Étiquette : oxygène

  • Algérie: Pour une bouffée d’oxygène

    par Abdelkrim Zerzouri

    Dans ce contexte de «crise d’oxygène», provoquée par une détérioration de la situation sanitaire du pays, qui enregistre une hausse jamais égalée des cas de contaminations au coronavirus, on assiste à ce qu’on appellerait un bel élan de solidarité citoyenne envers les malades en détresse respiratoire. De généreux donateurs, des opérateurs économiques et des anonymes se sont immédiatement engagés pour financer l’achat de stations de production d’oxygène au profit des établissements hospitaliers sur le territoire national, où la vie des malades atteints du Covid-19 est en danger par manque d’oxygène, dont la demande a connu une hausse proportionnelle à la flambée des contaminations. C’est que l’état des patients infectés au variant Delta, en forte circulation dans le pays, exige une prise en charge urgente en oxygénothérapie du fait d’une insuffisance respiratoire presque inévitable.

    En parallèle, on assiste à un foisonnement des appels aux dons financiers sur les réseaux sociaux. Des associations se sont mises à la collecte des fonds pour financer l’achat de bouteilles ou de générateurs d’oxygène, pour offrir aux malades l’oxygène qui fait affreusement défaut dans les hôpitaux. Partout, les Algériens d’ici et d’ailleurs, sont réglés à l’heure de la collecte des dons financiers pour venir en aide à ces malades. Une solidarité hors de toute critique sur le plan moral et réglementaire ?

    La collecte de fonds pour venir en aide à son prochain est une action humanitaire à laquelle on ne peut opposer aucun interdit, mais si on évalue les soupons de financement d’organisations terroristes, de blanchiment d’argent et de détournements de l’argent collecté dans des comptes personnels, ou encore de fraude fiscale, cette action ne devrait pas se dérouler dans une confusion qui laisserait croire que l’Etat est totalement impuissant face à cette «crise d’oxygène».

    Pourtant, les autorités ont annoncé une «série de mesures» pour remédier à la situation, à savoir «l’importation de 15.000 concentrateurs d’oxygène, dont 1.050 déjà réceptionnés, l’acquisition de 2.250 concentrateurs entre les 3 et 5 août prochain, et d’autres seront reçus par lots à compter du 10 août», ainsi que la passation de commande pour l’acquisition de «10 unités de production d’oxygène d’une capacité de 20.000 et 40.000 litres à répartir sur les grands établissements hospitaliers». Est-ce encore insuffisant pour répondre à la demande au sein des hôpitaux ?

    Pour le moment, ni la collecte des dons ni les actions des autorités n’ont apporté une bouffée d’oxygène pour les malades. Malgré les efforts déployés par les uns et les autres, la pénurie d’oxygène persiste et entraîne toujours des décès au niveau de certains hôpitaux du pays. Comment faire pour éviter que le pactole des campagnes de récolte de dons financiers ne soit détourné de sa vocation ?

    Les autorités sécuritaire et judiciaire seraient, bien évidemment, tenues d’intervenir dans le cas d’apparition au grand jour d’irrégularités, mais n’y a-t-il pas, surtout, la responsabilité des donateurs qui ne doivent pas agir sous le coup de l’émotion ou de versement volontaire d’argent dans un quelconque cadre illicite ?

    Le Quotidien d’Oran, 31/07/2021

    Etiquettes : Algérie, coronavirus, covid 19, oxygène, contaminations, #Algérie #Covid19 #Coronavirus

  • Covid-19 : l’Algérie au secours d’une Tunisie au bord de l’ « asphyxie »

    L’Algérie multiplie les opérations de fourniture en oxygène médical de la Tunisie, confrontée à une recrudescence de la pandémie de Covid-19 et une pénurie des moyens de lutte contre la maladie.

    Sept camions chargés de 140.000 litres d’oxygène algérien sont arrivés dimanche en Tunisie via le passage frontalier à Bouchebka dans la wilaya de Tébessa, rapporte l’agence tunisienne TAP.

    Il s’agit de la troisième livraison effectuée par l’unité de Ouargla de l’entreprise privée algérienne Calgaz-Algérie, après celles de fin avril dernier et de novembre 2020. Le mois dernier, 80 000 litres d’oxygène avaient été acheminés vers la Tunisie à partir de cette usine.

    L’Algérie compte plusieurs fabricants de gaz industriels, dont le plus important est la filiale algérienne de l’Allemand Linde. Calgaz dispose de deux unités, une à Laghouat et une autre à Ouargla, d’une capacité totale de 334 tonnes/jour.

    Les unités actives couvrent largement les besoins du pays. Une pénurie d’oxygène avait été enregistrée dans certains hôpitaux dans les premiers mois de la pandémie, mais vite réglée grâce à l’engagement des entreprises privées.

    La Tunisie aussi compte deux producteurs de gaz industriels Air Liquide et Linde Gas. Mais leur production cumulée se limite à 100 000 litres par jour, alors que les besoins du pays dans cette période de recrudescence de la pandémie se situent à plus de 170 000 litres/jour.

    Confrontée à une troisième vague de la pandémie de Covid-19, la Tunisie a pris de nouvelles mesures drastiques pour y faire face. Vendredi, le Premier ministre Hichem Mechichi a décrété un confinement total d’une semaine du 9 au 16 mai. En outre, le système de santé du pays est au bord de la saturation.

    Depuis le début de la pandémie il y a plus d’un an, 321 000 cas et plus de 11 000 décès ont été enregistrés dans le pays. En outre, plus de 500 personnes se trouvent actuellement en soins intensifs. Le nombre de nouvelles contaminations quotidiennes se situe autour de 1300 (contre 200 seulement en Algérie).

    Toute nouvelle augmentation des cas de Covid-19 pourrait submerger les établissements de santé, a mis en garde le Premier ministre.

    Une « catastrophe » évitée

    « Si nous n’arrivons plus à fournir une oxygénothérapie aux patients, ce sera une tragédie. Et nous ne pouvons pas en arriver là », indique le docteur Messadi, membre du comité scientifique en charge de la lutte contre la pandémie en Tunisie.

    Au bord de l’asphyxie, au propre et au figuré, la Tunisie a de nouveau pu compter sur l’Algérie qui a même songé à partager son quota de vaccins anti-Covid avec son voisin de l’Est.

    En janvier dernier, le ministre tunisien des Affaires étrangères Othman Jerandi, avait annoncé que l’Algérie allait partager son quota de vaccins avec son pays.

    « L’Algérie n’a pas encore acquis les vaccins, mais dès leur réception, elle va les partager avec la Tunisie. C’est un engagement fort de l’Algérie pour la fraternité entre nos deux pays(…) le président algérien (Abdelmadjid) Tebboune avait lui-même suivi ce dossier », a assuré M. Jerandi à l’issue d’une rencontre avec le président tunisien, Kais Saied le 12 janvier.

    Le ministre Algérien de la Santé a néanmoins posé comme condition que l’Algérie reçoive des quantités suffisantes des fabricants mondiaux de vaccins, ce qui n’a pas pu se faire. Quatre mois après, l’Algérie a reçu des quantités dérisoires de doses et la Tunisie la dépasse largement en nombre de personnes vaccinées.

    L’Algérie n’a donc pas pu fournir son voisin en vaccin, mais elle le fait en oxygène. Un geste hautement apprécié en Tunisie où on reconnaît que sans le concours de l’Algérie, la situation serait plus compliquée dans certains hôpitaux.

    Le ministre tunisien de la Santé a même parlé de « catastrophe » évitée. En réceptionnant les camions d’oxygène algérien dans la région frontalière de Kasserine, Faouzi Mehdi a reconnu dans une déclaration à la radio Shems fm que l’Algérie a permis à la Tunisie d’éviter une grosse catastrophe qui se serait produite au cas où la consommation d’oxygène aurait excédé les quantités disponibles.

    TSA-Algérie, 10 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, Tunisie, oxygène, coronavirus, covid 19, pandémie,

  • Algérie : Nouvelle cargaison d’oxygène pour la Tunisie

    Près de sept camions chargés de 140 mille litres d’oxygène importés de l’Algérie pour approvisionner les hôpitaux publics dans les différentes régions du pays ont été réceptionnés dimanche au passage frontalier à Bouchebka de la délégation de Feriana (gouvernorat de Kasserine), rapporte l’agence de presse tunisienne TAP.

    Le ministre de la Santé, Faouzi Mehdi, a indiqué dans une déclaration à l’agence TAP, que la « situation épidémique actuelle dans le pays est encore grave et peut s’aggraver davantage et être suivie par une quatrième vague avec l’apparition du variant sud africain mais aussi à cause du non respect des précautions sanitaires préventives par les citoyens et des exigences du protocole sanitaire lors du confinement total ».

    Le ministre a évoqué qu’une commission a été créée par anticipation à une éventuelle quatrième vague, chargée d’analyser toutes les hypothèses possibles, appelant tous les citoyens à contribuer aux efforts nationaux pour lutter contre le virus au cours de cette période coïncidant avec l’Aïd en vue de limiter la propagation du virus.

    De son côté le directeur général des structures sanitaires publiques au ministère de la santé, Nawfel Somrani a fait savoir que le rythme de l’importation de l’oxygène médical depuis l’Algérie s’accélère du jour en jour afin d’éviter la pénurie enregistrée dans les établissements hospitaliers publics au cours des 10 derniers jours.

    Il a rappelé qu’au début de la semaine courante, entre 60 et 40 mille litres d’oxygène médical ont été importés alors qu’aujourd’hui la quantité s’élève à 140 mille litres en cette matière.

    Somrani a évoqué également le doublement de la capacité d’accueil des lits de réanimation destinés aux personnes contaminées par le virus de 90 lits en mars dernier à plus de 400 unités avec le doublement des lits d’oxygène, de 800 lits avant la pandémie jusqu’à 2300 lits actuellement.

    Il a fait observer que la pression s’accentue sur les hôpitaux (près de 90% pour les lits de réanimation et 72% pour les lits d’oxygène), à l’heure de l’augmentation continue des cas de contamination par le Covid-19.

    Challenges Algérie.com, 10 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, Tunisie, oxygène, coronavirus, covid 19, pandémie,

  • Grave crise sanitaire en Tunisie : L’Algérie va fournir 1 million de litres d’oxygène

    L’Algérie va de nouveau livrer, aujourd’hui, 100 000 litres d’oxygène médical à la Tunisie en proie à une dure crise sanitaire due à la propagation de la Covid-19 (variant britannique).

    Soumis à une très forte pression en raison de l’augmentation rapide et importante des nombres de cas du nouveau coronavirus, notre voisin de l’est a sollicité l’appui de l’Algérie pour répondre à l’urgence du manque d’oxygène dans ses hôpitaux.

    Ce n’est pas Sidal, l’appellation locale de l’opérateur français, Air Liquide, ni même son confrère allemand, Linde Algérie, qui ont le monopole du marché algérien depuis de très longues années, qui vont fournir la Tunisie, mais un opérateur algérien, Calgaz, qui a été d’un apport providentiel dans l’approvisionnement des hôpitaux algériens en oxygène médical.

    Les camions de Calgaz ont démarré dans la nuit d’hier pour arriver aujourd’hui au poste frontalier algéro-tunisien Bouchebka, où ils vont transborder leur produit. La fermeture des frontières les empêche d’aller effectuer eux-mêmes la livraison. L’opération de transbordement prend de 3 à 4 heures pour chaque camion. L’opérateur algérien, qui a déjà livré 90 000 litres vendredi dernier, aura à exporter environ 1 million de litres d’oxygène médical d’ici 10 à 15 jours.

    Selon nos sources, la Tunisie qui est au bord de l’asphyxie en importe d’Italie et de France, mais ce sont des quantités négligeables. Un responsable de l’opérateur algérien affirme, en effet, qu’ayant une importante capacité de production, 150 000 litres/jour, Calgaz est capable de subvenir aussi bien aux besoins de l’Algérie que ceux de la Tunisie en même temps.

    Une capacité de stockage de 500 000 litres

    Avec ses deux unités de production basées à Ouargla et Laghouat, Calgaz possède des capacités de stockage de 500 000 litres. C’est elle qui a alimenté, depuis le début de la crise sanitaire en Algérie, 220 centres hospitaliers.

    Elle a eu à offrir un million de litres à titre gracieux avant de répondre aux besoins nationaux en approvisionnant Linde et Sidal, qui ont le monopole du marché national et des contrats avec les établissements hospitaliers, mais des capacités de production très réduites.

    Calgaz leur a livré respectivement 9 millions et 1 million de litres d’oxygène médical. Si ce n’est l’intervention de cette entreprise créée en 2018, l’Algérie aurait eu du mal à répondre aux besoins urgents des hôpitaux et à sauver des vies humaines.

    Air Liquide et Linde Algérie, présents en Algérie depuis de longues années, n’en produisent que le strict minimum. Le manque d’oxygène dans les établissements hospitaliers en juillet 2020 avait conduit le ministre en charge de l’Industrie pharmaceutique, Lotfi Benbahmed, à réunir d’urgence les responsables des deux entreprises avec l’opérateur algérien en leur demandant de mutualiser leurs capacités de production et de distribution de l’oxygène médical.

    Ce qui a été fait avec beaucoup de succès. Seulement, la crise sanitaire a révélé la faiblesse des politiques qui ont donné le monopole de la production et de la commercialisation d’un produit aussi stratégique que l’oxygène médical à des opérateurs étrangers, visiblement motivés que par l’aspect du gain et le rapatriement des dividendes. Sinon comment peut-on interpréter, nous révèle une source digne de foi, le fait que Linde Algérie refuse jusqu’à aujourd’hui d’honorer ses engagements vis-à-vis de Calgaz.

    Son directeur général par intérim nous a promis il y a une semaine de nous donner sa version, mais en vain. Beaucoup s’étonnent en effet de la décision de donner l’exclusivité de la production des gaz industriels à des opérations étrangers. L’oxygène est pourtant une question de sécurité sanitaire.

    El Watan, 02 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, Tunisie, covid 19, coronavirus, pandémie, contaminations, oxygène,