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  • L’Algérie soutient plus que jamais la cause du peuple sahraoui

    L’Algérie soutient plus que jamais la cause du peuple sahraoui – Toute démarche qui ignore le droit à l’autodétermination et à l’indépendance du peuple sahraoui sera contre-productive, injuste, dangereuse, et ne fera qu’ajouter un surcroît de tension et d’instabilité dans la région

    « Toute démarche qui ignore le droit à l’autodétermination et à l’indépendance du peuple sahraoui sera contre-productive, injuste, dangereuse, et ne fera qu’ajouter un surcroît de tension et d’instabilité dans la région « . C’est en quelque sorte la conclusion du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger et ce, suite à l’adoption par le Conseil de sécurité des Nations unies de la Résolution 2O62- (2O21) portant le renouvellement du mandat de la Minurso (Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental).

    « L’Algérie exprime son profond regret quant à l’approche fondamentalement dés- équilibrée consacrée par ce texte qui manque cruellement de responsabilité et de lucidité du fait du forcing malencontreux de certains des membres influents dudit Conseil « , déplore un communiqué du ministère des Affaires étrangères.  » L’Algérie qui exprime sa pleine compré- hension des constats et conclusions de la partie sahraouie, ne soutiendra pas cette Résolution partiale qui a pour effet de conforter les prétentions exorbitantes de l’Etat occupant dont elle encourage l’intransigeance et les manœuvres visant à entraver et à pervertir le processus de décolonisation du Sahara occidental « , le communiqué ajoute :  » par principe et par solidarité avec le peuple frère du Sahara occidental, l’Algérie attend du nouvel Envoyé personnel du Secrétaire général qu’il inscrive strictement son mandat dans la mise en œuvre de la Résolution 69O (1991) portant le Plan de règlement accepté par les deux parties au conflit, le Royaume du Maroc et le Front Polisario, et adopté unanimement par le Conseil de sécurité « .

    Par ailleurs  » l’Algérie escompte que la communauté internationale ne manégera aucun effort pour amener le Royaume du Maroc et la République arabe sahraouie démocratique (RASD), en leur qualité d’Etats membres de l’Union africaine (UA), à mettre en œuvre la décision du Conseil de paix et de sécurité de l’UA adoptée lors de sa réunion au niveau des Chefs d’Etat et de gouvernement le 8 mars 2021, qui demande aux deux pays d’engager des pourparlers directs et francs, sans aucune condition préalable et conformément à l’article 4 de l’Acte constitutif de l’UA).

    Pour rappel, en avril 1991, le Conseil de sécurité des Nations unies dans sa Résolution 69O(1991), s’appuyant sur un rapport de l’ONU sur la situation du Sahara occidental préconisant que la population de cette ancienne colonie espagnole revendiqu ée par le Maroc et par le Front Polisario  » puisse exercer son droit à l’autodétermination « .Il prévoyait pour cela qu’une Mission des Nations unies surveille l’application du cessez-le-feu et procède à l’organisation d’un référendum d’autodétermination. Mais, trente ans plus tard, le conflit demeure, sans aucune solution n’ait été dégagée et il semble à peu près certain que ne seront pas appliquées les dispositions du Plan de règlement. C’est ce qui ressort de la Résolution 26O2 adoptée le 31 octobre 2O21 par le Conseil de sécurité des Nations unies sous l’influence de certains de ses membres.

    Une Résolution qui ne tient pas compte de la réalité du conflit du Sahara occidental, notamment les aspirations des Sahraouis à la liberté et à l’indépendance. Ce faisant la communauté internationale reste préoccupée par l’absence de progrès notables dans la recherche d’une solution politique juste et durable en ce qui concerne ce conflit entre le Maroc et la Front Polisario.

    Les efforts des Nations unies depuis 1965, et plus particulièrement de la Minurso pour l’organisation d’un réfé- rendum au Sahara occidental depuis 1991, ont atteint une phase de stagnation, voire de paralysie qualifiée par les observateurs d’absence d’une position forte, claire et ferme de la part du Secrétaire général de l’ONU et du Conseil de sécurité concernant le manque de respect dont fait preuve le Maroc vis-à-vis des décisions des Nations unies relatives au Sahara occidental.

    Une position de fait qui a encouragé le Makhzen en tant qu’occupant à poursuivre, en toute impunité, ces actions illégales qui menacent la paix, la sécurité et la stabilité de toute la région. L’inaction et le silence assourdissant de l’organisation onusienne face à l’occupation militaire illégale exercée par le Maroc au Sahara occidental a encouragé la monarchie marocaine à ignorer le droit international à savoir l’autodétermination du peuple sahraoui étant délibérément soutenue par certaines grandes puissances siégeant au Conseil de sécurité de l’ONU.

    Des parties qui ignorent que ce conflit est une source d’épreuves et de souffrances inacceptables pour des populations innocentes et dont le seul tort est de lutter pour leur liberté.

    Les observateurs citent des exemples au sujet de sérieux et graves dépassements commis par le Maroc dont l’ONUJ, le Conseil de sécurité et la Minurso ont choisi de détourner le regard : la répression contre les civils sahraouis et les militants des droits de l’homme, le changement de la composante démographique du territoire sahraoui à travers des politiques de repeuplement massif, le pillage des ressources, l’ouverture de pseudo-consulats de pays étrangers, la tenue d’élections, l’organisation de conférences régionales et internationales et événements sportifs et l’imposition des lois marocaines sur l’ensemble du territoire sahraoui, incluant les espaces maritimes.

    B. Chellali

    Lemaghreb.dz, 03/11/2021

  • Sahara occidental : La mise en garde d’Alger

    Sahara Occidental, Maroc, Algérie, ONU, Conseil de Sécurité, résolution 2602,

    La tournure que prennent les évènements relatifs au Sahara occidental n’agrée pas l’Algérie. Des signes avantcoureurs attestent effectivement que l’Algerie voit d’un mauvais oeil le forcing de certaines puissances étrangères à vouloir imposer une vision injuste et déséquilibrée s’agissant du règlement de la question de décolonisation .
    La toute récente résolution du Conseil de sécurité de l’Onu renouvelant d’une année le mandat de la Minurso entre incontestablement dans cette logique. Il était dès lors évident que l’Algérie n’allait pas se taire et c’est en effet ce qui vient de se produire puisque la position exprimée est on ne peut plus revelatrice de cette tendance. L’Algérie rejette ainsi cette résolution considérée, à juste titre d’ailleurs, comme « largement déséquilibrée et qui n’encourage pas la quête d’un règlement juste et équitable ». suite « à l’adoption par le Conseil de sécurité des Nations unies de la Résolution 2602 (2021) portant renouvellement du mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au sahara occidental (Minurso), l’Algérie exprime son profond regret quant à l’approche fondamentalement déséquilibrée consacrée par ce texte qui manque cruellement de responsabilité et de lucidité du fait du forcing malencontreux de certains des membres influents dudit Conseil », indique le porte-parole du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale établie à l’étranger dans une déclaration rendue publique dimanche.
    « L’Algérie, qui exprime sa pleine compréhension des constats et conclusions de la partie sahraouie, ne soutiendra pas cette résolution parti le qui a pour effet de conforter les rétentions exorbitantes de l’État occupant dont elle encourage l’intransigeance et les manoeuvres visant à entraver et à pervertir le processus de décolonisation du sahara occidental », ajoute la déclaration qui dit attendre du nouvel envoyé personnel du secrétaire général de l’Onu pour le sahara occidental qu’il « inscrive strictement son mandat dans la mise en oeuvre de la Résolution 690 (1991) portant le Plan de règlement accepté par les deux parties au conflit, le royaume du Maroc et le Front Polisario, et adopté unanimement par le Conseil de sécurité ».
    Rappelons que cette résolution numéro 2602, présentée par les états-Unis, a été adoptée vendredi dernier par 13 voix pour et 2 abstentions : la Russie et la Tunisie. Le Front Polisario n’a pas, dans une réaction, fait montre de sa satisfaction, loin de là,puisqu’il a estimé que ce document est déséquilibré et a appelé l’Onu à prendre ses responsabilités. Le Polisario a, d’ailleurs, réitéré son maintien de la voie des armes pour que le peuple sahraoui recouvre sa liberté. « Toute démarche qui ignore le droit à l’autodétermination et à l’indépendance du peuple sahraoui sera contreproductive, injuste, dangereuse, et ne fera qu’ajouter un surcroît de tension et d’instabilité dans la région », ajoute la déclaration du porteparole du ministère des Affaires étrangères sur un ton qui en dit long sur le grand dépit de l’Algerie face à cettemanoeuvre.
    Riccardo Fabiani, directeur de programme Afrique du Nord à ICG : 

    « Rétablir le cessez-le-feu est impossible dans les conditions actuelles, le Maroc étant présent militairement dans la zone, séparant le Maroc du Sahara occidental, qui est censée être contrôlée et vérifiée par l’ONU. La présence du Maroc dans cette zone tampon est une violation du cessez-le-feu. »

  • Le Conseil de sécurité "fait enliser davantage" le conflit au Sahara occidental dans "l’impasse"

    Sahara Occidental, Maroc, ONU, Conseil de Sécurité, MINURSO, résolution 2602,

    Le Conseil de sécurité des Nations unies fait « enliser davantage » le conflit au Sahara occidental dans « l’impasse et l’incertitude », après sa résolution 2602 votée vendredi, ont relevé samedi les membres du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS) dans un communiqué. « Par une résolution (2602) dont le texte est caractérisé par un profond déséquilibre, et avec une formulation construite sur un écran de fumée qui fait jouxter dans l’amalgame des problèmes de fond avec des considérations superficielles, le Conseil de sécurité fait enliser davantage le conflit du Sahara occidental dans l’impasse et l’incertitude », rapporte le texte. 
    Pour le CNASPS, le Conseil de sécurité devait intervenir pour éviter une aggravation de la situation et adopter « une approche innovante dans la recherche de la solution » au conflit au Sahara occidental, « approche innovante qui mette fin au statu quo actuel ». Il devait notamment « régénérer le mandat de la MINURSO sur la base de constats vérifiés et documentés sur le terrain, et avoir un autre format de feuille de route pour le nouvel Envoyé personnel du SG/ONU, de Mistura, afin de ne pas tomber dans les abondons et démissions des précédents Envoyés personnels », selon la même source. 
    Le Conseil de sécurité « reproduit la même démarche depuis 15 ans, démarche qui a montré toutes ses limites, et qui, immanquablement, a mené à une impasse, car les efforts du Conseil de sécurité sont orientés à protéger l’occupation marocaine du Sahara occidental, et à offrir l’impunité à l’agresseur du peuple sahraoui », a-t-on déploré. 
    Le Conseil de sécurité a reconduit pour 12 mois la MINURSO dans un mandat « complètement surréaliste », puisque la MINURSO « n’est plus en mesure de remplir ses missions originelles, à savoir faire respecter le cessez-le feu, qui a été publiquement et outrageusement violé par le Maroc le 13 novembre 2020. Aujourd’hui, « il existe un état de guerre entre le Front Polisario et le royaume du Maroc au niveau du territoire occupé du Sahara occidental », souligne le CNASPS.
    De même que la MINURSO « ne peut concrètement et matériellement » organiser le référendum d’autodétermination pour le peuple sahraoui, « pourtant une consultation référendaire qui est un droit reconnu et inaliénable, et que recommande depuis des années le Conseil de sécurité, et que refuse obstinément le Maroc, devant la volonté duquel se plie le Conseil de sécurité ».
    Droits humains: violations « massives » par le Maroc
    Si l’on ajoute que le Conseil de sécurité « n’a pas jugé utile » d’élargir le mandat de la MINURSO à « protéger et à faire respecter les droits de l’Homme au Sahara occidental, droits de l’Homme quotidiennement et publiquement violés par le Maroc contre une population civile sahraouie pacifique et sans défense, on en déduit que la présence de la MINURSO aujourd’hui au Sahara occidental n’est d’aucune utilité, et ne contribue en rien à la résolution du conflit », souligne-t-on de même source. Et d’ajouter : « Le Conseil de sécurité, dans sa résolution 2602, a dressé un constat très partial en faveur du Maroc pour ce qui concerne le point de situation sur le dossier du conflit du Sahara occidental. 
    Dans les mêmes termes que pour les résolutions précédentes, le Conseil de sécurité aborde le conflit du Sahara occidental avec distance, généralisation et imprécision caractérisée, prolongeant ainsi de façon irresponsable les souffrances du peuple sahraoui, et délaissant le droit international que le Conseil de sécurité est censé promouvoir, et faire appliquer pour garantir la paix et la sécurité dans le monde ». « C’est ainsi qu’on relève dans la résolution 2602 une approche d’amalgame prémédité en ce qui concerne les droits de l’Homme puisqu’on parle des droits de l’Homme dans des camps de réfugiés sahraouis, où pourtant séjournent en permanence des représentants de 15 ONG européennes, et les représentants des agences de l’ONU (HCR et PAM), alors que le Maroc, force occupante, interdit toute entrée sur le territoire du Sahara occidental aux journalistes, aux juristes, aux ONG et aux parlementaires, afin de pouvoir violer en toute impunité les droits de l’Hommes à huis-clos », déplore le CNASPS. 
    « Le Conseil de sécurité ne parle pas de ces violations des droits de l’Homme au Sahara occidental par le Maroc, qui sont quotidiennes, massives, documentées, internationalement dénoncées. Le Conseil de sécurité les noie avec des préoccupations au sujet des droits de l’Homme dans les camps de réfugiés sahraouis ». « C’est ainsi qu’en matière de droits humains, le Conseil de sécurité met donc sur un même pied d’égalité le Front Polisario et le Maroc dans un parallèle complétement ubuesque », a-t-il pesté. Et de rappeler que « les Sahraouis ont de bonne foi fait entièrement confiance à l’ONU en septembre 1991 pour arrêter les combats. Aujourd’hui, le Front Polisario est en droit de douter de l’ONU et du Conseil de sécurité quant à honorer leurs engagements vis-à-vis du peuple sahraoui, et à faire appliquer effectivement le droit international qui leur accorde clairement le bénéfice d’un référendum d’autodétermination ». 
    « Ce n’est ni en cherchant à impliquer à tout prix les pays voisins en les responsabilisant peu ou prou dans l’échec de la recherche de solution, ni par des formulations alambiquées qui dédouanent le Maroc de son aventure colonialiste et de son agression contre le peuple sahraoui, que le Conseil de sécurité trouvera la solution juste et définitive au conflit du Sahara occidental. Alors que cette même solution est on ne peut plus claire en appliquant le droit international dont le Conseil de sécurité est garant de sa préservation et de son application », juge le CNASPS. 
    La résolution 2602 « perpétue le statu quo actuel, statu quo qui profite au Maroc, lequel impunément défie et provoque la communauté internationale et bafoue quotidiennement le droit international. Le Conseil de sécurité a le devoir impérieux et la charge officielle de CONTRAINDRE le Maroc à l’application du plan de règlement et au respect du droit international », a-t-on conclu.
  • Résolution du Conseil de Sécurité: Le ferme rejet d’Alger

    Résolution du Conseil de Sécurité: Le ferme rejet d’Alger – Sous l’effet de lobbys français et des monarchies du Golfe, le Conseil de sécurité de l’ONU vient, une nouvelle fois, de trahir le dossier sahraoui, ravivant dangereusement la tension dans la région.

    Abla Chérif – Alger (Le Soir) – Vendredi 29 octobre. Le Conseil de sécurité des Nations-Unies adopte, sur fond de désaccords flagrants, une nouvelle résolution portant prorogation du mandat de la Minurso pour une année. La Mission des Nations-Unies pour le référendum au Sahara Occidental vient ainsi d’être maintenue sur un terrain mouvant, théâtre d’une rupture du cessez-le-feu et de nouveaux combats entre les forces armées du Front Polisario et l’armée marocaine. Les Casques bleus onusiens ne sont plus les bienvenus chez les Sahraouis qui reprochent leur inertie, leur impartialité et leur indifférence éternelle et bien plus devant les événements en cours depuis plusieurs mois.

    L’adoption de cette résolution intervient avec 48 heures de report dû aux objections de certains États membres du Conseil de sécurité rejetant la première mouture présentée. La Russie regrette que ses objections n’aient pas été prises en compte et estime que le texte adopté «ne contribuera sans doute pas aux efforts de l’envoyé spécial en vue de négociations directes entre les deux parties pour trouver une solution mutuellement acceptable (…) car le problème principal reste depuis plusieurs années non réglé (…) ce qui prolonge l’ambiguïté et nuit aux perspectives d’un dialogue franc».

    Le Mexique dénonce, de son côté, «le manque d’ouverture pour incorporer des propositions importantes dans la résolution qui ont été soutenues par plusieurs délégations compte tenu de la détérioration significative de la situation, tant par rapport à la rupture du cessez-le-feu qu’à l’aggravation de la situation des droits humains». Dans une déclaration à l’APS, le représentant du Front Polisario auprès de l’ONU fait savoir que la France a empêché l’inclusion des droits de l’Homme dans le texte de résolution » sur le prolongement du mandat de la Minurso jusqu’au 31 octobre 2022.

    La bataille s’est faite rude et l’adoption de cette résolution s’est faite avec treize voix et deux abstentions, celle de la Tunisie et de la Russie. La réaction sahraouie ne se fait pas attendre. «Le peuple sahraoui n’a pas d’autre choix aujourd’hui que de poursuivre et d’intensifier sa légitime lutte armée pour défendre la souveraineté de sa patrie et assurer l’exercice de son droit inaliénable et non négociable à l’autodétermination et à l’indépendance», avertit le Front Polisario. Alger soutient et se dit solidaire.

    Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères fait savoir que l’Algérie rejette cette résolution et «exprime son profond regret quant à l’approche fondamentalement déséquilibrée consacrée par ce texte qui manque cruellement de responsabilité et de lucidité du fait du forcing malencontreux de certains des membres influents dudit Conseil» et fait savoir qu’elle «ne soutiendra pas cette résolution partiale qui a pour effet de conforter les prétentions exorbitantes de l’État occupant, dont elle encourage l’intransigeance et les manœuvres visant à entraver et à pervertir le processus de décolonisation du Sahara Occidental». L’Algérie appelle aussi le nouvel envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara Occidental à inscrire « strictement son mandat dans la mise en œuvre de la Résolution 690 (1991) portant le Plan de règlement accepté par les deux parties au conflit, le royaume du Maroc et le Front Polisario, et adopté unanimement par le Conseil de sécurité». «Toute démarche qui ignore le droit à l’autodétermination et à l’indépendance du peuple sahraoui sera contre-productive, injuste, dangereuse, et ne fera qu’ajouter un surcroît de tension et d’instabilité dans la région.»

    Les parties ayant agi pour dénuer la résolution onusienne de la réalité et prolonger la présence de la Minurso dans des territoires en guerre sont, elles, bien connues. Aux côtés de la France qui milite pour imposer la troisième voie de James Baker, les monarchies du Golfe usent de tout leur pouvoir pour freiner toute évolution du processus devant conduire à un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui. Moins d’une semaine avant la réunion du Conseil de sécurité, l’ambassadeur permanent d’Arabie Saoudite à New York a clairement déclaré son soutien au projet portant sur l’autonomie du peuple sahraoui et appelle à une reprise des fameuses tables rondes.

    En sa qualité de membre observateur, aux côtés de la Mauritanie, Alger a rejeté une nouvelle fois ce concept estimant qu’il n’était destiné qu’à tergiverser et retarder les véritables solutions. Amar Belani, représentant spécial pour le Sahara Occidental, a évoqué un «sérieux risque d’escalade».

    Abla Chérif

    Le Soir d’Algérie, 01/11/2021

  • La presse US révèle la phobie de la monarchie marocaine

    SaharaOccidental, Maroc, MINURSO, ONU, Front Polisario,

    Les responsables marocains vont accentuer le rythme de la machine mensongère et propagandiste, en direction cette fois-ci de l’opinion marocaine, suite aux déclarations et les orientations données par le chef de la diplomatie de la monarchie marocaine près de l’ONU, vendredi soir, lors d’un festin, à New-York, rapportent des médias américains, dont Associated Press (AP) ou la chaîne « El-Hora).
    Après avoir échoué à maintenir leurs accords avec l’Union européenne, suite au rappel à l’ordre du droit européen par les décisions de justice de la Cour de l’UE, sommant les pays européens à annuler tout accord de coopération avec Rabat, incluant le Sahara occidental, le Makhzen, via le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita, a sommé les responsables marocains, les médias et autres cercles de réflexion au Maroc d’évoquer la mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental, par son abrégé MINURSO. 
    La presse américaine a rapporté, en effet, qu’après l’adoption par le Conseil de sécurité de la résolution sur le Sahara occidental, dans laquelle le mandat de la mission onusienne en question a été prorogé d’un an, comme elle le fait, depuis 1991, l’équipe diplomatique s’est regroupée dans « une soirée festin », pensant avoir gagné un trophée, alors que le conflit fait rage, ente l’Armée de libération sahraouie et l’armée marocaine.
    Lors de cette soirée, la presse américaine a rapporté que le chef de la diplomatie marocaine a donné des instructions pour employer dans leurs déclarations sur la mission de l’ONU au Sahara occidental, « l’abrégé Minurso », rendant ainsi cette pratique déjà en cours, officielle dans le discours de la monarchie, mais ce n’est nullement ainsi qu’elle arrive à vider cette mission de son mandat fondamental et caractéristique dont son abréviation même le révèle, MINURSO, le « R », en référence au référendum et « SO » Sahara occidental. 
    Alors que le monde découvre chaque jour non seulement les atrocités du système colonial marocain dans les territoires occupés du Sahara occidental, les déclarations de hauts responsables, de pays et d’institutions internationales révèlent le rôle déstabilisateur de la région nord-africaine, en refusant de se conformer à la Légalité internationale. 
    Parmi les voix les plus récentes, celle du diplomate américain, Chistopher Ross, déclarant que « Je ne cesse d’être étonné par les commentaires des internautes marocains quand ils lisent quelque chose qui ne reflète pas entièrement leur pensée et celle de leur gouvernement sur le Sahara occidental », a écrit Ross sur son compte Facebook, déplorant « des attaques personnelles vulgaires ». 
    De son côté Joseph alfred Grinblat, l’ex-responsbale de la Minurso, lui affirme que «le Maroc nous a fait subir des séances de lavage de cerveau » et aussi « le Maroc use de toutes les ficelles pour entraver l’organisation d‘un référendum sur l’autodétermination au Sahara occidental ».
    Karima Bennour
  • La COP26 et le nouvel ordre énergétique mondial

    La COP26 et le nouvel ordre énergétique mondial – La Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques COP26 du 31/10/ au 12/11/2021, et le nouvel ordre énergétique mondial, horizon 2025/2030/2040

    La Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques COP 26, accueillie par le Royaume-Uni, se tiendra du 31 octobre au 12 novembre 2021 au Scottish Event Campus (SEC) à Glasgow, au Royaume où l’Algérie sera présente posant la problématise de la transition énergétique 2025/2032040. Dans un rapport publié en 2020 par WWW.Fr, l’organisation estime le coût économique du déclin de la nature à 479 milliards de dollars par an au niveau mondial horizon 2050. Mais la transition énergétique aura un cout social à moyen terme, pouvant être définie comme le passage d’une civilisation humaine construite sur une énergie essentiellement fossile, polluante, abondante, et peu chère, à une civilisation où l’énergie est renouvelable et moins polluante ayant pour objectif le remplacement à terme des énergies de stock (pétrole, charbon, gaz, uranium) par les énergies de flux (éolien, solaire, hydrogène ). La transition énergétique renvoie à d’autres sujets que techniques, posant la problématique sociétale. Il ne suffit pas de faire une loi car le déterminant c’est le socle social Cela pose la problématique d’un nouveau modèle de croissance : tous les secteurs économiques, tous les ménages sont concernés : transport, BTPH ; industries, agriculture. Les choix techniques d’aujourd’hui engagent la société sur le long terme. Dès lors la transition énergétique suppose un consensus social car la question fondamentale est la suivante : cette transition énergétique, combien ça coûte, combien ça rapporte et qui en seront les bénéficiaires.

    1.-Les subventions dans les énergies fossiles , décourageant les énergies alternatives, qui se sont élevées à 1000 dollars par an entre 2019/2020 pour chaque citoyen des pays du G20, malgré l’engagement de mettre fin au soutien au charbon, au pétrole et au gaz et selon le Fonds monétaire international (FMI), les subventions s’élèvent au total à 5,3 billions de dollars par année dans les plus grandes économies du monde. Elles incluent des déboursés, des crédits d’impôt et la réduction des prix du carburant. Ainsi, Le soutien public aux combustibles fossiles, surtout au pétrole, a cru de 178 milliards de dollars, dans les cinquante pays de l’OCDE, du G20 et du Partenariat oriental de l’Union européenne (six pays d’Europe centrale du Caucase). Or si l’ensemble du monde avait le même modèle de consommation énergétique que les USA et l’Europe qui concentre plus de 40% du PIB mondial pour une population inférieure à 1 milliard d’habitants sur un total en 2021 de plus de 7 milliards, il faudrait quatre à cinq fois la planète terre. C’est par la prise de conscience de ce désastre planétaire constaté régulièrement depuis quelques années, à travers tous les continents , avec un cout financier croissant, que d’ici, 2030/2035, les investissements prévus dans le cadre de la transition énergétique USA/Europe/Chine, Inde devraient dépasser les 4000 milliards de dollars où les grosses compagnies devraient réorienter leurs investissements. Avec le retour des USA aux accords de Paris COP21 sur le réchauffement climatique.

    Bien que le nouveau président dit ne pas vouloir interdire le développement du pétrole/gaz de schiste dont les USA sont le premier producteur mondial, s’engageant avec les nouvelles techniques à améliorer les effets de la fracturation hydraulique, le programme de Joe Biden prévoit 2000 milliards de dollars sur les 20/30 prochaines années, soit 10% du PIB pour le développement des énergies renouvelables, les industries écologiques et l’efficacité énergétique. Plus globalement, le plan climat de Joe Biden prévoit d’investir, je le cite «dans les infrastructures intelligentes pour reconstruire la nation et pour garantir que nos bâtiments, nos infrastructures d’eau, de transport et d’énergie puissent résister aux impacts du changement climatique, de financer 1,5 million de nouveaux logements plus durables et éco-énergétiques, une réorganisation de l’industrie automobile vers les voitures hybrides et électriques, l’Etat fédéral devant programmer notamment l’installation de 500000 bornes de recharge publiques sur le territoire et instaurer une prime à la conversion».

    L’Europe va dans la même trajectoire, avec comme leader l’Allemagne, où la Commission européenne a fixé, avec le règlement d’exécution 2020/1294 du 15 septembre 2020, les règles du nouveau mécanisme de financement des énergies renouvelables. Chaque État membre doit contribuer à l’objectif européen de 32% d’énergies renouvelables en 2030. Une trajectoire indicative est fixée pour chacun d’entre eux, pour la période 2021-2030, avec des points de référence à atteindre entre 2025 et 2027, devant mobiliser au moins 1000 milliards d’euros d’investissements durables dans les dix années à venir avec des incitations pour attirer les financements privés, grâce notamment au rôle essentiel que jouera la Banque européenne d’investissement. La Chine et l’Inde ont un fort engagement pour la transition énergétique. Par exemple, selon le rapport de Global Wind Energy Council de 2019, la Chine et l’Inde font partie des cinq pays regroupant 73% de l’ensemble des capacités éoliennes mondiales installées. En termes d’énergie solaire, le soutien des gouvernements indien et chinois stimule la compétitivité de leurs filières solaires, faisant d’eux les premiers acteurs au niveau mondial.

    La Chine pour tenter de réduire la pollution atmosphérique due à cet usage incontrôlé du charbon, investit massivement dans les énergies renouvelables: pays leader, prévoit d’investir d’ici 2030, environ 375/400/ milliards de dollars Quant à l’Inde, elle s’est engagée à fortement développer les énergies renouvelables, en disposant en particulier de 100 GW de capacités solaires et de 60 GW éoliens d’ici à fin 2022 (contre 16,6 GW solaires et 32,7 GW éoliens à fin novembre 2017)(, devant mobiliser pour cette période près de 190 milliards de dollars selon les estimations de la Climate Policy Initiative (CPI). Les USA/Europe qui représentent actuellement plus de 40% du PIB mondial pour une population inférieure à un milliard d’habitants poussent à l’efficacité énergétique et à la transition énergétique afin de luter contre le réchauffement climatique. Car si les Chinois, les Indiens et les Africains avaient le même modèle de consommation énergétique que les USA et l’Europe il faudrait cinq fois la planète actuelle. Je rappelle que selon le rapport de l’ONU une sécheresse sans précédent frappera l’Afrique du Nord et l’Afrique sub saharienne entre horizon 2025.

    Cette prise de conscience d’un désastre planétaire a été accentuée avec l’épidémie du coronavirus où la majorité des pays devraient axer leurs efforts pour la limitation du recours aux énergies fossiles, charbon et pétrole horizon en tête, le monde et donc aller vers un Mix énergétique, l’énergie de l’avenir horizon 2030/2040 étant l’hydrogène où la recherche développement connaît un réel essor. (Le professeur A. Mebtoul a présidé à Marseille en juin 2019 , avec les meilleurs experts des deux rives de la Méditerranée praticiens, experts et opérateurs, représentant l’Algérie, la commission de la transition énergétique, des 5+5+ Allemagne où les axes de la transition énergétique ont été définis). Les pays d’Afrique du Nord et du Proche Orient (MENA) dont l’Algérie seront touchés par les effets du changement climatique. les estimations indiquant une baisse attendue du PIB de l’ordre de 0,4% à 1,3% et pourrait même atteindre 14% si aucune mesure de lutte et d’adaptation face au changement climatique n’est adoptée.

    2.-Cette situation impose à l’Algérie d’accélérer la transition énergétique pour une optimisation accrue de la consommation interne de l’énergie, au même titre que celle pouvant contribuer à prolonger la durée de vie des réserves d’hydrocarbures en diversifiant les moyens de production d’énergie alternatives, notamment à base de ressources renouvelables .La transition énergétique en Algérie tournera autour de cinq axes. -Le premier axe, l’Algérie a décidé d’investir à l’amont pour de nouvelles découvertes. Mais pour la rentabilité de ces gisements tout dépendra du vecteur prix au niveau international et du cout, pouvant découvrir des milliers de gisements non rentables, posant le problème de la rentabilité. Le deuxième axe, est l’action contre le réchauffement climatique qui ne peut être conçue dans le cadre d’une Nation, impliquera une large concertation avec notamment les pays du Maghreb et de l’Afrique. D’une manière générale, pour le Maghreb dont l’Algérie, les ressources hydriques sont vulnérables aux variations climatiques. L’eau et sa gestion sont des problèmes conditionnant son avenir, le volume maximal d’eau mobilisable étant déficitaire d’ici à 2020 selon Femise (réseau euro-méditerranéen sur la région MENA. Dans la région du Maghreb, les effets négatifs toucheront la production de légumes dont les rendements diminueraient de 10 à 30 % et une baisse du blé à près de 40%. Ainsi, le changement climatique pourrait entraîner une véritable crise migratoire, l’or bleu, enjeu du XXIème siècle qui non résolu pouvant provoquer des guerres planétaires.

    Dans ce cadre, le développement des énergies renouvelables devant combiner le thermique pour l’exportation et le photovoltaïque pour le marché intérieur, transitoirement pouvant combiner le solaire et le gaz, dont le cout de production mondial a diminué de plus de 50% et il le sera plus à l’avenir, prévoyant un parc de voitures en Europe électrique et hydride avoinant les 80%. Or, avec plus de 3 000 heures d’ensoleillement par an, l’Algérie a tout ce qu’il faut pour développer l’utilisation de l’énergie solaire, ou presque. Le soleil tout seul ne suffit pas. Il faut la technologie et les équipements pour transformer ce don du ciel en énergie électrique. La production à grande échelle permettrait de réduire substantiellement les coûts tout en favorisant à l’aval une multitude de PMI-PME, renforçant le tissu industriel à partir des énergies propres (industries écologiques). La promotion des énergies renouvelables suppose des moyens financiers importants en investissement et en recherche-développement. Le programme algérien consiste à installer une puissance d’origine renouvelable de près de 22 000 MW dont 12 000 MW seront dédiés à couvrir la demande nationale de l’électricité et 10 000 MW à l’exportation. D’ici 2030, l’objectif de l’Algérie serait de produire, 30 à 40% de ses besoins en électricité à partir des énergies renouvelables. L’Algérie aura-t-elle les capacités d’absorption, la maitrise technologique pour éviter les surcouts, la maitrise du marché mondial et ne sera-t-il pas préférable de réaliser ces projets dans le cadre d’un partenariat public privé national, international et pourquoi pas dans le cadre de l’intégration de l’Afrique du Nord , pont entre l’Europe et l’Afrique, continent à enjeux multiples qui horizon 2O3O/2040, tirera la croissance de l’économie mondiale.

    Le troisième axe est d’améliorer l’efficacité énergétique car comment peut –on programmer 2 millions de logements selon les anciennes normes de construction exigeant de fortes consommations d’énergie alors que les techniques moderne économisent 40 à 50% de la consommation ? En Algérie existe un véritable paradoxe : la consommation résidentielle (riches et pauvres payent le même tarif ; idem pour les carburants et l’eau) représente 60% contre 30% en Europe et la consommation du secteur industriel 10% contre 45% en Europe montrant le dépérissement du tissu industriel, soit moins de 6% du produit intérieur brut. Ainsi, s’impose une nouvelle politique des prix ( prix de cession du gaz sur le marché intérieur environ un dixième du prix international occasionnant un gaspille des ressources renvoyant à la nécessaire révision de la politique des subventions. A cet effet, une réflexion doit être engagé par le gouvernement algérien pour la création d’une chambre nationale de compensation, que toute subventions devra avoir l’aval du parlement pour plus de transparence, chambre devant réaliser un système de péréquation, segmentant les activités afin d’encourager les secteurs structurants et tenant compte du revenu par couches sociales, impliquant une nouvelle politique salariale.

    Le quatrième axe, l’Algérie compte construire sa première centrale nucléaire en 2025 pour faire face à une demande d’électricité croissante , selon le 19 mai 2013 du ministre de l’Énergie et des Mines, l’institut de génie nucléaire, créé récemment, devant former les ingénieurs et les techniciens en partenariat, qui seront chargés de faire fonctionner cette centrale. Les réserves prouvées de l’Algérie en uranium avoisinent les 29.000 tonnes, de quoi faire fonctionner deux centrales nucléaires d’une capacité de 1.000 Mégawatts chacune pour une durée de 60 ans, selon les données du Ministère de l’Énergie. La ressource humaine étant la clef à l’instar de la production de toutes les formes d’énergie il s’aira d’éviter cet exode de cerveaux massif que connait l’Algérie, le poste services avec la sortie de devises étant passé de 2 milliards de dollars en 2OO2 à 10/12 milliards entre 2O10/2019.

    Le cinquième axe, est l’option du gaz de schiste introduite dans la nouvelle loi des hydrocarburées, l’Algérie possédant la troisième réservoir mondial avec plus de 19.000 milliards de mètres cubes gazeux (voir étude premier ministère 8 volumes sous la direction du Pr Abderrahmane Mebtoul assité de 20 experts internationaux et des cadres de Sonatrach : pétrole/gaz de , opportunités et risques janvier 2015). En Algérie, devant éviter des positions tranchées pour ou contre, un large débat national s’impose, car on ne saurait minimiser les risques de pollution des nappes phréatiques. L’Algérie étant un pays semi-aride, le problème de l’eau étant un enjeu stratégique au niveau méditerranéen et africain, doit être opéré un arbitrage pour la consommation d’eau douce, (les nouvelles techniques peu consommatrices d’eau devant être mise au point pas avant 2025, un milliard de mètres cubes gazeux nécessitant 1 million de mètres cubes d’eau douce . Sans compter la durée courte de la vie de ces gisements et la nécessaire entente avec des pays riverains se partageant ces nappes, devra être pris en compte les coûts (l’achat des brevets) devant forer plusieurs centaines de puits moyens pour un milliard de mètres cubes gazeux.

    En résumé, le monde devrait connaître horizon 2030 un profond bouleversement de la carte énergétique et donc du pouvoir économique mondial, l’énergie étant au cœur de la sécurité des nations (interviews-Pr A. Mebtoul AfricaPresse Paris, American Herald Tribune et Afrik Economy 2019//2020). Les décisions dans le domaine de l’énergie engagent le long terme et la sécurité du pays devront être prises par le conseil national de l’Énergie. Les changements économiques et climatiques survenus depuis quelques années dans le monde ainsi que ceux qui sont appelés à se produire dans un proche avenir, doivent nécessairement trouver leur traduction dans des changements d’ordre systémique destinés à les prendre en charge et à organiser leur insertion dans un ordre social qui est lui-même en devenir. ademmebtoul@gmail.com

    (1) Synthèse des interventions du professeur Abderrahmane MEBTOUL membre de plusieurs institutions internationales sur l’énergie- –expert international- (directeur d‘études Ministère Energie Sonatrach 1974-1979-1990-1995- 2000-2007) -conférence devant le parlement européen octobre 2013 sur « le Maghreb face aux enjeux géostratégiques » – au séminaire international organisé par l’institution de la coopération allemande au développement (GIZ) le 17 octobre 2012 et sa conférence au Sénat français « l’Algérie face à la transition énergétique mondiale » ( décembre 2013) – voir deux importantes audits réalisés par le professeur Mebtoul assisté des cades de Sonatrach et d’experts nationaux et internationaux dont le bureau d ‘Etudes américain Ernest Young « le prix , la problématique de subventions des carburants dans un environnent concurrentiel ( 10 volumes Ministère Energie Alger- 2008) – audit pour le gouvernement « sur la stratégie pétrolière et gazière en Algérie , pétrole et gaz de schiste , opportunités et risques » ( 7 volumes 2015) – la stratégie gazière en Algérie, face la concurrence internationale » (revue internationale gaz d’aujourd’hui Paris janvier 2015)

    Professeur Abderrahmane MEBTOUL, Professeur des universités, expert international docteur d’Etat 1974- directeur d’études Ministère Energie/Sonatrach 1974/1979-1990/1995-2000/2008- 2013/2015

  • Conseil de Sécurité: Prévisions pour le mois de novembre 2021

    Conseil de Sécurité: Prévisions pour le mois de novembre 2021 – En novembre, le Mexique assurera la présidence du Conseil de sécurité.

    Le Mexique organisera trois événements de signature pendant sa présidence. Il organisera un débat ouvert de haut niveau sur le thème « Exclusion, inégalité et conflits » dans le cadre du point de l’ordre du jour « Maintien de la paix et de la sécurité internationales ». Le secrétaire général António Guterres et un représentant de la société civile devraient y faire un exposé. Le président mexicain Andrés Manuel López Obrador devrait présider la réunion. Une déclaration présidentielle est envisageable.

    Le Mexique organisera également un autre débat ouvert de haut niveau sur le thème « La paix et la sécurité par la diplomatie préventive : Un programme commun à tous les organes principaux de l’ONU » sous le point de l’ordre du jour « Maintien de la paix et de la sécurité internationales ». Des exposés sont attendus de la part d’Abdulla Shahid, président de l’Assemblée générale, de Collen Vixen Kelapile, président du Conseil économique et social (ECOSOC), de Joan E. Donoghue, président de la Cour internationale de justice (CIJ), et du secrétaire général António Guterres. Une déclaration présidentielle est envisageable.

    Le troisième événement de signature que le Mexique prévoit d’organiser est un débat ouvert sur les armes légères. Le directeur de l’Institut des Nations unies pour la recherche sur le désarmement (UNIDIR), Robin Geiss, et un représentant de la société civile sont les intervenants prévus.

    Le briefing annuel des commissaires de police des Nations unies aura également lieu en novembre. Le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, le commissaire de police de la Force intérimaire des Nations unies pour la sécurité d’Abyei (UNISFA), Violet Lusala, et le commissaire de police de la Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations unies au Mali (MINUSMA), Patricia Boughani, sont attendus.

    Le débat semestriel sur la Bosnie-Herzégovine et la réautorisation de la force multinationale de stabilisation dirigée par l’UE (EUFOR ALTHEA) sont prévus ce mois-ci.

    Les questions africaines inscrites au programme de travail de novembre sont les suivantes :

    Libye, briefing et consultations sur la mission de soutien des Nations unies en Libye (UNSMIL) et le briefing semestriel du procureur de la CPI concernant les affaires en Libye ;
    Somalie, briefing et consultations sur les développements récents dans le pays et sur la Mission de l’UA en Somalie (AMISOM) et la Mission d’assistance des Nations Unies en Somalie (UNSOM) ; et
    la force conjointe du groupe des cinq pour le Sahel (FC-G5S), briefing et consultations sur les activités de la force.
    En outre, le Conseil devrait renouveler les mandats de la :

    Force de sécurité intérimaire des Nations unies pour Abyei (UNISFA) ;
    Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) ; et
    751 régime de sanctions à l’égard de la Somalie et du groupe d’experts.
    Le Conseil tiendra ses réunions mensuelles sur la situation politique et humanitaire et sur l’utilisation d’armes chimiques en Syrie. Les autres questions relatives au Moyen-Orient inscrites au programme de travail ce mois-ci sont les suivantes :

    Le Yémen, la réunion mensuelle sur les développements ;
    « La situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne », la réunion mensuelle ;
    Irak, un briefing et des consultations sur la Mission d’assistance des Nations unies en Irak (MANUI) ; et
    Liban, consultations sur la mise en œuvre de la résolution 1701.
    Deux questions asiatiques seront discutées en novembre :

    l’Afghanistan, un briefing et des consultations sur la Mission d’assistance des Nations unies en Afghanistan (MANUA) ; et
    RPDC, consultations sur le rapport du comité 1718.
    Le briefing annuel du président de la Cour internationale de justice (CIJ), reporté d’octobre, devrait se tenir sous forme de réunion privée.

    L’atelier annuel finlandais « Hitting the Ground Running » devrait avoir lieu les 18 et 19 novembre.

    Security Council Report, 30/10/2021

  • Sahara occidental : Prudence du Conseil de sécurité, atouts perdus du Maroc

    Sahara Occidental, Maroc, ONU, Conseil de Sécurité, MINURSO, Front Polisario, 

    Vendredi 30 octobre, le Conseil de sécurité des Nations unies a voté une résolution par laquelle il a décidé de proroger jusqu’au 31 octobre 2O22 le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO). Le texte que les Etats-Unis ont rédigé en tant que «pays porte-plume» arrondit beaucoup les angles du dossier selon une logique de prudence sans doute compréhensible après l’attitude qu’a eue Washington sur le conflit au temps de l’administration Trump. Il souligne néanmoins «qu’il convient de parvenir à une solution politique réaliste, pragmatique, durable» dans la perspective d’une auto-détermination du peuple du Sahara occidental». Une formulation qui sonne comme un camouflet pour Rabat.
    Par Anis Remane
    Vendredi 29 octobre, le Conseil de sécurité a décidé de la prorogation jusqu’au 31 octobre 2022 du mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO). La résolution 2602, par laquelle ce mandat d’une année a été renouvelé, a été adoptée par 13 voix contre zéro, avec deux abstentions exprimées par la Fédération de Russie et la Tunisie. L’année dernière, au côté de la Russie, c’était l’Afrique du Sud qui s’est abstenue de voter le texte de rallonge du mandat de la Minurso. Ce mandat, a précisé vendredi un communiqué des Nations unies, «n’a pas fait l’objet d’un renouvellement consensuel depuis 2017».
    Ce désaccord s’est d’ailleurs manifesté à nouveau lors du report de la consultation des membres du Conseil de sécurité. Prévue le mercredi 27 octobre, elle a été ajournée pour vendredi 29 octobre en raison de la «non satisfaction» de la Fédération de Russie par des «paragraphes relatifs au processus politique», avait indiqué à l’AFP un diplomate sous le couvert de l’anonymat. Mais, plus tard, on a appris que le refus russe était motivé par la reprise dans le texte de la résolution rédigé par les Etats-Unis de propositions datant du temps de l’ancien envoyé spécial pour le Sahara occidental, l’Allemand Horst Köhler, dont celle de la reconduction, pour le processus de négociation entre le Maroc et le Polisario, des «tables rondes».
    Un format que l’Algérie juge «inefficace» et «contre-productif» et à la place duquel sa diplomatie plaide pour des «négociations directes» entre les parties belligérantes. Cette position que notre pays a exprimée par la voix de sa représentation permanente aux Nations unies à New York n’a pas été prise en compte. Le format « tables rondes » comme celles qui avaient été organisées en Suisse jusqu’au printemps 2019 sous l’égide de l’ancien envoyé spécial Martin Köhler est à nouveau mentionné dans la nouvelle résolution. Il fait craindre aux indépendantistes du Polisario, qui n’avaient pas encore réagi officiellement hier à la résolution, la poursuite du statu quo au Sahara occidental, alors que le cessez-le-feu avec le Maroc est rompu après la reprise des armes au niveau de la zone tampon de Guerguerat. Cette crainte, qui n’est pas clairement dite par les Sahraouis pour des raisons tactiques et de diplomatie avec Washington en particulier contrairement aux critiques qu’elle adresse fréquemment à Paris, est motivée par le fait que, pour les Etats-Unis comme pour la France, qui a demandé le respect du cessez-le-feu, le plan d’autonomie présenté en 2007 par le Maroc constitue une base sérieuse et crédible de discussion en vue de la reprise du dialogue.
    Pour autant, les lignes bougent et le Maroc perd beaucoup des atouts qu’il avait ! Les Etats-Unis, bien qu’ils continuent de faire pression sur les pays dont l’Algérie qui plaident pour des «négociations directes», ne sont plus dans la position unilatérale et en faveur de Rabat qui était la leur durant le mandat de l’administration Trump, ouvertement hostile à la légalité internationale. Ils parlent davantage du «processus politique». La Fédération de Russie, qui s’est abstenue cette année encore, adopte un ton plus offensif. Elle regrette avec davantage d’affirmation que ses contributions n’aient pas été prises en compte. Selon sa représentation diplomatique à New York, la résolution adoptée par le Conseil de sécurité ne reflète pas le tableau objectif du règlement de la question du Sahara occidental «et ne contribuera sans doute pas» aux efforts de l’Envoyé spécial en vue de négociations directes entre les deux parties pour trouver une solution mutuellement acceptable. Son représentant a dénoncé les termes utilisés de «démarches réalistes» et de «compromis», estimant qu’ils «prolongent l’ambiguïté» et sapent les travaux du Conseil de sécurité en nuisant aux perspectives d’un dialogue direct. D’après lui, «le problème principal reste depuis plusieurs années non réglé».
    Texte pas équilibré
    Le Viet Nam, le Mexique et la Chine, qui ont voté la résolution, ont cependant exprimé des préoccupations proches de l’avis russe, regrettant que le texte n’ait pas été «plus équilibré» et ne reflète pas mieux la situation sur le terrain. Le Viet Nam a rappelé sa position de principe d’un appui au règlement des conflits par des pourparlers de paix entre les parties concernées. La Chine a en outre demandé pour l’avenir «davantage de consultations» sur la prorogation du mandat. Le Mexique a lui aussi dénoncé «le manque d’ouverture au cours de la négociation pour incorporer des propositions importantes dans la résolution qui ont été soutenues par plusieurs délégations». Il a notamment cité les demandes visant à obtenir des informations plus fréquentes, «compte tenu de la détérioration significative de la situation, tant par rapport à la rupture du cessez-le-feu qu’à l’aggravation de la situation des droits humains».
    Ce discours nouveau est encore plus manifeste en Afrique avec l’abstention de la Tunisie – un geste qui sera sans doute mal apprécié par Rabat – et par la position du Kenya davantage proche de la position algérienne et aux yeux de qui la «ligne rouge est la question de l’autodétermination», a affirmé mercredi son ambassadeur à l’ONU, Martin Kimani, président en exercice du Conseil de sécurité. «Nous voulons que l’autodétermination soit clairement indiquée dans la résolution», a-t-il précisé en soulignant que, pour son pays, «s’il n’y a pas de reconnaissance du droit à l’autodétermination, alors nous aurons beaucoup de mal avec la résolution». Le Kenya plaide également pour une meilleure prise en compte des positions de l’Union africaine, mettant en avant l’appel lancé le 9 mars par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine. Si le succès de l’Envoyé spécial dépendra du soutien que lui accordera le Conseil de sécurité, M. de Mistura devra aussi œuvrer avec l’Union africaine, a déclaré l’ambassadeur Kimani, qui s’est prononcé pour un libellé mettant davantage l’accent sur le droit à l’autodétermination et sur le respect des droits de l’homme, en revenant au libellé initial des résolutions relatives au Sahara occidental mentionnant ce droit à l’autodétermination et l’organisation d’un référendum. «Pays qui a acquis son indépendance après avoir été colonisé», le Kenya apporte son appui à l’autodétermination des peuples, une «juste cause», a-t-il clamé. La résolution votée vendredi «souligne qu’il convient de parvenir à une solution politique réaliste, pragmatique, durable» à la question du Sahara occidental, qui repose sur le compromis, et qu’il importe d’adapter l’action stratégique de la MINURSO et d’affecter les ressources des Nations unies à cette fin. Le texte adopté ajoute «mutuellement acceptable», une précision qui n’était pas dans la mouture qui devait être proposée mercredi au vote. Ses votants se félicitent de la nomination, il y quelques semaines, de Staffan de Mistura comme envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental. Lors de leurs explications de vote, ils se sont eux aussi félicités de cette nomination, les États-Unis, pays «porte-plume», rappelant qu’elle n’était que «trop attendue». À l’image du Kenya, ils ont promis au nouvel Envoyé spécial leur plein appui, «pour revitaliser un processus de paix qui s’est enlisé».
    Mohamed Ould Salek : «Le Conseil de sécurité a compris qu’il n’y a plus de cessez-le-feu»
    Le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, a réaffirmé samedi que l’option de la paix, comme alternative à la guerre, n’est possible que sur la base du respect de la légalité internationale qui ne reconnaît pas la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. «Nous espérons que le nouvel envoyé personnel du SG de l’ONU, Staffan de Mistura, saura convaincre l’autre partie (le Maroc, ndlr) et ceux qui sont derrière elle, sur le fait que trois décennies de déni de la réalité nationale sahraouie et les tentatives visant à enterrer l’accord de cessez-le-feu conclu entre les deux parties, doivent suffire à les convaincre que l’option de la paix n’est possible que sur la base du respect de la légalité internationale qui ne reconnaît pas la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental», a-t-il déclaré à l’APS . Pour M. Ould Salek, le Conseil de sécurité, par son approbation vendredi de la résolution 2602, «a compris qu’il n’y a plus de cessez-le-feu». «Il est arrivé au même constat de l’Union africaine avant lui, en concluant que la guerre entre les deux parties a repris après l’agression du 13 novembre 2020 (à Guerguerat). C’est ce que le secrétaire général Antonio Guterres a confirmé dans son rapport au Conseil» sur la situation au Sahara occidental, a-t-il précisé.
    Devant ce blocage, M. Ould Salek cite deux options pour parvenir au règlement de ce conflit, vieux de quatre décennies : «Les deux pays membres de l’Union africaine (UA), la République sahraouie et le Maroc doivent accepter la solution pacifique sur la base des décisions du sommet extraordinaire de l’UA sur la stratégie visant à faire taire les armes et du sommet du Conseil de paix et de sécurité (CPS)». Ou bien «le Conseil de sécurité fixe une date pour l’organisation du référendum d’autodétermination, qui est la seule mission de la Minurso». «L’accord sur l’une des deux options est devenu désormais la seule voie pour parvenir à un nouveau cessez-le-feu», affirme M. Ould Salek.
  • Front Polisario-Maroc : Le Conseil de sécurité appelle à la reprise des négociations

    Sahara Occidental, Maroc, ONU, MINURSO,

    Le Conseil de sécurité a publié la résolution N 2602 sur le Sahara Occidental lors d’une séance tenue, vendredi, portant propagation de la mission de la MINURSO jusqu’au 31 octobre 2022, et a appelé à la reprise des négociations pour parvenir à une solution garantissant au peuple sahraoui son droit à l’autodétermination.
    Par 13 voix pour et deux abstentions (la Russie et la Tunisie), le Conseil a adopté cette résolution présentée par les Etats unis. La résolution a fait ressortir également l’impératif de parvenir à une solution consensuelle (pour le Front Polisario et le Maroc) au sujet de la question sahraouie dans le cadre des résolutions précédentes sous-tendant une solution garantissant au peuple son droit inaliénable à l’autodétermination.
    Le Conseil de sécurité a appelé, dans ce cadre, les deux parties au conflit à reprendre les pourparlers diplomatiques, sous l’égide de l’ONU, avec bonne foi et sans conditions préalables, tout en respectant les efforts déployés depuis 2006 et les évolutions survenues, le but étant de parvenir à une solution politique juste, durable et consensuelle.
    La violation du cessez-le-feu suite à l’agression marocaine perpétrée contre des civils sahraouis, le 13 novembre 2020, dans la brèche illégale d’El-Guergarat a été également établie, précise la résolution qui inclut un appel lancé à la communauté internationale pour assurer un soutien total à l’envoyé spécial onusien au Sahara occidental et lui permettre d’effectuer des visites sur le terrain.
    Le Conseil de sécurité a appelé les parties au conflit à collaborer avec la Minurso et à prendre les mesures nécessaires à la sécurisation des agents de l’ONU pour leur faciliter, conformément aux accords pertinents, l’accomplissement de leurs missions.
    Le représentant du Front Polisario et coordinateur avec la MINURSO, Sidi Mohamed Omar avait déclaré à la presse, à l’issue de la parution de la résolution N 2602, que « le Front Polisario s’attèle à évaluer la résolution du Conseil de sécurité ainsi que ses répercussions sur la situation sur le terrain et le processus de paix de l’ONU », relevant qu »‘un communiqué sera rendu public sur cette résolution au moment opportun ».
    APS
  • Maroc : Graves révélations d’un ancien membre de la MINURSO

    Sahara Occidental, Maroc, MINURSO, ONU, Front Polisario,Joseph Albert Grinblat,


    Sahara occidental, Graves révélations d’un ancien membre de la MINURSO : le Maroc a procédé à des enlèvements et au lavage de cerveau
    Un ancien responsable de la Minurso, l’Américain Joseph Alfred Grinblat a raconté l’«enlèvement» et les «séances quotidiennes de lavage de cerveau» dont il a fait l’objet, lui et d’autres membres, en 1991, par les autorités marocaines, lors de leur premier voyage dans ce territoire non-autonome.
    «A notre arrivée à Casablanca, le matin du 8 septembre, nous n’avons pas été autorisés à nous rendre à Laâyoune et avons été emmenés de force à Rabat, la capitale, par la police secrète marocaine. Nous avons été gardés là-bas pendant près de deux semaines, jusqu’au 21 septembre, pour ce qui s’apparentait à des séances quotidiennes de lavage de cerveau avec des personnes justifiant la possession marocaine du Sahara occidental.
    Nous avons découvert que notre enlèvement avait été organisé par le ministre de l’Intérieur du Maroc, Driss Basri, avec l’accord de Zia Rizvi, qui nous attendait à Rabat», a écrit «Grinblat sur PassBlue», un site de journalisme en ligne, dans une genèse du conflit sahraoui et de la création de la Minurso.
    Selon l’Américain, Rizvi, alors adjoint du patron de la Minurso, le Suisse Johannes Manz, était devenu le chef «de facto» de la mission onusienne après que l’Helvétique a «donné une interview aux médias que le gouvernement marocain considérait comme soutenant la position du Polisario, et il n’était plus le bienvenu au Maroc».
    «Le 21 septembre 1991, nous avons pris l’avion pour Laâyoune. Là, au lieu de loger dans une tente dans le désert, on nous a logés dans un ancien hôtel cinq étoiles du ClubMed!!!», alors que «l’objectif était de discuter avec les autorités locales de la manière de mettre en œuvre l’identification des personnes qui seraient autorisées à voter lors du référendum».
    Ce statisticien-économiste-démographe, qui a pris sa retraite des Nations unies en 2004 après avoir passé 30 ans à la Division de la population de l’ONU, raconte que la délégation a été ensuite obligée de retourner à New York, sur demande du Pakistanais Rizvi, «sans aucune raison».
    «J’ai appris par la suite que quelques jours avant que Rizvi nous ordonne de retourner à New York, un autre vice-président de la Commission (d’identification chargée de la responsabilité de décider qui serait autorisé à voter lors du référendum), Gaby Milev, avait trouvé une solution à un problème pratique que nous devions résoudre pour commencer l’identification des électeurs. Il l’avait montrée à Rizvi, qui lui a ordonné de n’en parler à personne et lui a pris tous les documents s’y rapportant. Deux jours plus tard, nous avons reçu l’ordre de retourner à New York», a-t-il encore évoqué.
    Le Maroc «obtient le pouvoir» pour empêcher le référendum
    En dépit de leur retour aux Etats-Unis, les membres de la commission ont continué le travail sur un rapport à présenter au Conseil de sécurité par l’intermédiaire du secrétaire général Javier Pérez de Cuéllar, a ajouté Joseph Alfred Grinblat. «En novembre, notre président (de la commission), Macaire Pedanou, a présenté notre rapport à Pérez de Cuéllar, qui lui a demandé de le modifier pour le rendre plus favorable au Maroc. Macaire a répondu que ce n’était pas son rapport mais celui de la Commission, et qu’il transmettrait la demande aux autres membres de l’organisme. Nous nous sommes réunis et tous ont convenu de ne pas modifier notre rapport».
    «Néanmoins, le secrétaire général a fait modifier le rapport avant qu’il ne soit présenté au Conseil de sécurité. La principale modification consistait à dire que l’ONU exécuterait le référendum ‘’après accord des parties’’ (Maroc et Polisario), au lieu de ‘’après consultation des parties’’. Cela signifie que le Maroc a reçu le pouvoir d’empêcher l’ONU d’organiser le référendum», a précisé la même source.
    Grinblat affirme avoir découvert en mai 1991 que Rizvi avait été licencié en raison de «graves irrégularités financières» de son poste à l’ONU en Afghanistan.
    Mais il s’est ensuite vu offrir le poste d’adjoint de Manz à la Minurso par son ami Virendra Dayal, qui était le directeur du bureau exécutif du secrétaire général. Et de poursuivre : «Pour rendre les choses encore plus bizarres, plus tard en 1992, Pérez de Cuéllar, qui avait pris sa retraite le 31 décembre 1991, s’est vu proposer un poste dans une société contrôlée par le roi Hassan (II) du Maroc, l’Omnium Nord-Africain (ONA). Il en a démissionné dès que son rôle a été rendu public».
    L’ancien statisticien avance deux possibilités pour expliquer ce qui s’était passé : «Celle qui me semble la plus probable est que Pérez de Cuéllar a modifié le rapport au Conseil de sécurité à la demande de la France, dont le président, François Mitterrand, soutenait ouvertement le Maroc (bien que sa femme, Danielle, était à la tête d’une organisation de soutien au Polisario), et des Etats-Unis, qui favorisaient officiellement le droit des peuples à l’autodétermination mais ne voulaient pas d’un Sahara occidental indépendant proche de l’Algérie, de la Libye et de l’Union soviétique d’alors. La possibilité la moins probable est que Pérez de Cuéllar ait reçu des incitations du Maroc pour empêcher le référendum».
    «En résumé, si Manz n’avait pas donné son interview aux médias en 1991, c’est lui ­— et non Rizvi — qui aurait été en charge des opérations quotidiennes de la Minurso au Maroc.
    En conséquence, nous n’aurions pas été renvoyés à New York après cinq semaines, et nous aurions pu poursuivre notre mission d’organisation du référendum, selon l’autorité donnée à la Minurso par le Conseil de sécurité. Le pays indépendant du Sahara occidental aurait été créé en 1992», avance-t-il.
    «En septembre 2021, le Maroc administre toujours le Sahara occidental comme une partie du Maroc, alors que l’Union africaine considère que c’est un pays indépendant occupé par le Maroc, et la Minurso est toujours là avec la mission d’organiser un référendum», a conclu l’ancien responsable onusien.