Étiquette : Palestine

  • Cinéma: L’impact des films palestiniens dans le monde

    Par Amar Chekar

    Une rencontre débat a eu lieu aujourd’hui sur l’impact du cinéma palestinien en faveur de la cause du peuple à travers les pays du monde à la cinémathèque algérienne à Alger.

    Animée par des journalistes, notamment Faysal Metaoui, Faysal Chabani et Mohamed Abido, journalistes critiques et Salim Aggar, directeur de la cinémathèque en tant que modérateur. La rencontre a tourné autour de plusieurs points à savoir, la production, la diffusion et l’impact des films qui sont réalisés par les palestiniens engagés dans la lutte du peuple depuis 1948.

    Citant l’exemple de quelques films qui ont fait le tour des salles de cinémas et télévisions, dont les films « la lumière froide », « parole aux fusilles », « l’appel de la terre », « Bonjour Beyrout » et plus qui sont projetés dans plusieurs pays convaincu et soutiennent la justesse de la cause palestiniennes à commencer par l’Algérie, le Qatar, la Tunisie, mais pas le Maroc qui n’a jamais donné de l’importance aux consécrations dans ses différents festivals cinématographiques, Faysal Metaoui a parlé de lobby mondiaux qui sont derrière les blocages de la diffusion et promotions des films qui traitent de la cause palestinienne dans le monde.

    Le choix de la thématique est tellement collée à l’actualité, mais faudrait-il rappeler encore fois qu’il est plus logique de parler de films palestiniens que de cinéma qui n’existe que dans quelques pays qui sont bien connu dans le monde, dont le cinéma Américain, Indien, Egyptien.

    A. C.

    Algérie62, 22 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, Palestine, cinéma,

  • Israël / Palestine après le cessez-le-feu: que doit faire l’Europe?

    22/05/2021 – Blog HR / VP – Hier, un cessez-le-feu a commencé entre Israël et le Hamas après 11 jours de combats et un nombre inacceptable de victimes civiles. Nous devons maintenant nous assurer qu’il est mis en œuvre, puis en tirer parti pour résoudre le conflit sous-jacent. La sécurité à elle seule ne procurera pas la paix. Seule une solution politique négociée donnera aux Israéliens et aux Palestiniens la sécurité et la paix.

    Le début du cessez-le-feu est une étape très bienvenue. Il fait suite aux appels du secrétaire général de l’ONU, du président américain et de 26 des 27 États membres de l’UE. Il devrait mettre fin à l’horrible cycle de violence que nous avons vu et qui a commencé par des affrontements entre les Palestiniens et la police israélienne à Jérusalem-Est. La violence a fait plus de 200 morts à Gaza et en Cisjordanie, dont de nombreuses femmes et enfants, et au moins 10 morts en Israël, ainsi que des milliers de blessés. La tâche consiste maintenant à saisir cette occasion pour instaurer une paix authentique entre Israéliens et Palestiniens.

    Le rôle de l’UE
    En tant qu’Union européenne, nous sommes profondément touchés par le conflit, notamment en raison de nos liens historiques et étendus avec Israël et la Palestine. J’ai été très actif tout au long de cette crise pour tendre la main à tous les protagonistes, pour essayer de désamorcer les tensions et de promouvoir le cessez-le-feu.

    Compte tenu de l’urgence de la situation, j’ai convoqué une vidéo-conférence extraordinaire des ministres des Affaires étrangères de l’UE le 18 mai. Bien que nous devions reconnaître qu’il existe des nuances dans les positions des États membres – et que les différences ont tendance à attirer l’attention des médias – il y avait une large compréhension commune partagée par 26 des 27 États membres.

    Étant une réunion informelle, il n’y a pas eu de conclusions écrites. Mais mon principal point de départ de cet accord général, comme je l’ai expliqué à la presse, portait sur la nécessité urgente de mettre fin à la crise par un cessez-le-feu – que nous avons maintenant – mais aussi sur le fait qu’il devrait être pleinement mis en œuvre. Nous avons également souligné la nécessité d’un accès humanitaire; nous avons fermement condamné les attaques à la roquette du Hamas et d’autres groupes terroristes en Israël; nous avons reconnu le droit d’Israël à la légitime défense, tout en devant respecter la proportionnalité et le respect du droit international humanitaire; nous avons regretté la perte inacceptable de vies humaines, en particulier de femmes et d’enfants; conformément aux positions de longue date de l’Union européenne sur les colonies, nous avons rappelé l’importance de ne pas procéder à des expulsions à Sheikh Jarrah à Jérusalem-Est; et enfin nous avons appelé au respect du statut des lieux saints et à la garantie du droit au culte. Tout cela reste d’actualité.

    Au-delà de la crise: d’un statu quo intenable à une paix négociée
    Cependant, le point le plus important dont les ministres ont discuté est que nous devons non seulement mettre fin à cette vague de violence dans un «mode de gestion de crise», mais en fait résoudre le conflit sous-jacent. Car en fin de compte, une véritable sécurité pour Israël et la Palestine ne peut passer que par une paix réelle et une véritable solution politique et négociée. C’est précisément l’absence de tout progrès vers la solution à deux États, que la communauté internationale soutient depuis longtemps, qui a finalement créé la dernière recrudescence de la violence.

    Avec le calme relatif depuis 2014 et les accords conclus par Israël avec divers pays arabes ces dernières années, les soi-disant «accords d’Abraham» négociés par l’administration Trump, certains en Israël ont peut-être eu le sentiment que la question palestinienne était réglée et que le statu quo pourrait se poursuivre indéfiniment. Et certains ont certainement soutenu que le conflit israélo-arabe touchait à sa fin. Mais cela n’a rien fait pour le conflit israélo-palestinien, qui reste au cœur du problème. Comme mon ami Shlomo Ben Ami l’a écrit(le lien est externe) les accords d’Abraham ont donné l’impression que la cause palestinienne était morte, éloignée de la scène internationale. Des années auparavant, Simon Peres, un autre de mes amis, a déclaré qu’il n’aurait pas pu imaginer des ambassades de Russie et de Chine en Israël. Il serait encore plus surpris du niveau actuel de reconnaissance internationale.

    Nous avons assisté à des années de «négociations sur le processus de paix» qui, cependant, n’ont pas résolu le conflit, ni arrêté l’expansion des colonies de peuplement sur le territoire palestinien qui, en termes pratiques, sapent la solution que soutient la communauté internationale. Dans ce contexte, une stratégie de «sécurité maximale» semble fonctionner et permet à certains de prétendre que le problème palestinien est terminé. Mais les affrontements de ces dernières semaines, y compris les tensions qui ont émergé à l’intérieur même d’Israël, montrent que ce n’est pas le cas. En effet, la crise démontre que le statu quo n’est pas durable et qu’il n’y a pas d’alternative à une paix négociée, acceptée par toutes les parties.

    Maintenant qu’une trêve est en place, certains pourraient être tentés de «passer à autre chose» et de laisser de côté les causes sous-jacentes du conflit. Cela conduirait très probablement à de nouveaux cycles de violence qui ne feront que renforcer davantage les extrémistes. Il y a une différence importante entre une forme de sécurité à court terme assurée principalement par des moyens militaires et technologiques et une paix durable, émanant d’un accord. Faire respecter la sécurité sans la paix sous-jacente a un prix trop élevé et n’est de toute façon pas viable.

    Les murs et autres formes de séparation ne seront jamais assez hauts. En fin de compte, vous ne pouvez être prospère et en sécurité que si votre voisin est également prospère et en sécurité. Comme le disait Yitzhak Rabin: « Vous ne faites pas la paix avec vos amis, mais avec vos ennemis. »

    C’est pourquoi nous devons faire tout ce que nous pouvons pour trouver cette voie politique étroite: revenir à des négociations significatives pour une solution à deux États, sur la base des paramètres convenus au niveau international. C’est le seul moyen de garantir les droits et la sécurité des Israéliens et des Palestiniens. Nous aurons besoin de nombreuses étapes et de persévérance pour y parvenir, y compris des élections palestiniennes et des moyens convenus de mettre fin à l’isolement de Gaza.

    Cette année, nous marquerons le 30 e anniversaire de la conférence de paix de Madrid qui a lancé le processus menant aux accords d’Oslo. Ce sera une bonne occasion de «ré-internationaliser» le conflit israélo-palestinien. Il n’a peut-être pas le même rôle central stratégique qu’il avait dans le passé. Cependant, ce n’est pas une raison pour nous, Européens, de l’oublier et d’attendre une nouvelle tragédie.

    Il est vrai que nous avons déjà dit tout cela à maintes reprises. En effet, ce conflit a défié pendant des décennies les efforts internationaux de consolidation de la paix. Nous devons donc prouver que les sceptiques ont tort et s’engager de manière très concrète pour contribuer à la réalisation de cette solution négociée.

    Nous ne pouvons pas nous permettre l’impasse que nous traversons depuis des années. On ne peut pas s’attendre à ce que l’UE finance à nouveau la reconstruction de Gaza sans une perspective significative de résoudre réellement le conflit sous-jacent. Bien sûr, il y a de nombreuses raisons de douter que «cette fois sera différente». Mais nous avons le devoir d’essayer. Parce que s’en tenir à la voie actuelle signifiera certainement plus de cycles de violence.

    C’est pourquoi je ferai tout mon possible pour essayer de rouvrir l’espace des négociations et élaborer des mesures de confiance. Je suis en contact avec les principaux acteurs d’Israël, de Palestine, d’Égypte, de Jordanie, des États-Unis, etc. Il en va de même pour le représentant spécial de l’UE, Sven Koopmans, qui se rendra bientôt dans la région. De même, nous travaillons à relancer le Quatuor du Moyen-Orient (États-Unis, ONU, Russie et UE). Enfin, nous devons essayer de construire autant d’unité que possible entre les États membres de l’UE.

    Blog de Josep Borrell, 22 mai 2021

    Etiquettes : Union Européenne, UE, Palestine, Israël, Ghaza,

  • Quel a été le résultat de la dernière guerre de Gaza ?

    JERUSALEM (AP) – Un cessez-le-feu est entré en vigueur vendredi après 11 jours de violents combats entre Israël et le Hamas, le parti militant de Gaza, qui ont été déclenchés par des manifestations et des affrontements à Jérusalem.

    Israël a mené des centaines de frappes aériennes contre ce qu’il a qualifié de cibles militantes dans la bande de Gaza, détruisant des maisons et endommageant des infrastructures vitales dans ce territoire appauvri, soumis à un blocus paralysant depuis que le Hamas y a pris le pouvoir il y a 14 ans.

    Les militants palestiniens, quant à eux, ont tiré plus de 4 000 roquettes sur Israël, dont certaines ont atteint Tel Aviv, paralysant ainsi certaines parties du pays.

    Au moins 243 Palestiniens ont été tués, dont 66 enfants et 39 femmes, et 1 910 personnes ont été blessées, selon le ministère de la Santé de Gaza. Douze personnes en Israël, dont un garçon de 5 ans et une fille de 16 ans, ont été tuées.

    Voici un aperçu de la suite des événements :

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    UNE AUTRE IMPASSE

    Les Palestiniens de Gaza, de Jérusalem-Est et de la Cisjordanie occupée ont célébré ce que beaucoup considèrent comme une victoire du Hamas contre un Israël beaucoup plus puissant. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a quant à lui été confronté aux critiques de sa base faucon, beaucoup l’accusant de mettre fin prématurément à la guerre sans avoir vaincu le Hamas.

    M. Netanyahu a déclaré qu’Israël avait infligé des dommages importants aux capacités militaires du Hamas, tuant 200 militants, dont 25 commandants supérieurs. Il affirme avoir frappé plus de 100 kilomètres de tunnels militants, ainsi que des lance-roquettes et d’autres infrastructures militaires.

    Mais Israël n’a jamais réussi à arrêter les tirs de roquettes.

    Les militants palestiniens ont lancé des barrages massifs de roquettes qui semblaient parfois avoir raison des formidables défenses aériennes d’Israël. L’armée israélienne affirme avoir eu un taux d’interception de 90 % et que des centaines de roquettes sont tombées sur Gaza, l’une d’entre elles ayant tué une famille palestinienne de huit personnes.

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    UNE AUTRE TRÊVE FRAGILE

    Comme lors des trois dernières guerres, les combats ont pris fin par un cessez-le-feu informel négocié par l’Égypte et d’autres médiateurs, dont les termes exacts n’ont pas été rendus publics.

    Le Hamas a affirmé qu’Israël avait accepté de mettre fin aux opérations de police dans l’enceinte de la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem, qui constitue un point chaud, et à la menace d’expulsion de familles palestiniennes du quartier voisin de Sheikh Jarrah. Ces deux mesures avaient déclenché des protestations palestiniennes et des affrontements avec la police qui ont fini par déclencher la guerre. Mais il n’y a eu aucune confirmation de la part d’Israël ou des médiateurs.

    Les cessez-le-feu précédents ont permis de mettre fin à des combats importants, mais se sont avérés fragiles. Israël et le Hamas se sont livrés quatre guerres et ont échangé des tirs à de nombreuses reprises depuis que le groupe militant islamique a pris le contrôle de Gaza aux forces loyales à l’Autorité palestinienne en 2007. Des affrontements épars à Al-Aqsa après la prière du vendredi ont constitué un premier test de la durabilité de la trêve.

    Aucun cessez-le-feu n’a permis de résoudre les problèmes sous-jacents qui alimentent ce conflit vieux de plusieurs décennies, notamment l’occupation par Israël de terres que les Palestiniens souhaitent voir se constituer en un futur État et le refus du Hamas de reconnaître le droit d’Israël à exister. Israël et les Palestiniens n’ont pas tenu de pourparlers de paix substantiels depuis plus de dix ans.

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    UNE AUTRE ÉLECTION ISRAÉLIENNE ?

    Les adversaires politiques de Netanyahou étaient sur le point de former un gouvernement et de l’évincer après quatre élections non concluantes en deux ans. Mais les délicates négociations de coalition avec les partis arabes ont été suspendues lorsque les combats ont éclaté.

    La guerre a d’abord semblé renforcer les perspectives politiques de Netanyahou, lui permettant de se présenter comme un dirigeant dur qui punissait les ennemis du pays. Mais depuis que le cessez-le-feu est entré en vigueur, il a dû faire face à de nouvelles critiques.

    Il n’a jamais été évident que les adversaires de M. Netanyahou, qui couvrent l’ensemble de l’échiquier politique – de ses anciens alliés de droite aux partis arabes – seraient capables de mettre de côté leurs différences pour le pousser hors du pouvoir. Une autre élection plus tard dans l’année est une possibilité distincte.

    Ces dernières années, les Israéliens se sont profondément polarisés sur Netanyahou, qui a dû faire face à des allégations de corruption pour lesquelles il est actuellement jugé. Dans les mois qui ont précédé la guerre, des militants avaient organisé des manifestations hebdomadaires devant sa résidence. Ces manifestations vont maintenant reprendre.

    UNE AUTRE INTERVENTION AMÉRICAINE

    L’administration Biden, qui espérait sortir les États-Unis des conflits insolubles de la région pour se concentrer sur la montée en puissance de la Chine et le changement climatique, a été prise au dépourvu et a été entraînée à nouveau dans le rôle décourageant de médiateur du Moyen-Orient.

    Dès le début de la dernière guerre, les États-Unis ont affirmé à plusieurs reprises le droit d’Israël à se défendre tout en encourageant discrètement les efforts de cessez-le-feu. Mercredi, cependant, le président Joe Biden a dit à Netanyahu qu’il voulait voir une « désescalade significative ».

    M. Netanyahu a d’abord semblé le balayer d’un revers de main, se disant « déterminé à poursuivre » l’offensive jusqu’à ce que ses objectifs soient atteints. Mais il a accepté le cessez-le-feu le jour suivant.

    Cet échange a marqué un premier test de la relation entre les deux dirigeants, qui ont connu des moments de tension au fil des ans. Entre-temps, Biden est confronté à la pression intérieure d’une base démocrate qui sympathise de plus en plus avec les Palestiniens.

    Le secrétaire d’État américain Antony Blinken prévoit de se rendre dans la région dans les prochains jours.

    Associated Press, 21 mai 2021

    Etiquettes : Palestine, Ghaza, Israël, Hamas, bombardements, violence, résistance,

  • A la recherche de l’homme aux neuf vies

    Mohamed Habili

    Il ne suffit pas d’entrer en guerre, il faudrait encore savoir comment et à quel moment en sortir, de façon à en paraître le vainqueur, d’autant plus si la victoire ne se décide pour aucun des deux camps. La guerre de 2014 entre le Hamas et Israël avait duré près de deux mois, et fait bien plus de morts et de blessés – pour la plupart bien sûr parmi les Palestiniens, autrement Israël ne serait pas rassuré sur son avenir – que celle qui est en cours, mais qui, il est vrai, n’a pas encore bouclé sa deuxième semaine. On pourrait penser au vu de cette différence en termes de bilan et de durée que celle d’aujourd’hui a encore de la marge devant elle, que n’étant qu’à ses débuts, elle a encore forcément du temps avant de devoir attribuer la victoire. Et l’on se tromperait, n’ayant pas suffisamment tenu compte du fait que les deux guerres n’interviennent pas dans un contexte qui lui serait resté le même. Un jour des affrontements actuels compte pour plusieurs de ceux de 2014. Cela tient à quelque chose qui ne doit rien aux Israéliens ni aux Palestiniens, mais en revanche tout aux évolutions politiques survenues aux Etats-Unis, la première puissance militaire au monde, sans l’aide inconditionnelle de laquelle Israël aurait soit déjà cessé d’exister soit en grand danger de disparaître.

    De 2014 à aujourd’hui, les Etats-Unis ont connu une sorte de révolution, même si leur paysage politique semble être resté le même. Il y a toujours en effet d’un côté les républicains et de l’autre les démocrates pour à la fois alterner au pouvoir et se le partager. Mais ce ne sont pas exactement les mêmes formations que par le passé. Elles ont changé, ou plus exactement elles se sont davantage polarisées, s’éloignant le plus possible l’une de l’autre sans devoir pour autant basculer dans la guerre civile. Le premier effet en est qu’au sein des démocrates les pro-palestiniens, et il en existe de toute origine, de descendance arabe et juive notamment, qui se sentent suffisamment forts pour interpeller le président Biden sur sa politique de soutien traditionnel à Israël, que celui-ci soit dans son droit ou dans son tort.

    Cela n’était pas possible en 2014, alors même que le président de l’époque, Barack Obama, n’était pas dans les meilleurs termes avec le gouvernement israélien, qui lui par contre est toujours dirigé par le même Benyamin Netanyahou. Le grand changement, en vertu duquel les moins de deux semaines des affrontements actuels paraissent déjà démesurément longs, est donc américain. C’est le retour au pouvoir des démocrates, après la parenthèse Trump, mais de démocrates dans les rangs desquels le ton est donné par la gauche, chose qui ne leur est pas arrivée depuis des décennies.

    Dans ce contexte, les camps en guerre se doutent bien qu’ils doivent remporter la victoire, ou seulement la revendiquer de façon plus ou moins crédible, dans les deux ou trois jours qui viennent, guère plus. Israël, lui en particulier, serait obligé de consentir à l’arrêt des hostilités sous la pression américaine sans avoir pour cela à crier victoire. On sait quel visage, quel goût, quelle incarnation, il veut qu’elle ait pour lui cette fois-ci. Par deux fois au cours de ces derniers jours l’homme qu’elle veut tant assassiner lui a échappé, et de peu à ce qu’il semble. C’est Mohammed Deif, le chef de la branche armée du Hamas, Izz al-Din al-Quassam, qu’elle a tant de fois raté qu’il est surnommé «le chat aux neuf vies». Israël serait capable d’annoncer unilatéralement un cessez-le-feu s’il pouvait venir à bout de lui. Et pour cause, sa victoire ne serait pas dans ce cas contestable.

    Le Jour d’Algérie, 19 mai 2021

    Etiquettes : Palestine, Israël, Hamas, Ghaza,

  • Barbarie on live

    par Madjid Khelassi

    La marche funèbre israélienne sur les territoires palestiniens est d’un rythme endiablé.

    Chaque jour, la caméra nous montre le direct de l’horreur sioniste et le différé de l’indifférence planétaire .

    Les temporalités sanguinaires juives, bravent comme jamais les lois internationales, sans en encourir les foudres.

    Comme si la grandeur sioniste ne doit trouver son accomplissement que dans le crime d’Etat.

    Gaza, Naplouse, Ramallah, célèbrent chaque soir les noces rouges de la chair humaine palestinienne et du métal israélien.

    Sous prétexte de combattre les terroristes du Hamas, Israël s’arroge le droit d’exterminer des civils sans défense.

    les terroristes du Hamas? Mais personne n’est plus terroriste qu’Israël.

    Cet Etat, né d’un mouvement terroriste, l’Irgoun, devenu une structure militaire barbare, n’est-il pas l’inventeur du terrorisme ? Et sa règle d’airain n’est-elle pas que violence ? Barbarie ? Et massacres à grande échelle ?

    Des habitants palestiniens ont réagi à une tentative d’expulsion de chez eux. Petite circonstance et grande tuerie !

    Dans le parking d’un hôpital de gaza, on assiste chaque soir à un spectacle cauchemardesque d’humains, tripes à l’air, et massacrés par un monstre pilotant un avion-bombardier .

    Mais que l’on ne se trompe pas. Les massacres des populations sous les yeux du monde civilisé ne datent pas d’aujourd’hui.

    Les massacres de Deir-Yassine en 1948, de Kafr-Kassem en 1955 et de Sabra et Chatila en 1982 ne sont que des modèles récurrents de l’histoire… de la légitime défense israélienne !

    Et dans cette boucherie on live, les Etats arabes, un petit chouïa gênés mais nullement éprouvés ,assistent passivement à l’extermination progressive des palestiniens.

    A ce rythme-là, la marche funèbre sur les territoires palestiniens ne peut que se poursuivre.

    Israël et les Arabes, c’est presque jack l’éventreur chez les monarques et ensemble ils liraient le journal du soir, rubrique : « Incidents au Proche-Orient ».

    Il est vrai que cela fait longtemps que les régimes arabes ont sacrifié la révolte des humiliés à leur injustifiable passivité .

    Ainsi, le grand Israël puisera toujours, ses pulsions criminelles et son hystérie exterminatrice , dans nos reniements des causes justes, comme celle des palestiniens, ces damnés sur leur propre terre.

    La Nation, 20 mai 2021

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  • Israël et l’effet boomerang

    Par Salim METREF

    Le projet diabolique de l’entité sioniste de vouloir en finir une fois pour toutes avec la question de Jérusalem Est et celle de la mosquée El Aqsa en expropriant d’authentiques propriétaires palestiniens de leurs habitations et en utilisant comme bouclier et chair à canon une foule de colons hystériques décidée à profaner encore une fois l’un des lieux les plus sacrés de l’Islam a provoqué l’effet contraire à celui escompté et induit une véritable onde de choc à travers le monde musulman. La légitime riposte palestinienne qui a été immédiate et d’une ampleur jamais imaginée ne sera en tous les cas par éclipsée par les dizaines de morts de civils et enfants palestiniens à Gaza ni par les destructions des immeubles et habitations de cette ville. Cette riposte a permis de révéler à la face du monde le véritable potentiel de défense dont est détentrice l’entité sioniste.

    Beaucoup d’observateurs pensent aujourd’hui et sans oser encore le dire publiquement qu’Israël ne vaincra pas la résistance palestinienne combative, motivée par la justesse de son combat et adossée à tous ceux qui voudront laver l’affront des trahisons de 1967 et de 1973. Ils pensent aussi qu’Israël ne survivra pas à un nouveau conflit avec un monde musulman élargi cette fois-ci dans sa dimension géographique à tous les autres acteurs non arabes qui d’une manière ou d’une autre se sentent aujourd’hui et plus que jamais prêts à agir y compris militairement pour mettre fin à cette longue impunité dont a toujours bénéficiée l’entité sioniste dans l’accomplissement de ses crimes les plus odieux (assassinats de civils, expropriations, assassinats à l’étranger de responsables palestiniens, d’intellectuels et amis de la cause palestinienne, emprisonnements massifs, déportation,..). L’armée israélienne est dans une déconfiture qui ne dit pas encore son nom et la volte-face effectuée quant à son intervention terrestre ou pas dans la bande de Gaza ne signifie aux yeux de nombreux observateurs qu’une seule chose, le refus de Tsahal d’aller au corps à corps et la certitude d’être vaincue face à l’ardeur au combat de la résistance palestinienne.

    De surcroît, la terrible défaite qui lui a été infligée par le Hizbollah libanais et qui a contraint l’armée israélienne à battre en retraite et a quitté le pays du cèdre est encore présente dans tous les esprits. Sur quels leviers pourra pouvoir encore compter Israël pour manipuler à nouveau l’opinion internationale et faire croire encore une fois que ses nombreux crimes de guerre ne sont que légitime défense et que l’agresseur est toujours le peuple palestinien ? Ils ne sont plus très nombreux. Excepté peut-être le soutien enragé du complexe politico-médiatique français, puisque l’islamophobie semble être en ce moment plutôt dans l’air du temps dans l’hexagone, la réalité est toute autre et est plutôt amère. La diaspora juive pour une partie d’entre elle en a assez des crimes et exactions commis par l’entité sioniste et fournit moins d’argent qu’avant. L’image d’un peuple pourtant victime d’une incontestable tentative de liquidation physique de masse est sérieusement écornée puisque depuis 1948 un autre peuple est soumis aux mêmes exactions.

    Exproprié par la force de ses terres, blessé, assassiné, condamné à la prison et à l’errance et pour ceux qui sont restés chez eux soumis depuis des décennies à un criminel blocus y compris alimentaire. La question des droits légitimes du peuple palestinien interpelle aujourd’hui et plus que jamais la conscience humaine. Elle fait basculer une partie de l’opinion internationale qui se solidarise avec elle et réussit à faire cesser le grand mensonge de la désinformation. Ce nouvel embrasement pourrait s’inscrire dans la durée et s’étendre à plus vaste aire géographique. L’utilisation par Israël de son potentiel nucléaire militaire ne fera pas évoluer, selon de nombreux observateurs, les rapports de force qui ne seront plus ce qu’ils étaient auparavant. La supposée suprématie militaire d’Israël dans la région pourrait vite n’être qu’un souvenir du passé que le soutien entêté des Etats-Unis, eux-mêmes en pleine crise existentielle, ne pourra raviver. Et le barrage systématique à la restitution des droits légitimes du peuple palestinien ne fera qu’accélérer le désordre mondial dont il faudra bien assumer les conséquences.

    Tout n’est cependant pas définitivement perdu. Cette nouvelle guerre pourrait durer encore très longtemps et pourrait ne pas être circonscrite à cette région. Elle pourrait aussi s’estomper si le droit international est enfin et une fois pour toutes imposé à l’entité sioniste qui devra malgré son arrogance s’assoir à une table et reconnaitre les droits légitimes du peuple palestinien et de ses millions de réfugiés. En attendant de déférer ses responsables politiques et militaires devant la cour pénale internationale.

    S’agissant, enfin, des états arabes qui ont parié sur une normalisation avec Israël sur l’autel du sacrifice des droits légitimes du peuple palestinien, ils découvriront un jour qu’ils auront été les véritables dindons de la farce et pourront entendre cette phrase du criminel de guerre Ariel Sharon qu’il serait peut-être opportun de leur citer, s’il faut négocier un jour, je le ferai avec les durs, avec le Hamas et le Djihad Islamique, car seuls ces derniers ont une parole et honoreront leurs engagements ! A suivre.

    Le Quotidien d’Algérie, 17 mai 2021

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  • Palestine-Israël/ Malheur aux vaincus

    Le sang des innocents Palestiniens continue de couler et ce serait un miracle si les Israéliens arrêtaient la tuerie dans un avenir très proche.

    Ils sont assurés d’une protection américaine qui ne faiblit pas. Washington a été jusqu’à accuser le président Tayyip Erdogan d’antisémitisme parce qu’il a déclaré qu’Israël «se nourrit de sang» mais n’a pas pipé mot lorsque le président israélien, Reuven Rivlin, a affirmé que «les Arabes sont assoiffés de sang» après les affrontements qui ont eu lieu à Rod entre les juifs et les Palestiniens.

    En outre, et à plusieurs reprises, le gouvernement américain a empêché le Conseil de sécurité, et il était le seul, d’adopter une résolution imposant le cessez-le-feu entre les deux belligérants. Il n’en faut pas plus à Benyamin Netanyahu pour bomber le torse et déclarer qu’il cessera le massacre au «moment approprié».

    Il a un intérêt personnel dans la poursuite de cette guerre contre un malheureux peuple qui vit dans l’horreur depuis 1948. Il a en effet manœuvré pour que la «justice» décide l’expulsion de plusieurs résidents palestiniens (500) de leurs appartements qu’ils occupent depuis la création d’Israël à Jérusalem-Est et les remplacer par des colons juifs.

    Une décision qui, immanquablement, allait mettre le feu aux poudres. Et c’est ce qui est arrivé. Les Palestiniens en avaient marre de vivre dans l’injustice permanente. Il vaut mieux, dans ce cas-là, mourir digne. La provocation du Premier ministre israélien a fonctionné. Cette guerre lui permet de gagner du temps et de rester au pouvoir.

    Il n’a pas remporté les récentes élections législatives, et dans ce cas-là, il pouvait perdre le pouvoir, et du coup, son immunité. Empêtré dans des tas d’affaires de corruption, c’est la prison qui l’attend. De par ses orientations politiques, Netanyahu est un raciste.

    A ses yeux, le Palestinien est un non-être dont la place ne peut être qu’au cimetière. Outre sauver sa peau, c’est pour lui l’occasion de montrer son arrogance et sa cruauté même si, pour l’occasion, il met en danger également les civils juifs. Il n’a pas hésité à perpétrer des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. Sur 300 Palestiniens tués, 63 étaient des enfants, contre 12 Israéliens. C’est-à-dire, pour un Israélien tué, environ 25 Palestiniens ont laissé leur vie. Sans parler des destructions d’immeubles et de toutes ces familles qui vivent désormais dans la rue parce que leurs habitations ont été rasées. Ghaza, cette fois-ci, a été comparée à Dresde, cette ville allemande totalement détruite par les Alliés durant la Seconde Guerre mondiale.

    Le sinistre spectacle n’émeut qu’en apparence les puissants de ce monde. Le génocide du peuple palestinien peut continuer. Jamais des sanctions politiques et économiques ne seront décidées contre Israël par la communauté internationale, alors que des régimes qui ont commis nettement moins de crimes et n’ont pas violé la légalité internationale ont connu et connaissent, à juste titre, les foudres de l’ONU, de l’UE et d’autres organismes internationaux. On ne prête qu’aux riches et aux puissants. Le peuple palestinien n’en fait pas partie. Même les frères arabes l’ont abandonné. C’est la loi de la jungle.

    El Watan, 20 mai 2021

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  • Palestine-Israël / Les Juifs et les sionistes

    Chaabane BENSACI

    Les criminels de guerre sionistes ont, de tout temps, prétendu parler et agir «au nom du peuple juif», refusant d’entendre les Juifs, de plus en plus nombreux, qui refusent d’être comptables de leurs crimes en terre sainte. Ces réfractaires, hier esseulés, sont de plus en plus visibles, de plus en plus agissants. Sans aller jusqu’à imaginer que cela va provoquer un électrochoc, tant les sionistes maîtrisent bien des domaines, parmi lesquels les banques et les canaux de communication, on peut croire qu’un vent nouveau est en train de transformer les mentalités.

    La doctrine chère à Netanyahu, digne émule du sinistre Sharon, a encore de tristes «beaux jours» devant elle, et son ombre suprémaciste n’est pas prête à se dissiper, avec les 38 milliards de dollars du contribuable américain, par décennie. Mais la prise de conscience des juifs antisionistes est, désormais, réelle, et on l’a bien vu, lors de manifestations à New York, Londres, Paris ou Amsterdam, longtemps pro-israéliennes, criant leur colère face au cynisme du gouvernement Netanyahu et de ses soutiens, visibles et invisibles.

    Certes, cela ne mesure pas la complexité du problème, dont la raisonnante approche des Hébreux, selon les terres d’où ils proviennent. On sait que tous les chefs de guerre du sionisme dont la barbarie a culminé, au cours des conflits avec les Palestiniens, les Libanais et les Syriens, pour ne citer qu’eux, sont des Ashkénazes, juifs d’Europe centrale, notamment des Polonais. Comme on sait, aussi, que dans la «seule démocratie» (théocratique!) du Moyen-orient, les strates sont implacables pour les Juifs de Russie, les Falashas d’Ethiopie et les groupes de Sépharades, selon qu’ils viennent du Maroc ou d’autres pays du Maghreb. Rares sont ceux qui parviennent à se glisser dans le sérail, au prix d’ une concession qui n’a rien d’immaculée. Les Falashas, par exemple, ont un statut d’esclaves affranchis et vivent un racisme ordinaire que leur judéité n’acquitte nullement.

    A l’heure où les peuples arabes frémissent d’indignation, suite aux normalisations conclues par des dirigeants serviles, il convient de rappeler qu’au temps des pogroms, de l’Inquisition ou de la Solution finale, des esprits arabes ont tendu une main secourable à leurs cousins sémites, les ont protégés et ont favorisé leur prospérité croissante. Ce qui montre l’indécence de récentes lois, concoctées par des pays prompts à donner des gages aux organisations racistes et sectaires du sionisme, pour faire de l’antisionisme un crime puni au même titre que l’antisémitisme, quitte à déférer des sémites de bonne souche! Heureusement que le Covid est venu, juste à temps, torpiller cette dérive. Pour le moment…

    L’Expression, 20 mai 2021

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  • Le plan de paix absurde de Kushner a échoué.

    Par Michelle Goldberg

    « Nous assistons aux derniers vestiges de ce qu’on a appelé le conflit israélo-arabe », se vantait Jared Kushner dans le Wall Street Journal il y a deux mois.

    Il sondait les résultats des accords d’Abraham, l’ersatz de plan de paix au Moyen-Orient qu’il a aidé à négocier sous Donald Trump. Au cœur de sa suprême assurance, et des accords eux-mêmes, se trouvait la fiction mortelle selon laquelle les Palestiniens étaient si abjects et vaincus qu’Israël pouvait simplement ignorer leurs demandes.

    « L’une des raisons pour lesquelles le conflit israélo-arabe a persisté si longtemps était le mythe selon lequel il ne pouvait être résolu qu’après qu’Israël et les Palestiniens aient réglé leurs différends », écrit Kushner. « Cela n’a jamais été vrai. Les accords d’Abraham ont révélé que le conflit n’était rien de plus qu’un différend immobilier entre Israéliens et Palestiniens qui n’avait pas besoin de retarder les relations d’Israël avec le monde arabe au sens large. »

    Pour contourner ce différend, les États-Unis ont entrepris de soudoyer d’autres pays arabes et musulmans pour qu’ils normalisent leurs relations avec Israël. Les Émirats arabes unis ont obtenu un énorme contrat d’armement. Le Maroc a obtenu de Trump qu’il soutienne son annexion du Sahara occidental. Le Soudan a été retiré de la liste américaine des États soutenant le terrorisme.

    Mais l’explosion des combats en Israël et en Palestine ces derniers jours met en évidence une chose qui n’aurait jamais dû faire de doute : la justice pour les Palestiniens est une condition préalable à la paix. Et l’une des raisons pour lesquelles il y a eu si peu de justice pour les Palestiniens est la politique étrangère des États-Unis.

    « Je ne pense pas que cette occupation et ce processus d’annexion rampant auraient pu atteindre leur stade actuel si les États-Unis avaient dit non », a déclaré Jeremy Ben-Ami, président du groupe sioniste libéral J-Street.

    On peut condamner le Hamas et ses roquettes tout en reconnaissant que la conflagration actuelle a commencé par un excès israélien né d’un sentiment d’impunité. La campagne menée par les colons israéliens pour expulser des familles palestiniennes de leurs maisons dans le quartier de Sheikh Jarrah, à Jérusalem-Est, a constitué un point de tension majeur. Il y a également eu un raid de la police israélienne sur la mosquée Al Aqsa la première nuit du Ramadan, non pas pour prévenir la violence, mais pour couper ses haut-parleurs afin que les prières ne couvrent pas un discours du président israélien.

    Les Palestiniens craignent, non sans raison, qu’Israël ne cherche à les chasser de Jérusalem. Cela a permis au Hamas de se positionner comme le protecteur de Jérusalem. Et Israël semble considérer que son droit de se défendre contre le Hamas justifie le nombre obscène de victimes civiles qu’il provoque.

    Un statu quo insoutenable
    Tant d’horreur est née de l’illusion, tant de la droite israélienne que de la droite américaine, qu’en ce qui concerne les Palestiniens, le statu quo est durable.

    Pour être juste, ce n’est pas quelque chose qui a commencé avec Trump : L’Amérique a permis l’occupation et le projet de colonisation d’Israël pendant des décennies. Tareq Baconi, un analyste principal basé à Ramallah pour l’International Crisis Group, a fait valoir qu’à certains égards, l’administration Trump était simplement plus honnête que ses prédécesseurs quant à son mépris pour les Palestiniens.

    Néanmoins, a-t-il ajouté, la politique étrangère de Trump a permis « à la droite israélienne de comprendre qu’elle pouvait s’en tirer avec ses politiques les plus extrêmes. »

    Avant Trump, il était courant de dire que l’occupation finirait par forcer Israël à choisir entre être un État juif et un État démocratique. Pendant les années Trump, le choix d’Israël est devenu indéniable.

    La « loi sur l’État-nation » d’Israël de 2018 a consacré « la colonisation juive comme une valeur nationale » et a sapé l’égalité juridique des citoyens arabes d’Israël. Alors que les colonies s’étendaient, une solution à deux États est passée d’un rêve lointain à un fantasme.

    La réalité d’un seul État
    La mort d’un cadre à deux États, a déclaré Baconi, a renforcé le sentiment d’une communauté de destin entre les Palestiniens des territoires occupés et les Arabes israéliens, ou, comme beaucoup se désignent eux-mêmes, les citoyens palestiniens d’Israël. « Plus nous verrons Israël-Palestine comme une réalité à un seul État, où les Juifs ont tous les droits et les Palestiniens ont différents niveaux de droits, plus les Palestiniens comprendront que leur lutte est une lutte partagée.

    Les affrontements intercommunautaires entre Juifs et Palestiniens au sein même d’Israël constituent un aspect unique et déchirant de la violence qui secoue actuellement la région. À Lod, au moins quatre synagogues et une école religieuse ont été incendiées. « Des foules juives ont été vues errant dans les rues de Tibériade et de Haïfa à la recherche d’Arabes à agresser », rapporte le Times of Israel.

    « Je vis ici depuis longtemps ; je n’ai jamais vu la situation aussi grave », m’a dit par téléphone depuis Haïfa Diana Buttu, ancienne avocate de l’Organisation de libération de la Palestine.

    Tout ce chaos est surdéterminé ; presque chaque iniquité dans la région a une préhistoire incroyablement compliquée. Mais les États-Unis ont soutenu à la fois l’asservissement des Palestiniens et le pouvoir croissant de l’ethnonationalisme juif. Il ne suffit pas à Joe Biden d’être un peu meilleur que Trump ou d’essayer de relancer un « processus de paix » spectral. Si Israël ne peut plus se permettre d’ignorer les demandes des Palestiniens, nous ne le pouvons pas non plus.

    Michelle Goldberg est chroniqueuse au New York Times.

    The Berkshire Eagle, 18 mai 2021

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  • Gaza…est à nouveau gazée

    par Madjid Khelassi

    Longtemps angle mort du système politique mondial, la Palestine (ou du moins le morceau qu’il en reste) renoue avec l’actualité .

    Israël pilonne le Hamas, disent les médias mondiaux, comme si le peuple palestinien n’existait pas.

    L’état sioniste tue et l’Autorité Palestinienne en appelle aux américains… et au monde.

    Autorité Palestinienne? Quels mots étranges dans le sillage de la scandaleuse nécessité d’amputer un peuple de son pays

    Et quel récit tronçonné pour ces masses palestiniennes, devenues leurs propres chimères depuis 1948.

    La Palestine, matrice du monde et terre du 3éme des lieux saints de l’islam, croule sous une sémantique occidentale hypocrite. Merkel apporte son soutien à Nethanyahou pour le bruit des roquettes du Hamas, voyez donc !

    Quand un bombardement démolit une maison palestinienne, le vertige du panorama, crée un violent hiatus, entre une réalité aussi claire que l’eau du Jourdain, aujourd’hui détournée au profit d’Israël ,et un coté oraculaire qui assène qu’Israël ne fait que se défendre .

    Elle est belle la légitime défense, quand un missile aéroporté, fait disparaître un immeuble à Gaza, avec tous ses occupants !

    Et dans ce désert de gravats et de ruines – de ce que furent une maison, une chambre, un patio, un rêve -, la solitude des victimes muettes, éclabousse le nimbe des légendes arabes très « solidaires » du peuple palestinien .

    Arafat, signataire des accords d’Oslo décéda en fin d’année 2004. Mais comme un bouchon flottant sur une mer de tempête, il n’avait pas les moyens pour obliger Israël à faire la paix après la signature des accords d’Oslo .

    Israël ne le voulait pas aussi, et assassina le seul amoureux de la paix en Palestine : Itzhak Rabin, co-signataire des accords d’Oslo.

    Nul n’ignore qu’Israël, fille de l’imagination « Balfourienne » et les palestiniens sont deux peuples pour une seule terre . Mais de cela, l’entité sioniste ne veut pas entendre parler.

    Mai 2021…Gaza est à nouveau gazée. On reparle d’une solution à deux états.

    Solution où le plus mince des rêves, renvoie à la plus mince des chances , de voir un état palestinien émerger sur un territoire qu’Israël appelle depuis 1967, la Judée-Samarie, c’est-à-dire le Grand Israël. Tout est dit…et presque consommé !

    La Nation, 18 mai 2021

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