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  • Le livre qui fait toujours trembler les murs du palais royal

    Le livre qui fait toujours trembler les murs du palais royal – Maroc, Omar Brouksy, Pegasus, Maroc les enquêtes interdites, espionnage,

    Né dans le feu du « Pegasus gate » qui a mis le Maroc, en juillet 2021, au cœur d’un scandale planétaire d’espionnage via le logiciel israélien Pegasus, le livre « Maroc, les enquêtes interdites », fait toujours mal au régime de Mohamed VI. on le constate entre les lignes et à force de lire l’œuvre d’investigation du journaliste marocain Omar Brouksy, qui jette la lumière sur les pratiques perverses du Makhzen. Lui-même, à l’instar de dizaines d’autres voix discordantes au régime de Mohamed VI, victime de l’opération scabreuse des services d’Abdellatif el Hammouchi, le journaliste marocain était une cible majeure et privilégiée du logiciel Pegasus. L’éclatement du scandale a démontré que le Makhzen a eu recourt au logiciel espion, le propre d’une société israélienne, pour bâillonner toute voie critique et tuer dans l’œuf toute enquête sur les affaires de corruption touchant les dignitaires de l’entourage immédiat de M6. Pour ce faire, les services du Makhzen lancent une véritable chasse aux sources d’information des journalistes alors que ceux-ci sont jetés en prison.

    Ce livre a ainsi fortement irrité le palais Royal au point de frapper sa vente au Maroc du sceau de l’interdiction. Et pour cause, cet ouvrage reste « incontournables pour comprendre comment le royaume chérifien a basculé dans l’espionnage de masse, jusqu’à cibler les dirigeants de l’État français », note l’éditeur. Derrière les masques, l’auteur du livre, à chaque fois qu’il emprunte la piste à la recherche de la source du mal, il tombe sur Mohammed VI, dont la face cachée est ainsi dévoilée pour un monarque qu’il qualifie d’ambigu.

    Bien agrémentée d’entretiens soutenus dans les coulisses du pouvoir marocain, cette enquête aborde tous les aspects de la monarchie de Rabat qui trouve du mal à mettre en adéquation ce qu’elle dit et ce qu’elle fait, en vrai. « Maroc : les enquêtes interdites », un livre qui fait toujours trembler M6 et les dignitaires du Royaume.
    F. G.

    Le Courrier d’Algérie, 21/04/2022

    #Maroc #Makhzen #MohammedVI #OmarBrouksy #Pegasus #Espionnage #Journalistes #Presse

  • Omar Brouksy : Le Maroc vit une éternelle transition

    Omar Brouksy : Le Maroc vit une éternelle transition

    Tags : Maroc, Omar Brouksy, Le Journal, Hassan II, Mohammed VI – Omar Brouksy : Le Maroc vit une éternelle transition

    Question : D’où vient ce dédain que nourrissent à la fois Hassan en son temps et acttuellement Mohammed VI envers les journalistes marocains alors que les deux monarques ont toujours accepté d’accorder des interviews à des journalistes étrangers ?

    Réponse : Chaque roi a sa stratégie de communication. Le roi Hassan II était un très bon communicateur. Il adorait s’afficher, s’exhiber même, devant les journalistes, surtout les journalistes occidentaux. Essentiellement, les journalistes occidentaux. Américains et européens. Contrairement à son père, Mohammed VI a ses problèmes de communication. Il n’a jamais accordé d’interview au public. Jamais. Il n’a jamais tenu de conférence de presse. Jamais. La seule façon de communiquer directement avec le peuple, ce sont ses discours qui sont lus, comme vous le voyez, difficilement. C’est un aspect de sa personnalité. Ça nous étonne. Comment se fait-il qu’un roi qui était destiné à gouverner ne soit préparé à ce niveau-là. C’est étonnant. Assez curieux. Mais il y a un aspect commun entre les deux. C’est qu’ils n’ont jamais accordé un entretien à un journaliste ou un organe de presse marocains.

    Je pense, et je l’ai écrit dans mon livre, que c’est par mépris envers les marocains. C’est une forme de mépris. Le roi considère toujours que les marocains ne sont pas des citoyens, ce sont des sujets. Dans sa logique, il n’est pas admissible qu’un roi se mettre à table et qu’un sujet ose lui poser des questions et de rebondir et de lui demander des comptes. Pour lui, ça porterait atteinte à que j’appelle « el hiba », c’est à dire cette forme de prestige et de crainte qui est le propre des systèmes autoritaires orientaux.

    Q : Dans votre livre, trois événements marquants qu’auraient accomplis Mohammed VI et qui aurait permis à une majorité de marocains de croire en sa bonne foi dans cette volonté de transition démocratique. Ces trois points sont le limogeage de Basri, le retour de Serfaty et la fin de l’assignation à résidence de Cheikh Yassine. Ce sentiment de changement était-il unanime ? Si oui, quand, selon vous, ce sentiment, aurait-il pris fin ?

    R: Il était quasiment unanime. La preuve c’est que, même moi j’étais naïf d’y croire. A l’époque, j’ai commencé au jours. Si vous lisez le numéro du Journal de cette époque, Le Journal, qui était le journal d’opposition phare, d’indépendance, on faisait des éloges de M6. Pour nous, c’était le Juan Carlos du Maroc. Ça, je le reconnais. On a été un peu naïfs, mais on n’était pas les seuls. Parce qu’on avait tellement envie que ce Maroc change qu’on y a cru. Quand vous avez beaucoup d’attentes, vous pouvez croire à quelqu’un. Il suffit que quelqu’un vous donne quelques petits signes pour que vous puissiez le croire. C’est vrai, il avait donné des signes. En plus de sa simplicité. On voyait que ça démarre, il était simple, il sortait, il effectuait des voyages dans des bleds très éloignés où son père n’avait jamais mis les pieds.

    Tout cela nous avait fait croire qu’il y aurait un changement important. Il y avait les trois actes que vous citez. Le retour de Serfaty, la fin de l’assignation à résidence du Cheikh Yassine et le limogeage de Driss Basri. Ça nous a encore renforcé dans nos illusions.

    Pour moi, à partir de 2003. Au lendemain des attentats de Casablanca, que les choses ont commencé à se gâter. Avec l’emprisonnement du journaliste Ali Lmrabet, avec la répression des militants, le début des boycotts publicitaires et de l’asphyxie financière des journaux indépendants, notamment Le Journal. Jusqu’à sa fermeture en 2010 asphyxié financièrement. Je pense que 2003 était vraiment l’année de la « bénalisation » du régime de Mohammed VI.

    Q: Dans les pages 21 et 34, nous lisons respectivement ceci : « Même s’il se présente comme le bon Kalife entouré de mauvais vizirs, et un roi muet mais un roi en mouvement ». Ces phrases ne sont-elles pas, in fine, le reflet de cette éternelle transition démocratique entamée depuis l’indépendance en 1956 ?

    R: Oui, c’est un éternel recommencement. J’étais un peu conscient politiquement lors de la fin du règne de Hassan II. Je commençais à prendre conscience de la réalité politique. J’ai l’impression qu’on fait croire aux générations à un éminent changement, l’alternance, la transition. Il y a des périodes qu’on fait croire aux marocains que ça va venir, on est en éternelle transition, en éternelle alternance… ça permet, dans la stratégie du régime, de durer. Depuis plus de 30 ans j’entends qu’on est en voie de démocratisation et nos parents nous disent « nous aussi, on entendait ça. ,Il faut laisser les choses aller, on est en voie de démocratisation, comme lorsqu’on entend qu’on est en voie de développement ». C’est la même chose. Ça fait des siècles qu’on dit « les pays en voie de développement, est-ce qu’ils sont encore arrivés ? Je ne sais pas. Tout ce chemin !

    Oui, j’ai le malheur d’être le dernier rédacteur en chef de ce journal après avoir été longtemps journaliste et responsable de la rubrique politique du Journal. C’est une expérience professionnelle qui a duré près de 10 ans. De ma vie. C’est mon premier job. Jusqu’en 2010. Toute une vie qui m’a marqué. Un journal qui partait de l’information. On n’était pas un tract politique. La force du Journal, c’est qu’il partait de l’information et l’investigation pour donner des conclusions, défendre des valeurs, les valeurs de laïcité, la démocratie, de la liberté et du droit à toutes les tendances politiques de s’exprimer. Les tendances qui n’appellent pas à la violence, au racisme antisémite. C’était notre seule ligne rouge. Pour moi, il n’y a pas de lignes rouges. Dans ma façon de travailler, pas de lignes rouges. Qu’elle soient religieuses ou politiques. Pour moi, les lignes rouges n’existent pas. La seule ligne rouge, c’est le respect de l’autre

    Source: Youtube, 13/11/2021

    #Maroc #Presse #Le_Journal #Omar_Brouksy #Journalisme #HassanII #MohammedVI #Communication

  • Omar Brouksy tire à boulets sur le roi du Maroc

    Dans un article ironique : L’universitaire et journaliste Omar Brouksy raille Mohamed VI

    Dans un brûlot dont la lecture fait chaud au cœur, et intitulé « où est passé le président du comité Al-QQods » le journaliste et universitaire Omar Brouksy raille frontalement le roi Mohamed VI, qui préside en effet ce comité depuis le décès de son père Hassan II.

    L’article en question met à nu l’hypocrisie et la lâcheté de ce souverain, ami et complice des sionistes dans leur vile entreprise d’extermination du peuple palestinien. Ironie du sort, le souverain marocain se serrait bien passé de ce titre honorifique et creux en ces heures très sombres.

    « Aujourd’hui, face au déferlement de la violence israélienne abondamment relayée par les médias (internationaux) et les réseaux sociaux, dans l’indifférence de la communauté internationale, le titre de président du comité Al-Qods est devenu un véritable boulet pour le fils d’Hassan II », attaque ironiquement l’auteur de ces lignes.. il enchaine pour dire que « les événements dramatiques que vivent depuis quelques jours les Palestiniens ne pouvaient pas tomber plus mal pour le roi, dont la popularité et l’image ne cessent de s’effilocher.

    Soulaimane Raissouni, un journaliste en grève de la faim depuis plus de trente jours, est entre la vie et la mort ; un autre journaliste, Omar Radi, a été hospitalisé après plus de vingt jours de grève de la faim à la prison d’Oukacha, à Casablanca ».

    En effet, un malheur ne vient jamais seul. Et ce n’est sans doute pas ce roi qui oserait soutenir le contraire. « Les événements d’Al Qods interviennent cinq mois après l’établissement des relations diplomatiques entre le royaume chérifien et l’État d’Israël, et au lendemain d’une rencontre décomplexée de Nasser Bourita, le chef de la diplomatie marocaine, le 5 mai 2021, avec le puissant lobby sioniste basé à Washington, l’American Israel Public Affairs Committee (Aipac) ».

    Plus grave encor, la minute aveux a de quoi glacer le sang, et pousser les sujets marocains à entreprendre une jacquerie sans fin : « Le Maroc, a déclaré Bourita par vidéoconférence lors de cette rencontre, est contre ceux qui sont en train de contester l’existence même d’Israël. Le Maroc a été contre cela depuis les années 1980, et le roi Hassan II avait été clair à ce sujet ». Il ajoutait en guise de précision tout à fait assumée : « Depuis plusieurs décennies, nos pays ont toujours eu des contacts directs qui se sont vraiment formalisés en 1994, soit au lendemain de la signature des accords de paix d’Oslo. Après, il y a eu une rupture des relations, mais en réalité, les contacts ne se sont pas interrompus. »

    Le roi Mohamed VI est désormais dos au mur. Il n’a pas d’autre choix que de poursuivre dans la voie de la trahison kundérienne. « Face à la gravité de la situation à Al-Qods, un communiqué du ministère des affaires étrangères aussi laconique que bref (trois petits paragraphes) et datant du 9 mai annonça tout de même que « le Maroc, dont le souverain Sa Majesté le Roi Mohamed VI, que Dieu L’assiste, préside le comité Al-Qods, considère ces violations comme un acte inadmissible et susceptible d’attiser les tensions.»

    De quelles violences s’agit-il ? Aucune allusion, dans le communiqué, à l’État d’Israël comme auteur et responsable direct desdites « violences ». « Le Royaume, poursuit le communiqué, considère que les mesures unilatérales ne sont guère la solution, de même qu’il appelle à favoriser le dialogue et le respect des droits. » ce n’est pas tout, Mohamed VI devrai boire jusqu’à la lie, et l’hallali, son inexorable descente aux enfers. Ses hommes liges et affidés aussi.

    « Humilié en décembre 2020 par le président du comité Al-Qods, qui l’avait contraint à signer devant les caméras du monde entier l’acte officiel établissant des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël, le chef du gouvernement Saad Dine Elotmani (islamiste) n’a pas trouvé meilleure occasion pour tenter d’effacer, aujourd’hui, ce que même les sympathisants de son Parti de la justice et du développement (PJD) avaient, à l’époque, qualifié de « véritable honte ».

    La presse marocaine n’est pas non plus en reste dans cette coucherie qui frise carrément la prostitution intellectuelle : « Tout aussi marquante est la manière dont les événements d’Al-Qods sont « couverts » par la majorité de la presse marocaine. À l’instar du président du comité Al-Qods, c’est la discrétion et une légèreté parfois insoutenable qui l’emportent sur l’analyse, l’indépendance éditoriale et l’exhaustivité ». ce constat n’en demeure as moins positif attendu qu’il a fait tomber pas mal de masques mesquins, mensongers et hypocrites. La Palestine, qui agonise, saura désormais reconnaitre les siens…

    Rafik Bakhtini

    Etiquettes : Maroc, Omar Brouksy, Palestine, Al Qods, Jérusalem, Israël, normalisation, président du Comité Al Qods, Mohammed VI, Amir El Mouminine,