Étiquette : Parlement Européen

  • Avramopoulos touché par le scandale du Qatargate

    Tags : Maroc, Qatargate, Dimitris Avramopoulos, Moroccogate, Antonio Panzeri, Parlement Européen,

    Après que l’italien La Stampa et l’espagnol El Mundo ont rapporté le scandale du Qatargate , documentant les relations de l’ancien commissaire européen aux migrations pour sa participation à une ONG fondée par Pierre Antonio Panzeri qui a été arrêté par les autorités belges pour corruption, pots-de-vin et argent blanchiment.

    Ombres de « El Mundo » pour Avramopoulos et Qatargate
    El Mundo souligne, entre autres, que « la situation est compliquée car l’ancien commissaire était l’un des noms qui semblaient les plus dominants pour représenter l’UE dans les pays du Golfe », laissant, comme La Stampa, des « ombres » pour la politique grecque.

    Lire la suite sur Marocleaks, 20/12/2022

    #Qatargate #Maroc #Parlement_Européen #Eva_Kaili #Antonio_Panzeri #Francesco_Giorgi #Qatar #Marocleaks #Mohamed_Belahrach #DGED #Yassine_Mansouri #Dimitris_avramopoulos

  • La justice italienne accepte de livrer la femme de Panzeri

    La justice italienne accepte de livrer la femme de Panzeri

    Tags : Maroc, Qatargate, Maria Dolores Colleoni, Moroccogate, Antonio Panzeri, Parlement Européen,

    Qatargate, la décision des juges de Brescia : « La femme de Panzeri peut être livrée à Bruxelles »

    Maria Dolores Colleoni, 67 ans, a été arrêtée avec sa fille et assignée à résidence

    La Cour d’appel de Brescia a accédé à la demande des magistrats belges – qui enquêtent sur l’affaire de corruption et de blanchiment d’argent présumé à Bruxelles – donnant le feu vert au mandat d’arrêt européen contre Maria Dolores Colleoni, l’épouse d’Antonio Panzeri. La femme, âgée de 67 ans, a été arrêtée avec sa fille Silvia et est assignée à résidence. Devant les juges, elle a nié avoir dépensé 100 000 euros en vacances et n’avoir rien su des affaires de son mari. Dans la matinée, le procureur de Brescia, Giovanni Benelli, avait demandé que la demande de mandat d’arrêt européen du juge Michel Claise soit accordée. Les juges ont posé comme condition que « si elle est condamnée définitivement, elle purgera sa peine ou sa mesure de sûreté en Italie ».

    La position d’Avramopoulos

    Entre-temps, aujourd’hui, Dimitris Avramopoulos, dont le nom a été lié par certains journaux au scandale du Qatargate, a également parlé des pots-de-vin qataris. L’homme politique grec a un CV de premier ordre : maire d’Athènes, proche du parti de centre-droit Nouvelle Démocratie, il a été ministre du Tourisme, de la Santé, des Affaires étrangères, de la Défense puis, de 2014 à 2019, sous la présidence de Jean-Claude Juncker, il a été commissaire européen à la migration, aux affaires intérieures et à la citoyenneté.

    Aujourd’hui, parmi les différents articles dans lesquels le nom d’Avramopoulos est apparu, l’un d’entre eux, celui de La Stampa, fait référence à des documents de l’UE mentionnant des honoraires reçus par Fight Impunity, l’ONG fondée par Antonio Panzeri et au centre de l’enquête sur le Qatargate. « Ma participation à l’organisation Fight Impunity s’est faite dès le début sans responsabilités exécutives ou managériales. Le comité auquel j’ai participé, avec des personnalités telles que Federica Mogherini, l’ancien Premier ministre français Bernard Cazeneuve et la sénatrice Emma Bonino, était entièrement honorifique », a déclaré Avramopoulos à l’agence de presse grecque Ana-Mpa.

    L’ancien commissaire européen explique également que pour sa participation au comité et la rémunération correspondante, « j’ai demandé l’approbation de la Commission européenne, qui m’a été donnée par écrit par la présidente Ursula von der Leyen ».

    Open online, 19/12/2922

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  • Les pots-de-vin de l’UE, l’influence de Panzeri dans les documents secrets de Rabat pour le vote qui a également pénalisé les producteurs agricoles italiens.

    Les pots-de-vin de l’UE, l’influence de Panzeri dans les documents secrets de Rabat pour le vote qui a également pénalisé les producteurs agricoles italiens.

    Tags : Maroc, DGED, Yassine Mansouri, Parlement Européen, Antonio Panzeri, Eva Kaili, Qatar, Marocleaks, Mohamed Belahrach,

    Selon une missive extraite des « Maroc-leaks », un dossier plus vaste de câbles déversés sur la toile depuis 2015, le rejet de l’accord sur les produits de la pêche avec l’Union européenne le 14 décembre 2011 a été « un choc » pour le Maroc et ses alliés au Parlement européen. Ainsi, le vote sur la libéralisation des produits agricoles et de la pêche entre l’UE et le Royaume devient une occasion de rattraper ce que les Marocains affirment que Panzeri lui-même a appelé « un accident ». Un accord d’un milliard d’euros

    Une proposition d’accord bilatérale entre l’UE et le Maroc sur la libéralisation des produits agricoles et halieutiques entre l’UE et le Royaume suscite un débat au sein de l’Europarlement et rend furieux les producteurs agricoles européens, notamment ceux d’Italie et d’Espagne. Un feu vert de Bruxelles risquerait de les pénaliser lourdement en limitant les droits sur les produits de Rabat et en plaçant des marchandises bon marché sur le marché européen. C’est dans ce contexte qu’au tournant de 2011 et 2012, les émissaires du Royaume d’Afrique du Nord et Antonio Panzeri se déplacent pour obtenir l’approbation de la résolution qui sera votée le 16 février 2012. L’ancien député européen d’Articolo 1, pourtant élu par les citoyens italiens eux-mêmes, va s’employer à convaincre ses camarades de parti de se ranger à ses côtés pour obtenir le feu vert. Et comme lui, également contacté par les représentants de l’Etat maghrébin, le président du Parti populaire européen de l’époque, Joseph Daul.

    Cela se lit dans une lettre de l’envoyé marocain à Strasbourg datant de près de dix ans avant l’enquête du parquet belge sur des hommes politiques accusés d’avoir été soudoyés par les services secrets de Rabat pour influencer les décisions du Parlement européen, et contenue dans un dossier plus vaste de câbles qui circulent en ligne depuis 2015 : les Maroc-leaks, qui révèlent les manœuvres de lobbying menées dans le monde entier par Rabat. Le rejet de l’accord de pêche avec l’UE le 14 décembre 2011 a été  » un choc  » pour le Maroc et ses alliés au Parlement européen. Le vote sur les « mesures de libéralisation réciproques pour les produits agricoles et de la pêche » entre l’UE et le Royaume est donc l’occasion de rattraper ce que les Marocains affirment que Panzeri lui-même a appelé « un accident ». Un accord d’un milliard d’euros pour lequel, toutefois, la collaboration de députés européens amis était nécessaire. Le gouvernement maghrébin se déplace donc dans les couloirs de la plénière pour tenter de convaincre les deux principales familles politiques, le Populaire et le Socialiste, de soutenir au sein de la Commission parlementaire du commerce international (INTA) la proposition de résolution qui sera ensuite approuvée par la Chambre Euro le 16 février 2012. De l’autre côté, cependant, il y a les producteurs agricoles européens qui tentent de faire obstruction au nouvel accord.

    C’est dans ce contexte que le Maroc sollicite l’aide de Panzeri et de Daul à travers les entretiens menés par l’envoyé du Royaume. Le président du PPE m’a fait part de son optimisme quant aux perspectives d’approbation de l’accord à l’INTA et en plénière », a expliqué le diplomate. « M. Daul m’a dit que le PPE n’a pas encore formulé sa ligne officielle pour le vote du 26 janvier (en commission, ndlr). Cela dit, il m’a confié, sur la base des informations qui lui ont été communiquées par les députés du groupe et les conseillers politiques des secrétariats, que la tendance générale des groupes est favorable à l’accord ». Et il en sera ainsi, puisque le PPE votera la résolution à une large majorité.

    Plus incertaine, cependant, est la position du groupe socialiste en raison des préoccupations concernant l’impact sur l’agriculture européenne. Des inquiétudes également confirmées dans le texte final de la résolution soumise au Parlement européen. Au sein du S&D, des réunions rapprochées et « houleuses » ont eu lieu récemment sur la question, car les secteurs agricoles européens, en particulier les secteurs italien et espagnol, seraient les plus touchés. C’est là que Panzeri entre en jeu : l’homme politique se déplace en accord avec les autorités de Rabat pour promouvoir l’adoption de la résolution. Les rapports émanant du groupe socialiste parlent de « surprise et de choc » face au récent rejet, des sentiments qui rendent, « selon diverses sources » au Maroc au sein du groupe, « les députés plus prudents et moins enclins à répéter « l’incident » (comme le dit M. Panzeri) ». L’ancien eurodéputé cherche à influencer le vote de ses collègues de parti : « Un fort courant au sein du S&D, mené par le président de la délégation pour le Maghreb, Antonio Panzeri, pousse à la séparation entre l’accord agricole et la question du Sahara (sur laquelle les plus sensibles aux droits de l’homme se sont battus, ndlr), tout en promettant un débat sur cette dernière dans les organes compétents du Parlement ». Le résultat est que même la majorité des socialistes soutiendront la résolution, y compris Panzeri et Marc Tarabella, l’eurodéputé belge dont les bureaux des assistants ont été récemment perquisitionnés après le scandale des pots-de-vin au Qatar et au Maroc dans l’UE.

    C’est un succès pour le pays d’Afrique du Nord, qui peut ainsi augmenter le flux d’exportations de produits agricoles et halieutiques vers l’UE : en 2010, les exportations vers l’Europe s’élevaient déjà à environ 2 milliards d’euros. L’accord prévoyait la libéralisation avec effet immédiat de 55% des droits de douane, contre 33% à l’époque, et la libéralisation dans un délai de dix ans de 70% des droits de douane sur les produits agricoles et de la pêche de l’UE, contre 1% à l’époque. Un secteur, celui de l’agriculture, qui représente pour Rabat entre 15 et 20 % du PIB et 12 % des exportations du pays, et qui absorbe 38 % de la main-d’œuvre.

    L’engagement de Panzeri se poursuivra même après l’approbation, compte tenu d’une autre résolution fondamentale, celle sur l’accord euro-méditerranéen de 2013, qui élargit l’éventail de la libéralisation des importations/exportations entre le Maroc et l’UE. Comme l’indique le rapport 2012-2013 du parlement de Rabat sur les activités de la commission mixte Maroc-UE, le pays maghrébin « a réussi à faire supprimer le passage du rapport sur la politique de bon voisinage, qui indiquait que les produits ne bénéficiaient pas aux populations du Sud ». Et dans cette action, l’ancien député italien a été une fois de plus décisif, qui a « contribué à sensibiliser les députés européens aux accusations portées par les opposants du Maroc ».

    Il Fatto quotidiano, 19/12/2022

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  • Les Maroc Leaks dévoilent l’ampleur de la corruption au PE

    Tags : Maroc, DGED, Yassine Mansouri, Parlement Européen, Antonio Panzeri, Eva Kaili, Qatar, Mohamed Belahrach,

    Le Royaume du Morocco impliqué dans une affaire de corruption au Parlement européen

    Des représentants du Maroc sont devenus de nouveaux acteurs dans l’affaire de corruption au Parlement européen, dans laquelle sont déjà impliqués des fonctionnaires du Qatar et des députés européens d’Italie et de Grèce. Des documents secrets contenant une stratégie de promotion des intérêts du royaume dans l’Union européenne et une liste de parlementaires italiens amis sont tombés entre les mains des médias italiens.

    Le journal italien il Fatto Quotidiano a rapporté l’existence d’un document secret vieux de dix ans, appelé « Plan d’action pour le Parlement européen ». Il reflète la mission et les principales tâches du Maroc pour faire pression sur les décisions prises par l’Union européenne. Dans ce document, l’ambassadeur du Maroc auprès de l’UE, Menouar Alem, décrit en détail le modèle de promotion des intérêts du pays au Parlement européen, avec des instructions détaillées pour la collecte de données.

    Selon le journal, le parquet de Bruxelles a trouvé des preuves de corruption et de recrutement par les services secrets du Maroc d’un groupe de politiciens du Parlement européen afin de prendre des décisions nécessaires pour le pays. En tête de liste se trouve l’ex-député européen Pier Antonio Panzeri, déjà connu dans l’affaire de la Coupe du monde au Qatar. Il a fait de nombreux voyages secrets au Maroc, et son nom apparaît dans des documents publiés appelés Maroc-Leaks, où un hacker inconnu se faisant appeler Chris Coleman décrit les détails d’une opération de lobbying marocaine qui n’a pas été contestée par les autorités.

    Le plan secret du Maroc comprend le renouvellement des accords maroco-européens qui arrivent à expiration, notamment avec l’aide du susmentionné Panzeri (à l’époque chef de la délégation du Parlement européen pour le Maghreb), qui a « déjà assuré de son soutien » à la partie marocaine.

    Parmi les personnes qui doivent être mises sous pression figurent le député britannique Charles Tannock, qui a demandé un plus grand contrôle du Maroc en matière de protection des droits de l’homme au Sahara occidental, le député français et membre du groupe d’amitié Maroc-UE Jean Roata, qui est récemment devenu chef adjoint de la commission pour la protection des droits de l’homme dans l’UE. L’eurodéputé français Joseph Dol, le social-démocrate allemand Elmar Brock, l’eurodéputé espagnol José Ignacio Salafranca et l’homme politique belge et eurodéputé Frederic Rees sont mentionnés comme des amis du Maroc.

    Parmi les tâches opérationnelles du plan, sont déclarés l’initiation d’une coalition parlementaire maroco-européenne au sein de l’UE (elle devrait réunir des députés et des politiciens européens qui sympathisent avec les intérêts du Maroc), ainsi que la création d’une agence de lobbying interne, qui « contribuera à renforcer l’influence du Maroc au sein des institutions politiques de l’UE ».

    Dans d’autres documents secrets datés du 5 décembre 2013, le même ambassadeur Menouar Alem insiste sur l’augmentation de la pression sur un certain nombre de politiciens, dont la politicienne belge Annemi Neiths-Uitebrock et l’ancien vice-premier ministre belge Louis Michel. L’objectif du lobby est de recevoir de l’UE un financement annuel de 30 millions pour le développement de la pêche au Maroc.

    Intervention étrangère

    Les services secrets bruxellois ont cité la menace d’une ingérence étrangère dans le processus décisionnel des institutions européennes de plus haut niveau comme la principale raison de la surveillance et de leur intervention directe. Les informations sur les pots-de-vin qui ont inondé les structures du pouvoir européen sont apparues lors de l’enquête en 2021. C’est pourquoi, selon les médias bruxellois, les enquêteurs n’ont pas été surpris de trouver des centaines de milliers d’euros en espèces dans les appartements de Panzeri et de la chef adjointe du Parlement européen Eva Kaili.

    Cependant, la question se pose de savoir pourquoi les perquisitions dans les appartements des députés européens soupçonnés de corruption et de leurs assistants ont commencé dès maintenant. Et pourquoi, dans ce scandale, des documents secrets du Maroc, faisant du lobbying pour ses intérêts dans l’UE, ont fait surface de manière inattendue, par coïncidence, c’est ces jours-là que l’équipe nationale du pays a atteint les demi-finales de la Coupe du monde au Qatar. Dans le même temps, les traces de l’ingérence marocaine dans les affaires de l’UE ont refait surface à travers l’Italie, qui cette fois n’a pas réussi à surmonter les tours de qualification pour la participation à la Coupe du monde.

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  • Comment le « Qatargate » devient un « Moroccogate »

    Comment le « Qatargate » devient un « Moroccogate »

    Tags : Maroc, DGED, Yassine Mansouri, Parlement Européen, Antonio Panzeri, Eva Kaili, Qatar, Marocleaks, Mohamed Belahrach,

    Selon les enquêteurs, les services secrets et l’ambassadeur du royaume autoritaire jouent un rôle central dans le scandale.

    Le scandale de corruption de l’UE autour d’Eva Kaili , désormais souvent appelé « Qatargate », se transforme de plus en plus en un thriller d’espionnage et prend une toute nouvelle tournure – notamment parce que le partenaire d’Eva Kaili a fait des aveux aux enquêteurs belges. Une chose est claire : l’affaire prend de l’ampleur.

    Le vice-président du Parlement européen et membre des sociaux-démocrates grecs, évincé depuis, n’est que la plus en vue des quatre personnes qui ont jusqu’à présent été arrêtées ou qui font l’objet d’une enquête dans le cadre de l’enquête.

    Parmi eux se trouve son partenaire Francesco Giorgi, qui a au moins partiellement déballé entre-temps. Le journal belge Le Soir et le journal italien La Repubblica en ont fait état, tous deux ayant eu un aperçu des documents d’enquête.

    Le Maroc au centre des événements

    Dans ses déclarations, Francesco Giorgi a reconnu avoir participé au scandale de la corruption et avoir accepté de l’argent noir. Cependant, grâce à ses déclarations, le Maroc devient de plus en plus au centre des événements. Le Tagesschau se demande maintenant : « Qu’est-ce qui se passe ensuite ? » .

    Concrètement, la question se pose désormais de savoir s’il s’agit d’une « porte du Qatar » ou plutôt d’une « porte du Maroc » ?

    Même si le Tagesschau , dont les recherches ne font qu’effleurer la surface, ne veut pas vraiment l’admettre : à la fois les connexions des personnes qui sont au centre du scandale de corruption et les résultats politiques, qui indiquent qu’ils influencent le rachat de l’UE décisions, que Giorgi a reconnu pointer davantage vers le Maroc comme un acteur clé dans le scandale.

    Le Qatar ne semble avoir joué ces dernières années qu’un rôle de soutien en vue de la Coupe du monde.

    « Scandale des sociaux-démocrates »

    Le fait que les documents des enquêteurs aient été divulgués à un journal belge et italien de tous horizons a quelque chose à voir avec le fait que l’ancien député européen Pier Antonio Panzeri est au centre du scandale.

    Mais cela a aussi à voir avec le fait que Panzeri aurait soudoyé un certain nombre d’autres députés, comme le Belge Marc Tarabella. Giorgi l’a admis aux enquêteurs. Comme beaucoup d’acteurs du scandale, Tarabella est aussi une « socialiste ». Cela s’applique également à l’Italien Andrea Cozzolino, dont le partenaire de Kaili a également mentionné le nom.

    On a évidemment affaire à un scandale qui touche particulièrement les sociaux-démocrates. Cela pourrait expliquer leur basculement politique central par rapport au Maroc, mais plus sur cela ci-dessous.

    Tirer les ficelles : Pier Antonio Panzeri, ancien eurodéputé

    Tout d’abord, regardons les acteurs clés du scandale connu jusqu’à présent. Panzeri tirait manifestement les ficelles en arrière-plan au Parlement européen. Giorgi était employé comme assistant pour l’homme de 67 ans.

    Panzeri a été à son tour le chef de la délégation parlementaire pour les relations avec l’Union du Maghreb arabe (DMAG) .

    Cela n’inclut pas le Qatar, mais cela inclut le Maroc. La délégation, composée de personnes issues de camps politiques très divers, a été massivement influencée par des politiciens apparemment achetés, afin d’influencer positivement les décisions pour le Maroc. Est-ce une coïncidence si la délégation, en tant que successeur de Panzeri, est dirigée par Cozzolino, également accusé ?

    Les membres de la délégation confirment que Panzeri n’a jamais représenté que la cause marocaine. L’ancienne collègue Ana Gomes, entre autres, l’a clairement indiqué. La pugnace socialiste du Portugal ne mâche jamais ses mots, pas même envers les siens au Portugal, comme elle l’a précisé dans l’interview de Telepolis . Elle rend compte des « innombrables querelles » qui se sont déroulées au sein des sociaux-démocrates au Parlement européen.

    À maintes reprises, Panzeri a torpillé avec succès des résolutions sur la question de l’occupation illégale du Sahara Occidental par le Maroc et sur les questions des droits de l’homme. Enfin, pour couronner le tout, Panzeri était également président du Comité des droits de l’homme. Gomes suppose donc que « pas seulement le Qatar » est derrière les événements.

    Elle laisse entendre que « le Maroc aurait pu financer Antonio Panzeri et ses amis ». Puisque Gomes parle toujours un langage simple, nomme Panzeri comme le « chef de l’intrigue ». Elle va jusqu’à le qualifier d’ « agent du Maroc » .

    Le fait que les services secrets marocains DGED soient profondément impliqués dans les processus est déjà apparu et a maintenant été confirmé, entre autres, par les déclarations du partenaire d’Eva Kaili, Francesco Giorgi.

    Mais le réseau était beaucoup plus complet.

    Telepolis, 18/12/2022

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  • Cembrero : Les services secrets marocains et l’UE

    Tags : Maroc, DGED, Yassine Mansouri, Parlement Européen, Antonio Panzeri, Eva Kaili, Qatar, Marocleaks, Mohamed Belahrach, Noureddine Ziani,

    Le journaliste, qui a travaillé pour les grands quotidiens espagnols, considère Atmoun comme quelqu’un qui prend les commandes. Cembrero est dans le collimateur du pays autoritaire et de ses enquêteurs car il a à plusieurs reprises mis en lumière des événements sombres dans le royaume.

    Encore et encore, toujours en janvier prochain, il est traîné en justice par le Maroc.

    Jusqu’à présent, il a remporté toutes les procédures. Le prochain procès concerne le scandale des écoutes téléphoniques Pegasus, car il est depuis longtemps clair pour tout le monde que le Maroc a également utilisé le logiciel espion israélien. Entre autres, le président français Emmanuel Macron aurait été espionné.

    Le gouvernement a même admis que le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, et d’autres membres du gouvernement social-démocrate étaient espionnés à grande échelle. En interne, le Maroc est également supposé être l’auteur, mais le gouvernement espagnol empêche toute clarification.

    À la lumière des nouvelles révélations, de plus en plus de gens se demandent pourquoi c’est le cas. Pour Cembrero, il est clair qu’au moins le patron de la DGDE, Yassine Mansouri, est derrière les événements, s’ils ne remontent pas beaucoup plus loin jusqu’au fauteuil du roi. Derrière le scandale, il voit surtout le Maroc, « hyperactif » vis-à-vis de l’UE à Bruxelles depuis des années.

    En interne, les enquêteurs belges pensent que l’agent de la DGDE Belharace Mohamed était le chef de Panzeri, Cozzolino et Giorgi. Même Yassine Mansouri, le directeur général de la DGED, a rencontré des membres du trio.

    Diverses rencontres avec Cozzolino sont documentées rien qu’en 2019, qui était également au Maroc au moins une fois. Selon les services de renseignement belges, Panzeri s’est également rendu au Maroc pour rencontrer le chef du renseignement Mansouri en juin 2021.

    Selon La Repubblica, la justice belge a également émis un mandat d’arrêt international contre Mansouri.

    Le journal italien est très sûr de ses informations, sinon il ne les rapporterait pas via le chef des services secrets d’un pays qui, à la suite de diverses révélations, tente également de traîner en justice le Süddeutsche Zeitung, Le Monde et d’autres grands médias à propos de la Révélations de Pégase.

    Objectif : Souveraineté sur le Sahara Occidental illégalement occupé

    Pour l’expert Cembrero, qui a probablement aussi été espionné par le Maroc à propos de Pegasus, il est clair que les gens essaient de le faire taire parce qu’il ne cesse d’écrire sur la préoccupation centrale du Maroc : parvenir à la souveraineté sur le Sahara Occidental illégalement occupé.

    Pour les services secrets marocains, la question du Sahara Occidental est en tête de leur liste de priorités (Ignacio Cembrero)


    Le journaliste est donc persuadé qu’il s’agit d’un « Maroc Gate ». Avec l’hyperactivité, la corruption et le lobbying à Bruxelles, le Maroc veut réduire la pression internationale qui s’exerce sur le pays depuis des années à cause de l’annexion du Sahara Occidental.

    C’est pourquoi tout est fait à Rabat pour influencer massivement les différents parlements, surtout les parlements espagnol et français et le Parlement européen, et d’autres institutions européennes.

    Si vous regardez les succès, ils sont connus pour atteindre le gouvernement allemand, dont Telepolis a beaucoup parlé ces dernières années. Parce que le tournant néolibéral de la politique étrangère allemande peut être particulièrement mis en évidence par l’exemple du Maroc et du Sahara Occidental occupé.

    Les succès montrent aussi qu’il s’agit plutôt d’un « Morocco Gate », le Qatar n’ayant vraisemblablement utilisé le réseau que ces dernières années. Cembrero souligne que le Maroc a réussi à être traité avec des gants de toilette à Bruxelles.

    En 25 ans, il n’y a eu qu’une seule résolution visant Rabat lorsque le Maroc a utilisé l’immigration pour faire chanter l’Espagne et l’UE à Ceuta le 10 juin 2021.

    Prenant l’exemple de l’agent présumé Kaoutar Fal, il précise que les services marocains sont actifs à Bruxelles depuis longtemps. Il était actif depuis 2017, a été dénoncé par les services belges en 2018 et expulsé en 2018.

    Les succès des Marocains étaient également évidents lorsque la Cour européenne de justice a puni l’UE pour ses politiques néocoloniales il y a un an. Le tribunal avait annulé un accord bilatéral entre l’UE et le Maroc parce qu’il pillerait le Sahara Occidental occupé.

    Joseph Borell

    Mais au lieu de se conformer aux ordres de la plus haute cour, le chef controversé de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell, a ouvertement tout tenté pour renverser le verdict. Borrell n’avait rien de mieux à faire que de se joindre au Maroc en déclarant qu’il veillerait au respect du cadre juridique.

    Borrell est aussi un social-démocrate, qui, comme on l’a montré, se distingue particulièrement dans l’affaire. Alors, est-il encore surprenant que le Premier ministre social-démocrate espagnol Pedro Sánchez ait pris un virage brutal sur la question du Sahara Occidental en reconnaissant de fait la souveraineté marocaine sur le territoire illégalement occupé ? Pas un seul parti en Espagne ne soutient le cours unilatéral des sociaux-démocrates.

    Ce n’est peut-être pas non plus un hasard, en tout cas les enquêteurs belges devraient y regarder de près lorsque l’avocat de l’accusée Kaili déclare qu’elle ne faisait qu’exécuter des instructions.

    Michalis Dimitrakopoulos a expliqué dans une interview à la chaîne de télévision grecque Mega TV qu’elle avait agi sur les instructions de la présidente du Parlement Roberta Metsola. Elle a également envoyé le responsable européen Roberto Bendini pour « observer » leur réunion au Qatar, selon des documents.

    Mme Kaili a déclaré qu’elle ne faisait qu’exécuter un plan qui avait débuté en 2019. « Le haut représentant Josep Borrell et Ylva Johansson [commissaire aux affaires intérieures] avaient décidé au niveau de la Commission de travailler avec le Qatar, le Koweït et Oman », a ajouté leur avocat.

    Ce n’est peut-être qu’une stratégie défensive. Il est également possible que le partenaire de Kaili, Giorgi, ne cherche qu’à la disculper par ses déclarations, comme le soupçonne Wassilis Aswestopoulos sur Telepolis . Tout cela doit être déterminé. C’est pourri à Bruxelles et, c’est bien connu, le poisson pue par la tête.

    Il est clair qu’Aswestopoulos a certainement raison, jusqu’à présent nous n’avons traité que de la « partie émergée de l’iceberg ». Par conséquent, il y aura certainement d’autres chapitres dans l’histoire des agents et de la corruption. ( Ralf Streck )

    Telepolis, 18/12/2022

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  • Maroc-gate : Belahrach a opéré en Catalogne il y a 10 ans

    Tags : Maroc, DGED, Yassine Mansouri, Parlement Européen, Antonio Panzeri, Eva Kaili, Qatar, Marocleaks, Mohamed Belahrach, Noureddine Ziani,

    L’espion marocain qui a supervisé le complot de corruption au Parlement européen a opéré en Catalogne il y a 10 ans.
    Belahrech a également donné des cours particuliers à Noureddin Ziani, expulsé d’Espagne par le CNI en 2013, à Barcelone. Leurs épouses ont créé une agence de voyage de façade à Mataró.

    Par Ignacio Cembrero

    L’agent de renseignement marocain qui a supervisé, à partir de 2019, le système de corruption présumé au Parlement européen en faveur du Maroc s’appelle Mohamed Belahrach. Il est une vieille connaissance du Centre national de renseignement espagnol (CNI) et de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), le contre-espionnage français, selon des sources au fait de l’enquête menée par la justice belge. Il a opéré dans les deux pays au cours de la dernière décennie, d’abord à Barcelone, puis à l’aéroport d’Orly à Paris. Le quotidien marocain Le Desk, l’un des rares médias marocains à rendre compte du scandale, l’a décrit ce week-end comme un « gros poisson » dans le domaine de l’espionnage. L’enquête en cours à Bruxelles n’émane pas du parquet fédéral belge, qui n’a pris ses fonctions que le 12 juillet, mais d’une information reçue par la Sûreté de l’État, nom donné aux services secrets belges. Le ministre belge de la Justice, Vincent Van Quickenborne, a révélé mercredi dernier que la Sûreté de l’État avait travaillé sur cette affaire « avec des partenaires étrangers » qu’il n’a pas nommés.

    D’autres sources indiquent que les agences de renseignement étrangères qui ont collaboré avec les Belges sont celles de l’Italie, de la Pologne, de la Grèce, de la France et de l’Espagne. Ces deux derniers ont apporté à l’enquête, entre autres éléments, leur connaissance de Mohamed Belahrach, un agent de la Direction générale des études et de la documentation (DGED), les services secrets étrangers du Maroc. Le quotidien économique milanais Il Sole 24 Ore a même affirmé que « l’alarme pourrait provenir » du CNI. La DGED est la seule agence de renseignement marocaine qui dépend directement du palais royal. Elle est dirigée depuis 2005 par Yassine Mansouri, 60 ans, un ami d’enfance du roi Mohammed VI, avec lequel il a étudié au collège royal. Il était auparavant directeur des affaires intérieures au ministère marocain de l’intérieur et a ensuite dirigé l’agence de presse officielle, Maghreb Arabe Presse.

    Le système de corruption mis en place par le Maroc aurait été dirigé, du côté européen, par le socialiste italien Pier Antonio Panzeri, qui a présidé pendant des années les sous-commissions du Maghreb et des droits de l’homme au Parlement européen. Son interlocuteur était Abderrahim Atmoun, ambassadeur du Maroc en Pologne et, depuis 2016, membre d’un parti au pouvoir au Maroc, mais en 2019, le diplomate a été repris par l’agent Mohamed Belahrech.

    C’est lui qui organise les visites à Rabat cette année-là et en 2021 celles de Panzeri et du socialiste italien Andrea Cozzolino, qui le remplace à la tête de la sous-commission Maghreb. Dans la capitale marocaine, ils ont rencontré des responsables de la DGED, dont Mansouri, son chef, selon les détails de l’enquête de la police belge divulgués par la presse. Cozzolino n’a pas encore été inculpé. En 2013, Naima Lamalmi, épouse de l’agent Mohamed Belahrach, a ouvert l’agence de voyages Aya Travel à Mataró (Barcelone), avec deux autres associés, Atiqa Bouhouria, épouse de l’espion Noureddin Ziani – expulsé d’Espagne à la demande du CNI en mai 2013 – et Naziha El Montaser, mariée à Abdallah Boussouf, secrétaire général du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME), un organisme de contrôle de l’immigration. Les maris des trois femmes ont à leur tour fondé une autre agence de voyage, Elysée Travels, mais à Rabat. Le journal El Mundo, qui a révélé la nouvelle en juin 2019, s’est basé sur la plainte déposée auprès du tribunal d’Igualada (Barcelone) par Mimon Jalich, le Marocain qui a pris la direction de l’Union des centres culturels islamiques de Catalogne (UCCIC), que dirigeait Ziani, lorsqu’il a été expulsé. L’UCCIC a développé une relation étroite avec le nationalisme convergent, au point d’installer ses bureaux dans le siège de la fondation Nous Catalans, présidée par Artur Mas.

    Mimon Jalich a découvert des irrégularités dans les comptes de l’association et a soupçonné que les agences de voyage servaient de couverture pour détourner des fonds et même pour que leurs propriétaires s’enrichissent irrégulièrement. Il a toutefois retiré sa plainte quelques mois plus tard, après un voyage à Rabat au cours duquel il a rencontré Mohamed Belahrach, qui lui a reproché, entre autres, de « travailler pour le CNI », selon El Mundo. Abdallah Boussouf, quant à lui, a poursuivi le journal madrilène tout en niant le détournement de fonds. L’espion Ziani, qui a rejoint le ministère des affaires islamiques à son retour au Maroc, a accordé une interview à l’hebdomadaire français Jeune Afrique dans laquelle il reconnaît être le propriétaire des deux agences de voyage, mais nie tout détournement de fonds. « Nous sommes devenus partenaires et nos femmes aussi », a-t-il déclaré.

    Le séjour de Mohamed Belahrach en France, juste après son raid à Barcelone, est beaucoup plus grave. Là, par l’intermédiaire d’un Franco-Marocain qui dirigeait une société de sécurité à l’aéroport d’Orly à Paris, il a réussi à recruter un policier français affecté à la police des frontières (PAF). Ce dernier a remis à Belahrach jusqu’à 200 dossiers sur des individus suspectés de radicalisation islamiste avec leurs coordonnées personnelles, leurs amitiés, leurs déplacements, etc. En échange, le policier et sa femme ont bénéficié de vacances tous frais payés au Maroc et en Angola, et d’un virement sur leur compte courant de 17.000 euros qu’ils n’ont pas pu justifier. Arrêtés en 2016, ils ont été jugés pour corruption, violation du secret professionnel, etc.

    La police française n’a pas réussi à attraper Mohamed Belaahrech qui, lorsqu’il s’est rendu en France, a déclaré une adresse en Alsace où il ne s’était jamais rendu. En 2016, la justice française a émis un mandat d’arrêt à son encontre pour « corruption active ». Cela ne l’a pas empêché de continuer à faire de l’espionnage.

    Source : El Confidencial, 18/12/2022

    #Qatargate #Maroc #Parlement_Européen #Eva_Kaili #Antonio_Panzeri #Francesco_Giorgi #Qatar #Marocleaks #Mohamed_Belahrach #Noureddine_Ziani #DGED #Yassine_Mansouri

  • La justice belge enquête sur Abderrahim Atmoun, le lobbyiste marocain qui a gagné presque toutes les batailles à Bruxelles

    La justice belge enquête sur Abderrahim Atmoun, le lobbyiste marocain qui a gagné presque toutes les batailles à Bruxelles

    Tags : Maroc, hacker Chris Coleman, Parlement Européen, Antonio Panzeri, Eva Kaili, Qatar, Marocleaks,

    Francisco Peregil, El País, 16/12/2022
    Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

    Abderrahim Atmoun, l’ambassadeur de Rabat en Pologne qui fait l’objet d’une enquête de la justice belge pour corruption présumée au Parlement européen, a conservé un accès privilégié aux députés européens pendant des années.

    L’ambassadeur du Maroc en Pologne, Abderrahim Atmoun, apparaît comme un personnage important dans l’enquête lancée par le parquet belge sur la corruption d’eurodéputés par le Qatar et le pays du Maghreb. Pendant des années, la presse marocaine a attribué à Atmoun – soupçonné d’avoir financé l’une des principales parties impliquées dans le scandale, Antonio Panzeri – plusieurs succès diplomatiques devant un Parlement européen qui a salué à plusieurs reprises les progrès du Maroc en matière de droits humains et n’a pas entravé les ambitions de Rabat concernant le Sahara occidental.

    Ce qui n’a jamais été révélé, c’est qu’Atmoun est impliqué dans un réseau de pots-de-vin à des parlementaires sur lequel le parquet belge enquête, comme l’a révélé cette semaine le quotidien Le Soir. Selon Le Soir, deux agents du service d’espionnage marocain à l’étranger, la Direction Générale des Études et de la Documentation (DGED), sont également impliqués dans le réseau. Le quotidien italien La Repubblica a ajouté jeudi que les deux noms faisant l’objet d’une enquête de la justice belge sont le chef des services secrets à l’étranger lui-même, Yassine Mansouri, et l’agent Belharace Mohammed.

    Ni les représentants du ministère marocain des Affaires étrangères ni le diplomate Abderrahim Atmoun lui-même – tous deux contactés par téléphone par ce journal – n’ont souhaité commenter les accusations de corruption qui atteignent le cœur des institutions européennes.

    Atmoun, 66 ans, n’est pas un diplomate de carrière mais un homme politique. Mais il pratique les arts de la diplomatie et du lobbying depuis plus d’une décennie, en grande partie par le biais de la commission parlementaire mixte Maroc-UE, créée en 2010 et dont Atmoun a été coprésident de 2011 à 2019. Dans une période de ce mandat (entre 2016 et 2019), il a convergé avec une coprésidente espagnole de cette commission, Inés Ayala Sender, 65 ans, alors députée européenne du groupe socialiste. Au sein de ce genre de commissions, le Maroc choisit ses fonctionnaires et représentants et l’UE les siens, aucune des parties ne disposant d’un droit de veto sur l’autre. De ce poste, Atmoun a eu un accès total aux plus hauts représentants d’une institution de 705 membres où sont décidées les questions essentielles pour le Maroc.

    Ayala, qui est conseillère de l’opposition au conseil municipal de Saragosse depuis 2019, a été contactée par ce journal mercredi. Après avoir été informée de l’objet de l’appel – la prestation d’Abderrahim Atmoun auprès des députés européens – Mme Ayala a indiqué qu’elle ne pouvait pas répondre à ce moment-là, mais qu’elle rappellerait. Elle a ensuite refusé de répondre au téléphone.

    La socialiste a été député européenne pendant 15 ans, de 2004 à 2019. En 2018, elle s’est exposée aux critiques d’associations pro-saharaouies en évoquant au parlement le Sahara occidental dans les mêmes termes que ceux utilisés par l’État marocain pour désigner ce territoire contesté : « les provinces du sud ». Ses propos ont été filmés sur les réseaux sociaux : « Ce n’est pas à l’Union européenne de prendre des décisions ou de résoudre le problème du Sahara. D’autre part, il nous appartient de ne pas créer de problèmes plus importants, tant pour les citoyens des provinces du sud que pour le gouvernement ou le royaume marocain lui-même ».

    Un an plus tôt, Mme Ayala s’était rendue à Rabat en sa qualité de coprésidente de la commission parlementaire mixte Maroc-UE et avait déclaré que le pays était « fermement engagé à jeter les bases d’un système judiciaire indépendant du pouvoir exécutif », selon l’agence de presse officielle marocaine MAP.

    Au-delà de sa participation à la commission mixte avec l’UE, l’homme politique marocain, qui a passé près de 26 ans de sa vie en France, a évoqué son travail de lobbyiste en septembre 2017 dans l’hebdomadaire marocain Tel Quel. Il faisait référence aux accords agricoles et de pêche que Rabat négociait à l’époque avec Bruxelles : « Le Maroc est le partenaire privilégié de l’Union européenne, mais nous avons un rôle de lobbying pour défendre les intérêts du royaume ».

    Atmoun était en excellents termes avec le député socialiste italien de l’époque, Antonio Panzeri, qui est désigné dans l’enquête comme le cerveau du réseau de corruption Qatar-Maroc. Panzeri a occupé, entre autres fonctions au Parlement, celle de président de la sous-commission des droits de l’homme (2014-2017), a été membre de cet organe jusqu’en 2019 et président de la délégation pour les relations avec le Maghreb entre 2014 et 2017.

    La justice belge a inculpé Panzeri lundi dans le cadre de ce que l’on appelle désormais le Qatargate, après que la police a saisi 600 000 euros en espèces à son domicile. Lundi, aucune information n’avait encore émergé concernant le Maroc. Mais depuis ce jour, Abderrahim Atmoun, qui est toujours ambassadeur en Pologne, a cessé de poster des commentaires sur sa page Facebook, où il est habituellement assez prolifique.

    Le député marocain de l’époque avait été interviewé en 2013 par le quotidien makhzénien Le Matin, où il citait trois « victoires diplomatiques » » remportées au Parlement européen. L’un d’entre elles, selon Atmoun, était le rapport d’Antonio Panzeri sur la politique européenne de voisinage (PEV), qui régit les relations de l’UE avec 16 de ses plus proches partenaires du sud et de l’est. En 2017, alors que Panzeri était président de la sous-commission des droits de l’homme, Atmoun a également salué sur en Le Site le rapport sur les droits de l’homme et les réformes auxquelles Panzeri avait contribué dans ce rapport.

    En novembre 2016, une série de manifestations sociales dans la région du Rif au Maroc, connues sous le nom de hirak (mouvement) du Rif a éclaté, entraînant l’arrestation de centaines de jeunes. Une demi-centaine de personnes ont été condamnées en 2018 à des peines allant d’un an à deux décennies de prison pour quatre des manifestants les plus en vue. Parmi les condamnés figure le journaliste Hamid el Mahdaoui, condamné à trois ans de prison pour avoir reçu un appel, intercepté par les services secrets, dans lequel un Rifain exilé en Europe lui disait qu’il était prêt à entrer dans le Rif avec des chars. Mahdaoui a purgé ses trois ans de prison ; le leader des mobilisations, Naser Zafzafi, est toujours en prison avec une peine de 20 ans, sans que le Parlement européen n’ait jamais condamné la répression dans le Rif ou les peines qui ont suivi.

    Cependant, en octobre 2020, le Parlement européen a montré toute sa dureté à l’égard de l’Algérie dans une résolution sur la « détérioration de la situation des droits de l’homme », suite aux manifestations qui ont débuté en mars 2019 dans ce qui est devenu le hirak algérien, réclamant une véritable démocratie. À cette occasion, le Parlement a adopté la résolution contre le régime algérien par 669 voix pour, 3 contre et 22 abstentions. La résolution demandait la libération urgente de tous les « prisonniers d’opinion », dont plusieurs journalistes.

    Atmoun a étudié à l’Institut de statistique de Paris, comme le rappelait l’hebdomadaire marocain Maroc Hebdo en mars dernier, a travaillé en France comme homme d’affaires prospère dans le secteur hôtelier, selon Maroc Diplomatique, et est entré en politique en 1984 avec le parti de l’Union constitutionnelle (un parti se proclamant centriste libéral). En 2008, il rejoint le Parti authenticité et modernité (PAM), également connu sous le nom de « parti du roi », un parti fondé par un conseiller du monarque. Maroc Hebdo, qui le décrit comme un « expert en relations et en lobbying », affirme qu’il a accès à des députés européens de tous les partis politiques, avec « des centaines d’amis dans la droite européenne ». Atmoun a été décoré de la Légion d’honneur française en 2011 par le président de l’époque, le conservateur Nicolas Sarkozy. Il a été le premier homme politique marocain à la recevoir.

    El Pais, 16/12/2022

    #Qatargate #Maroc #Parlement_Européen #Eva_Kaili #Antonio_Panzeri #Francesco_Giorgi #Qatar #Marocleaks



  • Qatargate : Scandale de corruption au Parlement Européen

    Tags : Qatargate, Maroc, parlement européen, Eva Kaili, Antonio Panzeri, Francesco Giorgi, corruption,

    Le scandale de corruption du Qatar au Parlement européen, également connu sous le nom de Qatargate, est un scandale politique en cours dans lequel des politiciens, des membres du personnel politique, des lobbyistes, des fonctionnaires et leurs familles auraient été impliqués dans la corruption, le blanchiment d’argent et le crime organisé impliquant l’État du Qatar en échange d’influence au Parlement européen. Le Qatar nie les allégations. Les forces de l’ordre en Belgique, en Italie et en Grèce ont saisi 1,5 million d’euros en espèces, confisqué des ordinateurs et des téléphones portables et inculpé quatre personnes des infractions présumées.

    Enquête, perquisitions et arrestations

    En juillet 2022, l’Office central pour la répression de la corruption, une unité de la police fédérale belge, a ouvert une enquête sur une organisation criminelle présumée. L’enquête a été menée par le juge d’instruction Michel Claise.

    Suite à l’enquête, le 9 décembre 2022, la police belge a effectué 20 descentes à 19 adresses différentes à Bruxelles dans le cadre de cette affaire et a procédé à huit arrestations en Belgique et en Italie. Les domiciles et les bureaux des suspects ont été perquisitionnés, y compris des bureaux dans l’enceinte des bâtiments du Parlement européen à Bruxelles. Conformément à la Constitution belge, la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, a dû quitter son domicile à Malte pour assister à la perquisition au domicile d’Eva Kaili, qui bénéficie de l’immunité diplomatique en tant que députée européenne et vice-présidente du Parlement européen.

    À la suite des perquisitions au domicile de Kaili, son père a ensuite été arrêté alors qu’il tentait de quitter l’hôtel Sofitel de la place Jourdan à Bruxelles après avoir été informé des perquisitions. Les enquêteurs ont retrouvé sur lui une valise contenant « plusieurs centaines de milliers d’euros » alors qu’il tentait de s’enfuir.

    Les descentes comprenaient des lieux liés à Pier Antonio Panzeri, un ancien député européen italien. Lors d’une perquisition à son domicile, la police a trouvé une grande quantité d’argent liquide dans son « coffre-fort bien garni ». Dans le même temps, des enquêteurs ont fait une descente dans les locaux de l’ONG internationale Fight Impunity, une organisation créée pour promouvoir la lutte contre l’impunité pour les violations graves des droits de l’homme et les crimes contre l’humanité, dont Panzeri est le président.

    Après la conclusion des descentes de Bruxelles, la police avait arrêté Eva Kaili; Antonio Panzeri; Francesco Giorgi, mari de Kaili et conseiller de l’eurodéputé italien Andrea Cozzolino ; Alexandros Kailis, le père de Kaili et ancien homme politique grec ; Luca Visentini, secrétaire général de la Confédération syndicale internationale (CSI) ; Niccolò Figa-Talamanca, secrétaire général de l’ONG No Peace Without Justice ; et une assistante anonyme de l’eurodéputée italienne Alessandra Moretti. Alexandros Kailis a été libéré et Visentini a été libéré sous condition. 600 000 € en espèces auraient été trouvés au domicile de Panzeri et des espèces supplémentaires auraient été trouvées au domicile du père de Kaili, dans sa chambre d’hôtel et dans la maison partagée par Kaili et Giorgi. Au total, le montant combiné des espèces trouvées lors des raids s’élève à 1,5 million d’euros.

    Outre les perquisitions dans les propriétés des personnes arrêtées, des perquisitions ont également été effectuées au domicile de quatre assistants parlementaires (Federica Garbagnati, Giuseppe Meroni, Donatella Rostagno et Davide Zoggia), entre autres, mais ces perquisitions n’ont pas abouti à arrestations. Garbagnati, Rostagno et Zoggia sont les assistants des eurodéputés Alessandra Moretti, Marie Arena et Pietro Bartolo, tandis que Meroni travaille comme assistant de Lara Comi. D’autres perquisitions ont eu lieu au domicile de deux conseillers non divulgués et d’un fonctionnaire du Parlement européen.

    Alors que les raids étaient menés à Bruxelles, la police d’État italienne a exécuté deux mandats d’arrêt européens dans toute l’Italie. Maria Colleoni, l’épouse de Panzeri, a été arrêtée au domicile familial de Calusco d’Adda, près de Bergame, en Italie, et sa fille, Silvia Panzeri, a été arrêtée plus tard dans la soirée à Milan. Les deux femmes ont été transférées dans une prison de Bergame pour y être détenues. Peu de temps après, les autorités italiennes ont effectué une descente au domicile italien de Giorgi où 20 000 € supplémentaires en espèces ont été confisqués. Dès le 14 décembre, les deux femmes avaient été libérées en résidence surveillée dans une propriété de Lombardie.

    Le mandat d’arrêt européen a révélé que les accusations portées contre Panzeri se rapportent également à des accusations similaires impliquant des cadeaux reçus de l’État marocain.

    Le lendemain des perquisitions, le 10 décembre, une nouvelle perquisition a été effectuée au domicile du vice-président de la délégation du Parlement européen pour les relations avec la péninsule arabique, l’eurodéputé belge Marc Tarabella ; Tarabella n’a pas été arrêté.

    Le 12 décembre 2022, il a été annoncé que l’Autorité grecque de lutte contre le blanchiment d’argent avait gelé tous les avoirs de Kaili et ceux des membres de sa famille proche. Cela inclut tous les comptes bancaires, coffres-forts, entreprises et autres actifs financiers de Kaili. Selon le chef de l’Autorité anti-blanchiment, les autorités s’intéressent particulièrement à une agence immobilière nouvellement créée à Kolonaki, un quartier huppé d’Athènes.

    Alors que le Parlement européen s’est réuni pour la première fois à la suite du scandale, le 13 décembre 2022 à son siège à Strasbourg en France, les bureaux de Pietro Bartolo, député européen, et de la responsable parlementaire Mychelle Rieu ont tous deux été scellés par des enquêteurs.

    Le 15 décembre, le Parquet européen a demandé au Parlement européen de lever l’immunité diplomatique de Kaili et de sa collègue grecque Maria Spyraki ; le Parquet européen a indiqué que la demande était fondée sur un rapport d’enquête reçu de l’Office européen de lutte antifraude (OLAF) concernant « des soupçons de fraude portant atteinte au budget de l’UE, en relation avec la gestion de l’indemnité parlementaire », notamment concernant les sommes versées à assistants parlementaires.

    Procès et poursuites

    Les quatre suspects inculpés, Kaili, Panzeri, Giorgi et Figà-Talamanca, devaient comparaître au Palais de Justice de Bruxelles le 14 décembre pour une procédure de mise en accusation. Trois des quatre suspects ont comparu devant le tribunal, mais une grève du personnel pénitentiaire a empêché la comparution de Kaili ; sa comparution a été reportée au 22 décembre 2022. Panzeri et Giorgi ont tous deux été placés en détention provisoire dans l’attente d’une enquête plus approfondie. Figà-Talamanca a été remis en liberté dans l’attente d’une enquête plus approfondie à la condition qu’il porte un bracelet de surveillance électronique à la cheville.

    Le 15 décembre 2022, Giorgi a avoué avoir été soudoyé par des responsables qatariens pour influencer les décisions du Parlement européen.

    Réaction

    Immédiatement après les arrestations, de vives réactions de condamnation du vice-président Kaili sont venues de toute l’Union européenne. Après que l’histoire ait été rapportée pour la première fois par les médias belges, la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, a déclaré que le Parlement européen s’était conformé à une enquête en cours, sans en préciser la nature. Immédiatement après les arrestations, le PASOK, le parti politique de Kaili en Grèce, et le Groupe des socialistes et démocrates au sein du Parlement européen ont annoncé la suspension de Kaili de leurs partis respectifs. Deux jours après les arrestations, Metsola a suspendu les responsabilités et pouvoirs de Kaili en tant que vice-présidente du Parlement européen. Lors d’un vote de la chambre plénière, Kaili a été officiellement démis de ses fonctions de vice-présidente par une écrasante majorité.

    A l’ouverture de la première réunion du Parlement européen après les raids, le 12 décembre, le président Metsola a annoncé que tout travail avec le Qatar serait suspendu. Lors de la même réunion, les Verts et l’Alliance libre européenne et Renew Europe ont tous deux appelé à la création d’une commission d’enquête par le Parlement européen. La suspension des travaux parlementaires à l’heure actuelle est importante car elle survient à peine trois jours avant que le Parlement ne vote sur l’introduction d’un accord de voyage sans visa avec le Qatar et d’autres pays. Cela a entraîné l’annulation du vote sur les voyages sans visa en Équateur, au Koweït et à Oman. En outre, un accord majeur et controversé sur le transit aérien qui aurait permis à Qatar Airways un accès illimité au marché de l’UE a été suspendu après avoir averti que le Qatar pourrait s’être immiscé dans les délibérations internes du Parlement sur l’accord. Au cours des négociations, les États membres de l’UE ont critiqué le fait que l’accord, négocié par la commission des transports du Parlement, était indûment favorable au Qatar. Plus tard, la chambre plénière a voté la suspension de tous les travaux sur les dossiers impliquant le Qatar par un vote de 541 voix contre 2, avec trois abstentions.

    Avant l’ouverture de la discussion plénière, plusieurs députés du groupe des socialistes et démocrates ont démissionné de leurs fonctions au sein du Parlement. Marc Tarabella s’est entièrement suspendu du groupe S&D, Marie Arena a démissionné de son poste de présidente de la commission des droits de l’homme du Parlement, Pietro Bartolo a suspendu son poste de porte-parole du groupe sur la libéralisation des visas et Andrea Cozzolino a suspendu son rôle de porte-parole du groupe sur les urgences. Tarabella a ensuite été suspendu par son parti national, le Parti socialiste wallon.

    Le président du groupe parlementaire d’amitié UE-Qatar, José Ramón Bauzá, député européen, a annoncé la suspension du groupe suite à la révélation. Dans un communiqué, Bauzá a déclaré qu’il le faisait « compte tenu des événements très graves de ces derniers jours, et jusqu’à ce que nous arrivions au fond de l’affaire ».

    Le Parti populaire européen (PPE), le plus grand groupe politique au sein du Parlement, a pris la décision de suspendre tous les travaux de politique étrangère concernant toutes les questions extérieures à l’Union européenne jusqu’à ce que l’intégrité de la procédure puisse être assurée. Le PPE a encouragé les autres partis à emboîter le pas.

    Dino Giarrusso, député européen, a rapporté que lui et d’autres avaient été approchés à plusieurs reprises par des responsables qataris : « Ils espéraient améliorer la réputation du pays, en particulier à l’approche de la Coupe du monde de football ». Le comportement de certains eurodéputés vis-à-vis du Qatar avait déjà fait l’objet de critiques avant même le début du scandale : une résolution de Manon Aubry condamnant l’exploitation des travailleurs migrants au Qatar avait stagné au Parlement pendant plus d’un an avant d’être adoptée, en raison de l’opposition des groupes S&D et PPE.

    Après l’éclatement du scandale, plusieurs médias ont noté que Kaili s’était rendu au Qatar un mois avant le scandale, rencontrant le ministre qatari du Travail Ali bin Samikh Al Marri ; à son retour à Bruxelles, elle avait salué le Qatar comme un « précurseur en matière de droits du travail » dans un discours devant le Parlement européen.

    Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a accusé le Qatar de chercher à acheter de l’influence dans l’hémicycle du Parlement européen et qu’il était de la « plus haute préoccupation ». Von der Leyen a appelé à la création d’un organe chargé de faire respecter les règles d’intégrité et d’éthique dans toutes les institutions de l’UE. L’ancien président du Parlement européen et actuel commissaire européen chargé des affaires étrangères et de la sécurité, Josep Borrell, aurait déclaré : « la nouvelle est très inquiétante, très, très inquiétante. Nous sommes confrontés à des événements, à des faits qui m’inquiètent certainement. [Nous] devons agir en fonction non seulement des faits mais aussi des… preuves. Je suis sûr que vous comprenez qu’il s’agit d’accusations très graves. » La Médiatrice européenne, Emily O’Reilly, a toutefois critiqué la réponse de Von der Leyen et de ses collègues politiciens et institutions, soulignant le manque de progrès montré par von der Leyen suite à sa promesse que la transparence serait un élément central de son mandat lorsqu’elle est devenue présidente de la Commission européenne. O’Reilly a appelé à la création d’un organe doté de réels pouvoirs d’enquête et de sanctions.

    Le Premier ministre belge Alexander De Croo a également critiqué les institutions européennes dans sa réponse, déclarant que « la justice belge fait ce que, à première vue, le Parlement européen n’a pas fait. Le Parlement européen dispose de nombreux moyens pour s’autoréguler. Il s’avère qu’il s’agit en grande partie d’un système d’autocontrôle basé sur des efforts volontaires, ce qui n’a manifestement pas été suffisant. »

    La justice belge fait ce que, à première vue, le Parlement européen n’a pas fait. […] le Parlement européen a beaucoup de moyens pour s’autoréguler. Il s’avère qu’il s’agit en grande partie d’un système d’autocontrôle basé sur des efforts volontaires, ce qui n’a manifestement pas été suffisant.—Alexander De Croo, Premier ministre belge, 13 décembre 2022

    Annalena Baerbock, ministre allemande des Affaires étrangères, a souligné que le scandale suscite des inquiétudes chez les citoyens et affecte la crédibilité et la légitimité des institutions de l’Union européenne.

    Des réactions sont également venues d’organisations de la société civile européenne. Transparency International a décrit l’incident comme « le cas le plus flagrant » de corruption présumée que le Parlement européen ait jamais vu. Le fondateur du Good Lobby a déclaré que « [quelle] qu’en soit l’issue finale, [le] scandale de la ‘corruption’ au Qatar a dévoilé une vérité qui dérange et qui est déjà évidente pour la plupart des Européens. L’argent achète de l’influence dans l’UE », et que « [l]e Parlement européen et la plupart de ses membres ont historiquement résisté à des règles d’intégrité plus strictes et à [un] système d’application efficace. »

    Lorsque la nouvelle de l’enquête a éclaté, le conseil d’administration honoraire de l’ONG impliquée, Fight Impunity, a démissionné en masse. Les membres du conseil comprenaient des décideurs politiques européens de premier plan, dont Federica Mogherini (ancienne haute représentante de l’UE à la Commission Juncker), Bernard Cazeneuve (ancien Premier ministre français), Dimitris Avramopoulos (ancien commissaire européen chargé de la migration, des affaires intérieures et de la citoyenneté dans le Commission Juncker), Cecilia Wikström (ancienne présidente de la commission des pétitions du Parlement européen) et Emma Bonino (ancienne commissaire européenne à la santé et à la protection des consommateurs à la Commission Santer). Le conseil d’honneur n’a aucun rôle exécutif ou de gestion, il n’y a donc aucun soupçon ou accusation contre un membre du conseil.

    La mission qatarie auprès de l’Union européenne a déclaré dans un communiqué : « L’État du Qatar rejette catégoriquement toute tentative de l’associer à des accusations d’inconduite. Toute association du gouvernement qatari avec les allégations signalées est sans fondement et gravement mal informée. L’État du Qatar travaille par le biais d’un engagement d’institution à institution et opère en pleine conformité avec les lois et réglementations internationales. »

    Kaili a également nié tout acte répréhensible dans l’incident. Ses avocats sont apparus à la télévision grecque en déclarant : « Sa position est qu’elle est innocente, elle n’a rien à voir avec la corruption du Qatar ».

    Suite à la libération conditionnelle de Visentini le dimanche 11 décembre 2022, dans une déclaration publiée par l’intermédiaire de la CSI, il a répondu aux allégations en disant :

    Je suis heureux que l’interrogatoire soit terminé et que j’ai pu répondre pleinement à toutes les questions. Si d’autres allégations devaient être faites, j’attends avec impatience l’occasion de les réfuter, car je suis innocent de tout acte répréhensible. Toute forme de corruption est totalement inacceptable et je suis absolument engagé dans la lutte contre la corruption. Je souhaite également reconfirmer la position que j’ai prise publiquement selon laquelle il faut exercer davantage de pression sur le Qatar pour les travailleurs et les autres droits de l’homme. La situation aujourd’hui n’est toujours pas satisfaisante, comme je l’ai déclaré aux médias à la fin de ma visite au Qatar.

    Le 15 décembre, le Parti populaire européen (PPE) a réagi en déclarant « Nous devons discuter de l’hypocrisie […] C’est un scandale S&D ». Dans une tentative de concentrer le scandale sur l’Alliance progressiste des Socialistes et Démocrates (S&D), plutôt que sur le Parlement européen dans son ensemble, ils ont poursuivi : « Il y a eu un effort constant pour transformer #Qatargate en une question institutionnelle à part entière. Mais ce scandale n’est pas orphelin. […] Il a une adresse. Et c’est le groupe S&D. Cependant, l’un des assistants dont les appartements ont été perquisitionnés (Giuseppe Meroni) travaille pour le membre du PPE Lara Comi, et la membre du PPE Maria Spyraki a également fait l’objet d’une enquête par le Parquet européen.

    Source : Wikipedia, 17/12/2022

    #Qatargate #Morocco #Antonio_Panzeri #Eva_Kaili #Francesco_Giorgi #European_Parliament

  • Maroc: Documents confidentiels citant Panzeri

    Tags : Maroc, Parlement européen, Antonio Panzeri, Eva Kaili, Francesco Giorgi, Qatargate, corruption,

    Emails citant Antonio Panzeri :

    CURRICULUM VOTAE D’ANTONIO PANZERI:

    Né le 6 juin 1955, Riviera D’Adda
    Président de la Délégation pour les relations avec les pays du Maghreb et l’Union du Maghreb arabe
    Membre de la :

    -Conférence des présidents des délégations AFET – Commission des affaires étrangères DMEDDélégation – L’Assemblée parlementaire de l’Union pour la Méditerranée
    Membre suppléant d’IMCO (IMCOCommission du marché intérieur et de la protection des consommateurs)

    Curriculum Vitae (Informations publiées sous la seule responsabilité du Député)
    – Secrétaire général de la Chambre du travail de l’agglomération milanaise (1995-2003).
    – Responsable des politiques pour l’Europe (2003-2004). Actuellement, membre de la direction nationale des démocrates de gauche (DS).
    – Auteur et réalisateur d’une intervention humanitaire à Belem (Amazonie). Promoteur et organisateur d’événements destinés à la collecte de fonds afin d’aider les victimes civiles de la guerre dans l’ancienne Yougoslavie. Participe en qualité d’observateur des problèmes israélo-palestiniens, à l’assemblée générale de l’ONU. Collaboration avec les administrations de Milan, Barcelone et Francfort dans le cadre d’un projet international de confrontation des diverses expériences en matière de développement économique, d’immigration et de sécurité sociale et d’élaboration d’un modèle commun européen sur les thèmes cruciaux de notre époque (1996-2003).
    – Auteur de: Le Tre Europe dei Diritti – per una corresponsabile integrazione europea; Il lavoratore fuori garanzia; La democrazia economica.

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