Étiquette : Palestine

  • UA: Une décision choquante et honteuse

    Le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Tchadien, Moussa Faki Mahamat contre toute attente, a reçu au cours de la semaine écoulée, les lettres de créances du nouvel ambassadeur israélien auprès de l’UA. En réaction à cette décision, le ministère des Affaires : étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a souligné dans un communiqué que la récente décision du président de la Commission de l’UA, d’accueillir un nouveau membre comme observateur n’a ni la vocation, ni la capacité de légitimer des pratiques et comportements dudit nouvel observateur qui sont totalement incompatibles avec les valeurs, principes et objectifs consacrés par l’Acte constitutif de l’Union africaine « . Selon les termes du communiqué du ministère des Affaires étrangères, c’est une décision  » prise sans le bénéfice de larges consultations préalables avec tous les membres… « 

    Face à cette décision unilatérale du président de la Commission de l’UA, de larges concertations entres les membres de l’Union africaine ont été lancées, selon des sources diplomatiques, sous la coordination de l’ambassadeur palestinien auprès de l’UA et l’ambassadeur de la Tunisie, président en exercice du sommet de la Ligue arabe, ainsi que l’ambassadeur d’Algérie en sa qualité de président du prochain sommet, pour débattre de la décision contestée de Moussa Faki Mahamat.

    Pour nombre d’observateurs, le fauteuil d’observateur accordé à l’Etat sioniste relève une nouvelle fois l’hypocrisie et le cynisme de certains Etats membres de l’UA et leur proximité directe avec le sionisme. Leur attitude osant encore se déclarer gravement préoccupés par la dégradation rapide et la montée de la violence sioniste en Palestine ne sont en fait que le début d’une stratégie israélo-américaine de lier le continent africain et de le mettre au pas. Que signifie prétendre que l’Afrique est contre l’impérialisme et le sionisme tout en réservant une place d’observateur au sein de l’UA à l’Etat hébreu ? Que signifie déclarer dans des résolutions creuses et sans effet immédiat que l’Afrique doit être aux côtés du peuple palestinien et d’ouvrir la voie grandiose au gouvernement israélien de s’installer solidement au sein de l’UA ?

    Dans un tel contexte, il appartient à tous les Etats membres de l’UA d’inciter Moussa Faki Mahamat à revoir sa décision unilatérale et qui est qualifiée par les sociétés arabes de  » choquante et honteuse « .  » La décision d’accorder à Israël un statut d’observateur dans l’UA consolide la légitimité sioniste sur la Palestine, et lui donne davantage d’occasions de poursuivre ses plans visant à continuer à confisquer le droit du peuple palestinien « , a déclaré le mouvement Hamas, qui dirige la bande de Gaza. Aux yeux des Palestiniens, Mahamat Faki a commis une faute grave qui constitue un danger pour eux et pour l’ensemble du Monde arabe et de l’Afrique. S’agit-il donc d’une maladresse d’un faux calcul de Mahamat ? Il est difficile de le croire. Pour les observateurs politiques il est plutôt enclin à croire que le président de la Commission de l’UA a cédé à des pressions et selon une stratégie bien établie visant d’autres desseins en Afrique…
    C’est dire que l’éventualité du débat autour de la décision contestée du président de la Commission de l’UA ne doit pas être à l’hésitation ni aux atermoiements et encore moins aux subtiles diplomaties. Donc il ne peut s’agir que d’un débat visant à trouver un terrain d’entente pratique, un langage commun et une diplomatie africaine pour redéfinir une nouvelle philosophie d’attitude à l’égard d’Israël. Une nouvelle signification afin que le Continent africain opte dans son ensemble pour les aspirations des Palestiniens se concrétisent.
    B. C.

    Etiquettes : Union Africaine, UA, Israël, Moussa Faki Mahamat, Palestine, Ghaza,

  • Israël remercie le Maroc pour services rendus

    Israël remercie le Maroc pour services rendus

    POUR AVOIR FERMÉ LES YEUX SUR LES VIOLENCES CONTRE LES PALESTINIENS EN PRÉSIDENT DU COMITÉ AL-QODS QU’IL EST : Israël remercie Mohamed VI pour services rendus

    Annonçant son déplacement, bientôt au royaume marocain, le ministre des Affaires étrangères, de l’entité sioniste Yair Lapid, a fait savoir, lundi dernier, par la même occasion que son homologue Nasser Bourita, dans le gouvernement marocain que préside le chef du parti islamiste, Saad Eddine El-Othamani, effectuera à son tour une visite en Israël, à l’occasion de l’ouverture du bureau de la représentation marocaine, en Israël après la reprise des liaisons aériennes directes, à la fin du mois courant.

    Une annonce d’un haut responsable israélien, à laquelle le gouvernement marocain n’a pas fait de déclaration ou de commentaire, à ce jour, probablement en raison de l’opposition manifeste de la majorité des marocains à la décision du Roi Mohamed VI, de rétablissement des relations entre son royaume et l’entité sioniste. Déclarant lundi passé que « le week-end dernier, j’ai convenu avec le ministre des Affaires étrangères du Maroc, Nasser Bourita, de la première visite officielle d’un ministre des Affaires étrangères israélien au Maroc », le Mae sioniste, Yair Lapid a indiqué que son déplacement officiel à Rabat s’inscrit « dans le cadre du rétablissement de relations diplomatiques complètes » a-t-il écrit sur son compte Twitter. C’est par des responsables israéliens que l’opinion marocaine et le peuple marocain en général, apprend le calendrier des rencontres entre responsables marocains et israéliens, ainsi que les déplacements, en Israël, des ministres et hauts responsables du royaume chérifien.

    Si Rabat opte pour garder à l’abri de l’opinion marocaine, les rencontres entre ses hauts responsables et leurs déplacements en Israël, pour donner un meilleur tempo et cadence dans ses échanges avec les responsables de l’entité sioniste, sur des affaires et dossiers politiques, économiques et de surcroît d’ordre sécuritaire, le Palais comme son gouvernement pensent atténuer ainsi la réaction populaire marocaine, contestataire et opposée, aux relations entre le royaume et l’entité sioniste. Indiquant dans son annonce via Tweeter, que Yair Lapid la voulait étoffée d’informations, que sa visite à Rabat « est un événement historique » il a tenu à exprimer ses remerciements au Roi Mohamed VI, lequel a donné le feu vert à son gouvernement d’aller à la rencontre d’Israël, par la signature du document de la reprise des relations maroco-israéliennes.

    S’adressant à Mohamed VI, lequel faut-il le rappeler occupe le poste de président du comité Al-Qods, chargé de veiller sur les lieux saints de la ville sacrée, le MAE de l’entité sioniste a présenté ses remerciements au roi du Maroc, le jour même ou les palestiniens d’El Qods occupée, faisaient face lundi dernier,à la déferlante violence des services de sécurité et militaire israéliens appuyés par des colons, qui s’est poursuivie mardi, premier jour de l’Aid El-Adha.

    Persécutés, chassées, violentés et interdits d’accomplir la prière de la fête religieuse, le ministre sioniste Yair Lapid a écrit « je tiens à remercier le roi du Maroc, Mohammed VI, pour son soutien à cette visite et au renouvellement de nos relations », sans aller jusqu’à écrire qu’il le remerciait de garder le silence sur les évènements tragiques contre Al Qods et les Palestiniens, par l’absence de tout rôle du Comité d’Al Qods face à la volonté persistante d’Israël d’occuper, de judaïser et d’altérer les monuments de civilisation musulmans et chrétiens de la ville sainte d’Al-Qods, partie intégrante des territoires palestiniens occupés et capitale de l’État palestinien.

    Le titre de président du comité Al-Qods du roi du Maroc n’a plus aucun sens ni même un titre symbolique, comme le voulait Hassan II, depuis, notamment l’annonce de l’officialisation des relations, longtemps restées secrètes, faut-il le rappeler, entre Rabat et Tel –aviv ainsi que depuis la dernière agression de l’entité sioniste contre les palestiniens, lesquels ont fait preuve d’une résistance armée et populaire inédite, à travers toute la Palestine, qui a surpris plus d’un, en premier l’entité sioniste et dont le Comité d’Al Qods a opté, sans surprise, pour la politique de l’autruche.

    Lors de la bataille Seif El Qods des palestiniens pour répondre aux agressions israéliennes à Al-Qods occupée et l’expulsion de familles palestiniennes des territoires de 48, de leurs maisons, la mobilisation et les rassemblements des marocains de soutien au peuple palestinien ont été interdits et violemment réprimés, comme en ce lundi 10 mai à Rabat et à Casablanca. Sur les réseaux sociaux , seuls moyens pour les Marocains de s’exprimer avec une certaine marge de liberté, ils lançaient ironiquement « Où est le président du comité Al-Qods ? Que fait-il ? S’interrogeaient les internautes marocains, alors que partout dans le monde, les marches, les manifestations et les rencontres se multipliaient pour dénoncer le colonialisme israélien et sa barbarie en Palestine et contre le peuple palestinien.
    Karima Bennour

    Le Courrier d’Algérie, 22/07/2021

    Etiquettes : Maroc, Israël, normalisation, Palestine, Al Qods, Jérusalem, Yaïr Lapid,

  • Logiciels espions : L’œil du Mossad

    par Ammar Belhimer

    «Comment la technologie d’espionnage israélienne se mêle de nos vies ? » se demande Jonathan Cook dans une récente réflexion sur un redoutable « logiciel israélien utilisé sur les Palestiniens (qui) produit de nouvelles cyber-armes rapidement intégrées aux plateformes numériques mondiales».(*)

    L’étude n’est point rassurante, y compris pour ceux qui vivent en dehors de l’entité sioniste : « Les armes de l’ère numérique développées par Israël pour opprimer les Palestiniens sont rapidement réutilisées pour des applications beaucoup plus larges — contre les populations occidentales qui ont longtemps pris leurs libertés pour acquis. »
    Israël jouit d’une réputation établie et méritée d’innovations en haute technologie, même si elle repose toujours sur un « côté obscur, de plus en plus difficile à ignorer ».

    « Aussi petit soit-il, Israël est depuis longtemps un chef de file mondial dans un commerce d’armes extrêmement lucratif, vendant à des régimes autoritaires du monde entier ses systèmes d’armes testés sur le champ de bataille des Palestiniens. Ce commerce de matériel militaire est de plus en plus éclipsé par un marché des logiciels des belligérants : des outils pour mener une cyber-guerre. »

    Même si elles datent déjà, les mises en garde de l’analyste israélien Jeff Halper sur la fusion des nouvelles technologies numériques avec l’industrie de la sécurité intérieure remontent aujourd’hui à la surface : le danger, est-il encore relevé, est « que nous deviendrions tous progressivement des Palestiniens ».

    Le laboratoire israélien qui fonctionne à ciel ouvert a pour cobayes des « millions de Palestiniens soumis à son régime militaire irresponsable » qui en a fait un « banc d’essai pour mettre au point non seulement de nouveaux systèmes d’armes classiques, mais également de nouveaux outils de surveillance et de contrôle de masse ».
    Au registre de la surveillance de masse exercée contre les Palestiniens, on relève « la surveillance des médias, des médias sociaux et de la population dans son ensemble ».

    Ainsi, « Israël peut à juste titre prétendre être une autorité mondiale, contrôlant et opprimant les populations sous son règne. Mais il a tenu à garder ses empreintes digitales sur une grande partie de cette nouvelle technologie de Big Brother, en externalisant le développement de ces outils informatiques aux diplômés de ses infâmes unités de sécurité et de renseignement militaire. »

    Les recherches militaires et leurs applications civiles israéliennes alimentent généreusement, mais chèrement, les entreprises « développant des logiciels similaires pour des applications plus générales » qui sont de plus en plus courantes dans nos vies numériques.

    « Certaines des technologies les plus secrètes produites par les développeurs israéliens restent beaucoup plus proches de leur format militaire original. » C’est le cas d’un « logiciel offensant vendu à la fois aux pays qui souhaitent espionner leurs propres citoyens ou à des États rivaux, et à des sociétés privées qui espèrent gagner un avantage sur leurs concurrents ou mieux exploiter et manipuler commercialement leurs clients. Une fois intégrés aux plateformes de médias sociaux comptant des milliards d’utilisateurs, ces logiciels espions offrent aux agences de sécurité des États une portée potentielle presque mondiale. »

    On réalise mieux ici certaines alliances et connexions entre les sociétés de technologie israéliennes et la Silicon Valley, « cette dernière luttant pour prendre le contrôle de ce malware — comme le montrent deux exemples récents et contrastés ».

    WhatsApp, une plate-forme de médias sociaux appartenant à Facebook, a engagé un premier recours devant un tribunal californien contre NSO, la plus grande société de surveillance israélienne — fondée en 2010 par Omri Lavie et Shalev Hulio, tous deux diplômés de la fameuse unité de renseignement militaire 8 200 d’Israël.

    WhatsApp accuse NSO de cyber-attaques : « Au cours d’une période de deux semaines se terminant début mai et examinée par WhatsApp, NSO aurait ciblé les téléphones mobiles de plus de 1 400 utilisateurs dans 20 pays. Le logiciel espion de la NSO, appelé Pegasus, a été utilisé contre des défenseurs des droits de l’Homme, des avocats, des chefs religieux, des journalistes et des travailleurs humanitaires. »

    La NSO a, par ailleurs, octroyé une licence d’utilisation du logiciel à des dizaines de gouvernements, notamment à des régimes réputés qui violent les droits de l’Homme, tels que l’Arabie Saoudite, Bahreïn, les Émirats arabes unis, le Kazakhstan, le Mexique et le Maroc.

    Microsoft a, pour sa part, beaucoup investi dans AnyVision – connue pour sa proximité avec les services spéciaux israéliens en raison de la parenté de son président Amir Kain avec Malmab, le département de la sécurité du ministère de la Défense qui était sous son autorité dans un passé récent — afin de développer davantage une technologie sophistiquée de reconnaissance faciale qui aide déjà l’armée israélienne à opprimer les Palestiniens.
    « Le logiciel principal d’AnyVision, Better Tomorrow, a été surnommé «Occupation Google», car il prétend pouvoir identifier et suivre tout Palestinien en recherchant des images du vaste réseau de caméras de surveillance de l’armée israélienne dans les territoires occupés. »

    Microsoft est soupçonné de vouloir intégrer le logiciel dans ses propres programmes.

    Fers de lance du Mossad à l’étranger, les cyber-entreprises israéliennes ont été de plus en plus entraînées dans les efforts visant à manipuler le discours public sur Israël, notamment en se mêlant des élections à l’étranger.

    Deux « exemples notoires de telles entreprises ont brièvement fait les unes de la presse internationale. Psy-Group, qui s’est présenté comme un ‘’Mossad privé à la location’’, a été fermé l’année dernière après que le FBI a ouvert une enquête pour s’être ingéré dans l’élection présidentielle américaine de 2016. Son ‘’projet papillon’’, selon le New-Yorkais, visait à ‘’déstabiliser et perturber les mouvements anti-israéliens de l’intérieur’’. Black Cube, quant à lui, a été reconnu coupable l’année dernière d’avoir exercé une surveillance hostile sur les principaux membres de la précédente administration américaine, dirigée par Barack Obama. Il semble étroitement lié aux services de sécurité israéliens et a été situé pour un temps sur une base militaire israélienne. »

    Pegasus« Les logiciels de reconnaissance faciale permettent un profilage racial et politique toujours plus sophistiqué. La collecte et la surveillance secrètes de données effacent les frontières traditionnelles entre les espaces privés et publics. Et les campagnes de doxxing qui en résultent facilitent l’intimidation, la menace et le discrédit des opposants ou des défenseurs des droits de l’Homme. »
    A. B.

    (*) Jonathan Cook, How the hand of Israeli spy tech reaches deep into our lives, Middle East Eye, 11 novembre 2019.
    https://www.jonathan-cook.net/2019-11-11/israel-spy-tech-cyber/?sfns=mo

    Le Soir d’Algérie, 26/11/2019

    Etiquettes : Israël, Palestine, NSO Group, logiciels espions, Pegasus, Whatsapp, Microsoft, Google, espionnage, Maroc,

  • Ramtane Lamamra au Mouvement des Pays Non-alignés

    M. Ramtane LAMAMRA, a pris part, par visioconférence, à la Conférence Ministérielle à mi-parcours du Mouvement des Pays Non-alignés

    Communique de presse
    Le Ministre des Affaires Etrangères et de la Communauté Nationale à l’Etranger, M. Ramtane LAMAMRA, a pris part, par visioconférence, à la Conférence Ministérielle à mi-parcours du Mouvement des Pays Non-alignés, sous la Présidence de la République d’Azerbaïdjan.Cette réunion qui intervient dans le contexte de la célébration, cette année, du 60ème anniversaire de la création du Mouvement des PNA, a porté sur le thème «le Mouvement des Non-alignés au centre des efforts multilatéraux pour répondre aux défis mondiaux».
    Dans son intervention, le Ministre a souligné la nécessité pour tous les Etats membres du Mouvement de réaffirmer leur attachement aux idéaux et aux principes de celui-ci. Il a, au nom du Président Abdelmadjid TEBBOUNE et du peuple algérien, rendu un hommage bien mérité à tous les pères fondateurs du Mouvement, y compris les dirigeants du Mouvement de libération nationale algérien et du Gouvernement Provisoire de la République algérienne.
    En outre, s’exprimant sur la crise sanitaire mondiale causée par la pandémie de la Covid-19, ainsi que sur les autres défis à caractère transnational, dont le phénomène du terrorisme, le crime organisé, les conflits armés et les changements climatiques, M. LAMAMRA a plaidé pour la promotion de la coopération internationale et le renforcement du système multilatéral, dans le respect des objectifs et principes de la Charte des Nations Unies. A cet égard, il a confirmé que l’Algérie continuera à promouvoir les valeurs du multilatéralisme dans tous ses efforts visant à faire avancer des solutions politiques et pacifiques aux crises dans son voisinage et au-delà, ainsi que dans ses nombreuses initiatives ayant pour objectif de stimuler l’intégration économique régionale et continentale.
    Le Ministre des Affaires Etrangères a, également, rappelé le soutien constant apporté par le Mouvement des PNA depuis sa création aux causes justes de la décolonisation à travers le monde, en soulignant la nécessité pour celui-ci de demeurer solidaire avec les peuples palestinien et sahraoui.
    Au sujet de la Palestine, le Ministre a appelé les membres du Mouvement à apporter leur soutien aux efforts internationaux visant à s’attaquer aux causes profondes du conflit, en soulignant l’impératif de mettre fin à l’occupation et de permettre au peuple palestinien de créer effectivement son Etat indépendant avec Al-Qods comme capitale.
    S’agissant du Sahara Occidental, M. LAMAMRA a indiqué que la reprise du conflit armé, entre le Royaume du Maroc et le Front Polisario, mérite une plus grande attention de la communauté internationale. Il a appelé le Secrétaire Général de l’ONU à accélérer la nomination de son Envoyé Personnel et à lancer un processus politique crédible entre les deux parties au conflit, dans le but de parvenir à une solution politique juste et durable qui assurera l’autodétermination du peuple de la République Sahraouie, Membre fondateur de l’Union Africaine.
    Enfin, il convient de noter que la Conférence a été conclue par l’adoption d’une Déclaration Politique, aux termes de laquelle les participants ont réaffirmé la validité de l’ensemble des principes fondateurs du Mouvement, ainsi que leur volonté d’œuvrer afin d’instaurer des relations internationales équilibrées, pacifiques et démocratiques.
    APS
    Etiquettes : Algérie, Sahara Occidental, Mouvement des Pays Non-alignés, Palestine, 
  • Normalisation marocaine avec Israël : Accord temporaire ou paix permanente ?

    Khalil al-Anani*

    Le 16 juin 2021, le roi Mohammed VI du Maroc a envoyé une lettre de félicitations au nouveau premier ministre israélien, Naftali Bennett. Cela n’aurait peut-être pas été surprenant puisque le Maroc a normalisé ses relations avec Israël en décembre 2020. Cependant, le même jour, le Premier ministre marocain Saadeddin Othmani a chaleureusement accueilli Ismail Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas, qui s’est rendu au Maroc avec une délégation de haut niveau. Ces deux événements peuvent sembler contradictoires, mais ils reflètent en fait le dilemme du Maroc, qui doit trouver un nouvel équilibre dans ses relations avec Israël et l’engagement de Rabat envers la cause palestinienne. Ainsi, la question cruciale est posée : la normalisation des relations entre le Maroc et Israël contribuera-t-elle à instaurer une paix permanente au Moyen-Orient, ou deviendra-t-elle un autre accord temporaire ?

    Une vague de normalisation

    Le 13 août 2020, l’ancien président américain Donald Trump a annoncé que les Émirats arabes unis et Israël avaient accepté de normaliser leurs relations. Quelques semaines plus tard, Bahreïn a rejoint les Émirats arabes unis et a accepté d’établir des relations diplomatiques complètes avec Israël. Le 15 septembre, les trois pays, Israël, les EAU et Bahreïn, ont signé des accords de paix négociés par les États-Unis. À l’époque, il semblait qu’une vague sans précédent de normalisation entre Israël et les pays arabes était sur le point de se produire. En effet, quelques mois plus tard, le Maroc et le Soudan ont rejoint la liste. Bien que ces pays arabes affirment que leur normalisation avec Israël favorisera la paix au Moyen-Orient, chacun a ses propres raisons et motifs. Par exemple, les EAU et le Bahreïn cherchent à renforcer leur partenariat avec Israël pour des raisons géostratégiques, sécuritaires et économiques. Les deux pays estiment que leur alliance avec Israël pourrait les aider à contrer l’influence régionale de l’Iran, qui, selon eux, a un impact sur leur sécurité et la menace. Ils souhaitent également bénéficier de la technologie israélienne, notamment dans les domaines de la cybersécurité et du renseignement, afin de faire contrepoids à leurs ennemis régionaux et de réprimer l’opposition intérieure. Plus important encore, la normalisation avec Israël aide ces pays à renforcer leurs relations avec les États-Unis.

    Les EAU et Bahreïn cherchent à renforcer leur partenariat avec Israël pour des raisons géostratégiques, sécuritaires et économiques.

    En ce qui concerne le Maroc, la normalisation avec Israël remonte à plusieurs décennies. Les deux pays ont eu des relations officielles après la signature des accords d’Oslo entre Israël et les Palestiniens en 1993. Toutefois, ces relations ont été interrompues après le déclenchement de la deuxième intifada palestinienne en septembre 2000. Ce ne fut donc pas une totale surprise lorsque le Maroc a décidé de reprendre ses relations bilatérales avec Israël. Le 10 décembre 2020, après que le président Trump a annoncé que le Maroc acceptait de normaliser ses relations avec Israël et de reprendre les contacts officiels et les relations diplomatiques entre les deux pays, le Maroc a déclaré que le roi Mohammed avait promis de « faciliter les vols directs pour transporter les Juifs d’origine marocaine et les touristes israéliens vers et depuis le Maroc et de rouvrir les bureaux de liaison, qui avaient été fermés en 2002. » Il convient de noter qu’un million de Juifs en Israël sont d’origine marocaine et que quelque 50 000 Israéliens se rendent au Maroc chaque année.

    Par ailleurs, l’administration Trump a notifié au Congrès son intention de vendre au Maroc pour un milliard de dollars de drones et d’armes à guidage de précision. Les États-Unis se sont également engagés à ouvrir un consulat dans la ville de Dakhla au Sahara occidental afin d’y renforcer les opportunités économiques et d’investissement, selon le texte du mémorandum, reconnaissant ainsi la revendication du Maroc sur le Sahara occidental contesté.

    Le 22 décembre 2020, Israël et le Maroc, sous les auspices des États-Unis, ont commencé à élaborer le cadre de leurs accords globaux. Quatre accords ont été signés : le premier concerne l’exemption des procédures de visa pour les détenteurs de passeports diplomatiques et de service ; le deuxième est un protocole d’accord dans le domaine de l’aviation civile ; le troisième est un protocole d’accord sur  » l’innovation et le développement des ressources en eau  » ; et le quatrième prévoit de relancer les relations économiques entre les deux pays à travers le commerce et l’investissement, en plus de négocier d’autres accords qui encadrent ces relations.

    Les impulsions du Maroc pour la normalisation avec Israël

    La normalisation entre le Maroc et Israël peut être décrite comme un compromis qui élargirait l’acceptation d’Israël parmi ses voisins arabes en échange d’avantages économiques, géostratégiques et politiques pour Rabat. Les responsables marocains estiment que la normalisation avec Israël renforce l’influence régionale et mondiale de leur pays. Premièrement, la normalisation du Maroc avec Israël est un élément clé de l’accord signé le 10 décembre 2020 par Rabat et Washington, dans lequel le second reconnaît la souveraineté du premier sur le Sahara occidental contesté. Certes, le conflit du Sahara occidental est une priorité de la politique étrangère du Maroc depuis des décennies. Dans le même temps, les deux pays ont signé deux protocoles d’accord dans lesquels les États-Unis se sont engagés à investir 3 milliards de dollars au Maroc et dans la région du Sahara. En reconnaissant la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, Trump a offert à Rabat un cadeau qu’il attendait depuis des décennies.

    La normalisation du Maroc avec Israël est un élément clé de l’accord signé le 10 décembre 2020 par Rabat et Washington, dans lequel le second a reconnu la souveraineté du premier sur le Sahara occidental contesté.

    Une deuxième incitation est que la relation trilatérale entre Rabat, Washington et Tel Aviv pourrait renforcer la position régionale du Maroc en Afrique du Nord, notamment en ce qui concerne la concurrence politique et stratégique avec l’Algérie. Avant de quitter ses fonctions en janvier, l’administration Trump a proposé de vendre jusqu’à 1 milliard de dollars d’armes au Maroc, y compris quatre drones MQ-9 Reaper à capacité de tir et des munitions à guidage laser. Elle s’est également engagée à ouvrir le consulat à Dakhla – une invitation claire aux autres pays à établir leurs propres consulats dans la région, aidant ainsi le Maroc à affirmer sa souveraineté.

    Troisièmement, les officiels de Rabat pensent que la reconnaissance par l’Amérique de la souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental mettrait plus de pression sur les autres pays, en particulier ceux d’Europe, pour qu’ils fassent de même. Par conséquent, il n’est pas surprenant que le ministre marocain des affaires étrangères Nasser Bourita ait déclaré que l’Union européenne devrait sortir de sa « zone de confort » et soutenir l’offre de Rabat d’une autonomie pour le Sahara Occidental dans le cadre de l’Etat marocain.

    Quatrièmement, le Maroc vise à renforcer sa collaboration économique avec Israël, qui s’est développée au cours des dernières années. Selon certains rapports israéliens, le Maroc fait partie des quatre premières nations africaines d’où Israël importe des biens, et il est neuvième en matière d’exportations avec 149 millions de dollars d’échanges entre 2014 et 2017. En outre, le secteur de l’énergie est un autre domaine dans lequel les deux pays pourraient collaborer, car le Maroc ne dispose pas de beaucoup de ressources énergétiques et aimerait étendre son utilisation des énergies renouvelables, car il importe environ 90 % de ses besoins énergétiques depuis 2013. Israël exporte également du gaz naturel ainsi qu’une expertise technique dans le domaine de l’énergie solaire. Avec son secteur de l’agriculture, de la sylviculture et de la pêche, qui contribue à hauteur de 15 % au produit intérieur brut et emploie environ 45 % de la main-d’œuvre, le Maroc peut constituer un énorme marché pour la technologie agricole israélienne.

    Enfin, la collaboration militaire entre le Maroc et Israël s’est accrue au cours des dernières décennies et elle devrait continuer à augmenter après la normalisation. Selon certains rapports, l’armée de l’air marocaine a acquis trois drones Heron pour 50 millions de dollars en 2013 qui ont été fabriqués par Israel Aerospace Industries. Ils ont été livrés au Maroc via la France et ont été utilisés au Sahara occidental.

    Un pari sans garanties

    Malgré les gains que le Maroc pourrait tirer de la normalisation avec Israël, cette étape reste un pari à haut risque car elle n’atteint pas nécessairement les intérêts du Maroc autant que ceux d’Israël. L’histoire en témoigne. Par exemple, la normalisation entre Israël et l’Egypte n’a pas permis d’améliorer les conditions socio-économiques dans les deux pays. Le cas d’Israël et de la Jordanie est similaire. En fait, ces conditions ont empiré au cours des quatre dernières décennies. S’il est vrai que la normalisation a aidé ces régimes autoritaires à rester au pouvoir, elle a également créé un fossé énorme avec leur propre population, qui rejette toujours la normalisation. Il est probable que le Maroc connaisse le même sort, car la plupart des Marocains sont contre ce mouvement. Selon le dernier indice d’opinion arabe (2019-2020) du Centre arabe de recherche et d’études politiques de Doha, au Qatar, environ 88 % des Marocains s’opposent à la reconnaissance diplomatique d’Israël, et 70 % considèrent que la question palestinienne concerne tous les Arabes. Par conséquent, plusieurs organisations et militants marocains ont critiqué la décision de normaliser les relations avec Israël et ont rejeté l’accord.

    Malgré les gains que le Maroc pourrait tirer de la normalisation avec Israël, cette étape reste un pari à haut risque car elle ne sert pas nécessairement les intérêts du Maroc autant que ceux d’Israël.

    Il est important de noter que pendant des décennies, le Maroc a été considéré comme un fervent partisan de la cause palestinienne, notamment parce qu’il a présidé le Comité de Jérusalem, qui a été formé en 1975 par l’Organisation de la coopération islamique pour protéger Jérusalem de la colonisation et des colonies israéliennes. L’image du Maroc dans le monde arabe pourrait désormais souffrir de cette normalisation.

    En outre, la reconnaissance unilatérale par les États-Unis de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental peut être coûteuse et complique la question. En fait, la proclamation de Trump a suscité de nombreuses critiques internes au Maroc, aux Nations Unies et aux alliés américains en Afrique et au-delà, car elle ajoute de l’huile sur le feu à une question hautement contestée et contestable. En avril, le Secrétaire d’État américain Antony Blinken a assuré à son homologue marocain Nasser Bourita, lors d’un appel téléphonique, que l’administration Biden n’a pas l’intention de revenir sur la reconnaissance du « Sahara marocain ». Toutefois, si l’administration Biden n’a pas annulé la proclamation de Trump, elle ne devrait pas apporter de soutien diplomatique ou politique au Maroc au Conseil de sécurité de l’ONU sur cette question.

    Gérer les dommages

    Après la récente attaque israélienne sur Gaza qui a fait 256 morts palestiniens, dont 66 enfants, et près de 2000 blessés, la normalisation du Maroc avec Israël a été remise en question. Certains experts arabes pensent que l’attaque est le résultat de la récente vague de normalisation entre Israël et les États arabes, y compris le Maroc, car elle a donné à Israël une couverture politique pour poursuivre ses politiques coloniales envers les Palestiniens. La colère des Arabes, en particulier des jeunes, face aux politiques israéliennes à l’encontre des Palestiniens est sans précédent. Des milliers de Marocains ont largement manifesté après l’assaut meurtrier d’Israël sur Gaza ; ils ont scandé contre Israël et dénoncé les gouvernements arabes qui ont normalisé leurs relations avec Israël, y compris celui du Maroc.

    Afin d’apaiser la colère du public contre Israël et d’atténuer les critiques concernant sa normalisation avec Tel Aviv, Rabat a officiellement condamné les violations « inacceptables » d’Israël à Jérusalem et a autorisé les manifestants à se rassembler et à protester contre Israël.

    Afin d’apaiser la colère de l’opinion publique contre Israël et d’atténuer les critiques concernant sa normalisation avec Tel-Aviv, Rabat a officiellement condamné les violations « inacceptables » d’Israël à Jérusalem et a autorisé les manifestants à se rassembler et à protester contre Israël pendant la guerre contre Gaza en mai. En outre, le Premier ministre Othmani a officiellement invité le chef du Hamas, Ismail Haniyeh, à se rendre à Rabat avec une délégation de haut niveau ; Othmani et les représentants du gouvernement marocain les ont chaleureusement accueillis. Le roi Mohammed VI a également organisé un dîner pour Haniyeh et sa délégation dans une maison d’hôtes habituellement réservée aux invités de marque du Maroc, malgré le fait que les politiques du roi sur la Palestine soient plus proches de la position du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas que de celle du Hamas. Ce sont là des signes du soutien du Maroc à la cause palestinienne, surtout après la récente guerre israélienne contre Gaza.

    La paix au Moyen-Orient ne sera pas atteinte tant que les causes profondes de la question palestinienne ne seront pas traitées, même si tous les États arabes normalisaient leurs relations avec Israël. Par conséquent, il est prématuré de supposer que l’accord de normalisation entre le Maroc et Israël constitue une étape vers une paix permanente dans la région. C’est un fait que les acteurs nationaux, régionaux et mondiaux doivent réaliser et reconnaître.

    *Khalil al-Anani est Senior Fellow à l’Arab Center Washington DC et professeur associé de sciences politiques à l’Institut d’études supérieures de Doha.

    Arab Center Washington DC, 08/07/2021

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  • Maroc-Israël : Mohamed VI boit sa trahison jusqu’à la lie

    Un avion militaire marocain atterrit en territoires occupés palestiniens : Mohamed VI boit sa trahison jusqu’à la lie

    A en croire des sources recoupées et généralement bien informées, un avion-cargo appartenant aux Forces armées royales marocaines a atterri ce dimanche, sur la base aérienne « Hazor » de l’armée de l’air sioniste.
    Les mêmes sources ajoutent qu’en conjonction avec le lancement d’exercices militaires, sera lancé cette semaine dans les territoires occupés palestiniens de vastes manœuvres militaires maroco-sionistes avec la participation de plusieurs pays dont les États-Unis d’Amérique.
    Selon les mêmes sources, l’atterrissage de l’avion marocain a été documenté ce dimanche, sur des sites de suivi d’avions sur Internet, sachant que c’est la première fois qu’un avion militaire marocain atterrit en territoires occupés palestiniens.
    Si aucune précision n’a été fournie sur le nombre de soldats marocains arrivés en Palestine occupée, ainsi que sur la nature de leur mission et la durée de leur séjour, il n’en demeure pas moins que cette gravissime révélation vient confirmer que le roi Mohamed VI est bel et bien déterminé à confirmer publiquement sa trahison, mais aussi à boire celle-ci jusqu’à la lie.
    Le site «Navi Time» avait précédemment rapporté que le Maroc participait pour la première fois à d’énormes manœuvres militaires navales de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord «OTAN» qui inclut l’entité sioniste.
    La manœuvre a commencé le 28 juin, durera deux semaines et se terminera le 10 juillet, selon le même site Internet.
    L’exercice militaire appelé « Sea Breeze «, qui est un exercice militaire multinational qui a été lancé en 1997 et est co-organisé par les États-Unis et l’Ukraine, réunira cette année 32 pays de 6 continents, avec 5 000 soldats, 32 navires, 40 avions et 18 équipes d’opérations spéciales et de plongée.
    La Patrie News, 05/07/2021
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  • Maroc : la normalisation d’Israël se heurte à la visite de Hamas

    Opinion : Alors que le royaume marocain présentait ses félicitations au nouveau gouvernement de Bennett en Israël, il déroulait le tapis rouge pour une délégation de haut rang du Hamas. Abdeddine Hamrouch expose les motifs possibles.

    La semaine dernière, le Maroc a fait deux gestes officiels apparemment incongrus : il a présenté ses félicitations au nouveau gouvernement israélien et a reçu une délégation du Hamas, dirigée par le chef de son bureau politique, Ismail Haniyeh.

    À la lumière de l’accord de normalisation signé avec Israël en décembre dernier et de la réouverture subséquente du bureau de liaison d’Israël à Rabat, le fait que le roi Mohammed VI du Maroc ait décidé de féliciter le nouveau Premier ministre israélien, Naftali Bennett, après que son gouvernement ait réussi à obtenir l’approbation de la Knesset, n’est pas surprenant du point de vue officiel.

    En revanche, la réception de Haniyeh à la tête d’une délégation de haut rang du Hamas aurait été considérée comme impensable jusqu’à très récemment.

    S’il est vrai que l’ancien chef du bureau politique du Hamas, Khaled Meshaal, s’est rendu au Maroc à deux reprises, le contexte dans lequel s’inscrit la récente visite est unique, marqué par des développements majeurs à Jérusalem.

    Ces événements ont abouti à l’ »épée de Jérusalem » (ou Seif Al-Quds) – la tentative du Hamas de changer à la fois le cours du conflit et ses règles à de multiples niveaux. Quant aux origines du Hamas en tant que branche des Frères musulmans, et à son lien avec la République islamique d’Iran qui lui apporte soutien et approvisionnement, ce sont notamment ces éléments qui rendent l’accueil de sa délégation si inattendu.

    L’ambiguïté du Royaume

    Il n’y a pas de coïncidence lorsqu’il s’agit des politiques et des actions des États, même lorsque ces actions semblent stratégiquement inexplicables pour la plupart. En apparence, aucun motif clair ne pousse le régime officiel marocain à se rapprocher du Hamas. Bien que l’on ne puisse pas dire qu’il y ait une réelle inimitié entre les deux, il n’y a pas non plus de sympathie à quelque niveau que ce soit.

    Les dirigeants marocains ont toujours choisi de traiter avec l’Autorité palestinienne contrôlée par le Fatah plutôt qu’avec le Hamas, considérant l’AP comme plus proche d’eux-mêmes dans leur style de gouvernance. Alors, qu’est-ce qui a conduit le gouvernement de Rabat, aujourd’hui, à donner une ouverture au Hamas de cette manière publique, surtout à un moment aussi sensible ?

    Des attitudes changeantes

    Certains attribuent la motivation politique du Maroc au fait que le Hamas est soudainement perçu comme un joker en ce qui concerne le conflit israélo-palestinien/arabe.

    La récente victoire du Hamas dans l’opération « Epée de Jérusalem », et le déploiement réussi de ses chaînes militaires d’une manière qui a effectivement changé les règles du conflit, a conduit à une acceptation timide du groupe dans certains milieux. Même lorsque la bataille faisait rage, il n’était pas surprenant d’entendre des déclarations appelant à l’ouverture d’une communication indirecte avec le groupe, par exemple de la part de la chancelière allemande, Angela Merkel.

    Ce changement d’attitude a eu lieu au niveau international, avec des exceptions comme celle du ministre des affaires étrangères émirati, Sheikh Abdullah bin Zayed al Nayhan, qui a déclaré sans équivoque son opposition au Hamas, sa branche politique comme sa branche militaire.

    En outre, l’administration Biden s’accompagne d’un retour au discours traditionnel des États-Unis (du moins publiquement), ce qui pourrait limiter la portée des effets de cette position internationale plus nuancée. Cependant, la fin du mandat présidentiel de Donald Trump a réduit la probabilité de conséquences problématiques pour le Maroc s’il faisait un pas vers le Hamas.

    Agendas possibles

    Cela dit, il n’y a pas de raisons impérieuses pour expliquer l’ampleur de l’accueil officiel réservé à la délégation de Haniyeh, comme le banquet royal organisé à son intention au Palais des hôtes – qui est destiné à recevoir les visiteurs de haut rang.

    Tout cela soulève la question suivante : pourquoi le Maroc a-t-il reçu le Hamas de cette manière ? Les commentateurs politiques ont avancé plusieurs motifs possibles :

    Premièrement, cela indique le réengagement du Maroc envers les Palestiniens. Le soutien ouvert à la cause palestinienne dans le royaume avait stagné ces dernières années en raison du parti pris extrême de l’administration Trump envers Israël.

    Et bien que le roi Mohammed VI porte d’autres préoccupations gouvernementales, comme la question du Sahara occidental, depuis son accession au trône, le maintien de sa présidence du Comité Al-Quds ne lui a pas permis d’ignorer la question palestinienne.

    Le changement de leadership des Etats-Unis a également permis aux acteurs régionaux d’aborder la cause palestinienne avec une vigueur renouvelée. Dans ce contexte, le Maroc n’avait pas le choix – il devait renouveler son engagement envers la cause palestinienne, en particulier son symbole le plus proéminent, Jérusalem.

    Deuxièmement, il indique le désir du Maroc de confirmer qu’il n’a pas reculé par rapport à son engagement vis-à-vis de la question palestinienne, malgré la réouverture du bureau de liaison d’Israël à Rabat. Alors que ses réassurances ont été accueillies froidement par la direction palestinienne, voire avec une franche colère, on espère qu’en accueillant la délégation du Hamas, le Maroc retrouvera son rôle traditionnel et préféré, en favorisant les relations avec les Palestiniens et les Israéliens en même temps.

    Il est certainement significatif que la réception du Hamas ait eu lieu au moment même où Bennett recevait des félicitations pour avoir obtenu l’approbation de la Knesset. Avec ces actions simultanées, Rabat veut envoyer un message : La normalisation du Maroc avec Israël n’est pas la même que celle des EAU. Ce message ne serait pas passé sans l’accueil officiel du Hamas.

    Troisièmement, le Maroc veut ralentir le rythme de la normalisation face à un manque intentionnel d’interaction de la part de l’administration de Biden concernant ce qu’il considère comme la question de son unité territoriale.

    Même si le gouvernement de Rabat continue d’insister sur le fait qu’il n’y a aucun lien entre la normalisation et la reconnaissance américaine de la revendication du Maroc sur le Sahara occidental, les diplomates marocains sont conscients de la difficulté de séparer les deux questions, tant au niveau national qu’international.

    En outre, il semble peu clairvoyant de fermer les yeux sur les tentatives de l’Algérie de saper les liens du Maroc avec sa région du sud. En ralentissant les accords de normalisation et en accueillant le Hamas, les dirigeants marocains espèrent regagner la confiance de la population. Cette année étant une année d’élections, il faut s’attendre à d’autres initiatives similaires qui prendront une forme politique, fondée sur les droits ou sociale.

    Enfin, il s’agit d’une décision du Premier ministre Saad Eddine El Othmani, en réponse au mépris généralisé et aux multiples attaques dont lui et son parti ont fait l’objet à la suite de l’accord de normalisation – qui a établi des relations diplomatiques complètes avec Israël.

    Même s’il s’agissait clairement d’une décision prise en haut lieu, Othmani a reçu une grande partie des reproches de nombreux groupes civils et politiques pour avoir personnellement signé l’accord en tant que premier ministre et figure de proue d’un parti islamique. Peut-être Othmani pense-t-il que l’organisation de la réception du Hamas lui donnera un peu de répit.

    Cependant, la nouvelle de la réception n’a pas tardé à susciter des réactions. David Govrin, officier de liaison d’Israël à Rabat, a posté un tweet furieux, brisant toutes les normes diplomatiques établies, condamnant les commentaires de félicitations d’Othmani à Haniyeh immédiatement après la bataille de l’épée de Jérusalem.

    Le gouvernement marocain n’a pas répondu lorsque le ministère israélien des Affaires étrangères a reposté le tweet de Govrin, qui a rapidement supprimé de son compte Twitter jusqu’à ce qu’une réponse appropriée ait été élaborée.

    Il est peu probable que le Parti de la justice et du développement d’Othmani soit à l’origine de l’invitation de Haniyeh et de sa délégation au Maroc. S’il est vrai qu’un feu vert officiel a été donné, il est clair que des ordres sont venus d’en haut. Le parti n’est qu’une façade – derrière lui se trouvent des autorités supérieures qui souhaitent envoyer des messages et obtenir des résultats.

    Bien qu’il ne semble pas judicieux, d’un point de vue politique, d’avoir offert un cadeau aussi précieux au Parti de la justice et du développement au cours d’une année d’élections qui se rapprochent, pourrait-il y avoir d’autres agendas en plus de ceux mentionnés ci-dessus ? Le Maroc tente-t-il de jouer un rôle d’intermédiaire réussi entre Israël et le Hamas, analogue à son succès dans la médiation entre les groupes libyens par exemple ?

    Y a-t-il une tentative d’un rôle moins important de médiation entre les factions palestiniennes, surtout que l’Autorité palestinienne d’Abu Mazen à Ramallah refuse de réformer l’établissement dirigeant palestinien tout en attendant des initiatives spécifiques pour résoudre le conflit dans la région ?

    La visite officielle de la délégation du Hamas est lourde de sens. Mais les blogueurs et les politiciens marocains qui interprètent cette visite comme une simple stratégie idéologique rusée du Parti de la justice et du développement ou du Hamas font une erreur.

    The New Arab, 25 juin 2021

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  • Le sionisme et l’islamophobie: ce couple funeste

    par Mourad Benachenhou

    «Dans la Bible …les ennemis d’Israël sont dépeints comme des criminels qui méritent d’être punis, et ils sont souvent diabolisés. Ils sont qualifiés de violents, oppresseurs, et sans pitié, et sont méprisés parce qu’ils adorent d’autres dieux.

    En bref, ils sont décrits précisément comme le genre de peuple qui doit être tué. A cause de cela les lecteurs modernes de la Bible développent souvent des stéréotypes négatifs des ennemis d’Israël, sur la seule base de ce que la Bible dit d’eux. Malheureusement ces stéréotypés sont difficiles à faire disparaitre»( Erci A. Seibert :» La Violence de la Bible, Dépasser l’Héritage Troublant de l’Ancien Testament, Chapitre 8: Empêcher l’Utilisation de l’Ancien Testament Pour Justifier les Guerres, Fortress Press, Minnéapolis, 2012″ p. 119 «Exagérez chaque trait jusqu’à ce que l’homme soit transformé en bête, vermine, insecte, remplissez l’arrière-fond de visages méchants venant de vieux cauchemars- diables, démons, mirmidons du mal, quand votre image de l’ennemi est complétée, vous serez capable de tuer sans remords, massacrer sans honte»(Sam Keen: «Visages de l’Ennemi» 1986). Les seuls à subir collectivement les affres de l’antisémitisme sont les Palestiniens, qui, au nom de la lutte contre cette idéologie inventée par des cerveaux occidentaux et mise en œuvre jusqu’à ses conséquences extrêmes par des leaders politiques dans des pays exclusivement européens, doivent payer le prix de ses entreprises barbares.

    L’antisémitisme ressorti actuellement du fait divers

    Pourtant, et selon mêmes ceux qui sont supposés en être les victimes, l’antisémitisme, dans ses manifestations actuelles, ressort plus de la chronique des faits divers ou des cancans titillant l’esprit de groupe que chacun porte en lui, que d’une idéologie animant des groupes politiques puissants.

    Cette idéologie, spécifiquement occidentale dans sa conception comme dans sa mise en œuvre, n’interpelle que les nations qui, au cours de leur histoire contemporaine, l’ont utilisé pour faire subir à leurs citoyens juifs les pires des actes de barbarie, en opposition totale avec les enseignements de l’Evangile, dont la devise centrale «aimez-vous les uns les autres,» à laquelle s’ajoute l’appel à «la paix entre les hommes de bonne volonté.»

    Ce qui se passe en Palestine historique n’a rien à voir avec la lutte contre l’antisémitisme

    Mais tout avec une entreprise coloniale occidentale se couvrant de l’interprétation littérale du livre saint partagé par les deux religions occidentales les plus répandues. Shlomo Sand , dans son livre intitulé «Comment j’ai cessé d’être Juif,» ouvrage dont la traduction française a été éditée par Flammarion, dans sa collection «Café Voltaire» en 2013, rappelle ce fait historique, et résume à la fois non seulement la distinction entre Judaïsme et Sionisme, mais également la dérive raciste totalitaire qui constitue le fonds de ce qui est appelé couramment :»le conflit israélo-palestinien.»

    Le peuple palestinien n’a aucune responsabilité dans l’interprétation littérale des enseignements de la Bible juive

    Voici ce qui constitue probablement la partie la plus importante de ce livre, car elle vaut plus que les développements les plus sophistiqués qui ont, par ailleurs, été exposés par les «spécialistes des questions moyen orientales:» «Il faut se garder d’assimiler le judaïsme au sionisme. Le judaïsme s’est fermement opposé au nationalisme juif, jusqu’au XXe siècle, et même jusqu’à l’arrivée d’Hitler. Les organisations et les institutions juives, avec le soutien massif de leurs membres, récusaient l’idée de la colonisation en Terre sainte, et a fortiori la création d’un État qui serait dit « État juif ». Précisons que cette opposition ne résultait pas d’une identification humaniste avec les habitants locaux, peu à peu déracinés de leur terre par le processus. Les grands rabbins n’étaient pas guidés par des impératifs moraux universels. Ils avaient tout simplement compris que le sionisme représentait, en fin de compte, une assimilation collective dans la modernité, et que le culte rendu au sol national, exprimé dans une nouvelle foi laïque, venait en fait supplanter la dévotion divine. «La création de l’État d’Israël, ses triomphes militaires et son expansion territoriale finirent par emporter la grande majorité du camp religieux qui a connu une nationalisation radicale accélérée. De larges pans des nationaux religieux, tout comme des orthodoxes-nationaux, font aujourd’hui partie des courants les plus ethnocentristes de la société israélienne. Ils n’ont pas été conduits dans cette voie par la Bible ou le Talmud. Mais les messages principaux du livre sacré et de ses commentaires ne les ont pas prémunis contre ce glissement vers un racisme brutal, un désir effréné de territoires et une absence criante de prise en considération des habitants natifs de la Palestine. «Autrement dit, les dimensions égocentristes qui caractérisent la morale juive traditionnelle n’ont peut-être pas de responsabilité directe dans l’effondrement antilibéral et antidémocratique auquel on assiste aujourd’hui en Israël, mais elles l’ont incontestablement rendu possible et elles continuent de l’autoriser. Quand une tradition d’éthique intracommunautaire s’unit à un pouvoir religieux, national ou au pouvoir d’un parti, elle engendre toujours de terribles injustices contre ceux qui ne font pas partie de la communauté.»(p. 69)

    Ce texte place de manière claire et sans réserve la responsabilité de ce «conflit,» qui n’en finit pas d’alimenter l’actualité, non sur les Palestiniens, mais sur une interprétation exclusiviste, pour ne pas dire raciste, des livres saints du Judaïsme, interprétation qui ne coïncide nullement avec les enseignements de cette religion, et donc dont la critique, si acerbe soit-elle, ne peut être considérée comme une forme sournoise d’antisémitisme, bien au contraire! Car Sand la présente comme une dérive contraire au cœur des enseignements du Judaïsme, et non comme une réponse à une situation de péril extrême pour la communauté en cause sur le territoire de la Palestine historique.

    La montée en puissance de l’islamophobie

    Alors que l’antisémitisme, par lequel les occupants actuels de la Palestine historique, justifie leur politique d’apartheid, disparait à l’échelle mondiale, comme mouvement politique, et s’est transformé, sur le plan des faits, en actes d’agression individuels ressortissant du fait divers, l’islamophobie est devenu un phénomène politique, ayant ses théoriciens, ses partis politiques et ses hommes d’état incitant à la haine contre l’Islam pour gagner les élections et prendre le pouvoir, et justifier des mesures discriminatoires contre les Musulmans, jusqu’à leur interdire l’entrée sur les territoires nationaux. Comme le décrit Amineh Hoti , parlant des émigrés musulmans en Europe:

    « L’islamophobie, «sensationnalisée» dans les médias, a victimisé les Musulmans dans l’Occident, et a sans doute conduit à la montée de la droite de l’Amérique à l’Europe. Il y a une atmosphère anti-émigrée vicieuse et cauchemardesque en Europe. Les Hongrois ont emprisonnés par la force les émigrés dans des prisons et leur ont donné une drogue appelée «Rivotril», (Clonazepam) qui vous transforme en «zombie.» Les prisonniers deviennent habitués à cette drogue et tentent de se suicider. Les émigrés qui tombent malades et doivent être examinés par un médecin sont conduits à travers la ville, attachés à une laisse et menottés. Les messages de médias sociaux et les articles de journaux en Tchéquie demandent que «tous les réfugiés, les «noirauds» soient exécutés, noyés ou envoyés aux chambres à gaz… Les médias ont aidé à l’expansion de l’islamophobie en ne donnant pas d’informations objectives sur les refugiés, les Musulmans et le monde musulman.»( dans :»Richard Burridge, Jonathan Sacks, éditeurs: «Confronter la Violence Religieuse, Une Contre-Narration,» Baylor University Press, 2018, p. 94)

    «Islamophobes de tous les pays , unissez-vous!»

    Le courant islamophobe envahit le monde entier, et justifie l’indifférence devant le génocide de la minorité birmane Rohingyia, comme la politique anti-musulmane de la «plus grande démocratie du monde,» et encourage la répression contre les Musulmans dans différents pays asiatiques, y compris dans le «pays le plus peuplé du monde,» où l’Islam a pénétré quasiment depuis la période du Prophète. Mais, derrière cette banalisation qui n’a rien de spontané et n’a que des liens tenus avec le «terrorisme islamique.»

    Le noyau de cette haine systémique, habilement entretenue, se trouve dans l’entreprise sioniste de génocide du peuple palestinien, de «délégitimation» du combat de ce peuple pour sa survie, car c’est lui qui est menacé de disparaitre, pas les indus occupants de la Palestine historique, qui donnent à leur occupation une base religieuse, transformant donc le conflit en guerre de religion s’étendant au monde entier, et poussant à une alliance mondiale contre l’Islam, présenté comme une menace civilisationnelle, qui doit être combattue partout et en toutes circonstances.

    L’alliance entre sionistes et islamophobes n’a rien de fortuit ou de conséquence d’une série d’évènements ayant abouti à cette atmosphère de confrontation . C’est le champ de bataille que les sionistes ont choisi pour justifier et légitimer la violence anti-palestinienne. D’ailleurs, le livre de Hutington «Le Choc des Civilisations,» tourne autour de ce thème , au point d’être devenu le «Mein Kampf» des islamophobes de tout bord, cité même , étrangement, par le Ministère québécois de la Coopération comme ouvrage de référence.

    L’islamophobie, une Industrie soutenue et financée par les sionistes

    Comme l’explique Nathan Léan, dans son livre intitulé « L’industrie de l’Islamophobie, Comment la Droite a fabriqué la haine des Musulmans»(Pluto Press, 2017), et se référant spécifiquement au cas américain, qui peut être généralisé, car les animateurs américains de ce mouvement haineux trouvent leurs équivalents, par exemple en France, les Eric Zemmour, les Henry Emmanuel Levy et autres Alain Finckelkraut, «bouffeurs de Musulmans,» matin, midi et soir, au point de perdre toute pudeur intellectuelle, et devenus les nouveaux «dieux de la haine raciale et religieuse antimusulmane,» au nom de «la défense des valeurs occidentales,»( ils ne sont pas à une incohérence prés, évidemment) et violemment pris à partie par Shlomo Sand dans son livre intitulé :» La Fin des Intellectuels Français;» (Paris, Editions La Découverte, 2016).

    Voici ce qu’écrit Léan.

    «La promotion des sentiments anti-musulmans est une méthode indispensable pour l’emporter dans une guerre cosmique qui se déroule des milliers de kilomètres plus loin , sur le territoire de la Palestine historique Les partisans durs d’Israël et de ses visées expansionnistes dans les territoires palestiniens , sont souvent ceux qui financent principalement le «pugilisme» pseudo-intellectuel que déploie l’industrie de l’islamophobie. Pour eux, mettre l’accent sur ce qu’ils considèrent comme la menace islamique et les Musulmans crée une atmosphère de moindre résistance pour la politique israélienne anti-palestinienne. Leur argent- et beaucoup de leur argent- a subventionné des campagnes massives de propagande contre l’Islam et pris en charge le travail des détracteurs des Musulmans. Ce n’est pas une coïncidence que les personnages qui font saigner le nez des Musulmans sont ceux mêmes qui soutiennent l’expansionnisme israélien.» ( pp. 15-16)

    En Conclusion

    Certains pourraient reprocher l’excès d’intérêt porté au drame palestinien, car chacun ne devrait se mêler que de ce qui touche immédiatement à sa société, à sa tribu, à son ethnie et à ses problèmes. Si ce raisonnement devenait «principe catégorique,» à la façon de Emmanuel Kant, jamais le peuple algérien n’aurait gagné son indépendance, aucun peuple n’ayant suffisamment de proximité avec lui pour défendre sa cause, y compris les peuples maghrébins arabo-berbères. Ni la Tunisie, ni le Maroc indépendants, encore moins la Libye, L’Egypte, la Syrie, etc. et même les ex-pays socialistes, y compris l’Union Soviétique, n’auraient eu aucune raison valable de soutenir notre lutte, dans ce monde de «chacun pour soi» que certains veulent défendre ou justifier le silence devant les injustices commises contre le peuple palestinien. Pourquoi même des intellectuels français ont-ils pris position contre leur propre gouvernement et se sont-ils mis à la disposition du peuple algérien dans sa lutte pour son indépendance et sa dignité? S’il n’y a d’autre solidarité qui compte que cette de la proximité et du sang, jamais le peuple algérien n’aurait gagné sa liberté, quel qu’ait été son courage, quels qu’aient été les sacrifices qu’il aurait consentis? Le «villagisme» n’a jamais mené nulle part et le temps du splendide isolement dans son douar d’origine est mort depuis longtemps. Ceux qui veulent ramener notre pays à ce qui a causé ses malheurs prêchent, même s’ils ne le comprennent pas , contre leur propre cause! il faut d’autant plus parler souvent de la cause palestinienne que ceux qui lui sont opposés possèdent une puissance qui non seulement écrase militairement le peuple palestinien, mais une présence médiatique qui étouffe toute information en faveur de ce peuple et dénonçant ses bourreaux, qui l’agressent en continu, 24 heures sur 24 , sept jours par semaine, et 365 jours un quart, sans répits et sans pitié. La lutte contre l’antisémitisme, œuvre entièrement occidentale, ne justifie nullement l’utilisation de la Bible pour faire disparaitre le peuple palestinien de sa terre ancestrale. La mobilisation de l’islamophobie à l’échelle universelle, au profit du projet sioniste de génocide du peuple palestinien, souligne le caractère religieux de l’entreprise sioniste, et transforme un problème politique en guerre de religion sans merci, et cette voie a été choisie, non par les Musulmans, ni d’ailleurs par les Chrétiens Palestiniens, mais par les Sionistes et leurs alliés.

    Où est donc la laïcité dans cette union entre sionisme et islamophobie? Où sont donc les «valeurs laïques,» et «la tolérance religieuse,» supposées constituer les spécificités des sociétés occidentales qui auraient dépassé, si ce n’est transcendé définitivement la fameuse «ère théologique» de Emile Comte.

    Le sionisme a pour projet de redonner vie à l’antiquité en exploitant les moyens modernes de la science et de la technologie pour assurer la réussite de ses desseins, il veut que l’Occident revienne au Moyen Age et au temps des Croisades! Tel est le grand paradoxe du «post-modernisme.»

    Le Quotidien d’Oran, 24 juin 2021

    Etiquettes : Sionisme, islamophobie, Israël, Palestine, antisémistime, La Bible,

  • Pourquoi l’UE parle-t-elle de la Russie et de la Chine mais pas d’Israël et du Maroc ?

    Si l’UE impose des sanctions pour des motifs politiques, cela ne servira pas le droit international.

    Ces derniers jours, nous avons lu dans Helsingin Sanomat des articles dignes d’intérêt sur la guerre à Gaza et la ruée des migrants marocains vers la ville espagnole de Ceuta. À Gaza, il s’agit du conflit israélo-palestinien et, dans le cas de l’invasion marocaine, de la politique de répression du Maroc au Sahara occidental, qu’il occupe. Mon objectif ici est de faire la lumière sur la perspective du droit international – avec un accent particulier sur l’attitude de l’UE.

    Au sein de l’Union européenne, les tentatives pour convenir de sanctions contre la Russie et la Chine ont occupé une place importante. La politique récente de la Russie est désagréable à observer. Les dirigeants russes considèrent toute opposition véritable comme une menace majeure qui doit être écrasée immédiatement. Le traitement réservé à Alexei Navalny est tout simplement ridicule.

    Le traitement sévère de la minorité ouïgoure par la Chine a également attiré l’attention de l’UE.

    En Palestine et au Sahara occidental, il s’agit de la suppression du droit à l’autodétermination de deux peuples, anciennement soumis au colonialisme, par un État voisin étranger. Cette répression a entraîné des violations généralisées et flagrantes des droits de l’homme. En Palestine, le problème principal n’est pas la violence entre Israël et les Palestiniens, mais le fait que depuis des années, Israël construit des colonies pour ses citoyens juifs en Palestine.

    Il y a au moins un demi-million de colons en Palestine, et les colonies, ainsi que les zones de sécurité établies par l’armée israélienne, ont transformé la Palestine en un patchwork où il est impossible pour les Palestiniens de créer leur propre État. L’UE n’a pas discuté de sanctions contre Israël pour le pousser à démanteler une partie des colonies et à accepter la création d’un État palestinien.

    Le Maroc a occupé le Sahara Occidental et exploite les ressources de sa côte et territoriale pour son propre bénéfice et au détriment du peuple sahraoui. Les pays de l’Union européenne participent à cette exploitation. Cependant, l’UE ne parle pas de sanctions contre le Maroc pour faire pression sur lui afin qu’il autorise un véritable référendum au Sahara Occidental sur son statut juridique.

    Si l’UE prend des sanctions pour des raisons politiques, elle ne servira pas le droit international. Il est alors préférable de renvoyer le débat sur les sanctions aux Nations unies.

    Lauri Hannikainen

    Professeur émérite de droit international, Helsinki

    Helsingin Sanomat, 23 mai 2021

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  • Ismaïl Haniyeh vole au secours du roi du Maroc

    De nombreuses questions plannent autour de la visite au Maroc du premier responsable de l’organisation palestinienne Hamas, Ismaïl Haniyeh. Une initiative largement critiquée par les palestiniens en raison de la décision de Rabat de reconnaître officiellement l’entité sioniste.

    Le double jeu du pouvoir marocain est flagrant. Alors que les bombes israéliennes tombent sur la populations de Ghaza, le roi Mohammed VI envoie une lettre de félicitation à Naftali Bennett à l’occassion de sa nomination à la tête de l’exécutif israélien.

    Il est évident que le but de cette visite improvisée et inattendue est de redorer l’image du Maroc largement atteinte par les agressions israéliennes contre le peuple palestinien et la ville sainte d’Al Qods dont le comité est théoriquement président par le souverain chérifien.

    Les autorités marocains ont veillé à ce que cette visite s’inscrive dans un cadre non officielle. Haniyeh n’a pas été reçu par le roi du Maroc et sa rencontre avec Saadeddine El Othmani a été organisé sous un signe partisan et le Makhzen a veillé à ce que le leader palestinien rencontre des responsables de tous les partis politiques marocains.

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