrôle étatique dans l’économie se renforce, signe du retour d’un État fort. La croissance économique dépasse est située entre 6 et 8%, les ressources premières du pays, très abondantes, sont mieux utilisées et l’envolée des cours d’énergie permet un désendettement général1 de l’Etat russe et lui permet de diversifier son économie.

    En même temps, les motifs de tension entre la Russie et les Etats unis se multiplient. La prolongation de la présence militaire américaine en Asie centrale et le soutien actif aux révolutions en Ukraine et en Géorgie, avec l’arrivée au pouvoir de Tymochenko et Saakachvili, tous deux partisans d’un rapprochement avec l’occident, et de l’adhésion à l’Union européenne et à l’OTAN renforcent le sentiment à Moscou que Washington cherche à isoler la Russie.

    Ajouté à cela, les critiques américaines sur les questions de démocratie et droits de l’Homme en Russie, la reconnaissance par les Etats-Unis de l’indépendance du Kosovo, l’abrogation du traité ABM de 1972, l’envahissement unilatéral de l’Irak, l’installation de bases américaines en Roumanie et en Bulgarie, ou encore du projet d’installation d’éléments du système de défense anti-missile américain en Pologne2 et en République tchèque.

    Dans un discours prononcé à Munich, le 10 février 2007, Vladimir Poutine critique fortement l’«unilatéralisme américain », dénonce la volonté des Etats-Unis de construire de nouvelles démarcations en Europe et plaide pour un monde multipolaire.

    De 2008 à aujourd’hui : Le retour d’une puissance mondiale

    En janvier 2008, et au terme de deux mandats, Vladimir Poutine «confie» provisoirement la présidence à son homme de confiance, Dimitri Medvedev.

    Moins de deux mois plus tard, la déclaration unilatérale d’indépendance du Kosovo constitue un tournant dans la politique étrangère de la Russie, dont le nouveau président énonce les 5 principes :

    a. La «primauté» du droit international ;

    b. La «multipolarité» du monde ;

    c. Le désir «d’éviter les conflits et l’isolement» ;

    d. La «défense de la vie et de la dignité des citoyens russes où qu’ils se trouvent ; protection des entrepreneurs à l’étranger» ;

    e. La reconnaissance par la Russie de «zones d’intérêts privilégiés».

    Ces principes consacrent et scellent la divergence avec la conception américaine de la géopolitique mondiale et jettent les fondements d’un retour avéré de la Russie comme grande puissance mondiale.

    1. Indépendance du Kosovo

    L’opposition à l’indépendance du Kosovo a permis à la Russie de renforcer son influence sur la scène des Balkans occidentaux, et notamment auprès de la Serbie.

    Pour Moscou, cette indépendance viole l’intégrité territoriale de la Serbie et constitue une révision dangereuse des frontières issues de la Seconde Guerre mondiale.

    La présence de fortes minorités albanaises en Macédoine et au Monténégro pourraient suivre l’exemple du Kosovo, ce qui risque de déstabiliser toute la région. Plus encore, Moscou évoque l’impact de ce précédent sur les « conflits gelés » notamment, la Transnistrie en Moldavie, ou l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud en Géorgie.

    2. La Géorgie, l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie

    Soutenue par les Etats unis et l’Union européenne, le Président géorgien, Saakashvili entendait suivre l’exemple des républiques baltes et rejoindre l’UE et l’OTAN. Pour la Moscou, il était hors de question que ces institutions, fondées durant la guerre froide, ne s’installent au Caucase. Par ailleurs, la Géorgie et ses infrastructures étaient trop importantes dans l’équation géopolitique énergétique russe, notamment pour l’acheminement vers l’Europe du pétrole et gaz de la mer caspienne.

    Moscou ne pouvait donc pas trouver meilleure opportunité que la Géorgie pour réaffirmer sa puissance recréée. En effet, la Russie a défié l’OTAN en toute impunité et la Géorgie, qui comptait sur un soutien ferme de l’Occident, s’est retrouvée seule face aux troupes russes. Le message était désormais clair : dans la sphère d’influence de la Russie, s’allier à Washington ne peut garantir la sécurité.

    3. La question du nucléaire iranien

    L’Iran est un partenaire traditionnel et un voisin de la Russie. Les relations commerciales sont étroites et le volume des échanges ne cesse d’augmenter. Concernant le dossier nucléaire iranien, la position de la Russie peut être résumée ainsi :

    L’Iran a le droit à l’utilisation pacifique de l’énergie atomique

    La Russie continue à coopérer avec l’Iran dans le développement de son secteur de l’énergie nucléaire.

    La Russie est résolument opposée à toute possibilité d’une dimension militaire du programme nucléaire iranien.

    La Russie est convaincue qu’il n’y a pas d’alternative à une solution diplomatique négociée (donnant/donnant) ; soit un compromis.
    Moscou est en faveur de la présence des experts et observateurs de l’AIEA, même si, jusque là, ils n’ont trouvé aucune preuve d’activités nucléaires illégales.

    La Russie souligne l’importance de la reprise des négociations 5+1.
    La Russie soutient l’approche progressive où à chaque étape où Téhéran répond aux attentes de l’AIEA et de l’ONU, les sanctions doivent être atténuées.

    La Russie est contre toute tentative unilatérale hors du Conseil de sécurité des Nations Unies

    Il n’y a pas de solution militaire au problème.

    En 2010, la Russie a difficilement accepté de voter en faveur de la Résolution 1929 imposant plus de sanctions à l’encontre de l’Iran. En effet, Moscou s’est vue obligée d’annuler une importante commande de missiles S-300, ce qui a jeté un coup de froid sur ses relations avec Téhéran.

    Avec la crise ukrainienne en toile de fonds, les avis divergent sur l’avenir de la position russe concernant ce dossier. Pour certains, il y a au moins trois raisons pour que la Russie continue à coopérer avec l’occident sur le dossier nucléaire iranien:

    La Russie, tout comme les Etats unis, s’oppose à ce que l’Iran se dote de l’arme nucléaire.

    Le retrait de Moscou ouvrirait la voie à d’autres alternatives au processus diplomatique.

    Les relations économiques entre la Russie et l’Iran sont trop modestes et ne constituent pas un enjeu majeur pour la Russie.

    4. L’intervention internationale en Libye

    La Russie s’était abstenue lors du vote au Conseil de Sécurité pour imposer une zone d’exclusion aérienne en Libye, ce qui a permis à la résolution de passer. L’intervention militaire aérienne, deux jours plus tard, a créé un profond sentiment d’amertume chez les responsables russes pour qui, la Résolution n’autorise pas les frappes contre la Libye. Une polémique a même éclaté publiquement entre le président Dmitri Medvedev et le Premier ministre Vladimir Poutine.

    Désormais pour Moscou, la confiance n’est plus de mise.

    5. Le dossier syrien

    Depuis son indépendance, la Syrie a entretenu des relations étroites avec Moscou (l’URSS et plus tard, la Russie) qui est son premier fournisseur d’armes. Les exportations russes vers la Syrie dépassent le milliard de dollars et les investissements russes y sont estimés à 19 milliards de dollars.

    L’importance stratégique de la Syrie réside dans le fait qu’elle accueille la seule base navale russe en Méditerranée dans la ville de Tartous. Sur fond de détérioration des ses relations avec l’occident, depuis la guerre d’Ossétie du Sud en 2008, la Russie a décidé de renforcer sa présence en Méditerranée et obtient, contre l’annulation d’une partie de la dette syrienne, l’accord de Damas pour le développement et l’agrandissement de la base navale de Tartous, ce qu’elle entame depuis 2009.

    Par ailleurs, l’expérience libyenne a contribué à un raidissement de la position de la Russie devenue intransigeante sur le dossier syrien.
    En octobre 2011 et en février 2012, la Russie et la Chine opposent leur veto à deux reprises pour s’opposer à deux projets de Résolution du Conseil sécurité sur la Syrie.

    Ce « manque de flexibilité » de la part de Moscou conduit la communauté internationale à un sentiment d’impuissance. En effet, les Etats unis et l’UE sont incapables de déloger le régime Assad.

    6. La crise ukrainienne

    Tout comme dans le cas de la Géorgie, l’Ukraine s’est trop rapprochée de l’UE et de l’Otan. Or de tous les pays de la sphère d’influence de la Russie, l’Ukraine est de loin la plus importante. Elle abrite la base navale de Sébastopol (Crimée). Elle est une voie de transit hautement importante pour le gaz russe vers l’Europe occidentale, un grenier de blé en Europe. Une grande partie de sa population est russophone. L’Est et le Sud de l’Ukraine (partie la plus riche avec l’industrie et l’agriculture) sont largement acquis à la Russie.

    En conséquence, Moscou s’est vue obligée d’agir « par procuration » pour défendre ses intérêts et éviter une occidentalisation de l’Ukraine.
    Comble de cela, Moscou n’a pas eu recours à son armée pour redresser la situation, à l’exception de la Crimée où elle était de toutes les manières stationnée.

    L’Occident est en passe de comprendre qu’il ne peut gagner cette confrontation car la Russie ne peut pas la perdre.

    À ce stade, les options de Washington et de Bruxelles sont plutôt limitées. Ils ne peuvent pas affronter militairement la Russie, tandis que les sanctions économiques ne fonctionnent pas et que l’Europe, dont l’économie est convalescente, a besoin de pétrole et de gaz russes.
    En signant avec la Pékin «le contrat du siècle» d’une valeur de 400 milliards de dollars pour la livraison à la Chine de gaz naturel sur 30 ans, le président Poutine a réalisé ce que les dirigeants de l’Ouest craignaient: un pivot vers l’Extrême-Orient qui rend la Russie beaucoup moins vulnérable à toute éventuelle sanction de la part de Bruxelles.

    7. Autres éléments de puissance

    L’armée russe est une des plus puissantes au monde. Moscou a hérité de la totalité de l’arsenal de l’URSS.

    La Russie est le plus grand producteur de gaz naturel au monde. Elle en est également le plus grand fournisseur de l’Europe. Elle a su développer cet atout et le transformer en véritable levier géopolitique.

    Le Russie est très active dans le cadre de deux alliances militaires régionales destinées, entre autres à garder les États-Unis et l’OTAN loin de la région: l’Organisation de Coopération de Shanghai3 (OCS) et l’Organisation du Traité de Sécurité Collective4 (OTSC).  

    Source : Document confidentiel de la diplomatie marocaine

    #Russie #OTAN #Occident #URSS #Libye #Syrie #Kosovo #Serbie #Ukraine

  • Immigration : le talon d’Achille du monde développé

    Immigration : le talon d’Achille du monde développé

    Occident, Europe, Etats-Unis, immigration, Syrie, subsahariens,

    Alberto Pelaez

    C’est toujours le même drame : l’immigration, l’immigré qui n’a d’autre choix que de chercher un monde meilleur ou, tout simplement, de ne pas perdre la vie dans les guerres absurdes des pays lointains où il vit.

    Dans le cas de l’Espagne, ils viennent de pays perdus en Afrique. Le Libéria, le Burkina Faso, la Guinée Conakry, le Niger, sont des pays où, bien qu’ils se portent bien, ils pourront sauver leur vie, oui, en combattant et en essayant de faire de la survie leur meilleur allié. C’est pourquoi ils échappent à tant de guerres et marchent pendant des mois ou des années à travers le désert du Sahara. Après beaucoup de souffrances, ils arrivent à Ceuta et Melilla, les deux villes espagnoles situées au Maroc. Là, une clôture de cinq mètres les attend avec des fils de fers qui agissent comme des barbelés pour leur arracher la peau et la laisser en lambeaux. Mais le monde développé ne comprend pas qu’une clôture ne représente aucun obstacle à tant de calamités qui se sont produites pendant des années.

    Cependant, l’arrivée de Subsahariens en Espagne a récemment diminué. Elle a baissé, mais elle ne s’est pas arrêtée parce que la faim n’arrête personne. Maintenant, l’immigration cherche d’autres lieux de pêche. Ils partent à la recherche d’autres forces dans les mondes de « l’abondance ». Beaucoup entrent par le pôle Nord gelé. Ils marchent et marchent, la plupart d’entre eux sont des Syriens. Ils parcourent toute la Russie jusqu’à la frontière avec la Norvège. Ils défient les moins vingt degrés pour pouvoir traverser jusqu’à Kirkenes, la première ville norvégienne qui borde la Russie et le pôle Nord. Il doit y avoir beaucoup d’envie de survivre pour pouvoir y arriver et vaincre la mort.

    Une autre des routes devenues à la mode est la Manche, une dangereuse traversée de près d’une centaine de kilomètres qui va de Calais en France à Douvres en Angleterre. Des milliers de personnes désespérées qui ne regardent qu’en avant la traversent en défiant la mort. Beaucoup d’entre eux se noient. D’autres à leur arrivée sont déportés. Il se trouve que la faim peut faire cela et bien plus encore.

    Jusqu’à fin juillet, cent cinquante-cinq mille personnes avaient traversé les frontières européennes, quatre-vingt-trois pour cent de plus qu’à la même période de 2021, et le volume le plus élevé des six derniers mois. Mais c’est aussi que les demandes d’asile ont augmenté de 90 % dans l’Union européenne.

    Les Afghans, les Syriens, les Vénézuéliens et les Ukrainiens sont ceux qui demandent le plus le statut de réfugié. Il n’est pas surprenant, avec leurs pays en guerre ou avec des dictatures impitoyables, qu’ils aient dû partir à la recherche d’un monde meilleur, bien que souvent ils ne le trouvent pas.

    Mais le monde est de plus en plus inégal, l’écart se creuse. Si nous continuons ainsi, le bloc entre les riches et les pauvres laissera des effets indésirables pour toute l’humanité.

    Nous n’avons pas d’autre choix que de chercher des formules politiques où l’équité prime. La question est de savoir si nous sommes prêts à faire des sacrifices pour que cela se produise réellement.

    MSN.COM, 05/09/2022

  • Panique au Maroc

    Panique au Maroc

    Maroc, Sahara Occidental, Algérie, Occident, Israël, normalisation,

    par Rabah Toubal*

    Profitant de l’offensive entreprise par l’administration Trump, dans le cadre de son «plan Abraham» lancé, il y a quelques années, en direction des pays arabes pour normaliser leurs relations diplomatiques avec Israël, en contrepartie de promesses économiques et financières vaporeuses, le roi Mohammed 6 avait obtenu contre la sienne, le soutien officiel par les Etats-Unis d’Amérique et Tel-Aviv aux thèses de la «marocanité du Sahara Occidental, développée par le Maroc.

    Sous la pression conjointe de Washington et de Tel-Aviv, l’Espagne a emboîté le pas à ces deux pays pour entériner cette option.

    Par ailleurs, toutes sortes d’influences sont actuellement exercées sur le SG de l’ONU, le Portugais M. Antonio Guterres, pour apporter la bénédiction de cette organisation internationale à ce plan dont le modus operandi et l’évolution ont été complètement remis en question après le déclenchement de la guerre russo-ukrainienne, en mars 2022, que l’Occident et son bras armé l’OTAN n’ont rien fait pour l’éviter. Bien au contraire !

    Ils sont co-responsables de ses conséquences désastreuses sur l’équilibre géostratégique du monde et la paix et la sécurité internationale car leur alignement diplomatique sur les provocations répétées et les positions extrémistes du gouvernement ukrainien et leur assistance militaire massive font peur à la majorité des pays des cinq continents, qui désapprouvent cette montée dangereuse d’arrogance et de mépris de l’Occident, sous la houlette d’une Amérique guerrière, en mal de conquêtes.

    C’est cette évolution imprévue de la situation mondiale et la guerre froide subséquente, notamment contre la Russie et la Chine principalement visées par les pays occidentaux, en plus de la détérioration visible à l’œil nu, de l’état de santé du monarque Mohammed 6 et les risques certains de plonger le royaume dans une crise politique, économique et sociale, qui l’ont poussé à pratiquement sommer, samedi 20 août 2022, dans le discours prononcé à l’occasion de la «fête de la Révolution du roi et du peuple», «certains pays, qui comptent parmi nos partenaires traditionnels ou nouveaux, dont les positions sur l’affaire du Sahara sont ambiguës à clarifier et à revoir le fond de leur positionnement, d’une manière qui ne prête à aucune équivoque».

    Le long discours, prononcé à l’occasion de la fête du trône, le 31 juillet 2022, dans lequel le roi Mohammed 6 cherche à vendre à notre pays le fait accompli de ses thèses et les récentes déclarations enflammées contre notre pays du président de l’Association des oulémas musulmans, le cheikh Ahmed Raïssouni, certainement effectuées avec le feu vert du palais royal, qui demande aux oulémas marocains «à marcher sur Tindouf pour la libérer», procèdent également de cette logique d’une peur certaine de l’avenir et donc de clore le plus tôt possible ce dossier.

    Les uns après les autres, les BRICS et même les pays du G20 et la majorité des pays sont de plus en plus excédés par les agissements néo-coloniaux et néo-impérialistes des pays occidentaux, dont le soutien inconditionnel aux régimes ukrainien et taïwanais, entre autres, et des initiatives comme celles de «Jérusalem capitale de l’Etat hébreux» ou celle relative à la «marocanité du Sahara Occidental», qui incarnent les abus démentiels de l’Occident, dont les valeurs politiques, sociales et morales sont de plus en plus contestées en son sein et ailleurs dans le monde.

    En tout état de cause, le camp des pays, qui comme le nôtre, ont résisté à ces aberrations, ne fera que s’élargir et se renforcer pour tempérer les ardeurs malsaines, cupides et obstinées d’un Occident malade, plus que jamais violent et dangereux, qui ne ménage aujourd’hui ni individus ni peuples.

    En conclusion, pour paraphraser les célèbres paroles d’un diplomate et homme politique algérien, M. Réda Malek, en l’occurrence, un des grands négociateurs des Accords d’Evian, je dirai : «Le doute est en train de changer de camp».

    Les idéaux et principes respectés finiront par triompher un jour ou l’autre, et l’Algérie, fidèle aux valeurs universelles de sa glorieuse révolution du 1er novembre 1954, n’a jamais cessé de soutenir les causes justes.

    *Diplomate à la retraite et écrivain

    #Maroc #Algérie #Sahara_Occidental

  • Maroc : La triste fin d’un monarque

    Maroc : La triste fin d’un monarque

    Maroc, Union Européenne, France, Occident, Mohammed VI, diplomatie, Israël, normalisation,

    Au bord de la rupture diplomatique avec la Tunisie, en froid avec l’Union européenne et très énervé contre la France et l’Italie, le Royaume marocain ne sait plus où donner de la tête. Cet isolement diplomatique aggrave une situation interne au bord de l’explosion, aux plans social, politique et économique.

    L’actualité de ces derniers jours démasque un régime aux abois et sans aucune ressource pour rebondir. Avec un roi malade qui ne gouverne plus, une armée trop muette face au déferlement humiliant d’Israël et une répression systématique de toute expression démocratique, le Makhzen court à sa perte et risque de perdre le seul lien avec le peuple marocain, autour de la prétendue marocanité du Sahara occidental.

    Les derniers événements démontrent en réalité que Rabat a été dénudé par la communauté internationale. Son activisme, jusqu’à il y a quelques semaines « débordants » sur la scène régionale depuis la normalisation des relations avec l’entité sioniste pour faire oublier le régime de l’Apartheid dans les territoire occupés du Sahara occidental, est tombé au niveau zéro. Le Makhzen en arrive à annuler une rencontre avec le responsable des Affaires étrangères à l’Union européenne et lâché ses relais, dans une tentative de noircir l’image de la France, dont le président a conclu une visite réussie en Algérie. Autant dire que les gesticulations du Palais royal, dans une tentative désespérée de maintenir le couvercle démocratique, auront eu un effet contraire.

    La stratégie du chantage et du mensonge éhonté adopté par le Maroc en guise d’actions diplomatiques a été un énorme ratage. Mohamed VI apprend à ses dépends que les relations internationales ne se règlent pas par des méthodes mafieuses. La diplomatie est un métier noble, dont le chef de la diplomatie marocaine en ignore les règles et les us. L’erreur du Makhzen a consisté à vouloir vendre aux grandes puissances quelques illusions passagères, sachant que les grands de ce monde n’ont rien à faire des histoires de droits de l’homme tant que leurs intérêts sont saufs dans une région du monde. Mais le roi a oublié que ces intérêts-là peuvent évoluer et prendre en considération des aspects plus stratégiques que de simples calculs immédiats.

    Il semble donc que l’erreur du Maroc a été de compter exclusivement sur la normalisation avec Israël comme l’axe central de son action, au point d’être totalement isolé au plan africain et méditerranéen. Mohamed VI, comme son père Hassan II, s’est cru plus proche des occidentaux que des «indigènes» d’Afrique et d’ailleurs. Son comportement, depuis son accession au pouvoir, donnait la nette impression d’une volonté de se dissocier de ses racines pour s’offrir à l’Occident. Pour se faire, il n’a pas hésité à faire concession sur concession, jusqu’à en perdre son identité. Il a oublié que les occidentaux n’ont que faire des largesses royales. Ils ont des desseins eux. Et force est de constater que le moment de voir ailleurs est arrivé pour eux. Mohamed VI, c’est déjà du passé.

    Par Nabil G.

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    #Maroc #Mohammed_VI #Occident #Diplomatie

  • Ukraine: Le Maroc est déchiré entre l’Est et l’Ouest

    Ukraine: Le Maroc est déchiré entre l’Est et l’Ouest

    Maroc, Sahara Occidental, Ukraine, Russie, Occident, OTAN, Algérie,

    Unherd, 20/08/2022

    Les loyautés divisées du pays le rendent vulnérable aux manipulations des grandes puissances.

    Après l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février, un allié américain crucial en Afrique du Nord a tenté de maintenir une position neutre : le Maroc. Lors des réunions de l’Assemblée générale des Nations unies début mars, le Maroc s’est abstenu de condamner l’ »opération militaire spéciale » de la Russie. Cette position était en grande partie le résultat des fortes relations commerciales entre Rabat et Moscou, le Maroc étant le premier partenaire commercial de la Russie en Afrique.

    Cependant, signe que le monde se divise de plus en plus en deux camps, cette position de neutralité a été abandonnée. Cela est dû en partie à la pression diplomatique considérable exercée par Washington, qui a finalement conduit le Maroc à participer à un sommet militaire dirigé par les États-Unis en Allemagne. Rabat s’est joint aux membres de l’OTAN et à 13 autres pays non membres de l’OTAN pour promettre un soutien accru à l’Ukraine.

    Ce changement peut également refléter un durcissement de l’opinion publique au Maroc. La Russie est perçue par beaucoup en Afrique du Nord et au Moyen-Orient comme responsable de la hausse des prix des denrées alimentaires dans la région. Le blocus naval russe des exportations ukrainiennes de céréales dans la mer Noire a perturbé l’approvisionnement mondial et contribué à l’augmentation de l’inflation pour les produits essentiels. Les Marocains ont également été indignés après qu’un double national marocain et ukrainien, Brahim Saaudun, a été condamné à mort par les séparatistes russes à Donetsk, aux côtés des Britanniques Aiden Aslin et Shaun Pinner.

    Alors que Rabat est désireux de ne pas exprimer son soutien à l’Ukraine trop bruyamment, et a été particulièrement silencieux sur le sort de Brahim Saaudun, l’alignement clair du Maroc avec les États-Unis sur cette question pourrait avoir des ramifications importantes au Sahara occidental. Depuis que l’Espagne s’est retirée de son ancienne colonie en 1975, le Maroc revendique la souveraineté sur le territoire, tandis que l’Algérie voisine soutient le peuple sahraoui dans sa quête d’autodétermination. L’Algérie a également versé de l’argent et des armes au Front Polisario, un mouvement indépendantiste fréquemment engagé dans une lutte armée contre le Maroc.

    Alors que le Maroc continue d’occuper environ 75 % du Sahara occidental, certains signes indiquent que le conflit en Ukraine pourrait bouleverser l’équilibre des forces dans la région. D’une part, le resserrement de l’offre mondiale de pétrole et de gaz a offert une plus grande influence à l’Algérie, exportatrice d’énergie. Par le passé, Alger a coupé les livraisons de gaz à l’Europe, via des pipelines au Maroc, afin de faire pression sur la question du Sahara occidental.

    En outre, le Front Polisario a longtemps fait appel au soutien de Moscou, qui a parfois flirté avec le soutien du groupe – principalement comme moyen de pression sur Rabat et Washington en cas de besoin. Maintenant que le Maroc a abandonné sa position neutre, il est fort possible que la Russie riposte en offrant davantage d’encouragements et de ressources au Front Polisario.

    En effet, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergei Lavrov, a récemment effectué une visite inopinée au principal adversaire du Maroc, l’Algérie, Moscou déclarant que « les deux pays sont d’accord sur toutes les questions clés de la politique internationale ». La Russie pourrait-elle être sur le point de rejoindre l’Algérie en soutenant de manière affirmée les séparatistes du Sahara occidental ?

    Les groupes alignés sur le Kremlin ont contribué à déstabiliser divers pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient – de la Libye au Mali en passant par le Soudan – et il y a des raisons de penser que Moscou pourrait maintenant tenter le même coup au Sahara Occidental. On sait que l’instabilité et les tensions au Maghreb favorisent les conditions dans lesquelles l’extrémisme et le crime organisé prospèrent, sapant ainsi la sécurité dans la région et au-delà.

    Le conflit en Ukraine affecte la politique mondiale de manière inattendue et dangereuse. Le Sahara occidental est une autre région où les tensions augmentent, avec des conséquences imprévisibles.

    #Maroc #Sahara_Occidental #Russie #Occident #OTAN #Ukraine


  • Ukraine: Pourquoi l’Afrique n’a pas condamné l’invasion russe

    Ukraine: Pourquoi l’Afrique n’a pas condamné l’invasion russe

    Algérie, Mali, Sénégal, Afrique du Sud, Rwanda, Madagascar, Soudan, Ukraine, Russie, France, Occident,

    Selon Ahmed Kateb, « l’Afrique devient un enjeu majeur des superpuissances économiques et militaires parce qu’elle a été, très longtemps, en marge de la mondialisation, des relations internationales, et au même temps, elle recèle de véritables potentialités énergétiques stratégiques qui font d’elle un partenaire de premier plan pour toute puissance qui entend devenir une puissance dominante dans le monde ».

    « On voit la perte de vitesse des puissance coloniales, notamment la France et la Grande-Bretagne. On voit le reflux des Etats-Unis d’Amérique après plusieurs fiascos militaires, plusieurs couacs diplomatiques avec de nombreux pays. Aujourd’hui, de noveaux acteurs arrivent, la Russie, et surtout la Chine, l’Inde, la Turquie, le Brésil. L’Afrique devient un terrain propice à toutes les rivalités qui font d’elle un continent convoité », affirme le chercheur algérien en relations internationales.

    Dans une interview accordée au journaliste Kamal Louadj, Kateb a déclaré que « l’Occident reste toujours dans une vision colonialiste ou néo-coloniale qui prend de très haut les africains en prétendant être des donneurs de lessons. On l’a vu avec la dernière viste du présdent français Macron. On se souvient surtout du discours de Dakar de l’ancien président français, Nicolas Sarkozy, « l’homme africain n’est pas encore entré dans l’histoire ». Tout ce mépris culturel, anthropologique, qu’a l’Occident envers les africains ».

    « Maintenant, ajoute-t-il, avec une nouvelle donne géostratégique, après le 24 février 2022, l’opération spécial russe en Ukraine, on a vu que beaucoup de pays africains n’ont pas condamné ce que les occidentaux qualifient de « agression », « attaque russe contre l’Ukraine ». Donc, l’Afrique reste attentive, elle voit le monde changer, elle a ses propres lectures, ses propres intérêts. C’est ce qui fait que l’Afrique change un petit peu de spotulats ».

    « On a vu des pays comme l’Algérie, le Mali, le Sénégal, l’Afrique du Sud, le Rwanda, Madagascar, le Soudan, qui n’ont pas condamné justement ce qui se passe en Ukraine à l’Assemblée Générale de l’ONU. Cela est une première. On avait l’habitude de voir les pays africains s’aligner derrière les puissance coloniales Grance Bretagne, France et Etats-Unis », indique Kateb.

    « Maintenant, l’Afrique raisonne d’elle-même et a gardé raison, justement, de voir ses propres intérêts. A Sotchi, elle s’est réuni avec la Russie dans un sommet Russie-Afrique en 2019. L’Afrique représente un marché très important pour la Russie. Pour les russes, le marché africain est prometteur. Y a le marché de l’armement, mais il y a les céréales qui représentent 3% des échanges entre l’Afrique et la Russie », souligne-t-il.

    #Afrique #Mondialisation #Occident #France #Russie #Etats_Unis #Chine #Ukraine

  • Pourquoi la centrale nucléaire de Zaporijia préoccupe?

    Pourquoi la centrale nucléaire de Zaporijia préoccupe?

    Ukraine, Russie, Zaporijia, centrale nucléaire, Occident,

    Les horreurs de l’invasion de la Russie ont jusqu’ici touché le peuple ukrainien. Mais l’intensification des combats autour d’une centrale nucléaire – la plus grande d’Europe – pourrait exposer des pans entiers du continent à une catastrophe radioactive.

    Le complexe de Zaporijia, dans la ville d’Enerhodar, dans le sud-est de l’Ukraine, a été capturé par la Russie au début de la guerre. Toujours exploité par des techniciens ukrainiens, il a alimenté l’alarme internationale croissante après que des bombardements aient frappé la centrale, dont les six réacteurs génèrent plus d’électricité que n’importe quelle installation de ce type aux États-Unis.

    L’Occident accuse la Russie de terrorisme nucléaire, y stationnant délibérément des centaines de soldats et des stocks d’armes pour l’utiliser comme «bouclier» pour le bombardement de cibles proches. L’Ukraine affirme également que les forces russes attaquent directement le site.

    De nombreuses affirmations de la Russie pendant la guerre ont poussé la crédulité, mais Moscou accuse Kyiv d’avoir attaqué à plusieurs reprises l’usine. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a affirmé que les bombardements ukrainiens sont « lourds de conséquences catastrophiques pour de vastes territoires, pour toute l’Europe ».

    En conséquence, les responsables de la ville de Zaporijia, qui reste sous contrôle ukrainien, ont commencé à préparer des plans pour évacuer les civils en cas de fuite radioactive.

    Voici pourquoi les observateurs sont si inquiets :

    Ce qui s’est passé?

    Construits par l’Union soviétique de l’époque dans les années 1980, les six réacteurs à eau légère de Zaporijia en font l’une des 10 centrales nucléaires les plus puissantes au monde.

    Après le début de l’invasion le 24 février, la machine de guerre du Kremlin a mis un peu plus d’une semaine pour capturer l’usine d’Enerhodar, une ville située à environ 2 heures de route au sud-ouest de la plus grande Zaporijia.

    La saisie de l’usine par les forces russes une semaine après le début de l’invasion a suscité des inquiétudes initiales lorsqu’un incendie s’est déclaré sur le site après le bombardement.

    Cette offensive a marqué la première fois dans l’histoire qu’une guerre éclate dans un pays doté d’une infrastructure nucléaire aussi vaste et avancée, selon l’Agence internationale de l’énergie atomique basée à Vienne, qui relève des Nations Unies.

    Cette panique s’est renouvelée cette semaine après que des bombardements ont endommagé plusieurs bâtiments et un câble électrique, et mis un réacteur hors service, selon Energoatom, la compagnie énergétique nationale ukrainienne.

    La centrale fournit à l’Ukraine plus de 20 % de son électricité.

    Moscou « fait chanter le monde entier avec la possibilité d’une catastrophe nucléaire », selon Hryhoriy Plachkov, ancien chef de l’Inspection nationale de la réglementation nucléaire d’Ukraine.

    La Russie, qui occupe l’usine, a échangé des accusations de responsabilité avec l’Ukraine, qui semble monter une nouvelle offensive dans le sud du pays.

    On ne sait pas combien des 11 000 employés de l’usine d’avant-guerre continuent de travailler sur le site. Un ancien employé a déclaré qu’il était « très effrayant pour eux de travailler » sous contrôle russe, alors que certains d’entre eux étaient retenus en otage.

    Les affirmations des deux parties n’ont pas été vérifiées.

    Mais alors que les deux s’accusaient, le conseil municipal de Zaporijia préparait une campagne d’information publique « pour expliquer les règles de comportement de la population en cas de situation d’urgence », a déclaré mercredi Anatolii Kurtev, son secrétaire, dans un article de Telegram.

    « Cependant, pour l’instant, ce ne sont que des mesures préventives », a-t-il déclaré.

    Quels sont les risques ?
    L’Ukraine n’est bien sûr pas étrangère aux catastrophes nucléaires.

    La catastrophe de Tchernobyl de 1986 est considérée comme la pire du genre, entraînant l’évacuation de plus de 100 000 personnes et la détection de radiations dans toute l’Europe.

    El Telegraph, 13/08/2022

    #Ukraine #Russie #Zaporijia #Centrale_nucléaire

  • Salman Rushdi, sacrifié par ses amis américains

    Salman Rushdi, sacrifié par ses amis américains

    Etats-Unis, Salman Rushdi, Occident,

    Selmane Rushdie a été rappelé aujourd’hui pour reprendre place dans l’actualité, après qu’il fut devenu un objet médiatique de peu de valeur…

    C’est le sort que réserve l’Occident à tous ceux qui s’affublent du masque blanc sur leur peau noire…

    Il les exploite à outrance quand ils sont au sommet de la gloire qu’il leur fabrique, et quand leur étoile se ternit, il la redore en leur donnant un bon coup de fouet médiatique en la forme d’un attentat raté.

    Et quand il sent que leur exploitation ne peut plus rien donner, il leur donne le coup fatal en les aidant à passer de vie à trépas pour en faire des martyrs de leurs causes et maintenir ainsi ces causes vivantes sous les cendres afin que leur feu puisse être ranime quand la nécessité se présentera…

    Tous ceux des nôtres (et ils sont nombreux) qui croient que l’Occident leur fait les yeux doux pour leurs beaux yeux doivent comprendre qu’on ne les tolère pas comme caniches mais comme béliers et que le jour où ils ne pourront plus jouer ce rôle, ils seront immolés eux aussi sur l’autel de ses intérêts…

    Mohamed Adjou

    Source: Facebook, 12/08/2022

    #Etats_Unis #Salman_Rushdi