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  • Maroc : Une campagne pour la libération d’un journaliste en grève de la faim

    – Soulaiman Raissouni est en détention « provisoire » depuis un an

    AA/ Rabat / Khaled Majdoub

    Des activistes et des journalistes marocains ont lancé une campagne électronique pour obtenir la libération du journaliste Soulaiman Raissouni, en grève de la faim depuis 45 jours en protestation contre sa détention « provisoire » qui dure depuis un an.

    Les activistes ont lancé sur les réseaux sociaux des hashtag dont notamment #SoulaimanRaissouniEnDanger, #SoulaimanRaissouniMeurtLentement, ou encore #LaVieDeSoulaimanEstNotreResponsabilité.

    Les autorités marocaines n’ont, pour l’heure, pas émis de commentaire sur la campagne.

    La journaliste Sarah Talbi a, pour sa part, écrit sur son compte twitter : « Soulaiman agonise … Nous espérons que ce cauchemar prenne fin et que la voix de la sagesse l’emporte parce que la patrie n’a nullement besoin d’un nouveau drame ».

    De son côté, le militant des droits de l’homme, Abdellatif Hamamouchi a publié le tweet suivant : « Le journaliste d’investigation, Soulaiman Raissouni, risque de nous quitter à tout moment … Il est mourant … Il est en grève de la faim depuis 45 jours … Je suis infiniment triste pour le frère et ami Soulaimane … Je ne sais pas quoi faire pour éviter la catastrophe ».

    Le mois dernier, la Délégation générale de l’administration pénitentiaire et de la réinsertion (Gouvernementale) avait annoncé que la grève de la faim de Raissouni  » n’était pas liée aux conditions de détention, comme il l’a lui-même confirmé ».

    « L’objectif (du journaliste) est sa mise en liberté … Par conséquent, la Délégation n’est nullement responsable des éventuelles répercussions de la grève de la faim sur son état de santé », avait-on ajouté.

    Les autorités marocaines avaient arrêté Soulaiman Raissouni, rédacteur en chef du journal « Akhbar Al Yaoum » (Privé), en mai 2020, suite à une plainte déposée par un jeune, l’accusant « d’agression sexuelle ».

    Raissouni fait partie des journalistes connus au Maroc pour leurs articles critiquant les autorités.

    Agence Anadolou, 22 mai 2021

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  • Maroc : Pourquoi il faut libérer Soulaimane Raissouni

    Selon sa famille, les dernières nouvelles sur la santé du journaliste marocain Soulaimane Raissouni sont alarmantes. Cela fait 44 jours qu’il est en grève de la faim. Il serait paralysé d’une jambe et pendant la dernière séance de son procès, le 18 mai, il était tellement faible qu’il ne pouvait pas répondre aux questions du juge. Une possible issue tragique est dans tous les esprits. Mais Soulaimane, en détention préventive depuis presque un an, refuse d’écouter les innombrables appels à s’alimenter. Il ne le fera, dit-il, que s’il est libéré.

    Pendant ce temps, ces sites web qui parlent pour les autorités (et Dieu sait quels services de sécurité) continuent de prétendre que libérer Soulaimane, c’est attenter aux droits de sa victime alléguée. Rien n’est plus faux ! Adam Mohammed a droit à tout notre respect – d’autant plus qu’il ne s’oppose pas, lui-même, à la liberté provisoire de son agresseur allégué. Il a aussi le droit, évidemment et tout autant que son adversaire, d’obtenir justice. Personne, en tout cas aucun défenseur des Droits Humains qui se respecte, ne réclame qu’Adam retire sa plainte, ou que le procès soit abandonné. Tous ces gens dont j’ai l’honneur de faire partie (et j’assume mes responsabilités, en tant que porte-parole d’une des plus grandes ONG des Droits Humains dans le monde) ne réclament qu’une seule chose : que Soulaimane bénéficie de son droit à un procès équitable.

    Ce droit consiste aujourd’hui à lui accorder la liberté provisoire. En l’en privant, les autorités violent une norme fondamentale du droit international : personne ne peut être détenu sans que la justice fournisse une justification précise, argumentée, et sujette à révision périodique par une cour indépendante, sur la base de laquelle il devrait être privé de sa liberté avant la fin de son procès. Or, une telle justification n’a jamais été fournie pour Soulaimane. Ni par le juge d’instruction qui a ordonné sa détention il y a un an, ni par le juge qui a rejeté ses demandes de liberté depuis (au total, 5 fois !) Ce faisant, la présomption d’innocence à laquelle Soulaimane a droit (autant qu’Adam a le droit d’être écouté) a été violée. Ce procès n’est pas équitable, et les autorités marocaines en portent l’entière responsabilité.
    Ps : Grève de la faim mise à part, tout ce qui précède est également valable pour Omar Radi.

    Source : Ahmed Benchemsi, 21 mai 2021

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  • L’état de santé des journalistes emprisonnés au Maroc, Soulaiman Raissouni et Omar Radi inspire la plus grande inquiétude

    A plus d’un mois du début de la grève de la faim lancée par Soulaiman Raissouni et Omar Radi, les 8 et 9 avril dernier, toutes leurs demandes de mise en liberté provisoire continuent à être rejetées et leur état de santé est alarmant.

    Un réveil brutal de la maladie de Crohn a obligé Omar Radi, suite au bilan alarmant dressé par le médecin de la prison, à suspendre provisoirement sa grève de la faim, le 30 avril dernier. Il est très affaibli, a perdu 20 kilos et souffre depuis d’hémorragies intestinales qui ont justifié son transfert à l’hôpital, les conditions de la prison et les soins qui lui sont apportés là n’ayant pas permis une amélioration de son état de santé qui au contraire continue de se dégrader.

    Mais hélas, le comportement des 5 policiers l’accompagnant, qui ont refusé de lui ôter les menottes et de quitter la salle d’examen, a conduit Omar Radi à refuser d’être ausculté dans ces conditions, incompatibles avec un exercice indépendant de la médecine, violant le secret médical et les droits du malade au respect de sa personne et de sa dignité. Le Collectif #FreeKoulchi Paris a saisi à ce sujet l’Ordre des médecins marocains afin qu’il saisisse à son tour les autorités compétentes pour que le code de déontologie médicale soit respecté (lettre jointe au présent communiqué).

    En ce qui concerne Soulaiman Raissouni, il a lui perdu 22 kilos, souffre d’une carence en potassium et en calcium et d’une forte augmentation de la pression sanguine ainsi que d’un début de paralyse de l’une de ses jambes.

    L’acharnement des pouvoirs publics sur ces deux prisonniers, encore confirmée par un message diffamatoire et au ton vengeur de Mohamed Saleh Tamek, le directeur de l’administration pénitentiaire au Maroc, s’exprimant « à titre personnel », frôle aujourd’hui la non assistance à personne en danger, voire la torture.

    Leurs revendications ne sont pourtant pas démesurées. Ils demandent que soit mis fin à l’isolement total dans lequel ils sont confinés depuis leur arrestation, il y a maintenant presque un an et qu’ils soient mis en liberté provisoire en l’attente du dénouement de leurs procès. Et ce alors qu’ils ont déjà manifesté toute leur coopération dans l’ensemble des procédures judiciaires qui ont été prises à leur encontre et que la détention préventive devrait être l’exception dans ce genre de procédures.

    Le Collectif #FreeKoulchi Paris

    Assure Omar Radi et Soulaiman Raissouni de sa solidarité sans faille et de sa vigilance de tous les instants jusqu’à ce qu’ils puissent sortir la tête haute de la dure épreuve qu’ils sont en train de vivre.
    Partage l’angoisse des familles des deux prisonniers et les assure de leur soutien indéfectible.
    Exhorte l’Ordre des médecins du Maroc à tout mettre en œuvre pour que le droit à la santé des détenus, dont Omar Radi et Soulaiman Raissouni, soit respecté sous toutes ses acceptions.
    Insiste sur la responsabilité de l’État marocain, qui doit être garant de la santé physique et morale des personnes qu’il place en détention.
    Exige la libération immédiate de Soulaiman Raissouni et Omar Radi et de tous les prisonniers politiques condamnés et poursuivis par le régime marocain.
    Paris, le 11 mai 2021

    #FreeKoulchi Paris

    COMITE POUR L’ABOLITION DES DETTES ILLÉGITIMES,12 mai 2021

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  • Maroc : les journalistes Omar Radi et Slimane Raissouni doivent être libérés ! (SNJ – SNJ-CGT – CFDT-JOURNALISTES – FIJ)

    Omar Radi, journaliste connu pour ses engagements pour les droits humains, a publié de nombreuses enquêtes, portant notamment sur la corruption au Maroc, les spoliations de terres et les mouvements sociaux dont le Hirak du Rif. Il est poursuivi dans une double affaire « d’attentat à la pudeur avec violences et viol » et pour « espionnage ». Il est incarcéré depuis le 29 juillet 2020 et encourt jusqu’à dix ans de prison. Il est soumis au régime de l’isolement. Il a entamé une grève de la faim le 9 avril dernier, suspendue le 1er mai en raison de son état de santé (hémorragie intestinale, diarrhées) et de l’aggravation de la maladie de Crohn.

    Slimane Raissouni, rédacteur en chef du journal marocain Akhbar Al-Yaoum – qui a cessé de paraître mi-mars pour des raisons financières – est poursuivi pour « attentat à la pudeur avec violence » et « séquestration ». Il a publié des enquêtes sur les cercles du pouvoir et les services de renseignement. Il risque jusqu’à dix ans de réclusion criminelle, selon les dispositions de l’article 485 du Code pénal. Il est en détention depuis le 22 mai 2020. Soumis au régime de l’isolement, il a entamé une grève de la faim le 8 avril dernier afin d’obtenir sa mise en liberté provisoire.

    Le SNJ, le SNJ-CGT et la CFDT-Journalistes apportent tout leur soutien à ces deux confrères et rappellent que nombre de journalistes ont été poursuivis, harcelés et traînés en justice, parfois condamnés à des peines de prison, ces dernières années au Maroc. Nos organisations dénoncent les accusations fallacieuses et l’acharnement répressif visant nos confrères, alors qu’ils n’exerçaient que leur mission d’informer.

    Leur procès doit s’ouvrir ce mardi 18 mai.

    La Fédération internationale des Journalistes (FIJ), la plus grande instance de représentation des journalistes dans le monde avec quelques 600 000 adhérents dans 150 pays, et ses affiliés en France, le SNJ, le SNJ-CGT et la CFDT-Journalistes, demandent instamment leur libération et que justice leur soit rendue.

    Dans un communiqué, l’affilié de la FIJ au Maroc, le SNPM (Syndicat national de la presse marocaine), a déclaré : « Nous réitérons notre position depuis l’annonce de la poursuite de ces deux collègues : nous demandons qu’ils soient libérés immédiatement et qu’ils bénéficient d’un procès équitable. »

    Le SNJ, le SNJ-CGT et la CFDT-Journalistes se joindront à la conférence de presse prévue le 18 mai à l’initiative du Syndicat de la Presse, des Médias, de la Culture et du Spectacle (SIPMCS-CNT).

    Paris le 14 Mai 2021

    Source : SNJ, 14 mai 2021

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  • Washington Post: Les journalistes emprisonnés au Maroc méritent l’attention de l’administration Biden

    WASHINGTON – Les journalistes emprisonnés au Maroc, Soulaiman Raissouni et Omar Radi, notamment, méritent l’attention de la nouvelle administration des Etats-Unis « qui devrait discuter avec le régime marocain de son bilan en matière de droits de l’Homme », écrit The Washington Post dans son éditorial de vendredi.

    Le quotidien américain relève que « l’un des problèmes de politique étrangère les plus délicats hérités par l’administration Biden est la reconnaissance imprudente par l’ex-président Donald Trump en décembre de la (prétendue) souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental » occupé.

    Il s’agit, selon le journal, d’ »une décision qui a renversé la politique américaine de longue date et mis Washington en désaccord avec les alliés européens, les nations africaines et les résolutions de l’ONU ».

    « M. Trump n’a pas agi sur le fond de la question, mais dans le cadre d’un accord visant à inciter le Maroc à améliorer ses relations avec l’entité sioniste », poursuit le Washington Post qualifiant cette démarche de « récompense injuste et inutile pour un régime qui, sous le roi Mohammed VI, est devenu de plus en plus autocratique ».

    Et la nouvelle administration américaine « a sans surprise été lente à préciser si elle confirmera la position de Trump ou l’inversera, comme l’ont exhorté 25 sénateurs », écrit encore le journal.

    Mais « avant de prendre une décision, elle devrait discuter avec le régime marocain de son bilan en matière des droits de l’homme – et, en particulier, de ses atteintes à la liberté d’expression ».

    Le quotidien américain rappelle dans ce contexte qu’un certain nombre de journalistes marocains et de militants des droits humains ont été poursuivis pour avoir critiqué le roi ou dénoncé la corruption, et deux journalistes particulièrement éminents sont depuis plus de trois semaines en grève de la faim qui pourraient avoir des résultats tragiques en raison de la dégradation de leur état de santé..

    Il s’agit de Soulaiman Raissouni, rédacteur en chef du journal Akhbar Al-Youm, et Omar Radi, journaliste d’investigation. Ils sont tous deux emprisonnés sans procès depuis l’année dernière.

    M. Raissouni, connu pour ses critiques de la corruption gouvernementale dans le Royaume et son plaidoyer en faveur d’une réforme politique, a été arrêté le 22 mai 2020, tandis que M. Radi, correspondant pour les médias internationaux, a été arrêté le 29 juillet de la même année, rappelle également le média.

    M. Radi a d’abord été inculpé d’espionnage, en raison de ses contacts avec des diplomates occidentaux et de son travail pour un cabinet de conseil britannique. Mais, selon une enquête menée par Human Rights Watch (HRW), il n’y a « aucune preuve que Radi ait fait autre chose que mener son travail journalistique habituel.

    De plus, MM. Raissouni et Radi sont tous deux accusés de crimes sexuels. Rappelant les conclusions du Comité pour la protection des journalistes dans son rapport de mars dernier, le quotidien relève que « les accusations de crimes sexuels sont devenues un autre instrument des autorités marocaines pour punir les journalistes ».

    Pour rappel, des coalitions de groupes internationaux de défense des droits humains et d’intellectuels se sont joints à plus de 150 journalistes marocains pour demander la libération des deux journalistes. « Ils devraient être libérés avant que le régime n’obtienne plus de faveurs politiques de la part des Etats-Unis », conclut le quotidien américain.

    APS

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  • Washington invite le Maroc à réaffirmer son engagement pour la protection des droits de l’homme

    WASHINGTON – Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a invité vendredi les autorités marocaines à réaffirmer leur engagement en faveur de la protection et de la promotion des droits de l’homme, au moment où le Maroc et le Sahara occidental occupé connaissent une escalade dans la répression.

    « Le secrétaire d’Etat a encouragé le Maroc (…) à réaffirmer son engagement à protéger et à promouvoir les droits de l’homme et les libertés fondamentales », a indiqué le département d’Etat américain dans un communiqué, à l’issue de l’entretien d’Antony Blinken avec son homologue marocain, Nasser Bourita.

    L’appel du secrétaire d’Etat américain intervient au moment où des voix s’élèvent aux Etats-Unis pour dénoncer le régime autoritaire de la monarchie et sa répression contre toute voix critique.

    Vendredi, le quotidien américain, The Washington Post, affirme dans son éditorial que les journalistes emprisonnées au Maroc, en particulier Soulaiman Raissouni et Omar Radi, méritent l’attention de l’administration Biden « qui devrait discuter avec le régime marocain de son bilan en matière de droits de l’Homme ».

    Radi et Raissouni  » devraient être libérés avant que le régime marocain n’obtienne plus de faveurs politiques de la part des Etats-Unis », soutient le quotidien américain.

    M. Raissouni, connu pour ses critiques de la corruption gouvernementale et son plaidoyer en faveur d’une réforme politique, a été arrêté le 22 mai 2020, tandis qu’Omar Radi, correspondant pour des médias internationaux, a été arrêté le 29 juillet de la même année.

    Dans une communication conjointe adressée au gouvernement marocain, des experts des droits humains de l’ONU ont confirmé  » les violations systématiques et généralisées perpétrées par le régime marocain au Sahara Occidental occupé, pointant un « environnement hostile » au travail de défense des droits de l’homme dans ce territoire non autonome.

    Les victimes mentionnées dans la communication conjointe sont des activistes sahraouis bien connus du territoire occupé qui ont soumis des plaintes de droits de l’homme à l’ONU. Il s’agit, entre autres, de Naziha El Khalidi, Aminatou Haidar, Mahfouda Bamba Lafgir et Yahya Mohamed Elhafed Iaazza.

    Les experts se sont dit préoccupés « par ce qui semble attester d’un manque de sécurité et d’un environnement hostile envers défenseurs et défenseuse des droits de l’homme au Maroc et au Sahara occidental », citant d’autres formes de répression, notamment les actes de torture, les poursuites judiciaires, les menaces et la surveillance constante.

    APS

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  • Maroc : Liberté pour Soulaiman Raissouni et Omar Radi!

    À l’initiative du comité américain pour la défense des détenus politiques au Maroc, des intellectuels lancent un appel pour la libération des deux journalistes marocains incarcérés. « Nous demandons au gouvernement du Royaume du Maroc d’accorder à Soulaiman Raissouni et Omar Radi leur droit à la liberté et à un procès équitable, et de les libérer immédiatement de prison. »

    À l’initiative du comité américain pour la défense des détenus politiques au Maroc, des intellectuels lancent un appel pour la libération des deux journalistes Soulaiman Raissouni et Omar Radi incarcérés. Il est signé, entre autres, par les deux universitaires Waterbury John, auteur de l’ouvrage de référence « Le Commandeur des croyants : la monarchie marocaine et son élite », et Abdellah Hammoudi, professeur émérite d’anthropologie à l’Université de Princeton. Pour rappel, les deux journalistes mènent une grève ouverte de la faim depuis une vingtaine de jours (21 pour Omar et 22 pour Soulaiman).

    Nous, soussignés, demandons au gouvernement du Royaume du Maroc de respecter les droits fondamentaux des journalistes marocains, Soulaiman Raissouni et Omar Radi, actuellement incarcérés à la prison d’Okacha à Casablanca.

    Soulaiman Raissouni, un journaliste très respecté et très lu qui écrit en arabe, est connu pour son professionnalisme et sa ligne éditoriale indépendante. Il a écrit sur la réforme politique, l’abus de pouvoir, la corruption, le « capitalisme des copains », la pauvreté, entre autres sujets. Au moment de son arrestation, il était rédacteur en chef du quotidien indépendant Akhbar Alyaoum.

    Raissouni a été arrêté le 22 mai 2020 et accusé « d’attentat à la pudeur avec violence et séquestration » d’un homme en 2018. Le procureur a fondé cette accusation sur une publication anonyme sur Facebook.

    Omar Radi est un journaliste d’investigation indépendant et reconnu. Il a écrit sur les accaparements de terres collectives, la corruption des hauts fonctionnaires, la surveillance policière et les violations des droits humains.

    Radi a été arrêté le 29 juillet 2020. Il a été accusé d’espionnage et d’atteinte à la sécurité de l’État ; il a également été accusé de viol.

    Raissouni et Radi nient tous les deux ces accusations. Leurs procès se sont ouverts plusieurs mois après leurs arrestations, mais les procédures ont été reportées à plusieurs reprises. Non seulement ils sont restés en détention pendant tout ce temps, mais ils sont maintenus en isolement et ont des contacts limités avec leurs familles.

    Raissouni et Radi se voient refuser le droit fondamental de rester en liberté pendant la durée du procès, un droit consacré par le droit marocain. En raison du déni de leur droit de rester en liberté, combiné à une période d’incarcération exceptionnellement longue avant le procès, ils ont décidé d’entamer une grève de la faim pour protester contre les violations de leurs droits fondamentaux.

    Raissouni a entamé sa grève de la faim le 8 avril 2021 et Radi le 9 avril.

    Les deux hommes souffrent de maladies chroniques. Selon Reporters Sans Frontières, Raissouni souffre d’hypertension et Radi, d’asthme et de la maladie de Crohn. Depuis leur incarcération, Raissouni a perdu plus de 15 kilos et Radi, 10 kilos. Il se pourrait bien qu’à l’heure actuelle, ces deux hommes jeunes et talentueux soient au seuil d’une mort lente.

    Nous demandons au gouvernement du Royaume du Maroc d’accorder à Soulaiman Raissouni et Omar Radi leur droit à la liberté et à un procès équitable, et de les libérer immédiatement de prison.

    Signatures

    Abdellah Hammoudi, Université de Princeton

    John Waterbury, Université de Princeton

    Jonathan Wyrtzen, Université de Yale

    Fiona McLaughlin, Université de Floride

    Leah Reade Rosenberg, Université de Floride

    Richard Greeman

    Sam Freedman

    Kevin Anderson, Université de Californie, Santa Barbara

    Nancy Gallagher, Université de Californie, Santa Barbara

    Le Comité américain pour la défense des droits humains au Maroc

    Médiapart, 29 avr 2021

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  • Maroc : Une hémorragie contraint Omar Radi à suspendre sa grève de la faim

    Après 21 jours de grève de la faim, le journaliste Omar Radi a dû mettre fin à son mouvement à cause d’une grave hémorragie rectale qu’il a eu vendredi (30 avril 2021), a-t-on appris de sources concordantes.

    Omar Radi « a décidé de suspendre temporairement sa grève de la faim, à cause de la détérioration significative de sa santé au cours des deux derniers jours », a annoncé Driss Radi, vendredi via Facebook sans donner plus de détails sur cette détérioration ni sur les véritables « raisons de santé » ayant motivé la décision de son fils.

    Cette annonce porteuse de soulagement pour les soutiens du journaliste, en détention préventive depuis neuf mois, n’a pas manqué de susciter moult interrogations.

    Pourquoi une suspension temporaire? Que s’est-il passé avec Omar pour qu’il prenne une telle décision?

    Autant d’interrogations auxquelles va nous répondre Khouloud Mokhtari, l’épouse de l’autre journaliste en détention provisoire Soulaimane Raissouni et en grève de la faim depuis 23 jours.

    Mokhtari: « Il faut appeler les choses par leur nom »
    « Dans son annonce, M. Driss Radi n’a pas évoqué les véritables raisons pour respecter le souhait de Omar de ne pas effrayer sa mère », nous a-t-elle précisé.

    Mais, affirme-t-elle, « il ne faut pas cacher ce qui se passe à l’opinion publique ».

    « Omar a eu une hémorragie rectale (une rectorragie), il a des exsudations anales et autres… Il a des saignements rectaux causés par le fait qu’il prend des antibiotiques dans le cadre du traitement de sa maladie chronique qui touche son intestin (Omar Radi est atteint de la maladie de Crohn NDLR) sans manger », a-t-elle confié à Femina News.

    « Il a des saignements rectaux qui ne s’arrêtent pas depuis mardi. Je sais que c’est grave, mais ce n’est plus le moment d’avoir peur de heurter quelqu’un. Il faut appeler les choses par leur nom », a-t-elle soutenu.

    « Les séquelles de la grève de la faim conjuguées à sa maladie chronique ont commencé à apparaître. Ce jeune est dans un état on ne peut plus grave et l’opinion publique doit être au courant de la gravité de son état », nous a déclaré, vendredi soir, l’épouse du détenu politique Soulaimane Raissouni.

    Driss Radi confirme timidement

    Face à des propos d’une telle gravité, Femina News a attendu la confirmation de la part de M. Driss Radi.

    Joint dans les premières heures de ce samedi premier mai, ce dernier a confirmé à demi-mot : « Oui, effectivement il saigne ».

    « La maladie de Crohn (une maladie inflammatoire chronique du système digestif qui touche le gros intestin NDLR) dont souffre Omar a évolué à cause d’un ensemble de facteurs, particulièrement alimentaires et hygiéniques », a-t-il ajouté.

    Interrogé par Femina News sur le suivi médical et la prise en charge dont devrait bénéficier Omar Radi comme tout autre gréviste de la faim, M. Radi nous a précisé que son fils a reçu il y a quelques jours quatre membres du CNDH (Conseil national des droits de l’Homme) accompagné d’un médecin.

    « Normalement, il doit revoir son médecin au CHU (Ibn Rochd) pour être examiné après ce qui s’est passé avec lui hier. A ce moment, on va se prononcer sur son état », a-t-il poursuivi.

    Il est à noter que peu importe l’origine des saignements annaux dont souffre Omar Radi, que ce soit une hémorragie digestive ou une aggravation des symptômes de sa maladie chronique, ce genre d’hémorragie nécessite un traitement d’urgence et de préférence dans un milieu hospitalier.

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    Le journaliste Aboubakr Jamai, fondateur du « Le Journal hebdomadaire », a considéré que l’Etat marocain traite les deux journalistes d’une manière « vindicative voire rancunière ».

    Par ailleurs, le prestigieux quotidien américains Washington Post a appelé l’administration Biden à conditionner l’appui de la position du Maroc sur la question du Sahara par le respect des droits de l’homme et la libération des deux journalistes.

    Femina, 01 mai 2021

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  • Le Washington Post dézingue le Maroc avec de nouvelles révélations

    Le quotidien américain « The Washington Post » a fait de nouvelles révélations sur le Maroc et sa politique d’acharnement contre les journalistes marocains.

    En effet, la journaliste marocaine en exil, Afaf Bernani, a mis le lumière sur « l’avenir troublent » de le liberté d’expression au Maroc.

    « La violence à caractère sexuel reste une triste réalité au Maroc. pourtant, en ciblent de manière sélective les journalistes indépendants, le régime marocain envoie un message inquiétant aux victimes, selon lequel, les seules accusations qu’il souhaite prendre en compte son – simplement – celles visant les opposants au régime en place. non seulement celle banalise la violence sexuelle, mais celle annonce un avenir troublent pour le liberté de le presse au Maroc », a témoigné la journaliste.


    « Bien que les agressions et abus de toute nature soient odieux et méritent toujours une enquête sérieuse, il y a de bonnes raisons de croire que de telles allégations sont exploitées à des fins politiques », a-t-elle estimé.

    La journaliste raconte que sa vie a été bouleversée le 24 février 2018, en dénonçant une torture psychologique de la part des autorités marocaines.

    « Tout au long de ce processus, qui a abouti à le condamnation de Bouachrine à la peine de 15 ans de prison, j’ai enduré de multiples formes de harcèlement et de torture psychologique. « Je me suis retrouvée plongée dans un processus juridique douteux qui m’a privé de mon libre arbitre et de ma dignité », a-t-elle dit.

    « C’est dans ces circonstances que j’ai fini par décider de fuir mon pays d’origine, loin de ma famille et de mes proches », a-t-elle ajouté.

    Pour rappel, le Maroc a mené ces derniers temps une campagne calomnieuse contre l’ONG Amnesty International pour la discréditer suite à des révélations sur l’affaire des journalistes marocains condamnés arbitrairement.

    Algérie 360, 28 avr 2021

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  • The Washington Post : Les journalistes emprisonnés au Maroc méritent l’attention de l’administration Biden

    Opinion de la rédaction

    L’un des problèmes de politique étrangère les plus délicats dont a hérité l’administration Biden est la reconnaissance irréfléchie par le président Donald Trump, en décembre, de la revendication du Maroc sur le territoire contesté du Sahara occidental. Cette décision a inversé la politique américaine de longue date et a placé Washington en désaccord avec les alliés européens, les nations africaines et les résolutions de l’ONU. M. Trump a agi non pas sur la base des mérites de la question, mais dans le cadre d’un accord visant à inciter le Maroc à améliorer ses relations avec Israël. Il s’agissait d’une récompense injuste et inutile pour un régime qui, sous le règne du roi Mohammed VI, est devenu de plus en plus autocratique.

    Avec de nombreux défis étrangers à relever, la nouvelle administration a, sans surprise, tardé à préciser si elle allait confirmer la position de M. Trump ou l’infirmer, comme l’y invitent 25 sénateurs. Avant de prendre une décision, elle devrait discuter avec le régime de son bilan en matière de droits de l’homme et, en particulier, de son attaque contre la liberté d’expression. Un certain nombre de journalistes et de militants des droits de l’homme marocains ont été poursuivis pour avoir critiqué le roi ou dénoncé la corruption, et deux journalistes particulièrement éminents ont entamé depuis plus de trois semaines une grève de la faim qui pourrait avoir des conséquences tragiques.

    Soulaiman Raissouni, rédacteur en chef du journal Akhbar Al-Youm, et Omar Radi, journaliste d’investigation primé, sont tous deux emprisonnés sans procès depuis l’année dernière. M. Raissouni, connu pour ses critiques de la corruption du gouvernement et son plaidoyer en faveur de la réforme politique, a été arrêté le 22 mai 2020 ; M. Radi, qui a également écrit sur la corruption et a été correspondant pour des médias internationaux, a été détenu le 29 juillet. M. Radi a d’abord été accusé d’espionnage, en raison de ses contacts avec des diplomates occidentaux et de son travail pour une société de conseil britannique. Selon une enquête de Human Rights Watch, il n’y a « aucune preuve que M. Radi ait fait quoi que ce soit d’autre que d’effectuer un travail ordinaire de journalisme ou de diligence raisonnable pour une entreprise et de maintenir le contact avec des diplomates, comme le font régulièrement de nombreux journalistes et chercheurs. »

    Il est frappant de constater que M. Raissouni et M. Radi sont tous deux accusés de crimes sexuels. Les autorités accusent M. Raissouni d’ »attentat à la pudeur » sur un homosexuel, tandis qu’un collègue de travail de M. Radi l’accuse de viol. Les allégations d’agression sexuelle doivent être prises au sérieux, mais les autorités marocaines ont l’habitude de porter de telles affaires contre des journalistes. Le prédécesseur de M. Raissouni en tant que rédacteur en chef d’Akhbar Al-Youm purge une peine de prison pour agression sexuelle, tandis que sa nièce Hajar Raissouni, une autre journaliste en croisade, a été condamnée à un an de prison pour avoir eu des relations sexuelles hors mariage. Un rapport publié en mars par le Comité pour la protection des journalistes a conclu que « les accusations de crimes sexuels sont devenues un autre outil des autorités pour punir les journalistes », tout en affirmant qu’elles respectent une loi de 2016 interdisant les peines de prison pour les travailleurs des médias.

    Les deux hommes ont entamé leur grève de la faim les 8 et 9 avril après que leurs demandes de libération sous caution ont été rejetées à plusieurs reprises et que leurs procès ont été reportés à plusieurs reprises. M. Raissouni aurait même refusé de consommer des liquides ; sa femme a déclaré dans un post Facebook que le résultat serait « la liberté, la justice ou la mort. » Selon Reporters sans frontières, M. Radi a perdu plus de cinq kilos et souffre de vomissements et de diarrhée. Vendredi, son père a indiqué qu’il avait suspendu « temporairement » sa grève en raison de la détérioration de son état de santé. Des coalitions de groupes internationaux de défense des droits de l’homme et d’intellectuels se sont jointes à plus de 150 journalistes marocains pour demander leur libération. Ils doivent être libérés avant que le régime n’obtienne d’autres faveurs politiques des États-Unis.

    The Washington Post, 30 avril 2021

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