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  • Maroc: Les élections vont révéler l’emprise du Parlement (Reuters)

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    RABAT, 3 sept (Reuters) – Lorsque les Marocains éliront un nouveau parlement la semaine prochaine, il s’agira probablement d’un organe encore moins influent que ses prédécesseurs récents grâce à une nouvelle loi électorale et à des mesures progressives du roi pour réaffirmer son rôle dominant.

    Une décennie après que les manifestations du printemps arabe ont conduit le roi Mohammed VI à donner plus de pouvoirs au parlement élu et au gouvernement qu’il aide à former, il a ramené la plupart des décisions importantes dans les murs du palais.

    « Au Maroc, nous avons une institution forte, la monarchie, qui éclipse le reste des acteurs politiques », a déclaré Mohammed Masbah, chef d’un groupe de réflexion marocain indépendant.

    Les plans de développement et les grands projets économiques du Maroc ont été initiés par le monarque plutôt que par le gouvernement, et plutôt que de laisser le Premier ministre – issu du plus grand parti parlementaire – sélectionner les ministres clés, le palais l’a fait lui-même.

    Avec l’avènement de la pandémie, la monarchie a encore consolidé son autorité exécutive, prenant le contrôle de la plupart des décisions stratégiques, de l’achat de vaccins à l’aide économique.

    Souvent, le Premier ministre Saadedine El Othmani semblait être la dernière personne au courant des initiatives majeures – y compris l’accord de l’année dernière pour renforcer les liens avec Israël, ce dont avait nié l’avènement.

    Désormais, une nouvelle loi électorale poussée par un ministre de l’Intérieur qui a été sélectionné par le palais rendra plus difficile pour les grands partis d’obtenir beaucoup de sièges, ce qui signifie que le parlement sera plus fragmenté et tout gouvernement qui émergera encore plus faible qu’auparavant.

    PARLEMENT FRAGMENTÉ

    Les Marocains qui espéraient que les réformes du printemps arabe pourraient conduire à de véritables choix électoraux ont été déçus : le processus de constitution de coalitions et de rester en bonne odeur avec le palais a laissé la plupart des partis proposer des politiques similaires.

    « Au Maroc, la monarchie s’attribue le mérite et le gouvernement prend le blâme », a déclaré Masbah.

    Le parti islamiste modéré PJD, qui a remporté le plus de sièges à chaque élection depuis 2011 et a pris la tête de la formation du gouvernement, a sans doute été le plus grand perdant politique.

    Pris entre le contrôle du palais sur les plus grands ministères et la nécessité de partager les portefeuilles entre les partenaires de la coalition, il a eu peu de postes ministériels. Pendant ce temps, le parlement a fait adopter une loi autorisant la culture du cannabis contre la position du PJD.

    La nouvelle loi électorale, à laquelle s’est également opposée le PJD, réduira encore son influence en modifiant la façon dont les sièges parlementaires sont attribués, ce qui rendra plus difficile pour les partis d’obtenir un grand nombre de sièges.

    « Les réformes électorales… sont susceptibles de conduire à l’élection d’un parlement très fragmenté », a déclaré Amal Hamdan, analyste des systèmes électoraux. Cela affaiblirait probablement tout gouvernement qui émergerait, renforçant encore la monarchie, a-t-elle déclaré.

    Si la loi avait été appliquée lors des élections de 2016, le PJD aurait eu un quart de sièges en moins et serait arrivé deuxième, a déclaré Abdelaziz Aftati, un haut dirigeant du PJD. Bien que les sondages électoraux soient interdits, les analystes s’attendent à ce que le PJD perde du terrain lors du vote du 8 septembre.

    Le parti pense qu’il a été élaboré spécifiquement pour réduire son influence. Cependant, bien qu’il soit le plus grand parti au parlement et le chef de la coalition, il n’a pas pu empêcher son adoption.

    « Nous accepterions d’entrer dans l’opposition si c’est le libre arbitre du peuple exprimé par des élections équitables. Mais pas par des règles antidémocratiques », a déclaré Aftati.

  • Algérie: premier test pour l’exécutif avant d’entamer sa mission

    Plan d’action du gouvernement devant l’APN: premier test pour l’exécutif avant d’entamer sa mission

    Le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane doit présenter le Plan d’action de son gouvernement devant le Parlement pour approbation dans un délai de 45 jours après la nomination du nouveau gouvernement, premier et véritable test pour l’exécutif avant d’entamer sa mission.

    Dans une déclaration à l’APS, la constitutionnaliste Fatiha Benabou a précisé que le délai de 45 jours prévu par la loi organique fixant l’organisation et le fonctionnement de l’Assemblée populaire nationale (APN) et le Conseil de la nation ainsi que les relations fonctionnelles entre la chambre du Parlement et le gouvernement « commence à compter de la publication de la nomination du gouvernement dans le Journal officiel ».

    Mme Benabou a indiqué que le Premier ministre présentera le Plan d’action de son gouvernement devant le Parlement à l’ouverture de sa session ordinaire « le deuxième jour ouvrable du mois de septembre » conformément aux dispositions de la Constitution, et « pas avant » et ce, pour « des raisons techniques », a-t-elle dit. Selon elle, l’élaboration d’un dossier aussi important que le Plan d’action du gouvernement n’est pas chose aisée, car les membres du gouvernement doivent préparer les plans d’action de leurs secteurs respectifs, ce qui nécessite beaucoup de temps notamment pour les nouveaux membres du staff gouvernemental.

    Ce plan doit également passer par d’autres étapes avant d’être soumis au débat général dans l’hémicycle de l’Assemblée pour approbation ou non par les représentants du peuple. Avant d’être débattu en séance plénière à l’APN, le Plan d’action du gouvernement est soumis au Conseil des ministres pour examen et adoption. Le Bureau de l’APN devra par la suite examiner la motion relative à la présentation et au débat de ce plan qui sera communiqué, en troisième étape, aux députés. Pour Mme Benabou, le manque d’expérience des membres nouvellement élus est un autre facteur qui nécessite d’attendre l’ouverture de la prochaine session parlementaire afin de discuter de cet important document. Les nouveaux députés auront à recourir aux avis des experts pendant qu’ils examineront ce plan global une semaine durant avant le débat général.

    Le Premier ministre peut procéder, à la lumière de ce débat, à l’adaptation de ce plan d’action en concertation avec le président de la République, conformément à la Constitution. Mme Benabou a estimé que « le Plan d’action du gouvernement sera en tête de l’agenda parlementaire pour la prochaine session vu son importance majeure pour la mise en œuvre de l’action gouvernementale durant la prochaine période notamment au regard des nombreux dossiers urgents qui attendent le gouvernement ».

    Pour rappel, le Plan d’action du gouvernement de Aïmene Benabderrahmane s’appuie sur le programme présidentiel. Le Plan d’action du gouvernement constitue en général le cadre régissant la relation future entre les pouvoirs exécutif et législatif, à même, d’ouvrir le champ par la suite à l’activation du mécanisme de contrôle de l’application de la feuille de route tracée par le gouvernement, à travers le débat de la déclaration de politique générale et ce, après une année.

    Le Maghreb, 15/07/2021

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  • Algérie: Quel agenda pour nos députés ?

    Nos députés n’auront pas le temps de se fatiguer. Sitôt installés dans leurs nouvelles fonction de gardiens de la démocratie, ils devront, c’est la loi qui l’exige, sortir en vacances. Ils ne l’ont certainement pas demandé. Beaucoup voudraient, dés cet été, avoir leur baptême de feu. Mais ils devront patienter deux longs mois avant de rejoindre leurs pupitres à l’Assemblée nationale populaire. Mais disons-le clairement, et cela s’adresse à l’opinion publique, c’est à dire aux Algériens et donc aux électeurs. Ce congé vaut pour leur présence au sein de l’Hémicycle. Les députés, les plus engagés d’entre eux, doivent profiter de ce repos forcé pour revenir à leurs circonscriptions et se reconnecter au peuple.

    Défendre la démocratie, c’est être proche du peuple. Hasard du calendrier, les élus de la nation disposent d’une fenêtre de tir très intéressante pour tâter le pouls de la société et faire remonter ses problèmes. Mais ne nous égarons pas. La mission du député est aussi législative. Et cet intermède estival, avant d’enclencher le travail parlementaire, est peut-être une occasion rêvée pour expliquer aux Algériens la mission du député.

    Dans l’agenda du député en matière de mission justement, il y a l’interpellation de l’exécutif. Il faut savoir expliquer à l’opinion nationale, l’intérêt, mais aussi les limites de la mission de contrôle. Il faut également que le député et les citoyens laissent à l’exécutif le bénéfice du doute.

    Savoir bien écouter avant de juger est une qualité essentielle chez le représentant du peuple. Il est important de dire les choses telle qu’elles sont. Il faut avoir le courage de dire que comparativement à des sociétés de même niveau de développement que la notre, les Algériens se débrouillent pas mal et certains autres chiffres le confirment aisément.

    L’année dernière plus de 3 millions de moutons ont été sacrifiés lors de l’Aid El Adha, malgré la pandémie. Il n y’ a pas de raison que «l’exploit» ne se renouvelle pas cette année. Il y a aussi ce formidable engouement et cette attente fébrile de voir l’Etat libérer les importations de véhicules neufs. La taille du marché algérien dépasse les 400 milles véhicules par an.

    Ces exemples parmi d’autres, témoignent de vigueur de la dépense, même en situation économique et sociale problématique. Le député doit donc savoir faire montre de responsabilité politique. Le rôle de l’élu est de savoir défendre les intérêts du peuple sans faire dans le populisme stérile.

    Par Nabil G.

    Ouest Tribune, 08/07/2021

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  • Algérie : Vers une APN morcelée et sans majorité

    Par Nadji Azzouz

    Dans “Le Guépard”, célèbres roman et film éponyme italiens, traçant la vie d’un prince emblématique au milieu des tourments révolutionnaires du Risorgimento (unification italienne au 19ème siècle), un personnage-clé dit ce qui deviendra une citation légendaire : « pour que tout reste comme avant, il faut que tout change ».

    En somme, il faut que tout bouge pour que rien ne change ! Cette sentence tirée de l’Histoire d’une Italie vivant à l’époque la transition entre un ordre ancien et un nouvel ordre, s’applique parfaitement aux résultats politiques des élections législatives du 12 juin dernier, les premières de l’ère post-Hirak et sous le premier mandat du président Abdelmadjid Tebboune, élu le 12 décembre 2019.

    On croyait l’ancienne Alliance Présidentielle composée du FLN, de son avatar organique le RND et de la version algérienne des Frères Musulmans le MSP, morte et bel et bien enterrée du fait du Hirak, et la voilà électoralement ressuscitée ! Une résurgence certes encouragée par le taux d’abstention record, mais qui n’est pas en soi si étonnante que ça.

    En dépit de l’irruption significative des « Indépendants », qui raflent la seconde place en termes de sièges additionnés, la nouvelle architecture parlementaire de l’Assemblée populaire nationale (APN) est finalement conforme à la sociologie politique algérienne et à la culture du vote légaliste dans le pays. On vote en Algérie, peu ou prou, depuis l’Indépendance, pour les forces et les candidats qui symbolisent le pouvoir établi, à l’exception de la parenthèse ouverte par l’expérience du Front islamique du salut (FIS). Une vérité historique, une réalité politique et un phénomène électoral.

    Comme en 2017, 2012, 2007 et 2002, l’ex-parti unique FLN reste la première formation à l’APN malgré son net recul en nombre de sièges, ce qui l’amènerait, comme lors des précédentes consultations, à négocier la mise en place d’une coalition devant composer la future majorité. Au vu des résultats préliminaires fournis par l’Agence nationale indépendante des élections (ANIE), les anciens partenaires de la défunte Alliance présidentielle bouteflikienne, respectivement première, troisième et quatrième forces dans l’Hémicycle, pourraient constituer à eux seuls la prochaine majorité, sans être pour autant obligés de parlementer avec les « Indépendants » (78 sièges). A moins d’une mésentente politique sans issue. Avec 105, 64 et 57 sièges, le FLN, le MSP et le RND cumuleraient en effet 226 sièges, soit largement plus que la moitié des 407 qui constituent l’actuelle APN.

    Cette question de la future majorité constitue l’inconnue politique des prochains jours. On se demande par conséquent si les futurs partenaires de la prochaine majorité à l’Assemblée nationale pourraient s’entendre pour peser sur le choix du futur gouvernement qui sera issu, d’une manière ou d’une autre, d’une APN constituée d’une mosaïque de treize partis, plus les « Indépendants ». Dans la nouvelle configuration, on retrouve, outre le trio FLN-MSP-RND, dix autres formations sans ancrage électoral et sans audience politique réelle, certaines d’entre elles étant de parfaits inconnues, car de création récente.

    Face au FLN-MSP-RND, outre les partis d’Abdelaziz Bélaid et d’Abdelkader Bengrina, les deux anciens candidats à l’élection présidentielle du 12 décembre 2019, on retrouve des particules organiques ayant obtenu trois, deux ou un seul siège. Huit petites formations totalisent seulement quinze sièges, alors que les partis de Bélaid et Bengrina comptent respectivement 48 et 40 sièges. On voit donc bien que les chiffres officiels mais non encore consolidés de l’ANIE dessinent déjà une nouvelle assemblée sans parti dominant et sans courant politique fort, encore moins hégémoniques.

    En Algérie, les catégories politiques en cours ailleurs, comme de définir les partis en formations de gauche, de droite, de centre-gauche, de centre-droite et d’extrême-droite, ou encore en libéraux et conservateurs, ne sont pas tout à fait applicables à la réalité politique du pays. Tout au plus pourrait-on classer les uns et les autres en partis nationalistes ou islamistes, plus ou moins libéraux dans le domaine économique et tous conservateurs ou réactionnaires du point de vue sociétal. En tout cas, tous démagogiques et populistes. Bref, des partis-fourre-tout, opportunistes à souhait et clientélistes certainement. Le plus souvent sans programmes politiques clairs, sauf à soutenir le pouvoir en place ou à s’opposer de quelque façon que ce soit à lui.

    Bien malin celui qui parviendrait à définir aujourd’hui, avec une certaine précision, le FLN de l’avocat Baâdji Abou El Fadl, le RND de Tayeb Zitouni, El Bina de Abdelkader Bengrina et le Front El Mostakbal d’Abdelaziz Bélaid, pourtant des partis un peu familiers dans le paysage politique. Encore moins les illustres inconnus que sont le PLJ, le Parti de la liberté et de la justice, le FAN, alias le Front de l’Algérie nouvelle, ou encore El Karama (la dignité), El Fajr El Jadid (aube nouvelle) et le FBG, le Front de la bonne gouvernance. Des comètes surgies du néant galactique ou encore des OPNI, des objets politiques non identifiés mais électoralement récompensés !

    Le Jeune Indépendant, 19 juin 2021

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  • Algérie: Victoire silencieuse du Hirak

    Les élections algériennes : une victoire silencieuse pour le mouvement de protestation national « Hirak ».

    Les récentes élections en Algérie ont été présentées par le gouvernement comme une chance pour une « nouvelle Algérie ».

    Les élections législatives du week-end dernier ont permis au principal parti algérien, le Front de libération nationale (FLN), d’obtenir le plus grand nombre de sièges au Parlement, tandis que le Mouvement de la société pour la paix (MSP), parti islamiste, arrive en deuxième position.

    Cependant, avec seulement 105 sièges sur les 407 que compte la chambre, le FLN n’a pas atteint les 204 sièges nécessaires pour obtenir une majorité globale.

    Les négociations doivent maintenant commencer pour former un gouvernement capable d’obtenir une majorité avec les partis d’opposition, dont le MSP, qui a remporté 64 sièges, et les indépendants du pays, qui ont obtenu 78 sièges au total.

    Malgré ses références islamistes et son affiliation aux Frères musulmans, le MSP est loin d’être une exception politique. Jusqu’en 2012, le MSP a gouverné l’Algérie dans le cadre d’un triumvirat politique aux côtés du FLN et du Rassemblement national démocratique (RND) et, du moins parmi les groupes de la société civile, il est largement considéré comme faisant partie du cadre politique établi.

    Les élections législatives algériennes étaient initialement prévues pour 2022. Cependant, suite à la pression exercée par le mouvement de protestation de masse, ou Hirak, qui secoue le pays depuis 2019, elles ont été avancées en février de cette année.

    Les manifestants étaient retournés dans les rues après une interruption de plusieurs mois due à la pandémie de Covid-19.

    Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, avait présenté le vote comme une réaction aux demandes initiales du Hirak sans leader, revendiquant un mandat pour construire une « nouvelle Algérie » après des années de stagnation politique et économique.

    En annonçant les résultats hier soir, le chef de l’organisme électoral, l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), Mohamed Charfi, a déclaré : « La dynamique de changement pacifique qui a été lancée (avec le Hirak) se renforce. »

    Cependant, toute revendication d’un large mandat démocratique pour le nouveau gouvernement sera probablement minée par un taux de participation de seulement 30,2 %, lui-même sujet à caution après une augmentation inexpliquée du nombre d’électeurs alors que les bureaux de vote étaient sur le point de fermer.

    Néanmoins, indépendamment de l’exactitude du décompte, il s’agit du taux de participation le plus faible à un scrutin législatif depuis vingt ans, la plupart des principaux partis d’opposition du pays ayant boycotté le vote.

    Il s’agit du troisième scrutin national organisé par le président Tebboune depuis son entrée en fonction en décembre 2019, et aucun d’entre eux n’a recueilli la participation espérée.

    La propre élection du président Tebboune a impliqué moins de 40 % de la population, soit le taux de participation le plus bas depuis l’indépendance du pays en 1962. Le référendum qui a suivi en novembre de l’année dernière a attiré moins d’un quart de la population.

    Le Hirak perdure

    Malgré la diminution de ses effectifs, le Hirak reste la force dominante de la politique de la rue en Algérie. En observant le militantisme accru des manifestants, certains observateurs, dont le chef du MSP, Abderrazak Makri, et le président Tebboune, ont pensé que le mouvement était un signe de sympathie croissante envers l’islamisme politique.

    Dans la période précédant l’élection, le président Tebboune, un indépendant, a donné des interviews très remarquées à Al Jazeera et au magazine français Le Point, où il semblait disposé à travailler aux côtés d’un Premier ministre islamiste.

    S’exprimant dimanche, avant d’être contredit par l’ANIE, M. Makri a félicité les électeurs pour leur choix, avant de mettre en garde contre toute tentative d’inverser les résultats, comme cela s’était produit, selon lui, sous le précédent président algérien, Abdelaziz Bouteflika.

    « Je pense que le président Tebboune avait sa propre interprétation de la manière dont les choses allaient se dérouler et a essentiellement parié sur un Premier ministre islamiste », a déclaré Jalel Harchaoui de Global Initiative. « Si cela avait bien fonctionné, Tebboune aurait pu renouveler sa légitimité tout en restant au-dessus de tout en tant que président. »

    Pour M. Harchaoui, tenter de lire les runes du Hirak sans leader était toujours destiné à se révéler un exercice futile.

    « C’est surtout un mouvement spontané animé par des doléances », dit-il, « les islamistes bénéficient d’une forme de sympathie chez certaines franges du Hirak, c’est vrai, mais ils ne sont pas le Hirak. »

    Néanmoins, la victoire relative du FLN a contredit ces espoirs et – entouré d’une clique fermée d’officiers de l’armée, de syndicalistes et d’hommes d’affaires – a mis en évidence la vulnérabilité potentielle du président algérien.

    M. Harchaoui a rappelé la longue période, au début de l’année, pendant laquelle le président Tebboune a été hospitalisé en Allemagne pour un coronavirus.

    « Le président Tebboune a été hors circuit pendant un certain temps et rien ne s’est vraiment passé », a déclaré M. Harchaoui, « donc, cela signifie soit que l’Algérie a un grand système politique qui peut continuer à fonctionner parfaitement sur la base de quelques appels téléphoniques entre un président malade et l’armée, soit que le président Tebboune est en fait politiquement isolé dans le grand schéma des choses. Je veux dire que quelques décisions de politique étrangère ont été retardées, mais c’est à peu près tout. »

    À court terme, cependant, ce sera la voix du Hirak qui rendra son jugement sur les élections législatives du week-end dernier.

    Des questions subsistent quant à la durée de vie d’un mouvement sans leader, galvanisé principalement par des griefs et un sentiment d’injustice. Il reste à voir ce qui pourrait prendre sa place.

    The National, 16 juin 2021

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  • Algérie : Les élections législatives couronnées de succès

    Les élections législatives couronnées de succès, en toute démocratie et sécurité

    Le succès de ces élections démontre la foi et les attentes que le peuple place dans l’avenir du pays et des ses institutions légitimes. Le taux de participation appréciable aux élections de dimanche reflète la confiance du peuple pour l’instauration de l’Etat de droit. La participation appréciable de 30 % à ce scrutin législatif au niveau national démontre ainsi la conscience politique, le patriotisme et la confiance des électeurs pour les horizons futurs de l’Algérie nouvelle avec l’espoir de voir se concrétiser les réformes promises par le président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune dans son programme politique. Des réformes que le citoyen voudrait voir plus rapide et radicales sur le plan économique et social.

    En dépit de certaines critiques il est certain que ceux parmi les nouveaux députés seront conscients et feront constamment des efforts pour s’acquitter de leurs responsabilités devant la Nation, contribuant de fait à amener l’Algérie dans une nouvelle ère républicaine et de développement rigoureux à tous les niveaux et tous les domaines. L’espoir est grand pour établir une position solide, une force d’engagement de tous, au stade de promotion, au maximum de toutes les forces accumulées afin d’aboutir et d’apporter une contribution effective importante à la réalisation des aspirations populaires.

    C’est dire que ces élections législatives sont à même de marquer le passage au pouvoir législatif d’une nouvelle génération d’élus qui en majorité n’ont pas connu les pratiques malsaines du passé, où le rajeunissement politique semble bien commencer et sera complété par les futures élections locales (APW-APC). Un rajeunissement politique pour promouvoir l’innovation et le flexibilité au sein des assemblées élues, tout en conservant l’esprit de la démocratie et d’ouverture vers la société à travers une approche de proximité au quotidien. Aussi il serait beaucoup plus de détermination de l’ensemble politique pour travailler sur les questions et les défis liés à la vie du citoyen, à l’économie, à la société, au développement national et à l’avenir de la jeune génération. B. C.

    Le Maghreb, 15 juin 2021

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  • Algérie : L’urne de la légitimité

    Le cap du changement est brillamment franchi pour mettre sur orbite la nouvelle Algérie de la légitimité populaire. Ni les appels au boycott et aux marches lancés sur les réseaux sociaux ni les tentatives de troubles rapidement contenues par les unités républicaines de sécurité n’ont eu raison de la volonté populaire, en symbiose avec les valeurs de civisme et de pacifisme hautement proclamées par le hirak originel.

    La légalité a prévalu. Le bon déroulement de l’opération électorale, attesté par les représentants de partis politiques, des candidats indépendants et de la délégation de l’Autorité nationale indépendante des élections (Anie), conforte les acquis du scrutin de la régularité, favorisés par la maîtrise totale du processus électoral aux plans organisationnel, matériel et logistique.

    L’apport de l’Anie est incontestable dans la consolidation de l’édifice institutionnel représentatif du choix des citoyens. L’ère de la fraude massive, des quotas et de l’argent sale est désormais révolue dans la nouvelle Algérie. Le taux de participation appréciable de plus de 30% est en soi une avancée notable au regard notamment des conditions sanitaires contraignantes.

    Dans quelques jours, le visage du Parlement démocratiquement élu sera connu à l’issue de la proclamation des résultats électoraux prorogée de 24 ou de 48 heures, conformément aux dispositions du code portant régime électoral. La complexité de l’opération de dépouillement qui impose l’examen des listes pour déterminer le nombre de sièges et la révision ensuite des bulletins de vote pour sérier les voix obtenues par chaque candidat l’exige. Mais, par-delà les aspects techniques inhérents au régime électoral, les signes avant-coureurs d’un changement en profondeur caractérisent la volonté des électeurs de contribuer à l’émergence d’une nouvelle élite jeune et compétente appelée, particulièrement à la faveur des prochaines élections communales et de wilaya, à s’investir dans la consolidation de l’Algérie proche des citoyens.

    Dans cette étape importante du renouvellement des institutions nationales, la «véritable démocratie», incarnée par une majorité parlementaire ou présidentielle, est en marche pour basculer dans l’ère de la représentativité réelle garante de la stabilité et du développement équilibré.

    Horizons, 14 juin 2021

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  • Algérie : Le Parlement de tous les suspenses

    LÉGISLATIVES DU 12 JUIN / LE TAUX DE PARTICIPATION NATIONAL ÉTAIT DE 14,47 À 16H00 : L’Assemblée de tous les suspenses

    Les Algériens étaient convoqués hier pour élire les représentants de la future Assemblée populaire nationale issue de l’Algérie nouvelle prônée par le président de la République depuis son élection à la tête de l’État. Une révolution des mœurs politiques nationales pour un rendez-vous électoral qui a engagé, pour la première fois, un nombre incalculable de listes indépendantes (1 208) devançant de loin les partis politiques (1 080 listes).

    Cette recomposition de fond comme de forme de la deuxième Chambre du parlement national se voit déjà attribuée le qualificatif commun de « mosaïque politique ». Ceci, dans la mesure où, hormis les traditionnels partis dits nationalistes d’un côté et islamistes de l’autre, les Algériens auront à découvrir de nouvelles têtes sous la bannière de la société civile. « Apolitiques » pour les plus critiques et « technocrates » pour les voix modérées.

    Au-delà de l’aspect politique, c’est aussi le déroulement du scrutin qui tient en haleine l’opinion publique, sachant que jusqu’à 16H00 de cette longue journée empreinte de suspense, le taux de participation était de 14,47% à l’échelle nationale et de seulement 4,09 % pour la communauté nationale à l’étranger. Une participation « faible » qui a fait comprendre d’ailleurs au président de l’Autorité nationale indépendante des élections, Mohamed Charfi, qu’il serait plus judicieux de prolonger l’opération de vote d’une heure dans l’ensemble des wilayas du pays. Alors qu’ils devaient être fermés à 19H00, les bureaux de vote ont été laissés ouverts jusqu’à 20H00. Le chef de l’ANIE a motivé cette décision par « les conditions climatiques sévères » qui sévissent dans certaines régions du pays.

    Pour rester un peu dans la logique des chiffres, l’évolution du taux de participation a fait que l’on est passé d’un niveau arrêté à 3,78 % à 10H00 à 10,02% arrêté 13H00 pour atteindre 14,47% à 16H00. Soit, en termes des électeurs, 3 402 720 voix sur un total d’inscrits de 23 522 322. Pour la communauté nationale à l’étranger, les premiers chiffres communiqués par Mohamed Charfi, depuis le QG de l’ANIE élu à Club des Pins, à l’ouest d’Alger, 3,11% de nos ressortissants ont voté dans la matinée, contre 3,70% de participation enregistrée à 13H00.

    S’agissant de la répartition du niveau de participation dans chaque wilaya, il convient de souligner qu’elle reste mitigée d’une région à une autre. Voire même une différence de taille entre les wilayas du Nord et celles du Sud. Bien que la comparaison reste aléatoire, dans la capitale par exemple, à 16H00 le taux de participation était de 8,54% alors qu’il était beaucoup plus à Illizi (44,13%) ou encore Tindouf (44,64%).
    Enfin, il convient de souligner que les résultats préliminaires de l’élection législatives de ce 12 juin devront être communiqués à partir d’aujourd’hui par l’ANIE.

    Farid Guellil

    Le Courrier d’Algérie, 13 juin 2021

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  • Algérie : Un vote et de nombreuses attentes

    Législatives anticipées: Un vote et de nombreuses attentes

    par R. N.

    Ce sont 24.425.187 électeurs dont 23.522.322 inscrits dans les circonscriptions de l’intérieur du pays qui sont appelés à se rendre, aujourd’hui, aux urnes pour élire les 407 députés de l’Assemblée Nationale Populaire pour un mandat de cinq ans.

    Parmi cette masse d’électeurs, 902.865 sont recensés au niveau de la Communauté nationale à l’étranger et dont le vote a commencé hier à travers 357 bureaux répartis sur 4 zones. En outre, plus de 2.000 électeurs votent depuis 2 jours dans les 139 bureaux itinérants qui sillonnent le sud du pays et ses régions enclavées.

    Ces chiffres ont été rendus officiellement publics par l’ANIE, l’Autorité nationale indépendante des élections, après «examen des recours». Appelés à voter dans 61.543 bureaux répartis sur 13.000 centres, les électeurs devraient pourvoir les sièges de l’hémicycle du boulevard Zighout Youcef pour une 9ème législature après dissolution, en février dernier, par décret présidentiel de celle élue en 2017. La nouvelle assemblée devra représenter 58 circonscriptions électorales (contre 48 auparavant), en comptant depuis le début de l’année en cours, après leur promotion en nouvelles wilayas, de 10 circonscriptions administratives, en plus des 4 zones pour le vote de la Communauté nationale établie à l’étranger.

    A ces législatives anticipées participent 28 partis politiques avec 646 listes constituées de 10.468 candidats, soit moins que les Indépendants qui ont présenté 837 listes de 12.086 candidats.

    Une tendance qualifiée par l’APS d’«inédite qui dénote, selon des observateurs, la volonté de la société civile de jouer un rôle plus actif au sein des institutions». L’ANIE a, par ailleurs, noté que «plus de 13.000 jeunes sont candidats à ces élections aux côtés de 8.305 femmes. «Le nombre de candidats de niveau universitaire atteint, quant à lui, 19.942, soit 74 % de l’ensemble des candidats», a relevé le président de l’ANIE, Mohamed Charfi, estimant que «ce fait indique que la prochaine APN connaîtra une véritable dynamique». Il a en même temps indiqué que «les moins de 40 ans représentent au moins 65 % des candidats, et que son instance a dénombré 309 listes dont les candidats sont à 100% universitaires et une liste 100% femmes»

    Les promesses et assurances de l’ANIE

    Charfi s’est «félicité du déroulement de la campagne électorale sans incidents, une campagne au cours de laquelle les intervenants ont insisté sur la réhabilitation de l’APN dans son rôle de législateur, de promoteur du développement économique et de porte-voix des préoccupations des citoyens».

    Chargé de superviser le processus électoral de bout en bout, l’ANIE a reçu, jeudi dernier, en son siège établi à Club des Pins, la visite du président de la République lors de laquelle il a déclaré aux médias que «le citoyen sera souverain dans le choix de ses représentants à la prochaine Assemblée populaire nationale». Il a affirmé que «les urnes trancheront et conforteront le choix du peuple», ajoutant que «l’ère des quotas est révolue, maintenant que les lois régissant le processus électoral sont respectées, conformément à la Constitution et à la nouvelle loi organique sur les élections, et ce pour asseoir une nouvelle ère en Algérie conformément aux engagements». Le président de la République a donné des directives à l’effet, note l’APS, de «veiller à la protection des voix des Algériens, et opérer la rupture avec les anciennes pratiques, de nature à entamer la confiance du citoyen en ses institutions». Cette échéance est-il rapporté au nom du président de la République «offre, pour la première fois, l’opportunité aux jeunes et aux candidats aux finances limitées, de représenter le peuple, notamment après que le processus électoral a été mis à l’abri de l’argent, sale ou pas, ce qui garantit une véritable représentation du citoyen». Selon les médias, le président de la République a, en outre, souligné à l’adresse des responsables de la salle des opérations de l’ANIE que «vous êtes les garants de la confiance que placera le citoyen en ses institutions à l’avenir», tout en rappelant qu’il avait «entamé pour une première étape, le renouvellement de l’Institution législative qui sera suivi des élections des assemblées communales et de wilayas, des instances très proches du citoyen». Charfi lui a assuré que «l’ANIE veille à ce que toutes les conditions soient réunies pour permettre aux citoyens d’accomplir et de s’acquitter de leur devoir électoral dans un climat de quiétude, le jour du scrutin, pour lequel 1,2 milliard de bulletins de vote ont été imprimés et acheminés vers les bureaux de vote». Il a noté qu’ «il faut que les Algériens puissent voter là où ils se trouvent. C’est une véritable gageure, et nous avons accompli un formidable travail».

    Dans un autre rendez-vous médiatique, le président de l’ANIE a fait savoir que l’encadrement du dispositif électoral est constitué de 600.000 membres. «Les personnes qui encadrent le dispositif électoral doivent répondre à des conditions morales, techniques et juridiques particulières. C’est dire que leur choix et la vérification de tous les facteurs est une opération très délicate», a-t-il assuré.

    «L’armée s’abstient de s’immiscer dans tout processus électoral»

    Selon le président de l’ANIE, «un total de 10.000 encadreurs de bureaux de vote qui seront chargés de former les autres membres ont bénéficié d’une formation, lors de la première session tenue par visioconférence».

    Avant sa visite au siège de l’ANIE, le président de la République a réuni, mardi dernier, le Haut Conseil de sécurité pour «l’évaluation des préparatifs des élections législatives». A cette occasion, il a affirmé que «toutes les garanties constitutionnelles, juridiques et réglementaires sont réunies pour protéger la volonté populaire et la régularité de l’opération électorale, en concrétisation des dispositions des articles 7 et 8 de la Constitution». Il a en même temps donné instruction au ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du Territoire et aux responsables des corps de sécurité «de sécuriser l’opération électorale, notamment les bureaux de vote, conformément aux dispositions de la loi régissant et encadrant les élections qui garantit à l’électeur la liberté de vote et criminalise toute atteinte à l’exercice de ce droit consacré par la Constitution». Dans son numéro paru la semaine dernière, la revue ‘El Djeich’, porte-voix officiel de l’état major de l’ANP, a affirmé dans son éditorial que : «l’Armée nationale populaire est une armée républicaine qui continuera, à tout jamais, de s’acquitter de ses missions constitutionnelles (…) en s’abstenant ainsi de s’immiscer dans tout processus électoral», ajoutant que «son unique rôle consistera à réunir les conditions idoines à même d’assurer son déroulement en toute sécurité et permettre ainsi à notre peuple d’exprimer librement et en toute transparence, son choixé».

    Il est rappelé que «ces élections législatives sont régies par la loi organique relative au régime électoral, modifiée et complétée, dont les nouvelles dispositions instaurent un nouveau mode de scrutin à savoir le scrutin de liste ouverte à la proportionnelle avec vote préférentiel sans panachage, qui donne lieu à une répartition des sièges proportionnelle au nombre de voix obtenues par chaque liste avec application de la règle du plus fort reste. Dispositions qui permettent aux électeurs de choisir les candidats, contrairement au scrutin à liste bloquée ou liste fermée dans lequel les électeurs ne peuvent pas modifier la composition et l’ordre des candidats sur une liste». Un mode qualifié par le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Ammar Belhimer, de «tournant» et de «changement radical par la voie pacifique et institutionnelle». Il a estimé que «la loi organique relative au régime électoral se distingue également par rapport aux précédentes par la limitation des mandats parlementaires à deux et encourage la participation des jeunes à la vie politique». Elle entend, a-t-il affirmé «réhabiliter le mérite et surtout éloigner l’argent de toute influence sur le libre choix des électeurs».

    «Réunir les Algériens par delà les différentes idéologies»

    Charfi a déclaré dans cet ordre d’idées que «lors de l’opération du traitement des dossiers de candidatures, l’ANIE était capable, à la fois, d’écarter toute tentation de quotas, et en même temps de combattre l’argent sale, tel que prévu par la loi dont les dispositions sont claires en incriminant la notoriété de fréquentation des milieux de l’argent sale». Il a rappelé que «la Charte d’éthique des pratiques électorales signée par les représentants des partis politiques et des listes d’indépendants, au lancement de la campagne électorale, a donné ses fruits, le discours politique a évolué. Il y a du respect entre les candidats et aucun dérapage n’a été relevé». Il a soutenu ainsi que «nous avons constaté une évolution très positive sortant de la logique de négociation à la logique de dialogue, ce qui ouvre une fenêtre sur les perspectives de construction d’un consensus national autour du projet de société qui doit réunir tous les Algériens par delà les différences idéologiques, religieuses et ethniques». En mettant en avant «l’engouement constaté pour les candidatures aux législatives anticipées», il a promis que «le taux de participation au scrutin du 12 juin sera plus important par rapport à celui enregistré lors du référendum sur la révision de la Constitution». Interrogé sur le délai pour l’annonce, par son instance, des résultats du scrutin, Charfi a souligné qu’ «une déclaration concernant le paysage politique pourrait être faite au bout de 4 à 5 jours» parce que, a-t-dit, «le mode de comptage des voix est plus complexe avec le nouveau mode de scrutin retenu dans la nouvelle loi portant régime électoral». Il avertit que «cela ne peut pas se faire en 24 heures. On ne peut pas avoir les résultats ni le lendemain, ni le surlendemain».

    Il a toutefois assuré que «la meilleure garantie de transparence du scrutin du 12 juin reste le contrôle exercé par la société, les partis politiques, et les Indépendants dont des représentants seront présents dans tous les bureaux de vote, pour la première fois, des représentants de partis politiques et de listes des indépendants seront présents, dans les commissions de wilayas pour assister au contrôle ultime qui permettra d’arrêter la liste des membres du Parlement». Il a fait savoir que «ces représentants recevront, en plus, des copies des PV de dépouillement au niveau des bureaux de vote, et des copies de PV de centralisation au niveau des commissions communales et de wilaya».

    Au passage, il est noté qu’après son amendement le 1er novembre 2020, la Constitution stipule dans son article 103 que «le gouvernement est dirigé par un Premier ministre lorsqu’il résulte des élections législatives une majorité présidentielle et par un Chef du gouvernement lorsqu’il en résulte une majorité parlementaire».

    Le Quotidien d’Oran, 12 juin 2021

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  • Algérie : Avec le peuple et par les urnes

    Le jour «J» nous y sommes. En ce samedi 12 juin, ce sont des millions d’Algériens (plus de 24 millions) qui sont conviés à s’exprimer dans ces élections législatives. Des élections qui seront les troisièmes depuis le chute de l’ancien régime d’Abdelaziz Bouteflika. Une présidentielle à la fin de l’année 2019, un référendum sur la nouvelle Constitution en novembre 2020, et maintenant ces Législatives pour renforcer les institutions élues du pays.

    Des institutions qui seront et doivent être le seule œuvre du peuple qui exerce à travers les élections son droit démocratique à choisir ceux qui doivent le représenter et défendre ses intérêts auprès de la représentation parlementaire. Un objectif et un vœu exprimés par les premiers marcheurs du hirak du 22 février qui ont toujours appelé à ce que ce soit le peuple qui décide et choisisse ses représentants à tous les niveaux.

    Une vérité qui coupe court avec les desseins de certains qui ont et veulent encore imposer des représentants à ce peuple. Des représentants qu’ils choisissent selon leur seule volonté, ignorant totalement le droit du peuple de choisir et de peser dans la vie politique, parlementaire, démocratique ou économique de son pays.

    Il faut comprendre une bonne fois pour toute, que le peuple algérien n’a plus besoin de tuteurs et qu’il est assez majeur, pour ceux qui l’ont oublié ou feignent de l’ignorer, pour choisir par lui même les hommes et les femmes qu’ils voudraient envoyer au palais de Zighoud Youcef pour le représenter et oeuvrer au grand changement de l’Algérie de demain.

    Les Algériens qui se dirigeront aujourd’hui vers les centres de vote, n’y vont pas uniquement pour voter pour tel ou tel nom, ou pour telle ou telle liste. Ils y vont pour l’Algérie, pour leur pays, et pour parfaire le parcours de l’édification des institutions démocratiques qui auront à bâtir une autre Algérie, débarrassée de toutes ses tares du passé, de la corruption, de la hogra, de l’injustice et de bien d’autres égarements qu’il s’agit de combattre dès aujourd’hui avec ces élections législatives de l’après hirak du 22 février 2019.

    L’heure est grave, mais l’espoir du changement est plus fort que tout, en ces temps où les enjeux et les défis sont très grands et où le pays doit faire face à des tentatives répétées de déstabilisation venant de parties qui ne veulent pas voir l’Algérie sortir de cette conjoncture et avancer avec conviction vers l’édification de la nouvelle Algérie qui se fera avec le peuple algérien et à travers les urnes.

    Par Abdelmadjid Blidi

    Ouest Tribune, 12 juin 2021

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