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  • Algérie : Le temps de l’action

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    Par Mohamed Bouraib

    La création de sept postes d’envoyés spéciaux et le lancement d’un vaste mouvement dans le corps diplomatique, sous l’autorité directe du ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, concrétise de nouveau la volonté du président de la République de disposer d’une diplomatie dynamique, proactive, dotée de capacités d’initiative pour intervenir sur les grands dossiers régionaux et internationaux.

    C’est là une décision que l’on pourrait qualifier d’inédite dans l’histoire de la diplomatie algérienne, appelée à déborder de son cadre traditionnel pour se fixer les objectifs et les missions que dictent les grandes mutations politiques économiques et géostratégiques que le monde connaît actuellement.

    Cette tâche de grande envergure est confiée à des cadres aguerris et expérimentés pour conforter l’ambition de l’Algérie à jouer son rôle en tant que puissance médiane, exportatrice de paix, de stabilité et de sécurité.

    Les principes cardinaux de la diplomatie algérienne demeurent toujours conformes à une doctrine immuable, dont les principes les plus pérennes s’incarnent à travers la non-ingérence dans les affaires intérieures des États, la défense de la paix et de la sécurité, le recours au dialogue et à la concertation, pour régler pacifiquement les crises et les conflits. Par ce nouveau rééquilibrage de l’action diplomatique, l’Algérie entend se redéployer dans des espaces vitaux, tels que le Maghreb, le continent africain, le monde arabo-islamique, la Méditerranée, qui sont, d’un point de vue géopolitique, autant de profondeurs stratégiques.

    «L’action diplomatique sera orientée vers la défense des intérêts de la Nation, la contribution à la sécurité et la stabilité régionales, le renforcement des liens avec l’Afrique et le monde arabe, le développement du partenariat et de la paix dans le monde, et le redéploiement de la diplomatie économique au service de notre développement », indique le Plan d’action du gouvernement pour la mise en œuvre du Programme du Président Tebboune. L’Algérie, au travers de ce réajustement majeur de ses objectifs, ambitionne de donner au monde l’image d’un pays entreprenant, confiant en ses possibilités et en ses capacités, fier de son passé et de son histoire.

    C’est un capital précieux à mettre à l’actif d’une diplomatie soucieuse de peser de tout son poids sur la scène internationale.

    Ceux qui misaient sur un essoufflement des capacités d’agir de la diplomatie algérienne, suite à une conjoncture difficile, marquée notamment par les impacts de la crise sanitaire ou par la chute des prix des hydrocarbures, auront fait fausse route.

    Par ailleurs, l’importance accordée par le chef de l’État à la prise en charge des préoccupations et des aspirations de la communauté nationale établie à l’étranger,vivier de talents et de potentialités pleinement disposés à contribuer à la construction nationale,se retrouve déjà dans la nouvelle dénomination du ministère des Affaires étrangères, confirmant l’orientation stratégique en faveur de la mobilisation de notre diaspora.

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    Repositionnement

    La diplomatie c’est aussi un combat de tous les instants dans l’intérêt de l’Algérie et des Algériens. Un combat à la mesure de notre prestige et à la hauteur de notre sécurité extérieure. Il en sera ainsi dans l’Algérie Nouvelle. Par le passé, il faut le reconnaître, cette dimension de lutte et de prise d’initiatives a laissé voir des signes de ralentissement et des besoins d’encadrement, qualitativement différents, dans une vision nouvelle.

    Il n’est pas besoin de rappeler que toute défaillance d’engagement dans le terrain délicat de la diplomatie, au sein des instances internationales notamment, est impardonnable. C’est dans cette perspective d’audace que le Département ministériel de Ramtane Lamamra vient d’enregistrer un important redéploiement impulsé par la décision du Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, de créer sept postes d’envoyés spéciaux diplomatiques.

    Le sens de cette décision se justifie par le contexte régional où l’Algérie fait face à des offensives de nuisance directes ou par des velléités de belligérance à peine voilées. Conjugué avec un programme d’une rare importance dans un mouvement de personnel en poste à l’étranger, le but de cette nomination est de donner à la diplomatie algérienne un nouveau souffle et des responsabilités nouvelles pour défendre l’Algérie et imposer haut et fort sa voix dans le monde.

    C’est une première qui intervient dans un contexte de renouveau dans la conduite de notre politique étrangère, déterminée par une volonté de repositionnement à la mesure du poids et de la place qui reviennent de droit à notre pays sur la scène internationale.

    Les sept femmes et hommes «chevronnés et experts de haut niveau», appelés pour ces missions , ont été choisis pour leur expertise et leur parcours particulier dans la gestion des dossiers régionaux et internationaux. Ils seront chargés de missions sensibles liées, notamment, à la géostratégie de l’espace sahélo-saharien ; la paix et la réconciliation chez notre voisin le Mali, les questions de sécurité internationale, la diplomatie économique, la gestion de la communauté nationale à l’étranger, le Sahara occidental et les relations avec les pays arabes.

    Ce changement majeur recèle, sans doute, une nouvelle perception dans la guidance de la diplomatie algérienne orientée, désormais, vers un travail de fond pour une meilleure intégration dans les rapports internationaux.

    Les rapides mutations que l’on observe à travers les mouvements pour les contrôles hégémoniques, les pressions économiques, sinon les guerres ouvertes, concourent à l’engagement d’une diplomatie intelligente, audacieuse et active pour de meilleures performances dans les efforts de négociations pour la paix et la stabilité régionales.

    Comme nous avons su le faire durant la guerre de Libération nationale. Ce qui exclut l’indifférence. Il s’agira de défendre les intérêts de l’Algérie à l’étranger par tous les moyens, et de rompre avec l’esprit bureaucratique figé dans les habitudes sclérosées et timides.


    El Moudjahid, 06/09/2021

  • Belle moisson diplomatique pour l’Algérie

    Dossiers libyen, Malien, palestinien et Sahara occidental

    La remontada Algérienne
    Belle moisson diplomatique pour l’Algérie, qui, à la faveur d’une brusque accélération des événements géopolitiques, se replace confortablement au-devant de la scène régionale et internationale.

    Brahim TAKHEROUBT

    Ils étaient nombreux les think thanks, les instituts d’analyse et les observateurs non avertis- à se faire «des soucis» sur l’état de santé diplomatique de l’Algérie. Car, avançaient-ils, le plus grand pays d’Afrique a complètement perdu la main sur les dossiers- clefs qui rythment la vie politique, sécuritaire et diplomatique de la région. Dans le dossier malien, ces think thanks n’ont-ils pas soutenu que l’Algérie est définitivement exclue et que sa voix n’est plus audible?

    De même, ajoutent ces « moulins à idées» que l’Algérie a été « totalement éjectée» de la question libyenne où elle n’a plus droit au chapitre. Pour le Sahara occidental, c’est à peine s’ils n’ont pas lâché le qualificatif de bérézina algérienne pour saluer l’action «avisée» du Maroc dont le seul haut fait d’armes est d’avoir normalisé ses relations avec Israël pour quémander un soutien américain. Bâties sur les sables mouvants du rivage, toutes ces thèses ont été emportées au premier ressac.

    À la faveur d’une brusque accélération des événements au plan régional, l’Algérie se replace confortablement au-devant de la scène diplomatique. Une impressionnante remontada géopolitique. Avec la Libye, l’heure est au réalisme politique et au business. Plus de 10 membres du gouvernement de transition ont accompagné le déplacement du Premier ministre, Abdelhamid Dbeibah, il y a deux jours, à Alger. Le Forum économique algéro-libyen, qui s’est tenu les 29 et 30 mai derniers, en présence de 700 opérateurs économiques, a constitué un saut qualitatif dans le domaine de la coopération économique et du partenariat entre les deux pays.

    Depuis le début de la crise libyenne en 2011, l’Algérie n’a pas changé sa position d’un iota, concernant la Libye depuis les raids de l’Otan contre ce pays voisin en 2011, en respectant les principes de non-intervention dans les affaires internes des pays tiers et de règlement des conflits par la voie politique. L’Algérie est restée au-dessus de la mêlée dans la crise libyenne, en se tenant à une égale distance entre les parties en conflit. Si avec le voisin libyen, la dynamique de relance est effective, le dossier malien est d’une actualité brûlante.

    Après l’éviction du président intérimaire Bah Ndaw et de son Premier ministre, lors du coup d’Etat du 24 mai dernier, la donne géopolitique a été sérieusement bousculée. Un boulevard inespéré s’ouvre devant Poutine qui ne se fera pas prier pour prendre pied en Afrique et desserrer par là même les Européens qui se resserrent contre Moscou. Bamako multiplie les appels en direction de la Russie, perçue comme un pays ami et non comme l’ancienne puissance coloniale. Macron s’en est offusqué en déclarant vouloir se retirer de ce bourbier où s’est enlisée l’armée française après une débauche de moyens et d’énergie pour un piteux résultat. C’est l’accord d’Alger qui prend alors toute son importance surtout que le nouveau prétendant à jouer les premiers rôles dans la région, la Russie, est un allié stratégique de l’Algérie.

    Elle cueille également les dividendes de sa fidélité à la cause palestinienne. L’Algérie s’en sort grandie pour son intransigeance envers l’agression de l’armée sioniste contre la Palestine. On a les images de manifestations de sympathie envers l’Algérie, retransmises à partir de Ghaza, pour son courage et la rectitude de ses positions. De même qu’elle n’a pas changé sa position envers le peuple sahraoui, dernière colonie en Afrique qui lutte pour son droit à l’autodétermination. De tous ses dossiers, l’Algérie a fait une belle moisson diplomatique qui la replace désormais comme partenaire incontournable dans la région du Sahel.

    L’Expression, 02 juin 2021

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