Étiquette : Parlement Européen

  • Qatargate: Extradition de Cozzolino, l’audience reportée au 11 avril

    Tags : Maroc-Qatargate, Andrea Cozzolino, Parlement Européen, corruption, Antonio Panzeri, Eva Kaili, Francesco Giorgi,

    Bruxelles – Alors que la cour d’appel de Naples a décidé de surseoir pour la troisième fois à la décision d’extradition de l’eurodéputé Andrea Cozzolino vers la Belgique , le tribunal de Bruxelles a confirmé le juge qui l’accusait de « participation à organisation criminelle, corruption et blanchiment d’argent » et qui avait demandé sa livraison, Michel Claise .

    Cozzolino, assigné à résidence depuis le 11 février dernier , s’est présenté ce matin vers 11 heures à la section des mesures de prévention de la cour d’appel de la capitale Campanie, accompagné des avocats Federico Conte et Dezio Ferraro : après avoir accepté les demandes des avocats, les juges ont ordonné une nouvelle audience le 11 avril . Les demandes présentées par les avocats de l’eurodéputé portent sur la validité du mandat d’arrêt international, le rôle présumé des services secrets dans les enquêtes et les conditions des prisons belges, qui selon les avocats sont incompatibles avec les conditions de santé de Cozzolino, qui souffre du cardiaque.

    En attendant, le juge d’instruction Michel Claise revient à son poste : la demande de récusation déposée par l’avocat de l’autre député européen mis en cause, le Belge Marc Tarabella, a été jugée par la Cour d’appel de Bruxelles « recevable mais non fondée », comme le rapporte le journal Le Soir . Selon l’avocat de l’eurodéputé socialiste, Maxim Töller, la présomption d’innocence envers son client aurait disparu. Mais Claise avait rejeté la demande, transmise le 16 février, et attendu jusqu’à aujourd’hui pour pouvoir revenir à la tête de l’enquête baptisée Qatargate.

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  • La Cour de cassation rejette l’appel de Kaili et Tarabella contre leur détention

    Tags : Qatargate, Eva Kaili, Marc Tarabella, Parlement Européen, corruption, Antonio Panzeri, Francesco Giorgi,

    La Cour de cassation a rejeté mercredi les appels interjetés par l’ancienne vice-présidente grecque du Parlement européen, Eva Kaili, et l’eurodéputé belge Marc Tarabella contre la décision de la chambre des mises en accusation bruxelloise de les maintenir en détention préventive dans le cadre de l’enquête sur les soupçons de corruption au Parlement européen.

    Le parquet fédéral mène depuis plusieurs mois une enquête à grande échelle sur des tentatives du Qatar d’influencer les prises de décisions économiques et politiques du Parlement européen. Cet État du Moyen-Orient aurait versé d’importantes sommes d’argent ou offert des cadeaux substantiels à des personnes occupant une position politique ou stratégique au sein et autour de l’hémicycle européen. Le Maroc est également apparu dans l’enquête, avec une possible tentative de corruption menée par son agence de renseignements, la DGED, et par son ambassadeur en Pologne, Abderrahim Atmoun.

    Les deux pays auraient tenté de peser sur les décisions européennes par l’entremise de l’Italien Pier Antonio Panzeri, un ex-eurodéputé, et son ONG Fight Impunity.

    Eva Kaili a été placée sous mandat d’arrêt le 11 décembre et Marc Tarabella le 10 février. Le 3 mars, la chambre des mises en accusation avait décidé de prolonger leur détention, confirmant une décision de la chambre du conseil quelques jours plus tôt. Une décision contre laquelle tous deux avaient ensuite introduit un pourvoi en cassation. L’ex-vice-présidente du Parlement européen n’avait pas apporté d’argument supplémentaire, tandis que la défense de Marc Tarabella en avait souligné quatre nouveaux.

    Dans les deux dossiers, la Cour de cassation a toutefois suivi le ministère public et rejeté les appels.

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    #Qatargate #Marocgate #Moroccogate #Eva_Kaili #Marc_Tarabelle #Parlement_Européen #Corruption

  • Qatargate : le lobbying des anciens eurodéputés désormais mieux encadré

    Tags : Qatargate, Marocgate, Moroccogate, lobbying, Parlement Européen, corruption,

    Un accord politique a été trouvé : le lobbying des anciens eurodéputés sera interdit au sein du Parlement européen pendant six mois à la suite du Qatargate.


    Par Emmanuel Berretta

    La réforme des règles éthiques au Parlement européen connaît une première avancée. Roberta Metsola, la présidente, a obtenu lundi du bureau du Parlement l’interdiction du lobbying des anciens députés durant les six premiers mois après la fin de leur mandat. Cette période dite de « cooling off » est le fruit d’un compromis entre les formations politiques du Parlement. Entendons-nous bien : ils peuvent se convertir au lobbying quand bon leur semble, mais ils ne peuvent exercer d’activité de lobbying auprès de leurs anciens collègues dans les six mois qui suivent la fin de leur mandat.

    Dans l’affaire du Qatargate, l’ancien député socialiste italien Pier Antonio Panzeri s’était converti en activiste des droits de l’homme, une activité de lobbying parée de vertu trompeuse pour, en fait, étendre son réseau de corruption en faveur du Qatar et du Maroc auprès de ses anciens collègues parlementaires. Cette affaire a jeté une lumière crue sur l’accès illimité des anciens députés à l’enceinte du Parlement. Un privilège dont beaucoup se sont emparés pour pratiquer le lobbying sans déclarer cette activité au registre de transparence du Parlement. On ne comptait, en effet, que trois anciens députés officiellement inscrits au registre…

    Les socialistes lavent plus blanc

    Roberta Metsola s’est toutefois heurtée à certaines résistances, au sein même de sa famille politique, les démocrates-chrétiens du PPE. Lorsqu’elle avance cette proposition, elle préconise une période de « cooling off » de douze mois. Pour les députés PPE, c’est hors de question. En revanche, les Verts et les socialistes (qui ont des choses à faire oublier), la période d’interdiction doit s’étendre sur vingt-quatre mois. L’extrême gauche n’avait pas formulé clairement de période minimale mais, de toute façon, la période proposée lui paraissait trop courte.

    Pour passer cette réforme, nul besoin de toucher au statut des députés ni de passer par la voie législative. Roberta Metsola avait besoin d’une décision de la CoP (Conférence des présidents de groupe politique) et du bureau du Parlement (composé des 14 vice-présidents, représentant les divers groupes politiques du Parlement). Sur le papier, les deux instances paraissent un peu redondantes. Disons que la CoP est davantage l’expression des partis politiques tandis qu’au bureau, les vice-présidents représentent un peu plus eux-mêmes que leur groupe. Il n’est pas rare que les vice-présidents issus de la même famille politique se divisent, par exemple.

    La voix prépondérante de Metsola fait la décision

    La CoP a adopté la proposition de Metsola il y a déjà quelques semaines. Lundi, c’était au tour du bureau de s’exprimer. L’affaire s’est présentée de manière plus délicate au point que les 14 vice-présidents se sont neutralisés à 7 contre 7. D’un côté, les votes favorables à la proposition : les vice-présidents PPE, Renew (libéraux) et ECR (souverainistes). De l’autre, 7 voix contre considérant que six mois d’interdiction, c’est trop court : les 5 vice-présidents socialistes, le vice-président des Verts et le vice-président de The Left (extrême gauche). En cas d’égalité, c’est donc la voix de la présidente Roberta Metsola qui est prépondérante. On peut donc dire que la Maltaise a obtenu la décision qu’elle souhaitait, même si au départ, sa proposition d’un an de cooling off était plus ambitieuse.

    Techniquement, la durée de six mois correspond aussi à la période durant laquelle les anciens députés perçoivent une indemnité de fin de mandat, le temps de se retourner. « Si on avait allongé ce délai, il y avait un risque que les recours en justice aboutissent à une décision défavorable du juge pour un manque de proportionnalité de la mesure », indique-t-on au cabinet de la présidente. Si un ancien député déroge à la règle, les services du Parlement devront le signaler à la présidente Metsola, qui a le pouvoir de révoquer les droits d’accès de l’individu pris en faute, ainsi que les avantages attachés (accès au bar réservé au députés, couverture maladie, etc.).

    La fin des accréditations illimitées

    La réforme reste à affiner s’agissant des détails. Les anciens députés ne disposeront plus d’une accréditation illimitée (qui leur permettait aussi d’accréditer leur famille !). À l’avenir, ils devront justifier d’une accréditation journalière. Une application leur permettra de s’enregistrer à l’avance. S’ils se présentent à l’accueil du Parlement européen le jour même sans s’être annoncés, ils devront obtenir un badge au bureau des accréditations comme n’importe quel visiteur. Il est question d’aménager pour eux une voie rapide (fast lane, en anglais).

    D’autres mesures sont en préparation concernant l’encadrement des événements organisés au sein du Parlement. Le registre de la transparence devra être plus systématiquement rempli par les participants, y compris pour les événements créés par les députés eux-mêmes et leurs coorganisateurs. Bref, on ne rentre plus au Parlement européen comme dans un moulin. On veut savoir qui est dans les locaux. Fin d’une longue naïveté.

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    #Qatargate #Marocgate #Parlement_européen #Corruption

  • Espagne: Nouvelles révélations concernant l’espionnage marocain

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, BFMTV, Maroc-Qatargate, Parlement Européen, corruption,

    Après le scandale qui a ébranlé le parlement européen, puis BFMTV, et éventuellement d’autres institutions européennes, voilà encore que les coups tordus du Maroc révèlent une nouvelle facette, cette fois en Espagne.

    Selon des révélations faites par le journal espagnole, El Confidencial, la fille du commissaire général à l’information au niveau de la police nationale espagnole a travaillé pendant des années pour la DGDE marocaine dirigée par Yassine El Mansouri.

    La même source précise que Bárbara Barón, journaliste et fille d’un haut responsable de la police espagnole, a été recrutée par un certain Ahmed Charai, un des lieutenants de Yassine El Mansouri.

    La mission de cette recrue espagnole était de faire partie des réseaux implantés en Espagne pour défendre les intérêts du Makhzen.

    Les faits remontent, selon la même source, à la période allant de janvier 2012 à décembre 2017.

    Selon les révélations du journal espagnole, le pot aux roses a été découverts suite à la découverte de messages WhatsApp échangés le 24 septembre 2017 entre l’ancien chef de l’Unité centrale d’appui opérationnel de la police nationale espagnole et l’ancien secrétaire d’État à la sécurité.


    Les messages dévoilaient, selon le journal espagnole, qu’Ahmed Charai, payait la fille de l’ancien haut responsable de la police pour écrire des articles pour l’ Observateur marocain. Un journal, est-il expliqué, qui fait partie de Global Media Holding, un groupe de presse appartenant à Ahmed Charai.

    La journaliste espagnole préparait pour Charai ses voyages en Espagne, notamment à Madrid, et l’a accompagné à certains rendez-vous avec des politiciens, des policiers, des hommes d’affaires, des directeurs de médias et des experts en communication.

    Selon les détails révélés, Bárbara Barón intervenait dans un journal madrilène, favorables aux autorités marocaines,critiquait des opposants et le Front Polisario et surtout à faire l’éloge du roi du Maroc.

  • Le scandale du Qatargate de l’UE ne fait qu’empirer

    Tags : Parlement Européen, corruption, Antonio Panzeri, Eva Kaili, Francesco Giorgi, Maroc-Qatargate,

    Bruxelles n’a pas le droit de sermonner une nation sur la corruption.

    L’UE est toujours secouée par l’énorme scandale de corruption sur les relations louches entre les technocrates de l’UE et l’État pétrolier du Qatar. Tant et si bien que Cristiano Sebastiani, le chef du syndicat R&D des fonctionnaires européens, a admis que la bureaucratie européenne est « maintenant dans une situation très critique en ce qui concerne [sa] crédibilité ».

    Sebastiani a raison de s’inquiéter de l’impact du scandale du Qatargate en cours. Il se passe à peine une semaine sans qu’un autre politicien de l’UE ne soit aspiré dedans. Le dernier eurocrate à l’honneur est Henrik Hololei , le directeur général estonien du département de la mobilité et des transports de la Commission européenne. Il est apparu le mois dernier que Hololei avait pris des vols en classe affaires vers le Qatar, payés par le gouvernement qatari, à neuf reprises entre 2015 et 2021. Ce n’étaient pas non plus des cadeaux aléatoires. Les vols ont eu lieu alors que l’UE négociait un accord aérien avec le Qatar, qui a été signé en 2021.

    Ce qui est peut-être le plus scandaleux ici, ce sont moins les actions d’un seul eurocrate que la réponse de l’UE à leur égard. Depuis la révélation du scandale, la Commission européenne a défendu la décision de Hololei d’accepter les vols gratuits de Qatar Airways, affirmant qu’ils étaient « autorisés et effectués conformément aux règles applicables ». Les conflits d’intérêts potentiels avaient apparemment été « soigneusement examinés et exclus » à l’époque. Selon la Commission, la visite de Hololei au Qatar ne faisait pas partie des négociations UE-Qatar sur le transport aérien, et il « n’a jamais fait partie » du groupe négociant l’accord.


    Cette affirmation dépasse l’entendement. Hololei est directeur général du département des transports de la Commission depuis 2015, lorsque l’UE a entamé des négociations avec le Qatar. Son équipe menait les négociations.

    En effet, le bilan de Hololei suggère que quelqu’un est loin d’être indifférent aux négociations avec le Qatar. À de nombreuses reprises, il a loué et promu la collaboration avec le Qatar. En février 2019, il a publiquement célébré « l’engagement honnête et le dialogue ouvert » en cours entre le Qatar et l’UE. En juin de cette année-là, il a rencontré le ministre qatarien des Transports, Jassim Saif Ahmed Al-Sulaiti , à Paris pour discuter, comme l’a dit l’État qatari, des moyens de « renforcer les relations Qatar-Commission européenne dans les domaines de l’aviation civile et des transports ».

    Ces rencontres entre Hololei et Al-Sulaiti n’étaient pas sans conséquence. Et ils ont probablement joué un rôle clé dans la conclusion d’un accord sur l’aviation qui accordait aux compagnies aériennes basées au Qatar des droits d’atterrissage sur la plupart des destinations de l’UE. En échange de l’accès de Qatar Airways à un marché de 450 millions de personnes, les compagnies aériennes de l’UE ont obtenu l’accès à un marché de moins de trois millions de personnes. Les Qataris étaient sans aucun doute ravis de cet accord.

    Et pourtant, l’UE s’attend à ce que nous croyions que Hololei n’a joué aucun rôle dans la négociation de cet accord. Une grande partie de la défense de l’UE repose sur l’affirmation selon laquelle ses vols vers le Qatar étaient « autorisés » en vertu de ses règles. Pourtant, comme le rapporte Politico , l’homme qui a « autorisé » les vols gratuits de Hololei vers le Qatar n’était autre que Hololei lui-même. Comme l’a délicatement expliqué un porte-parole de la Commission européenne, « l’invitation et le contexte dans lequel le directeur général s’est déplacé lui ont fourni les éléments pour apprécier » s’il y avait conflit d’intérêts. Surprise, surprise, l’évaluation du directeur général, à savoir Hololei, était que les vols « ne constituaient pas un conflit d’intérêts ». Il semble avoir noté ses propres devoirs.

    Lorsque le Qatargate a frappé l’UE l’année dernière, la Commission a adopté une attitude plus sainte que toi. Il a insisté sur le fait que l’UE a des règles strictes sur les membres du personnel rencontrant des lobbyistes et sur les conflits d’intérêts potentiels. Mais ces dernières révélations suggèrent le contraire. Si les hauts fonctionnaires supervisent et approuvent leurs propres affaires de conflit d’intérêts, il est clair que les institutions de l’UE n’ont pas la capacité de se contrôler efficacement.

    La grande ironie est que les eurocrates se vantent toujours de leur attachement à « l’État de droit ». Ils utilisent l’État de droit comme une arme pour discipliner les opposants dont les opinions ne correspondent pas aux leurs. Pourtant, lorsqu’il s’agit des affaires propres de l’UE, la Commission renonce rapidement à l’État de droit au profit de l’élaboration des règles au fur et à mesure.

    C’est le paradoxe derrière les scandales de corruption apparemment interminables qui sévissent dans l’UE. La bureaucratie de l’UE est célèbre pour son obsession de l’élaboration de règles. Elle cherche continuellement à réguler toutes les dimensions de la vie sociale. Sa philosophie pourrait se résumer par le slogan « Si ça bouge, régulez-le ». Cependant, il n’est absolument pas disposé à soumettre ses propres pratiques et comportements à une telle réglementation. La persistance de ce double standard est le vrai scandale dans l’UE.

    Frank Furedi est le directeur exécutif du groupe de réflexion MCC-Bruxelles.

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    #Parlement-Européen #Corruption #Maroc-Qatargate #Antonio_Panzeri #Eva_Kaili #Francesco_Giorgi

  • Maroc-Qatargate : Visite à Tindouf d’Antonio Panzeri

    Tags : Parlement Européen, corruption, Antonio Panzeri, Eva Kaili, Francesco Giorgi, Qatargate, Marocgate, Maroc, DGED, Mohamed Bellahrach, Yassine Mansouri,

    27/10/2011

    En référence aux correspondances citées en référence, jai l’honneur de porter à votre connaissance qu’en marge de la session plénière du Parlement Européen à Strasbourg, cette Mission a eu un entretien informel avec le Conseiller de M. Pier Antonio Panzeri, qui était porteur dun message de ce dernier, à l’attention des autorités marocaines.

    Ci-après les trois idées princiaples de ce message, telles qu’elles ont été communiquées:
    -La visite à Tindouf est indispensable pour conforter la crédibilité de M. Panzeri auprès de l’Algérie et du Polisario, après que celui-ci l’ait accusé d’être pro-marocain. Il n’est pas dans l’intérêt du Maroc que M. Panzeri soit perçu comme tel. Panzeri a fait son possible pour éviter la date du 6 novembre. La date de la vissite (7 novembre) est un compromis raisonnable, en ce sens pour visiter les camps dans la continuité d’une visite en Algérie est symbolique en soi et constitue, en tout état de cause, une meilleure option (pour le Maroc) qu’une visite ad hoc dans les camps.

    -M. Panzeri entame ses échanges avec les responsables de l’Algérie et du Polisario en partant de la position de la CPM, qui a toujours placé la question du Sahara dans le cadre de la thématique de la régionalisation avancée. Néanmoins, M. Panzeri ne compte ni évoque l’autonomie avec le Polisario, ni faire une déclaration dans ce sens lors de sa visite. Il a indiqué qu’il se contentera d’écouter ses interlocuteurs.

    -Il existe une forte demande au PE concernant la question du Sahara. Cette question est régulièrement soulevée par les eurodéputés et fortement exploitée par les pro-Polisario, qui exercent une importante pression (notamment au sein du S&D). Le meilleur moyen de gérer cette pression est de la corconscrire dans le cadre de l’AFET, et de la canaliser par le biais de M. Panzeri, qui est en mesure d’être un interlocuteur crédible pour toutes les parties.

    Au premier abord, le message de M. Panzeri se veut rassurant. L’intéressé est très conscient de la sensibilité de sa visite dans les camps de Tindouf, et déploie un effort significatif pour se justifier et ne pas compromettre durablement ses entrées avec le Maroc. Il semble prendre au sérieux la recommandation de ne pas se rendre dans la zone à l’Est du dispositif de défense, et promet de tenir la Mission informée de l’évolution de son programme à Tindouf.

    D’un point de vue dynamique, les développement récents sont à replacer dans le prolomgement du travail méthodique entamé par M. Paneri depuis les premiers qui ont suivi son élection à la tête de la Délégation Maghreb (cf. M/F 033/2p/2011/CRU du 26/01/2011). Ses contacts avec le Polisario (aujourd’hui couronnés par la visite),les contacts avec les autorités algériennes (y compris sur la question du Sahara), les ponts de confiance qu’il a su jeter avec ses interlocuteurs marocains (à travers la CPM et son soutien précieux au PE) et, par-dessus tout « l’ambigüité constructive » dont il a su entourer ses attitudes vis-à-vis des uns et des autres, sont les manifestations dun agenda politique de longue haleine, mené d’une manière volontaire, parfois périlleuses, mais toujours avec tact et maîtrise. Il est difficile de ne pas y voit, aussi, une démonstration subliminale d’une « capacité de nuisance », tant il montre à quelle enseigne l’intéressé peut être un allié de poids ou un adversaire redoutable.

    Vus sous cet angle,les développements récents dénotent, dans la ligne poitique de M. Panzeri, d’une continuité rarement observée chez d’autres eurodéputés. Dans cette logique, il y a lieu de penser que, loin d’être une opération de communication, la visite à Tindouf est un jalon tactique dans l’agenda personnel du Président de la D-MAG; un agenda qui pourrait connaître une forte accélération durant les semaines et mois à venir.

    En effetm M. Panzeri envisage de lancer au PE un « processus » dans lequel la question du Sahara ferait l’objet d’un débat régulier et institutionnalisé dans le cadre de la Commission AFET. A ce stade l’intéressé n’est pas clair sur l’objectif d’un tel « processus ». Dans ces échanges aussi bien avec cette Mission qu’avec la co-présidente de la CPM, il se contente d’indiquer qu’il s’agit d’établir un dialogue sur la question du Sahara, sans pour autant préciser si ce dialogue a un objectif (à ses yeux), ou s’il est une fin en soi.

    Autant de raison qui plaident pour un cadrage des connaissance de M. Panzer sur la question du Sahara et de ses intentions à très courte échéance. A cet effet, il y a lieu de signaler que, à l’invitation de la co-présidente marocaine de la CPM, M. Panzeri sera au Maroc du 28 octobre au 1er novembre 2011m soit à la veille de sa visite en Algérie, qui le conduira également à Tindouf. Cette Mission recommande que le Président de la D_MAG puisse avoir une entrevue (ou plus), avec un (des responsables) à même de le briefer sur la question du Sahara de manière appropriée et, au besoi, anticiper sur le message qu’il recevra lors des étapes d’Alger et de Tindouf de qu’il y aurait tout lieu d’appeler sa « tournée auprès des parties concernées » par la question du Sahara.

    L’Ambassadeur Menouar Alem

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    #Qatargate #Parlement_Européen #Corruption #Antonio_Panzeri #Eva_Kaili #Francesco_Giorgi

    Marocgate #DGED #Yassine_Mansouri #Mohamed_Bellahrach

  • Qatargate : Panzeri a dû jeter l’argent dans la poubelle

    Tags : Parlement Européen, corruption, Antonio Panzeri, Eva Kaili, Francesco Giorgi, Qatargate, Marocgate, Maroc, DGED, Mohamed Bellahrach, Yassine Mansouri,

    Qatargate, Antonio Panzeri et le recyclage du papier-monnaie : « J’avais trop d’euros et j’ai jeté les billets à la benne »

    L’ancien député européen du Parti démocrate lâche du lest pour obtenir une réduction significative de sa peine

    Antonio Panzeri a rompu le silence. L’ancien député européen du Parti démocrate a décidé d’avouer pour voir sa peine réduite. Et sa révélation aux juges belges concernant les secrets du Qatargate est vraiment déconcertante. La remise à un an d’emprisonnement, par rapport aux cinq établis précédemment, a conduit Panzeri à tout dire, notamment sur l’utilisation de l’importante somme d’argent qu’il aurait reçue.

    « J’avais trop d’argent – ​​aurait-il dit aux magistrats belges lors des interrogatoires – je ne savais pas quoi en faire. Parfois, il arrivait que je jette l’argent à la poubelle ». Qui sait si dans celui du recyclage du papier.

    Antonio Panzeri, pris en flagrant délit avec une valise pleine d’argent liquide, le résultat des pots-de-vin obtenus du Maroc, du Qatar et de la Mauritanie est désormais un livre ouvert. Panzeri ne savait pas où ranger les billets qu’il recevait et a décidé d’en jeter quelques-uns à la poubelle. La chaîne de télévision allemande Deutsche Welle a révélé le contenu des questions des démocrates. Le flux de billets a commencé à circuler en 2014, mais les camions chargés d’argent ne sont arrivés que l’année dernière. Panzeri et son assistant Francesco Giorgi, compagnon de l’ancienne vice-présidente du Parlement européen Eva Kaili, auraient signé un accord illicite avec le Maroc et la Mauritanie : de l’argent pour obtenir des votes en faveur de l’UE. Le saut qualitatif s’est toutefois produit avec le Qatar.

    Le boom de l’argent

    L’alliance avec le Qatar aurait rapporté à Panzeri et Giorgi un million d’euros chacun pour 2018 et 2019. Beaucoup d’argent, qu’il est également difficile de cacher. Un chaud butin qui a conduit l’ancien député à jeter une partie des billets dans les poubelles. Des aveux qui ont permis à Panzeri de négocier la peine, la réduisant à un an.

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    #Qatargate #Parlement_Européen #Corruption #Antonio_Panzeri #Eva_Kaili #Francesco_Giorgi

  • Scandale au PE: pourquoi a-t-on supprimé les groupes d’amitié?

    PE : Parlement Européen, corruption, Fight Impunity, No peace without justice, Antonio Panzeri, Eva Kaili, Francesco Giorgi, Maroc, DGED, services secrets marocains, Mohamed Bellahrach,

    Par Benoît Collombat, Cellule investigation de Radio France, Pauline Hofmann, Le Soir

    Le scandale de corruption qui ébranle le Parlement européen a mis en lumière le rôle ambigu joué par les groupes d’amitié. Avec le journal belge Le soir, la cellule investigation de Radio France a examiné les actions menées par l’un d’entre eux.
    L’un des premiers effets concrets du Qatar-Marocgate a été la suppression des groupes d’amitié au sein du Parlement européen. Député européen (socialiste passé à La République en Marche) de 2009 à 2019, Gilles Pargneaux a présidé le groupe d’amitié Union européenne-Maroc durant ses deux mandats. Son nom a resurgi dans la presse, en marge de ce scandale de corruption. “Il n’avait pas honte de se présenter comme conseiller personnel de sa Majesté le Roi”, affirme l’ancienne députée portugaise Ana Gomès qui l’a côtoyé au sein du groupe socialiste. “Il était quasiment ambassadeur – sans le titre – du Maroc, et il en était très fier”, confirme un élu socialiste français.

    “Je ne me suis jamais présenté comme le conseiller de sa Majesté », répond Gilles Pargneaux, qui s’explique pour la première fois publiquement depuis que l’affaire a éclaté. « Je n’ai jamais vu sa Majesté le roi Mohamed VI. Je ne l’ai jamais rencontré personnellement. Je n’ai pas défendu les intérêts du Maroc. J’ai été le président du groupe d’amitié Union européenne – Maroc… qui n’était pas un groupe d’inimitié.”


    Des liens avec un lobbyiste marocain

    Lorsque nous le rencontrons dans un hôtel cossu lillois, l’homme ne cache pas le lien personnel qui l’unit au Maroc : marié à une Franco-marocaine, il a reçu en février 2013 l’équivalent de la Légion d’honneur marocaine “sur haute instruction de sa Majesté Mohammed VI”. “Il faut que le Maroc ait une présence accrue” au Parlement européen, explique-t-il à l’époque. Des fuites de documents diplomatiques marocains indiquent que les autorités marocaines ont apprécié son action et ses prises de position. “J’en suis ravi, nous répond Gilles Pargneaux. Cela veut dire que nous faisions aux yeux des Marocains un travail de facilitateur qui leur paraissait efficient. Ce rôle a également été souligné par des représentants de l’Union européenne (UE).”

    Gilles Pargneaux, Kaoutar Fal au Parlement Européen

    En 2017, Gilles Pargneaux a également participé à un débat au Parlement européen, en présence de Kaoutar Fall, la directrice générale d’une agence marocaine de lobbying expulsée sept mois plus tard par les autorités belges qui la considèrent “activement impliquée dans des activités de renseignement au profit du Maroc”. “Je me suis fait avoir, de bonne foi », explique Gilles Pargneaux. « Elle m’avait demandé de la parrainer. J’ai contacté l’ambassadeur du royaume du Maroc auprès des institutions européennes. Il m’a dit qu’il n’y avait aucun souci avec elle et que lui-même participerait à sa conférence.”

    Une fondation et un cabinet de lobbying à la même adresse

    En 2018, Gilles Pargneaux crée la Fondation Euromeda, avec le Marocain Mohamed Cheikh Biadillah (élu à la Chambre des conseillers au Maroc et président du groupe d’amitié parlementaire Maroc-Union européenne) et le Français Alain Berger du cabinet de lobbying Hill & Knowlton. “Nous avons été reconnus d’utilité publique par décret royal en août 2018 et avons simplement organisé deux réunions cette année-là en lien avec le think tank marocain Policy center for the New South”, se justifie Gilles Pargneaux. “J’ai fait une erreur administrative en mettant le siège social d’Euromeda à la même adresse que Hill & Knowlton », explique de son côté Alain Berger. « Je l’ai changé au bout de trois mois. On s’est dit qu’il y avait besoin d’une fondation pour améliorer la relation entre l’Afrique et l’Europe avec un pivot particulier marocain. Le but de cette fondation n’était pas d’influencer la politique européenne, mais de trouver des projets d’aide en Afrique avec des programmes de formation, de jumelage, d’échange de matériel et la formation de femmes imams.”

    Pour l’ONG Western Sahara Ressource Watch (WSRW) basée à Bruxelles, en revanche, Euromeda s’apparenterait à une structure de lobbying en faveur du Maroc. “Le concept était soutenu par un certain nombre de personnalités marocaines », répond Alain Berger. « Mais ça n’a jamais été encouragé par le gouvernement marocain.” ”Cela n’avait rien à voir avec la volonté d’être les lobbyistes du Maroc”, affirme également Gilles Pargneaux, qui précise que “depuis 2019, la Fondation a été mise en sommeil” faute de partenariats financiers.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=cgEEurQA4ds&w=560&h=315]

    Fin 2018, la Fondation a été éclaboussée par la démission forcée de l’eurodéputée française Patricia Lalonde, autrice d’un rapport sur l’accord commercial passé entre l’UE et le Maroc. Elle avait été critiquée pour son travail jugé partial en faveur de Rabat, après s’être rendue au Maroc et au Sahara occidental, en septembre 2018, avec deux autres députées européennes. “Le programme de cette mission était assez douteux », témoigne l’eurodéputée finlandaise Heidi Hautala qui était présente sur place. « Le Maroc voulait clairement montrer que la population locale tirait de grands avantages des accords commerciaux avec l’Union Européenne. Nous avons eu droit à une présentation totalement unilatérale des choses. Il n’était absolument pas question dans notre programme de rencontrer les organisations indépendantes des droits de l’Homme représentant le peuple sahraoui. Lorsque j’ai voulu en rencontrer, la police marocaine a fait barrage.”

    Mais surtout, la presse révèlera que tout en étant eurodéputée, Patricia Lalonde faisait partie du conseil d’administration d’Euromeda. “J’ignorais à l’époque qu’elle était partie avec une délégation de députés au Sahara”, explique Gilles Pargneaux en précisant que le comité d’éthique du Parlement européen a conclu qu’il n’y avait pas d’infraction au code de bonne conduite. “Son rapport était bon, mais face à la pression des membres de l’intergroupe sahraoui, elle a démissionné. En tant que président de la fondation, j’ai été victime d’une cabale”, déplore l’eurodéputé Renaissance.

    Des voyages dans des hôtels luxueux

    Au-delà du cas de Patricia Lalonde, l’ancienne eurodéputée socialiste portugaise Ana Gomès estime que certains déplacements à l’époque étaient par ailleurs problématiques. “Il paraissait clair qu’ils n’étaient pas payés par le Parlement », estime Ana Gomès. « Il s’agissait de voyages qui convenaient au Maroc et supposant d’aller dans des hôtels fantastiques. Plusieurs fois, Gilles Pargneaux m’a demandé pourquoi je ne venais pas.”

    “Je n’ai jamais proposé à Mme Gomès de venir dans le cadre d’un déplacement du groupe d’amitié. Et j’ai toujours respecté les règles édictées par le Parlement européen”, répond Gilles Pargneaux qui dit vouloir poursuivre en justice l’ancienne eurodéputée. “Les voyages étaient financés sur nos indemnités et déclarés publiquement. Il s’agissait de déplacements professionnels, politiques. Pas de voyages personnels.” Il ajoute : “Bien évidemment, nous étions accueillis par les autorités marocaines pour se loger. Mais nous n’étions pas dans des hôtels cinq étoiles. »

    Cette question du financement des voyages des eurodéputés reste entière au Parlement puisque les voyages financés par des tiers sont toujours autorisés… A condition d’être déclarés. La présidente du parlement Roberta Metsola, elle-même épinglée pour un voyage non déclaré en Israël, ne propose pas pour l’instant de changer en profondeur le système, après avoir dénoncé “une attaque contre la démocratie européenne” lors de la révélation du scandale de corruption concernant sa vice-présidente, Eva Kaili. Quant aux éventuels cadeaux reçus par les autorités marocaines, Gilles Pargneaux assure qu’il a en tout et pour tout reçu “quatre ou cinq présents de courtoisie, inférieurs à 150 euros”, soit la limite légale fixée par le Parlement européen.

    L’ancien eurodéputé travaille désormais pour une société de conseil en France (P & B Partners) et comme “senior advisor” au sein de Hill & Knowlton qui, selon lui, a travaillé pour le Maroc à deux reprises “en 2011 et 2016”. “C’est peut-être un gage de reconnaissance de mon activité professionnelle”, commente l’ex-eurodéputé. “Le contexte de notre mission était de redresser l’image désastreuse du Maroc, après les attentats, auprès des institutions européennes et belges. Notre contrat a été passé avec l’ambassadeur marocain auprès de l’UE. Puis les autorités marocaines ont décidé de travailler avec une autre agence”, explique une source au sein de de Hill & Knowlton.

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  • Derrière le Qatargate, le Marocgate

    Tags : Parlement Européen, Antonio Panzeri, Eva Kaili, Francesco Giorgi, DGED, Mohamed Bellahrach, Maroc,

    Soupçons de corruption au parlement européen : derrière le Qatar, le Maroc

    Le Qatar et le Maroc ont-ils réussi à acheter la bienveillance de plusieurs parlementaires européens ? La cellule investigation de Radio France et le journal belge Le Soir dévoilent les coulisses de ce scandale qui ébranle la démocratie européenne.

    “Tout s’est bien passé. On nous a fait passer comme des VIP !”

    “Vous avez vu les boîtes ?”

    “Oui, on les a vues. Il a ajouté/mis quelques produits dans les sacs avant de partir.”
    Ce 4 juin 2022, les agents du renseignement belge ne perdent pas une miette de la conversation très codée qu’ils interceptent entre l’ancien eurodéputé socialiste italien Pier Antonio Panzeri et son épouse alors en déplacement au Maroc. Elle vient d’y rencontrer Abderrahim Atmoun, aujourd’hui ambassadeur du Maroc en Pologne. Et pour les enquêteurs, les “produits” évoqués par l’épouse Panzeri seraient de l’argent remis par le diplomate marocain. Plus tard, ils retrouveront 600.000 euros en liquide au domicile bruxellois de Pier Antonio Panzeri et 17.000 euros chez lui en Italie. “L’argent gagné pour le compte du Maroc est transféré presque certainement par des enveloppes d’argent liquide transmises par [Abderrahim, ndlr] Atmoun”, écrivent dans une note les services secrets belges.

    “Monsieur Atmoun ramenait de temps à autre de l’argent, mais pas de manière régulière”, expliquera de son côté sur procès-verbal un ancien collaborateur de Pier Antonio Panzeri, Francesco Giorgi, en décembre 2022. “Monsieur Atmoun venait à Bruxelles ou on se déplaçait chez lui, dans son appartement, à Paris. Quand on allait chercher de l’argent, on disait qu’on allait chercher des cravates ou des costumes”, précise Francesco Giorgi.

    Le contre-espionnage marocain suspecté

    Les services de sécurité belges ont été alertés en 2021 par cinq services de renseignement européens. Depuis, ils soupçonnent l’ex-eurodéputé Pier Antonio Panzeri d’être la cheville ouvrière d’un vaste réseau d’ingérence et de corruption œuvrant au sein des institutions européennes. En juillet 2022, ils transmettent le résultat de leurs investigations au procureur fédéral belge. Ce dernier ouvre une enquête pour corruption et blanchiment d’argent en bande organisée qu’il confie au juge Michel Claise.

    Pour les services de renseignement belges, “il existe au sein des institutions européennes, un réseau impliquant un lobbyiste, plusieurs parlementaires européens et des assistants parlementaires [qui] travaillent de manière clandestine afin d’influencer les décisions des institutions de l’Union européenne en faveur du Maroc d’une part et du Qatar d’autre part.” C’est ce qu’ils écrivent dans une note déclassifiée. Ils précisent : “Des sommes considérables (plusieurs millions d’euros) sont payées clandestinement, en liquide, par le Maroc et le Qatar.”

    Au cœur de ce réseau, “une équipe de trois Italiens” aurait été particulièrement active. Elle se compose d’abord de Pier Antonio Panzeri. Ce personnage incontournable du Parlement européen a présidé la délégation pour les relations avec les pays du Maghreb ainsi que la sous-commission aux droits de l’Homme. Il a également co-présidé la commission parlementaire mixte Maroc-Union européenne. Dans ce petit groupe, on trouve aussi l’eurodéputé italien Andrea Cozzolino, et l’attaché parlementaire Francesco Giorgi (compagnon de la vice-présidente grecque du parlement Eva Kaili), qui a travaillé successivement pour l’un et pour l’autre.

    “Cette équipe est pilotée par un officier de la DGED [le contre-espionnage marocain] basé à Rabat, Mohammed B., estime le renseignement belge. Connu (…) depuis 2008 pour des activités d’ingérence en Belgique, il a aussi été actif en France, où il est poursuivi pour corruption d’agents publics à cause du recrutement d’un fonctionnaire de la police des frontières.” Comme l’avait révélé le journal Libération en 2017, Mohammed B. avait effectivement été soupçonné d’avoir corrompu un policier français (avec de l’argent et des voyages) afin d’obtenir l’identité de personnes “fichées S” pour le compte du Maroc.

    Une infiltration des travaux parlementaires ?

    Mais il ne se serait pas arrêté là. “Mohammed B a aussi obtenu des renseignements sur les déplacements en France de ministres algériens, l’Algérie étant la puissance voisine et rivale de Rabat, explique le journaliste Pierre Alonso, coauteur de l’enquête pour Libération. Il a également pu découvrir grâce à sa taupe au sein de la police ce que les services français savaient sur lui. On est plus proche d’une opération d’espionnage visant la France que d’une action de lutte contre le terrorisme.”

    Cinq ans plus tard, le même agent marocain se retrouverait donc au cœur des soupçons d’ingérence visant les institutions européennes. Pour les enquêteurs belges, “la coopération entre Cozzolino, Panzeri et Giorgi avec les services de renseignements marocains ne fait aucun doute. Tous prennent leurs ordres le plus souvent d’Atmoun. Ils sont aussi en contact direct avec (…) le directeur général de la DGED [le renseignement marocain, ndlr]. (…) L’équipe (…) fonctionne avec une discrétion qui dépasse la simple prudence, évitant de paraitre trop ouvertement pro-marocain au sein du Parlement européen, utilisant un langage codé et cachant l’argent liquide dans leur appartement.” Toujours selon le renseignement belge, l’accord avec la DGED aurait formellement été conclu en 2019.

    Les enquêteurs s’interrogent aussi sur une possible infiltration de travaux parlementaires susceptibles d’intéresser le Maroc, notamment ceux qui concernent l’utilisation du logiciel Pegasus. “Nous avons relevé que [Andrea] Cozzolino aurait été nommé à la Commission parlementaire spéciale sur le programme Pegasus en janvier 2022 et [Eva] Kaili à la vice-présidence suite au soutien de Pier Antonio Panzeri, notent les policiers belges le 20 juillet 2022. (…) Monsieur Panzeri étant soupçonné de travailler pour le compte du Maroc, ces nominations semblent suspectes.”

    Le Maroc, lui, a toujours fermement démenti avoir le moindre lien avec ce scandale de corruption autour du Parlement européen. Contactés, l’avocat français du Maroc et l’ambassadeur du Maroc à Bruxelles n’ont pas répondu à nos sollicitations.

    Le Sahara occidental, un enjeu crucial

    Pourquoi un tel réseau aurait-il été mis en place auprès des institutions européennes par les services marocains ?

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    #Qatargate #Maroc #Marocgate #Parlement_Européen #Antonio_Panzeri #Francesco_Giorgi

  • Qatargate : la décision d’extradition de Bellini reportée au 9 mai

    Tags : Maroc_Qatargate, Parlement Européen, Monica Rossana Bellini, Antonio Panzeri, Francesco Giorgi, corruption,


    Milan, 9 mars (Adnkronos) – L’audience pour la remise à la Belgique de Monica Rossana Bellini, la comptable de la famille Panzeri arrêtée en vertu d’un mandat d’arrêt européen dans le cadre de l’enquête sur le Qatargate, a été reportée au 9 mai.

    Les juges de la cinquième section pénale, au terme d’une audience qui n’a duré que quelques minutes, ont « réitéré la demande de réponse » des magistrats bruxellois qui, depuis la fin du mois de janvier, se voient demander des documents supplémentaires pour décider de la remise. Le tribunal de Milan leur a notamment demandé d’expliquer « les raisons » pour lesquelles elle doit se présenter « devant l’autorité belge », ainsi qu’une garantie de sécurité pénitentiaire. En l’absence de réponses, un nouveau report de deux mois a été nécessaire, portant à quatre mois le délai nécessaire pour une éventuelle décision.

    Selon le mandat d’arrêt européen signé par le juge d’instruction belge Michel Claise, le comptable aurait joué un « rôle important dans le retour de l’argent du Qatar en créant, avec Silvia Panzeri », la fille de l’ancien député européen Pier Antonio (en prison à Bruxelles), « une structure d’entreprise qui a donné une forme légale au flux d’argent ».

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