Étiquette : ONU

  • Conflit du Sahara Occidental : A quoi joue Antonio Guterres ?

    Zine Cherfaoui, El Watan, 24 décembre 2020

    Il se susurre à New York que le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), Antonio Guterres, aurait à l’intention de désigner l’ancien Premier ministre roumain Petre Roman en qualité d’envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara occidental, en remplacement de l’ancien président allemand Horst Köhler, qui a démissionné de son poste en mai 2019.
    Le choix d’Antonio Guterres de confier à Petre Roman la difficile mission de trouver une issue pacifique au conflit du Sahara occidental, respectueuse des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, dont celle reconnaissant notamment au peuple sahraoui le droit à l’autodétermination, a surpris plus d’un diplomate. Pourquoi ? L’ancien responsable roumain est connu pour être un partisan de la colonisation du Sahara occidental par le Maroc.
    Il a d’ailleurs participé à de nombreuses reprises au Forum de Crans Montana, qui s’est tenu ces dernières années dans la ville sahraouie occupée de Dakhla. Ses prises de parole publiques témoignent clairement de son alignement en faveur des thèses coloniales marocaines.
    Autant dire qu’en souhaitant désigner Petre Roman comme envoyé spécial pour le Sahara occidental, le secrétaire général de l’ONU ne veut faire rien d’autre que de confier la gestion du dossier du conflit Sahara occidental à un allié de Rabat. Ce qui serait extrêmement grave. C’est ce que les économistes pourraient appeler un conflit d’intérêts.
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    Se peut-il qu’Antonio Guterres ait été mal informé sur le profil de Petre Roman ? L’hypothèse n’est pas à exclure. Il est toutefois rare que les services de l’ONU se trompent aussi gravement de casting, surtout qu’il s’agit là d’un dossier extrêmement sensible. Le secrétaire général de l’ONU a-t-il choisi volontairement de fermer les yeux sur le tropisme marocain de l’ancien Premier ministre roumain ? Autrement dit, il chercherait à donner un coup de pouce au Maroc… Des spécialistes du dossier du conflit du Sahara occidental le pensent.
    Aucune initiative d’importance
    En guise d’arguments, ils rappellent que depuis son élection au poste de secrétaire général de l’ONU, il ne s’est distingué par aucune initiative d’importance destinée à régler définitivement le conflit du Sahara occidental. Au contraire, ajoutent les mêmes sources, M. Guterres s’est employé à y maintenir le statu quo. C’est également durant son règne, note-t-on, que des tentatives sournoises de changer les paramètres du conflit ont été enregistrées.
    Il est étonnant d’ailleurs, signale-t-on, qu’il ne se soit jusque-là pas exprimé personnellement sur la reprise le 13 novembre dernier des hostilités entre le Front Polisario et le Maroc, après la violation par Rabat de l’accord de cessez-le-feu de 1991.
    C’est son porte-parole, Stéphane Dujarric, qui s’est contenté, après avoir été questionné par un journaliste, de réaffirmer lundi que la position des Nations unies n’«a pas changé» quant aux récentes déclarations sur le Sahara occidental, et que l’ONU «continue de croire qu’une solution peut être trouvée à travers un dialogue conformément aux résolutions du Conseil de sécurité».
  • L’Allemagne met en garde contre la partialité de Washington au conflit du Sahara occidental | Sahara Press Service

    NEW YORK, 24 Déc 2020 (SPS) La délégation allemande à l’ONU a mis en garde contre la partialité des Etats-Unis, porte-plume des résolutions sur le Sahara occidental, après la décision du président sortant, Donald Trump de reconnaitre la prétendue souveraineté du Maroc sur ce territoire.

    «Être porte-plume vient avec de la responsabilité. Cela s’accompagne d’un engagement fort pour résoudre un problème, il faut être juste, il faut être impartial, il faut avoir à l’esprit l’intérêt légitime de toutes les parties et il faut agir dans le cadre du droit international», a déclaré l’ambassadeur allemand à l’ONU, Christoph Heusgen.
    Il a révélé que son pays «reste profondément attaché à une solution politique qui soit réellement dans l’intérêt de tous. Toute la région en profiterait».
    Le 10 décembre courant, le président américain sortant, Donald Trump a annoncé sa reconnaissance de la prétendue «souveraineté marocaine» sur le Sahara occidental en contrepartie de la normalisation des relations des relations entre le Maroc et Israël. Une déclaration qui a suscité des réactions négatives à travers le monde mais aussi au sein même du parti auquel appartient Donald Trump.
    L’annonce faite par Trump a été essentiellement critiquée parce qu’elle va à contresens avec le Droit international, les Nations unies mais également d’autres organisations internationales considérant le Sahara occidental comme un territoire occupé illégalement par le régime marocain.
    Cette prise de position contredit aussi la politique adoptée par les Etats-Unis en ce qui concerne le Sahara occidental et qui consiste à soutenir l’organisation d’un référendum pour l’autodétermination du peuple sahraoui.
    Dans son édition de mardi, le New York Times, se basant, sur des sources diplomatiques a expliqué que la décision de Trump pourrait être annulée par l’administration Biden qui prendra les commandes de la Maison-Blanche à partir du 20 janvier prochain.
    Une annulation qui pourrait être expliquée par le fait que la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental soit contraire à l’un des principes fondateurs des Etats-Unis à savoir le soutien du droit à l’autodétermination.
    D’autre part, les Etats-Unis en tant que porte-plume des résolutions sur le Sahara occidental au Conseil de sécurité ne peuvent prendre parti en faveur d’une partie du conflit d’où le rappel à l’ordre, diplomatique, émis par Christoph Heusgen.
    Par ailleurs, le diplomate allemand a insisté sur l’importance d’accélérer la nomination d’un envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara occidental, afin de contribuer à la reprise du processus politique, à l’arrêt depuis la démission de l’ancien émissaire, Horst Kohler, en mai 2019.
    «Nous assistons donc à une stagnation du processus politique et nous avons besoin, en urgence, d’un nouvel envoyé personnel. Nous savons à quel point cette personne est difficile à trouver, car une telle personne doit être acceptable pour les deux parties. Si nous n’y parvenons pas, le processus politique s’effondrera», a-t-il soutenu.
    L’ambassadeur a affirmé que le conflit au Sahara occidental avait besoin «d’une revitalisation du processus politique» et «d’un règlement négocié réaliste, pratique et durable». (SPS)
    Tags : #SaharaOccidental #Maroc #Polisario #ONU #Décolonisation #Allemagne #DonaldTrump #EtatsUnis #USA
  • L’attachement du Conseil de sécurité aux résolutions internationales, "une condamnation" de la politique d’occupation marocaine

    Le gouvernement sahraoui a estimé, mardi, que l’attachement du Conseil de sécurité aux résolutions internationales sur le règlement de la question du Sahara occidental était « une condamnation » de la politique d’occupation marocaine, visant à confisquer aux Sahraouis le droit inaliénable à l’autodétermination. 

    « L’attachement du Conseil de sécurité à la nature juridique de la question sahraouie et au règlement pacifique basé sur les résolutions de la légalité internationale constitue une condamnation de la politique de l’occupant et de ses complices visant à confisquer au peuple sahraoui le droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance », a indiqué le gouvernement sahraoui dans un communiqué au lendemain de la séance à huis-clos tenue par le Conseil de sécurité sur le Sahara occidental. 
    Cette position est « un revers » à l’annonce du président sortant américain Donald Trump de la reconnaissance de « la souveraineté » présumée du Maroc sur le Sahara occidental, ajoute le communiqué. Des pays membres du conseil ont vivement critiqué la décision du président américain « qui fait perdre à son administration le droit de formuler les décisions relatives au Sahara occidental, dont elle jouissait auparavant, a fait savoir la même source. 
    Le Conseil de sécurité a tenu lundi une séance huis-clos sur les derniers développements de la situation au Sahara occidental, plus d’un mois après la violation par le Maroc du cessez-le-feu dans la zone tampon d’El Guerguerat et quelques jours après l’annonce faite par le président américain. 
    Citant des sources onusiennes, le gouvernement sahraoui a souligné que « l’Etat d’occupation marocain, avec la complicité de la France, a tenté comme à l’accoutumée d’entraver la tenue de cette séance « si son objet n’était pas un appel au cessez-le-feu », souligne le gouvernement sahraoui, citant des sources onusiennes, ajoutant que « la déception a été grande pour l’occupant », conclut la même source.
    Le Maghreb, 24 déc 2020
    Tags : #SaharaOccidental #Maroc #Polisario #ONU
  • Réunion du Conseil de Sécurité : Une gifle pour le Maroc

    LE CONSEIL DE SÉCURITÉ A EXAMINÉ LES DERNIERS DÉVELOPPEMENTS AU SAHARA OCCIDENTAL, SYNONYME D’UN RAPPEL À LA LÉGALITÉ INTERNATIONALE : Une gifle pour le Maroc

    Croyant avoir achevé la question Sahraouie en criant victoire au lendemain de sa reconnaissance, par le président Trump, de sa supposée souveraineté sur les territoires occupés, le Maroc a essayé un échec diplomatique cuisant, encore un autre, émanant de surcroît du Conseil de sécurité de l’ONU. En effet, en réunion lundi soir, le Conseil de sécurité a examiné les derniers développements survenus, depuis le 13 novembre dernier, à El Guerguerat, après la violation marocaine du cessez-le-feu de 1991 signé avec le Front Polisario sous l’égide des Nations unies. Ainsi, les participants ont souligné « l’urgence de reprendre le processus politique au Sahara occidental », à l’arrêt depuis 2019, appelant le Front Polisario et le Maroc, les rivaux en conflit, « à revenir à la table des négociations sans préconditions. » À l’issue de cette réunion, l’Afrique du Sud a, par la voix de son ambassadeur à l’ONU, Jerry Matjila, exprimé son « impatience » quant à la nomination d’un nouvel envoyé du secrétaire général onusien, pour « soutenir les négociations et la reprise du processus politique ». « L’Afrique du Sud attend avec intérêt la nomination d’un nouvel envoyé personnel du secrétaire général » pour le Sahara occidental, poste vacant depuis plus d’un an, « pour appuyer les négociations et relancer le processus politique », a déclaré M. Matjila à l’issue de ces consultations tenues à huis clos. Les deux parties en tant qu’États membres de l’UA, a-t-il poursuivi, « doivent préparer les conditions pour un nouveau cessez-le-feu, en étroite coordination avec le Conseil de paix et de sécurité de l’UA, conformément à toutes les dispositions pertinentes de son protocole, pour parvenir à une solution juste et durable du conflit » qui assure au peuple sahraoui le droit à l’autodétermination. Déplorant l’absence d’un nouvel émissaire onusien, l’ambassadeur Matjila, dont le pays assure la présidence tournante du Conseil de sécurité, a indiqué que le Conseil et la communauté internationale devraient » envisager toutes les méthodes alternatives et pacifiques pour faire avancer la voie politique ». Après une intense médiation qui a ravivé l’espoir de paix au Sahara occidental, le processus onusien se trouve depuis mai 2019 dans l’impasse depuis le départ de l’envoyé personnel, Horst Köhler, à qui l’ONU tarde à nommer un successeur.
    Appel au respect du droit à l’autodétermination
    L’appel au respect du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination a été fortement réaffirmé par l’Allemagne, la Russie et le Royaume Uni qui ont exprimé leur opposition à la décision unilatérale du président américain sortant, Donald Trump, de reconnaitre la prétendue souveraineté du Maroc sur ce territoire. L’Allemagne qui a demandé la tenue de cette réunion a fait part de la frustration des sahraouis face au gel du processus de paix, appelant à cette occasion à concrétiser leurs aspirations. Son ambassadeur à l’ONU, Christoph Heusgen, a déclaré dans ce sens: « Pour nous, résoudre les conflits pacifiquement, c’est suivre les règles, mettre en œuvre les résolutions de l’ONU et appliquer le droit international ». L’ambassadeur d’Allemagne a exprimé en outre la préoccupation de son pays face au blocage du processus politique et à la dangereuse escalade du conflit. « Soutenir la Minurso est essentiel », a-t-il encore dit dans un tweet. Le Royaume Uni, a de son côté, réitéré son appel à des négociations constructives permettant au peuple sahraoui de déterminer son avenir. La délégation belge auprès de l’ONU a souligné, pour sa part, que « le statut final du Sahara occidental sera déterminé par un processus conduit par l’ONU, conformément au droit international, à la Charte des Nations unies et aux résolutions du Conseil de sécurité onusien. « Nous appelons les deux parties à revenir à la table des négociations », a-t-elle insisté. Et la mission de la République d’Estonie a, elle aussi, également indiqué dans un tweet que l’Estonie « soutient les efforts du Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, pour trouver une solution politique acceptable pour les deux parties au conflit (Maroc/Front Polisario) sur la base des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies ». La Mission estonienne a réaffirmé également la position de l’Estonie qui « respecte une solution basée sur les normes internationales, les résolutions des Nations unies et le droit international ». Au cours de cette réunion, la Chine, le Niger, la République dominicaine et la Tunisie, ont renouvelé leur soutien à la reprise du processus onusien sous les auspices d’un nouvel émissaire que l’ONU doit désigner rapidement. Peu avant ces consultations, le porte-parole du SG de l’ONU, Stéphane Dujarric, a affirmé que la position des Nations unies demeurait inchangée sur cette question.
    « Notre position sur les déclarations concernant le Sahara occidental n’a pas changé et nous continuons de croire qu’une solution peut être trouvée par un dialogue fondé sur la base des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité », de l’ONU, a déclaré M. Dujarric avant le briefing du Conseil de sécurité.
    La réunion du Conseil de sécurité est intervenue au moment où les affrontements entre les deux parties au conflit ont repris, après que les forces militaires marocaines ont rompu le cessez-le-feu le 13 novembre dernier en agressant des manifestants sahraouis dans la zone tampon d’El-Guerguerat, au sud-ouest du Sahara occidental.
    Elle est survenue également dans le sillage de la reconnaissance le 10 décembre par l’administration Trump de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, moyennant la normalisation des relations maroco-israéliennes, une démarche vivement dénoncée à travers le monde sur fond d’appels au président élu Joe Biden de l’ »annuler ».
    R. N.
    #SaharaOccidental #Maroc #Polisario #ONU #Marruecos #Morocco #WesternSahara
  • Sahara occidental: L’ONU face à ses responsabilités

    Le Conseil de sécurité de l’ONU devait débattre hier du Sahara occidental, pour la première fois depuis la rupture il y a plus d’un mois du cessez-le-feu et la reconnaissance américaine le 11 décembre de la souveraineté du Maroc sur ce territoire disputé. 

    Demandée par l’Allemagne et ayant pour thème «La situation au Sahara occidental» ces consultations devaient se tenir dans l’après-midi et à huis-clos. Les consultations s’annoncent ardues. Pour les responsables sahraouis, les atermoiements persistent, en dépit des appels incessants de la communauté pour la mise en œuvre des résolutions de l’Assemblée générale de l’ONU et du Conseil de sécurité.
    Le représentant du Front Polisario en Australie et en Nouvelle-Zélande, Kamel Fadel, a appelé, le président américain élu, Joe Biden, à annuler la décision unilatérale de Donald Trump de reconnaître la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, écartant la possibilité de voir d’autres pays ou organisations emboiter le pas au président américain sortant. «Le Front Polisario veut que le président américain élu, Joe Biden, annule la décision du président sortant, Donald Trump, de reconnaître la revendication de souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental», a-t-il déclaré. «Nous espérons que le président américain élu, Joe Biden, que je considère comme un homme intègre (…) aura une influence positive sur l’autodétermination au Sahara occidental et qu’il remettra en cause cette décision», a ajouté le diplomate sahraoui, assurant que «le Sahara occidental ne fait pas partie de l’immobilier de Trump à donner au Maroc» et «qu’il aurait pu leur donner l’une de ses propriétés du Golfe, mais pas le Sahara occidental». Le diplomate sahraoui a écarté la possibilité de voir d’autres pays ou organisations emboîter le pas au président américain sortant, Donald Trump.
    L’ancien responsable des affaires politiques aux Nations unies, Moncef Khan, a affirmé que l’annonce du président américain sortant, Donald Trump, sur la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental «ne changera pas la nature juridique de ce conflit, car il s’agit d’une question de décolonisation inscrite sur les listes de l’ONU». Khan a assuré, dans une déclaration aux médias, que le conflit du Sahara occidental est considéré comme «une question de décolonisation qui est à l’ordre du jour de l’Assemblée générale des Nations unies depuis 1960 et du Conseil de sécurité depuis 1975 après l’invasion militaire marocaine qui continue d’occuper certaines parties du Sahara occidental, dernière colonie en Afrique». L’ex- responsable onusien a rappelé, en outre, que le SG de l’ONU, Antonio Guterres, a déclaré le 12 décembre dernier, que la position de l’ONU concernant la question sahraouie «demeure inchangée» et ne dépend pas de la reconnaissance individuelle des pays, mais de la mise en œuvre des résolutions pertinentes de l’Assemblée générale de l’ONU et du Conseil de sécurité. Tout en condamnant les déclarations du président sortant, des experts du droit international et des affaires stratégiques, estiment qu’il s’agit d’«une violation flagrante du droit international» et une «consécration d’une occupation illégale».
    L’expert en droit international, Stephen Zunes, a souligné, lors d’une conférence numérique organisée par le Centre arabe à Washington, que «la déclaration de Trump sur le Sahara occidental est une violation claire du droit et des normes internationales et affectera d’autres questions telles que l’occupation israélienne des territoires palestiniens». Il a relevé «la similitude entre les territoires sahraouis occupés et le plateau du Golan», rappelant que «la République arabe sahraouie démocratique (RASD) est membre de l’Union africaine et reconnue par plus de 80 Etats» expliquant que «le peuple sahraoui n’est pas marocain et a sa propre culture, langue, dialecte, conditions sociales et identité nationale qui le distinguent du Maroc», notant que «la question du Sahara occidental est une question d’autodétermination et les Sahraouis devraient pouvoir décider de leur propre avenir».
    Sud Horizons, 21 déc 2020
    Tags : #SaharaOccidental #WesternSahara #Polisario #Marruecos #Maroc #Morocco #ConsejoDeSeguridad #ONU #UN #DonaldTrump #Israel
  • L’ONU se penche sur le Sahara occidental

    L’événement est très attendu par les milieux diplomatiques, notamment ceux qui s’intéressent de près au dossier sahraoui.

    Il s’agit de la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, tenue dans un contexte marqué par la reprise des affrontements entre les unités du Front Polisario et les forces armées royales marocaines. Un regain de tension exacerbé par la décision du président américain sortant, Donald Trump, de reconnaître une prétendue souveraineté marocaine sur cette ancienne colonie espagnole.
    Au cours de cette réunion, convoquée à la demande de l’Allemagne, Bintou Keita, la sous-secrétaire générale pour l’Afrique, et Colin Stewart, le représentant spécial et chef de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso), feront un briefing sur les récents développements survenues au Sahara Occidental.
    Il est question pour les membres du Conseil de sécurité de réitérer l’importance d’accélérer la nomination d’un envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara Occidental, devant contribuer à la reprise du processus politique, à l’arrêt depuis la démission de l’ancien émissaire, Horst Kohler, en mai 2019.
    Le Conseil de sécurité avait insisté dans sa résolution 2548 renouvelant le mandat de la Minurso en octobre, sur la nomination “dans les plus brefs délais” d’un nouvel envoyé personnel du SG de l’ONU au Sahara occidental.
    La réunion, prévue par visioconférence, intervient sur fond d’affrontements entre les deux partis au conflit, le Front Polisario et le Maroc, après que les forces militaires marocaines ont rompu le cessez-le-feu le 13 novembre dernier en agressant des manifestants sahraouis dans la zone tampon d’El-Guerguerat, au sud-ouest du Sahara Occidental.
    Elle survient également dans le sillage de la reconnaissance le 10 décembre par l’administration Trump de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, moyennant la normalisation des relations maroco-israéliennes.
    Cette démarche qualifiée de “violation flagrante de la Charte des Nations unies et de ses résolutions”, par le Front Polisario, a été dénoncée à travers le monde sur fond d’appels au président élu Joe Biden d’”annuler” cette décision.
    Mardi dernier, l’ambassadrice américaine à l’ONU, Kelly Craft, a transmis une copie de la proclamation de Trump sur le Sahara occidental au SG de l’ONU et au Conseil de sécurité.
    Le représentant du Front Polisario à l’ONU, Sidi Mohamed Omar, a regretté ” une proclamation qui va à l’encontre de la politique américaine à l’égard du Sahara occidental”, rappelant que l’ONU, l’Union africaine et l’Union européenne n’ont jamais reconnu l’annexion forcée et illégale par le Maroc de ce territoire.
    Et dans sa réaction aux récents évènements dans la région, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a réaffirmé que “la position des Nations unies restait inchangée”, et s’est dit convaincu qu’une solution à la question du Sahara occidental “est possible, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies”.
    Le Jeune Indépendant, 21 déc 2020
  • L’ONU fait la promotion du cannabis !

    par Abdelkrim Zerzouri


    La Commission des stupéfiants des Nations unies (CND), organe chargé de la classification des substances considérées comme des drogues au vu du droit international, a-t-elle ouvert la voie à une dépénalisation mondiale du cannabis et ses dérivés en le reclassant hors de la catégorie des drogues les plus dangereuses ?

    Depuis quelques années, plusieurs pays ont dépénalisé ou ont permis la consommation du cannabis dans un cadre récréatif, mais cette substance et sa résine étaient toujours classées parmi la catégorie la plus prohibitive dans l’annexe IV de la Convention unique sur les stupéfiants de 1961, où sont groupées les plus dangereuses qui favorisent fortement l’abus et dont l’intérêt médical est considéré comme très faible. Mais avec le vote du 2 décembre dernier, lors de la tenue de la 63e session de la CND, la situation bascule du tout au tout. Et, c’est sur recommandation de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) que les 53 Etats membres de la CND ont voté en faveur du retrait du cannabis du tableau IV de la Convention unique de 1961 et reconnaître de fait son utilité médicinale et thérapeutique.

    Ainsi, à l’égal de l’opium ou la morphine, l’utilisation du cannabis dans la fabrication de médicaments est autorisée par l’OMS et l’ONU. Cette décision a bénéficié de 27 voix favorables, 25 voix contre et une abstention, l’Ukraine. L’Algérie fait partie des pays qui ont voté contre, mais la balance a légèrement penché du côté des pays qui ont voté pour le retrait du cannabis et ses dérivés du tableau IV de la Convention unique sur les stupéfiants de 1961.

    Comment se fait-il qu’on soit arrivé à bousculer un vieux dogme qui soutient que le cannabis n’a aucun intérêt thérapeutique ? Il y a les scientifiques, bien sûr, qui aspirent à une reclassification du cannabis et ses dérivés, pour son utilité médicinale, mais il y a également d’autres pays qui n’y ont vu que le profit commercial pour soutenir cette décision. A l’enseigne du Maroc, qui a des champs immenses de cannabis à faire fructifier, et qui a voté pour son reclassement hors de la catégorie des drogues dangereuses et prohibées (le Maroc et l’Afrique du Sud sont les deux seuls pays à avoir voté pour).

    D’ailleurs, sitôt l’interdiction de l’ONU levée, le débat a été ouvert au sein de la classe politique marocaine pour replacer ce vote par un « oui » à l’ONU dans un contexte national et passer à l’utilisation industrielle du cannabis, prévoyant l’arrivée d’investisseurs étrangers qui n’attendaient pas moins que ce quitus onusien pour conclure des affaires dans ce créneau juteux de la culture du kif au Maroc.

    Il faut noter qu’à l’issue de ce vote, le cannabis et ses dérivés restent quand même considérés comme des stupéfiants, car ils passent de la classification dans l’annexe IV à l’annexe I de la convention de 1961, où se trouvent regroupés les substances autorisées pour une utilisation thérapeutique. Mais, en reconnaissant ses bienfaits thérapeutiques au cannabis, comment pourrait-on interdire sa consommation par petits joints, dans un cadre récréatif ? Une législation plus tolérante devrait logiquement suivre sur ce plan.

    Le Quotidien d’Oran, 6 déc 2020

    Tags : Maroc, cannabis, ONU, stupéfiants, drogues, haschich, kif,

  • Sahara Occidental : Réaction du SG de l'ONU sur les affrontements à El Guerguerate

    Dans un point de presse ce matin, le porte-parole du Secrétaire Général des Nations Unies, Stephane Dujarric a fait la déclaration suivante au sujet des événements à El Guerguerate:

    « Ces derniers jours, les Nations Unies, y compris le Secrétaire général, a participé à de multiples initiatives visant à éviter une escalade de la situation dans la bande tampon de la région de Guerguerguerat et à mettre en garde contre les violations du cessez-le-feu et les conséquences graves de tout changement du statu quo.
    Le Secrétaire général regrette que ces efforts se soient révélés infructueux et se déclare vivement préoccupé par les conséquences possibles des derniers développements.
    Le Secrétaire général reste déterminé à tout mettre en œuvre pour éviter l’effondrement du cessez-le-feu en place depuis le 6 septembre 1991 et il est déterminé à tout mettre en œuvre pour lever tous les obstacles à la reprise du processus politique.
    La MINURSO s’engage à poursuivre la mise en œuvre de son mandat et le Secrétaire général appelle les parties à assurer la pleine liberté de circulation de la Mission conformément à son mandat. Stéphane Dujarric, porte-parole du Secrétaire général, New York, 13 novembre 2020. »
    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, El Guerguerate, ONU,, MINURSO,
  • ONU : soulignée l’urgence de la nomination d’un Envoyé Personnel pour le Sahara Occidental

     Les délégués demandent instamment la nomination rapide d’un Envoyé personnel pour le Sahara occidental, alors que la Quatrième Commission poursuit le débat général conjoint

    Les délégués ont appelé aujourd’hui à des discussions inclusives et à la nomination rapide d’un nouvel Envoyé personnel du Secrétaire général pour faire avancer le processus de paix au Sahara occidental, alors que la Quatrième Commission (questions politiques spéciales et décolonisation) poursuivait son débat général conjoint sur un éventail de sujets.

    Le représentant de la Namibie s’est déclaré préoccupé par l’absence de détermination ferme de la part de certains États Membres de mettre l’accent nécessaire sur le respect et la pleine application des résolutions du Conseil de sécurité au Sahara occidental. Les tentatives de l’État occupant de proposer une solution unilatérale, sans le consentement exprès du peuple touché du Sahara occidental, ne manqueront pas d’entraîner un conflit prolongé et le refus continu du peuple sahraoui d’exercer ses droits inaliénables à l’autodétermination, il averti.

    Dans le même ordre d’idées, le représentant de l’Algérie a souligné que le règlement de la question du Sahara occidental devait impliquer les populations sur le terrain, avertissant que toute autre approche irait à l’encontre du Conseil de sécurité et annulerait les efforts internationaux de décolonisation du territoire. Notant que le processus de paix est au point mort depuis la démission de l’ancien Envoyé personnel, il a déclaré que l’inertie plane sur le travail des Nations Unies au Sahara occidental, mettant en péril la mise en œuvre du processus de paix. Il a ensuite souligné que le peuple sahraoui perd patience et a appelé le Secrétaire général à nommer un nouvel Envoyé spécial dès que possible. De plus, les discussions de paix doivent impliquer un climat de confiance entre le Front populaire de libération de Saguia el-Hamra et Rio de Oro (Front Polisario) et le gouvernement du Maroc, a-t-il ajouté.

    Le représentant de la Namibie, s’associant au Mouvement des pays non alignés, s’est déclaré préoccupé par le fait que certains États Membres n’avaient pas la ferme volonté de mettre l’accent sur le respect et l’application intégrale des résolutions du Conseil de sécurité sur le cas du Sahara Occidental. Les tentatives de l’État occupant de proposer une solution unilatérale, sans le consentement exprès du peuple concerné du Sahara occidental, ne manqueront pas d’entraîner un conflit prolongé et le refus continu du peuple sahraoui d’exercer ses droits inaliénables à l’autodétermination, il souligné. Passant à la question de l’archipel des Chagos, il a déclaré que la Namibie accordait une grande importance aux travaux de la Cour internationale de Justice et avait le plus grand respect pour ses avis consultatifs et ses arrêts. Quant aux Territoires palestiniens, il a noté que la population a été gravement touchée par la pandémie COVID-19. Il a poursuivi en se déclarant préoccupé par les mesures de plus en plus partiales prises par le Gouvernement israélien, appelant dans ce contexte les États Membres à rallier un soutien et une action collective pour soutenir l’exercice par le peuple palestinien de son droit inaliénable à l’autodétermination.

    Le représentant de l’Algérie a souligné que l’ONU devait assumer sa responsabilité de protéger le statut juridique des territoires non autonomes, de consolider les efforts et de multiplier les initiatives pour achever le processus de décolonisation. Le statut du Sahara occidental a été confirmé par de nombreuses résolutions des Nations Unies qui reconnaissent le droit légitime de son peuple à l’autodétermination, a-t-il déclaré, soulignant que la Cour internationale de justice et la Cour de justice de l’Union européenne ont confirmé cette position en reconnaissant la nature distincte du Sahara occidental. Soulignant qu’un règlement du conflit doit impliquer les populations sur le terrain, il a averti que toute autre approche irait à l’encontre du Conseil de sécurité et anéantirait les efforts de la communauté internationale pour décoloniser le territoire.

    Il a ajouté que le processus de paix était au point mort depuis la démission de l’Envoyé personnel du Secrétaire général. L’inertie plane sur le travail des Nations Unies au Sahara occidental et met en péril la mise en œuvre de la conférence de paix, a-t-il dit, avertissant que le peuple sahraoui perd patience. Appelant à la nomination d’un nouvel Envoyé personnel dès que possible, il a déclaré que les discussions de paix doivent impliquer la création de la confiance entre le Polisario et le Gouvernement marocain. L’Union africaine a également un rôle important à jouer, a-t-il ajouté. L’Algérie a toujours agi en tant que facilitateur de la paix dans la région, soutenant les efforts du Secrétaire général pour trouver une solution au conflit, a-t-il déclaré, ajoutant que le gouvernement de son pays avait contribué en tant qu’acteur humanitaire en aidant les réfugiés sahraouis et en coopérant avec les organisations des Nations Unies. pour fournir une assistance.

    UN press release, 3 nov 2020

    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, ONU,

  • Front Polisario : L’intensification de la lutte face aux atermoiements de l’ONU

    Le Front Polisario a affirmé n’avoir d’autres choix, suite à la prorogation par le Conseil de sécurité du mandat de la Minurso, que « d’intensifier le combat libérateur national et le recours à tous les moyens légitimes pour permettre au peuple sahraoui colonisé de recouvrer son droit à l’autodétermination ».

    Le Front Polisario a déploré, dans un communiqué, l’adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 2548 (2020), portant prorogation pour une durée d’un an du mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO), sans mesures concrètes permettant à la Minurso de mener à bien la mission pour laquelle elle a été créée en 1991, à savoir l’organisation d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui ».

    En approuvant une nouvelle résolution qui manque de mesures pratiques pour faire avancer le processus de paix et permettre à la Minurso d’accomplir pleinement son mandat, le Conseil de sécurité a opté encore une fois pour l’atermoiement malgré les dernières tensions survenues au Sahara occidental, a ajouté la même source. Les manifestations pacifiques et spontanées qui se déroulent à travers l’ensemble du Territoire sahraoui, dont la protestation pacifique qui se tient actuellement face à la brèche illégale marocaine à El-Guerguerat, sont autant de preuves démontrant que la patience du peuple sahraoui commence à être sérieusement entamée devant l’atermoiement et l’inaction de l’ONU.
    L’absence de mesures obligeant l’État marocain occupant à mettre fin à sa colonisation illégale des territoires sahraouis « ne laisse aux Sahraouis d’autre choix que d’intensifier la lutte de libération nationale et de recourir à tous les moyens légitimes pour permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance ».
    Le Front Polisario a refusé, ainsi, de participer à tout processus en dehors du mandat conféré à la Minurso par le Conseil de sécurité dans sa résolution 690 (1991) du 29 avril 1991, qui constitue toujours la base du cessez-le-feu et des accords militaires inhérents.
    Le Front polisario « impute à l’État marocain colonisateur la pleine responsabilité de ce qui pourrait découler de ses agissements dangereux comme conséquences graves sur la paix et la sécurité à travers toute la région ».
    « Le Secrétariat général de l’ONU et le Conseil de sécurité doivent être conscients que leur inertie contribue à la dégradation de la situation, y compris les violations incessantes des droits de l’Homme auxquelles est confronté le peuple, sahraoui , au maintien de la brèche marocaine illégale dans la région de Guerguerat et les violations incessantes par le Maroc et autres pays complices du statut juridique du Sahara occidental, en tant que territoire non autonome soumis à la décolonisation ».
    M. Bendib
    Source : Le Courrier d’Algérie, 3 nov 2020