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  • Gestion de la migration clandestine: Pourquoi Alger a changé de politique

    par Abla Chérif

    Les migrants subsahariens ont fait depuis plusieurs semaines leur réapparition suscitant des commentaires et analyses de spécialistes de la question qui font notamment remarquer l’absence d’opérations de rapatriement comme il s’en menait autrefois. Alger a-t-elle changé de politique sur le dossier de la migration clandestine ?

    Abla Chérif – Alger (Le Soir) – Si la question se pose sous cette forme aujourd’hui, c’est qu’elle fait suite à deux points majeurs relevés depuis un certain moment par les experts de la migration clandestine. Le premier a naturellement trait à cette présence massive de migrants enregistrée à travers toutes les grandes villes du pays sans qu’aucune réaction des autorités publiques suive (c’est le second point), alors qu’il en était tout autre quelques années auparavant. De 2014 à 2018, elles avaient, en effet, fait du dossier une préoccupation essentielle des gouvernements successifs qui ont géré la situation, en tentant de contrôler de plus près les migrants en dissociant notamment les travailleurs et réfugiés déclarés en tant que tels et les clandestins condamnés (dans la majorité des cas) à être rapatriés dans leur pays d’origine.

    Plusieurs opérations de ce genre ont été menées, parfois tambour battant et sous l’œil des caméras et journalistes, invités à suivre le voyage organisé dans des règles que l’on voulait scrupuleuses. Il faut dire que ces rapatriements se sont déroulés dans un contexte et des circonstances où le sujet de la migration clandestine constituait une grande préoccupation dans différents pays de la Méditerranée et au-delà.

    La France, l’Espagne et l’Italie, trois États aidés et soutenus par l’Allemagne sur le sujet, ont même tenté de faire pression pour que l’Algérie accepte de mettre en place une sorte de territoire neutre dans le sud du pays afin d’y concentrer les migrants clandestins, le temps d’étudier les demandes d’asile. Alger a fait part de son refus, tout en mettant l’accent sur les conséquences (sécuritaires surtout) de l’arrivée massive de migrants sur son sol.

    Les opérations de rapatriement se sont poursuivies en dépit des critiques et campagnes virulentes menées par des ONG bien connues. La situation bascule cependant en 2019. Les évènements que traverse le pays freinent les migrants mais le phénomène reprend, et de plus belle, deux années plus tard. Septembre 2021 : Hacène Kacemi, expert des flux migratoires et des questions de sécurité dans le Sahel, s’inquiète de la passivité des autorités face à une situation qui prend de l’ampleur dans un contexte sanitaire précaire et un climat régional marqué par de vives tensions au Sahel.

    Il met également l’accent sur le trafic des « passeurs » et réseaux spécialisés dans la traite humaine, et évoque leur regain d’activité depuis l’été dernier. « Alger se transforme en capitale de la mendicité », déplore-t-il aussi. La réponse à la principale question qui se pose, à savoir le changement ou non de la politique algérienne vis-à-vis du dossier de la migration clandestine, vient en partie de la présidente du Croissant-Rouge algérien, Saïda Benhabilès.

    Les opérations de rapatriement ne sont plus organisées, pour au moins deux raisons bien précises. « Tous les rapatriements qui se déroulaient auparavant se faisaient à la demande des pays d’origine des migrants.
    Le gouvernement nigérien a, à titre d’exemple, adressé des lettres à son homologue algérien afin que soient rapatriés tous les Nigériens entrés illégalement sur son territoire, et c’est ce que nous avons fait. Il en a été de même avec d’autres pays, puisque nous avons des conventions bilatérales et qu’ils sont tous, eux-mêmes, attachés à leur application », explique-t-elle. Depuis cette période, apprend-on de la même manière, aucune nouvelle demande émanant de ces pays n’a été transmise aux autorités algériennes. Pas de démarche non plus introduite par ces dernières en raison de la dégradation de la situation sécuritaire dans les États concernés. Une clause (portant sur la migration clandestine), contenue dans les accords passés entre pays, freine le rapatriement des populations pour des raisons humanitaires.

    En raison du contexte sanitaire dans lequel ce phénomène fait sa résurgence, un appel à la contribution des organismes internationaux a été lancé par le Croissant-Rouge algérien, pour la prise en charge des migrants se trouvant sur le territoire algérien. Le CICR et l’OIM (Organisation internationale pour les migrations) ont été invités à aider à la procuration de vaccins anti-Covid. « On nous a déjà aidés avec des lots de masques que nous avons distribués. Nous avons donné des boîtes entières », poursuit Benhabylès. Ces boîtes ont été cependant revendues « ou jetées », apprend-on par ailleurs. Le risque d’une contamination par le Covid au sein des migrants, mais également la crainte d’une propagation d’un variant du virus sont suivis en dépit des difficultés qui caractérisent cette population, nous dit-on. « Contrairement aux autres réfugiés, ils sont très mobiles. Il est très difficile d’agir avec eux. Ils refusent de vivre dans les espaces que nous leur avons aménagés », poursuit la présidente du CRA.

    Près de deux cents tests PCR ont été effectués, ajoute-t-elle, en formulant l’espoir de voir les organismes sollicités pour les vaccins concrétiser rapidement leur promesse. Les tests effectués se sont tous révélés négatifs, poursuit-elle, « c’est une population jeune et bien bâtie, il n’y a pas de vieux ou de malades parmi elle, c’est ce qui pourrait expliquer cette situation ». Le CRA affirme, par ailleurs, ne pas disposer de chiffres indiquant le nombre de migrants qui se trouvent actuellement sur le territoire algérien.

    En 2019, le gouvernement algérien avait indiqué qu’une moyenne de 500 migrants irréguliers entraient chaque jour dans le pays. En 2014, 10 000 mineurs non accompagnés avaient été recensés et reconduits dans leur pays d’origine, fait enfin savoir le CRA.

    Le Soir d’Algérie, 31 mars 2021

    Etiquettes : Algérie, migration, pandémie,

  • Les dirigeants de 23 pays soutiennent l’idée d’un traité sur la pandémie pour les urgences futures

    GENÈVE/BRUXELLES – Les dirigeants de 23 pays et l’Organisation mondiale de la santé ont soutenu mardi l’élaboration d’un traité international qui aiderait à faire face aux futures urgences sanitaires telles que la pandémie de coronavirus en renforçant les règles de partage des informations.

    L’idée d’un tel traité, qui vise également à garantir un accès universel et équitable aux vaccins, aux médicaments et aux diagnostics en cas de pandémie, a été lancée par le président des dirigeants de l’Union européenne, Charles Michel, en novembre dernier.

    Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a approuvé la proposition, mais les négociations officielles n’ont pas commencé, selon les diplomates.

    Tedros a déclaré lors d’une conférence de presse mardi qu’un traité permettrait de combler les lacunes mises en évidence par la pandémie de COVID-19. Un projet de résolution sur les négociations pourrait être présenté aux 194 États membres de l’OMS lors de leur réunion annuelle en mai, a-t-il ajouté.

    L’OMS a été critiquée pour sa gestion de la pandémie de COVID-19 et a été accusée par l’administration du président américain Donald Trump d’aider la Chine à dissimuler l’étendue de son épidémie, ce que l’agence dément.

    Une étude conjointe de l’OMS et de la Chine sur les origines du virus a indiqué qu’il avait probablement été transmis de la chauve-souris à l’homme par l’intermédiaire d’un autre animal et qu’une fuite de laboratoire était « extrêmement improbable » comme cause. Des données ont été dissimulées aux experts de l’OMS qui se sont rendus en Chine pour rechercher les origines du virus, a déclaré M. Tedros.

    La proposition de traité a reçu le soutien officiel des dirigeants des pays suivants : Fidji, Portugal, Roumanie, Grande-Bretagne, Rwanda, Kenya, France, Allemagne, Grèce, Corée, Chili, Costa Rica, Albanie, Afrique du Sud, Trinité-et-Tobago, Pays-Bas, Tunisie, Sénégal, Espagne, Norvège, Serbie, Indonésie, Ukraine et l’OMS elle-même.

    « Il y aura d’autres pandémies et d’autres urgences sanitaires majeures. Aucun gouvernement ou organisme multilatéral ne peut faire face seul à cette menace », ont écrit les dirigeants dans une tribune commune publiée dans les grands journaux.

    « Nous pensons que les nations devraient travailler ensemble à l’élaboration d’un nouveau traité international pour la préparation et la réponse aux pandémies. »

    Les dirigeants de la Chine et des États-Unis n’ont pas signé l’article, mais M. Tedros a déclaré que les deux puissances avaient réagi positivement à la proposition et que tous les États seraient représentés dans les discussions.

    La porte-parole de la Maison Blanche, Jan Psaki, s’exprimant plus tard lors d’un point de presse régulier à Washington, a déclaré : « Nous avons quelques inquiétudes, principalement quant au moment choisi pour lancer les négociations d’un nouveau traité maintenant. »

    Les négociations pourraient détourner l’attention des questions de fond concernant la réponse à la pandémie et la préparation future, bien que l’administration Biden reste ouverte à la collaboration internationale, a-t-elle ajouté.

    New York Post, 30 mars 2021

    Etiquettes : Pandémie, OMS, traité pour les futures urgences,

  • Un scientifique chinois a déclaré que Pékin avait partagé les données du COVID-19 avec les enquêteurs

    BEIJING (Reuters) – Un expert médical chinois de haut niveau a déclaré mercredi qu’il n’y avait aucune base factuelle aux accusations selon lesquelles la Chine n’avait pas partagé de données avec des chercheurs internationaux nommés par l’Organisation mondiale de la santé pour se pencher sur les origines du COVID-19.

    Suite à la publication mardi de l’étude conjointe sur les origines du COVID-19 par la Chine et l’OMS, le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déclaré que la Chine avait caché des données aux enquêteurs internationaux.

    Mais Liang Wannian, qui était codirigeant de l’étude conjointe, a déclaré aux journalistes que les chercheurs des deux côtés avaient accès aux mêmes données tout au long de l’enquête et que les affirmations sur le manque d’accès n’étaient pas exactes.

    « Bien sûr, selon la loi chinoise, certaines données ne peuvent pas être enlevées ou photographiées, mais lorsque nous les analysions ensemble à Wuhan, tout le monde pouvait voir la base de données, les matériaux – tout était fait ensemble », a-t-il déclaré.

    Répondant aux allégations selon lesquelles le groupe d’experts n’avait pas accès à des ensembles de données et des échantillons complets, Liang a déclaré qu’aucun scientifique n’avait jamais eu d’informations parfaites.

    Il a également rejeté les plaintes selon lesquelles la publication du rapport avait été retardée à plusieurs reprises, notant que «chaque phrase, chaque conclusion, chaque donnée» devait être vérifiée par les deux parties avant de pouvoir être publiée.

    «Tout au long du processus, nous avons toujours soutenu le principe de« la qualité avant tout », a déclaré Liang, qui est à la tête d’un comité d’experts sur le COVID-19 mis en place par la Commission nationale chinoise de la santé.

    L’étude conjointe a conclu que l’origine la plus probable du COVID-19 était chez les animaux et était probablement passée par une espèce intermédiaire avant de pénétrer chez l’homme.

    Il a également déclaré que davantage d’efforts étaient nécessaires pour voir si le COVID-19 pouvait être retracé dans les fermes d’animaux sauvages en Chine et en Asie du Sud-Est.

    Liang a déclaré que la Chine continuerait d’essayer de retracer les origines du COVID-19, mais que la partie chinoise de la recherche conjointe était terminée et que l’attention devrait maintenant se tourner vers d’autres pays.

    Tracer les origines du COVID-19 ne pouvait pas être réalisé du jour au lendemain, a-t-il déclaré.

    «Il y a beaucoup de maladies qui circulent depuis longtemps et nous n’avons toujours pas trouvé leurs origines», a-t-il déclaré. «Il faut encore beaucoup de temps.»

    Reuters, 31 mars 2021

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  • Afrique : près de 4,17 millions de cas enregistrés

    Le nombre des cas confirmés d’infection au nouveau coronavirus (Covid-19) en Afrique a atteint 4.167.350 samedi soir, selon le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique).

    L’agence de santé spécialisée de l’Union africaine a déclaré que le nombre de décès liés à la Covid-19 s’élevait à 111.561, tandis que 3.735.535 patients à travers le continent ont été guéris.

    L’Afrique du Sud est en tête des pays africains qui comptent le plus grand nombre de cas, a ajouté le CDC.

    En termes de nombre de cas, l’Afrique australe est la région du continent la plus affectée, tandis que l’Afrique centrale est la moins touchée, selon l’agence.

    Les pays africains ont reçu jusqu’à présent plus de 26 millions de doses de vaccins anti-Covid, à la fois par le biais de l’initiative COVAX et d’accords bilatéraux hors COVAX.

    Etiquettes : Afrique, coronavirus, covid 19, pandémie,

  • Maroc : Les ravages du Covid-19

    La pandémie de coronavirus (Covid-19) a multiplié par 7 le taux de pauvreté au Maroc et les disparités sociales se sont aggravées, selon un rapport officiel relayé par des médias marocains.

    La Haute Commission de planification a révélé dans un rapport que «la crise sanitaire provoquée par la pandémie de Covid-19 était à l’origine du doublement du taux de pauvreté 7 fois au niveau national, passant de 1,7% avant cette crise à 11,7% pendant le confinement, une situation qui affecte particulièrement les zones urbaines, où le taux de pauvreté a doublé 14 fois, contre 5 fois dans les zones rurales».

    Dans une étude sur l’évolution du niveau de vie des familles et l’impact de la pandémie de Covid-19 sur les disparités sociales, la source a ajouté que le taux de vulnérabilité a, à son tour, plus que doublé, passant de 7,3% avant le confinement à 16,7% pendant l’instauration de cette mesure.

    Dans ces circonstances, ajoute la commission, «les disparités sociales se sont détériorées et ont dépassé le seuil socialement critique (42%), de sorte que l’indice de différence de Gini a obtenu un score de 44,4% pendant la quarantaine, contre 38,5% avant».

    Les services de planification ont averti que «ces complications négatives de l’épidémie de Covid-19 sur le niveau de vie des familles obligent le Maroc à redoubler d’efforts et à prendre des mesures urgentes pour lutter contre l’exacerbation de la vulnérabilité, afin de limiter la pauvreté et des disparités sociales et renforcer la résilience des familles qui ont souffert de la crise sanitaire, dans le but de changer le cours de la situation socioéconomique vers une société plus égalitaire».

    Etiquettes : Maroc, coronavirus, covid 19, pandémie,

  • Algérie-Covid 19 : A-t-on déjà atteint l’immunité collective ?

    par Ilhem Tir

    Malgré l’émergence des nouveaux variants de la Covid-19, l’épidémie connaît actuellement une certaine accalmie que certains spécialistes de santé qualifient de seuil d’immunité collective. Serait-ce possible que l’Algérie ait atteint cette immunité de groupe ?

    Pour le président de la Société nationale d’immunologie, le Pr Kamel Djenouhat, le taux d’infection par le coronavirus variait entre 50 et 80% sans symptômes, ce qui représente plus de 20 millions d’Algériens.
    Dans une déclaration faite hier à la radio régionale de Sétif, le chef de service du laboratoire central à l’EPH de Rouiba renseignant sur les résultats d’une étude menée sur 1 000 personnes donneurs de sang, asymptomatiques ayant été testées, qui a révélé que plus de 50% étaient infectées et ne présentaient aucun symptôme. Le professeur expliqua alors «qu’il est très probable que le taux d’immunité collective des Algériens ait dépassé 50%, ce qui explique la baisse des cas».

    De son côté, le directeur général de l’Institut national de la santé publique (INSP), le Pr Noureddine Smaïl, avait estimé qu’il était «possible» que la population algérienne ait atteint l’immunité collective face à la pandémie de Covid-19.

    Dans une autre déclaration faite à un site électronique d’information, le professeur Smaïl avait souligné qu’il y avait 80% de formes bénignes pour l’infection liée à la Covid-19 «On peut dire que parmi ceux qu’on a vus, il y avait certainement beaucoup qui étaient asymptomatiques et qui ont pu acquérir une certaine immunité dans la population, ce n’est pas impossible», avait-il soutenu.

    Le directeur général de l’INSP ajoutera dira : «Il se peut qu’on ait déjà atteint un certain niveau d’infection qui a fait procurer à beaucoup d’Algériens cette immunité.»

    Cependant, il est à savoir que «l’immunité collective correspond au pourcentage d’une population donnée qui est immunisée/protégée contre une infection à partir duquel un sujet infecté introduit dans cette population va transmettre le pathogène à moins d’une personne en moyenne, amenant de fait l’épidémie à l’extinction, car le pathogène rencontre trop de sujets protégés», explique-t-on au niveau de l’Institut Pasteur (IPA).

    Cette immunité de groupe peut être obtenue par l’infection naturelle ou par la vaccination. Le niveau d’immunité collective nécessaire pour stopper l’épidémie pourrait être légèrement plus bas pour plusieurs raisons, notamment : si le nombre de contacts avec les autres est très différent selon les personnes au sein d’une même population ; si les enfants de moins de 10-12 ans sont moins susceptibles à l’infection par le nouveau coronavirus et s’il existe une protection croisée avec les coronavirus saisonniers.
    En tout cas, la diminution des hospitalisations entamée fin janvier 2021 se poursuit pour l’ensemble des régions du pays et pour les patients hospitalisés en réanimation, la baisse a été sensible à partir de la mi-février.
    Ceci étant, la vigilance et le respect des gestes barrières doivent toujours être pris en considération afin d’éviter de mauvaises surprises et un regain des contaminations, selon les recommandations de l’ensemble des professionnels de la santé.
    Ilhem Tir

    Le Soir d’Algérie, 27 mars 2021

    Tags : Algérie, coronavirus, covid 19, pandémie, immunité collective,

  • Algérie : Plus de la moitié des algériens a contracté la Covid-19

    La baisse des cas de contamination au coronavirus malgré le relâchement total dans le respect des gestes barrière et la cadence lente de la vaccination contre la Covid-19 peut trouver son explication dans l’immunité collective, qui semble être atteinte en Algérie.

    Alors qu’un pic de cas de contamination était attendu avec un retour à la normale qui n’a pas été accompagné par le respect des mesures préventives, c’est le contraire qui s’est produit en Algérie. Une situation épidémiologique qui peut trouver son explication dans l’atteinte de l’immunité collective.

    C’est d’ailleurs ce qu’a indiqué le professeur Kamal Djenouhat, affirmant que le taux d’immunité contre la pandémie du coronavirus a dépassé les 50%. Selon lui, ces derniers ont été infectés par le coronavirus sans développer de symptômes de la maladie. «50 à 80% des Algériens ont été atteints de la Covid-19 sans développer ses symptômes», a-t-il déclaré hier sur les ondes de la radio de Sétif.

    Plus explicite, le professeur en immunologie, chef de service à l’hôpital de Rouiba et président de la Société algérienne d’immunologie, a indiqué qu’une étude ayant ciblé 1 000 donneurs de sang a révélé que 50% d’entre eux avaient été atteints du coronavirus sans symptômes. Ainsi, estime-t-il, le taux d’immunité contre cette pandémie a dépassé les 50%. Chose qui explique la baisse des cas de contamination à la Covid-19 enregistrée depuis plusieurs semaines et où le nombre quotidien des cas est passé sous la barre des 100.

    Cependant, cette immunité de groupe, qui correspond au pourcentage d’une population donnée qui est immunisée contre une infection, laquelle est obtenue par l’infection naturelle ou par la vaccination, ne devrait pas être considérée comme une victoire contre le coronavirus, d’autant que la durée de cette immunité peut être de durée limitée.

    En effet, les résultats des études scientifiques sont divergents au sujet de l’immunité contre la Covid-19. Certains estiment qu’elle ne dure que quelques semaines, d’autres quelques mois. «Nous continuons à acquérir des connaissances sur l’immunité au virus de la Covid-19.

    La plupart des personnes infectées développent une réponse immunitaire au cours des premières semaines, mais nous ne savons pas si elle est forte, combien de temps elle dure, ni comment elle se manifeste selon les personnes. Des cas de réinfection ont également été signalés», a indiqué l’OMS sur la question.

    Par ailleurs, le professeur Djenouhat a écarté un éventuel retour au confinement, notamment durant le mois de ramadhan, n’envisageant pas, pour autant, la réouverture des frontières, fermées depuis plus d’une année. Selon lui, la réouverture des frontières est écartée pour l’instant compte tenu de la situation sanitaire dans plusieurs pays du monde, citant la France, qui enregistre plus de 40 000 cas par jour. «Sont nombreux ceux qui ont demandé l’ouverture de nos frontières pour qu’une troisième vague arrive dans notre pays mais on a pu éviter cette situation», a précisé l’intervenant pour qui la troisième vague a été évitée grâce à la suspension totale des liaisons avec les autres pays du monde.

    Il a cependant affirmé que l’ouverture des frontières sera décidée après l’amélioration de la situation épidémiologique dans le monde, en plus de la stabilisation de la situation chez nous. Selon lui, l’Algérie vaincra cette pandémie avant la fin de l’année, à condition, a-t-il souligné, de continuer la prévention contre ce virus. Pour ce qui est du vaccin AstraZeneka, l’immunologue a affirmé que l’Algérie n’a pas abandonné son utilisation et qu’aucun effet secondaire n’a été signalé chez les patients qui ont reçu ce vaccin.

    Le Jeune Indépendant, 26 mars 2021

    Tags : Algérie, coronavirus, covid 19, pandémie, immunité collective,

  • Algérie – Evolution de la campagne de vaccination : La grande inconnue

    La colère monte dans les rangs des professionnels de la santé en raison de l’absence totale de transparence dans la gestion de la campagne de vaccination en Algérie. Presque deux mois après le lancement de l’opération, ils sont toujours dans le « noir ». Mis à part l’annonce des quantités reçues jusqu’à présent, et qui restent insignifiantes au regard des objectifs tracés par les autorités sanitaires, aucun chiffre concernant l’évolution de la vaccination ! Combien de citoyens ont déjà reçu le vaccin (1ère et 2ème dose) ? Ils n’en savent rien et ça les irrite à l’extrême.

    Cela fait un mois, qu’ils ne cessent d’exhorter le ministère de la Santé de sortir de cette opacité, qui ne peut que semer le doute et la suspicion au sein des personnels soignants et la population, mais leurs appels sont restés sans écho. Pas la moindre réaction de la part des services concernés, qui communiquent quotidiennement le nombre des contaminations journalières, le nombre des rémissions et le nombre des décès, tout en faisant l’impasse sur les données relatives à la vaccination.

    Hier, ce fut au tour du professeur Kamel Bouzid, chef du service d’oncologie au centre Pierre et Marie Curie du CHU Mustapha d’Alger, de monter au créneau pour dénoncer une situation pour le moins « absurde ». L’éminent oncologue, exaspéré par le manque de communication au sujet des personnes vaccinées depuis le début de la campagne, est allé de son réquisitoire à l’encontre du ministère de la Santé. « C’est un chiffre qui manque », a-t-il déploré dans une déclaration relayée par TSA.

    « Dans son bilan quotidien (évolution des chiffres des contaminations, décès, guérisons…), le ministère de la Santé doit dire combien de personnes se sont faites vacciner », a-t-il réclamé. « On connaît le nombre d’Anglais, de Français et de Marocains vaccinés, et pour nous, on ne le sait toujours pas », a-t-il fait savoir. Il est à rappeler qu’en ce qui concerne le Maroc voisin, les chiffres actualisés au 23 mars font état de 4 265 196 personnes vaccinées, soit un taux de 11,56%.

    Récemment un responsable du CHU Mustapha Pacha avait révélé que moins de 10% du personnel soignant de l’hôpital (environ 5 000) ont pu recevoir le vaccin. Le manque de transparence est dénoncé par le docteur Mohamed Yousfi, chef du service des maladies infectieuses de l’EPH Boufarik. « Depuis le début, ce qu’on reproche aux autorités sanitaires, c’est le problème de communication », a-t-il souligné. « Il n’est pas normal qu’on ne communique pas », a-t-il asséné. « Il y a quinze jours, on annonçait un lot de 700 000 doses, mais qui ne sont jamais arrivées », s’est-il étonné, tout en s’interrogeant sur les 300 000 doses qui devraient servir à vacciner 150 000 personnes. « Est-ce que toutes les doses ont été utilisées. Je n’ai pas de réponse », a-t-il laissé entendre comme un aveu d’impuissance.

    Malgré toutes ces critiques, du côté du ministère de la Santé, c’est le mutisme total. A première vue, et en dépit de tout ce qui est reproché à son département, rien ne semble perturber Abderrahmane Benbouzid, se murant dans un silence qui en dit long sur les difficultés qu’il rencontre dans la gestion de ce dossier. Une chape de plomb, qui met en péril ce qui reste de crédibilité aux autorités sanitaires. Et c’est le moins que l’on puisse constater.

    Mohamed Mebarki

    L’Est Républicain, 25 mars 2021

    Tags : Algérie, coronavirus, covid 19, pandémie, vaccination,

  • Nouveau variant détecté en Belgique!

    Après les variants du coronavirus anglais, brésilien et sud-africain déjà connus en Europe, ainsi que le variant breton récemment découvert en France, la Belgique annonce à son tour avoir détecté une nouvelle mutation. Les chercheurs supposent qu’elle vient d’Afrique subsaharienne.

    Les chercheurs de l’université ULiège ont séquencé une nouvelle mutation du coronavirus dénommée «B.1.214», rapporte Le Soir.

    Elle représente 4% des infections en Belgique, soit environ autant que les variants sud-africain et brésilien.

    Ce nouveau variant viendrait très probablement d’Afrique subsaharienne, indique Vincent Bours, professeur en génétique humaine et responsable du laboratoire d’analyse et de séquençage du virus du Sars-Cov-2 de l’université ULiège.

    «On est pratiquement certain que ce n’est pas une souche belge. L’arbre phylogénétique doit encore se compléter mais il pourrait venir d’Afrique subsaharienne et aurait été implanté chez nous par les voyages», ajoute-t-il.

    Le chercheur note que sa présence «augmente progressivement en Belgique», notamment à Bruxelles, dans les provinces du Brabant flamand, dans le centre du pays, et du Hainaut à l’ouest.

    Pour l’instant le «B.1.214» n’est pas classé dans les variants préoccupants, mais suscite l’intérêt des scientifiques en raison d’une «mutation quasiment jamais observée jusqu’ici», explique M.Bours.

    Les chercheurs n’ont pas encore déterminé s’il est plus contagieux que la souche initiale.

    «Pour l’instant, les virus d’une centaine de patients atteints de ce variant ont été séquencés, il en faudra encore beaucoup plus pour connaître ses effets», indique le scientifique.

    Une situation préoccupante

    Depuis une semaine la Belgique enregistre une flambée des nouvelles contaminations. Entre le 12 et le 18 mars, 3.867 cas ont été détectés, selon les chiffres de l’Institut de santé Sciensano, soit une augmentation de 42% par rapport à la semaine précédente.

    Le nombre d’admissions à l’hôpital est en hausse de 22% en comparaison avec la semaine précédente, avec une moyenne de 197 chaque jour entre le 15 et le 21 mars.

    Echourouk, 22 mars 2021

    Tags : Belgique, coronavirus, nouveau variant, covid 19, pandémie,

  • Israël, la pandémie et les hommes en noir

    Par Mohamed Larbi Bouguerra

    Si on prête foi aux médias occidentaux, Israël serait un phénix en ces temps de pandémie.

    C’est peut-être le cas- hypothèse d’école- si on fait abstraction de l’utilisation à des fins bassement politiciennes du Covid-19 par Netanyahou et en ayant comme point de mire les élections législatives israéliennes du 23 mars prochain ; si on oublie l’ignoble refus israélien du vaccin aux Palestiniens sous occupation et si on ne tient pas compte de ce qui se passe en Israël avec les ultraorthodoxes qui refusent d’appliquer tout ce qui vient du gouvernement «séculier».

    Si Israël a eu si vite le vaccin, c’est parce qu’il a consenti de fouler au pied l’éthique en partageant avec le fabricant, tous les renseignements médicaux personnels des Israéliens vaccinés.

    Le 25 février 2021, le quotidien Haaretz a publié un article fleuve de Ronen Bergman intitulé « Comment la pandémie a été tout prêt de déchirer Israël » avec ce chapeau : « Les confinements ont créé des tensions extrêmes entre les communautés non-pratiquantes et les ultraorthodoxes. Les conséquences politiques de ces tensions pourraient être ressenties au cours des années à venir. »

    Israël a enfermé sa population bien plus que tout autre pays au monde et pourtant il a enregistré le taux le plus élevé d’infection au coronavirus. La raison principale de ce paradoxe apparent est la communauté ultraorthodoxe. Cet aspect de la pandémie en Israël est peu évoqué par les médias. « Les haredim ont exaspéré le pays durant l’épidémie de Covid-19, en refusant de respecter les confinements. » écrit bien précautionneusement Louis Imbert dans le Monde (21-22 mars 2021, p. 4)

    C’est ainsi que le 31 janvier 2021 alors que le pays était confiné pour la troisième fois, le rabbin Meshulam Dovid Soloveitchik, 99 ans, a rendu l’âme terrassé par le coronavirus. Il dirigeait une yeshiva (école religieuse) d’élite à Jérusalem. Dans ces établissements, on n’étudie ni les mathématiques ni l’histoire ni les langues étrangères. (Le Monde, 21-22 mars 2021).

    Avec la pandémie, les enterrements et les mariages sont devenus des sujets de frictions et de controverses violentes en Israël. Le mariage, le 5 août 2020, du petit-fils du grand rabbin Yissachar Dov Rokeach, intronisé à l’âge de neuf ans, réunit plusieurs milliers de personnes de la communauté de Galicie (Ukraine) sans la moindre précaution contre le virus. De fait, la majorité des ultraorthodoxes refuse de porter le masque et de respecter la distanciation prétendant que le confinement les empêche de pratiquer leur foi. Résultat : trois fois plus d’atteintes Covid-19 que chez le reste de la population israélienne. Le rabbin Soloveitchik a été infecté dans son école qui a continué à fonctionner au mépris des ordres du gouvernement. Des milliers d’hommes en noir (les haredim : ceux qui tremblent devant dieu)) ont tenu à suivre le cortège funèbre sans masque ni distanciation annonçant ainsi un super cluster. Vint s’ajouter à ce deuil la mort du grand rabbin Yitzchok Scheiner, 98 ans- une autre éminence ultraorthodoxe- des suites des complications du corona virus. Son enterrement réunit encore des milliers de disciples.

    La police ne fit rien face à ces foules. Des vidéos montrent qu’elle est plus répressive et violente vis-à-vis des Israéliens laïcs que vis-à-vis des haredim.

    Le porte-parole de la police, Shabtai Gerberchik, se défend: «Je ne vais pas confronter 20 000 personnes. Je n’ai pas les moyens de le faire.» Explication: les ultraorthodoxes soutiennent le gouvernement Netanyahou. Ce dernier se singularisa en interdisant à ses propres citoyens de regagner le pays lors de la fermeture de l’aéroport de Tel Aviv pendant le confinement…. mais il autorisera ses seuls soutiens ultraorthodoxes à rentrer dans leur foyer afin de pouvoir voter pour lui le 23 mars 2021.

    L’influence politique et sociale de ces derniers ( 12,6% de la population) n’est pas négligeable. Le vice-président de la Knesset est un haredim qui ose déclarer que l’Etat d’Israël est antisémite. De plus, le mariage, le divorce, les enterrements et les conversions sont du ressort exclusif des seuls rabbins en Israël. Dans cet Etat «démocratique» pas de mariage civil et des films ont montré l’inhumain calvaire des femmes qui n’ont pu obtenir de leur mari l’autorisation de se séparer, le fameux «guet».

    Face aux multiples procès et aux manifestations hebdomadaires qui visent le Premier Ministre Netanyahou, le soutien des religieux est vital. Autre atout des haredim : la femme orthodoxe met au monde 6,6 enfants alors que l’Israélienne non pratiquante donne naissance à 2,2 enfants en moyenne. Il se dit que le rabbin Chaim Kanievsky, 93 ans, qui a des milliers de fidèles- peut, par ses bénédictions, faire que des femmes stériles mettent au monde de beaux bébés. Mais pour éviter que ses ouailles s’ouvrent sur le monde et restent sous sa coupe, ce saint homme leur interdit le téléphone portable – sauf s’il est kosher- et Internet ! Kanievsky affirme que « fermer les yeshivas est plus dangereux que de les ouvrir et que ceux qui votent pour les listes « Judaïsme Uni de la Torah » sont protégés du corona virus. »
    Respecter les règles religieuses et prier sont absolument nécessaires pour la pérennité de l’existence même du monde affirment les rabbins ultras.

    Faisant fi du confinement mis en place par un gouvernement sioniste séculier haï, Bnei Brak , ville haredi, vécut comme à l’ordinaire. Le 26 mars 2020, la ville comptait 176 cas Covid-19 et le 31 mars, on enregistrait 596 contaminations.

    Le ministre de la sante défie Netanyahou

    Christophe Ayad et Louis Imbert écrivent : « Les ultraorthodoxes ont de plus en plus d’influence sur le cours d’un pays dont ils ont longtemps nié l’existence. » (Le Monde, 20 mars 2021, p. 26-27). Le ministre de la Santé, Yaakov Litzman**, natif de Brooklyn (New York), lui-même ultraorthodoxe, s’en est pris au chef du gouvernement en personne au cours du premier confinement. Ce saint homme ne comprenait pas que l’on puisse ordonner la fermeture des yeshivas et des bains rituels (mikvèh) alors qu’on a le droit de sortir promener son chien. Il exigeait de Netanyahou d’exempter les ultraorthodoxes des rigueurs du confinement car, avancait-il, « il y a une loi supérieure à considérer »! Et Netanyahou de répliquer : « Que voulez-vous faire ? Le virus ne respecte pas la religion. » Guère convaincu, Son Excellence rétorqua : « Alors, laissez-nous la respecter. » Au final, Litzman et son épouse attrapèrent le Covid-19. Netanyahou et le chef des services d’espionnage (Mossad) -cas contact- durent être mis en quarantaine. Haaretz note : « L’homme qui a la charge de protéger Israël de la pandémie n’a pas été en mesure de se protéger lui-même ni de protéger sa famille. »

    La pandémie a révélé et exacerbé en Israël des tensions qui existaient depuis longtemps : les ultraorthodoxes ne font pas le service militaire et la plupart ne travaillent pas vivant de donations et des aides de l’Etat que Netanyahou augmenta sérieusement pour gagner leurs voix. Ils sont opposés aux sionistes car seul le Messie peut établir l’Etat d’Israël non les hommes. Sionistes et ultraorthodoxes se sont fait la guerre et, en 1924, les premiers assassinèrent à Jérusalem, un chef ultra, Jacob de Haan, qui devait aller à Londres demander aux Anglais de ne pas faire de la Palestine « un foyer national juif » comme le promettait la déclaration Balfour en 1901.

    Les ultraorthodoxes ont accepté de manière sélective l’Etat séculier et ses largesses mais, à chaque fois que le gouvernement israélien a essayé de contrôler la communauté d’une manière qui menace l’autorité de ses chefs, ils ont défendu bec et ongles leurs privilèges. Netanyahou, ayant besoin des voix de son parti, n’a pas limogé son ministre de la Santé qui a été à la synagogue malgré l’interdiction gouvernementale et y a contracté le virus. En janvier, les autorités ont quelques fois tenté de faire appliquer confinements et couvre-feux, la réaction a été particulièrement furieuse. Invoquant l’Holocauste, ils se sont soulevés contre « les ghettos ». Des vidéos montrent la police tirant en l’air pour disperser les manifestations massives de ces haredim. Ainsi, on a vu leurs adolescents bloquer la rue face à un bus à Bnei Brak -une ville haredi de 200 000 habitants près de Tel Aviv – contraindre le chauffeur à quitter le véhicule qu’ils ont réduit en cendres.

    L’armée israélienne s’invite chez les ultra-orthodoxes

    Et c’est ainsi que la pandémie a permis de voir, pour la première fois, l’armée israélienne se déployer dans les villes ultraorthodoxes dans l’éventualité où il faudrait les isoler étant donné les taux de contamination rapportés.

    Le matin du vendredi 3 avril 2020, la police et l’armée bloquèrent subitement, sans concertation, les routes menant à Bnei Brak. Les haredim ne purent faire les courses pour le repas du Sabbat. Pire, le lendemain, le maire de la ville voisine de Ramat Gan plaça des barrières et des gardes aux limites avec Bnei Brak pour l’isoler. Les ultraorthodoxes ne portaient déjà pas dans leur cœur cet édile qui avait été le premier en Israël à autoriser la circulation des bus le samedi. Des manifestants aux chapeaux ronds et à l’accoutrement noir jetèrent sur la police et l’armée des pierres et les abreuvèrent d’insultes : « Gestapo », « Nazis » « Ne nous mettez pas dans des ghettos. » Devant la montée des périls, le maire de Bnei Brak – qui ne fait pas confiance au gouvernement israélien- constitua une équipe d’anciens de l’armée et du Mossad pour faire face à la crise.

    Cependant, ébranlés par la mort des rabbins et le nombre croissant de malades, les haredim se divisèrent. Certains appelèrent au respect des règles de confinement édictées par l’Etat mais les radicaux comme la « Faction de Jérusalem » dissidente, restèrent sur leur position de refus.

    Pour contraindre les haredim au respect du confinement, on coupa l’eau des bains rituels en bouchant à la chaux les conduites et on scella par soudure les portes des écoles et des synagogues. Fin mai, les cas de contamination baissèrent chez les ultraorthodoxes.

    En septembre 2020, les leaders haredi décidèrent d’ouvrir les yeshivas. « Nous n’avons rien à faire des décisions du gouvernement. Nous n’allons pas obéir. » décrétale rabbin Kanievsky. Netanyahou essuya des critiques même de certains de ses ministres qui le jugèrent incapable d’arrêter l’épidémie chez les ultraorthodoxes et de condamner le pays à un troisième confinement. Ce qui ne manqua pas de se produire quand, le 5 janvier 2021, le taux de contamination chez les haredim explosa. Un sur 100 haredim âgés de plus de 60 ans succomba au corona soit 3,5 fois plus que dans la population générale.

    Pour le directeur de l’Institut Haredi des Affaires Publiques : « Cette communauté ne se voit pas comme appartenant à la société civile israélienne. »

    La pandémie de corona va affecter la société israélienne pour les années à venir pronostique le quotidien Haaretz. Les ultraorthodoxes- ashkénazes- ont mis à nu les tares d’Israël et son inhomogénéité congénitale de Liberman et des russophones en passant par le nouvel opposant à Netanyahou, Yaïr Lapid et son jeune parti…ils ont poussé aux extrêmes les Israéliens notamment sépharades tel l’assassin Elor Azaria devenu héros national.

    Alors que les élections législatives approchent, Israël est sur la défensive face à l’enquête lancée par la CPI et son président Rivlin est venu chercher des alliés en Europe…à l’heure où Israël vient d’interdire au ministre des Affaires Etrangères de l’AP de se rendre à l’étranger pour avoir rencontré la procureure de la CPI à La Haye. Reuven Rivlin plaide laborieusement dans le Figaro et ose écrire que la CPI rend « plus difficile pour Israéliens et Palestiniens de trouver un terrain d’entente ». (18 mars 2021, p. 17). Israël semble avoir tous les droits. Tous les jours, les destructions de maisons se poursuivent, les arrestations d’enfants continuent, les agressions par les colons se multiplient. L’éditorial du Monde, sous le titre « Israël-Palestine : l’enquête nécessaire. » est catégorique : « Nul ne peut être au-dessus du droit international. » (14-15 mars 2021, p. 27)

    Mohamed Larbi Bouguerra

    ** Lire « Le ministre Yaakov Litzman, la face publique d’un monde secret. Le ministre de la santé est l’homme de confiance d’un tyran secret qui dirige une secte fermée » (Anshel Pfeffer, Haaretz, 1er juillet 2016)

    Leaders, 22 mars 2021

    Tags : Tunisie, Israël, coronavirus, covid 19, pandémie, vaccination,