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  • Au Maroc, « nous voyageons dans un avion sans pilote »

    Tags : Maroc, Mohammed VI, The Economist, Makhzen, palais royal,

    ‘The Economist’ relate l’inquiétude sur l’absence de Mohamed VI dans son pays : « Nous partons dans un avion sans pilote »

    Le monarque a passé quelque 200 jours à l’étranger l’année dernière à un moment où le pays connaît des conditions économiques moroses.

    Les séjours prolongés de Mohamed VI hors du Maroc suscitent l’inquiétude dans le pays, en particulier chez les Majzen, car le pouvoir de l’ombre exercé par l’entourage du roi est connu, compte tenu des vastes pouvoirs dont jouit le souverain à un moment où le pays traverse une conjoncture économique morose . conditions.

    « Nous partons dans un avion sans pilote » , résume un ancien haut fonctionnaire dans des déclarations à l’hebdomadaire « The Economist », qui dans son dernier numéro a publié un long article sous le titre « Le mystère du roi disparu du Maroc ». ‘, dans lequel un autre L’ancien responsable souligne que le monarque a passé environ 200 jours hors du pays l’année dernière.

    Mohamed VI était en France depuis cinq mois l’an dernier, arguant qu’il souhaitait se rapprocher de sa mère convalescente et qu’elle habite à Neuilly, près de Paris. Le monarque a deux résidences en France, un hôtel particulier près de la tour Eiffel

    Cette année, il a passé trois mois au Gabon, où il a une résidence à Pointe Denis. Le monarque était précisément dans ce pays lorsque la réunion de haut niveau (RAN) entre l’Espagne et le Maroc a eu lieu les 1er et 2 février à Rabat, raison pour laquelle il n’a pas reçu le Premier ministre, Pedro Sánchez .

    Petit agenda public

    L’agenda public du roi se fait rare , au-delà des rendez-vous incontournables à son agenda, comme la Fête du Trône fin août, ou la commémoration de la Marche verte en novembre. En effet, les Marocains n’avaient pas revu leur monarque depuis qu’il avait célébré avec eux dans les rues de Rabat la victoire de l’équipe marocaine sur l’Espagne lors de la Coupe du monde au Qatar en décembre dernier, jusqu’à son retour au pays le mois dernier à l’occasion de la Ramadan, puisqu’il est aussi un commandeur des croyants.

    « Il ne s’intéresse pas au pouvoir, la seule chose qu’il veut contrôler, c’est sa vie », résume un « courtisan » à « The Economist », dans lequel il revient sur l’enfance dure de Mohamed VI, étroitement marquée par son père strict. Hassan II, et comment son départ à l’étranger pour poursuivre ses études signifiait une libération, malgré le contrôle que le roi d’alors tentait de lui imposer, en envoyant même le ministre de l’Intérieur.

    Après avoir accédé au trône à la mort de son père en 1999, Mohamed VI a opéré quelques changements modernisateurs dans le royaume, prenant ses distances avec son père et écartant nombre de ceux qui composaient alors sa « cour » pour nommer des amis et des personnes en qui il avait confiance , qui a terminé en 2011, réprimant ainsi avant qu’un «printemps arabe» ne puisse s’ensuivre au Maroc.

    Cependant, il a rapidement précisé que ses intérêts étaient plus prosaïques, portant notamment sur des personnages du monde musical. « Plus vous vieillissez, plus vous vous comportez jeune », admet un ami d’enfance à « The Economist ». La vie de plus en plus dissolue du souverain commençait également à se faire sentir sur le plan physique, car il prenait pas mal de poids et était souvent vu portant des lunettes de soleil.

    Les frères Azaitar

    L’irruption des frères Azaitar dans sa vie en 2018 serait le tournant. Les trois frères, nés en Allemagne mais de parents marocains, sont pratiquement devenus une seconde famille du roi, notamment Abu Azaitar, champion d’arts martiaux mixtes.

    Les trois accompagnent le roi dans plusieurs de ses voyages et Mohamed VI leur a témoigné une grande déférence, qui ont acquis des maisons et des entreprises dans le royaume et affichent fréquemment leur statut privilégié. « Ils ont carte blanche pour utiliser le palais comme ils l’entendent », reconnaît une personne issue du milieu royal.

    La proximité des frères Azaitar avec Mohamed VI a suscité une vive inquiétude dans le Majzen, entre autres parce qu’Abu Azaitar a un casier judiciaire et a passé deux ans en prison. « Ils dirigent les ministres », se plaint un « courtisan » à l’hebdomadaire, tandis qu’un homme d’affaires note qu’ »ils traitent les gouverneurs de province comme leurs chauffeurs ». « Le roi a fait savoir très clairement à tous les ministres qu’ils pouvaient parler en son nom », a déclaré un ancien ami du monarque.

    L’influence des trois frères est telle qu’ils décident même qui recevra Mohamed VI, ce qui fait qu’à l’occasion de hauts responsables se sont retrouvés avec la porte en plein visage. « Ils demandent même à leurs sœurs et cousines de partir », souligne un ancien membre du cercle le plus proche du Palais.

    Campagne de discrédit du Makhzen

    Ainsi, depuis le Majzen, une tentative a été faite ces derniers temps pour contrer ce phénomène à travers quelques articles dans la presse connexe pour remettre en cause sa réputation et son casier judiciaire. Dans l’un d’eux, publié par Hespress, son influence est assimilée à celle de Raspoutine.

    « Ces articles virulents ont sans doute été inspirés par le Majzen pour les marginaliser mais cela n’a pas eu d’effet », reconnaît Ali Amar, directeur du média numérique leDesk, au journal ‘Le Figaro’, dans un article publié par le Sortie française cette semaine, dans laquelle elle touche également à la manière « intrigante et opaque » de gouverner Mohamed VI.

    Les tentatives de raisonner le roi alaouite semblent être tombées dans l’oreille d’un sourd. Dans son environnement, ils ont attribué son absence de cinq mois l’année dernière au fait qu’il était en colère et qu’il ne voulait pas qu’ils continuent à lui donner des leçons sur sa vie depuis le Majzen. « Il voit le Majzen comme l’ennemi », explique un confident, puisque « c’est la première fois qu’il s’oppose à lui ».

    Les sources consultées par ‘The Economist’ indiquent qu’il devient de plus en plus irascible à mesure que son isolement augmente et qu’il parle mal aux quelques personnes qui ont l’occasion de le voir. Ces derniers mois, il a été absent de certains événements importants, comme les obsèques d’Elizabeth II ou le sommet de la Ligue arabe à Alger, auquel sa présence a été confirmée.

    Mohamed VI est le chef des forces armées, la plus haute autorité judiciaire du pays et a le pouvoir de révoquer le Parlement par décret. Bien que le pays soit une monarchie parlementaire, le monarque a le dernier mot sur les grandes questions, y compris sa politique étrangère.

    La situation économique du pays est délicate. La forte hausse des prix alimentaires (plus de 18,2%) a généré un malaise chez les citoyens, dont certains sont sortis manifester samedi dernier dans différentes villes du pays, dont Rabat, Casablanca ou Tanger à l’appel d’une coalition de partis de gauche.

    « Modèle espagnol » d’abdication

    Malgré tout, ‘The Economist’ souligne que peu de Marocains osent parler d’ »abdication » bien qu’ils aient commencé à opter pour l’euphémisme du « modèle espagnol » en référence au fait que Juan Carlos I a été poussé à abdiquer en faveur de son fils en 2014 Cependant, il n’y a pas de hasard pour savoir qui devrait être le nouveau roi puisque certains optent pour le prince Mulay Hassan, 19 ans et fils aîné de Mohamed VI, tandis que d’autres favorisent le frère cadet du monarque, Mulay Rachid.

    ‘Le Figaro’ évoque également dans son article les rumeurs sur une éventuelle abdication qui circulaient il y a cinq ans mais qui se sont depuis dissipées et soutient que le fils aîné de Mohamed VI ne semble pas encore prêt à pouvoir régner.

    Ainsi, un confident prévient ‘The Economist’ que le bras de fer avec les Majzen continuera tant que les frères Azaitar ne seront pas acceptés. L’hebdomadaire précise que certains des conseillers de Mohamed VI parlent même dans les moments de plus grande tension du limogeage des responsables de la sécurité, dont le chef du Renseignement, Abdellatif Hammouchi, qui serait à l’origine de la campagne de diffamation, et affirme même qu’ »un coup d’État militaire n’est pas impensable ».

    #Maroc #MohammedVI #TheEconomist #Makhzen

  • Intrigues au Maroc : les frères Dalton, maîtres du palais

    Intrigues au Maroc : les frères Dalton, maîtres du palais

    Maroc, Mohammed VI, Frères Azaitar, Abu Azaitar, palais royal,

    Abu Bakr Azaitar, est un boxeur MMA (Mixed Martial Arts). Né à Cologne, en Allemagne, de parents immigrés originaires d’Al Hoceima, dans le Rif, le jeune homme est considéré aujourd’hui comme le principal responsable de la détérioration morale de l’image d’un roitelet qui porte le titre de « commandeur des croyants » et se réclame « descendant direct du prophète Mohammed ».

    Il a pris ses aises. Installé au palais royal de Rabat, « Abu Azaitar » comme on l’appelle a fait, depuis, venir ses deux frères, Ottman et Omar, ainsi que d’autres membres de sa famille », nous apprend un article de Middle East Eye sous la plume de Ali Lmrabet, un journaliste marocain, ancien grand reporter au quotidien espagnol El Mundo. « La fratrie Azaitar est considérée aujourd’hui, quatre ans seulement après avoir mis les pieds au Maroc, comme une prospère famille rentière ».

    Elle est surtout perçue par une partie importante du makhzen comme une excroissance qui perturbe le fonctionnement normal d’un État autoritaire dont la structure n’accepte aucune matière exogène », révèle-t-il. Les frères Azaitar, écrit-il, « se comportent comme en territoire conquis », notant qu’ « il y a manifestement mélange des genres entre la sphère intime et l’État ».

    Cela commence à jaser. Certains pontes de l’État profond veulent éliminer une personne de l’entourage royal contre apparemment la volonté du roi. « Depuis quelques années, des segments entiers du makhzen, surtout ses deux principaux services de renseignement, la DST (Direction générale de la Sûreté du territoire) et la DGED (Direction générale des études et de la documentation), mènent une course à bride abattue pour tenter de chasser de l’entourage direct du roi, Mohammed VI, celui qui est devenu depuis 2018 son principal ami », suggère Ali Lmrabet.

    Il confie que Abu Bakr Azaitar, « règne en maître avec l’onction d’un roi gravement malade mais qui le défend et le couvre de cadeaux et de somptueuses prébendes : un palais à Tanger, des voitures de luxe et de juteuses concessions commerciales obtenues avec une facilité déconcertante».

    Une situation qui, bouscule la structure opaque du pouvoir au Maroc, celle-là même qui a consenti, il y a quelques années, à l’irruption d’Abu Azaitar dans la société marocaine, la présentant tantôt comme le symbole de la réussite marocaine à l’étranger, tantôt comme un groupe de flamboyants « gladiateurs marocains », voire des champions « majestueux », dixit Maroc Hebdo.

    Le roi en personne a fait asseoir à ses côtés Abu Bakr et Ottman lors d’une prière du vendredi. Un « privilège rarissime », commente-t-il.

    Abu Azaitar et ses frères trainent derrière eux de lourdes casseroles, révèle encore, l’ancien grand reporter au quotidien espagnol El Mundo, qui souligne que lui et ses frères sont des repris de justice multirécidivistes condamnés en de multiples reprises pour des délits et des crimes en Allemagne.

    Il énumère le très long casier judiciaire des Azaitar livré par Hespress, un site proche des milieux sécuritaires, à ses lecteurs le 1er mai 2021 « Vols, extorsion de fonds, fraudes, violences physiques, association de malfaiteurs, vols qualifiés et récidive, escroquerie informatique, conduite sans permis, atteinte à l’intégrité physique causant une incapacité permanente, coups et blessures, trafic de stupéfiants, faux et usages de faux et résistance à force de l’ordre ».

    Plus que ça ! Abu Azaitar serait devenu un chambellan officieux du roi qui détient le privilège de juger qui a le droit d’être reçu et qui ne l’a pas, révèle-t-il encore, en s’interrogeant, « comment concevoir que des criminels condamnés puissent partager la vie du roi du Maroc dans le sacro-saint antre du pouvoir alaouite, le palais royal ou ce qu’on appelle « Dar El-Makhzen » ?

    Et une question qui fuse machinalement : Mohammed VI est-il au courant de tout ce qui est écrit sur ses amis ou est-il totalement sous emprise ? se questionne-t-il, pour qui, « les principales victimes des Azaitar, les El Himma, Hammouchi et Mansouri, sont ceux qui ont contribué dans le passé, en mordant si nécessaire, à consolider les pouvoirs exorbitants du roi ».

    Aujourd’hui, écrit-il, ils se retrouvent avec un gros dilemme ». Comment convaincre le roi d’expulser de son plein gré ces gênants personnages ? Une question à laquelle que les preux peuvent répondre ! « Que celui qui se sent capable de prendre son courage à deux mains et d’aller dire à Mohammed VI que les frères Azaitar sont en train de saper les fondements moraux lève la main », conclut Ali Lmrabet.

    Fil d’Algérie, 13/07/2022

    #Maroc #MohammedVI #Azaitar #PalaisRoyal #Intrigues

  • Maroc : Momo VI et ses Bodyguards

    Maroc : Momo VI et ses Bodyguards

    Maroc, Mohammed VI, roi du Maroc, Azaitar, Abu Azaitar, palais royal,

    « Moulay » veut devenir un champion de la boxe comme son nouvel ami « Abu Azaitar ». Il a déjà choisi son coach, ça sera donc « Zaït’ra ». Comme il n’est pas facile d’être une star quand on a un nom de famille difficile à porter, l’outsider, qui compte acheter ses futurs combats ainsi que les équipes de lutte anti-dopage et anti-drogue, aurait déjà choisi son patronyme.

    Ce sera « Momo la frappe… gauche » en raison de sa terrible gauche. C’est du moins ce que laissent croire certaines indiscrétions et des fuites organisées par ses proches écartés depuis par les frères « Abu Azaitar » qui ont travesti le palais royal, devenu une salle de boxing.

    La fratrie, que les mauvaises langues et sous les effets d’une mauvaise herbe accusent d’être des repris de justice connue pour leurs frasques en Allemagne.

    Ils seraient même, selon certains sites marocains, des multirécidivistes condamnés pour « vols, extorsion de fonds, fraudes, violences physiques, association de malfaiteurs, vols qualifiés et récidive, escroquerie informatique, conduite sans permis, atteinte à l’intégrité physique causant une incapacité permanente, coups et blessures, trafic de stupéfiants, faux et usages de faux et résistance à force de l’ordre ».

    La Sentinelle, 23 juin 2022

    #Maroc #MohammedVI #Azaitar #AbuAzaitar

  • Le roi d’Espagne révèle sa fortune

    Le roi d’Espagne révèle sa fortune

    Le roi d’Espagne révèle sa fortune – Philipe VI, palais royal, Juan Carlos,

    Le roi d’Espagne Philipe VI possède 2,6 millions d’euros. Le palais royal l’a annoncé, alors que le gouvernement socialiste travaille sur des mesures visant à renforcer la « transparence » de la famille royale. La monarchie espagnole est sous forte pression suite à une affaire de corruption impliquant l’ancien roi Juan Carlos, le père de Felipe VI.

    L’actuel roi d’Espagne veut se distancer de l’affaire. Par exemple, en mars 2020, il a retiré l’allocation annuelle de son père, soit près de 200 000 euros, et a annoncé qu’il renonçait à son héritage.

    Le Premier ministre Pedro Sánchez approuvera mardi un nouveau décret visant à renforcer « la transparence, la responsabilité et l’efficacité » de la famille royale espagnole.



    Felipe VI va plus loin et divulgue désormais les sommes d’argent qu’il possède. « Sa Majesté le Roi, guidé par son esprit de service et d’engagement civique, va aujourd’hui au-delà de ses responsabilités constitutionnelles en prenant la décision personnelle de rendre publique sa fortune », a annoncé le palais royal dans son communiqué.

    La plupart des actifs du roi, environ 2,3 millions d’euros, sont des dépôts sur des comptes d’épargne provenant de ses revenus au cours des 25 dernières années, d’abord en tant que prince puis, depuis 2014, en tant que roi, a indiqué le palais. Les autres sont des œuvres d’art et des bijoux.

    hln.be, 26/04/2022

    #Espagne #roi #fortune

  • Wikileaks: Le Palais Royal au sommet de la corruption au Maroc

    Maroc, Wikileaks, corruption, palais royal – Wikileaks: Le Palais Royal au sommet de la corruption au Maroc

    Les diplomates américains décrivent des cas concrets ou les conseillers de Mohamed VI demandent des commissions pour autoriser des projets immobiliers

    EL PAÍS – Madrid – 02/12/2010

    « L’influence et les intérêts commerciaux du roi [Mohamed VI] et de certains de ses conseillers » sont perceptibles « dans chaque grand projet immobilier au Maroc ». Le conseiller commercial des Etats Unis, rattaché au Consulat américain à Casablanca, est arrivé à cette conclusion, en décembre de l’année dernière, après s’être réuni séparément avec des représentants du secteur ayant eu affaire, de près ou de loin, au palais royal.

    Dans une note secrète du 11 décembre de l’année dernière le conseiller commercial signale le nom de ses sources et raconte avec toutes sortes de détails l’histoire d’un homme d’affaires qui, pour le compte d’un consortium international, souhaitait invertir 220 millions de dollars (162 millions d’euros) dans un projet immobilier. Pour ne pas porter préjudice aux sources du conseiller, EL PAÍS omet de donner les noms de ses interlocuteurs et des sociétés mentionnées dans la note américaine.

    L’homme d’affaires obtint un permis de construire du gouverneur de la région où il voulait invertir, mais peu après le palais « l’encouragea vivement » à s’associer avec lui à travers une société appartenant à la famille royale. L’investisseur rejeta la proposition et dut supporter trois mois de paralysie du projet ».
    Au bout d’un moment la société appartenant au palais proposa alors à l’homme d’affaires de lui organiser une visite dans un pays du Golfe Persique ou il avait de nombreux contacts pour essayer d’encourager l’investissement étranger au Maroc. En échange de ce service il serait « le seul propriétaire » de son projet immobilier au Maroc. Il accepta la proposition.

    Corruption

    La délégation marocaine qui voyagea à ce riche pays du Golfe était dirigée par l’un des plus hauts cadres d’une des sociétés appartenant à la famille royale. Lors d’une réunion avec les investisseurs de la place le cadre marocain leur expliqua que seules trois personnes au Maroc étaient habilitées à prendre les décisions sur les grands investissements immobiliers: Fouad Ali el Himma, grand ami du souverain et leader du Parti Authenticité et Modernité (PAM) ; Mounir Majidi, secrétaire particulier de Mohamed VI, et le roi lui-même. « Parler avec quelqu’un d’autre est une perte de temps », leur dit-il. La PAM est le parti qui gagne les dernières élections municipales en juin 2009.

    Après le retour de la délégation au Maroc, la société appartenant au palais reçu des instructions de ses propriétaires de mettre presque complètement en oeuvre l’accord conclu avec l’homme d’affaires qui souhaitait investir au Maroc. Elle ne lui demanda qu’une participation de 5% dans son projet. « Les principales institutions et les procédures de l’Etat marocain sont utilisées par le palais pour faire pression et demander des pots de vin dans le secteur immobilier », déclare un célèbre homme d’affaires au conseiller commercial. « Même si la corruption était pratiquée du temps du roi Hassan II, ces habitudes ont acquis un caractère plus institutionnel avec le roi Mohamed VI ».
    Le conseiller prend ces commentaires pour de l’argent contant dans son rapport. Ils sont étayés par les observations que lui fait un ancien ambassadeur des États-Unis au Maroc « qui continue à avoir des relations étroites avec le palais ». Ce dernier confie au conseiller que certains proches de Mohamed VI font preuve « d’une honteuse gloutonnerie ». « Ce phénomène sape sérieusement la bonne gouvernance que les autorités du Maroc s’efforcent de promouvoir », ajoute-il.

    Entreprises espagnoles

    Même Luís Planas, l’ambassadeur d’Espagne à Rabat pendant les six dernières années (2004-2006), reconnut les difficultés pour investir au Maroc lors d’un déjeuner, en mars 2006, avec Thomas Riley, son homologue américain. Après avoir évoqué le lancement d’un plan espagnol de 200 millions d’euros pour encourager les petites et les moyennes entreprises espagnoles à traverser le Détroit de Gibraltar, Planas expliqua qu’il serait sans doute utile mais il lança aussi un avertissement : A cause de son manque de transparence, le Maroc est un pays qui donne à réfléchir quand il s’agit de faire des affaires.

    La Consulat des États-Unis à Casablanca fut lui aussi victime de la corruption quand il voulut acheter un terrain pour disposer de plus de place, d’après la note qu’il envoya au Département d’État en mars 2008. « Plus de 30 endroits ont été identifiés, mais une vingtaine ont du être enlevés de la liste parce que les vendeurs ne voulaient pas signer un contra légal ». « D’autres ont refusé de vendre car ils attendaient que les prix montent ». « Parmi ceux qui étaient disposés à vendre nombreux étaient ceux qui voulaient de l’argent sous la table (…) ».

    Source: El Pais, 02/10/2021

    #Maroc #Wikilelaks #Palais_royal #Corruption #Immobilier

  • Wikileaks : Pour le roi du Maroc, l’armée est la plus grande menace pour le trône.

    Les forces armées marocaines « restent minées par la corruption, l’inefficacité bureaucratique, les faibles niveaux d’éducation, certains de ses soldats risquent de tomber dans le radicalisme, ils sont politiquement marginalisés, et le gros de leurs troupes est déployé au Sahara occidental. » « Elles se modernisent, mais elles restent lestées par des problèmes de longue date ».

    L’ambassadeur américain au Maroc, Thomas Riley, a rédigé en août 2008, avec la collaboration de ses conseillers en matière de défense et de sécurité, un rapport confidentiel exhaustif de neuf pages sur les armées marocaines. Au total, les trois armées comptent 218 000 hommes – 10 000 de moins que celles de l’Espagne – dont 50 à 70 % se trouvent au Sahara. Seuls 40 %, un faible pourcentage, des unités déployées dans cette ancienne colonie espagnole sont opérationnelles.
    Les jeunes hommes qui s’engagent comme soldats sont payés environ 2000 dirhams par mois (180 euros), tandis que les officiers qui commencent leur carrière gagnent environ 6 000 dirhams (540 euros). A cela s’ajoute le logement gratuit, qui les place dans une « situation raisonnablement confortable dans le contexte marocain ».
    Forte surveillance
    Protagonistes de deux coups d’État ratés dans les années 1970, les forces armées sont toujours étroitement surveillées. « Nous pensons que la monarchie continue de considérer les militaires comme la plus grande menace potentielle pour la Couronne. » « Par conséquent, ses officiers continuent d’être tenus à l’écart de la prise de décision politique et leur participation aux discussions sur la force militaire du Maroc est limitée », tout comme leurs relations avec les officiers des armées étrangères, y compris les attachés militaires américains. En conséquence, la qualité de l’information sur les forces armées est parfois « défaillante ».
    En raison de cette méfiance, « il n’y a pas de mouvements de troupes, de manœuvres ou même de voyages d’officiers à l’intérieur ou à l’extérieur du pays sans l’approbation du roi ». Au Maroc, il n’y a pas de ministère de la défense mais une petite administration civile qui rend compte au premier ministre. La participation du Maroc aux opérations de maintien de la paix est gérée par le ministère des affaires étrangères. « Toutes les autres questions liées à la défense sont décidées au Palais royal ».
    M. Riley estime toutefois que « certains signes montrent que la confiance du roi dans les forces armées s’accroît ». Preuve en est l’ »augmentation significative des dépenses militaires » avec l’achat, par exemple, de 24 chasseurs-bombardiers F-16 aux États-Unis. « Récemment, le roi a autorisé les vols militaires au nord de Ben Guerir [la plus grande base militaire du Maroc, à environ 200 kilomètres au sud de Rabat], ce qui n’était pas autorisé par le passé parce que le monarque voulait tenir les militaires éloignés du palais de Rabat. »
    Corruption et infiltration des islamistes
    Le principal défi auquel sont confrontées les forces armées est la corruption, selon M. Riley. Elle touche surtout les plus hauts niveaux de la hiérarchie militaire. Elle a des origines historiques car après les deux tentatives ratées, Hassan II a dit aux militaires : « Soyez loyaux et vous pourrez en profiter. » « Des rapports crédibles indiquent que le lieutenant-général Benanni profite de sa position de commandant en chef du secteur sud pour soutirer de l’argent des contrats militaires et influencer les décisions commerciales. » « Une rumeur répandue indique qu’il possède une bonne partie des pêcheries du Sahara occidental. » « Comme beaucoup d’autres officiers vétérans, Benanni a une somptueuse maison familiale qui a probablement été construite avec l’argent provenant de pots-de-vin. »
    « Une position de leader dans une région est une source importante de revenus non légaux pour la hiérarchie militaire », argumente l’ambassadeur. « On rapporte même que des étudiants de l’académie militaire marocaine paient pour améliorer le classement de leur école afin d’obtenir des postes militaires lucratifs. » « Les commandements dans le secteur sud, c’est-à-dire au Sahara occidental, sont considérés comme les plus lucratifs étant donné la concentration de l’activité militaire dans cette région (…) ». « Le gouvernement marocain semble chercher des moyens de mettre fin à la corruption dans les rangs des militaires qui sont formés à partir du colonel (…) ».
    Un problème mineur, comparé à la corruption, est la pénétration islamiste de l’armée. Certains rapports « suggèrent qu’un petit nombre de soldats sont sensibles à l’islamisme radical ». Après les attentats de 2003 à Casablanca, qui ont fait 45 morts, les enquêteurs ont « identifié des militaires » parmi les conspirateurs. Par la suite, « plusieurs militaires et gendarmes appartenant à d’autres cellules terroristes, dont l’une a volé des armes dans une base d’activités terroristes » ont été arrêtés.
    Parmi les mesures préventives prises pour éviter la propagation de l’islamisme radical dans les armées figurent « la suppression de toutes les mosquées sur les bases (…) et le déploiement du contre-espionnage militaire, le fameux Cinquième Bureau, avec des agents secrets pour surveiller les activités radicales dans les mosquées » près des casernes.
    Etiquettes : Wikileaks, Maroc, armée, Mohammed VI, palais royal, mafia immobilière, islamistes, Sahara Occidental,
    Source : Marocleaks, 06 juin 2021
    Etiquettes : Maroc, Wikileaks, corruption, armée, immobilier, Palais royal, Mohammed VI, Hassan II, FAR, Forces Armées Royales,
  • Wikileaks : Pour le roi du Maroc, l’armée est la plus grande menace pour le trône.

    Maroc, #Maroc, Sahara Occidental, #SaharaOccidental, Wikilieaks,

    Les forces armées marocaines « restent minées par la corruption, l’inefficacité bureaucratique, les faibles niveaux d’éducation, certains de ses soldats risquent de tomber dans le radicalisme, ils sont politiquement marginalisés, et le gros de leurs troupes est déployé au Sahara occidental. » « Elles se modernisent, mais elles restent lestées par des problèmes de longue date ».

    L’ambassadeur américain au Maroc, Thomas Riley, a rédigé en août 2008, avec la collaboration de ses conseillers en matière de défense et de sécurité, un rapport confidentiel exhaustif de neuf pages sur les armées marocaines. Au total, les trois armées comptent 218 000 hommes – 10 000 de moins que celles de l’Espagne – dont 50 à 70 % se trouvent au Sahara. Seuls 40 %, un faible pourcentage, des unités déployées dans cette ancienne colonie espagnole sont opérationnelles.

    Les jeunes hommes qui s’engagent comme soldats sont payés environ 2 000 dirhams par mois (180 euros), tandis que les officiers qui commencent leur carrière gagnent environ 6 000 dirhams (540 euros). A cela s’ajoute le logement gratuit, qui les place dans une « situation raisonnablement confortable dans le contexte marocain ».

    Forte surveillance

    Protagonistes de deux coups d’État ratés dans les années 1970, les forces armées sont toujours étroitement surveillées. « Nous pensons que la monarchie continue de considérer les militaires comme la plus grande menace potentielle pour la Couronne. » « Par conséquent, ses officiers continuent d’être tenus à l’écart de la prise de décision politique et leur participation aux discussions sur la force militaire du Maroc est limitée », tout comme leurs relations avec les officiers des armées étrangères, y compris les attachés militaires américains. En conséquence, la qualité de l’information sur les forces armées est parfois « défaillante ».

    En raison de cette méfiance, « il n’y a pas de mouvements de troupes, de manœuvres ou même de voyages d’officiers à l’intérieur ou à l’extérieur du pays sans l’approbation du roi ». Au Maroc, il n’y a pas de ministère de la défense mais une petite administration civile qui rend compte au premier ministre. La participation du Maroc aux opérations de maintien de la paix est gérée par le ministère des affaires étrangères. « Toutes les autres questions liées à la défense sont décidées au Palais royal ».

    M. Riley estime toutefois que « certains signes montrent que la confiance du roi dans les forces armées s’accroît ». Preuve en est l’ »augmentation significative des dépenses militaires » avec l’achat, par exemple, de 24 chasseurs-bombardiers F-16 aux États-Unis. « Récemment, le roi a autorisé les vols militaires au nord de Ben Guerir [la plus grande base militaire du Maroc, à environ 200 kilomètres au sud de Rabat], ce qui n’était pas autorisé par le passé parce que le monarque voulait tenir les militaires éloignés du palais de Rabat. »

    Corruption et infiltration des islamistes

    Le principal défi auquel sont confrontées les forces armées est la corruption, selon M. Riley. Elle touche surtout les plus hauts niveaux de la hiérarchie militaire. Elle a des origines historiques car après les deux tentatives ratées, Hassan II a dit aux militaires : « Soyez loyaux et vous pourrez en profiter. » « Des rapports crédibles indiquent que le lieutenant-général Benanni profite de sa position de commandant en chef du secteur sud pour soutirer de l’argent des contrats militaires et influencer les décisions commerciales. » « Une rumeur répandue indique qu’il possède une bonne partie des pêcheries du Sahara occidental. » « Comme beaucoup d’autres officiers vétérans, Benanni a une somptueuse maison familiale qui a probablement été construite avec l’argent provenant de pots-de-vin. »

    « Une position de leader dans une région est une source importante de revenus non légaux pour la hiérarchie militaire », argumente l’ambassadeur. « On rapporte même que des étudiants de l’académie militaire marocaine paient pour améliorer le classement de leur école afin d’obtenir des postes militaires lucratifs. » « Les commandements dans le secteur sud, c’est-à-dire au Sahara occidental, sont considérés comme les plus lucratifs étant donné la concentration de l’activité militaire dans cette région (…) ». « Le gouvernement marocain semble chercher des moyens de mettre fin à la corruption dans les rangs des militaires qui sont formés à partir du colonel (…) ».

    Un problème mineur, comparé à la corruption, est la pénétration islamiste de l’armée. Certains rapports « suggèrent qu’un petit nombre de soldats sont sensibles à l’islamisme radical ». Après les attentats de 2003 à Casablanca, qui ont fait 45 morts, les enquêteurs ont « identifié des militaires » parmi les conspirateurs. Par la suite, « plusieurs militaires et gendarmes appartenant à d’autres cellules terroristes, dont l’une a volé des armes dans une base d’activités terroristes » ont été arrêtés.

    Parmi les mesures préventives prises pour éviter la propagation de l’islamisme radical dans les armées figurent « la suppression de toutes les mosquées sur les bases (…) et le déploiement du contre-espionnage militaire, le fameux Cinquième Bureau, avec des agents secrets pour surveiller les activités radicales dans les mosquées » près des casernes.

    Etiquettes : Wikileaks, Maroc, armée, Mohammed VI, palais royal, mafia immobilière, islamistes, Sahara Occidental,

    Source : Marocleaks, 06 juin 2021

    Etiquettes : Maroc, Wikileaks, corruption, armée, immobilier, Palais royal, Mohammed VI, Hassan II, FAR, Forces Armées Royales,