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  • Ghaza : La soumission des traîtres

    Ghaza : La soumission des traîtres

    Maroc, Ghaza, Palestine, Israël, normalisation,

    46 morts, dont 15 enfants et plusieurs femmes et plus de 360 blessés. C’est le bilan de l’agression sioniste sur la bande de Ghaza qui a été prise dans un déluge de tonnes de bombes pendant plus de 72 heures, sans interruption. Des dizaines de maisons et d’immeubles se sont abattus sur des familles palestiniennes apeurées et sans défense.

    L’Occident et ses médias ont fait peu de cas de cette agression et de tous ces morts qu’ils rangent dans la banalité des choses. Il faut dire qu’il y a un moment déjà que la mort d’un arabe n’émeut plus. Pire encore, ces mêmes médias qui font des Unes ininterrompues et des débats sans fin sur deux ou trois morts en Ukraine, se rangent systématiquement du côté des thèses israéliennes et mettent sur le même pied d’égalité les roquettes de la résistance palestinienne, dont aucune n’a atteint ses objectifs, et les redoutables frappes de l’armée israéliennes qui ont détruit des quartiers entiers. Pire encore, ils balayent le nombre impressionnant des morts palestiniens et s’attardent sur l’hypocrite peur des israéliens et leur stress face « aux ripostes palestiniennes».

    A côté de cela, aucune capitale occidentale n’a jugé utile de condamner l’agression sioniste, mettant le bourreau et la victime sur le même pied d’égalité. Mais en cela, il n’y a rien de nouveau. Israël jouit de l’impunité totale et a même carte blanche pour tuer sans distinction ni aucune pitié un peuple que l’on veut tout simplement chasser de ses terres et priver de ses moindres droits.

    Mais comment prétendre à une quelconque compassion ou justice de la part des Occidentaux quand des capitales arabes penchent presque à justifier la barbarie sioniste, comme le clame, toute honte bue, Rabat. Le Makhzen a ainsi jugé qu’il n’est plus le temps aujourd’hui aux condamnations d’Israël ni surtout à un quelconque soutien des Palestiniens. Bourita, le tristement célèbre ministre marocain des Affaires étrangères, a ainsi mis au même niveau le bourreau et sa victime appelant à arrêter la violence des deux côtés. Comme si les Palestiniens auraient agressé les Israéliens et comme si les 46 morts palestiniens n’existaient pas.

    Face à cela et face à toutes ces lâchetés, Israël ne peut que continuer ses massacres, encouragé qu’il est par des régimes arabes honnis, comme celui du Maroc, qui cautionnent de la manière la plus honteuse qui soit la barbarie sioniste. Pire que cela, ils se pavanent d’être les premiers alliés de ceux qui massacrent leurs frères palestiniens et se mettent à leur service espérant jouir de la mansuétude de l’Occident pour sauver leur régime face à la colère de leur peuple qui gronde de plus en plus.

    Par Abdelmadjid Blidi

    Ouest Tribune, 10/08/2022

    #Maroc #Palestine #Ghaza #Israël #Normalisation

  • Gaza : le communiqué de la honte du Maroc

    Gaza : le communiqué de la honte du Maroc

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    La réaction du Maroc à la nouvelle guerre contre Ghaza engagée par Israël et face aux insoutenables images des victimes palestiniennes a surpris plus d’un. Et particulièrement au Maroc où des voix se sont élevées pour dénoncer l’attitude «conciliante» avec Israël dont il ne condamne pas l’horreur qu’il provoque en Palestine occupée.

    En plus de la rue du Royaume qui ne partage pas les orientations et les déclarations du ministre des Affaires étrangères, Nacer Bourita, l’Observatoire marocain contre la normalisation a réagi avec véhémence au communiqué des Affaires étrangères du Royaume qui se contente d’exprimer «sa vive inquiétude» par rapport à ce qui se passe en Palestine. Et l’Observatoire de demander au chef de la diplomatie marocaine de «dégager» et d’aller «occuper le même poste en Israël».

    Bourita «plus sioniste que les Sionistes»

    Son président Ahmed Ouihmane a estimé, dans un message posté sur les réseaux sociaux, que Bourita «est devenu plus sioniste que les Sionistes», après sa scandaleuse déclaration. En effet, le diplomate qui a exprimé sa préoccupation par rapport à l’agression israélienne a assorti sa position complaisante avec Israël avec une formule qui en dit long sur sa véritable option, celle adoptée depuis la normalisation : il a demandé aux Marocains «de ne pas être plus palestiniens que les Palestiniens». Ce à quoi l’activiste lui demande de «ne pas être plus sioniste que les sionistes». Il accuse Nacer Bourita d’être «au service de l’agenda sioniste», de défendre ses intérêts, et lui dénie le droit de parler au nom du peuple marocain qui ne l’a ni élu ni mandaté. Surtout que le Maroc officiel n’a à aucun moment condamné l’agression israélienne.

    En effet, le communiqué du MAE exprime «sa vive inquiétude la grave détérioration de la situation dans la bande de Ghaza à cause du retour des actes de violences et des combats qui ont causé des pertes humaines et des dégâts matériels». Et d’appeler «à éviter davantage d’escalade et à rétablir le calme pour que la situation ne dégénère pas». D’où la qualification du communiqué de «message de la honte». De son côté, le secrétaire général de l’Observatoire, Aziz Hanaoui, a estimé dans un post que le ministre des Affaires étrangères, qui d’ailleurs se rendra bientôt en Israël pour inaugurer l’ambassade du Royaume, «a insulté le peuple marocain, poignardé les Palestiniens avec son communiqué misérable».

    Manifestations dès aujourd’hui

    L’Observatoire a appelé par ailleurs les Marocains à organiser dès manifestations aujourd’hui dans le pays pour dénoncer l’agression israélienne et la normalisation. Plusieurs associations de soutien au peuple palestinien et de défense de la cause palestinienne, humanitaires et organisations de défense des droits de l’Homme participent à cette initiative pour dénoncer l’attitude pro-sioniste des autorités marocaines et «dénoncer le mensonge de Bourita» qui a parlé de l’ouverture d’un bureau de liaison en Israël alors qu’il s’y rendra pour inaugurer une ambassade.

    Rendez-vous est pris donc pour aujourd’hui pour la rue marocaine afin de faire entendre sa voix et démontrer qu’elle ne suit pas la politique «d’assujettissement» du ministre des Affaires étrangères à l’agenda et aux orientations des sionistes qui commandent en Israël.

    D. B.

    L’Algérie aujourd’hui, 08/08/2022

    #Maroc #Israël #Gaza #Palestine

  • Le combat des micronations et États non reconnus

    Le combat des micronations et États non reconnus

    Sahara Occidental, Palestine, Maroc, Christiania, Sealand, Wirtland, Kurdistan,

    La Convention de Montevideo établit certaines conditions pour considérer un État comme tel : un peuple, un territoire, un gouvernement. Cependant, en dehors des limites de ces États officiels, on trouve d’autres projets, pas toujours prometteurs, qui aspirent à être reconnus par l’ensemble de la communauté internationale.

    Par Astrid Portero / El Orden Mundial

    Lorsque l’État-nation est apparu sur la scène, il était là pour rester. Avant lui, il y avait d’autres acteurs nationaux – des monarchies féodales, pour la plupart – des organisations administratives très inflexibles et féodales avec peu de portée internationale. Son apparition n’a pas été instantanée ; Il s’agissait plutôt d’un lent processus de transformation des monarchies féodales, leurs prédécesseurs historiques, en ce qui signifiait la rénovation – et, dans certains cas, le déplacement complet – des anciennes institutions qui régulaient la vie quotidienne des citoyens.

    L’État-nation que nous connaissons aujourd’hui a subi un processus de maturation qui a duré des siècles, mais nous pouvons trouver son origine vers l’année 1648, avec la paix de Westphalie , qui a mis fin à la guerre de Trente Ans en Allemagne et à la guerre de Quatre-vingts ans. Guerre entre l’Espagne et les Pays-Bas. Avec ce traité, qui visait la paix et la stabilité dans toute l’Europe par la signature d’un accord multilatéral, d’autres concepts très importants ont été introduits qui représenteraient un changement définitif dans la manière de comprendre la politique et les gouvernements.

    De manière innovante, l’accord reposait sur des bases juridiques et non religieuses, ce qui a eu un impact énorme : c’était la première fois dans l’histoire moderne que les gouvernements n’étaient pas fondés sur la foi ; au contraire, la liberté religieuse des individus a commencé à être prêchée. Tout cela est basé sur un concept appelé État , quelle que soit sa taille ou l’étendue de son pouvoir, puisqu’il est défini en ayant des limites internationales avec l’intégrité territoriale et la souveraineté nationale. C’était également crucial pour le changement de paradigme international : en éliminant le facteur religieux des gouvernements et en introduisant la souveraineté nationale – c’est-à-dire le pouvoir politique venant du peuple -, le pouvoir n’était plus hérité ou avait une origine divine.

    Nous entrions ainsi dans une ère de laïcité de l’État, avec une nouvelle importance de l’équilibre entre l’individu et la communauté et la sauvegarde de la liberté et de la sécurité individuelles à travers différents mécanismes administratifs. Avec l’intégrité territoriale, des frontières plus ou moins stables ont également émergé, certaines naturelles — des délimitations physiques telles que des rivières ou des montagnes — et d’autres créées artificiellement par des accords avec le ou les pays voisins pour tenter d’atteindre l’harmonie territoriale. Avec ce mélange d’éléments apparaît ce que nous connaissons aujourd’hui comme pratiquement la seule forme d’organisation et de gouvernement de la communauté internationale.

    Qu’est-ce qu’un État ?
    Bien que l’origine de l’État-nation remonte à 1648, la vérité est que sa définition n’a été officiellement consignée par écrit qu’en 1933, dans la Convention sur les droits et devoirs des États qui s’est tenue à Montevideo, un accord international promu par le président des États-Unis d’alors Franklin D. Roosevelt dans une tentative d’étendre sa politique de bon voisinage, totalement opposé à l’interventionnisme et à l’impérialisme que les États-Unis pratiquaient et qui commençaient à provoquer le rejet autour de lui.

    Dans le premier point du traité on retrouve l’essentiel : ce qui est défini comme Etat. L’État en tant que personne ou acteur de droit international doit avoir une population permanente, un territoire déterminé et délimité, un gouvernement et une capacité effective d’établir des relations avec d’autres États. Quant à la population, elle doit être relativement homogène : le concept d’État-nation est né, entre autres, de la nécessité de régner sur un groupe de personnes ayant des affinités culturelles, physiques ou ethniques.

    Le traité répondait aux besoins de l’époque et il conviendrait aujourd’hui de l’actualiser pour y inclure ce qui est devenu le point le plus important de l’émergence d’un État : la reconnaissance internationale, différente de cette capacité à établir des relations efficaces avec d’autres États. La reconnaissance par la communauté internationale de l’entité territoriale en tant qu’acteur étatique est devenue une chose à laquelle beaucoup aspirent, car le respect des trois exigences de la convention ne fait pas automatiquement de toute entité un État ; De plus en plus, le consensus de la communauté internationale sur le statut d’une entité donnée est nécessaire pour un avenir prospère.

    Le fait qu’il existe une sorte de feuille de route qui précise ce qu’est un Etat a un double sens : tout ce qui ne répond pas à ces exigences ne l’est pas. Cependant, aujourd’hui, cette réalité est devenue plus complexe et a généré une série de particularités étatiques et de projets gouvernementaux qui envoient un message très clair : lorsque la perception est devenue une partie si importante de la réalité, beaucoup ne le font pas. Il importe tellement que d’autres voisins rejettent leur projets de pays.

    Micronations : un message territorial
    Même si cela peut sembler incroyable, les lieux considérés – par eux-mêmes ou par des tiers – comme des micronations sont très nombreux et représentent un défi constant aux normes établies et aux exigences exigées pour devenir un État à part entière reconnu par la communauté internationale – même si cela les prendre, à de nombreuses reprises, comme une blague ou un passe-temps—. En réalité, ce sont rarement des passe-temps. S’il est vrai que parfois l’implantation d’une micronation est un acte de rébellion, derrière l’émergence de nombre d’entre elles se cache une contestation politique ou une manière d’exprimer le mécontentement d’un ou plusieurs individus envers le pays auquel ils appartiennent pour diverses raisons.

    En premier lieu, il faudrait savoir distinguer une micronation d’un petit Etat en termes de territoire —aussi appelé micro-Etat— . micronations _ sont devenus des lieux qui peuvent parfaitement répondre aux exigences de la Convention de Montevideo en termes généraux —territoire délimité, population permanente et un gouvernement ou une administration sur cette population—, mais qui, cependant, n’ont pas la reconnaissance de la communauté internationale, entre autres car elles naissent au sein d’Etats déjà reconnus dans une sorte de sécession. Beaucoup se comportent comme des États à tous égards, avec des documents juridiques pour leurs citoyens, l’émission de leur propre monnaie ou un drapeau qui les représente en tant que pays. Cependant, comme elles sont normalement implantées sur des territoires très réduits — dans certains cas, des bâtiments ou des fortifications — ou de peu d’intérêt étatique, cela ne pose généralement pas de réel problème pour l’État au sein duquel elles naissent ; dans d’autres cas, un accord est trouvé.

    Parmi les plus connues figure la ville libre de Christiania , au Danemark, un quartier relativement autonome de Copenhague comptant environ un millier d’habitants qui se proclame indépendant de l’État danois. Le projet Christiania est né en 1971 d’un mouvement culturel et politique qui aspirait à un mode de vie communautaire et collaboratif. En 1989, le gouvernement danois a accepté de préserver la colonie et, depuis 2012, nombre de ses habitants ont acquis des terres à Christiania afin de maintenir leur communauté et leur mode de vie. Actuellement, c’est un lieu touristique dont profite le gouvernement danois, même si la tension entre les deux acteurs s’est accrue en raison de la vente de drogue au sein de la commune.

    D’autres exemples de micronations incluent des territoires assez curieux et presque imaginaires. C’est le cas de la Principauté de Sealand , à dix kilomètres de la côte est du Royaume-Uni. Cette micronation repose sur une forteresse marine de l’armée britannique abandonnée après la Seconde Guerre mondiale, une sorte d’île artificielle que Paddy Roy Bates a conquise en 1967 et qui a sa propre Constitution depuis 1975, date à laquelle Bates s’est proclamé prince du nouveau pays apparemment prenant profitant du vide juridique que le lieu se trouvait dans les eaux internationales.

    Directement sans territoire réel, nous pouvons trouver Wirtland , un cyber-pays soi-disant souverain qui expérimente la légitimité et l’autosuffisance d’un pays qui transcende apparemment les frontières nationales sans violer ni diminuer celle de toute autre nation. Actuellement, il a sa propre monnaie et son propre sceau et parmi ses citoyens les plus éminents figurent des personnalités telles que Julian Assange ou Edward Snowden, qui ont reçu ce statut en tant que symbole de reconnaissance et de soutien.

    Bien que les micronations puissent sembler des idées récentes, il y en a eu plusieurs tout au long de l’histoire. La rébellion de Fredonia a été, par exemple, la première tentative des Texans de se séparer du Mexique en 1826. Les colons anglo, dirigés par l’homme d’affaires Haden Edwards, ont déclaré leur indépendance et créé la République de Fredonia, ce qui a entraîné l’augmentation de la présence militaire mexicaine dans le région et la résiliation du contrat du gouvernement mexicain avec Edwards. Certains historiens considèrent la rébellion de Fredonia comme le début de la révolution texane.

    Une micronation est généralement, à plusieurs reprises, un message. C’est le cas de Waveland , Peaceland et Glacier Republic , lieux gérés et proclamés indépendants par l’ONG environnementale Greenpeace comme une forme de protestation environnementale pour diverses raisons : extraction de pétrole, opposition à la construction d’un radar américain ou dénonciation du manque de protection de la pôles, respectivement. La liste des micronations aux objectifs différents est finalement aussi longue que l’imagination le permet.

    États à reconnaissance limitée
    Si établir des relations avec un autre État n’est pas synonyme d’être reconnu par la communauté internationale, elles jouent parfois le même rôle. Bien que cette reconnaissance n’ait qu’un effet politique ou symbolique, la vérité est qu’en pratique elle a un rôle infiniment plus important dans l’avenir du pays ou de l’État nouvellement émergé. Il est possible que ces territoires aient les conditions pour se constituer en Etat —population, territoire et Gouvernement— et, cependant, finissent par échouer dans leur projet faute de reconnaissance internationale ; cela se traduit souvent par des blocus commerciaux, l’absence de traités, des obstacles à l’importation et à l’exportation, etc.

    Au sein de ce groupe, ce qui attire peut-être le plus l’attention est la Chine, où il convient de faire la distinction entre la République de Chine et la République populaire de Chine. La République de Chine gouverne l’île de Taiwan et d’autres îles plus petites depuis 1949, date du transfert du continent après la défaite contre les forces communistes dans la guerre civile chinoise. Après la guerre, le ROC a maintenu la reconnaissance de nombreux pays dans la communauté internationale et sa revendication sur le reste du territoire qu’il avait perdu dans le conflit. Cependant, au fil du temps et des différents intérêts en jeu, la communauté internationale en est venue à reconnaître en grande partie la République populaire de Chine comme un État légitime, puisqu’elle contrôlait la quasi-totalité du territoire. Cette dualité dans la reconnaissance des gouvernements signifie que, même aujourd’hui, la République populaire de Chine a une reconnaissance internationale limitée, dans la mesure où 17 pays membres des Nations Unies continuent de reconnaître la République de Chine comme État officiel. Ces intérêts politiques se reflètent également en Corée du Nord, créée en 1948, autre pays peu reconnu : ni la France, ni la Corée du Sud, ni le Japon, ni la République de Chine ne le reconnaissent.

    Les sécessions de pays déjà existants sont, peut-être, l’hypothèse la plus nombreuse de pays à reconnaissance limitée, généralement parce que la majorité de la communauté internationale trouve plus avantageux de ne pas les reconnaître et d’éviter un conflit diplomatique, politique ou commercial avec le pays qui combat la sécession ou parce que la reconnaissance du nouveau pays peut être comprise comme un symbole d’ingérence dans les affaires intérieures d’un autre État. Dans ce groupe, on retrouve le sud du Cameroun ou la République d’Ambazonia, qui lutte pour l’indépendance du Cameroun. Aussi Somaliland, dont les différents clans se sont proclamés indépendants de la Somalie en 1991 et qui a sa propre Constitution, sa propre monnaie et son propre gouvernement —beaucoup plus stables que ceux de la Somalie—, mais pas de reconnaissance internationale. Chypre du Nord, l’Ossétie du Sud —veut être indépendante de la Géorgie— et la République de Cabinda —indépendance de l’Angola— sont dans une situation similaire.

    La dissolution historique de grands blocs étatiques, tels que la Yougoslavie et l’ URSS , a également encore des conséquences territoriales. Le cas le plus frappant est celui du Kosovo , dont l’indépendance vis-à-vis de la Serbie a produit une guerre qui s’est terminée par une résolution internationale du Conseil de sécurité des Nations unies prônant une administration internationale du territoire. Cependant, en 2008, le Kosovo a de nouveau déclaré son indépendance , à nouveau rejetée par la Serbie, mais acceptée par plusieurs pays occidentaux.

    Un autre exemple serait l’Arménie, un pays indépendant de l’URSS, mais non reconnu par le Pakistan comme une manifestation de soutien à l’Azerbaïdjan dans son conflit sur la région à majorité arménienne du Haut-Karabakh . L’Artsakh ou le Haut-Karabakh, comme l’Abkhazie vis-à-vis de la Géorgie, peinent à être un pays à part entière, mais tous deux ont subi des conflits armés aux mains des pays dont ils veulent se séparer. De plus, l’Artsakh complique davantage le problème des pays à reconnaissance limitée ou non reconnue dans la mesure où il pourrait être considéré comme une sorte d’État ethnique : initialement, il était destiné à être un pays pour les Arméniens.

    Ce type d’Etat pour une ethnie ou un groupe culturel précis — comme le fut en fait le Pakistan avec la partition de l’Inde : une nation pour les musulmans de l’Est et de l’Ouest de l’Inde — répond, normalement, aux conséquences de la colonisation et de l’imposition par l’Ouest des frontières qui répondaient plus à des intérêts économiques qu’à des populations homogènes — le Pakistan serait, justement, l’exception —. Parmi ces cas, on trouve le Balouchistan —la terre des Baloutches pakistanais—, le Khalistan —territoire sikh au sein de l’Inde—, le Kurdistan —un pays pour le peuple kurde transnational—, le Sunistan et le Chiistan —pour les sunnites et les chiites, respectivement— ou le Volkstaat — littéralement, ‘People’s State’, un projet indépendant pour les Afrikaners d’Afrique du Sud.

    La Palestine est un autre pays qui subit les conséquences du manque de reconnaissance contre un autre pays avec plus de pouvoir – bien qu’aussi avec une reconnaissance limitée – en raison de l’irresponsabilité politique. Le cas se répète au Sahara Occidental : des lieux occupés par d’autres pays avec une présence plus internationale qui agit comme un groupe de pression dans les médias et la communauté internationale afin qu’ils s’immiscent le moins possible dans ce qui est compris comme les affaires intérieures d’un autre État.

    Reconnaissance internationale dans un monde globalisé
    Aujourd’hui, en route vers un monde de plus en plus interconnecté, certains affirment que les volontés sécessionnistes de nombreux territoires n’ont pas de sens . Dans un contexte où les supra-États ou les organisations supra-étatiques prennent de plus en plus d’importance, à quoi bon vouloir se séparer d’un pays pour rejoindre cette organisation ? D’un point de vue purement pratique, la perte de souveraineté peut être considérée comme la même. À l’époque où nous vivons, les États n’ont guère l’indépendance nécessaire pour prendre leurs propres décisions sans compter sur l’influence du reste de la communauté internationale et de l’économie mondiale. Gouverner isolément du reste du monde n’est plus une option pour la plupart.

    Periodismo alternativo, 02/08/2022

    #Sahara_Occidental #Maroc #Christiania #Sealand #Wirtland

  • Maroc : La normalisation atteint sa vitesse maximale

    Maroc, Israël, Normalisation, Palestine,

    Les visites de responsables sionistes au Maroc, amorcées au lendemain de la signature de l’accord de normalisation en décembre 2020, sont en passe d’atteindre leur vitesse maximale, au grand dam du peuple marocain qui rejette depuis le début cette “alliance” à travers sa mobilisation et ses actions quotidiennes de rue.

    Dans ce sillage et à l’heure où l’entité sioniste accentue sa cruauté et tyrannie envers le peuple palestinien que les Marocains soutiennent depuis toujours, un autre ministre sioniste, dit de “Coopération régionale”, a été reçu en grande pompe au cours de la semaine écoulée au royaume par de nombreux responsables qui se targuent d’avoir mené avec lui des discussions fructueuses.

    La visite de ce “responsable” est intervenue, pour rappel, après celles d’autres ministres sionistes, à l’instar de celui de la Justice dont le déplacement a été conclu par la signature d’accords, ou encore du chef d’Etat-major de l’armée sioniste et de la ministre sioniste de l’Intérieur qui, en s’entretenant avec son homologue marocain, a pu décrocher une “transaction” inespérée pour les Sionistes, à savoir l’envoi de 15.000 Marocains dans le secteur de la santé et du bâtiment, soit pour soigner les soldats de l’armée d’occupation et construire des colonies sur la terre des Palestiniens.

    Avant ce ballet, plusieurs autres responsables sionistes ont foulé le sol marocain, dont le ministre des Affaires étrangères et celui de la Défense, dont la visite a été qualifiée par le Front marocain anti-normalisation de ‘la honte du siècle’ et de ‘la haute trahison’, tant elle a permis à ce dernier de signer des accords militaires, qualifiés par d’aucuns “des plus dangereux pour le peuple marocain et sa stabilité”.

    Faisant cavalier seul dès le début, le régime du Makhzen s’est retrouvé au fil du temps “le seul concerné au royaume par ces visites de responsables sionistes”, ne cessent de souligner les observateurs et les acteurs politiques au royaume.

    Pour le président de l’Observatoire marocain contre la normalisation, Ahmed Ouihmane, “les visites des soi-disant responsables sionistes sont tout simplement un non-évènement”.

    Dans un post publié récemment sur son compte Facebook, Ouihmane a indiqué que le régime du Makhzen est tellement obnubilé par ses calculs étroits, qu’il n’a pas eu le temps de se rendre compte qu’il est en train de naviguer seul en plein désert.

    “Les visites effrénées de soi-disant responsables sionistes au Maroc sont en train de baliser le terrain à quelque chose de très grave. C’est l’existence et le destin du royaume qui sont en jeu. Celui qui ne veut pas voir ceci, est pire qu’un aveugle”, a alerté Ouihmane, prévenant que “la grande ambition des Sionistes n’est autre que d’ériger leur pays sur les décombres du royaume”.

    Pour sa part, le chef du groupe parlementaire du Parti de la Justice et du Développement, Abdellah Boano, a dénoncé dans un communiqué “la course des responsables sionistes à se rendre au Maroc”, faisant observer que “ceci est le prélude d’un danger imminent”.

    “Cette ruée vers la normalisation est un danger pour le pays et pour la stabilité de notre patrie”, a souligné Boano, appelant “les autorités marocaines à entendre la voix de la raison et à regarder les expériences en termes de normalisation avec l’entité sioniste et les conséquences auxquelles elles ont abouties”.

    De son côté, le rassemblement des “Marocains contre la normalisation” a indiqué dans un post sur Facebook que les choses se dirigent au Maroc, à la lumière de l’entêtement du Makhzen dans sa politique, “vers une confrontation entre le peuple et le régime en place”.

    APS

    #Maroc #Israël #Normalisation #Palestine

  • La visite d’Aviv Kochavi au Maroc vue par un expert espagnol

    Maroc, Israël, Aviv Kochavi, Algérie, Palestine, Sahara Occidental, Front Polisario,

    Dans une première historique, le chef de l’armée israélienne, le général Aviv Kochavi, est arrivé le 18 juillet au Maroc, pour une visite officielle. Il était accompagné du commandant de la coopération internationale de l’armée, le général Effie Defrin, et le chef de la division de recherche et du renseignement, le général Amit Saar.

    Le 19 juillet, il a été reçu par le ministre marocain de la Défense, le général Abdellatif Loudiyi. Il a ensuite rencontré son homologue marocain, le général Belkhir El Farouk et le chef du renseignement militaire, Brahim Hassani.

    L’état-major marocain a indiqué dans une note que Rabat avait exprimé «son intérêt à monter conjointement des projets industriels de défense au Maroc». Sur le plan militaire, «cette visite a permis d’examiner les opportunités de développer davantage les axes de la coopération portant principalement sur la formation, le transfert de technologies ainsi que sur le partage d’expériences et d’expertises», ajoute-t-elle.

    Analyse de Carlos Ruiz Miguel, Professeur en droit constitutionnel et directeur du centre d’études sur le Sahara Occidental de l’Université de Saint-Jacques-de-Compostelle, à Madrid.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=w4VOUen8j0E&w=560&h=315]

    #Maroc #Israël #Aviv_Kochavi #Palestine #Algérie #Sahara_Occidental

  • Monde : Retour en force de la diplomatie algérienne

    Algérie, diplomatie, Afrique, guerre de libération, Enrico Mattei, Palestine, Hamas, OLP,

    La diplomatie algérienne, fidèle aux principes du 1er Novembre 1954, fondés sur le soutien aux causes justes et au droit des peuples à l’autodétermination, a marqué un retour en force sur la scène internationale en contribuant au règlement des crises dans la région et à l’instauration de la paix, a affirmé le moudjahid et ancien ambassadeur, Noureddine Djoudi.

    Dans un entretien à l’APS à l’occasion de la célébration du 60e anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale, M. Djoudi a souligné que la diplomatie algérienne a joué un rôle important dans
    l’affranchissement du pays du joug colonial, précisant que le premier jalon fut lorsque les chefs de la Révolution ont compris l’importance de la lutte diplomatique pour combattre le colonisateur qui a tenté plus d’un siècle durant d’effacer l’identité algérienne.

    Pour contrer la propagande française, qui présentait l’Algérie comme une « partie intégrante de la France », il fallait créer un mouvement de sympathie et de solidarité mondial, et pour atteindre cet objectif, la « diplomatie de guerre » fut enclenchée par « l’ouverture de bureaux et de représentations du Front de libération nationale (FLN) dans plusieurs capitales, notamment dans les pays qui soutenaient la France », a-t-il expliqué.

    Il s’agissait, par cette démarche, de « révéler à l’opinion publique mondiale la réalité des faits pour faire pression sur les gouvernements des pays qui soutenaient la France coloniale, à travers leurs peuples, et de montrer que l’Armée de libération nationale (ALN) était composée de révolutionnaires et non de bandits sous la coupe de l’Internationale socialiste », selon le diplomate.

    Evoquant les moudjahidine ayant porté la cause algérienne sur la scène internationale, Noureddine Djoudi a cité Tayeb Boulahrouf qui a contribué, a-t-il dit, au « ralliement de responsables italiens, dont le fondateur d’Eni, Enrico Mattei, à la cause nationale ».

    Pour le diplomate, la lutte menée par Boulahrouf continue de porter ses fruits en témoignent les relations fortes qu’entretiennent aujourd’hui l’Algérie et l’Italie.

    Il a également rappelé l’ouverture d’un bureau aux Nations Unies à New York grâce à Hocine Aït Ahmed, M’hamed Yazid et Abdelkader Chanderli. Ce dernier a réussi à convaincre le sénateur John Kennedy qui a appelé dans son célèbre « discours algérien », devant le sénat à la reconnaissance de l’indépendance de l’Algérie ».

    « La diplomatie algérienne, qui a toujours été une arme, repose sur des principes solides, à l’instar du droit des peuples à la liberté et à la dignité, ce qui explique que notre diplomatie s’appuie, à ce jour, sur la défense du droit des peuples à l’autodétermination », considère l’ancien ambassadeur.

    Pour ce qui est de la diplomatie algérienne après l’indépendance, M.Djoudi a fait savoir que l’on aspirait, à l’époque, à mettre en place un corps diplomatique basé sur la formation et que des membres de l’Armée de libération, y compris lui, avaient été choisis et nommés aux postes d’ambassadeurs et avaient comme orientation principale que la lutte des peuples souffrant du joug colonial et de discrimination raciale était celle de l’Algérie.

    « Au lendemain de l’indépendance, un corps diplomatique commençait à se former, en accédant à des écoles de formation diplomatique à l’étranger, jusqu’à la création de notre propre école au ministère des Affaires étrangères et de la communauté nationale à l’étranger », a-t-il poursuivi.

    M. Djoudi a rappelé l’aide apportée par la diplomatie algérienne au dirigeant sud-africain, Nelson Mandela qui voulait s’imprégner de la lutte des Algériens et qui a été amené à lancer « la diplomatie de guerre », étant un outil important pour faire connaitre la cause de son peuple et la discrimination raciale qu’il subissait et expliquer au monde le système de « l’Apartheid », et c’est à partir de là qu’a commencé l’élimination de ce régime ségrégationniste en Afrique du Sud, a-t-il dit.

    Il a également évoqué la participation de l’Algérie au règlement de nombreuses crises, à l’instar de celle des otages américains en Iran, du règlement du conflit entre ce pays et l’Irak en 1975, ou encore le
    règlement de la crise du détournement de l’avion koweïtien en 1988, soulignant que la diplomatie algérienne a toujours aspiré à la paix et à la justice entre les pays en conflit et est pleinement convaincue que tout conflit interne d’un pays ne peut être réglé que par la diplomatie et le dialogue, et la recherche de solutions pacifiques contre l’ingérence politique ou armée des puissances étrangères.

    A cet effet, il a rappelé la position de l’Algérie à l’égard des pays voisins, dont la Libye, précisant qu’elle a appelé à la non ingérence dans les affaires internes de cette dernière, tout en insistant sur l’impératif d’aider les Libyens à concrétiser leur union, tout comme pour le Mali.

    « L’Afrique, première des priorités »

    L’ancien ambassadeur en Afrique du sud, en Angola et aux Pays bas regrette le recul de la diplomatie algérienne à une certaine période, mais a-t-il dit, « nous sommes revenus aujourd’hui en force » soulignant que le Président de la République, M Abdelmadjid Tebboune l’a clairement signifié en affirmant que l’engagement de l’Algérie aux côtés de l’Afrique était la première des priorités. »

    Il s’est dit « fier » de voir la nouvelle diplomatie aussi active que dans les années de la Révolution, ajoutant que « notre diplomatie est capable aujourd’hui de faire face à toute offensive contre l’Algérie. Il y a aujourd’hui ce qu’on appelle la diplomatie du militantisme, pareille à celle que nous avons connue durant la guerre de libération ».

    Il y a un lien entre la diplomatie de guerre et la nouvelle diplomatie, a-t-il dit, précisant que les démarches menées par l’Algérie pour le règlement des conflits renseignent sur le rôle pionnier et essentiel de sa diplomatie ».

    M. Djoudi a salué l’initiative du Président de la République pour « l’unification des rangs palestiniens » lors de la rencontre historique entre le chef du bureau politique du mouvement Hamas, Ismail Haniyeh et le président palestinien, Mahmoud Abbas après des années de marasme.

    « La diplomatie algérienne a réussi à poser le premier jalon pour mettre fin à la division entre les factions palestiniennes, a-t-il dit, ajoutant « c’est, désormais, aux Palestiniens de faire front uni contre l’entité sioniste ».

    L’orateur a rappelé les déplacements continus du Président Tebboune dans de nombreux pays, l’intense activité de la diplomatie algérienne ainsi que les visites du Ministre des Affaires étrangères et de la communauté nationale à l’étranger Ramtane Lamamra, affirmant que les pays arabes ont favorablement accueilli et salué le Sommet arabe qu’abritera l’Algérie en novembre prochain.

    M. Djoudi a en outre souligné que la diplomatie algérienne qui a engendré une élite de diplomates de la trempe du chahid Mohamed Seddik Ben Yahia et bien d’autres, peut en former d’autres aussi compétents, sur les pas de leurs prédécesseurs et avec les mêmes principes de soutien aux cause justes et au droit des peuples à l’autodétermination.

    APS

    #Algérie #Diplomatie #Afrique #Palestine

  • Israël va-t-il poursuivre la normalisation avec ses voisins arabes?

    Israël va-t-il poursuivre la normalisation avec ses voisins arabes?

    Israël, Palestine, Normalisation, Bahreïn, EAU, Maroc,

    Mes recherches montrent que des liens plus étroits avec Israël donnent aux régimes arabes de nouveaux outils pour réprimer leurs propres citoyens.
    Analyse par Dana El Kurd
    The Washington Post, 11 juillet 2022

    Alors que le président Biden s’apprête à se rendre en Arabie saoudite pour rencontrer neuf dirigeants arabes, des médias saoudiens, américains et israéliens ont rapporté que des pourparlers en vue d’une normalisation plus large sont en cours. L’envoyé américain chargé de la lutte contre l’antisémitisme s’est rendu en Arabie saoudite pour encourager de tels pourparlers, et des responsables israéliens ont évoqué la perspective d’un accord de sécurité régional dirigé par les États-Unis entre Israël et certains pays arabes du Golfe. Biden a mis l’accent sur la sécurité d’Israël, plus encore que sur le pétrole, comme raison de sa visite.

    Les accords d’Abraham de 2020, qui ont normalisé les relations entre Israël et les Émirats arabes unis (ainsi que Bahreïn et le Maroc), constituent la pièce maîtresse de cette vision de la sécurité régionale. La coordination accrue en matière de sécurité, ainsi que la hausse des taux d’échanges bilatéraux, ont amené certains analystes à conclure que « la paix prend son envol. »

    Mais la normalisation n’est pas une question de paix, en soi. Les pays qui normalisent leurs relations n’étaient pas en guerre avec Israël auparavant, et le processus s’est poursuivi sans que des progrès aient été accomplis vers des négociations israélo-palestiniennes.

    Mes recherches sur les accords d’Abraham, ainsi que sur d’autres mesures de normalisation entre Israël et les gouvernements arabes, montrent que de tels accords peuvent avoir un impact négatif sur les conditions dans les pays participants. Plus précisément, ce type d’accords facilite le partage de technologies telles que les logiciels espions de surveillance numérique, qui peuvent permettre aux régimes autoritaires d’accroître la répression. La normalisation avec Israël peut également être un moyen pour les pays arabes de gagner du crédit auprès de Washington sans apporter de changements de politique intérieure sur des questions telles que les droits de l’homme et les prisonniers politiques.

    Le cadre de sécurité régionale que Biden chercherait à construire pourrait être mieux compris, dans cette optique, non pas comme un accord de paix mais comme une forme de gestion autoritaire des conflits. Pour les citoyens des pays qui y adhèrent, les conditions intérieures peuvent empirer.

    Les partenariats en matière de technologies de surveillance se multiplient
    Les relations normalisées entre Israël et ses nouveaux partenaires comportent un volet économique. Le Bureau central des statistiques israélien a récemment publié les chiffres du commerce bilatéral, qui montrent une augmentation de près de 120 % du commerce bilatéral avec les Émirats arabes unis depuis l’année dernière, et un bond de 40 % du commerce entre Israël et le Maroc.

    L’augmentation du commerce bilatéral reflète, dans une large mesure, l’élargissement des liens entre des pays comme les EAU et l’industrie israélienne de la défense. Les investissements émiratis dans les entreprises israéliennes de surveillance et de piratage informatique ont augmenté, de même que les partenariats entre les entreprises émiraties et israéliennes.

    Cela a facilité l’acquisition par les Émirats de technologies répressives, notamment de logiciels espions et de drones de surveillance, que les gouvernements arabes peuvent ensuite utiliser pour harceler les militants et les dissidents dans leur pays et à l’étranger. Un exemple frappant est le cas d’Alaa al-Siddiq, un activiste émirati vivant en exil à Londres, qui a déclaré avoir été piraté par le gouvernement des EAU à l’aide d’un logiciel israélien quelques semaines avant sa mort dans un accident de voiture.

    Du côté israélien, ces investissements et ces nouveaux marchés contribuent à renforcer la capacité du complexe militaro-industriel israélien à développer de nouveaux outils et de nouvelles méthodes, malgré la liste noire établie par les États-Unis à l’encontre de sociétés telles que le groupe NSO.

    Les États du Golfe répriment le sentiment pro-palestinien
    Les sondages – et mes recherches sur le terrain – montrent que les publics arabes restent, à une large majorité, pro-Palestine. Les citoyens des pays arabes s’opposent généralement à une normalisation avec Israël avant la résolution du conflit israélo-palestinien. La normalisation menée par le gouvernement, en fait, implique souvent d’étouffer toute dissidence de la part des citoyens.

    De nombreuses recherches ont montré que la question palestinienne mobilise les publics arabes. Il y a une composante intérieure à cela : Le conflit israélo-palestinien non résolu pousse les citoyens des pays arabes à exiger une plus grande responsabilité de la part de leurs gouvernements, et représente donc un risque pour le contrôle autoritaire.

    Cette dynamique est également évidente dans les pays qui ont normalisé leurs relations avec Israël. Au Bahreïn, le gouvernement a pris des mesures pour limiter l’indignation du public à l’égard des Accords d’Abraham en adoptant de nouveaux règlements de la fonction publique interdisant aux employés du gouvernement (une partie non négligeable de la population) d’exprimer des opinions contraires à la politique étrangère officielle. Dans les Émirats arabes unis, les responsables gouvernementaux ont encouragé les citoyens et les résidents à utiliser une application désignée pour se dénoncer les uns les autres pour le crime d’opposition à la politique officielle du gouvernement. Après la signature des accords, les deux gouvernements se sont empressés d’étouffer la dissidence. Au Bahreïn, par exemple, le gouvernement a dissous les manifestations et a mis fin à des événements tels que des tables rondes et des conférences sur la Palestine.

    Les liens sociaux dans les pays en voie de normalisation semblent s’effriter en raison de cette répression. Des militants des Émirats arabes unis rapportent que la peur des sanctions a conduit les familles à couper les liens avec leurs proches qui se sont exprimés sur ces questions. De même, au Bahreïn, les citoyens notent que l’expression publique est « plus restreinte que par le passé » et que les gens sont « confus », ne sachant pas à qui ils peuvent parler en toute sécurité.

    De nouveaux conflits vont-ils émerger ?
    Compte tenu de ces tendances, les accords de normalisation régionale ne signifient pas que la paix est arrivée au Moyen-Orient – ou que les parties ont cessé d’être en conflit. Au contraire, les autoritaires de la région semblent utiliser la politique étrangère pour aider à contenir l’opposition intérieure.

    Il existe également un risque d’attiser de nouveaux conflits. La coordination accrue de la sécurité dans la région permet à Israël d’ignorer la cause profonde du conflit israélo-arabe : l’occupation par Israël des terres palestiniennes et le refus de l’autodétermination des Palestiniens. Les Palestiniens se retrouvent de plus en plus isolés de leurs voisins arabes et ont moins d’espoir quant à la possibilité d’une solution à deux États.

    Israël pourrait se sentir enhardi et prendre des mesures plus rapides et plus agressives, notamment en annexant le territoire palestinien et en confisquant des biens. Cela pourrait déclencher davantage de violence, comme lors des manifestations à Jérusalem-Est et des répressions israéliennes de l’été dernier.

    Les Émirats arabes unis et les autres régimes qui ont normalisé leurs relations avec Israël peuvent penser qu’une répression accrue et la propagande officielle finiront par faire changer les esprits. Mais une nouvelle génération d’activistes dans le monde arabe fait de plus en plus le lien entre ses luttes pour la démocratie et la responsabilité, et les injustices continues envers les Palestiniens. En outre, l’histoire de la région atteste de l’impact du conflit palestinien sur une mobilisation politique plus large, notamment lors du printemps arabe il y a dix ans. En tant que tels, les accords d’Abraham pourraient créer les problèmes mêmes qu’ils prétendent résoudre.

    Dana El Kurd (@danaelkurd) est professeur adjoint à l’université de Richmond et membre senior non résident de l’Arab Center Washington. Elle est l’auteur de « Polarized and Demobilized : Legacies of Authoritarianism in Palestine » (Oxford University Press, 2020).

    #Israël #Palestine #Monde_arabe #normalisation #Maroc #EAU #Bahreïn

  • Abbas et Haniyeh se serrent la main en Algérie

    Abbas et Haniyeh se serrent la main en Algérie

    Palestine, Algérie, Mahmoud Abbas, Ismaïl Haniyeh, Abdelmadjid Tebboune,

    Le président algérien a réussi à réunir le président palestinien Mahmoud Abbas et le chef du Hamas Ismail Haniyeh pour la première fois en 6 ans, mais les divisions entre les deux factions rivales qu’ils représentent sont peut-être trop profondes à ce stade.

    GAZA CITY, Bande de Gaza — Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a réuni dans la capitale algérienne le président palestinien Mahmoud Abbas et le chef politique du Hamas Ismail Haniyeh pour la première fois depuis octobre 2016.

    La plupart des Palestiniens ont estimé que la réunion avait été organisée par simple courtoisie politique envers l’Algérie, qui a célébré le 60e anniversaire de son indépendance le 6 juillet.

    La rencontre, qui a vu une poignée de main entre Abbas et Haniyeh devant les caméras pour la première fois depuis des années, n’a été suivie d’aucune rencontre entre les dirigeants du Fatah et du Hamas .

    En janvier, l’Algérie avait appelé les factions palestiniennes rivales à discuter de réconciliation interne en prélude à une conférence prévue pour précéder le sommet arabe de novembre. Cependant, ces efforts n’ont pas abouti à la lumière des différences persistantes entre les factions palestiniennes.

    Il semble qu’Abbas et Haniyeh aient suivi le protocole et la courtoisie politique afin de ne pas susciter la colère de l’Algérie, car cette dernière est le seul pays arabe qui a continué à fournir un soutien financier à l’Autorité palestinienne (AP) à un rythme de 100 millions de dollars par an. malgré le déclin du soutien arabe. Pendant ce temps, le Hamas cherche à obtenir une reconnaissance politique arabe officielle après la détérioration de ses relations avec les autres pays arabes à la suite de l’échec des révolutions du printemps arabe.

    Abdullah Abdullah, membre du Conseil révolutionnaire du Fatah, a déclaré à Al-Monitor que la réunion Abbas-Haniyeh était une simple réunion protocolaire. Il a toutefois souligné que les efforts algériens pour tenter de mettre fin à la division palestinienne interne sont appréciés et toujours d’actualité.

    Abdullah a ajouté que son mouvement est prêt à procéder à la réconciliation, et il a reproché au Hamas d’entraver le processus car il est lié aux pays qui le soutiennent, comme l’Iran, et suit l’exemple des Frères musulmans.

    Il a appelé le peuple palestinien à ne pas perdre espoir dans la possibilité de parvenir à la réconciliation, malgré les revers subis lors des cycles précédents et l’incapacité des deux mouvements à parvenir à un accord pour mettre fin à la division.

    Interrogé pour savoir si les délégations des deux mouvements ont discuté de la fin de la division lors de leur rencontre avec Tebboune ou ont tenu d’autres réunions loin des médias, le porte-parole du Hamas Hazem Qassem a répondu à Al-Monitor que non.

    Qassem a accusé Abbas d’entraver la réconciliation interne avec un ensemble de conditions , notamment en demandant au Hamas de reconnaître Israël et les accords que l’AP a signés avec lui, et d’accepter le programme politique de l’OLP.

    Il a souligné que son mouvement s’attaque sérieusement aux efforts algériens pour parvenir à la réconciliation et que l’hospitalité reçue par Haniyeh et les rencontres qu’il a eues avec des personnalités officielles et populaires sont la preuve de la conviction de l’Algérie du poids du mouvement dans le système politique palestinien.

    Il convient de noter que l’agence de presse officielle palestinienne Wafa a déclaré sur son site Internet le 5 juillet que Haniyeh s’était rendu en Algérie en tant que membre de la délégation palestinienne dirigée par Abbas pour assister aux célébrations de l’indépendance afin de montrer qu’il n’y avait qu’une seule délégation dirigée par le président palestinien.

    Pour sa part, le Hamas a déclaré dans un communiqué publié le 4 juillet que Haniyeh et la délégation qui l’accompagnait étaient arrivés en Algérie sur invitation officielle de Tebboune. Le porte-parole du Hamas, Sami Abu Zuhri , a commenté la réunion en disant : « Les délégations des mouvements du Hamas et du Fatah, dirigées par le frère moudjahid Ismail Haniyeh et le président Mahmoud Abbas, se sont réunies sous les auspices du président algérien, Abdelmadjid Tebboune.

    Plus de six accords et des dizaines de réunions entre les deux mouvements n’ont pas réussi à mettre fin à la division interne qui a éclaté en juin 2007 à la suite de combats internes entre le Fatah et le Hamas dans la bande de Gaza, qui ont conduit le Hamas à prendre le contrôle de la bande de Gaza et à en expulser l’AP. .

    Imad Beshtawi, chef du département de sciences politiques de l’Université d’Hébron, a déclaré à Al-Monitor que le différend palestinien est trop profond pour être clos par des poignées de main face aux caméras, sans parler des courtoisies politiques de la part des dirigeants palestiniens.

    Il a expliqué que tous les accords qui ont eu lieu entre les deux mouvements depuis 2007 et dans de nombreux pays arabes et occidentaux n’ont pas abouti à la réconciliation, car il a noté que les deux parties s’accrochent à leur terrain et à leur contrôle politique. Le Hamas, a-t-il ajouté, cherche à garder le contrôle de la bande de Gaza, tandis que le Fatah cherche à garder la Cisjordanie sous son contrôle.

    Beshtawi a exclu toute véritable percée dans le dossier de la réconciliation à court terme, car il a souligné que le soutien financier et politique offert par certains pays – qu’il a refusé de nommer – aux deux mouvements ne fait que contribuer à approfondir la division.

    Mustafa al-Sawaf, analyste politique proche du Hamas et ancien rédacteur en chef du journal local Felesteen, a déclaré à Al-Monitor que les deux parties ne voulaient courtiser le président algérien qu’en lui serrant la main devant les caméras.

    Il a dit que le principal problème réside dans les conditions qu’Abbas pose pour la réconciliation, qu’il dit que le Hamas rejette. La principale de ces conditions, a-t-il dit, est la reconnaissance d’Israël ainsi que les accords signés entre l’OLP et Israël.

    Sawaf a conclu en disant : « Tant que le président Abbas s’accroche à de telles conditions, il ne semble y avoir aucune perspective dans un proche avenir pour une telle réconciliation, et la réconciliation ne sera apparemment pas réalisée avant la mort d’Abbas et la fin de son mandat politique. projet. »

    La rue palestinienne a reçu la poignée de main Abbas-Haniyeh avec la plus grande amertume, car elle en a assez de ces poignées de main et de ces réunions. Cela s’est reflété dans certains commentaires sur les réseaux sociaux , qui ont convenu à l’unanimité que la division interne a nui à la cause palestinienne et l’a amenée à perdre son élan arabe.

    Al Monitor, 08 jui 2022

    #Algérie #Palestine #Ismaïl_Haniye #Mahmoud_Abbas #Hamas #OLP

  • Maroc: Des ONG mettent en garde contre l’infiltration sioniste

    Maroc: Des ONG mettent en garde contre l’infiltration sioniste

    Maroc, Israël, normalisation, Palestine, infiltration sioniste,

    Deux groupes anti-normalisation au Maroc ont protesté contre ce qu’ils considèrent comme une « infiltration sioniste » accrue des institutions éducatives du royaume.

    Le Groupe d’action national marocain pour la Palestine et l’Observatoire marocain contre la normalisation ont mis en garde hier, dans une lettre adressée à l’Union nationale de l’enseignement supérieur au Maroc, contre « un certain nombre d’infiltrations des services de renseignement sionistes, discrètement et publiquement, dans les campus universitaires ».

    « Ces infiltrations ont eu lieu à travers des activités dites scientifiques et de recherche auxquelles les officiers et dirigeants de l’armée sioniste ont donné des descriptions et des noms trompeurs dans plusieurs universités marocaines. Cela s’est fait dans le plus grand secret sur leurs véritables identités », ajoutent les groupes.

    La lettre appelle également le public à être méfiant et vigilant face à l’infiltration d’Israël dans le système éducatif marocain.

    Selon le responsable de l’Observatoire marocain contre la normalisation, Ahmed Wehman, « l’infiltration sioniste des universités marocaines comme cible des élites du pays. »

    Cette condamnation fait suite au renforcement des liens éducatifs entre les deux pays, après la décision de Rabat de reprendre ses relations diplomatiques avec Tel-Aviv dans le cadre des accords d’Abraham signés en 2020 sous l’égide des États-Unis. En février 2021, les ministres de l’éducation israélien et marocain ont lancé un programme d’échange d’étudiants et ont convenu d’organiser des concours éducatifs en arabe et en hébreu.

    Un protocole d’accord a été signé par les ministères en mai de cette année, visant à collaborer dans le domaine de la science en matière de développement durable.

    Suite à l’encrage des programmes de partenariat académique, le ministre marocain de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, Abdellatif Miraoui, a reçu le 13 juin une lettre de la Fédération nationale de l’éducation (FNE), critiquant cette évolution.

    « Au moment où nous trouvons des universités et des institutions supérieures prestigieuses à travers le monde boycottant l’entité sioniste et réservant la coopération et les échanges académiques et scientifiques avec elle… nous vous trouvons [le ministère de l’Enseignement supérieur du Maroc] dans un processus de normalisation… en violation des sentiments du peuple marocain… », indique la lettre.

    « Vous avez sacrifié l’université marocaine et l’avez offerte à l’État d’apartheid et à l’occupation israélienne, en recevant le ministre de la science, de la technologie et de l’espace de l’entité sioniste, et pour avoir signé un protocole d’accord dans le domaine de la recherche scientifique et de la technologie », indique le communiqué de FNE.

    Middle East Monitor, 94 jui 2022

    #Maroc #Israël #Normalisation #Sionisme #Palestine

  • Quand le Maroc conviait la France à la réunion du Comité Al Qods

    Quand le Maroc conviait la France à la réunion du Comité Al Qods

    Maroc, Palestine, Comité Al Qods, Israël, Mohammed VI, normalisation, Sahara Occidental,

    Quand le Maroc conviait les membres du Conseil de Sécurité à la réunion du Comité Al Qods

    Dans un courrier en date du 14 janvier 2014, le ministre des affaires étrangères français, Laurent Fabius, répodait à l’invitation du Maroc adressée à la France à participer à la réunion du Comité Al Qods présidée par le roi Mohammed VI.

    « je suis convaincum dit-il, que les travaux du Comité permettront d’accompagner efficaceñent les efforts menés par le Secrétaire d’Etat américain afin de parvenir à un règlement définitif du conflit israélo-palestinien ».

    « Comme l’a rappelé le Président de la République, M. François Hollande, lors de sa visite en Israël et dans les territoires palestiniens en novembre dernier, la France est déterminée à faciliter, avec ses partenaires européens, l’aboutissement d’une solution négociée et à particper, le moment venu, à la mise en œuvre d’un accord de paix, dont le statut de Jérusalem constitue un paramètre essentiel. Il ne pourra y avoir de paix excluant Jérusalem qui a vocation à devenir la capitale des deux Etats, Israël et la Palestine », ajoute Fabius.

    Selon le chef de la diplomatie française, « nous devons, par ailleurs, maintenir les équilibres au sein de la ville sainte. Cela implique qu’il soit mis fin aux expulsions de résident palestiniens, aux destructions de maisons et aux restrictions qux mouvements des personnes et des marchandises entre Jérusalem-Est et le reste de la Cisjordanie, ainsi qu’à la colonisation qui met en péril la solution des deux Etats et constitute un obstacle à la paix ».

    « Nous devons également veiller à préserver la dimenstion multiculturelle et religieuse de Jérusalem, son importance pour le judaïsme, le christianisme et l’Islam. Il est primordial, et la France le rappelle régulièrement, que la liberté de culte et l’accès aux Lieux saints soient garantis pour les croyants de toutes les religions, qujourd’hui comme dans le cadre d’un futur accord de paix », affirme-t-il.

    Six ans après, l’obsession du Sahara Occidental a poussé le roi du Maroc à changer de veste et vendre la cause palestinienne pour le prix d’une reconnaissance de Donald Trump de la pseudo-souveraineté marocaine sur l’ancienne colonie espagnole. Et dix ans après, il s’opposa à la réunion du Comité Al Qods à la suite de la proposition formulée par l’Algérie d’inviter le Comité à se réunir sans délai afin d’assumer ses responsabilités et faire face aux graves violations commises par les forces d’occupation sionistes à l’encontre des Palestiniens.

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    #Maroc #Palestine #SaharaOccidental #Israël #Normalisation #MohammedVI #ComitéAlQods