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  • Les USA, Maroc, Israël et Otan veulent intimider l’Algérie

    Les USA, Maroc, Israël et Otan veulent intimider l’Algérie

    Algérie, Etats-Unis, Maroc, Israël, OTAN, exercices militaires, Espagne, Sahara Occidental,

    Les Etats- Unis, le Maroc, l’Entité sioniste et l’OTAN dans le plus large exercice militaire en Afrique : intimidations au grand jour contre l’Algérie ?

    Nourredine Bouteldja

    Les Etats-Unis et le Maroc, pays hôte, ont lancé lundi à Agadir l’exercice militaire « African Lion 2022 », le plus large sur le continent africain, notent des observateurs.

    L’ampleur géographique du terrain des exercices, incluant le Maroc, la Tunisie, le Sénégal et le Ghana, servent d’alibi apparent pour masquer les desseins inavoués des concepteurs de manœuvres militaires qui auront ratissé large.

    En effet, et selon le communiqué du commandement américain pour l’Afrique (Africom) l’opération mobilise plus de 7 500 soldats originaires de dix nations, dont le Brésil, le Tchad, la France et le Royaume-Uni ainsi que des observateurs militaires en provenance de l’Otan et d’une quinzaine de «pays partenaires dont, pour la première fois, Israël» a précisé l’Africom.

    Autant dire, que c’est par là une ‘’expédition en règle’’ dans le but de monter du muscle à l’égard de l’Algérie, baignant en pleine tension avec le royaume chérifien, d’une part, et, d’autre part, au regard de sa position jugée avenante à l’égard de la Russie, par l’occident et ses sherpas dans la région.

    Cela même si les promoteurs d’une telle action aux allures tout autant belliqueuses que bellicistes avérées tentent de la saupoudrer par le soporifique objectif de «renforcer des capacités communes de défense pour contrer les menaces transnationales et les organisations extrémistes violentes».

    Un leitmotiv-bateau éculé que vient éventer, non seulement le profil des partenaires de l’opération, tous souscrivant à la normalisation avec l’Entité sioniste et son lieutenant au Maghreb mais aussi- et surtout- le lieu du déroulement de l’essentiel de ses exercices, à savoir à Mahbès frontalière de l’Algérie ou encore à la lisière du Sahara occidental, non loin de Tindouf.

    Il est à noter qu’initialement partante pour ces manœuvres, l’Espagne, frappé de disgrâce par l’Algérie en raison de son revirement sur la cause sahraouie et mal en point économiquement depuis, a dû se retirer d’un tel conglomérat de va-t-en-guerre.

    AL24News, 21 juin 2022

    #Algérie #EtatsUnis #OTAN #Israël #Maroc #Exercices_Militaires #Espagne #SaharaOccidental

  • Le conflit Russie-Occident déclenche un débat sur la MINUSMA

    Russie, Occident, OTAN, Ukraine, Mali, MINUSMA, casques bleus, missions de paix,

    Les tensions entre la Russie et l’Occident aggravent les discussions sur l’avenir de l’une des opérations de maintien de la paix les plus importantes et les plus périlleuses des Nations unies, la force envoyée pour aider le Mali à résister à une insurrection extrémiste islamique qui dure depuis dix ans.

    La mission de l’ONU dans ce pays d’Afrique de l’Ouest doit être renouvelée ce mois-ci, à un moment instable où les attaques extrémistes s’intensifient. Trois soldats de la paix de l’ONU ont été tués au cours de ce seul mois. L’économie malienne est étouffée par les sanctions imposées par les pays voisins après que les dirigeants militaires ont reporté les élections promises. La France et l’Union européenne mettent fin à leurs propres opérations militaires au Mali dans un contexte de relations tendues avec la junte au pouvoir.

    Les membres du Conseil de sécurité de l’ONU s’accordent largement à dire que la mission de maintien de la paix, connue sous le nom de MINUSMA, doit se poursuivre. Mais un débat du Conseil cette semaine a été marqué par des frictions sur le rôle futur de la France au Mali et la présence d’entrepreneurs militaires russes. « La situation est devenue très complexe pour les négociations », a déclaré Rama Yade, directrice principale de l’Africa Center de l’Atlantic Council, un groupe de réflexion basé à Washington. « Le contexte international a un rôle, et le Mali fait partie du jeu russe sur la scène internationale », a-t-elle ajouté.

    La mission de maintien de la paix a commencé en 2013, après que la France a mené une intervention militaire pour chasser les rebelles extrémistes qui avaient pris le contrôle des villes et des grandes villes du nord du Mali l’année précédente. La MINUSMA compte aujourd’hui environ 12 000 soldats, plus quelque 2 000 policiers et autres officiers. Plus de 270 soldats de la paix sont morts. La France mène les négociations sur la prolongation du mandat de la mission et propose de continuer à fournir un soutien aérien français.

    Le principal responsable de l’ONU pour le Mali, El-Ghassim Wane, a déclaré que la force avait particulièrement besoin des capacités des hélicoptères d’attaque. Mais le Mali s’oppose fermement au maintien d’une présence aérienne française. « Nous demandons donc le respect de la souveraineté de notre pays », a déclaré le ministre des affaires étrangères Abdoulaye Diop au Conseil lundi. Le Mali a demandé une aide militaire à la France, son ancien colonisateur, en 2013. L’armée française a été créditée d’avoir aidé à chasser les insurgés de Tombouctou et d’autres centres du nord, mais ils se sont regroupés ailleurs, ont commencé à attaquer l’armée malienne et ses alliés et ont poussé plus loin au sud. Le gouvernement ne contrôle plus que 10 % du nord et 21 % de la région centrale, selon un rapport de l’ONU publié ce mois-ci.

    La patience à l’égard de la présence militaire française s’amenuise cependant, d’autant plus que la violence extrémiste augmente. Il y a eu une série de manifestations anti-françaises dans la capitale, qui, selon certains observateurs, ont été encouragées par le gouvernement et un groupe de mercenaires russes, le Groupe Wagner. Le Mali s’est rapproché de la Russie ces dernières années, Moscou cherchant à nouer des alliances et à gagner de l’influence en Afrique – et les deux pays sont en désaccord avec l’Occident.

    De hauts responsables maliens et russes ont fait l’objet de sanctions de la part de l’Union européenne, en raison des actions de la Russie en Ukraine depuis 2014 et du fait que le Mali n’a pas organisé les élections promises pour février dernier. Dans ce contexte, les membres du Conseil de sécurité se sont opposés à la présence du Groupe Wagner au Mali. Le Kremlin nie tout lien avec cette société. Mais les analystes occidentaux estiment qu’il s’agit d’un outil de la campagne du président russe Vladimir Poutine pour gagner en influence en Afrique. Le groupe Wagner a commis de graves violations des droits de l’homme et du droit humanitaire international, selon les allégations de l’Union européenne et des organisations de défense des droits de l’homme.

    Au Mali, Human Rights Watch a accusé les combattants russes et l’armée malienne d’avoir tué des centaines d’hommes, pour la plupart civils, dans la ville de Moura ; le Mali a déclaré que les personnes tuées étaient des « terroristes ». La force de maintien de la paix de l’ONU enquête, tout comme le gouvernement malien.

    Le récent rapport de l’ONU sur le Mali fait état d’une « augmentation significative » des rapports d’abus commis par des extrémistes et des forces maliennes, parfois accompagnées de « personnel de sécurité étranger ». Il ne cite pas de noms, mais l’ambassadeur britannique adjoint aux Nations unies, James Kariuki, a déclaré que les membres du Conseil « ne se font pas d’illusions : il s’agit du groupe Wagner, soutenu par la Russie ». Le Mali affirme le contraire. Alors que des responsables ont déclaré que des soldats russes formaient l’armée malienne dans le cadre d’un partenariat de sécurité de longue date entre les deux gouvernements, M. Diop a insisté devant le Conseil de sécurité sur le fait que « nous ne savons rien de Wagner. » Cependant, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, a déclaré dans une interview télévisée en mai que le groupe Wagner était au Mali « sur une base commerciale. »

    L’ambassadrice adjointe russe auprès de l’ONU, Anna Evstigneeva, a déclaré au Conseil de sécurité que les pays africains ont tout à fait le droit d’engager des soldats à louer. Et elle a suggéré qu’ils ont toutes les raisons de le faire, affirmant que la sécurité du Mali « continue de s’effilocher » malgré les efforts militaires européens. Elle a qualifié le malaise occidental face au resserrement des liens entre la Russie et le Mali d’ »approches néocolonialistes et de doubles standards ».

    Le Secrétaire général Antonio Guterres prévoit un examen de six mois pour étudier les moyens de rééquiper la MINUSMA. Sadya Touré, écrivain et fondatrice d’une organisation de femmes appelée Mali Musso, a déclaré au Conseil que son pays « ne devrait pas être un champ de bataille entre grandes puissances ». « Ce sont les gens qui subissent les conséquences de ces tensions ».

    AP, 20 juin 2022

    #Russie #Ukraine #OTAN #Occident #Mali #MINUSMA #Missions_de_paix

  • La Russie et le monde

    La Russie et le monde

    Algérie, Russie, Ukraine, OTAN, Etats-Unis, Occident, Maroc,

    Il paraît révolu le temps où un simple froncement de sourcils des USA suffisait pour ramener dans le rang la moindre velléité de résistance ou de contestation de pays qui, dans un moment d’égarement sans doute, s’imaginaient dans un monde libre.

    La fronde contre l’oncle Sam semble avoir gagné tous les continents. Le sommet des Amériques a vu un front de protestations contre l’exclusion du Venezuela, de Cuba et du Nicaragua, dont la retentissante déclaration de boycott du président mexicain.

    Dans notre continent, on assiste à de nouvelles alliances avec la Russie, et au renforcement d’anciennes, nonobstant les menaces de sanctions étasuniennes. La pax americana a vécu. Le nouvel ordre mondial est en marche.

    Et celui-ci a été rendu possible grâce au retour en force de la Grande Russie dans la scène internationale. Le conflit ukrainien aura révélé une réalité longtemps occultée, voire niée d’un occident fielleux et méprisant : la Russie est sans conteste une puissance mondiale incontournable. Le monde entier, les populations européennes en particulier, découvraient (pour certains avec stupeur) que la Russie est non seulement un acteur majeur dans l’approvisionnement en énergie (mais pas seulement) de tout un continent et contribue donc à sa sécurité énergétique, mais elle participe également à la sécurité alimentaire d’une partie de la planète. Quant à la fin prochaine de son opération spéciale en Ukraine, celle-ci ne sera que la confirmation d’un fait établi de longue date et qui n’est secret pour aucun analyste intellectuellement honnête : l’indéniable supériorité militaire de l’ours russe.

    En réalité, le monde a basculé depuis le conflit syrien et la victoire russe contre l’OTAN. Or bien loin d’en prendre acte, l’organisation atlantiste a retenté l’aventure dans un terrain qu’elle jugeait plus favorable, l’ayant auparavant préparé ; sans plus de succès semble-t-il au vu de l’inexorable avancée du rouleau compresseur russe.

    Les armes et mercenaires qu’elle s’entête à envoyer n’y changeront rien et n’auront d’autres effets que d’ajouter aux souffrances de la population ukrainienne, auxquelles nous compatissons, comme nous compatissons à celles du peuple syrien, palestinien, sahraoui, etc. Mais contrairement à la faction extrémiste au pouvoir en Ukraine, ces derniers n’ont provoqué aucune puissance et n’ont eu d’autre tort que celui d’exister ou de vouloir exister.

    Durant cette épreuve et après son dénouement qui ne fait aucun doute, la Grande Russie n’oubliera pas ses alliés comme elle n’oubliera pas ses ennemis ou ceux qui lui ont tourné le dos. Et dans la première catégorie, on trouve bien évidemment et tout naturellement l’Algérie, son principal allié dans le continent, sur lequel elle pourra s’appuyer pour se déployer et gagner les uns après les autres les états africains à sa cause.

    D’ailleurs ceux-ci doivent être conscients que la chute (bien qu’improbable) ou même un déclin de la puissance russe entraînerait (n’en déplaise à la propagande fallacieuse et mensongère occidentale) une période de prédation féroce et de recul sans précédent des libertés et de la démocratie.

    L’Algérie en sait quelque chose, l’ayant vécu dans sa chair. Car il n’aura échappé à aucun observateur attentif que l’effondrement de l’URSS a été suivi par celui de son allié, l’Algérie. Les «jihadistes» ayant opéré en Afghanistan y seront transférés pour faire tomber l’allié traditionnel et un des bastions de la résistance anti-impérialiste.

    Tous deux connurent donc une période de marasme économique et une longue lutte contre le terrorisme que l’on pourrait qualifier de descente aux enfers. Et comme une certaine communauté de destin semble lier les deux pays, le parallèle ne s’arrête pas là. Ainsi l’on projette pour notre pays une réédition de l’épisode ukrainien avec le pion Maroc faisant office d’homme-lige de l’impérialisme dans la région.

    Or on ne s’allie pas avec le diable sans conséquences. Les potentiels candidats à ce type de partenariat sulfureux ne pourront ignorer les exemples de leurs prédécesseurs, car tous ont été témoin du peu de cas que les occidentaux accordaient à leurs accords ou traités, ainsi qu’aux dirigeants qui ont eu l’imprudence ou peut-être la naïveté de croire en une chimérique amitié avec ces derniers et leur prêtaient sans doute un tant soit peu d’honneur.

    Qu’ils se le tiennent pour dit une bonne fois pour toute : les impérialistes ne laisserons aucune occasion à nos pays de se développer en toute autonomie car ce n’est tout simplement pas leur intérêt. Foncièrement racistes et profondément élitistes, ils ne sont pas amis des peuples, qu’ils méprisent et n’hésitent pas à sacrifier pour préserver leurs privilèges et faire perdurer leur domination.

    Le retour de la Russie aura ainsi le mérite d’exposer, avec on ne peut plus de clarté, cette vérité axiomatique et de sonner l’heure de la révolte pour les peuples jusqu’ici écrasés sous le joug d’un occident de rapine et de destruction, car il porte en lui l’espoir d’un monde plus équilibré, plus démocratique, plus libre… en parfaite convergence avec l’action et la vision de l’Algérie du nouvel ordre mondial.

    Miloud Boumaza
    Né à Chlef
    Comptable
    Résidant en France, en région parisienne

    La patrie news, 16 juin 2022

    #Russie #Ukraine #OTAN #EtatsUnis #Occident #Algérie

  • La guerre en Ukraine livre de nouveaux paradigmes

    La guerre en Ukraine livre de nouveaux paradigmes

    Ukraine, Russie, OTAN, Chine, Etats-Unis, Europe,

    Les États Unis, l’Otan, la Russie, la Chine, semblent être aujourd’hui les puissances qui font les événements du monde. En ne faisant rien, la Chine fait tout : dans un contexte de récession planétaire, elle rachète tout ce qu’elle trouve sur le marché comme matières premières. Elle en revendra une partie au prix fort aux pays développés, surtout aux États Unis et aux Européens. En même temps, elle profite des succès des Russes pour imposer son tempo à Taïwan. Donc, elle a marqué des points précieux dans la géostratégie du monde en mouvement.

    La Russie continue d’avancer selon un schéma tactique qui prend tout le monde au dépourvu. Et les médias occidentaux qui font de la propagande stérile n’y pourront rien, car sur le terrain, l’Ukraine elle-même est en train de demander secours et de compter, publiquement, ses pertes. L’aboutissement, on s’y rapproche laborieusement. L’objectif pour les Russes est de changer un ordre imposé par l’Occident ; et elle est en train d’arriver à le renverser.

    Les États Unis, en perte de vitesse, certes, mais qui demeurent une superpuissance mondiale sur laquelle il faudrait encore compter, n’a plus toutes les cartes en main pour imposer son rythme. La sous-traitance de la guerre contre les Russes via l’Europe n’a pas fonctionné au quart de tour. L’Ukraine est dévastée depuis longtemps, et les pays européens hésitent à jouer le jeu à fond, à l’image de la France, qui multiplie les effets d’annonce, sans rien de concret, et de l’Allemagne, qui tente de gagner du temps pour apprécier sur quelle position se tenir.

    L’Europe, grand perdant de ce bras-de-fer Amérique-Russie, en sortira meurtrie, comme après la Seconde Guerre mondiale. Elle le sait, et tente de résister aux effets d’entraînement de l’Otan, qui reste le bras armé des seuls Etats Unis.

    L’Afrique, pour une fois, se donne le droit de regarder la guerre de loin. A plusieurs reprises, elle a fait savoir au monde entier que ce ne sont pas les Russes, mais les Européens qui ont colonisé, meurtri et dévasté le continent africain. La Conférence de Berlin qui a présenté l’Afrique en une grosse tarte à manger, c’était le fait des Européens, pas des Russes, la colonisation, l’esclavagisme, la fabrication des barbouzes et des Chefs d’Etats, également furent le fait des Européens.

    Nous l’avons déjà dit à plusieurs reprises, la guerre en Ukraine livrera des paradigmes nouveaux, qui ne seront certainement pas au bénéfice des puissances d’hier.

    L’Expression, 16 juin 2022

    #Ukraine #Russie #Chine #EtatsUnis #OTAN

  • Sánchez, l’Europe et le Sahara occidental

    Sánchez, l’Europe et le Sahara occidental

    Sahara Occidental, Maroc, Algérie, Espagne, Europe, OTAN, Etats-Unis, néocolonialisme, France, Maghreb,


    Jesus L. Garay
    Membre de l’Asociación de Amigos y Amigas de la RASD (Association des amis de la RASD)

    Nous avons besoin de toute la force de la solidarité et de toute la volonté politique démocratique pour arrêter ce coup néocolonialiste, pour démonter les arguments fallacieux d’opportunité politique et de fausse compassion humanitaire que le PSOE a déployés, et pour lancer une mobilisation sociale et politique efficace.

    Trois mois après la divulgation par le Maroc de la lettre de Pedro Sánchez dans laquelle le gouvernement espagnol modifie sa position officielle sur la question du Sahara occidental, les échos des réactions provoquées par ce revirement, loin de s’apaiser, continuent d’occuper le devant de la scène politique et médiatique, cette fois dans le sillage de la suspension par l’Algérie du traité d’amitié et de coopération avec l’Espagne.

    La décision du gouvernement espagnol a sans aucun doute de nombreuses implications qu’il serait impossible d’aborder brièvement, tout comme il est impossible de traiter la multitude d’erreurs qui ont été et sont commises en commentant les différents aspects de cette question.

    Les implications de la position du gouvernement sur la politique interne de l’État ont surtout été discutées ; mais au-delà des déclarations et des motions génériques, si quelque chose est devenu clair sur cette question, c’est que les partis qui composent ou soutiennent ce gouvernement sont incapables – ou peut-être manquent-ils simplement de volonté réelle – de revenir sur la décision de reconnaître implicitement la souveraineté marocaine sur la colonie espagnole. De même, il semble que les organisations sociales n’aient pas été en mesure de canaliser la sympathie et la solidarité que la cause sahraouie suscite dans la grande majorité de la population en une expression claire de rejet ou d’indignation. Toutefois, comme le montre la décision de l’Algérie, il n’est jamais trop tard pour prendre l’initiative.

    Cependant, les dernières décisions de l’Algérie mettent en lumière une dimension qui a été presque étouffée par le bruit causé par les formes et le timing de la décision du gouvernement. En effet, au niveau international, les déclarations de soutien à l’occupation marocaine révèlent que la décision n’est pas le résultat d’un simple  » coup de chaud  » de M. Sánchez, comme certains médias tentent de le décrire – bien qu’il y ait clairement une part d’improvisation – ni, comme cela se fait notamment sur les réseaux sociaux, une simple capitulation devant le chantage brutal du Maroc – ce qui est également le cas.

    La position actuelle du gouvernement espagnol est le résultat d’un effort stratégique de grande envergure visant à consolider un équilibre des forces au Maghreb arabe qui soit définitivement favorable aux intérêts néocoloniaux de l’Occident capitaliste. Cet effort, mené initialement par les États-Unis, comme il sied à leur statut de puissance hégémonique, a trouvé son expression ultime dans la déclaration d’un président sortant, Donald Trump, acceptant la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental en échange de la restauration complète des relations entre le Royaume du Maroc et l’État d’Israël.

    Dans l’ordre international actuel, cependant, le contrôle géopolitique de cette région d’Afrique du Nord ne relève pas directement des États-Unis, mais de l’Europe. Non pas l’Europe des droits et des valeurs démocratiques qu’on veut nous vendre, mais l’Europe de la nécropolitique migratoire, filiale de l’OTAN et héritière du colonialisme le plus récent, qui a glissé ces dernières années vers l’extrême droite idéologique.

    Bon nombre des réactions des décideurs politiques à la rupture des relations entre l’Algérie et l’Espagne démontrent qu’au fond, le point de vue de l’Europe sur l’Afrique n’a guère changé depuis la conférence de Berlin de 1885 et que, comme les États-Unis avec l’Amérique latine, elle continue de traiter le continent africain comme son arrière-cour : une sorte d’immense domaine d’où extraire les ressources nécessaires à son développement économique et social et où les habitants et les dirigeants africains devraient se contenter de faire ce travail efficacement.

    La liste des assassinats, des coups d’État et des interventions militaires pour contrôler les mouvements indépendantistes ou simplement pour « modérer » des politiques jugées potentiellement dangereuses pour les intérêts de l’Europe n’est pas close. La France, le Royaume-Uni et l’Allemagne s’efforcent ouvertement et clandestinement de conditionner la vie politique et économique des peuples d’Afrique, car l’orientation de l’économie européenne qu’ils dirigent en dépend largement.

    Certes, la pratique néocoloniale européenne est en contradiction ouverte avec le cadre juridique créé après la Seconde Guerre mondiale, la soi-disant légalité internationale, ce qui explique pourquoi, dans une large mesure, les interventions sont de type « secret » ou simplement passées sous silence par l’opinion publique. Et oui, l’Espagne, bien qu’elle soit le seul pays européen qui possède encore une colonie reconnue en Afrique, le Sahara occidental, joue un rôle marginal dans cette entreprise. Comme le maintien dans l’OTAN, cela fait partie du prix qu’elle a dû payer en échange de son adhésion à l’UE.

    Dans ce contexte, le Maghreb arabe est devenu l’un des théâtres les plus évidents de la confrontation entre les intérêts néocoloniaux et les droits des peuples africains, le Sahara occidental étant probablement le champ de bataille le plus décisif à cet égard. Si le Maroc parvient finalement à s’approprier le territoire stratégique du Sahara occidental et à contrôler ses actifs, l’Occident aura largement réussi à équilibrer la principale puissance de la région, qui est actuellement l’Algérie.

    Le seul problème est la résistance opposée par le petit peuple sahraoui, qui utilise le droit international en sa faveur. En effet, le peuple sahraoui, au moins depuis la création du Front Polisario, a fondé la légitimité de sa lutte sur le droit international. Cela a été un atout important pour affronter le colonialisme et réaffirmer leur volonté de réaliser le droit à l’autodétermination et à l’indépendance. Ainsi, chaque fois que les forces néocoloniales ont tenté de justifier ou de perpétuer leurs méfaits, chaque organisme et tribunal international a ratifié la légitimité de la résistance sahraouie et condamné les pratiques coloniales.

    La soi-disant légalité internationale est, curieusement, une création de ceux qui soutiennent l’occupation du territoire, le pillage de ses ressources et la tentative d’anéantir la population d’origine. C’est-à-dire, le groupe politico-économique de gouvernements et de sociétés qui financent et fournissent les moyens et les armes pour l’occupation du Sahara Occidental. Dans ce lobby de la mort et du pillage, les gouvernements et les entreprises espagnols ont, pour des raisons historiques et géographiques, un rôle de premier plan.

    Cela fait 50 ans que l’équilibre est instable entre la légitimité et les intérêts économiques et géopolitiques. C’est une lutte dans laquelle aucun des deux camps ne peut être considéré comme le vainqueur définitif. Le néocolonialisme a tenté de faire capituler le peuple sahraoui par des bombardements de réfugiés civils, des disparitions massives, l’invasion de colons, le pillage massif des ressources, toutes sortes de tactiques pour retarder l’application des résolutions de l’ONU, les mensonges et le silence, et le soutien flagrant de l’Espagne, de la France et des États-Unis au régime génocidaire de Mohamed VI, mais la résistance sahraouie continue, soutenue par le droit international. La vente d’armes, le vol gigantesque de phosphates et de poissons, le business agricole avec le roi du Maroc, l’énergie fossile et verte du Sahara occidental exploitée par des entreprises comme Siemens-Gamesa, apparaissent ainsi comme des faits accomplis mais impossibles à justifier ou à légaliser.

    La clé pour sortir de cette cruelle impasse pourrait résider dans une série d’arrêts de la Cour de justice de l’Union européenne qui, depuis 2016, réduisent la marge de manœuvre de ces pratiques coloniales, en déclarant nuls et non avenus les accords économiques avec le Maroc sur lesquels elles reposent. Tout au long de l’année 2023, il est prévu que la plus haute instance judiciaire européenne tranche définitivement le litige en faveur des arguments du Front Polisario, ce qui devrait amener l’UE à repenser ses relations avec le Maroc dans son ensemble. Non seulement les relations commerciales, mais toutes les questions touchant au territoire du Sahara occidental, que le Maroc considère comme sien et qui constitue non seulement la principale source de richesse du royaume alaouite, mais, comme nous l’avons expliqué, le seul espoir, tant pour le Maroc que pour l’Europe, de pouvoir affronter son principal rival sur l’échiquier du Maghreb.

    La décision du gouvernement espagnol s’inscrirait donc dans un plan visant à imposer la réalité de l’occupation par un consensus politique international, quelle que soit la décision des tribunaux européens. La construction d’un tel consensus dans le cas européen nécessite l’implication directe des deux principaux gouvernements, la France et l’Allemagne, et, dans le cas du Sahara occidental, de la puissance coloniale de référence, l’Espagne – comme le serait la Belgique dans le cas de la République du Congo ou le Portugal dans le cas du Mozambique. Une fois ce consensus de « realpolitik » construit, il serait facile de réunir la majorité des gouvernements européens – même si ce n’est peut-être pas aussi facile que dans le cas de la guerre en Ukraine – et, avec les États-Unis, d’imposer la loi du plus fort dans ce coin du monde.

    C’est pourquoi nous avons besoin de toute la force de la solidarité et de toute la volonté politique démocratique pour arrêter ce coup néocolonialiste, pour démonter les arguments fallacieux d’opportunité politique et de fausse compassion humanitaire déployés par le PSOE et pour lancer une mobilisation sociale et politique efficace. Car ce ne sont pas seulement la liberté et les droits d’un peuple africain qui sont en jeu, mais aussi la possibilité pour les gouvernements et les entreprises d’imposer leur volonté au-dessus de la loi, qu’ils prétendent eux-mêmes promouvoir.

    NAIZ, 10 juin 2022

    #SaharaOccidental #Maroc #Algérie #Espagne #Europe #OTAN #EtatsUnis #France #Néocolonialisme #Maghreb

  • Sánchez, Europa y el Sáhara Occidental

    Sahara Occidental, Marruecos, España, Europa, OTAN, neocolonialismo, Estados Unidos, Francia,

    Jesus L. Garay
    Miembro de Asociación de Amigos y Amigas de la RASD

    Necesitamos toda la fuerza de la solidaridad y toda la voluntad política democrática para parar este golpe del neocolonialismo, desmontar los argumentos falaces de la oportunidad política y la falsa compasión humanitaria que ha desplegado el PSOE y poner en marcha una movilización social y política efectiva.

    Cuando han pasado tres meses desde que Marruecos filtrara la carta de Pedro Sánchez en la que el Gobierno español modificaba su postura formal sobre la cuestión del Sáhara Occidental, los ecos de las reacciones que ha provocado este giro, lejos de apaciguarse, siguen estando en primera línea de las declaraciones políticas y mediáticas, esta vez al hilo de la suspensión por parte de Argelia del tratado de amistad y cooperación con España.

    La decisión del Gobierno español tiene, sin duda, muchas derivadas que sería imposible abarcar de forma breve, como imposible resulta hacer frente a la multitud de desatinos que se han vertido y se vierten al comentar los diversos aspectos de este asunto.

    Se han comentado, sobre todo, las implicaciones que puede tener la posición del gobierno en la política interna del Estado; pero más allá declaraciones y mociones genéricas, si algo ha quedado claro en esta cuestión es que los partidos que integran o apoyan a este gobierno son incapaces –¿o puede que simplemente no tengan voluntad real?– de hacer revertir la decisión de reconocer implícitamente la soberanía marroquí sobre la colonia española. Igualmente, parece que las organizaciones sociales no hemos sabido vehicular la simpatía y solidaridad que suscita la causa saharaui en la inmensa mayoría de la población hacia una expresión clara de rechazo o de indignación. Aunque, como demuestra la decisión de Argelia, nunca es tarde para retomar la iniciativa.

    Sin embargo, las últimas decisiones argelinas ponen de relieve una dimensión casi silenciada por el ruido que han provocado las formas y los tiempos elegidos para dar a conocer la decisión del gobierno. En efecto, en el plano internacional, las declaraciones de apoyo a la ocupación marroquí revelan que la decisión no es fruto de un simple «calentón» del Sr. Sánchez, como algunos medios pretenden calificar –aunque algo de improvisación parece claro que hay– ni tampoco, como se hace sobre todo desde las redes sociales, una simple rendición al chantaje brutal de Marruecos –que también–.

    El posicionamiento actual del Gobierno español es el resultado de un esfuerzo estratégico de largo alcance para consolidar en el Magreb árabe una relación de fuerzas definitivamente favorable a los intereses neocoloniales del occidente capitalista. Este esfuerzo, liderado inicialmente por Estados Unidos, como corresponde a su condición de potencia hegemónica, tuvo su máxima expresión en la declaración de un presidente saliente, Donald Trump, aceptando la soberanía de Marruecos sobre el Sáhara Occidental a cambio del restablecimiento pleno de relaciones entre el reino de Marruecos y el estado de Israel.

    En el actual orden internacional, sin embargo, el control geopolítico de esta zona del norte de África no le corresponde directamente a USA, sino a Europa. No a esa Europa constructora de derechos y valores democráticos que nos quieren vender, sino a la Europa de las necropolíticas migratorias, subsidiaria de la OTAN y heredera del colonialismo más reciente, que se desliza en los últimos años hacia la ultraderecha ideológica.

    Muchas de las reacciones de responsables políticos sobre la ruptura de relaciones de Argelia con España demuestran que, en el fondo, la visión que Europa tiene de África apenas ha cambiado desde la conferencia de Berlin de 1885 y, que igual que USA con América Latina, sigue tratando al continente africano como su patio trasero: una especie de enorme finca de donde extraer los recursos necesarios para su desarrollo económico y social y en el que los habitantes y dirigentes africanos deberían limitarse a cumplir eficazmente con esa labor.

    La lista de asesinatos, golpes de estado e intervenciones militares para controlar los movimientos independentistas o simplemente para «moderar» políticas consideradas potencialmente peligrosas para los intereses de Europa no está cerrada. Francia, Reino Unido y Alemania se esfuerzan abierta y clandestinamente en condicionar la vida política y económica de los pueblos de África, porque de ello depende, en gran medida, el rumbo de la economía europea que ellos lideran.

    Ciertamente, la práctica neocolonial europea entra en abierta contradicción con el entramado legal propiciado tras la segunda guerra mundial, la llamada legalidad internacional por lo que, en gran medida, las intervenciones son de tipo «encubierto» o simplemente silenciadas a la opinión pública. Y sí, España, aunque es el único país europeo que sigue teniendo una colonia reconocida como tal en África, el Sáhara Occidental, tiene un papel marginal en este empeño. Como la permanencia en la OTAN, esto es parte del precio que tuvo que pagar en su momento a cambio de su entrada en la UE.

    En este contexto, el Magreb árabe se ha convertido en uno de los escenarios más evidentes de confrontación entre los intereses neocoloniales y los derechos de los pueblos africanos y el Sáhara Occidental en el campo de batalla probablemente más decisivo al respecto. Si, finalmente, Marruecos consigue apropiarse del estratégico territorio del Sahara Occidental y controlar sus bienes, Occidente habrá conseguido equilibrar en buena medida el poder principal de la región que, hoy día, representa Argelia.

    El único problema es la resistencia que opone el pequeño pueblo saharaui esgrimiendo a su favor la legalidad internacional. En efecto, el pueblo saharaui, al menos desde la creación del Frente Polisario, ha basado la legitimidad de su lucha en el derecho internacional. Esto le ha supuesto una importante baza a la hora de enfrentarse al colonialismo y reafirmar su voluntad de alcanzar el derecho a la autodeterminación y a la independencia. De manera que cada vez que las fuerzas neocoloniales han intentado justificar o perpetuar sus fechorías, todas y cada una de las instancias y tribunales internacionales han ratificado la legitimidad de la resistencia saharaui y han condenado las prácticas coloniales.

    La llamada legalidad internacional es, curiosamente, una creación de quienes apoyan la ocupación del territorio, la expoliación de sus recursos, y el intento de aniquilar a la población originaria. Esto es, del conjunto político-económico de gobiernos y empresas que financian y proporcionan con medios y armas la ocupación del Sahara Occidental. En este lobby de la muerte y el expolio los gobiernos y empresas españolas sí tienen, por razones históricas y geográficas, un papel destacado.

    Son ya 50 años de un equilibrio inestable entre la legitimidad y los intereses económicos y geopolíticos. Una lucha en la que ninguna de las partes, puede darse definitivamente por vencedora. El neocolonialismo ha intentado la rendición del pueblo saharaui con bombardeos a refugiados civiles, con desapariciones masivas, con invasión de colonos, con el expolio masivo de los recursos, con todo tipo de tácticas para retrasar la aplicación de las resoluciones de la ONU, con mentiras y silencios y con el apoyo descarado de España, Francia o USA al régimen genocida de Mohamed VI pero la resistencia saharaui se mantiene, apoyada en el derecho internacional. La venta de armas, el robo gigantesco de fosfatos y pescado, los negocios agrícolas con el rey de Marruecos, la energía fósil y verde del Sahara Occidental que explotan empresas como Siemens-Gamesa, aparecen así como hechos cumplidos pero imposibles de justificar o legalizar.

    La clave para deshacer este cruel empate podría estar en una serie de sentencias del Tribunal de Justicia de la Unión Europea que, desde 2016, vienen estrechando el margen para que estas prácticas coloniales puedan realizarse, al declarar nulos los acuerdos económicos con Marruecos en las que se basan. A lo largo del 2023 se espera que la más alta instancia judicial europea resuelva definitivamente el contencioso a favor de los argumentos del Frente Polisario con lo que la UE debería replantear el conjunto de sus relaciones con Marruecos. No solamente las comerciales, sino todas las cuestiones que afectan al territorio del Sahara Occidental, que Marruecos considera suyo y que constituye no solo la principal fuente de riqueza del reino alauí, sino, como explicamos, la única esperanza, tanto para Marruecos como para Europa, de poder hacer frente a su principal rival en el tablero del Magreb.

    La decisión del Gobierno español, por tanto, formaría parte de un plan para imponer la realidad de la ocupación por la vía del consenso político internacional, fuera cual fuera la decisión de los tribunales europeos. Construir ese consenso en el caso europeo requiere de la implicación directa de los dos principales gobiernos, Francia y Alemania y, para el tema del Sahara Occidental, de la potencia colonial de referencia, España –como lo sería Bélgica si hablamos de la República del Congo o Portugal de Mozambique–. Una vez construido este consenso de «realpolitik» sería fácil sumar a la mayoría de los gobiernos europeos –aunque quizás no tan fácil como ha sido con el caso de la guerra en Ucrania– y junto a los Estados Unidos imponer la ley del mas fuerte también en este rincón del mundo.

    Es por eso que necesitamos toda la fuerza de la solidaridad y toda la voluntad política democrática para parar este golpe del neocolonialismo, desmontar los argumentos falaces de la oportunidad política y la falsa compasión humanitaria que ha desplegado el PSOE y poner en marcha una movilización social y política efectiva. Porque no solo está en juego la libertad y los derechos de un pueblo africano, sino que gobiernos y empresas puedan o no imponer su voluntad por encima del derecho, que ellos mismos dicen promover.

    NAIZ, 16 jun 2022

    #SaharaOccidental #Marruecos #España #Argelia #Neocolonialismo #Europa #EstadosUnidos #Francia



  • Algérie-Espagne : Bruxelles voit la main de la Russie

    Algérie-Espagne : Bruxelles voit la main de la Russie

    Algérie, Espagne, Union Européenne, Ukraine, Russie, OTAN,

    Des sources européennes estiment que Moscou tente de « déstabiliser » le flanc sud à la veille du sommet de l’OTAN à Madrid.

    Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra (à droite), a reçu son homologue russe, Sergei Lavrov, pour une rencontre à Alger en mai.

    Bruxelles estime que derrière les mesures prises par l’Algérie contre l’Espagne ces derniers jours – la rupture annoncée, puis partiellement rectifiée, des relations commerciales pour protester contre le changement de cap du gouvernement espagnol sur le Sahara occidental – se cache la main de la Russie. « Les visites de Lavrov et de Maduro ces dernières semaines sont essentielles » pour expliquer ce mouvement, déclare une source haut placée de l’UE, faisant allusion au voyage du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à Alger le 10 mai, et à la visite jeudi dernier du président vénézuélien Nicolás Maduro.

    Alors que toute l’Europe serre les rangs contre l’invasion de l’Ukraine, la Russie « veut déstabiliser » le flanc sud et « faire du bruit à l’approche du sommet de l’OTAN » à Madrid les 29 et 30 juin, selon la même source. « Mais c’est tout ce que cela va donner : du bruit », ajoute-t-il. Selon lui, l’unité des partenaires européens au sommet est assurée, le débat étant centré sur l’entrée de la Suède et de la Finlande ; en attendant que la Turquie lève son veto, ajoute-t-il, en échange de la vente d’avions américains de dernière génération comme le F-35.

    « Ces deux visites, de la Russie et du Venezuela, expliquent en partie ce qui s’est passé », indiquent des sources diplomatiques à Bruxelles. Les déclarations de Pedro Sánchez au Congrès mercredi, ratifiant son soutien à la thèse du Maroc sur le Sahara – une solution au conflit basée sur une autonomie de la région sous autorité marocaine, plutôt qu’un référendum d’autodétermination qui ouvrirait la porte à l’indépendance – sont « l’excuse parfaite » utilisée par l’Algérie. Bien qu’ »il soit indéniable », soulignent ces sources, que le changement de position du gouvernement espagnol a été l’élément déclencheur : « Ce qui s’est passé est une conséquence immédiate de la nouvelle position [de l’Espagne] sur le conflit, sans aucun doute ».

    La Commission européenne a fait cause commune avec le gouvernement espagnol car le gel des échanges avec l’Espagne, initialement annoncé par l’Algérie, « affecte le marché unique », rappelle Bruxelles. « Une entreprise allemande ayant des usines en Espagne serait touchée ». En outre, il existe un précédent : bien qu’elle ne l’ait pas annoncé publiquement, la Chine a cessé d’acheter des produits en provenance de Lituanie. Et la réaction des institutions européennes a été pratiquement la même que maintenant.

    Après que la délégation d’Alger auprès de l’UE a démenti vendredi la suspension des échanges avec l’Espagne – alors qu’elle l’avait annoncée mercredi dans une circulaire publiée par l’association algérienne des banques et des établissements financiers – la Commission est en attente. « Les experts juridiques étudient comment cela affecte l’accord d’association [signé par l’Algérie avec la Communauté européenne en 2005] », indiquent les sources consultées. La prochaine étape, si les mesures de pression de l’Algérie contre l’Espagne sont maintenues, serait de convoquer une réunion de la commission mixte entre l’UE et le pays du Maghreb. « L’Algérie soutiendra que cela n’affecte pas l’accord, et l’UE dira que cela l’affecte et ira en justice : cela ne va pas être réglé à court terme », préviennent-ils.

    Bruxelles admet que la situation du marché du gaz empêche l’UE-27 de prendre des mesures drastiques. « Le gaz est ce qui fait la force d’Alger, à un moment où l’Europe cherche à se désengager de la Russie et où il n’y a pas beaucoup d’alternatives », soulignent les mêmes sources. Malgré la réaction européenne, les Italiens et les Français profitent déjà de la crise diplomatique avec l’Espagne pour gagner des positions en Algérie. « Toute la nouvelle production de gaz ira très probablement à [Mario] Draghi, le premier ministre italien », prédit la source principale de l’UE. Mais ce qui devrait inquiéter l’Espagne, ajoute-t-il, « c’est la fermeture du robinet de gaz, et cela ne va pas se produire à court terme ; bien que la nouvelle production, lorsqu’ils pourront l’étendre, sera prise par l’Italie ». Le marché énergétique espagnol, en tout état de cause, ne dépend pas du gaz algérien car il s’appuie principalement sur d’autres sources.

    Outre la main russe, les sources consultées expliquent le conflit avec l’Espagne par la situation intérieure de l’Algérie. « L’Algérie est un pays très isolé qui a perdu son influence dans le monde arabe et qui a presque son seul allié sur le continent en Afrique du Sud », expliquent-ils, « avec un régime sclérosé, une population très jeune qui cherche désespérément à émigrer et une armée omniprésente qui cherche des ennemis extérieurs ». Le Maroc est l’ennemi traditionnel, mais l’Espagne risque de devenir le nouveau venu, concluent-ils.

    El Pais, 12/06/2022

    #Algérie #Espagne #OTAN #UE #Ukraine #Russie

  • La Russie derrière la pression de l’Algérie, selon Bruxelles

    Algérie, Espagne, Union Européenne, Russie, Ukraine, OTAN,

    Selon El Pais, « Bruxelles estime que derrière les mesures prises par l’Algérie contre l’Espagne ces derniers jours – la rupture annoncée, puis partiellement rectifiée, des relations commerciales pour protester contre le changement de cap du gouvernement espagnol sur le Sahara occidental – se cache la main de la Russie ».

    « Les visites de Lavrov et de Maduro ces dernières semaines sont essentielles » pour expliquer ce mouvement, déclare une source haut placée de l’UE, faisant allusion au voyage du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à Alger le 10 mai, et à la visite jeudi dernier du président vénézuélien Nicolás Maduro », précise le journal espagnol.

    Citant la même source, El Pais indique que « alors que toute l’Europe serre les rangs contre l’invasion de l’Ukraine, la Russie « veut déstabiliser » le flanc sud et « faire du bruit à l’approche du sommet de l’OTAN » à Madrid les 29 et 30 juin ».

    A ce sujet, Ali Lmrabet se demande « pourquoi? » rappelant que « Madrid n’est pas le pays le plus offensif contre la Russie dans la guerre en Ukraine. Ce n’est pas celui qui donne le plus d’armement à l’Ukraine ».
    « Déstabiliser le flanc sud européen ? », s’interroge-t-il. « Pas besoin de Poutine, il l’est déjà grâce à Sánchez et Cie », affirme-t-il dans un twit posté ce dimanche.

    « Ce qui est vrai par contre, c’est que l’actuel chef du gouvernement espagnol possède cet art rare de fâcher tout le monde et de se créer des ennemis partout : après le Maroc, le Polisario, puis l’Algérie, voici venu le tour de la Russie », conclue-t-il.

    Lire aussi : Alger-Madrid : Fracture collatérale

    Lire aussi : Margallo: « La crise avec l’Algérie est une catastrophe diplomatique »

    #Algérie #Espagne #UE #Russie #Ukraine #OTAN

  • Ukraine: la ligne rouge

    Ukraine: la ligne rouge

    Ukraine, Russie, Etats-Unis, OTAN, armes,

    par Djamel Labidi

    Mercredi 1er juin. Colin Kahl, Sous-secrétaire à la Défense tient, au Pentagone, une conférence de presse sur les nouvelles livraisons d’armes à l’Ukraine.

    Il s’agit notamment du «HIMARS», système d’artillerie lance rockets multiples d’une très grande puissance et d’une longue portée (80 km). Il est destiné à contrer efficacement l’artillerie russe dans le Donbass.

    Il pourrait être aussi utilisé pour envoyer des missiles à moyenne portée, capables d’atteindre le territoire russe, ce que les États Unis disent exclure. Garantie bien fragile. Le lundi 30 mai, le président Biden avait déclaré exclure la livraison de telles armes, mais le mardi 31 mai, dans un interview au New York Times il se ravise et annonce l’envoi de ces armes, excepté des missiles de moyenne portée. Il précise que «c’est pour que l’Ukraine soit dans la position la plus forte possible en cas de négociations avec la Russie.» Il s’agit donc d’une escalade, celle-ci considérable, dans la guerre indirecte qu’alimente par des flux d’armes permanents et des armes de plus en plus lourdes les États Unis contre la Russie.

    Ce 1er juin, Colin Kahl présente aux journalistes l’ensemble des livraisons d’armes américaines, avec force détails, comme s’il s’agissait d’électroménager. Cela prêterait à sourire si ce n’était immensément tragique. Ces envois d’armes pourraient être faits, en silence, discrètement .Non, la provocation est manifeste et assumée. La ligne rouge est chaque fois repoussée et on veut le montrer avec bruit et publicité. Le scenario est cousu de fil blanc: chaque fois que l’Ukraine est en difficulté militaire, les États Unis semblent lui avoir suggéré les types d’armes dont elle aurait besoin et l’Ukraine en fait alors la demande.

    Où va-t-on ainsi. Dans leur évaluation de la situation, les États Unis s’obstinent à ne pas prendre en compte le risque nucléaire, au contraire de la Russie qui rappelle ce danger sans cesse.

    Un conflit régional ?

    Pour nier ou minimiser le risque nucléaire, les officiels américains, et avec eux tous les idéologues et propagandistes du système de production et de diffusion de l’information occidentale veulent considérer la guerre en Ukraine comme un conflit régional. Dans ce sens, ils font, dans leurs analyses, sans cesse la comparaison avec les guerres régionales précédentes, Vietnam, Irak, Lybie, Yougoslavie, Afghanistan. Cette comparaison est fausse et cette erreur d’analyse peut donner lieu à une tragédie fatale.

    Quand la Russie, défaite,quitte l’Afghanistan, et quand les États-Unis, défaits, quittent eux aussi l’Afghanistan ou d’autres pays où ils sont intervenus, ils ne subissent pas une défaite vitale et ils ne la vivent pas en tant que telle, elle ne remet pas en cause leur place dans le monde. Leur existence historique n’est pas menacée. Mais là, en Ukraine, pour chacun, États Unis et Russie, la défaite de l’un face à l’autre , est déterminante pour sa place dans le monde. D’ailleurs, dans l’ interview au New York Times déjà citée, le président Joe Biden précisait que «l’Ukraine était «une question vitale» pour les États Unis. Mais, en contradiction avec ce propos, la réduction du conflit en Ukraine à un conflit régional permet aux États Unis une rhétorique de non belligérance tout en fournissant des armes. Or, autre contradiction , ils ont affirmé eux-mêmes que c’était une guerre pour «affaiblir durablement la Russie,» Ils l’ont donc désignée eux-mêmes comme une guerre contre la Russie. D’ailleurs, si ce n’était pas leur guerre, s’ils n’étaient pas si profondément impliqués dans cette guerre, ils ne considèreraient pas une défaite éventuelle de l’Ukraine comme leur défaite.

    C’est ce qui explique, par ailleurs, ce rapport complexe entre les dirigeants ukrainiens et ceux des États Unis à tel point qu’on finit par se demander qui a la main sur l’autre.

    C’est ce qui explique du même coup aussi les rapports de l’Ukraine avec les dirigeants européens: L’Ukraine, détentrice par procuration de l’influence américaine, peut parler autoritairement, comme on le remarque souvent, avec les principales puissances occidentales (Allemagne, France, Italie, Espagne), et même les admonester.

    Le président Zelensky va même jusqu’à quasiment convoquer le président Macron à Kiev et s’impatienter de son retard à venir. De manière générale, la sujétion totale de l’Europe à un pays non européen, les États-Unis, inverse complètement les rapports intra-européens.

    Les petits pays d’Europe de l’Est à faible PIB, alignés totalement sur la politique des États-Unis, parlent haut et fort tandis que les grands pays d’Europe occidentale ont du mal à faire entendre leur voix et exprimer leurs différends avec les objectifs de guerre des États Unis. En Ukraine, les États Unis mènent une guerre quasi directe contre la Russie.

    Cela apparait de plus en plus clairement au fur et à mesure que les livraisons d’armes des États Unis à l’Ukraine franchissent chaque fois la ligne rouge qui semblait avoir été établie pour empêcher un état de belligérance directe. Chaque escalade dans la livraison d’armes semble rapprocher d’un contact direct, un peu comme un fil électrique nu au contact d’un autre crée l’étincelle. Le contact direct, c’est la guerre entre les États Unis et la Russie. Or une guerre entre deux puissances nucléaires ne peut être que nucléaire.

    La façon graduelle avec laquelle le président des États Unis franchit les lignes rouges, l’une après l’autre, sur la question de la livraison d’armements, est bien la preuve qu’il sait le risque de confrontation globale que cela comporte. Alors pourquoi le fait-il ? Pourquoi nie-t-il ce risque ? Comment peut-on jouer ainsi avec le sort de l »espèce humaine ?

    Le Quotidiern d’Oran, 12/06/2022

    #Ukraine #Russie #EtatsUnis #OTAN

  • Pour l’OTAN, l’Algérie n’est pas un pays fiablec -rapport-

    Pour l’OTAN, l’Algérie n’est pas un pays fiablec -rapport-

    Algérie, Espagne, Maroc, OTAN, Gaz, Ukraine, Russie, gazoduc, GME,

    Parce que l’Algérie a menacé de couper le gaz comme la Russie : dans un rapport confidentiel, l’OTAN qualifie l’Algérie de risque pour la sécurité de l’Europe

    Lars Petersen, Joana Lehner

    -Depuis le début de la guerre en Ukraine, tous les pays européens tentent de réduire leur dépendance au gaz russe.

    -L’Allemagne mise pour cela sur de nouveaux fournisseurs de gaz comme le Qatar, un pays arabe, tandis que les pays d’Europe du Sud comme l’Italie misent sur l’Algérie, désormais troisième fournisseur de gaz en Europe.

    -Mais un rapport confidentiel de l’OTAN considère les livraisons de gaz algérien comme un risque pour la sécurité de l’Europe. En effet, en avril dernier, l’Algérie a utilisé ses livraisons comme moyen de pression politique sur l’Espagne. L’OTAN établit un parallèle avec la Russie.

    Depuis le début de la guerre en Ukraine, les pays de l’UE essaient de remplacer de plus en plus de gaz russe par des importations d’autres pays. L’Allemagne a par exemple réduit sa dépendance vis-à-vis de la Russie de 20 pour cent au cours des derniers mois. Actuellement, 35 pour cent des importations de gaz proviennent encore de Russie, principalement grâce à de nouveaux accords de livraison avec le Qatar ou les Etats-Unis. Les pays d’Europe du Sud comme le Portugal, l’Espagne ou l’Italie comptent en revanche sur l’Algérie, le troisième fournisseur de gaz en Europe. Ce n’est qu’au début du mois d’avril que le Premier ministre italien Mario Draghi a commandé 40 pour cent de plus d’importations de gaz algérien.

    Comme la Russie, l’Algérie utilise les livraisons de gaz comme moyen de pression politique.

    Mais c’est précisément ce qui inquiète désormais sérieusement l’OTAN. Dans un rapport confidentiel de l’OTAN datant du début de la semaine, l’alliance militaire considère les livraisons de gaz algérien comme un risque pour la sécurité de l’Europe. Le contexte est une menace de l’Algérie fin avril de suspendre les livraisons de gaz à l’Espagne si Madrid vendait du gaz algérien à d’autres pays. Cette décision fait suite à une déclaration du gouvernement espagnol annonçant son intention de fournir du gaz au Maroc via le gazoduc Gaz Maghreb Europe (GME).

    Le gazoduc GME relie l’Algérie à l’Espagne via le Maroc. Pendant longtemps, l’Algérie a elle-même fourni du gaz à l’Espagne et au Maroc par ce biais, mais a cessé de le transporter en novembre 2021 après un différend diplomatique avec le Maroc. Au grand dam du Maroc, l’Espagne voulait désormais autoriser l’exploitation du gazoduc GME « dans le sens inverse ». Ce n’est que lorsque le gouvernement espagnol a souligné qu’il ne voulait pas livrer de gaz algérien via le gazoduc que l’Algérie a fait marche arrière en brandissant la menace.

    Mais pour l’OTAN, le cas est clair : concrètement, le rapport indique qu’il y a un risque que l’Algérie utilise ses livraisons de gaz comme moyen de pression politique, à l’instar de la Russie. Cela représenterait également un risque pour la résilience politique et économique de l’Europe. A long terme, cela menacerait le statut de l’Algérie en tant que fournisseur d’énergie pour l’Europe.

    Le document ne propose pas de solution. Mais le fait est que la sécurité énergétique est considérée depuis de nombreuses années comme un facteur important en matière de politique étrangère et de sécurité, y compris au sein de l’alliance militaire. Il ne s’agit pas seulement de la sécurité militaire des voies de transport. L’énergie est la base des sociétés occidentales prospères, raison pour laquelle l’approvisionnement en énergie peut également être utilisé comme arme stratégique. Sur le plan opérationnel, ce thème n’a toutefois joué qu’un rôle mineur au sein de l’OTAN jusqu’à présent. Au plus tard avec l’invasion de la Russie en Ukraine et l’arrêt des livraisons de gaz russe à la Pologne, au Danemark ou à Shell, ainsi que les menaces algériennes en direction de l’Espagne, cela pourrait désormais changer.

    Business insider, 10/06/2022

    #Algérie #Maroc #OTAN #Russie #Ukraine #Gaz