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  • Responsable ONU: En Algérie, « tout le monde est khawa-khawa »

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    Immersion dans une Algérie fière et solidaire

    Amis lecteurs,

    Dans quelques jours,ma mission en qualité de Coordonnateur Résident du Système des Nations Unies en Algérie touchera à sa fin. Après cinq années de service, je souhaite partager quelques lignes pour faire le bilan d’un mandat professionnellement fructueux en réalisations et humainement enrichissant.

    Représenter l’Organisation des Nations Unies et toutes les valeurs qu’elle véhicule est un honneur et une grande responsabilité. Ma mission en Algérie était principalement dédiée au développement durable, en veillant à ce que l’ONU, à travers ses 15 agences résidentes et non-résidentes, apporte au pays la meilleure expertise technique selon quatre domaines principaux sont inscrits dans le Cadre de coopération stratégique Algérie-ONU : environnement, développement social, gouvernance et diversification économique. Cet éventail large de coopération, et qui répond aux priorités de développement du pays, était une occasion pour mesurer les avancées enregistrées par le pays sur la trajectoire du développement durable, mais aussi identifier les gaps et les efforts à fournir pour atteindre un développement durable, inclusif et solidaire.

    La collaboration avec les différents secteurs m’a permis de connaitre la qualité de l’expertise des professionnels et des cadres algériens et le grand potentiel à partager les bonnes pratiques avec les pays de la région africaine dans le cadre de la Coopération Sud-Sud, pour laquelle l’ONU s’est investie au cours des dernières années. J’ai également découvert un grand engagement et dynamisme de la société civile, particulièrement en temps de crise, qui force le respect et l’admiration. La solidarité des Algériens depuis le début de la crise de la COVID-19 et lors des feux de forêts est une source d’inspiration. L’entraide inconditionnelle est une valeur sûre dans ce pays ou tout le monde est «khawakhawa».

    Du Nord au Sud, d’Est en Ouest, l’Algérie charme par la richesse de sa nature. De la côte turquoiseembaumée d’absinthe de Tipasa aux paysages lunaires de l’Ahaggar, que des kilomètres de montagnes, de steppes et de vagues de dunes à parcourir.J’ai eu l’occasion de visiter un grand nombre de wilayas, soit pour le travail soit pour letourisme,mais les cinq années passées ici n’ont pas été suffisantes pour connaitre la splendeur et la générosité de la nature et la diversité culturelle du pays. Une générosité qui n’a d’égal que celle des hommes qui peuplent ce pays-continent. Les Algériens de chaque ville, de chaque village, m’ont fait découvrir un peuple sincère, généreux etexceptionnellement respectueux de ces ainés et des personnes âgées. Ma mère, souffrant de handicap, est aujourd’hui nostalgique de son séjouralgérois d’avant COVID , de l’accueil et de l’aide qu’elle avait reçue.L’hospitalité des Algériens est unique car elle est sincère avec un désir profond de faire connaitre son pays, son histoire et sa culture. Ou juste son pain (sa qesra).A Kenchela, Annaba, Djanet ou Tlemcen, j’ai senti cette chaleur humaine des habitants, qui adoptent un étranger juste pour le plaisir de partage. Une ouverture d’esprit et une franchise presque naïve qui dissipe toute hésitation d’aller à la rencontre de ce pays.De même pour l’esprit de pardon. Le mot «smehli» utilisé avec sincérité, est reçu par les Algériens, connus pour être impulsifs, avec la même générosité et simplicité humaine «Smeh».

    Autre chose qui m’a marqué beaucoup est le caractère social du pays, avec les différentes formes de subventions, de transferts sociaux et d’aide qui ont permis de préserver les catégories les plus vulnérables, notamment en période de crise de la COVID -19. Mais la résilience de ce modèle de protection sociale risque de constituer un défi à l’avenir en raison de sa dépendance des recettes en hydrocarbures.

    En dépit de la fierté d’appartenir à ce pays, je ne vous apprends rien de l’attachement à l’emblème national, j’ai souvent été surpris que les Algériens soient très critiques envers leur pays. Il est vrai que le pays n’est pas connu à sa juste valeur dans le monde même s’il recèle tellement de richesses et a un parcours remarquable dans le développement durable. Ayant vécu dans un grand nombre de pays sur différents continents, je garde un esprit positif d’un pays peu connu à l’étranger, victime d’un passé cruel, et d’un peuple remarquable et résilient.

    Certes, comme tous les pays du monde, l’Algérie a aussi ces défis. J’ai été déconcerté par la passivité quant aux quantités de plastique et de déchets,jusque dans les fonds marins , qui agresse le regard à vous mettre en colère. Les champs et les espaces verts décorés de sacs et bouteilles en plastique ou les avaloirs remplis de déchets méritent des actions d’urgence et notamment des actions de sensibilisation de grande envergure pour préserver la nature et la santé des citoyens.Le stress hydrique, les feux de forêts, qui ont endeuillé cet été des familles et ravagés faune et flore, la désertification, les inondations sont autant de défis qui se posent à l’Algérie.

    Face à ces défis et d’autres, la jeunesse algérienne est indéniablement une force majeure pour accélérer le développement du pays, riche en potentiel humain et naturel. Durant les cinq années passées ici, j’ai eu l’occasion d’admirer le grand potentiel de cette jeunesse dynamique et l’espoir qu’elle donne pour le futur du pays. La force de ces jeunes, quand elle est libérée, réside dans leur capacité à développer des projets, des start-ups, à s’organiser et à se mobiliser. Très connectés et curieux, ils s’ouvrent sur le monde sans complexe puisant dans les valeurs, l’histoire et la culture de leur pays. Vecteurs d’espoir, les jeunes algériens m’ont beaucoup inspiré. J’ai eu le grand plaisir d’animer une série de conférences dans plusieurs Universités algériennes de tous les coins du pays, pour présenter l’Agenda 2030 pour le développement durable, et je me suis retrouvé à débattre des défis de la sécurité internationale, du multilatéralisme et sa place dans le monde d’aujourd’hui, des défis environnementaux et de l’appui des Nations Unies aux pays en développement. Un dialogue riche, ouvert, sincère et sans protocole.

    Connaitre l’Algérie, c’est aussi connaitre son art, dont la profondeur témoigne d’un passé difficile, mais aussi d’une grande résilience. L’art algérien mérite d’être valorisé et trouvé sa place dans les galléries de renommée internationale car les artistes possèdent une force créative qui inspire. La diversité et richesse culturelle du pays m’a agréablement surpris et me donne l’envie de revenir à ces terres au carrefour historique des civilisations.

    La belle aventure humaine et professionnelle a certainement changé mon regard sur un pays souvent méconnu mais qui restera dans mon cœur,et qu’une communication plus soutenue rendrait plus visible au monde entier. Je quitte l’Algérie avec d’excellents souvenirs mais aussi avec beaucoup d’espoir que les aspirations des Algériens se réalisent et que la coopération avec le Système des Nations Unies se développe davantage pour que le pays tire un plus grand profit de son appartenance à l’ONU.

    Eric Overvest, Coordonnateur résident de l’ONU en Algérie

    Le Quotidien d’Oran, 15/09/2021

  • Trafic aérien : Quelle solution pour Air Algérie ?

                                   Algérie, Air Algérie, trafic aérien, crise financière, pandémie,

    Malgré les progrès de la vaccination, le trafic aérien mondial reste encore loin des niveaux qui étaient les siens avant la crise sanitaire mondiale. Pour toutes les compagnies aériennes, les temps sont durs. La prestigieuse compagnie aérienne Émirates a annoncé, la semaine dernière, des pertes financières pour la première depuis 30 ans, selon le journal les Echos.
    Les pertes d’Émirates, qui fait partie des meilleures compagnies de transport aérien dans le monde, ont atteint plus de 4,5 milliards d’euros. C’est à dire la crise sanitaire mondiale n’a épargné personne dans le secteur du transport aérien même pas les compagnies riches. Émirates a vu le nombre de ses passagers transportés chuter de 88% par rapport l’exercice précédent. Par conséquent, les revenus de la compagnie ont baissé de 66%. Malgré des aides financières ayant atteint les 3.1 milliards de dollars, Émirates n’a pas pu éviter les suppressions d’emploi. La compagnie a dû dégraisser son effectif à hauteur de 31%.
    Air Algérie sollicite l’aide de l’État
    Si une compagnie aussi prestigieuse qu’Émirates se retrouve dans une telle situation, il semble tout à fait normal qu’Air Algérie traverse elle aussi un long tunnel. Jeudi dernier, une réunion s’est tenue au siège du ministère des Transports entre le ministre et le directeur général par intérim d’Algérie. Avec des pertes estimées en 2020 à 40 milliards de dinars et une longue période d’inactivité, Air Algérie est toujours dans le rouge malgré la reprise partielle de ses activités commerciales depuis un peu plus de trois mois. Selon le communiqué qui a sanctionné la réunion entre le ministre des transports et le DG par intérim d’Air Algérie, la compagnie a demandé une aide financière pour faire face aux charges afin de pouvoir poursuivre son activité. Le ministère des transports n’a pas dit quelle réponse il entendait apporter à cette demande. Mais deux questions se posent : l’État algérien est-il en mesure d’aider financièrement Air Algérie ? Une aide financière de l’État sera-t-elle suffisante pour régler les problèmes d’Air Algérie ? Jusqu’à quand l’activité d’Air Algérie restera- t-elle fortement réduite ?
    Que faire ?
    « Actuellement, on est à seulement 7 % du trafic normal même après la dernière augmentation du nombre de vols internationaux qui sont actuellement de 32 par semaine, toutes destinations confondues », explique une source au sein de la compagnie aérienne national. Au lieu d’injecter de l’argent, l’État ferait peut-être mieux d’autoriser Air Algérie à reprendre plus de vols et pourquoi pas autoriser plus de destinations, voire rouvrir les frontières en maintenant un protocole sanitaire stricte. « Pour commencer à faire rentrer de l’argent dans les caisses, il faut au minimum reprendre à hauteur de 50 % du trafic habituel », poursuit notre interlocuteur. Il faut savoir que la compagnie aérienne nationale paie des créneaux qu’elle n’utilise pas ou très peu. Difficile de rentabiliser ou de refaire son retard financier avec un tel nombre de vols que celui autorisé actuellement.
    Montréal – Alger, une ligne importante pour Air Algérie
    Par ailleurs, en centrant les vols principalement sur la France et plus particulièrement Paris, Air Algérie perd un portefeuille clientèle considérable en provenance d’Amérique du Nord au profit des compagnies aériennes européennes. Air France et Lufthansa, qui mobilisent de gros avions pour leurs vols vers l’Algérie, récupèrent les clients algériens venant de ces régions, obligés de passer par l’Europe pour rentrer en Algérie. Or, Air Algérie aurait pu attirer cette clientèle par son vol direct vers Montréal qui ne figure pas sur le programme des dessertes. L’idéal serait de permettre à Air Algérie de reprendre une bonne partie de son trafic normal pour qu’elle puisse retrouver un certain dynamisme. Aider financièrement la compagnie en la contraignant d’opérer un nombre de vols aussi insignifiant serait tout simplement contre-productif.
    Par : RACIM NIDHAL
    Le Midi Libre, 13/09/2021
  • Algérie : Des leçons à retenir

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    Petit à petit l’Algérie est en train de sortir de deux crises majeures qui l’ont frappée au fond de ses tripes, mais qui ont montré au monde entier l’extraordinaire union du peuple algérien qui s’est mobilisé aux quatre coins du pays, pour affronter en face cette dure conjoncture et faire preuve d’un élan de solidarité que l’on ne pourrait voir dans aucun autre pays au monde.

    Face à la troisième vague de la covid et face aux incendies de forêts qui ont touché plusieurs régions du pays, l’Algérie entière s’est mobilisée pour apporter soins, assistances et réconforts aux frères qui faisaient face directement à ces terribles épreuves.

    Aujourd’hui les choses tendent vers l’apaisement. En effet, les chiffres de la contamination sont de plus en plus bas et ne dépassent pas les 800, alors qu’ils avaient atteints les 2000 par jour pendant de longues semaines depuis le début du mois de juillet.

    Sur le front des feux de forêts, les nouvelles sont aussi bonnes, puisque la plupart des feux ont été circonscrits et l’on est déjà au stade des recensements des pertes et à la préparation des indemnisations.

    D’ailleurs une commission nationale d’évaluation et d’indemnisation des sinistrés des feux de forêts a été installée ce lundi par le président de la République, et qui aura pour mission principale de réceptionner les dossiers des commissions de wilaya chargées de l’évaluation des dégâts.

    Autant dire que sur les deux tableaux les choses tendent vers le meilleur et le pays entame une sérieuse sortie de crise. Deux crises qui ont mis en émoi le pays et nécessité la plus grande vigilance de tous les Algériens pour faire barrage à ceux qui voulaient profiter de ces conjonctures difficiles afin de frapper l’unité du pays, et projetaient même de faire entrer le pays dans une spirale de violences et d’incertitudes qui, heureusement, ont échoué grâce à la vigilance de nos services de sécurité, mais aussi à la mobilisation citoyenne de toute la nation qui a défendu son unité et répondu de manière claire et ferme à tous les ennemis de l’Algérie.

    Mais, il faut se le dire, nous n’aurons rien réussi de probant, si nous ne tirons pas les leçons de ces deux crises que nous avons vécues. La lutte contre les incendies doit être revue de fond en comble et avec les moyens de lutte qui s’imposent.

    L’autre crise de la pandémie et en particulier celle de la disponibilité de l’oxygène médical doit être traitée avec plus de sérieux et de rigueur, car à ce jour, il est malheureux de voir que certains hôpitaux du pays continuent de souffrir du manque de ce liquide vital et que des usines censée avoir commencé la production depuis des jours déjà, sont toujours à l’arrêt.

    Par Abdelmadjid Blidi

    Ouest Tribune, 18/08/2021

  • Le pass sanitaire

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    Par Amar Chekar

    La pandémie du coronavirus a atteint son paroxysme et divise le monde entier. Divisé entre ceux qui plaident pour le vaccin anti-coronavirus et d’autres sont contre, c’est la nature humaine qui est en danger avant tout. Si tu fais le vaccin, tu meurs dans deux ans, nous dit-on. Si on ne fait pas le vaccin, on peut mourir du coronavirus dans 15 jours ou à tout moment si l’on n’est pas pris en charge à temps et dans de bonne condition. De l’oxygène.

    Les scientifiques divergents. Les uns encouragent les vaccins, d’autres rejettent et avertissent. Les réseaux sociaux polémiquent tous azimut.

    Les pouvoirs politiques renforcent les mesures sanitaires pour éviter le pire.

    Les entreprises réduisent le volume des activités de productions et de commercialisations, d’autres font des chiffres d’affaires jamais réalisés depuis leurs créations. Le malheur des uns fait le bonheur des autres, dit le dicton depuis la nuit des temps.

    Plusieurs solutions sont préconisées depuis son apparition au mois de novembre 2019 à Wuhan en Chine avant de se propager dans le monde entier et toucher toutes les catégories sociaux politiques et économiques que connait notre planète terre. Il a suffi d’un virus invisible à vue d’œil pour que des millions de vies humaines meurent subitement.

    La pandémie du coronavirus covid-19 a fait oublier tous les sujets et préoccupations des peuples et pouvoirs publics. « Priorité à la vie et la santé d’abord ». Tout compte fait, il vaut mieux faire le vaccin et mourir dans deux ans que de vivre sous la houlette sans savoir où, quand et comment peut avoir ce maudit coronavirus. Risquer sa vie et celle des autres, n’est pas la bonne solution.

    D’autres parlent de volonté des pays puissant de réduire la démographie mondiale de moitié pour permettre aux autres de vivre ce qu’ils veulent et comme ils veulent. Jamais cela ne peut arriver. Passant par le port des bavettes, la distanciation de 1 metre entre deux personnes, le gèle, le confinement et voilà, que l’on arrive au pass sanitaire qui complique encore notre existence humaine sur terre.

    Les uns sont pour le vaccin d’autres sont contre parceque, il y a des risques des deux côtés si l’on prend en compte les avis opposés. Tous les moyens sont bons. Pour peu que le coronavirus s’arrête.

    La solution qui reste, il va falloir chercher dans l’importance du vaccin qui réduit le mal et le malheur, comme c’est le cas de tous les vaccins connus et reconnue depuis la médecine IBN Sina, ou l’on travaille et dépense de l’argent pour sauver la vie humaine et non pas pour gagner s’enrichir au dépend de la vie humaine. Car, la vie humaine et avec ou sans vaccin est éphémère. Alors, autant se vacciner pour vivre le reste de sa vie en bonne santé et protéger les autres du malheur individuel et collectif.

    Algérie62, 07/08/2021

  • Algérie : En attendant septembre

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    Après une éclipse qui n’avait que trop duré, voilà que le Pr Kamel Sanhadji, président de l’Agence nationale de la sécurité sanitaire (ANSS), réalise deux sorties médiatiques deux jours de suite. La première avant-hier à la radio Chaîne III, et la seconde, hier, sur une autre

    Des interventions dont l’impact n’était pas négligeable. Si les dernières déclarations du ministre de la Santé ont été loin d’être appréciées – surtout concernant cette disponibilité de l’oxygène médical déclamée, alors que la réalité du terrain dit tout le contraire -, celles de Kamel Sanhadji ont été, il faut l’admettre, mieux accueillies. Pourtant, c’était loin d’être un discours rassurant.

    Dans sa sortie d’hier, le président de l’ANSS a «réhabilité» le terme de «immunité collective» qui semblait, depuis quelque temps, être oublié. Au-delà des approximations habituelles des officiels, Kamel Sanhadji a donné des chiffres et un délai. Il estime ainsi qu’il faudrait accélérer le rythme de la vaccination contre la Covid-19, en Algérie, à 400 000 par jour, pour atteindre cette fameuse «immunité collective», tant galvaudée sous d’autres cieux, même si sa fiabilité est parfois remise en cause. Le chiffre donné n’est pas fortuit. Selon le Professeur, il permettra surtout d’atteindre 50% d’immunité d’ici le début de l’automne. Donc, le délai en question est à établir vers la fin de septembre prochain. Un mois qui semble lié cette année, davantage à la lutte contre la pandémie qu’à la rentrée sociale, d’ailleurs très appréhendée (encore une fois).

    L’occasion ainsi de rappeler qu’en septembre prochain, un rendez-vous crucial pour la crédibilité du gouvernement est en jeu. Il avait été donné, il y a un peu moins d’un mois, par le ministre de l’Industrie pharmaceutique. A partir du mois prochain, selon Abderrahmane Lotfi Djamel Benbahmed, l’unité Saidal de Constantine produira, mensuellement (comme première phase) 2,5 millions de doses de deux vaccins, le russe Sputnik V et le chinois, Sinovac.

    Entretemps, il y a les faits. En se fiant aux chiffres d’hier, mercredi, donnés par la carte interactive conçue par des chercheurs de l’université américaine Johns-Hopkins, qui permet de suivre l’évolution du Coronavirus dans le monde, l’Algérie a vacciné près de 3,5 millions de personnes (exactement 3 421 279). Un bilan bien maigre pour une opération lancée il y a plus de 6 mois, et c’est surtout bien loin des 50% d’immunité préconisée par le Pr Sanhadji.

    Reste donc à savoir comment la cadence de vaccination va pouvoir atteindre les 400 000 par jour ! Un défi lancé par le président de l’ANSS et qui implique tout le monde.


    Les dernières interventions médiatiques des responsables du secteur de la santé semblent augurer d’un réveil (il n’est jamais trop tard pour bien faire), qui, il faut l’espérer, sera concluant. Ouvrir les yeux sur la réalité est certes nécessaire, mais c’est d’une évidence criante que cela reste insuffisant.

  • Algérie : le Hirak a-t-il échoué politiquement ?

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    Propos recueillis par Sofian Philip Naceur/RLS

    Entretien avec Prof. Dr. Rachid Ouaissa (Université de Marburg, MECAM Centre Tunis)

    Dr Rachid Ouaissa est professeur au Centre d’études du Proche et du Moyen-Orient (CNMS) de l’Université de Marburg en Allemagne et, depuis 2020, directeur du Centre Merian d’études avancées pour le Maghreb (MECAM) à Tunis. Nous avons discuté avec lui de la situation politique, économique et sociale actuelle en Algérie, de l’échec de l’État à gérer la pandémie de Covid19, des échecs et du potentiel du mouvement de protestation Hirak (en arabe pour « mouvement »), du rôle de la Kabylie, et de la des difficultés sociales et économiques croissantes dans le pays qui devraient être considérées par le Hirak comme une opportunité de se réorganiser et de créer une vision plus tangible pour une Algérie plus juste socialement. L’entretien a été réalisé par Sofian Philip Naceur fin août 2021.

    Le régime algérien a de plus en plus recours à des tactiques répressives contre l’opposition depuis la reprise des manifestations du Hirak en février 2021. Le régime tente de mettre un terme au mouvement de protestation une fois pour toutes. Actuellement, le pays connaît également une autre vague de coronavirus, de loin la pire depuis le début de la pandémie. De quelles options dispose le Hirak pour exercer à nouveau une pression sur le régime après la vague actuelle de Covid-19 ?

    Ouaïssa : Ce n’est en effet pas clair et dépend également des traces que la crise corona laissera derrière elle. La vague corona actuelle est la plus grave que le pays ait connue jusqu’à aujourd’hui. L’échec de l’État à gérer la pandémie est évident. Les hôpitaux sont surchargés et il y a une pénurie généralisée d’oxygène. Les traces du système Bouteflika [l’ancien président algérien Abdelaziz Bouzeflika, en poste entre 1999 et 2019, ndlr] sont désormais encore plus visibles. Il est donc bien probable que le Hirak réagisse à la défaillance de l’État. Presque toutes les familles ont vu des proches mourir. Cela peut contribuer à un potentiel de protestation encore plus grand dans la société algérienne. Par conséquent, je m’attends à ce que le Hirak se concentre davantage sur les demandes économiques et socio-économiques à l’avenir. Dans le même temps, la situation financière de l’État devrait se redresser au moins dans une certaine mesure, comme une augmentation à moyen terme des prix du pétrole devrait se matérialiser. Cependant, les représailles de l’État peuvent également conduire à des intimidations réussies. Pour ces raisons également, le Hirak émergera de plus en plus au niveau régional plutôt que national. La région de Kabylie va certainement continuer à se révolter. Finalement, les gens continueront de descendre dans la rue dans les grandes villes également. Mais je ne crois pas que le Hirak saura réussir à se mobiliser à l’échelle nationale comme il l’a fait en 2019, du moins au début d’une nouvelle vague de protestation qui est encore à venir. La région de Kabylie va certainement continuer à se révolter. Finalement, les gens continueront de descendre dans la rue dans les grandes villes également. Mais je ne crois pas que le Hirak saura réussir à se mobiliser à l’échelle nationale comme il l’a fait en 2019, du moins au début d’une nouvelle vague de protestation qui est encore à venir. La région de Kabylie va certainement continuer à se révolter. Finalement, les gens continueront de descendre dans la rue dans les grandes villes également. Mais je ne crois pas que le Hirak saura réussir à se mobiliser à l’échelle nationale comme il l’a fait en 2019, du moins au début d’une nouvelle vague de protestation qui est encore à venir.

    Plus récemment, la Kabylie était le dernier rempart du Hirak. Les manifestations se sont poursuivies sans relâche jusqu’au début de la vague actuelle de coronavirus. Cependant, nous avons également vu depuis 2019 que le régime essaie de diviser le Hirak selon les affiliations ethniques et de monter Arabes et Berbères les uns contre les autres. Alors que les manifestations ont été réprimées dans presque tout le pays au moyen d’une forte répression, seules les Kabylies continuent de manifester. Des personnes sont continuellement poursuivies pour avoir arboré le drapeau berbère. Le régime essaie-t-il d’utiliser des moyens sectaires pour diviser le pays et sa société et maintenir son pouvoir en exacerbant violemment le conflit en Kabylie ?

    Ouaissa : Le régime recourt encore et encore aux mêmes moyens et suit des schémas notoires. Il tente de diviser par des moyens autoritaires. La Kabylie est présentée comme un cas exceptionnel, tandis que le Hirak s’appuie sur une sorte de conscience nationale – l’Algérie est vue dans son ensemble – et tente de se défendre contre cette division régionale. Je ne pense pas que le Hirak et le peuple algérien tombent dans le piège. Cependant, je considère le Hirak comme un échec politique. Néanmoins, le mouvement a fait en sorte que la confiance en soi du peuple s’est accrue. Il est clair pour tout le monde aujourd’hui que c’est le régime qui est le problème, pas la Kabylie.

    Pourquoi pensez-vous que le Hirak a échoué ?

    Ouaïssa : Si une nouvelle vague de protestations se matérialise après l’actuelle urgence corona, j’espère que le mouvement a appris de ses erreurs. Le Hirak a échoué parce qu’il a malheureusement laissé de côté toutes les questions idéologico-politiques sérieuses. La principale raison de son échec sont les islamistes. Le mouvement Rachad [un mouvement islamiste principalement actif dans les pays européens qui a émergé des ruines du Front islamique du salut, ndlr] a détruit le Hirak car, sous sa pression, toutes les questions importantes sur l’avenir de l’Algérie ont été laissées de côté. Le problème était toujours centré sur le régime, mais pas sur le système. La question du système en tant que tel n’a jamais été soulevée. Le problème n’est pas seulement l’élite, il est bien plus profond. Voulons-nous une Algérie où l’on change simplement les élites ou voulons-nous une Algérie où l’on remet aussi en cause et change le système éducatif et économique ? Les islamistes n’ont jamais remis en cause les structures néolibérales de l’économie algérienne. Ils n’ont jamais remis en cause le système éducatif en ruine, considéré comme fortement influencé par la religion. Et ils ont insisté pour que toute question susceptible de diviser le Hirak ne soit pas posée en premier. Le même schéma a déjà été appliqué en Algérie pendant la guerre d’indépendance entre 1954 et 1962 : notre ennemi est la France et ce n’est qu’après la victoire contre le régime colonial que nous discuterons dans quelle direction le pays doit s’orienter. Cela n’a pas fonctionné à l’époque et cela ne fonctionne pas maintenant. Nous devons poser et discuter de cette question clé maintenant.

    Une question centrale, cependant, a été abordée de manière assez cohérente par le Hirak, à savoir le pouvoir de l’armée ou le rôle politique de l’armée. La revendication d’un État civil est même aujourd’hui l’une des revendications les plus importantes du mouvement.

    Ouaissa : C’est exact. C’est une question clé et elle est considérée comme une priorité pour le Hirak. Mais les dirigeants laïcs du mouvement disent aussi : l’armée et la religion ne doivent jouer aucun rôle au sein de l’État. Cependant, alors que la question de l’armée a été largement débattue, le rôle de la religion dans une nouvelle Algérie ne l’a pas été. Mais cela ne fonctionne pas. De plus, il ne peut y avoir de véritable révolution si les acteurs économiques n’en sont pas convaincus. Les acteurs économiques ont peur. Ils craignent qu’après une véritable révolution, des règles soient encore pires que celles imposées par les militaires. Pour les acteurs économiques, c’est plus sûr avec les militaires au pouvoir car ils connaissent déjà très bien les règles.

    Cependant, les questions économiques et sociales ont également été abordées par le Hirak. Il y a eu des déclarations répétées dans lesquelles les représentants du Hirak ont ​​ouvertement appelé à la justice sociale – bien qu’il n’y ait généralement pas eu de vision présentée de la façon dont cela pourrait être réalisé. Le Hirak discutait aussi régulièrement de la dépendance de l’État vis-à-vis des rentes pétrolières. Le Hirak a donc certainement essayé de mettre l’accent sur les questions socio-économiques et économiques, et une partie du mouvement a tenté à plusieurs reprises de stimuler les débats correspondants. Mais jusqu’à présent, ces débats n’ont abouti qu’à une impasse.

    Ouaïssa : Exactement. Cette discussion a été bloquée encore et encore. J’ai moi-même vécu des débats dans lesquels les droits des femmes étaient revendiqués et puis on disait que la question des droits des femmes était de nature idéologique et que les débats idéologiques devaient être ajournés pour le moment. Mais une telle approche ne convainc pas les gens, la vision du Hirak était trop vague. Quand on est sur le chemin d’une révolution, on veut déjà savoir où va le pays. Il faut présenter une vision plus concrète de l’avenir de l’Algérie, mais le Hirak ne pouvait pas offrir cela.

    En raison de la couronne, les problèmes sociaux pourraient être placés au centre de la scène du Hirak. Mais qu’est-ce que cela signifie concrètement ? La situation socio-économique est actuellement extrêmement tendue, non seulement à cause de la vétusté du système de santé. Des protestations socio-économiques ont eu lieu à plusieurs reprises dans le sud de l’Algérie ces derniers temps, par exemple à Ouargla. Cela pourrait se traduire par de nouveaux afflux de partisans pour le Hirak. Cela pourrait-il également remettre en cause le caractère pacifique du mouvement puisque nous avons soudainement affaire à des gens dans les rues qui ont simplement faim et ne se joignent pas à une manifestation pour des raisons politiques ?

    Ouaïssa :Le risque est là. Jusqu’à présent, cependant, le mouvement a échoué principalement parce qu’il s’agissait d’un amalgame de classes moyennes. Ces classes moyennes sont à la fois islamistes et laïques. Leurs visions sociales diffèrent, mais en matière de politique économique, ils ont des idées similaires. Les couches socio-économiquement marginalisées de la société ont reçu peu d’attention. Cependant, si ces couches de la société doivent rejoindre le Hirak en tant que nouveaux acteurs, un pacte doit être conclu entre elles et la classe moyenne. Les enjeux économiques et les aspects socio-économiques doivent être valorisés et devenir des enjeux clés. Il ne doit plus s’agir uniquement de changement de régime. Au lieu de cela, un débat sur un changement de système doit être porté au premier plan. Seule la coopération entre la classe moyenne idéologiquement divisée et les couches sociales à faible revenu peut transformer le Hirk en une véritable révolution.

    Depuis plus d’un an, le Hirak est principalement associé à des ONG, des partis d’opposition et des personnalités publiques telles que d’éminents avocats et militants des droits de l’homme, mais pas avec les syndicats. En 2019, les syndicats indépendants marchaient toujours aux côtés de l’opposition partisane. Aujourd’hui, ils ne jouent plus aucun rôle. Pourquoi donc?

    Ouaissa : Pour une vraie révolution, il faut impliquer les acteurs économiques, qu’ils soient avec de l’argent ou sans argent. Ceux qui ont de l’argent doivent être rassurés pour qu’ils investissent à nouveau. En même temps, il faut donner l’espoir à ceux qui n’ont pas de moyens – les démunis – que quelque chose changera pour eux plus tard et qu’ils tireront quelque chose de ce soulèvement. Ces deux acteurs – les employeurs et les salariés, majoritairement représentés par les syndicats – doivent être convaincus et activement impliqués dans le Hirak. Si l’État se rétablit financièrement à moyen terme en raison de la hausse des prix du pétrole, les employeurs et les employés pourraient également se calmer. Si un tel scénario se produit, le Hirak aura perdu de toute façon.

    Même si l’État se redresse à moyen terme en raison de la hausse des prix du pétrole, le système économique continuera d’être soumis à d’énormes pressions. La baisse des réserves étrangères se poursuivra malgré tout, et ce n’est qu’une question de temps avant que le pays ne se rapproche de la faillite. Quelle serait une option pour une intervention de politique économique et sociale à court terme, et comment la dépendance de l’État à la rente pétrolière pourrait-elle être contrée à long terme ?

    Ouaissa : Je pense que l’Algérie ne peut éviter de négocier avec le Fonds monétaire international (FMI). Le régime l’a déjà fait en 1994, en pleine guerre civile. La situation politique intérieure de l’époque était une bonne distraction et une couverture pour négocier avec le FMI dans les coulisses. Un tel scénario est à nouveau imminent. Sous la pression de la pandémie de corona et de la crise économique, des négociations pourraient reprendre avec le FMI, débouchant sur un nouveau programme de libéralisation. Ceci, à son tour, est susceptible de déclencher de nouvelles protestations à motivation socio-économique. Il faut espérer que cela n’entraîne pas une escalade violente.

    Mais on sait aussi que les recettes du FMI sont toujours les mêmes. Et ils ne fonctionnent tout simplement pas. Je ne prétends pas qu’une économie fortement isolée comme celle de l’Algérie fonctionne – le modèle algérien a clairement échoué. Mais quelle alternative y aurait-il à un système économique isolé dans lequel la rente pétrolière est monopolisée par les élites et la stratégie de dérégulation du FMI, qui a échoué à plusieurs reprises ?

    Ouaïssa :L’Algérie est l’un des très rares pays au monde à pouvoir réellement négocier de bons termes avec le FMI. L’Algérie n’est pas un pays pauvre. Le FMI ne peut pas imposer ici ses diktats habituels. À cet égard, je peux imaginer que l’État-providence puisse être réformé avec autant de rentes pétrolières et que la rente puisse être transférée et transformée en formes productives – étant donné que la volonté politique de le faire est là. Les loyers ne sont pas en soi un obstacle au développement. Les loyers peuvent également être transformés afin qu’ils soient utilisés comme un coup de pouce pour une économie productive. Ils pourraient être utilisés pour la consommation, de sorte que les entrepreneurs algériens n’aient plus à dépendre des généraux pour faire des affaires. Si les rentes devaient être distribuées comme moyen de consommation dans la société, par exemple sous forme de salaires, certains produits n’auraient plus à être importés,

    Malheureusement, il est presque impossible d’utiliser et de rediriger la rente pétrolière de cette manière. Il n’y a pratiquement aucun exemple dans le monde où il a été possible de réformer les économies de rente en conséquence.

    Ouaissa : Les modèles d’Asie de l’Est sont certainement des exemples de la façon dont les États ont réussi à valoriser et à utiliser le travail dans la société pour promouvoir une augmentation du pouvoir d’achat. La Chine en est un exemple. Un tel scénario est également possible en Algérie. Les entrepreneurs doivent être convaincus d’investir et de produire dans le pays et de ne plus importer. Pour cela, cependant, nous avons besoin d’un pouvoir d’achat dans la société. Les loyers pourraient être utilisés pour générer ce pouvoir d’achat. Mais la question est bien de savoir comment mettre en œuvre concrètement une telle politique.

    Les déclarations de l’enquêté ne correspondent pas nécessairement à l’opinion du RLS.

    Rosa Luxembourg Stiftung, août 2021

  • Algérie : L’agence Anadolou confond Messahel avec Lamamra

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    Rapportant l’appel téléphonique partagé par le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, avec l’américain Anthony Blinken, l’agence de presse y a joint une photo de l’ancien ministre algérien Abdelkader Messahel.

    Citant un twit publié par Lamamra, Anadolou a indiqué que les deux responsables ont interchangé au sujet «  des questions bilatérales, régionales et internationales ».

    La même source a indiqué que « Lamamra était en tournée africaine la semaine dernière qui comprenait la Tunisie, l’Éthiopie, le Soudan et l’Égypte ».

    Dans le même contexte, selon le porte-parole du Département d’Etat américain, Ned Price, « le secrétaire Blinken a réitéré l’engagement des États-Unis à aider l’Algérie dans la lutte contre le COVID-19, notamment en faisant don de vaccins via COVAX, plus de 4 millions de dollars d’aide d’urgence directe et un hôpital de campagne à la pointe de la technologie ». 

    « Le secrétaire et le ministre des Affaires étrangères ont également discuté des priorités régionales, notamment des développements en Tunisie, en Libye et au Sahel. Ils ont convenu de la nécessité d’une Libye souveraine, stable et unifiée sans ingérence étrangère. Ils ont également discuté des efforts de l’Algérie pour diversifier son économie et attirer davantage d’investissements commerciaux américains », conclue-t-il.

  • Algérie : Financement participatif pour affronter la Covid

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    Alors que les services de santé du pays s’effondrent sous l’augmentation des cas de coronavirus, les individus et les hôpitaux demandent l’aide de la diaspora dans le but de collecter des fonds pour l’équipement médical essentiel.
    Depuis mai, l’Algérie a connu une augmentation de plus de 600 % des cas de Covid-19, la variante Delta, plus transmissible, représentant plus de 70 % des infections.

    Le réseau médical algérien s’est tourné vers les médias sociaux pour collecter des fonds alors que les fournitures médicales s’épuisent de plus en plus.

    Les approvisionnements en oxygène, en particulier, s’épuisent, des militants algériens ayant lancé des initiatives de financement participatif dans le but de sensibiliser et d’apporter des fonds indispensables aux hôpitaux et aux particuliers en Algérie.

    « Nous comptons sur votre générosité pour protéger nos travailleurs de première ligne avec le matériel de protection nécessaire, pour aider les patients Covid avec les médicaments dont ils auront besoin pour guérir », a déclaré Hanane Benhamou, l’une des organisatrices de l’initiative.

    Rien qu’en mai de cette année, le pays comptait en moyenne environ 200 cas de Covid-19 par jour. Aujourd’hui, l’Algérie connaît sa quatrième vague de coronavirus, avec des cas quotidiens à leur plus haut niveau depuis le début de la pandémie avec environ 1 300 cas par jour.

    Avec plus de 175 000 cas officiels officiellement enregistrés et environ 4 300 décès, l’Algérie a échappé au pire de ce que de nombreux autres pays ont connu.

    Le Maroc voisin compte plus de 640 000 cas, et la Tunisie a enregistré près de 600 000 cas avec plus de 20 000 décès, le deuxième plus élevé d’Afrique.

    Mais comme les événements en Tunisie l’ont montré, une mauvaise gestion de la pandémie a des implications importantes.

    Les Algériens se sont tournés vers le site de crowdsourcing français appelé Leetchi.

    Un village algérien appelé Ait-aissi qui a mis en place une page de crowdsourcing a qualifié la préparation du pays de parfois « dérisoire ».

    Hénine Houcine, qui est derrière la page de collecte de fonds, a appelé les Algériens du pays et, en particulier, la diaspora du pays à aider à financer les besoins de santé des villages avant que la crise ne s’aggrave.

    « La solidarité est un acte d’amour, être solidaire, c’est savoir écouter les grandes douleurs silencieuses de ses proches », a déclaré Houcine.

    Jusqu’à présent, le village a amassé plus de 5 000 $.

    Mais ce ne sont pas seulement les villes et villages du pays qui se sont tournés vers le crowdsourcing.

    Certains hôpitaux du pays se sont tournés vers Leetchi pour faire face à la crise en cours.

    L’un des seuls hôpitaux de la région rurale de Yakouren a qualifié la situation à l’hôpital de « catastrophique », demandant de l’aide pour acheter des équipements de base pour la prise en charge des patients.

    « Nous comptons sur votre générosité pour aider nos familles et amis en Algérie », a déclaré l’organisateur de la page, qui a récolté près de 17 000 $.

    Il y a au moins 15 de ces pétitions, seulement Leetchi.

    Mais sur d’autres plateformes, il y a aussi des appels à l’aide notamment de la « diaspora », qui sont plus susceptibles d’avoir des revenus disponibles.

    Un compte cherchant à collecter des fonds pour les régions rurales de Boghni et de Kabylie en Algérie a déclaré que « maintenant plus que jamais, le besoin d’aide de la diaspora » est nécessaire pour s’approvisionner en équipements qui « manquent cruellement ».

    Ces ressources comprennent les gels hydroalcooliques, qui sont des désinfectants de qualité médicale, les masques à gants médicaux et en particulier l’oxygène.

    L’Algérie n’a complètement vacciné que 1,6 pour cent de sa population et environ 6 pour cent ont reçu au moins une dose.

    Le pays a récemment signé un accord pour produire localement le vaccin contre le coronavirus chinois Sinovac. Cela s’ajoute à un accord signé pour fabriquer le vaccin russe Spoutnik V, dont la production nationale commencera à partir de septembre.

    Agence Anadolou, 04/08/2021

  • Quo vadis Europe ?

    08/03/2021 – Blog HR/VP – La semaine dernière, j’ai dirigé un séminaire dans la ville de Santander en Espagne sur la façon de construire une Europe géopolitique. Nous nous sommes engagés avec des décideurs politiques, des groupes de réflexion et des universitaires sur les problèmes mondiaux les plus urgents et les défis qu’ils posent à l’Union européenne.

    Santander est la capitale de la région de Cantabrie sur la côte nord de l’Espagne. Dans cette ville, dans l’ancien palais royal de La Magdalena, une université internationale pour ouvrir l’Espagne à la culture et à la science du monde a été créée pendant la deuxième République espagnole en 1932. Lorsque la démocratie est revenue en Espagne en 1975, le Palais est redevenu le siège de l’Université Internationale Menendez Pelayo (UIMP). Depuis 2001, alors que j’étais membre de la Convention européenne, j’y dirige un séminaire d’une semaine pour se concentrer sur les principaux sujets concernant l’avenir de l’Europe. Le séminaire s’intitule Quo Vadis Europe ? et est devenu un rendez-vous incontournable du débat public et de la réflexion sur l’Europe pendant les vacances d’été.

    Réflexions approfondies avec des experts et questions des jeunes générations

    Cette année, nous nous sommes concentrés sur la façon de construire une Europe géopolitique. L’ édition 2021 a en effet été pour moi un moment très utile pour prendre du recul par rapport à la pression des crises quotidiennes, partager une réflexion approfondie avec des experts venus du monde entier et écouter les questions et inquiétudes des jeunes générations d’Europe et à l’étranger. Dans cet article de blog, je veux me concentrer sur les principaux points à retenir de cet événement fructueux et stimulant.

    Lors de la séance d’ouverture, avec mon ami Enrico Letta, (ancien Premier ministre italien et actuellement secrétaire du Parti démocrate), Nathalie Tocci (IAI) et José Ignacio Torreblanca (ECFR), nous nous sommes concentrés sur les défis d’un monde post COVID-19 ainsi que le rôle de l’Europe à cet égard. Après cette crise, le monde sera probablement plus numérique, plus asiatique et plus inégalitaire. Indéniablement, elle sera aussi plus multipolaire et conflictuelle. Cependant, il faudra aussi plus de multilatéralisme, notamment dans les domaines de la santé et du climat. Si l’Europe veut jouer un rôle clé dans le façonnement de ce monde, elle doit renforcer sa cohésion interne et s’engager plus efficacement avec toutes les régions du monde, au-delà de notre voisinage immédiat.

    « Si l’Europe veut jouer un rôle clé dans le façonnement du monde post COVID-19, elle doit renforcer sa cohésion interne et s’engager plus efficacement avec toutes les régions du monde. »

    Pour Enrico Letta, c’est à la fois grâce au Brexit et au changement d’attitude de l’Allemagne vis-à-vis de ses partenaires par rapport à la crise financière de 2008-2011 que nous avons pu nous mettre d’accord sur le plan Next Generation EU, qui a été l’une des plus grandes réalisations de la Commission européenne jusqu’à présent. Cependant, pour nous permettre de renforcer efficacement la cohésion de l’Europe, beaucoup dépendra de la qualité de sa mise en œuvre, notamment dans des pays comme l’Italie et l’Espagne : comme l’a souligné Letta, les deux pays recevront près de 40 % du financement de l’UE Next Generation. La mise en œuvre sera décisive pour pouvoir pérenniser ce type d’action commune, que Letta juge indispensable, en lui donnant à l’avenir une dimension plus véritablement transnationale.

    Nous avons poursuivi la discussion sur la mise en œuvre de Next Generation EU et ce que cela signifie particulièrement pour l’Espagne, avec des représentants de toutes les institutions impliquées : la Commission européenne, le Cabinet du Premier ministre espagnol, le Parlement européen et la région de Cantabrie. Les discussions ont porté sur la rigueur indispensable dans la mise en œuvre des projets financés par Next Generation EU et les réformes à mener en parallèle. Cette initiative n’est pas seulement un outil contracyclique pour faire face à la pandémie, mais surtout une manière de préparer l’avenir, de « reconstruire en mieux ».

    « L’UE de la prochaine génération n’est pas seulement un outil contracyclique pour faire face à la pandémie. C’est une manière de préparer l’avenir, de « reconstruire en mieux » »

    La qualité du dialogue sur ce sujet entre le gouvernement espagnol et la Commission européenne a été soulignée par nos intervenants, ainsi que les différences importantes à cet égard avec ce qui s’était passé lors de la crise de la zone euro il y a dix ans. Une question importante reste cependant en suspens à ce stade : comment appliquer les règles budgétaires après la crise et comment doivent-elles évoluer ? Certes, les règles d’avant-crise sont devenues de facto inapplicables en raison du niveau d’endettement public atteint. Nous devons ouvrir un débat ouvert sur ce sujet, qui ne sera pas facile, mais important pour l’avenir de l’Europe.

    L’établissement de normes ne suffit pas

    Lors d’une autre séance, mon collègue le commissaire Thierry Breton a présenté les enjeux liés à l’autonomie stratégique de l’UE dans le domaine de la technologie et l’action de la Commission européenne dans ce domaine. Nous avons discuté de ce sujet avec des experts comme Anu Bradford (auteur du livre « L’effet Brussel). Nous devons en effet capitaliser sur notre pouvoir de « norm setter », qui reste une force clé de l’UE. Cependant, les intervenants ont souligné également que nous devons investir beaucoup plus ensemble dans le secteur de la haute technologie. Next Generation EU nous permettra de le faire.

    « L’UE est l’acteur mondial qui intègre le plus les droits de l’homme dans sa politique étrangère, et les sanctions de l’UE contre les individus et entités impliqués dans des violations des droits de l’homme ont un impact réel.

    Nous avons ensuite débattu de la question des droits de l’homme avec Michelle Bachelet (Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme), qui a décrit la situation difficile dans ce domaine à l’échelle mondiale. L’UE est sans aucun doute l’acteur mondial qui intègre le plus les droits de l’homme dans sa politique étrangère, et la capacité de l’UE à imposer des sanctions contre les individus et entités impliqués dans des violations des droits de l’homme est importante et a un impact réel. Il a été encore renforcé par l’adoption en 2020 d’un nouveau régime de sanctions universelles. Cependant, il existe encore souvent des contradictions entre les valeurs et les intérêts de l’UE. Les intervenants ont souligné que cette contradiction reste difficile à gérer dans nos relations avec les grandes puissances mondiales. Et je suis bien placé pour en être témoin dans mon travail quotidien ! Personne ne fait plus que l’UE en matière de défense des droits de l’homme,

    Droits de l’homme et commerce

    Nous avons discuté de la façon de mieux aligner nos intérêts avec nos valeurs. Cela peut être notamment le cas dans le domaine des accords commerciaux, où la défense des droits sociaux et environnementaux contribue globalement à soutenir nos propres producteurs. À cet égard, l’importance de la future directive sur le devoir de diligence pour les entreprises multinationales a été soulignée. Elle poussera tous les acteurs privés impliqués à prendre leurs responsabilités dans ce domaine. Nous avons également discuté de la difficile question de l’asile et de la migration évoquée par le philosophe politique Saim Nair. J’ai souligné que nous devons bien entendu remplir toutes nos obligations dans le domaine de l’asile, le faire de la manière la plus humaine possible et mieux coordonner nos actions. Pour mettre en place un régime migratoire fonctionnel, nous devons lutter contre les trafiquants d’êtres humains et aussi développer des routes migratoires légales, et augmenter nos investissements,

    « Pour mettre en place un régime migratoire fonctionnel, nous devons bien sûr lutter contre les trafiquants d’êtres humains, mais aussi développer des routes migratoires légales, et accroître nos investissements, notre coopération et notre aide au développement avec nos partenaires, notamment en Afrique.

    Nous avons également eu une session très intéressante consacrée à l’avenir du multilatéralisme dans un monde plus anarchique. La situation est certes difficile à cet égard, mais les perspectives sont probablement moins sombres qu’il n’y paraît – comme l’a montré par exemple l’accord sur la fiscalité des entreprises multinationales conclu dans le cadre de l’OCDE et du G20. La question du changement climatique et la COP 26 à Glasgow en novembre prochain seront décisives à cet égard. Certes, l’UE continuera à mettre tout son poids en faveur du renforcement du multilatéralisme et du développement de la coopération internationale.

    Nous avons également eu des discussions spécifiques sur les relations de l’UE avec l’Amérique latine, qui n’est pas encore assez présente dans la politique étrangère de l’UE, et avec les États-Unis, la Russie et la Chine. Ce dernier a fait l’objet d’une référence centrale pendant presque toutes les séances. Il est tout à fait impossible de résumer ici tous ces débats ou de citer tous les panélistes, y compris des députés européens comme Reinhard Bütikofer et des praticiens et universitaires comme Ricardo Hausmann, Ivan Krastev, Andrey Kortunov, Alina Polyakova, Anne-Marie Slaugther et Carmen Claudin, pour ne citer que quelques.

    La géopolitique de la pandémie

    Sans surprise, la géopolitique de la pandémie, la question de l’inégalité d’accès aux vaccins et de l’efficacité du soutien aux pays les moins développés était très présente dans tous les débats. Des voix d’Amérique du Sud et d’Afrique se plaignaient de la grande différence entre les taux de vaccination des pays riches et pauvres. À cet égard, l’Europe fait beaucoup, notamment en finançant l’initiative COVAX, mais nos actions n’ont souvent pas la même visibilité d’interventions directes comme celles de la Chine et de la Russie. L’UE a exporté la moitié de sa production de vaccins, mais nous devons certainement donner davantage de vaccins aux pays à faible revenu, comme l’a récemment proposé le président de la Commission. Cependant, il est important de garder à l’esprit que les vaccins achetés collectivement par l’intermédiaire de la Commission appartiennent aux États membres et non à la Commission.

    Un débat franc et utile

    Pour conclure : la discussion ouverte et franche que nous avons eue la semaine dernière sur les principaux défis géopolitiques pour l’Europe, avec un groupe de panélistes hautement qualifiés et un groupe de participants très motivés, a été une contribution utile et inspirante au débat sur l’avenir de l’Europe. Je remercie toutes les personnes impliquées qui ont rendu cela possible.

    Josep Borrell

    EEAS, 03/08/2021

    Etiquettes : Europe, Josep Borrell, pandémie, coronavirus, covid 19, migration, Union Européenne, UE, #Europe

  • L’Algérie de la solidarité est encore forte

    Le pays passe par une phase difficile. Cela est indéniable. La progression subite de la contamination, les chiffres des décès, en hausse constante, par le Coronavirus crée une situation d’urgence au niveau des structures de l’Etat comme dans tous les milieux de la société. Les Algériens font face à une vague meurtrière de la Covid-19.

    Cet état de fait a mis toute la nation face à l’impératif de la solidarité agissante. Et lorsqu’on évoque le sujet, pour ce qui concerne l’Algérie, la solidarité n’est pas un vain mot. L’exécutif d’abord. Le gouvernement a mis en place un plan de bataille à la hauteur de la situation qui prévaut dans le pays. Des milliers de concentrateurs d’oxygène ont été commandés et les premiers lots ont déjà été réceptionnés. La totalité du matériel sera dans nos hôpitaux dans les deux semaines qui suivent.

    En parallèle, toutes les entreprises publiques et privées produisant de l’oxygène ont été réquisitionnées. La capacité de production a été nettement augmentée. Une flotte de camions a été mobilisée pour transporter les bonbonnes d’oxygène. Ce dispositif sera pleinement opérationnel dans les deux prochaines semaines.

    L’Etat a également réquisitionné de grandes infrastructures hôtelières pour recevoir les malades de la Covid-19. L’opération a été lancée et le nombre de places en sera plus que doublé dans un délais assez rapproché. Cela en plus de l’accélération de l’opération de vaccination.

    Le déploiement de l’Etat est soutenu par des apports conséquents émanant des entreprises publiques et privées. D’importantes initiatives sont prises au quotidien qui, pour produire de l’oxygène, qui pour commandes des centrales de production de ce gaz, devenu précieux, qui pour importer des milliers de concentrateurs d’oxygène. Tous ces efforts aboutiront dans les tous prochains jours à réduire la tension sur le matériel.

    Ajoutée à l’intervention de l’administration et du secteur économique, la société civile s’est mobilisée à une échelle impressionnante. Quasiment toutes les associations, de quelques natures qu’elles soient, ont mis la main à la patte. Leurs adhérents travaillent d’arrache pieds pour sauver des vies. Un véritable maillage national a été constitué pour acheminer l’oxygène à un maximum de malades. Et il y a également les initiatives de petits collectifs de quartiers qui apportent une précieuse contribution à cet immense effort de solidarité.

    L’Algérie, c’est d’abord cela. Ce n’est pas seulement les manquements que certains individus mettent en avant dans une entreprise pour briser le moral des Algériens. Les failles existent, les enfants de ce pays s’emploient à y remédier et n’ont que faire des chiens qui aboient.
    Par Nabil.G

    Le Courrier d’Algérie, 01/08/2021

    Etiquettes : Algérie, coronavirus, covid 19, pandémie, #Algérie