VIOLENCES À L’ENCONTRE DE LA FAMILLE DE LA MILITANTE SAHRAOUIE SULTANA KHAYA
La communauté internationale pressée d’“agir” face à la répression marocaine
Le ministère sahraoui des territoires occupés et des communautés sahraouies à l’étranger a dénoncé les violences et les pratiques d’intimidation commises par les forces d’occupation marocaines à l’encontre de la famille de Sultana Khaya, appelant à traduire en justice les responsables de ces crimes.
Dans un communiqué, le ministère sahraoui a rappelé que “la famille de Khaya continue de subir un siège policier depuis 237 jours consécutifs, et sa maison a été agressée à plusieurs reprises, leurs filles Sultana et Al-Waara ayant souffert de harcèlement sexuel, vol de leurs biens et autres formes de mauvais traitements et d’humiliation”. Il a mis en garde contre “la situation mentale et physique préoccupante de la famille Khaya dans la ville occupée de Boudjdour, où les forces d’occupation marocaines ont jeté des substances inconnues nauséabondes dans la maison, semant la panique et la peur parmi les membres, dont leur mère de quatre-vingt-quatre ans, Minatu Embeirik, et leur fils mineur, Fadel Embeirik”.
“Nous tenons les forces d’occupation marocaines responsables des conséquences de leur siège et de l’assignation à résidence imposée à la famille Khaya pendant près de huit mois, et nous exigeons que toutes les personnes impliquées dans le harcèlement sexuel de leurs filles, ainsi que les responsables, soient traduits en justice pour les traitements dégradants et discriminatoires à l’encontre de cette famille et de toutes les familles sahraouies des zones occupées”, souligne le communiqué.
D’autre part, le communiqué appelle le Comité international de la Croix-Rouge à “prendre ses responsabilités et faire pression sur l’État marocain pour qu’il respecte les droits de l’homme, libère immédiatement et sans condition tous les prisonniers politiques sahraouis, révèle le sort des disparus, ainsi que l’ouverture de la partie occupée du territoire de la République sahraouie aux médias, aux observateurs internationaux, aux personnalités et aux délégations parlementaires internationales qui souhaitent s’y rendre”.
Début juillet, la rapporteuse spéciale de l’ONU sur la situation des défenseurs des droits de l’homme, Mary Lawlor, a appelé le régime marocain à cesser de cibler les défenseurs des droits de l’homme et les journalistes qui défendent les questions de droits humains au Sahara occidental occupé, et leur permettre de travailler sans représailles. Lawlor a cité entre autres les cas des défenseurs des droits de l’homme Naâma Asfari et Khatri Dadda, qui sont détenus respectivement depuis 2010 et 2019 et purgent des peines de 30 et 20 ans.
“Non seulement les défenseurs des droits de l’homme travaillant sur des questions liées aux droits de l’homme au Maroc et au Sahara occidental continuent d’être injustement emprisonnés et criminalisés pour leurs activités légitimes, mais ils sont également condamnés à des peines de prison disproportionnées et, pendant leur incarcération, ils sont soumis à des traitements cruels, inhumains et dégradants, ainsi qu’à la torture”, a déclaré Lawlor. L’experte onusienne s’est également prononcée contre “le ciblage systématique et incessant des défenseurs des droits de l’homme en représailles à l’exercice de leurs droits à la liberté d’association et d’expression”.
Réprimer les individus et les organisations qui travaillent pour les droits de l’homme, y compris ceux qui s’engagent avec l’ONU, “est profondément déplorable et nuit à la société dans son ensemble”, a-t-elle regretté.
Pour sa part, la Conasadh (commission nationale sahraouie des droits de l’homme) a mis en garde les autorités d’occupation marocaine contre toute exaction commise à l’encontre des Sahraouis, qualifiant la récente agression contre la famille de la militante Sultana Khaya de “crime comportant tous les éléments constitutifs d’une tentative de meurtre planifié”.
Dans un communiqué, la Conasadh a dénoncé le crime odieux commis par l’occupant marocain contre la famille de Sid Ibrahim Khaya dans la ville de Boudjdour occupée, exprimant sa solidarité avec cette famille et toutes les victimes de l’occupation marocaine.
Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a pris part hier, par visioconférence, à la Conférence ministérielle à mi-parcours du Mouvement des Pays Non-alignés (PNA), sous la présidence de la République d’Azerbaïdjan, selon un communiqué du ministère rendu public.
Cette réunion qui s’est déroulée du 13 au 14 du mois courant intervient dans le contexte de la célébration, cette année, du 60ème anniversaire de la création du Mouvement des PNA, porte sur le thème « le Mouvement des Non-alignés au centre des efforts multilatéraux pour répondre aux défis mondiaux ».
Dans son intervention, Lamamra a souligné « la nécessité pour tous les États membres du Mouvement de réaffirmer leur attachement aux idéaux et aux principes de celui-ci ». Il a, au nom du président de la République Abdelmadjid Tebboune et du peuple algérien, rendu « un hommage bien mérité à tous les pères fondateurs du Mouvement, y compris les dirigeants du Mouvement de libération nationale algérien et du gouvernement provisoire de la République algérienne ».
En outre, s’exprimant sur la crise sanitaire mondiale causée par la pandémie de la Covid19, ainsi que sur les autres défis à caractère transnational, dont le phénomène du terrorisme, le crime organisé, les conflits armés et les changements climatiques, Lamamra a plaidé pour « la promotion de la coopération internationale et le renforcement du système multilatéral, dans le respect des objectifs et principes de la Charte des Nations unies ».
À cet égard, Lamamra a confirmé que l’Algérie « continuera à promouvoir les valeurs du multilatéralisme dans tous ses efforts visant à faire avancer des solutions politiques et pacifiques aux crises dans son voisinage et au-delà, ainsi que dans ses nombreuses initiatives ayant pour objectif de stimuler l’intégration économique régionale et continentale ». Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, a, également, rappelé « le soutien constant apporté par le Mouvement des PNA depuis sa création aux causes justes de la décolonisation à travers le monde, en soulignant la nécessité pour celui-ci de demeurer solidaire avec les Peuples palestinien et sahraoui ».
Au sujet de la Palestine, le chef de la diplomatie algérienne a appelé les membres du Mouvement à « apporter leur soutien aux efforts internationaux visant à s’attaquer aux causes profondes du conflit », en soulignant « l’impératif de mettre fin à l’occupation et de permettre au peuple palestinien de créer effectivement son État indépendant avec Al-Qods comme capitale ».
S’agissant du Sahara occidental, Lamamra a indiqué que « la reprise du conflit armé, entre le Royaume du Maroc et le Front Polisario, mérite une plus grande attention de la communauté internationale ». Il a appelé le secrétaire général de l’ONU à « accélérer la nomination de son Envoyé Personnel et à lancer un processus politique crédible entre les deux parties au conflit, dans le but de parvenir à une solution politique juste et durable qui assurera l’autodétermination du peuple de la République sahraouie, membre fondateur de l’Union africaine (UA) ». Enfin, il convient de noter que la Conférence a été conclue par l’adoption d’une Déclaration politique, aux termes de laquelle les participants ont réaffirmé « la validité de l’ensemble des principes fondateurs du Mouvement, ainsi que leur volonté d’œuvrer afin d’instaurer des relations internationales équilibrées, pacifiques et démocratiques ».
Le ministère sahraoui des Territoires occupés et des Communautés sahraouies à l’étranger dénonce les violences et les pratiques d’intimidation commises par les forces d’occupation marocaines à l’encontre de la famille de Sultana Khaya, appelant à traduire en justice les responsables de ces crimes. «La famille de Khaya continue de subir un siège policier depuis 237 jours consécutifs avec plusieurs incursions dans sa maison », relate, dans un communiqué, le ministère sahraoui.
« La famille subit des mauvais traitements et des humiliations, en particulier les filles, Sultana et Al-Waara, qui souffrent de harcèlement sexuel. Leurs biens sont également volés », décrit encore le ministère sahraoui qui met en garde contre «la situation mentale et physique préoccupante de la famille Khaya dans la ville occupée de Boudjdour ». Toujours selon ce communiqué, « les forces d’occupation marocaines ont jeté des substances inconnues, nauséabondes, dans la maison, semant la panique et la peur parmi les membres, parmi lesquels, la mère de quatrevingt-quatre ans, Minatu Embeirik, et un enfant mineur, Fadel Embeirik ».
Le gouvernement sahraoui prévient : « Nous tenons les forces d’occupation marocaines responsables des conséquences de leur siège et de l’assignation à résidence imposée à la famille Khaya pendant près de huit mois et nous exigeons que toutes les personnes impliquées dans le harcèlement sexuel de leurs filles, ainsi que les responsables, soient traduits en justice pour les traitements dégradants et discriminatoires à l’encontre de cette famille et de toutes les familles sahraouies des zones occupées. » Le gouvernement sahraoui prend la communauté internationale à témoin.
Dans le même communiqué, le gouvernement sahraoui appelle le Comité international de la Croix-Rouge à «prendre ses responsabilités et faire pression sur l’Etat marocain pour qu’il respecte les droits de l’Homme, libère immédiatement et sans condition tous les prisonniers politiques sahraouis, révèle le sort des disparus, ainsi que l’ouverture de la partie occupée du territoire de la République sahraouie aux médias, aux observateurs internationaux, aux personnalités et aux délégations parlementaires internationales qui souhaitent s’y rendre».
Début juillet, la Rapporteuse spéciale de l’ONU sur la situation des défenseurs des Droits de l’homme, Mary Lawlor, a appelé le régime marocain à cesser de cibler les défenseurs des Droits de l’homme et les journalistes qui défendent les questions de droits humains au Sahara occidental occupé, et leur permettre de travailler sans représailles. Lawlor a cité, entre autres, les cas des défenseurs des Droits de l’homme Naâma Asfari et Khatri Dadda, qui sont détenus respectivement depuis 2010 et 2019 et purgent des peines de 30 et 20 ans.
Le Maroc épinglé par l’ONU
« Non seulement les défenseurs des Droits de l’homme travaillant sur des questions liées aux Droits de l’homme au Maroc et au Sahara occidental continuent d’être injustement emprisonnés et criminalisés pour leurs activités légitimes, mais ils sont également condamnés à des peines de prison disproportionnées et, pendant leur incarcération, ils sont soumis à des traitements cruels, inhumains et dégradants, ainsi qu’à la torture », a déclaré Lawlor.
L’experte onusienne s’est également prononcée contre « le ciblage systématique et incessant des défenseurs des Droits de l’homme en représailles à l’exercice de leurs droits à la liberté d’association et d’expression ». Réprimer les individus et les organisations qui travaillent pour les Droits de l’homme, y compris ceux qui s’engagent avec l’ONU, «est profondément déplorable et nuit à la société dans son ensemble», a-t-elle regretté.
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Le représentant du Front Polisario auprès des Nations unies, Mohamed Sidi Omar, a rappelé que l’Assemblée générale de l’Onu a reconnu la représentation du Front en tant que mouvement de libération nationale avec son statut juridique depuis les années 70, contrairement aux fausses allégations propagées par le représentant de l’État occupant marocain. Dans une lettre adressée vendredi aux représentants permanents des États membres à l’Onu, « en réponse à un message de désinformation diffusé récemment par l’ambassadeur de l’État occupant du Maroc, dans lequel il remet en question le statut du représentant du Front Polisario auprès des Nations unies et affirme qu’il n’a aucune accréditation auprès des Nations unies, le qualifiant de groupe armé », M. Sidi Omar a soutenu que « ceci est un autre exemple de la capacité illimitée de cet individu à faire sans vergogne les affirmations les plus absurdes qui sont une insulte à l’intelligence de chacun ».
Vous aurez « reçu une lettre de l’ambassadeur de l’État occupant du Maroc dans laquelle il se livre à nouveau à son exercice habituel consistant à tenter en vain d’induire en erreur les États membres des Nations unies sur le statut du Front Polisario, le mouvement de libération nationale des pays occidentaux Sahara et ses représentants aux Nations unies », a souligné M. Sidi Omar, expliquant que cette lettre de l’ambassadeur marocain « se veut une réponse à notre lettre qui vous a été adressée le 27 juin 2021 dans laquelle nous réfutons avec des arguments solides et documentés chacune des affirmations infondées qu’il a formulées avant la dernière session du Comité spécial sur la décolonisation (C-24) concernant la nature juridique internationalement reconnue de la question du Sahara occidental ». « Personne ne peut nier que le Front Polisario est le représentant légitime internationalement reconnu du peuple sahraoui conformément aux résolutions de l’Assemblée générale.
Nul ne peut également nier que le Front Polisario est également reconnu par l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité comme l’une des deux parties au conflit du Sahara occidental conformément à leurs résolutions respectives », a écrit Sidi Omar dans sa lettre. Il a rappelé que le Front Polisario est représenté aux Nations unies depuis les années 70. C’est dans ce contexte, souligne le diplomate sahraoui, que, « le 22 juin 1979, le Conseil de sécurité a invité le représentant du Front Polisario à s’adresser au Conseil sur la question du Sahara occidental ». Le diplomate sahraoui a également souligné que « les tentatives de l’ambassadeur marocain de nier l’existence du Front Polisario et d’éviter de le mentionner nommément ne changeront rien au fait qu’il est l’une des deux parties au conflit, et que l’Etat occupant du Maroc siège aux côtés de la République sahraouie au sein de l’Union africaine en tant que deux Etats membres de l’organisation continentale ». L’État occupant du Maroc ne « peut nier qu’il siège aujourd’hui aux côtés de la République sahraouie (RASD), membre fondateur de l’Union africaine (UA) à laquelle le Maroc a été admis en 2017 après avoir signé et ratifié, sans aucune réserve l’Acte constitutif de l’UA et adhérant ainsi à ses principes fondamentaux, notamment le respect des frontières existant lors de l’accession à l’indépendance », rappelle M. Sidi Omar.
« Ce sont des faits établis que l’État occupant marocain ne peut nier », a-t-il soutenu. En conclusion, poursuit le diplomate, « quelle que soit la persistance de l’État occupant du Maroc et de ses agents dans leur propagande mensongère, le statut du Front Polisario aux Nations Unies et ailleurs est fermement établi parce qu’il a été façonné et cimenté par les sacrifices de notre peuple et leur inébranlable détermination à libérer nos terres illégalement occupées et à exercer notre droit inaliénable à la liberté et à l’indépendance ».
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NATIONS UNIES (AP) – L’Egypte et le Soudan ont exhorté le Conseil de sécurité de l’ONU jeudi à entreprendre une « diplomatie préventive » et à demander un accord juridiquement contraignant pour résoudre un différend avec l’Ethiopie sur la disponibilité de l’eau de son barrage sur le Nil, mais l’Ethiopie a insisté sur le fait que la question peut être résolue par l’Union africaine et de nombreux membres du Conseil ont approuvé.
L’Égypte et le Soudan ont demandé la réunion du Conseil et envoyé leurs ministres des affaires étrangères à New York pour appeler à une action du Conseil, affirmant que dix années de négociations avec l’Éthiopie ont échoué et que le barrage de la Grande Renaissance éthiopienne (Grand Ethiopian Renaissance Dam ou GERD) commence à remplir une deuxième fois son réservoir, ce qui non seulement viole un accord de 2015, mais constitue une « menace existentielle » pour 150 millions de personnes dans les pays en aval.
Le barrage sur le Nil bleu est achevé à 80% et devrait atteindre sa pleine capacité de production en 2023, ce qui en fait la plus grande centrale hydroélectrique d’Afrique et la septième du monde, selon les rapports des médias d’État éthiopiens. L’Éthiopie affirme que le barrage de 5 milliards de dollars est essentiel pour promouvoir le développement économique et s’assurer que la grande majorité de sa population ne manque pas d’électricité.
Le ministre éthiopien de l’eau, Seleshi Bekele Awulachew, a déclaré au Conseil que le remplissage du réservoir faisait partie de la construction du barrage et que le Conseil de sécurité ne devrait pas être impliqué dans la question des eaux du Nil, affirmant qu’aucune question n’est plus éloignée de son mandat consistant à assurer la paix et la sécurité internationales.
« L’Union africaine est saisie de la question et facilite habilement nos négociations », a-t-il déclaré. « L’Éthiopie estime qu’un accord est à portée de main, compte tenu de la volonté politique nécessaire et de l’engagement à négocier de bonne foi. »
Awulachew a déclaré que le Conseil de sécurité devrait encourager l’Égypte et le Soudan à négocier sérieusement un accord sur le remplissage et le fonctionnement du GERD.
Le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Shukry et le ministre soudanais des Affaires étrangères Mariam al-Mahdi ont reproché à l’Ethiopie de manquer de volonté politique.
Ils ont exhorté le Conseil de sécurité à approuver une résolution rédigée par la Tunisie qui exigerait de l’Égypte, du Soudan et de l’Éthiopie qu’ils négocient un accord juridiquement contraignant dans un délai de six mois sous les auspices de l’Union africaine « qui garantisse la capacité de l’Éthiopie à produire de l’hydroélectricité […] tout en évitant d’infliger des dommages importants à la sécurité de l’eau des États en aval ».
Le projet encourage les autres parties « à s’engager activement dans les négociations en vue de régler les questions techniques et juridiques en suspens ». Et il exhorte l’Éthiopie « à s’abstenir de continuer à remplir unilatéralement le réservoir du GERD » et appelle l’Égypte, le Soudan et l’Éthiopie « à s’abstenir de faire des déclarations ou de prendre des mesures susceptibles de compromettre le processus de négociation. »
Mme Al-Mahdi a déclaré que le Soudan et l’Égypte estiment que la conclusion d’un accord dans les six mois est « très possible si la volonté politique est présente. »
Elle a déclaré aux journalistes après la réunion du conseil : « Ce que nous avons entendu là-bas est vraiment encourageant – qu’il s’agit d’une question très importante qui suscite l’intérêt du monde parce qu’il s’agit d’une menace imminente pour la stabilité et la sécurité d’une région importante dans la partie orientale de l’Afrique. »
« Nous sommes très optimistes quant au fait que le Conseil de sécurité abordera cette question de manière responsable, et qu’elle ne sera pas simplement rayée de son ordre du jour », a déclaré Mme al-Mahdi.
Elle a noté que certains membres du Conseil s’inquiètent du précédent que constituerait le traitement d’un problème d’eau, mais elle a souligné que le traitement de la DIRD constituerait « un précédent » en matière de diplomatie préventive « et d’examen des signes d’alerte précoce », ce qui éviterait d’avoir à gérer une mission de maintien de la paix par la suite.
L’Égyptien Shukry a déclaré que tous les membres du Conseil ont indiqué qu’aucune action unilatérale ne devait être entreprise par les trois pays, mais il a omis de mentionner que l’Éthiopie a déjà pris deux fois des mesures unilatérales pour remplir le réservoir du GERD, ce qui a « un impact négatif sur les négociations ».
Néanmoins, a-t-il ajouté, les membres du Conseil ont manifesté leur soutien à tous les éléments du projet de résolution. L’Égypte attend donc avec impatience son approbation, qui « renforcera et habilitera » les efforts déployés par le président congolais Felix Tshisekedi, en sa qualité de président de l’UA, pour engager des négociations avec les trois parties et négocier un accord juridiquement contraignant.
« Il ne s’agit pas d’une question d’eau. C’est une question de diplomatie préventive, une question de résolution de conflit » qui concerne le barrage « et la menace existentielle qu’il représente », a déclaré M. Shukry. Chaque membre du Conseil devra fournir une justification s’il n’aborde pas la question, d’autant plus que le projet de résolution reflète « chaque chose qui a été dite par les membres du Conseil » et soutient les négociations menées par l’UA.
Le ministre égyptien a déclaré que les actions de l’Éthiopie menacent « la sécurité de l’Égypte et du Soudan » et que son manque de volonté politique a été « un obstacle majeur à la conclusion d’un accord, malgré la modération et la flexibilité dont ont fait preuve l’Égypte et le Soudan. »
Interrogé sur l’utilisation de moyens militaires, M. Shukry a déclaré que l’Égypte continuerait à faire preuve de flexibilité et de volonté de soutenir le processus dirigé par l’UA, mais qu’en même temps, elle « défendrait les intérêts des citoyens et leurs moyens de subsistance avec tous les moyens à sa disposition. »
L’ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield a déclaré que les États-Unis pensent que la question du partage des eaux du Nil « peut être réconciliée … avec un engagement politique de toutes les parties, à commencer par la reprise urgente des négociations sous la direction de l’UA ».
Elle n’a pas mentionné la résolution tunisienne mais a déclaré : « Nous pensons que l’Union africaine est l’instance la plus appropriée pour régler ce différend, et les États-Unis s’engagent à fournir un soutien politique et technique pour faciliter une issue favorable. »
L’ambassadeur russe à l’ONU, Vassily Nebenzia, s’est dit préoccupé par « l’escalade de la rhétorique de la confrontation » et a déclaré que « les affirmations concernant un éventuel recours à la force sont inacceptables. »
Une initiative contre le « racisme systémique » déclenche un clash entre la France et l’ONU
Le Haut Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU a exhorté la France à rompre avec un vieux tabou : commencer à utiliser des statistiques ethniques pour combattre « le racisme systémique » dans le pays. Et un conflit éclate.
Pour défendre sa laïcité et son esprit républicain, les statistiques ethniques, religieuses ou sexuelles ne sont pas autorisées en France. On ne sait pas combien de races existent et quelle religion elles pratiquent dans le pays.
Le Haut Commissariat aux droits de l’homme a recommandé à plusieurs pays, dont la France, de développer les statistiques ethno-raciales, une pratique généralement rejetée par la tradition française.
Selon un rapport publié par la Commission des Nations unies le 28 juin, les États « devraient collecter et publier des données complètes, ventilées par race ou origine » et analyser « les effets cumulatifs des lois, politiques et pratiques sur des groupes raciaux et ethniques particuliers ».
Le rapport va même plus loin en considérant que » reconnaître expressément les personnes d’ascendance africaine dans les statistiques est aussi un pas vers la reconnaissance de votre identité et de votre héritage, ce qui va de pair avec leur droit à la dignité. «
Cet ordre en France est un tabou, qui dépasse les clivages entre la gauche et la droite. Universitaires et politiques l’acceptent comme une norme républicaine.
Si certaines personnalités politiques comme Nicolas Sarkozy ont pu se déclarer en sa faveur, la plupart des hommes politiques sont contre.
Emmanuel Macron a balayé la question en 2020, assurant qu’il préférait la mise en œuvre concrète de mesures anti-discriminatoires plutôt que le recours aux statistiques.
Rejet du gouvernement et du Parlement
Un rapport parlementaire de mars 2020 a enterré le problème.
« L’introduction de statistiques ethniques plus détaillées pourrait sembler utile pour mieux mesurer certaines discriminations. Mais elle pourrait aussi fragiliser la cohésion sociale en reconnaissant l’existence de certaines ‘communautés’ et en figeant certains groupes selon des critères ethniques. Parfois artificiels « , a indiqué le député républicain Robin Reda, président de la mission.
Par ailleurs, il existe déjà des formes de recensement ethnique, au-delà de la loi informatique et libertés du 6 janvier 1978.
Ce texte interdit de « collecter ou traiter des données à caractère personnel qui font apparaître, directement ou indirectement, les origines raciales, les opinions ethniques, politiques, philosophiques ou religieuses ou l’appartenance syndicale des personnes, ou qui sont relatives à leur santé ou à leur vie sexuelle. »
Mais en 2007, le Conseil constitutionnel a autorisé le traitement nécessaire à la réalisation d’études sur la mesure de la diversité des origines, à partir de données objectives et subjectives.
Ainsi, l’enquête Trajectoires et Origines de Inseed-Ined (TeO) de 2008 interrogeait la nationalité et le lieu de naissance des parents.
Le second volet, prévu pour 2022, interrogera 26 500 personnes sur leurs grands-parents, afin d’étudier comment les origines ethniques peuvent impacter les trajectoires des troisièmes générations.
Très peu d’études, selon le démographe Patrick Simon, « par rapport aux statistiques ethno-raciales établies par certains pays. »
« On observe les origines nationales, mais pas l’appartenance ethno-raciale », précise le spécialiste.
» L’enquête TéO nous apprend des choses sur les parcours des descendants d’immigrés mais ne constitue pas un levier d’action pour évaluer et agir contre les discriminations dans les entreprises, dans l’accès au logement, dans l’éducation ou dans l’accès à la santé « , assure-t-il.
Le recensement ethnique
Au Royaume-Uni, par exemple, le recensement ethnique permet d’établir des statistiques standardisées qui sont utilisées dans les entreprises et les hôpitaux pour évaluer, par exemple, la mortalité liée à la covidie en fonction de l’origine.
« Le principe politique qui prévaut en France est que l’égalité s’obtient par l’invisibilité des origines ethniques. En France, on considère que poser des questions sur les origines entraîne plus de coûts que d’avantages à en tirer », explique le démographe.
Un calcul risque-bénéfice qui prévaut dans le débat, selon le démographe de l’INED Hervé Le Bras.
« L’argument le plus développé est le risque de communautarisme ou de ghettoïsation. A partir du moment où vous êtes contraint d’appartenir à une catégorie ethnique, vous vous identifiez de plus en plus à elle, ce qui va à l’encontre de toute idée de citoyenneté française « , analyse-t-il.
« Le deuxième problème », selon le démographe, est que « l’ethnicité n’est pas un facteur structurant de la société française, sans nier les discriminations existantes. »
» Dans des pays comme les États-Unis ou l’Afrique du Sud, le recensement ethnique identifie les descendants de l’esclavage. La racine de ces pays est l’esclavage ou l’apartheid « , argumente-t-il.
« Ce n’est pas du tout le cas en France, où les arrivées sont relativement récentes et beaucoup plus variées. » Les statistiques ethniques ne font donc pas partie de la tradition française, fondée sur une citoyenneté indivisible.
Ce que dit Emmanuel Macron
Dans une interview accordée au magazine It, le président Emmanuel Macron a exprimé son rejet du militantisme ethnique.
« La gauche politique ruine la société française parce qu’elle insiste pour définir ses compatriotes en fonction de leur appartenance ethnique et les décrit comme des victimes », a déclaré le président français.
M. Macron a déclaré que les minorités ethniques ont effectivement été placées « en résidence surveillée » pour l’idéologie de gauche. Il a également reproché aux militants des droits des Noirs et aux féministes de chercher à définir les gens en fonction de leur sexe et de la couleur de leur peau.
Il a affirmé que de tels points de vue provoquent des divisions dans la société française et empêchent les minorités ethniques de s’élever dans l’échelle sociale.
Ses propos sont susceptibles de trouver un écho en France, qui refuse depuis longtemps de catégoriser les personnes en fonction de leurs origines ethniques et interdit les sortes de questions ethniques, qui sont courantes au Royaume-Uni et dans d’autres pays.
« Société raciale »
« Je vois la société devenir de plus en plus raciale. Nous nous étions libérés de cette approche et maintenant, une fois de plus, nous catégorisons les gens en fonction de leur race et, ce faisant, nous les assignons totalement à résidence », a déclaré le président français.
L’interview de M. Macron a été interprétée comme une tentative de se présenter comme le défenseur d’un modèle social français menacé par le type d’idées de gauche qui sont courantes dans les universités du Royaume-Uni et des États-Unis.
Ses commentaires ont également été perçus comme une tentative d’attirer les électeurs centristes et de réaffirmer leurs revendications avant les élections présidentielles d’avril.
Cependant, elle se définit comme une féministe de type français. « Mon féminisme est un humanisme. Je suis du côté de l’universalisme. Je ne souscris pas à un combat qui définit chacun en fonction de sa propre identité ou de sa propre particularité », a-t-il déclaré.
Ses propos ont été perçus comme un coup de semonce par les féministes américaines, souvent dépeintes en France comme des personnes détestant les hommes, qui cherchent à vivre dans des communautés exclusivement féminines.
« Je pourrais vous présenter de jeunes hommes blancs, qui ont aussi d’immenses difficultés à trouver un emploi pour différentes raisons. Les difficultés sociales ne sont pas seulement structurées par le genre et la couleur de peau, mais aussi par les inégalités sociales « , a-t-il assuré.
Macron a courtisé les groupes féministes français en affirmant qu’il avait été le premier dirigeant dominant à inscrire la violence domestique à l’ordre du jour politique du pays. Il s’est également engagé à améliorer la protection des femmes ayant des partenaires et des maris violents.
Mais elle a refusé d’étendre le délai d’avortement de 12 à 14 semaines, affirmant que le « traumatisme » pour les femmes était plus important après cette période.
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Projet de lettre envoyée par le Maroc au SG de l’ONU où l’on peut constater le manque flagrant d’arguments qui pousse à l’amalgame et l’absurde.
Le Maroc a envoyé ses hommes participer dans les missions de paix dans le but d’obtenir le soutien du SG de l’ONU dans la question du Sahara Occidental.
Il parle de réformes imaginaires en vue d’améliorer la situation des droits de l’homme au Maroc et dans les territoires occupés du Sahara Occidental, alors que ses policiers continuent de commettre des crimes contre la population sahraouie.
A la fin, le Maroc menace de prendre des mesures de représailles contre le Secrétariat et l’Envoyé Personne pour le Sahara Occidental, Christopher Ross
TEXTE DE LA LETTRE
Monsieur le Secrétaire Général,
J’ai pris connaissance de Votre dernier Rapport au Conseil de Sécurité sur la question du Sahara Marocain.
Ce Rapport, malgré des avancées positives à l’initiative exclusivement du Maroc, ne peut que susciter regret et consternation pour l’ensemble des marocains.
Regret car il ne met pas en exergue, en toute objectivité, l’engagement du Maroc à soutenir un processus politique conduit sous vos auspices mais qui n’a pu voir le jour, il faut à nouveau le rappeler, que grâce à l’Initiative d’Autonomie, que le Conseil de Sécurité qualifie, chaque année de sérieuse et crédible.
La volonté manifeste de Votre Secrétariat, dont nous sommes coutumiers de diluer l’engagement du Maroc et de déresponsabiliser les autres Parties dont le seul souci est de maintenir un statu quo intenable pour la région laisse dubitatif.
Consternation, car le Maroc est fermement attaché à la promotion et à la protection des Droits de l’Homme sur l’ensemble du territoire national.
Des réformes substantielles ont été réalisées dont bénéficieront bien entendu les habitants de nos provinces du Sud. Ces réformes ont été faites par les marocains et pour les marocains.
Il était attendu, au regard de l’importance des réformes entreprises que Votre Rapport prenne réellement la dimension de l’effort réalisé. Ceci d’autant plus que rien ne permet objectivement de faire le parallèle entre les conditions de vie des populations dans les provinces du Sud et celles dans les prisons à ciel ouvert des camps de Tindouf.
En cherchant un équilibre là où objectivement il n’existe pas, et en diluant la portée de l’engagement du Maroc, la démarche du Secrétariat ne peut susciter qu’interrogations et incertitude sur l’avenir de ce processus.
Ceci est d’autant plus regrettable que le Maroc n’a cessé de soutenir l’action des Nations Unies dans différents théâtres d’opération.
Notre engagement à vos côtés et en soutien à vos efforts, récemment encore en République Centrafricain en témoigne.
L’approche partiale que semble retenir chaque année le Secrétariat vis à vis du Maroc malgré nos effort ne peut rester indéfiniment sans conséquence.
Ce constat est valable pour le processus politique que conduit Votre Envoyé Personnel sur la question du Sahara Marocain mais aussi sur notre engagement et notre soutien à diverses opérations où le Maroc a engagé la vie de ses hommes au service des idéaux des Nations Unies.
Je vous prie de croire, Monsieur le Secrétaire Général, en l’assurance de ma haute considération.
Dag Hammarskjöld : le pionnier provocateur de la diplomatie mondiale, mort dans un mystérieux accident d’avion.
Par Binoy Kampmark
L’idée d’une institution mondiale captive les penseurs depuis Emmanuel Kant au XVIIIe siècle. Mais un organisme créé pour instaurer et maintenir la paix et la sécurité dans le monde a besoin des bonnes personnes pour fonctionner.
Lorsque les Nations unies ont été créées en 1945, de vieux sentiments – observés dans la Société des Nations dissoute – menaçaient de prévaloir. L’ONU et ses dirigeants se contenteraient-ils de se conformer aux grandes puissances de l’époque ?
Dag Hammarskjöld a été le deuxième secrétaire général de l’ONU de 1953 à 1961. Il a montré qu’il était possible de faire preuve d’indépendance dans ce rôle.
Une éducation politique
Dag Hammarskjöld est né à Jönköping, dans le centre-sud de la Suède, en 1905. Il est le quatrième fils du premier ministre suédois de la première guerre mondiale, Hjalmar Hammarskjöld.
En 1953, il a réfléchi à l’influence de sa famille sur sa carrière.
Des générations de soldats et de fonctionnaires du côté de mon père, j’ai hérité de la conviction qu’aucune vie n’était plus satisfaisante qu’une vie de service désintéressé pour son pays – ou l’humanité.
Après avoir obtenu des diplômes de littérature, de linguistique, d’histoire, d’économie et de droit, il entre dans la fonction publique suédoise en 1930, pour finir au ministère des affaires étrangères. À la fin des années 1940, il a représenté la Suède aux Nations unies nouvellement créées.
Un nouveau secrétaire général
En 1953, il succède au Norvégien Trgve Lie au poste de secrétaire général de l’ONU – obtenant facilement suffisamment de voix pour ce poste. À cette époque, le système étatique international est en crise. La guerre froide et le rideau de fer menacent de paralyser l’ensemble de l’organisation.
L’approche de Hammarskjöld et son héritage durable ont consisté à développer le rôle politique du secrétaire général. Il a pris des mesures exécutives, qui ont comblé les vides du pouvoir lorsque le système colonial s’est effondré après la Seconde Guerre mondiale.
Deux concepts sous-tendaient cette approche. Le premier était l’intervention pour maintenir l’ordre international – transformant ainsi l’ONU d’un organisme international statique en un organisme plus engagé.
Ces interventions comprenaient la « diplomatie préventive » – qui consiste à essayer d’empêcher les conflits de se développer et de s’étendre -, les missions d’enquête, les forces et opérations de maintien de la paix, l’assistance technique et l’administration internationale.
Les États naissants pourraient compter sur l’aide de l’ONU jusqu’à ce qu’ils soient autonomes. Cela permettrait de préserver l’indépendance des pays décolonisés et de forger un système international offrant « des opportunités économiques égales pour tous les individus et toutes les nations ».
Comme l’explique Hammarskjöld en 1960, l’ONU est idéale pour cette tâche :
une organisation universelle neutre dans les grandes luttes de pouvoir pour l’idéologie et l’influence dans le monde, subordonnée à la volonté commune des gouvernements membres et libre de toute aspiration à son propre pouvoir et à sa propre influence sur tout groupe ou nation.
En effet, le deuxième concept clé était un engagement ferme de neutralité dans le maintien de l’ordre international. Cet aspect était considéré comme un élément vital pour une organisation internationale dédiée à la gouvernance mondiale.
En pratique, Hammarskjöld a négocié la libération de soldats américains capturés par l’armée de volontaires chinoise pendant la guerre de Corée et a tenté de résoudre la crise du canal de Suez en 1956. Il a également contribué à faciliter le retrait des troupes américaines et britanniques du Liban et de la Jordanie en 1958. Par ces actions, il a défini le rôle du secrétaire général dans la diplomatie internationale et la gestion des conflits et a assuré la pérennité des opérations de maintien de la paix.
Faire des vagues – et des ennemis
Mais l’expansion de ce type d’intervention de l’ONU n’est pas accueillie favorablement par les puissances traditionnelles. Réfléchissant au rôle joué par Hammarskjöld pendant la crise de Suez, Sir Pierson Dixon, ambassadeur britannique auprès des Nations unies, observe que le secrétaire général ne peut plus être considéré comme « un symbole ou même un cadre : il est devenu une force ».
Comme l’écrit l’historienne Susan Williams,
Hammarskjöld a cherché à protéger les nations nouvellement indépendantes des visées prédatrices des grandes puissances. Parmi ses ennemis figuraient les colonialistes et les colons d’Afrique, déterminés à maintenir la domination de la minorité blanche.
En septembre 1961, Hammarskjöld est en mission de paix dans le Congo nouvellement indépendant. Mais alors qu’il se rendait de Léopoldville, ancienne capitale du Congo belge, à Ndola en Rhodésie du Nord (l’actuelle Zambie), son avion s’est écrasé. Toutes les personnes à bord, y compris le secrétaire général, ont été tuées.
Un mystère non résolu
Le crash n’a jamais été officiellement reconnu comme un assassinat politique. Mais il y a toujours eu de profonds soupçons, ce qui en fait l’un des grands mystères non résolus du 20e siècle.
Comme le président américain de l’époque, Harry Truman, l’a déclaré aux journalistes immédiatement après le crash, Hammarskjöld :
était sur le point de faire quelque chose quand ils l’ont tué. Remarquez que j’ai dit « quand ils l’ont tué ».
L’héritage de Hammarskjöld était si profond qu’il a suscité toute une série de théories sur les raisons de sa mort. En 1992, le diplomate australien George Ivan Smith et l’écrivain irlandais Conor Cruise O’Brien, tous deux fonctionnaires de l’ONU en 1961 au Congo, ont estimé que le secrétaire général avait été abattu par des mercenaires à la solde d’industriels européens.
Dans son livre de 2011, Who Killed Hammarskjöld ? Williams a examiné la possibilité d’un assassinat ou d’un détournement d’avion raté. Notant que les détails étaient encore obscurs, elle a conclu :
sa mort est très certainement le résultat d’une intervention sinistre.
Maintien de la paix, neutralité, indépendance
Aujourd’hui encore, l’héritage d’Hammarskjöld perdure à travers le déploiement continu d’opérations de maintien de la paix des Nations unies dans le but de promouvoir « la stabilité, la sécurité et les processus de paix ».
Il a également façonné le poste de secrétaire général : une figure internationale et neutre chargée, même avec succès, d’utiliser la diplomatie préventive, de promouvoir la paix et de garantir un environnement dans lequel les États peuvent se développer selon leurs propres conditions.
Binoy Kampmark est maître de conférences en études mondiales, sciences sociales et planification à l’université RMIT. Cet article a été publié pour la première fois sur The Conversation. Il fait partie d’une série de profils pour Guess the Game Changers, le quiz diffusé dans le cadre de Saturday Extra avec Geraldine Doogue sur ABC Radio National. Soyez à l’écoute à partir de 7h30 chaque samedi.
Tags : Maroc, Sahara Occidental, ONU, MINURSO, Conseil National des Droits de l’Homme, CNDH,
L’ONU désire installer un mécanisme indépendant pour la surveillance des droits de l’homme au Sahara Occidental. Le Maroc propose que cette surveillance soit effectuée par le Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH).
Lors de sa création par le roi Mohammed VI, la DGED lui a assuré une ample diffusion. Mourad El Ghoul, le chef de cabinet de Yassine Mansouri, en personne s’en est occupé. Veuillez trouver ici un de ses mails envoyés à ce propos accompagné de plusieurs documents dont vous trouverez ici le contenu.
DAHIR ROYAL PORTANT CREATION DU CONSEIL NATIONAL DES DROITS DE L’HOMME
Le nouveau Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH), devant se substituer au Conseil Consultatif des Droits de l’Homme et dont l’annonce a été faite le 3 mars 2011, par le Roi Mohammed VI, se distingue par les mécanismes régionaux de défense et de protection des droits de l’Homme, qu’il adopte tant dans son organisation que dans l’exercice de ses compétences.
Il vise à consolider l’indépendance de l’organe en charge du monitoring de la situation des Droits de l’Homme dans le Royaume, en s’appuyant sur une composition pluraliste et rationalisée, à élargir ses prérogatives dans les domaines de la protection et de la promotion des droits de l’Homme et à renforcer son efficacité en conformité avec les standards internationaux en la matière, plus particulièrement les «principes de Paris».
La mission du nouvel organe consiste à surveiller et évaluer la situation des droits de l’Homme, procéder à une alerte précoce, et enrichir le débat y afférent. Pour mener à bien ses actions, le CNDH est habilité à entreprendre les démarches ci-après:
Examiner toute situation d’atteinte ou d’allégation de violations de droits de l’Homme et mener des enquêtes à cet égard en s’appuyant sur des témoignages éventuels afin d’établir la réalité.
Alerter prématurément sur toute situation de tension pouvant engendrer des atteintes aux droits de l’Homme.
Contrôler les conditions de détention dans les établissements pénitentiaires.
Veiller à la conformité du règlement et de la législation en vigueur avec les traités internationaux relatifs aux droits de l’Homme et au droit international humanitaire.
Contribuer au monitoring des échéances électorales.
Servir d’interlocuteur avec les associations nationales, les organisations internationales non gouvernementales, ainsi qu’avec les organes onusiens.
La composition du CNDH, prend, quant à elle, en considération, le pluralisme, la compétence, le savoir-faire, ainsi que les représentativités féminine et régionale.
Le Conseil est appelé à présenter un rapport annuel à Sa majesté le Roi, sur l’état des droits de l’Homme, ainsi que le bilan et les perspectives d’action du Conseil. Sont également avisées de la teneur des rapports, les deux chambres du parlement lors d’une séance plénière.
Après leur soumission à la Haute Connaissance de Sa Majesté le Roi, les rapports, les avis, les recommandations et les propositions du Conseil sont publiés et diffusés à grande échelle (Bulletin Officiel).
La particularité du nouveau Conseil réside dans :
Primo, le renforcement de sa crédibilité (le système international des Droits de l’Homme et les « Principes de Paris » en tant que cadre référentiel), dans l’élargissement de ses attributions (auto saisine, conduite d’enquêtes en cas de violations des Droits de l’Homme, possibilité de visite des lieux de détention, immunité pour ses membres),
Secundo, la consolidation du lien avec la question nationale : institutionnalisation d’une protection de proximité à un niveau décisionnel adéquat et optimal, encouragement de l’établissement d’Observatoires Régionaux des Droits de l’Homme, une interaction plus effective avec les ONG nationales et internationales et une capacité d’intervention rapide en cas de circonstances particulières liées aux violations des droits de l’homme dans l’ensemble des régions du Royaume.
Tertio, le développement de la visibilité internationale (mise en place de relations institutionnelles et de partenariats avec des instances similaires et attribution du « Prix National des Droits de l’homme)
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SM le Roi nomme MM. Driss El Yazami et Mohammed Sebbar Président et SG du CNDH
Marrakech, 3 mars -(MAP)- Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, a reçu jeudi, au Palais Royal de Marrakech, M. Driss El Yazami, que le Souverain a nommé Président du Conseil National des droits de l’Homme (CNDH) et M. Mohammed Sebbar, que Sa Majesté a nommé Secrétaire général du Conseil.
Un communiqué du Cabinet royal a indiqué que ces nominations interviennent suite à la promulgation du nouveau Dahir érigeant le Conseil – jusqu’ici institution consultative – en Conseil national des droits de l’Homme, conformément aux standards internationaux en la matière.
Le CNDH se distingue notamment par les mécanismes régionaux de défense et de protection des droits de l’Homme, qu’il adopte tant dans son organisation que dans l’exercice de ses compétences. A cet égard, SM le Roi a souligné l’extrême importance que revêtent ces mécanismes régionaux en tant que dispositifs de proximité dédiés à la protection et à la promotion des droits des citoyens dans toutes les régions du royaume, ainsi que le rôle fondamental qu’ils auront à jouer pour permettre au nouveau conseil d’assumer pleinement ses missions.
Le nouveau Dahir vise par ailleurs à consolider l’autonomie du Conseil et à élargir ses prérogatives dans les domaines de la protection et de la promotion des droits de l’Homme dans leur globalité. Il tend aussi à renforcer son pluralisme, tout en adoptant, pour le choix des membres du CNDH, les principes de l’expertise et de la spécialisation dans les domaines ayant trait aux droits de l’Homme.
Après avoir rendu hommage aux efforts sincères que les anciens Président et Secrétaire général du Conseil, ainsi que l’ensemble de ses composantes, avaient déployés avec dévouement et abnégation tout au long de leurs mandats, dans l’accomplissement des missions assignées au Conseil, Sa Majesté le Roi a salué le parcours militant, notoirement connu, tant au plan national qu’international, des nouveaux Président et Secrétaire général, ainsi que leur ferme engagement en faveur des droits de l’Homme, de la citoyenneté agissante et des justes causes de la nation.
Sa Majesté le Roi a également invité MM. Driss El Yazami et Mohammed Sebbar à prendre les mesures nécessaires pour l’installation du Conseil dans sa nouvelle composition, afin de lui permettre de mener à bien les missions qui lui sont assignées aux niveaux national et régional.
Le CNDH concrétisera ainsi la Volonté Royale de continuer à consolider les acquis que le Maroc a réalisés en vue de raffermir l’Etat de droit et le progrès démocratique, et de conforter la position pionnière du Royaume au niveau régional, ainsi que le rôle qui est le sien dans ce domaine, à l’échelle internationale. -(MAP)-
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Maroc: le roi crée un nouvel organisme chargé des droits de l’homme
RABAT, 3 mars 2011 (AFP) – Le roi Mohammed VI du Maroc a mis en place jeudi un nouvel organisme public chargé de la défense des droits de l’homme, en remplacement d’un précédent conseil au rôle uniquement consultatif, a-t-on appris de source officielle. La création du Conseil national des droits de l’homme (CNDH) met fin au mandat du Conseil consultatif des droits de l’homme (CCDH), un organisme créé en 1990 par le roi Hassan II. Cette annonce intervient après les manifestations du 20 février au Maroc, dont les participants réclamaient notamment des progrès en matière de droits de l’homme. Le nouveau conseil sera composé de personnalités représentant les pouvoirs publics, les ONG, les partis politiques ainsi que de personnalités indépendantes, selon une source gouvernementale. Le CNDH jouira d’une « autonomie vis-à-vis des pouvoirs publics » et sera doté de « larges prérogatives dans les domaines de la protection et de la promotion des droits de l’homme », a déclaré à l’AFP Mohammed Sebbar, le nouveau secrétaire général du conseil nommé jeudi par le roi. Cette instance aura pour compétences la « protection et la promotion des droits humains, y compris la mise en oeuvre des recommandations de l’Instance équité et réconciliation » (IER), a-t-il ajouté. L’IER est une commission issue du CCDH, créée en 2003 par Mohammed VI afin d’aider à établir la vérité sur la répression menée durant les années de plomb (1960-1999) du règne de son père Hassan II. Cette commission, dissoute en 2005 après avoir remis son rapport, avait notamment recommandé l’abolition de la peine de mort. Le CCDH a traité des milliers de dossiers et débloqué des sommes substantielles pour l’indemnisation des victimes.
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Biographie de M. Mohamed Essabar
Rabat, 3 mars (MAP)- M. Mohammed Essabbar que SM le Roi a nommé jeudi secrétaire général du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) est né le 22 octobre 1955 à Rabat.
Apres avoir effectué ses études primaires et secondaires à Rabat, il a été recruté, en novembre 1978, par le ministère de l’éducation nationale pour exercer en qualité d’instituteur.
Ayant obtenu, en 1979, le baccalauréat en tant que candidat libre, il démissionne de ses fonctions pour effectuer ses études supérieures à la faculté des lettres de Rabat, où il a obtenu la licence ès sociologie.
Il intègre ensuite la direction de l’institut d’enseignement privé « Imam Ghazali à Salé, où il a exercé en tant que directeur. Parallèlement à ses fonctions, M. Essabbar s’est inscrit à la faculté de droit de Rabat, où il a obtenu la licence en droit public.
Depuis 1993, il exerce en qualité d’avocat au barreau de Rabat.
Ancien activiste de la jeunesse de l’USFP, ayant rallié les rangs de l’ex-aile radicale de ce parti, il a évolué au sein de la corporation de la faculté des lettres de Rabat, où il figurait parmi les principaux étudiants agitateurs et instigateurs de grèves.
Il avait procédé, en 1980, à la diffusion dans cette faculté, d’un poème à caractère séditieux, traitant des conditions de détention des prisonniers dits « politiques » et réclamant un « sacrifice pour venger les martyrs ».
M. Essabar est aussi ancien membre du comité central du PADS et du SG de cette formation politique à Rabat. Il est également militant de l’AMDH et ex-président du « forum marocain pour la vérité et la justice » (FMJV) dont il est actuellement membre de son conseil national.
Ayant échappé aux arrestations opérées parmi les activistes de la jeunesse de l’USFP lors des troubles à l’ordre public de juin 1981, il a été arrêté par les services de police de Rabat pour son implication dans les événements de janvier 1984 et condamné, le 7 juin 19984, par la cour d’appel de cette ville, à six mois de prison ferme et 1000 dh d’amende.
Il a été libéré, le 2 décembre 1984, de l’ancienne prison civile « Laâlou » de Rabat, à l’expiration de sa peine. (MAP).
Déclaration forte du rapporteur spécial de l’ONU sur les activistes des droits de l’homme au Sahara Occidental: le Maroc doit cesser d’attaquer les militants des droits humains et les journalistes sahraouis, et leur permettre de travailler sans subir de représailles.
Mary Lawlorhrds cite les cas spécifiques des militantes des droits humains Naâma Asfari, Khatri Dadda et Sultana Khaya. Asfari et Dadda ont été en 2010 et 2019 condamnés respectivement à des peines de 30 et 20 ans.
La rapporteuse onusienne parle aussi du cas de Sultana Khaya, sa soeur Louaara qui sont empêchées de quitter leur domicile à Boujdour depuis novembre 2020. Elle rappelle que Sultana a longtemps été harcelée par les autorités marocaines et a perdu un œil lors d’une agression de la police. En mai, la maison a été perquisitionnée à deux reprises par des policiers masqués. Sultana et Louaara ont été torturées et violées surplace.
Selon Tone Sørfonn Moe, memebre du Comité norvégien de soutien au Sahara occidental, « les défenseurs des droits humains sahraouis sont sans protection tant que la France est autorisée à empêcher la la MINURSO de dénoncer les exactions dont ils sont témoins. Il est alors d’autant plus important que les rapporteurs spéciaux de l’ONU promeuvent des critiques aussi acerbes ».