Étiquette : OPEP

  • Pétrole : L’œil du cyclone ?

    Pétrole : L’œil du cyclone ?

    Pétrole : L’œil du cyclone ? – énergie, gaz, Brent, OPEP+, Russie,

    Résumé : malgré le calme relatif du mois dernier, les marchés de l’énergie restent embourbés dans l’incertitude et la volatilité ne peut que s’accroître.

    Nous remercions Alastair Newton pour la lettre d’information d’aujourd’hui. Alastair a travaillé comme analyste politique professionnel à la City de Londres de 2005 à 2015. Avant cela, il a passé 20 ans comme diplomate de carrière au sein du service diplomatique britannique. En 2015, il a cofondé la société Alavan Business Advisory Ltd, dont il est l’un des directeurs.

    Lors d’un dîner d’investisseurs à Londres la semaine dernière, j’ai demandé l’avis de toute la table sur ce que serait le prix du Brent à la fin de l’année. Comme on pouvait s’y attendre, les réponses allaient de 70 $USpb – c’est-à-dire l’estimation non consensuelle d’Ed Morse de la Citibank – à 200 $USpb. À part une question sur la base des prévisions de M. Morse (voir ci-dessous), aucun des prix proposés n’a suscité de réaction, ce qui souligne le degré élevé d’incertitude avec lequel les investisseurs sont actuellement aux prises.

    Néanmoins, depuis que j’ai examiné le pétrole le 14 mars, bien que nous assistions encore à des réactions impulsives aux gros titres (voir, par exemple, la réponse à l’annonce faite par la Russie la semaine dernière qu’elle interrompait l’approvisionnement en gaz de la Bulgarie et de la Pologne), la volatilité des marchés pétroliers s’est un peu calmée, du moins pour l’instant, le Brent se situant plus ou moins dans une fourchette comprise entre 102 et 112 dollars américains par livre jusqu’en avril. Étant donné que nous avons commencé l’année avec un Brent juste en dessous de 80 pb, il s’agit certainement d’une hausse non négligeable. Mais elle est encore loin du pic de clôture du 8 mars à 128 pb, sans parler de certaines des prévisions apocalyptiques qui continuent de faire les gros titres.

    Il est donc utile d’examiner les raisons pour lesquelles nous avons connu une période de stabilité relative des prix, ne serait-ce que pour savoir si cela va durer ou si nous sommes, en fait, dans l’œil du cyclone.

    Pour commencer, permettez-moi de répondre aux affirmations selon lesquelles l’une des causes de cette situation est que l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis injectent plus de pétrole sur les marchés qu’ils ne l’admettent. J’ai soumis cette affirmation à un certain nombre d’experts, mais je n’ai encore rencontré personne qui la trouve crédible. Je suis d’accord. Aucune des raisons pour lesquelles Riyad et Abou Dhabi ont repoussé la pression américaine en faveur d’une augmentation de la production plus rapide que la trajectoire établie par l’OPEP+ n’a disparu ; le désaccord entre les deux pays sur la base de référence des EAU pour le calcul de leur quota n’a été qu’effacé, pas résolu, et pourrait facilement éclater à nouveau si l’on s’éloignait de cette trajectoire ; et, à ce jour, les avantages économiques de la hausse du prix du pétrole pour les producteurs dépassent de loin les inconvénients potentiels inhérents à la réduction de la croissance économique mondiale. Ce dernier point est très clair dans un nouveau rapport de Rystad Energy, qui prévoit que les recettes publiques provenant du pétrole et du gaz atteindront probablement cette année un record historique d’environ 2,5 milliards de dollars, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis étant respectivement en tête et en cinquième position sur la liste des bénéficiaires. Je ne m’attends donc pas à voir un quelconque changement de politique lors de la réunion de l’OPEP+ le 5 mai.

    Ce qui me semble plus probable, c’est que nous assistons à l’impact d’une combinaison d’au moins trois facteurs, comme suit.

    Premièrement, les marchés ont généralement réagi de manière excessive au choc initial de la guerre et ce que nous avons vu plus récemment est, en fait, une sorte de correction.

    Deuxièmement, le charbon mis à part, l’UE n’est pas encore parvenue à un accord sur un embargo quelconque visant les importations d’énergie en provenance de Russie. Cependant, il se peut que nous arrivions à un moment décisif en ce qui concerne le pétrole. La pression en faveur d’un embargo au moins partiel s’intensifie, l’élection présidentielle française étant passée par là et même l’Allemagne acceptant prudemment d’absorber la douleur économique qui en résulterait. Toutefois, d’épineuses questions demeurent, tant au niveau technique que politique, quant à savoir si cela peut se faire sans faire grimper le prix du pétrole au point que la Russie perçoive davantage de revenus à partir de volumes plus faibles – une préoccupation légitime à Washington, même si la prise de position de la secrétaire au Trésor Janet Yellen contre un embargo pétrolier est certainement motivée, au moins en partie, par la crainte de l’impact de la hausse des prix de l’essence sur les perspectives déjà sombres des démocrates lors des élections de mi-mandat.

    Il faut également tenir compte du risque de représailles russes, comme l’a clairement montré l’action de Moscou contre la Bulgarie et la Pologne. À l’heure actuelle, le consensus semble être qu’il s’agit d’une nouvelle tentative du Kremlin de creuser des fossés entre les membres de l’UE plutôt que de la première d’une série d’interdictions plus larges. Cependant, le fait que l’Allemagne envoie désormais du gaz russe en Pologne pourrait bien mettre cette théorie à l’épreuve !

    En outre, comme le note Gillian Tett dans une tribune libre du 28 avril pour le FT (accès réservé aux abonnés), un embargo de l’UE n’empêcherait pas la croissance des exportations vers les pays tiers, principalement la Chine et l’Inde, qui a vu les expéditions de gaz russe par camion-citerne passer de 3 à 4 mbj depuis le début de la guerre. Reconnaissant qu’il y aura « toujours des failles » (comme le démontre l’Iran), Mme Tett plaide en faveur de l’interdiction pour les navires de l’UE de transporter du pétrole russe (notant que plus de la moitié des pétroliers actuellement engagés dans cette activité sont grecs) et de l’interdiction pour la Lloyds de Londres d’assurer de telles expéditions. Mais, jusqu’à présent, aucune de ces options n’a fait l’objet de mesures politiques visibles.

    Troisièmement, le FMI vient d’abaisser à nouveau ses prévisions de croissance mondiale et personne à qui j’ai parlé récemment ne pense que ce sera le mot de la fin. Si ce pessimisme s’avère justifié, nous verrions clairement la demande de pétrole (et de gaz) chuter. C’est sans doute ce qui sous-tend les prévisions d’Ed Morse, ainsi que sa prévision que la croissance de la production de schiste américain cette année dépassera la plupart des attentes et (probablement) qu’un accord sera encore conclu entre l’Iran et les États-Unis (voir la Newsletter du 28 avril).

    En conclusion de tout cela, je vous propose trois réflexions. Premièrement, il est très probable que la volatilité induite par les gros titres se poursuive. Deuxièmement, si l’UE parvient à un accord sur un embargo pétrolier, même partiel (comme je pense qu’elle le fera), le prix du brut augmentera probablement – et les représailles probables de la Russie le pousseront encore plus haut. Troisièmement, alors que nous entrons dans la seconde moitié de l’année, la poussée de l’inflation liée à l’énergie et à l’alimentation est très susceptible d’atténuer la demande, ce qui pourrait faire baisser à nouveau le prix, même par rapport à ce qu’il est aujourd’hui.

    En bref, le calme relatif actuel n’est pas prêt de durer.

    Arab Digest, 03/05/2022

  • OPEP-Maroc un prêt de $100 millions pour atténuer l’impact du COVID-19

    OPEP-Maroc un prêt de $100 millions pour atténuer l’impact du COVID-19

    OPEP-Maroc un prêt de $100 millions pour atténuer l’impact du COVID-19 – OFID, Fonds de l’OPEP pour le développement international,

    RABAT, 13 avril (Xinhua) — Le Fonds de l’OPEP pour le développement international (OFID) a accordé au Maroc un prêt de 100 millions de dollars américains, a rapporté mercredi la radio nationale marocaine SRNT.

    Le prêt, qui vise à atténuer l’impact de la pandémie de COVID-19 sur l’économie marocaine, fournira aux ménages marocains et aux micro, petites et moyennes entreprises des services financiers abordables, a-t-il précisé.

    Il vise également à étendre les services financiers numériques, tels que l’assurance, le crédit et la banque, afin de fournir aux particuliers et aux petites entreprises un accès facile aux systèmes financiers, a-t-il ajouté.

    Le portefeuille total de l’OFID au Maroc se compose de 600 millions de dollars, a-t-il précisé.

    #Maroc #OPEP #OFID #Covid19

  • Marché pétrolier : L’OPEP refuse de produire plus

    Marché pétrolier : L’OPEP refuse de produire plus

    Marché pétrolier : L’OPEP refuse de produire plus – baisse de l’offre, production, diminution du brut russe, Russie,

    Les difficultés de l’Opep+ à atteindre le plafond de production convenu chaque mois reviennent par ces temps où les pays consommateurs font pression de toutes parts afin d’éliminer tout potentiel facteur haussier, tel que la baisse de l’offre et l’absence ou la diminution du brut russe sur le marché officiel.

    Durant cette fameuse première semaine d’avril, entre le 1er et le 6, les données du ministère russe donnent une production de 10,52 millions de barils par jour (bpj) de pétrole. C’est environ 500000 bpj en dessous de la production russe moyenne pour tout le mois de mars.

    Les analystes avertissent que  « si la tendance se poursuit tout au long du mois d’avril, la Russie pourrait connaître sa plus forte baisse mensuelle de production de pétrole depuis mai 2020, lorsqu’elle a commencé à réduire volontairement sa production dans le cadre de l’accord Opep+ ».

    Réveil D’Algérie, 12/04/2022

    #Pétrole #OPEP #OPEC

  • Pétrole: Pourquoi les prix montent plus vite que prévu

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    Le constat est clairement établi : la consommation de pétrole augmente au moment où l’offre a du mal à suivre. Les raisons ? Le variant Omicron n’a pas eu le don de ralentir l’activité économique, comme c’était craint il y a un peu plus d’un mois, la tension dans certains pays producteurs, et l’offre en deçà des quotas attribués pour la production dans le cadre de l’entente entre pays de l’Opep et leurs alliés menés par la Russie.

    Le «cocktail» est suffisamment détonant pour que les prix prennent de la hauteur. Le marché pétrolier, toujours aussi sensible, a enregistré, hier mercredi, à Londres, bien avant que la première moitié de la séance soit bouclée, un niveau de prix que beaucoup parmi les analystes les plus optimistes n’attendaient pas au moins avant trois ou quatre mois. Avant midi, heure d’Alger, le prix du baril de Brent de la mer du Nord affichait en effet 89,05 dollars, porté par l’élan de la séance de mardi qui a vu le même baril de Brent marquer 88,13 dollars, égalant son cours de la mi-octobre 2014, avant de finir l’euphorique journée à 87,51 dollars, tandis que sur le marché de New York, la séance a été bouclée à 85,43 dollars le baril de WTI, alors qu’il a été pointé à 85,74 dollars, un autre haut depuis également la mi-octobre 2014.

    Hier donc, vers midi, le prix de cession du baril de Brent était à un très «respectable» 88,60 dollars confirmant si besoin était que la conjoncture est toute faite pour le maintien de la courbe des prix à la hausse. L’offre restreinte, du moins au goût des plus grands consommateurs mondiaux, et la demande grandissante du fait que Omicron n’a pas eu d’incidence sur la reprise économique, d’une part, et les tensions géopolitiques dans certains pays, en premier lieu le risque que dérape le conflit russo-ukrainien et l’attaque contre le pays producteur que sont les Emirats arabes unis, d’autre part, ont boosté la demande de la part des consommateurs.

    Ceci ajouté au risque avéré que le marché soit amputé de larges parts de production de certains pays membres d’Opep+.

    Plus il y a moins de pétrole sur le marché, plus son prix monte. Et il y a tout lieu de croire que la tendance n’est pas près de changer. Le Brent et le WTI, qui avaient terminé l’année 2021 sur des gains d’environ 40%, affichent d’ores et déjà une hausse de plus de 10% depuis le 1er janvier.

    Et puis, il y a cette donne vieille de plusieurs mois maintenant qui fait que les problèmes d’approvisionnement de plusieurs pays développés en gaz impactent directement le prix du pétrole : les prix élevés du gaz naturel entraînent en effet une augmentation de la demande de diesel et de fioul utilisés en substitution surtout pour le chauffage.

    Le pétrole de schiste US pour baisser les prix ?
    La parade pour parer à la flambée, conseillée par certains analystes, est de miser sur le pétrole de schiste made in USA. Sauf que depuis que la pandémie frappait fort, durant la première et la deuxième vague, l’effondrement historique des prix du pétrole a mis à genoux de très nombreuses compagnies.

    Beaucoup de ces compagnies sont certes revenues dans le coup, mais elles peinent à retrouver un niveau de production tel qu’il puisse compenser les restrictions décidées par l’Opep et ses alliés, permettant ainsi à l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés conjoncturels menés par la Russie de renouer avec son rôle de swing producer ; un régulateur de la production pour que les prix se retrouvent dans un certain sentier. Un état des lieux qui a fait dire, hier, à une rédactrice d’un site spécialisé américain que : «Depuis le début de l’année, les prix des cargaisons de brut qui se retrouveront dans deux ou trois mois dans la plus grande région importatrice du monde, l’Asie, se sont fortement redressés, les raffineurs étant de retour sur le marché après une certaine hésitation fin 2021 au milieu des effets inconnus d’Omicron sur demande. La consommation est résiliente, démentant les craintes d’une nouvelle baisse et résistant mieux que ne l’avaient prédit de nombreux analystes et prévisionnistes, dont l’Agence internationale de l’énergie.»

    Un prix du baril à trois chiffres pour bientôt
    L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a d’ailleurs revu ses prévisions de la demande de pétrole en 2022 tout en prévenant contre une nouvelle volatilité des prix si l’offre s’avérait décevante. Pour cette année, la demande totale devrait ainsi atteindre 99,7 millions de barils par jour, des niveaux de type pré-Covid, note l’AIE. Ceci alors que les prévisionnistes tablent sur une période faste pour le baril qui devrait se poursuivre dans les prochains mois, comme c’est le cas pour JP Morgan qui voit les cours du brut atteindre les 125 dollars cette année et les 150 dollars en 2023, alors que les analystes de Goldman Sachs ont été forcés de revoir à la hausse leurs prévisions pour affirmer, dans une note publiée lundi, que le Brent atteindra 96 dollars cette année, puis 105 dollars en 2023.

    A suivre les prévisions de Vitol, le plus grand négociant indépendant en pétrole au monde, les prix du pétrole sont justifiés et doivent encore aller plus loin, alors que pour un responsable des matières premières mondiales à Bank of America, «le pétrole à trois chiffres est en préparation pour le deuxième trimestre».
    Azedine Maktour

    Le Soir d’Algérie, 20/01/2022

  • L'Opep travaille pour un baril à 65-70 dollars – Pétrole : le juste prix ?

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    par A. Maktour
    Les barils manquants de la production américaine, toujours affectée par les dégâts occasionnés par l’ouragan Ida, la baisse continue des stocks aux États-Unis et le strict respect des quotas de production de la part des pays engagés dans Opep+ permettent aux prix des deux barils de référence de se maintenir à un niveau qui fait pour le moment les affaires des pays producteurs, malgré quelques frissons lors de la séance d’ouverture de lundi dernier.
    Alors que les prix du gaz suscitent les pires inquiétudes, d’autant que la tendance à la hausse risque de s’allonger au fil des mois jusqu’à la période des grands froids, le pétrole lui aussi traverse une séquence qui conforte les producteurs et investisseurs dans l’industrie pétrolière qui se retrouvent à travailler désormais au maintien du prix du baril de Brent autour des 70 dollars, tel que l’expliquait le ministre irakien du Pétrole dans des propos rapportés par Reuters, jeudi. 
    Bien qu’en devenir encore, la demande de pétrole a augmenté plus rapidement que prévu et cela s’est logiquement répercuté sur les prix, suscitant des inquiétudes chez les trois grands consommateurs que sont les États-Unis, la Chine et l’Inde d’où les appels, notamment des États-Unis, afin que l’Opep augmente sa production plus rapidement que convenu dans le cadre des accords Opep+. 
    Pour l’instant, si l’on doit se fier aux propos du ministre irakien du Pétrole, les 13 membres de l’Opep entendent «juste» éviter que le prix du baril de Brent passe largement autour des 70 dollars en attendant que la production soit rétablie à son niveau d’avant la pandémie, soit vers la fin du premier semestre 2022 selon les projections des pays de l’Opep et leurs alliés dans Opep+.
    Si les prix se maintiennent aujourd’hui au-delà de la barre des 70 dollars le baril de Brent, il faut souligner qu’il le doit en partie aux conséquences du passage de l’ouragan Ida. Aux toutes dernières estimations, ce sont plus de 16% de la production du golfe du Mexique, soit 300 000 barils par jour, qui manquent sur le marché. 
    Il faudrait rappeler également, comme le faisait jeudi une publication américaine spécialisée, que l’ouragan Ida était responsable de la plus importante perte initiale de production d’or noir dans cette région-clé de l’industrie pétrolière des États-Unis à cause d’un ouragan. Au plus fort de la tempête, la quasi-totalité du pétrole brut du golfe du Mexique a été bloquée. 
    La production américaine de pétrole brut est passée de 11,5 millions de bpj avant le passage de l’ouragan Ida à 10 millions de bpj la semaine suivante. Au 14 septembre, l’ouragan Ida avait mis 30 millions de barils de pétrole hors marché au total. 
    Une situation à laquelle est venue se greffer l’information selon laquelle, pour la septième semaine de suite, les stocks de pétrole aux États-Unis n’en finissent pas de rétrécir, selon l’Agence américaine de l’information sur l’énergie. Durant la semaine achevée le 17 septembre, les stocks commerciaux ont baissé de 3,5 millions de barils alors qu’il était attendu que cette baisse ne soit que de 2,45 millions de barils.
    Des données qui ont fouetté encore un peu plus les prix jusqu’à atteindre, jeudi soir, 77,25 dollars le baril de Brent et 73,30 pour le baril de WTI, soit bien au-dessus du prix souhaité par l’Opep. Le marché se resserre donc et si l’on croit l’explication des stratèges de la banque d’investissement Saxo, cela résulte de « la reprise en cours de la demande et du risque que les prix élevés du gaz aient un effet d’entraînement sur les marchés pétroliers en raison du passage à des carburants autres que le gaz naturel ». 
    Une conjoncture qui conforte de nombreux producteurs, à l’instar des trois africains, l’Algérie, le Nigeria et l’Angola. Trois des producteurs de l’Opep qu’une réouverture des vannes n’arrangerait pas, encore plus que les autres pays de l’organisation et leurs alliés dans Opep+. L’Algérie qui, pour le rappeler, attend d’engranger entre 30 et 33 milliards de dollars à la fin de l’exercice pour repartir dans des projets qui lui feraient oublier la mauvaise passe de ces dernières années, notamment celle de l’année dernière dont les effets sur le budget de l’État s’en ressentent à ce jour.
    Azedine Maktour

  • L’OPEP+ révise l’accord sur les réductions de pétrole

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    L’OPEP+ envisage de discuter de «certains points» d’ajustements de l’accord sur les réductions de pétrole

    Mi-juillet, après de longues discussions, les pays de l’OPEP+ ont décidé d’assouplir les restrictions sur la production

    KAZAN, 31 août. /TASS/. Le Kazakhstan estime que les mesures qui ont déjà été prises dans le cadre de l’OPEP+ sont suffisantes pour stabiliser le marché pétrolier. Néanmoins, les parties à l’accord prévoient mercredi de discuter de « certains points » d’ajustement de l’accord, mais la décision doit être prise collectivement, a déclaré à l’agence TASS le ministre de l’Énergie du Kazakhstan, Nurlan Nogayev, en marge du Forum pétrochimique de Kazan.

    « A ce jour, les engagements que nous avons pris nous permettent d’équilibrer l’offre et la demande. Mais en même temps, nous prévoyons de discuter de certains points lors de la réunion de l’OPEP+ de demain. La question de la nécessité de modifier les paramètres de l’accord de production de pétrole de l’OPEP+ devrait être examinée collectivement », a-t-il déclaré.

    À la mi-juillet, après de longues discussions, les pays de l’OPEP+ ont décidé d’assouplir les restrictions de production. Avant la fin de 2021, ils remettront 2 millions de bpj sur le marché, à partir du mois d’août. Ainsi, d’ici la fin de l’année 2021, ils réduiront la production de 3,7 millions de bpj, et d’ici septembre 2022, ils prévoient même d’atteindre le niveau de production d’avant la crise. En outre, les parties à l’accord ont convenu de le prolonger jusqu’à la fin de 2022.

    TASS, 31 août 2021

  • Dans l’impasse de l’OPEP, les Émirats arabes unis « montrent leurs muscles » à l’Arabie saoudite.

    A quoi jouent les Émirats arabes unis en refusant de prolonger l’accord de réduction de la production pétrolière décidé à l’unanimité des membres de l’Opep + la Russie ? Une décision qui a provoqué la colère de l’Arabie saoudite, de l’Iran et de la Russie, principaux perdants de cette guerre des prix. Cela rappelle étrangement la décision des Émirats en 1990, en étroite coordination avec le Koweït, d’inonder le marché pétrolier provoquant la chute des prix, privant l’économie irakienne, exsangue, de substantiels revenus susceptibles de l’aider à panser les plaies de sa guerre contre l’Iran (1980-1988). Une chute qui était à l’origine de la décision de Saddam Hussein d’envahir et d’annexer le Koweït provoquant la première guerre du Golfe.

    Le Financial Time repasse en revue le grave conflit qui vient de surgir entre les deux monarchies du Golfe dirigés par deux princes héritiers qui étaient à l’origine de l’invasion du Yémen en 2015 et de la détérioration des relations entre le monde arabe et l’Iran. (Revue de presse. FT)

    Par Simeon Kerr à Dubaï et Anjli Raval à Londres

    Le refus d’Abu Dhabi de s’aligner sur la majorité des membres de l’Opep Plus la Russie à propos de la limitation de leur production reconduire est un signe de l’intensification de la concurrence entre les deux États du Golfe.

    La production de pétrole n’est pas la seule pomme de discorde entre Abou Dhabi et Riyad.

    Il y a quelques années, les Émirats et l’Arabie saoudite sont allés jusqu’à élaborer secrètement un plan d’union politique.

    Si cette confédération ne s’est pas concrétisée, les deux États autocratiques du Golfe ont combattu les rebelles au Yémen et ont fait front commun pour boycotter le Qatar, accusé de soutenir l’islamisme.

    Ces derniers jours, cependant, des fissures dans cette unité sont devenues apparentes, les intérêts de Riyad et d’Abu Dhabi divergeant à nouveau sur des questions allant de la production pétrolière au Yémen, en passant par la normalisation avec Israël et la manière de gérer la pandémie.

    Une réunion par vidéoconférence des membres de l’Opep et de ses alliés (Opep+) s’est terminée par une impasse vendredi, après que l’Arabie saoudite et la Russie ont demandé aux producteurs d’augmenter leur production dans les mois à venir. Cette demande visait à atténuer la hausse des prix du pétrole et à prolonger un accord d’approvisionnement existant afin de garantir la stabilité alors que le monde s’engage dans une reprise fragile après la pandémie de coronavirus.

    Mais les Émirats arabes unis ont refusé, s’acharnant sur une question de quota de production qu’ils jugent injuste. Les membres de l’Opep se réunissent à nouveau lundi.

    « L’intensification de la concurrence au sein des États du Golfe concerne un certain nombre de questions de politique économique », a déclaré Karen Young, chargée de recherche au Middle East Institute. « L’Arabie saoudite a clairement fait monter la pression, tandis que les Émirats arabes unis s’efforcent d’atteindre leurs propres objectifs de rentabilité dans ce marché tendu. Ces géants de l’énergie se préparent aux dix prochaines années de revenus d’exportation pour soutenir leurs politiques économiques. »

    Ce sont les EAU qui ont fait le plus de sacrifices. Nous ne pouvons pas conclure un nouvel accord dans les mêmes conditions – nous avons le droit souverain de le négocier.

    Suhail Al Mazrouei, ministre de l’énergie des EAU

    Les autres pays de l’Opep+ sont d’accord avec le plan visant à augmenter la production de 400 000 barils par jour chaque mois d’août à décembre et à prolonger l’accord au-delà de la date prévue d’avril 2022.

    La détérioration des relations entre l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis s’est conjuguée à la détermination des Émirats à accroître leur capacité de production pour soutenir leurs plans de diversification pétrolière. La lutte pour le pouvoir entre les membres de l’Opep menace désormais la capacité du cartel à s’unifier à long terme et à assurer la stabilité des prix du pétrole.

    Dans une rare intervention publique dimanche, le ministère de l’énergie des Émirats arabes unis a déclaré qu’il était favorable à une augmentation de la production, mais a demandé que la production de référence du pays – à partir de laquelle sont calculées les réductions de l’offre – tienne compte de ses capacités de production plus élevées et soit réexaminée pour garantir l’équité « pour toutes les parties ».

    La production de pétrole n’est pas la seule pomme de discorde entre Abu Dhabi et Riyad.

    Si les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite ont constitué un « réservoir d’alignement stratégique » au cours de la dernière décennie, « la concurrence économique s’intensifie entre les États du Golfe », a déclaré Marwan Alblooshi, ancien conseiller au cabinet du Premier ministre des Émirats arabes unis.

    En 2019, les EAU ont retiré la plupart de leurs forces militaires du Yémen, laissant l’Arabie saoudite seule dans sa bataille contre les rebelles houthis soutenus par l’Iran. Les forces séparatistes du Sud alliées aux EAU ont alors affronté les forces gouvernementales yéménites soutenues par l’Arabie saoudite.

    Si les Émirats arabes unis ont accepté les efforts déployés par l’Arabie saoudite pour mettre fin à l’embargo commercial et touristique imposé au Qatar, Abou Dhabi s’est inquiété de la rapidité de la réconciliation avec Doha. De même, l’adhésion des Émirats arabes unis à Israël, suite à la normalisation des relations l’année dernière, a fait sourciller l’Arabie saoudite.

    Une gestion différente de la pandémie a également été une source de frustration dans les deux États. Depuis dimanche, Riyad a décidé d’interdire les voyages à destination et en provenance des Émirats arabes unis, où la variante Delta représente un tiers de tous les nouveaux cas. L’Arabie saoudite n’a pas approuvé le vaccin produit en Chine, sur lequel les Émirats arabes unis ont largement compté pour leur vaccination de masse.

    La menace de l’Arabie saoudite de priver les multinationales de contrats gouvernementaux lucratifs si elles ne délocalisent pas leur siège social à Riyad a été perçue comme une attaque implicite contre Dubaï, le centre commercial des Émirats arabes unis où la plupart des entreprises sont basées.

    Les Saoudiens minimisent les tensions, soulignant que les querelles de l’OPEP sont de simple conflits commerciaux et que les restrictions liées au coronavirus sont une question de « sécurité » et non de politique.

    « Pendant plus de 40 ans, les Émirats arabes unis ont toujours suivi l’exemple saoudien au sein de l’Opep », a déclaré Abdulkhaleq Abdulla, professeur de sciences politiques à Dubaï. « Mais ces derniers temps, les Émirats arabes unis se sont montrés plus intransigeants quant à leur juste quota et ils montrent maintenant leurs muscles sur ce front ».

    Dans le cadre de l’accord Opep+ proposé, les EAU réduiraient proportionnellement leur production de 18 %, contre une réduction de 5 % pour le royaume et une augmentation de 5 % pour la Russie. Les Émirats arabes unis ont déclaré avoir fermé environ 35 pour cent de leur capacité de production actuelle, contre une moyenne d’environ 22 pour cent pour les autres pays de l’accord.

    Les EAU avaient demandé que les références de production de base soient revues lors d’une réunion ultérieure. Cette demande a été rejetée.

    « Le comité ministériel conjoint de suivi (de l’Opep) n’a malheureusement proposé qu’une seule option, celle d’augmenter la production à la condition d’une extension de l’accord actuel, ce qui prolongerait la référence de production de référence injuste des EAU jusqu’en décembre 2022 », a déclaré le ministère de l’Énergie des EAU dans un communiqué.

    Amrita Sen, du cabinet de conseil Energy Aspects, a déclaré : « Les divergences d’opinion croissantes entre Riyad et Abu Dhabi sur les politiques étrangère, économique et de sécurité, ainsi que sur la politique pétrolière elle-même, vont compliquer les futures discussions de l’Opep et les efforts visant à maintenir l’accord Opep+ ».

    Selon des initiés, le débat fait rage à Abou Dhabi, aux plus hauts niveaux de la compagnie pétrolière nationale, sur l’opportunité de quitter le cartel pétrolier. Un départ permettrait aux Émirats arabes unis de financer des plans de diversification de l’économie – de la production de raffineries et de produits pétrochimiques à une bourse des matières premières nouvellement créée et à son propre indice de référence du brut, qui nécessite un accès aux volumes pour être couronné de succès.

    Selon les analystes de l’énergie, le départ des Émirats arabes unis du cartel pourrait déclencher une course effrénée à la production qui saperait l’objectif de l’Opep+.

    « Les EAU sont ceux qui ont fait le plus de sacrifices », a déclaré Suhail Al Mazrouei, ministre de l’énergie des EAU, à CNBC dimanche. « Nous ne pouvons pas conclure un nouvel accord dans les mêmes conditions – nous avons le droit souverain de négocier cela. »

    Finacial Times via Afrique Asie, 06/07/2021

    Etiquettes : OPEP, Emirates Arabes Unis, pétrole, production, prix,

  • L’OPEP risque l’implosion

    L’alliance pétrolière de l’OPEP dans l’impasse entre l’Arabie saoudite et les EAU

    DUBAI, Émirats arabes unis (AP) – Le cartel pétrolier de l’OPEP, dirigé par l’Arabie saoudite et d’autres pays producteurs alliés, a repris ses discussions lundi, dans une impasse avec les Émirats arabes unis sur la question de savoir de combien il faut augmenter les niveaux de production, alors que la demande est toujours entravée par les menaces que représentent les nouvelles variantes du coronavirus.

    Dimanche, les Émirats arabes unis se sont opposés à un plan du groupe OPEP+, qui comprend des producteurs non OPEP comme la Russie, visant à prolonger un pacte de réduction de la production de pétrole au-delà d’avril 2022.

    On craint que si les 23 États membres ne parviennent pas à un accord, l’alliance ne se disloque, ce qui déclencherait une guerre des prix et d’énormes fluctuations des prix mondiaux du pétrole, alors que la demande future de pétrole est incertaine en raison de la persistance des blocages dans certaines régions du monde et de la distribution inégale des vaccins dans le monde.

    L’année dernière, l’arrêt brutal des voyages et les confinements généralisés ont réduit la demande mondiale de pétrole, entraînant une baisse des prix de l’énergie, les barils de pétrole inutilisés ayant rapidement rempli les sites de stockage. Le groupe OPEP+ a convenu d’une forte réduction de quelque 9 millions de barils par jour pour empêcher les prix de s’effondrer davantage.

    L’Arabie saoudite est allée encore plus loin en réduisant volontairement sa propre production pour empêcher les prix de chuter. En juin, le royaume a produit un peu moins de 9 millions de barils par jour, contre plus de 10 millions de barils par jour avant la pandémie.

    À mesure que les économies ont commencé à rebondir et que la distribution des vaccins s’est accélérée, le groupe OPEP+ a augmenté sa production, de sorte que les réductions quotidiennes ont atteint une moyenne d’environ 6 millions de barils par jour. Actuellement, l’alliance OPEP+ produit quelque 37 millions de barils par jour, contre environ 43 millions de barils par jour en avril de l’année dernière, au début de la pandémie.

    L’agence de presse russe TASS a rapporté vendredi que tous les membres du comité ministériel conjoint de suivi de l’OPEP+ – à l’exception des Émirats arabes unis – ont soutenu une proposition visant à augmenter la production de 400 000 barils par jour à partir d’août et à prolonger l’accord jusqu’à la fin de 2022. Les 400 000 barils par jour seraient augmentés chaque mois jusqu’en 2022.

    Le ministre de l’énergie des Émirats arabes unis, Suhail al-Mazrouei, s’est adressé à de nombreux médias au cours du week-end, exprimant les préoccupations de son pays et déplorant qu’un tiers de la production des Émirats arabes unis soit restée inactive pendant deux ans.

    Dimanche, le ministère de l’énergie des Émirats arabes unis a publié une déclaration rare, indiquant que si le pays est disposé à prolonger l’accord OPEP+ actuel, si nécessaire, il souhaite un niveau de production de base plus élevé qui reflète la capacité de production réelle des Émirats arabes unis plutôt qu’une référence dépassée.

    Les EAU produisent actuellement environ 2,7 millions de barils par jour dans le cadre de l’accord OPEP+, bien qu’ils aient produit en moyenne environ 3 millions par jour entre janvier 2019 et mars 2020, selon Refinitiv, un fournisseur de données sur les marchés financiers. Les analystes suggèrent que le pays peut facilement produire jusqu’à 4 millions par jour.

    Le ministre saoudien de l’Énergie, le prince Abdulaziz bin Salman, a déclaré à la chaîne Al-Arabiya tard dimanche qu’ »un peu de rationalité et un peu de compromis » étaient nécessaires. Il a ajouté qu’en plus de trois décennies de réunions de l’OPEP, il n’avait « jamais vu une telle demande » et qu’il n’était ni optimiste ni pessimiste quant à la reprise des négociations lundi.

    Per Magnus Nysveen, responsable de l’analyse au sein du cabinet de recherche et de conseil Rystad Energy, a déclaré que pour que les Émirats arabes unis obtiennent ce qu’ils veulent, l’Arabie saoudite pourrait devoir procéder à de nouvelles réductions de sa production.

    « Si les Émirats arabes unis devaient avoir un quota plus élevé à l’avenir, seule l’Arabie saoudite pourrait réduire la production de son côté », a-t-il déclaré, expliquant que le royaume a déjà procédé à des réductions volontaires et qu’il pourrait être prêt à céder pour maintenir l’unité de l’OPEP.

    Cela pourrait toutefois s’avérer difficile à vendre, car les deux pays ont besoin de revenus pétroliers pour soutenir leurs économies, qui ont été ébranlées par la pandémie et la baisse des prix du pétrole.

    Il faut également tenir compte des différences politiques entre les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite.

    Ces dernières années, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis étaient étroitement liés, à l’image de la relation naissante entre le prince héritier d’Abou Dhabi Mohammed bin Zayed et le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman. Les deux dirigeants de facto étaient si proches que les deux pays se sont lancés ensemble dans une guerre au Yémen et ont coupé ensemble les liens avec le Qatar voisin. Fin 2017, les deux nations ont annoncé un nouveau partenariat pour se coordonner dans tous les domaines militaires, politiques, économiques, commerciaux et culturels.

    Mais ces dernières années, les intérêts nationaux ont divergé. Les EAU ont considérablement réduit leur empreinte dans la coalition dirigée par les Saoudiens qui combat les Houthis soutenus par l’Iran au Yémen. Les Saoudiens ont rapidement rétabli leurs relations diplomatiques avec le Qatar au début de l’année, mais les Émirats arabes unis n’ont toujours pas rétabli de relations diplomatiques complètes et continuent de bloquer les sites d’information basés au Qatar, comme Al Jazeera.

    Dans le même temps, l’Arabie saoudite a suspendu dimanche tous les vols à destination et en provenance des Émirats arabes unis, les assimilant à l’Éthiopie, au Vietnam et à l’Afghanistan en tant que pays à risque de coronavirus. Le royaume s’est dit préoccupé par la variante delta, qui se propage rapidement et qui est apparue aux Émirats arabes unis.

    Ces derniers jours, le royaume a modifié sa loi sur les marchandises importées des pays arabes du Golfe afin d’exclure d’un accord tarifaire préférentiel les marchandises importées produites par des sociétés appartenant à Israël, ainsi que les marchandises dont les composants sont produits en Israël. De tels produits ont proliféré dans les Émirats arabes unis à la suite de la normalisation des liens du pays avec Israël.

    En février, l’Arabie saoudite a averti les entreprises que si leurs bureaux régionaux n’étaient pas transférés dans le royaume d’ici 2024, leurs contrats avec le gouvernement saoudien et ses institutions seraient suspendus. Cette décision est considérée comme un appel direct aux entreprises ayant des bureaux régionaux à Dubaï, le centre financier des Émirats arabes unis favorable à l’Occident, à prendre le relais et à déménager à Riyad.

    Associates Press, 05/07/2021

    Etiquettes : OPEP, OPEP+, pétrole, production, prix,


  • Algérie : Le pétrole à 100 $, la bonne nouvelle

    Les cours du pétrole ont connu une progression sur les bourses mondiales. Une bonne nouvelle pour l’éco-nomie nationale. Le prix du baril de «Brent» s’est installé à 75,38 dollars, en hausse de 0,57 dollar sur l’Intercontinental Exchange Futures de Londres, alors que celui du baril de «Light sweet crude» a constitué 73,28 dollars, après une augmentation de 0,43 dollar, sur le New York Mercantile Exchange. Les gains annuels s’élèvent déjà à près de 45%. Sans parler de son impressionnant rebond depuis son niveau plancher d’avril 2020: +285%! Bank of America a relevé ses prévisions de prix du Brent pour cette année et l’année prochaine, affirmant que le resserrement des équilibres de l’offre et de la demande de pétrole en 2022 pourrait pousser brièvement le pétrole à 100 $ le baril, a rapporté lundi l’agence britannique Reuters.

    «Nous pensons que la reprise robuste de la demande mondiale de pétrole dépassera la croissance de l’offre au cours des 18 prochains mois, drainant davantage les stocks et ouvrant la voie à une hausse des prix du pétrole», a déclaré la banque dans une note datée de dimanche. Alors que la demande devrait se redresser à un rythme rapide au cours des prochains mois, la banque a averti que d’amples capacités inutilisées de l’OPEP+ et un retour probable des barils iraniens plafonneraient les prix du pétrole cette année, selon le même média. En effet, l’économie mondiale commence à se reprendre après deux ans de pandémie, ce qui a engendré une forte demande pendant la saison de conduite estivale et une pause dans les pourparlers pour relancer l’accord sur le nucléaire iranien qui pourrait conduire à une reprise des approvisionnements en brut du producteur de l’OPEP.

    Comme l’avaient prédit les experts, le prix du pétrole devrait connaître une «bonne» hausse avant, peut-être, de chuter. C’est ainsi que le PDG de TOTAL déclare que le prix du pétrole risque d’atteindre 100 dollars le baril mais aussi d’être bas au cours des prochaines années. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la demande pétrolière va dépasser son niveau d’avant pandémie d’ici fin 2022 et atteindre 100,6 millions de barils par jour. «Le brut a poursuivi sa hausse, galvanisé par l’idée que l’élection d’Ebrahim Raïssi [en Iran] rend les négociations sur le nucléaire plus difficiles», a commenté Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote.

    Avec un prix référentiel du baril de pétrole fixé à 40 dollars par la loi de finances 2021, l’Algérie gagnerait presque le double si les pronostics des prévisionnistes ne sont pas mis à mal par une éventuelle révision à la hausse par l’Opep+ de ses quotas de production, note «El Watan». Cela aurait été également plus rentable, si la production pétrolière algérienne maintenait ses niveaux d’il y a quelques années.

    Selon les données du dernier rapport mensuel de l’Organisation des pays exportateurs du pétrole (OPEP), elle avait atteint en mars 2021 870 000 Mbj, soit une baisse de 8000 barils par rapport à la production moyenne de février (878 000 Mbj), d’après le média. Une hausse qui pourra «booster» l’économie nationale et atténuer la crise.

    Le Carrefour d’Algérie, 24 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, pétrole, prix, hausse des prix, Brent, OPEP,

  • Pétrole, les bons et les mauvais signes

    par Abdelkrim Zerzouri

    Le baril de pétrole a atteint, ce mercredi 2 juin en milieu de journée, le prix de 71,13 dollars, un niveau qui remonte au mois d’octobre 2018, soit avant la crise sanitaire qui a tiré les cours vers le bas. Cette hausse était prévisible par les experts/analystes du marché pétrolier et elle n’aurait rien à voir avec la tenue, mardi 1er juin, du sommet Opep+, au bout duquel la décision d’ouverture progressive des vannes a été maintenue jusqu’à la fin du mois de juillet.

    L’organisation «a confirmé la décision prise» lors du sommet d’avril dernier concernant les «ajustements de la production pour le mois de juillet, compte tenu des fondamentaux du marché observés», a annoncé le cartel dans un communiqué publié à l’issue d’un sommet ministériel. Un sommet « exceptionnellement court », selon les observateurs, vu la durée réduite à une petite demi-heure pour discuter de la stratégie à adopter dans le cadre du retour par palier entre mai et juillet d’un total de près de 1,2 million de barils par jour supplémentaires, auquel s’ajoute celui d’un million de barils retirés volontairement par l’Arabie Saoudite en début de l’année.

    N’y avait-il vraiment rien à dire de plus sur le marché pétrolier ou a-t-on reporté au mois d’août, date de la prochaine rencontre, pour voir l’évolution du marché et négocier sur du concret ? Certainement que si. Et cette réflexion, à elle seule, faite par le ministre saoudien de l’Energie à la fin de la réunion du sommet en question, notant la présence de «nuages à l’horizon», apporterait de l’eau à son moulin. Le ministre saoudien a salué en parallèle le progrès des campagnes de vaccination contre le Covid-19, la réduction des stocks de brut à travers la planète et l’amélioration de la demande sur plusieurs grands marchés mondiaux, dont les premiers consommateurs de brut, la Chine et les Etats-Unis. Tout irait, donc, pour le mieux si l’on se fie à ces dernières déclarations, pourquoi alors tant d’inquiétude pour l’avenir d’un marché pétrolier qui ne s’est jamais mieux porté depuis l’apparition de la crise sanitaire ?

    Peut-être que le ministre saoudien laisse entendre en filigrane qu’une reprise possible des exportations de pétrole par les Iraniens fait planer des « nuages à l’horizon ». Concrètement, une reprise des exportations iraniennes brouillerait les cartes de tous les accords conclus entre les membres de l’Opep+, réduction et ajustement de la production pour équilibrer les prix, d’autant que le ministre du Pétrole iranien a qualifié de «priorité» un quasi-triplement de la production actuelle du pays, et ce, la veille même de la tenue de ce sommet ministériel. Malgré toute son importance, la question d’un retour probable de la production iranienne dans le sillage des négociations indirectes sur le nucléaire avec les Etats-Unis et la levée des sanctions économiques, n’a pas été évoquée lors de ce sommet ministériel. A-t-on laissé de côté ce volet jusqu’à la prochaine réunion, prévue le 1er juillet, pour voir plus clairement l’évolution des négociations entre Américains et Iraniens ? L’Iran en tant que pays membre de l’Opep, payant le prix fort des sanctions économiques, a annoncé légitimement la couleur d’une multiplication par trois de sa production si jamais il devait réintégrer les réunions du prochain sommet ou un autre rendez-vous du genre. On sait, donc, à quoi s’attendre.

    Le Quotidien d’Oran, 03 juin 2021

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