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  • Algérie. Le paradigme économique a changé

    Tags : Algérie, OMC, commerce, exportation, importation,

    Sujet récurrent qui revient comme un serpent de mer dans les débats économiques, l’adhésion de l’Algérie à l’OMC inspire en général une grande crainte aux producteurs nationaux et un immense espoir aux importateurs. Il n’y a pas si longtemps, ce sentiment contradictoire animait la scène nationale. Les producteurs avaient, en effet, légitimement raison de craindre pour leur survie. Pour des raisons historiques et structuration même de l’appareil de production, on n’imaginait pas un produit algérien franchir les frontières et se vendre à l’étranger. Les capacités de production, la qualité des produits, l’énorme poids de la bureaucratie et le caractère rentier de l’économie nationale, rendaient illusoire un quelconque bénéfice que les producteurs tireraient d’une adhésion à l’OMC. A contrario les importateurs qui évoluaient dans un environnement parfait, grâce à la rente qui a construit des ports à leur service, ont inondé le pays de produits achetés en Chine, en Europe et ailleurs. Une entrée du pays dans l’OMC allait décupler leurs bénéfices.

    Cet état de fait est en train d’évoluer doucement et sûrement à l’avantage des producteurs. Ces derniers regardent désormais en direction de l’Afrique, de l’Europe et ailleurs. Les produits algériens investissent les marchés étrangers et chaque mois apporte sa bonne nouvelle pour telle ou telle autre entreprise exportatrice. On en veut pour preuve une nette progression du nombre d’exportateurs et une baisse du nombre d’importateurs.

    Même s’il est encore tôt pour crier victoire, il est clair que le paradigme a changé en matière d’économie nationale. L’esprit rentier recule et l’attrait pour les importations suit le même mouvement grâce à une volonté politique orientée vers la régression des importations et un favoritisme assumé en direction des exportations.

    Cette tendance rend plus attractive une adhésion de l’Algérie à l’OMC. Il est entendu que l’Organisation mondiale du Commerce profite aux pays exportateurs. D’où l’évolution du débat à l’interne. Dans un avenir proche, ce seront les producteurs qui vont demander aux pouvoirs publics de hâter les négociations pour l’adhésion, en ce sens que le produit algérien sera compétitif sur les marchés internationaux.

    Cela pour dire qu’à travers la promotion des exportations, la vision des choses change du tout au tout. Car, à bien lire les règles qui régissent le fonctionnement du temple de la mondialisation et du capitalisme triomphant, on peut y voir un brin d’espérance pour l’économie du pays.

    Par Nabil G.

    Ouest tribune, 22/12/2022

    #Algérie #OMC #Commerce #Importation #Exportation

  • Algérie: le conseil économique promeut l’adhésion à l’OMC

    Algérie, le conseil économique promeut l’adhésion à l’OMC. Selon Reda Tir, l’adhésion de l’Algérie à l’OMC lui permettra de faciliter ses échanges et d’ »envahir » les marchés étrangers.

    Selon infoafrica.it, l’adhésion de l’Algérie à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) lui permettra de faciliter ses échanges et d’ »envahir » les marchés étrangers, a déclaré mardi le président du Conseil national économique (CNE), Rédha Tir, lors d’une conférence à Alger,

    Rédha Tir, a déclaré lors d’une conférence à Alger mardi, comme cité par le service de presse d’Algérie. Tir a souligné que les règles de libre-échange « équitables » établies par des organisations telles que l’OMC permettraient à l’Algérie d’ »envahir » de nouveaux marchés étrangers, ce qui nécessiterait « un choc » pour l’appareil de production national. Tir a déclaré que le CNESE « transférera une approche ambitieuse » dans ses recommandations pour que l’Algérie puisse adhérer à l’OMC, rappelant que cela reste un avis « consultatif » et que la décision appartiendra au gouvernement.

    Selon Tir, l’adhésion de l’Algérie à l’OMC sera « la troisième génération de ses réformes » menant à une intégration internationale, continentale et régionale. La première génération de réformes concerne les équilibres macroéconomiques (balance commerciale et budget), tandis que la deuxième génération est structurelle (partenariats public-privé, diversification des investissements ou encore ouverture du capital des entreprises publiques, y compris les banques). Le président du CNESE a noté que l’Algérie a réussi à lever bon nombre de réserves émises par l’OMC, qui entravaient son adhésion, citant notamment son ouverture aux investissements : l’adhésion de l’Algérie à près de 57 accords commerciaux internationaux bilatéraux et à près de dix accords environnementaux « renforce sa candidature », a-t-il ajouté.

    Les accords continentaux et régionaux signés par l’Algérie, comme celui de la Zone de libre-échange continentale (Afcfta), la Zone arabe élargie de libre-échange (Gzale) ou l’accord d’association commerciale avec l’Union européenne, devraient constituer des « leviers » pour lui permettre d’adhérer à des accords mondiaux comme celui avec l’OMC.

    Source : https://www.infoafrica.it/ (ICE ALGER)

    Tribuna economica, 27/10/2021

  • L’OMC, l’arlésienne

    Sujet récurrent qui «empoisonne» l’atmosphère économique nationale, l’adhésion à l’OMC, a encore été évoqué par le ministre sortant du Commerce. Rezig n’y voit que des aspects positifs. Mais bien avant que le ministre ne mette encore une fois le doigt dans l’engrenage du commerce extérieur sous son aspect le plus «violent», il y a lieu de noter que cette hypothétique adhésion à l’Organisation mondiale du commerce vient régulièrement inspirer une grande crainte aux producteurs algériens et un immense espoir aux importateurs. En fait, cette vision des choses est quelque peu partiale, il faut en convenir. Car, à bien lire les règles qui régissent le fonctionnement du temple de la mondialisation et du capitalisme triomphant, on peut y voir un brin d’espérance pour l’économie du pays. Et pour cause, autant le marché national risque une formidable invasion à même de provoquer d’immenses dommages sur le tissu socioéconomique, autant l’adhésion à l’OMC ouvre à notre économie de belles perspectives de développement à l’international, chose qu’on découvre à peine pour quelques rares produits.

    Les partisans de l’entrée de l’Algérie dans l’OMC tiennent beaucoup à cette façon de voir les choses. Se recrutant au sein du gouvernement essentiellement, les pro-OMC veulent en retenir les aspects positifs. Et même si actuellement l’industrie, l’agriculture et l’administration nationales sont largement en deçà des normes à même de garantir une adhésion réussie, on sort l’argument massue, à savoir que la quasi-totalité des pays du monde sont déjà dans l’OMC. S’entêter à rester en dehors de cette organisation c’est courir le risque d’être éjecté du système économique mondial. Et puis, disent les pro-OMC, après le pétrole que ferons-nous ? Cette interrogation est à l’origine de tous les maux de tête des décideurs du pays et une adhésion à l’OMC pourrait être un début de solution qui se matérialisera forcément par un traitement de choc.

    Le scénario avancé est que tout sera moins chère en Algérie, mais le cauchemar craint sera que tous sera produit ailleurs et il sera impossible d’éviter des pertes d’emplois par centaines, argumentent les anti-OMC. Mais est-ce réaliste de toujours reculer une échéance qui parait comme inévitable ? L’est-elle vraiment ou est-ce simplement un discours venu d’ailleurs qui nous impose une seule vision alternative du futur, alors qu’il y en a tellement ?

    En fait, quoi qu’il advienne, la réponse est dans le développement d’une stratégie consensuelle. En d’autre terme et sans populisme aucun, la stratégie économique du pays doit convaincre tous les Algériens. Et là c’est tout un programme dont on ne connaît pas encore le début.

    Par Nabil G.

    Ouest Tribune, 22 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, OMC, commerce, Organisation Mondiale du Commerce,