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  • Algérie. Élections locales: Le FFS emboîte le pas au MSP

    Algérie. Élections locales: Le FFS emboîte le pas au MSP. Des candidats qui disposent d’un poids politique et au fort potentiel concurrentiel ont été écartés des listes électorales présentées par le FFS.

    Des partis de l’opposition ne cachent plus leur courroux suite au refus d’un nombre important de leurs candidats aux élections locales anticipées du 27 novembre prochain.

    Leur colère est d’autant plus grande qu’ils laissent clairement planer la menace de se retirer du prochain rendez- vous électoral. En effet, quelques jours seulement après la montée au créneau du Mouvement de la société pour la paix (MSP) pour dénoncer la disqualification de ses candidats, c’est au tour du Front des forces socialistes (FFS) d’en faire de même. Avec presque les mêmes propos, le plus vieux parti d’opposition a fait montre de sa colère en fustigeant cette attitude qu’il n’a pas manqué d’assimiler à un « grave dérapage ». Le FFS a, dans un communiqué signé de la main de son premier secrétaire national, Youcef Aouichiche, dénoncé « ces dépassements et cette excessive gestion sécuritaire de l’opération électorale qui est une action politique et c’est en tant que telle qu’il faut la regarder ». Le FFS, à l’instar d’ailleurs du MSP, pointe du doigt l’Autorité nationale indépendante des élections (Anie), qui « s’est fiée exclusivement aux rapports émanant des services de sécurité sans preuves avérées, ni jugements de justice définitifs, ce qui est contraire aux dispositions de l’article 184 de la loi électorale ».

    Selon le FFS les raisons invoquées par l’Anie pour rejeter ces dossiers de candidature restent ambiguës et ne s’appuient sur aucun argument juridique. Tout comme elles sont dénuées de toute objectivité. Pour le FFS ce sont « surtout des candidats qui disposent d’un poids politique et au fort potentiel concurrentiel qui ont particulièrement été écartés des listes électorales présentées par le parti ». Il va sans dire que Youcef Aouichiche impute toute la responsabilité à « l’Anie et aux décideurs » en estimant que cette « attitude est contraire aux principes de la démocratie ».

    Le FFS, qui a rappelé les circonstances difficiles de l’annonce de sa participation à ces élections afin notamment de préserver l’unité nationale, a indiqué qu’il « ne va pas se taire et qu’il utilisera toutes les voies de recours ». Le communiqué du parti n’a pas donné de details chiffrés sur le nombre de candidats disqualifiés, mais, au vu de cette colère, l’on imagine aisément qu’il est important. Par cette réaction le FFS emboîte le pas au MSP qui a, lui aussi, dénoncé la disqualification d’un grand nombre de ses candidats par l’Anie.

    Le mouvement islamiste est allé jusqu’à laisser entendre qu’il n’écarterait pas l’éventualité de se retirer de la course électorale à cause de ces « injustices ». Il a en effet assimilé ces rejets des candidatures de ses militants par l’Anie à une véritable « boucherie ». Comme il s’est aussi élevé contre les raisons avancées par l’autorité électorale pour justifier ces disqualifications.

    Face à ces graves accusations l’Anie, à tout le moins pour le moment, reste silencieuse. Pour rappel tous les partis politiques, qui ont déposé des listes électorales, ont subi le même sort à l’exemple du FLN et du RND. Mais ces deux derniers partis gardent étrangement le silence.

    Par : KAMEL HAMED

    Le Midi Libre, 21/10/2021

  • Maroc : les islamistes jetés aux orties

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    «Je dois avouer que je ne cherche pas la vérité. J’ai reçu des ordres à cet effet. Ce qui compte : aboutir à des conclusions qui se tiennent. Peu importe leur véracité. Agadir, Mohammed Khaïr Eddine
    La longue parenthèse du gouvernement islamiste a-t-elle été tournée par le Maroc ? La victoire du Rassemblement National des Indépendants (RNI) et en seconde position le Parti Authenticité et Modernité (PAM), deux partis politiques proches du Makhzen, et la cinglante défaite du parti islamiste PJD marquent un beau tournant pour le peuple marocain quoi que l’on puisse dire. La révolte de 2011 animée essentiellement par le Mouvement du 20 février avait obligé le Palais à composer une nouvelle Constitution et à laisser entrer au gouvernement les islamistes.

    Le nouveau chef du gouvernement, Aziz Akhanouch, patron du RNI et milliardaire, présente un profil inédit. Il réunit toutes les qualités que recherche le roi : l’enracinement dans la berbérité et dans la gestion du pays profond puisqu’il a été ministre de l’Agriculture, dans la modernité en tant qu’homme d’affaires bien équipé pour gérer l’économie et surtout la loyauté à l’égard du monarque.

    La question qui se pose est le genre d’explication à donner sur la sévère défaite des islamistes lors de ces dernières élections alors qu’ils dominaient l’arène politique nationale. Deux manières de voir les choses :

    En 2011, avec la vague du « printemps arabe », l’appareil d’État a été obligé de faire monter au pouvoir la branche marocaine des Frères musulmans pour mieux la discréditer et l’anémier. C’est d’ailleurs ce qu’il avait fait avec l’USFP des années auparavant. Les islamistes ont été plus résistants que prévu. Il a fallu procéder par paliers et commencer par mettre sur la touche le premier Premier ministre islamiste, Abdellilah Benkiran. Après la mise à l’écart de ce dernier, le Palais a choisi un homme effacé et insignifiant en la personne de Saad Dine El Othmani. Ce dernier ne s’est jamais opposé au Makhzen y compris lorsque le Maroc a procédé à un échange d’ambassadeurs avec Israël. À partir du moment où ce parti n’exerçait aucune influence sur le cours des choses, même pas à travers la parole, il ne servait strictement à rien.

    Les partis qui ont gagné sont très riches. Ils auraient acheté massivement des voix dans les zones rurales et dans les faubourgs des grandes villes. Une grande partie du peuple marocain vit dans une pauvreté extrême. Le patron du RNI est milliardaire. Le parti a tiré avantage de moyens de financement privé. Il n’est pas étonnant que les résultats aient été arrangés. Parce qu’il est surprenant de voir le PJD, qui n’a pas arrêté de progresser, s’effondrer brutalement. L’islamisme marocain, comme celui de l’Algérie voisine ou de la Tunisie, s’inscrit dans un phénomène politique et social de longue haleine. Qu’il puisse disparaître du jour au lendemain semble déconcertant.

    Au Maroc, il est impossible de gouverner hors de la ligne fixée par le Palais. Ce dernier fixe la politique dans tous les domaines. C’est lui qui établit les plans et les projets. Et il tient fermement les ministères régaliens. Dans ces conditions, le gouvernement et le parlement n’exercent pratiquement aucune influence. Comme dans les autres pays du Maghreb, c’est le pouvoir qui décide de tout. Au Maroc, on observe aussi la disparition de tous les corps intermédiaires.

    En plus, le roi s’est accaparé la direction de l’islam, il est le commandeur des croyants. La presse d’opposition n’existe quasiment plus. On n’entend plus parler de syndicats. Et toute la gauche a pratiquement disparu. Hassan II a mis en pratique cette culture politique du prince éclairé par ses conseillers qui décide pour toute la société. Il n’avait pas pu la mettre véritablement en pratique parce que les syndicats, les associations et les partis, nés dans la lutte pour l’indépendance, étaient encore puissants.

    Aujourd’hui, le Maroc renoue avec l’idéal du bon roi et c’est sur Mohamed VI que retombe cette « bénédiction ».

    Le Matin d’Algérie, 17/10/2021

  • Le PJD et l’histoire de la politique partisane au Maroc

    Le PJD et l’histoire de la politique partisane au Maroc

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    Le 8 septembre, les citoyens marocains ont infligé au Parti de la justice et du développement (PJD) une défaite écrasante aux urnes et ont retiré ce qui était essentiellement un mandat de 10 ans pour la primauté partisane dans le pays. Peut-être tirée par la combinaison des élections locales et parlementaires, la participation électorale officielle a atteint plus de 50 %, ce qui est historiquement élevé pour le Maroc. Le PJD est passé de 125 sièges au parlement de 2016 – sur un total de 395 – à seulement 12, choquant même ses adversaires les plus ardents.

    Cela a incité de nombreux commentateurs à déclarer la mort de l’islam politique et la fin du printemps arabe. Cependant, comme certains l’ ont fait valoir , ces prédictions ont été grandement exagérées. La défaite du PJD ne se comprend pas non plus dans les épreuves et tribulations régionales de l’islam politique, ni dans le contexte du printemps arabe (qui, selon votre degré d’optimisme, a été soit enterré au début de 2013 soit persiste jusqu’à aujourd’hui malgré de grandes difficultés en Algérie et au Soudan). Au contraire, ce qui est le plus instructif, c’est l’histoire récente du PJD lui-même, en tant que parti politique indépendant au Maroc. L’histoire de la politique partisane marocaine et la manière dont la monarchie marocaine a géré ses relations avec des partis politiques indépendants similaires sont également instructives.

    Surprendre les experts

    La défaite a surpris la plupart des observateurs, y compris le PJD et ses adversaires. Rien n’indiquait que les pertes électorales du PJD seraient si lourdes. Les données d’enquête menées au Maroc et parmi les projets comparatifs ont indiqué un degré de satisfaction relativement élevé de la part des citoyens marocains à l’égard de la performance du gouvernement. Selon l’indice de confiance 2021 de l’Institut marocain d’analyse des politiques, la confiance dans le gouvernement marocain a plus que doublé entre 2020 et 2021. Ces chiffres se démarquent par rapport à la région : printemps 2021, le Maroc placé plus hautdans la confiance du gouvernement et la satisfaction de la performance du gouvernement (y compris la réponse à la pandémie) dans sept pays interrogés du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord. Saadeddine Othmani lui-même a vanté ces résultats dans le cadre de sa stratégie de campagne lorsqu’il s’adressait à la presse locale sceptique.

    Tout en essayant de s’approprier le crédit, Othmani ne faisait pas que des slogans. Le gouvernement marocain a géré la pandémie avec un succès relatif. Les fermetures ont été ciblées, les éruptions ont été rapidement traitées et les taux d’infection étaient raisonnables pour un pays de la taille du Maroc. Fait important, le déploiement du vaccin a été efficaceet un appétit pour le vaccin relativement élevé par rapport aux autres pays de la région. Le gouvernement marocain est apparu comme le seul gouvernement régional épargné par la pandémie, selon les chiffres du Baromètre arabe (contrairement à la Jordanie, où les taux d’approbation étaient initialement élevés puis ont chuté en raison de la gestion de la pandémie). En tant que parti qui dirigeait officiellement (mais peut-être cérémonieusement) ce gouvernement, il aurait été raisonnable de s’attendre à ce que le PJD soit récompensé pour cette performance, au moins électoralement.

    De plus, la compétition du PJD laissait beaucoup à désirer. Ses rivaux partisans avaient subi des crises de réputation récentes et ne s’en sortaient pas forcément mieux devant l’opinion publique. Aziz Akhannouch, leader du Rassemblement national des indépendants (RNI), victorieux, a été la cible d’une vigoureuse campagne de boycott économique en 2018 visant un certain nombre d’entreprises dans lesquelles il détient une participation importante. Le Parti de l’authenticité et de la modernité (PAM), qui s’est classé deuxième au scrutin, a lui-même été en proie à la tourmente et à la crise parmi ses dirigeants. Enfin, l’Istiqlal a peut-être porté le coup le plus dur à sa réputation lors du congrès général de 2017qui fut plus tard nommée « la bataille des plats ». Bien qu’ils consacraient des ressources substantielles à l’élection (en particulier le RNI), il était peu probable que le PJD se retrouve derrière les trois partis – sans parler des quatre autres partis qui l’ont battu – lors des élections de 2021.

    Les leçons de l’histoire

    Avec le recul, la défaite électorale du PJD n’aurait pas dû être si surprenante. Le PJD en 2021 n’était plus le parti qui avait remporté deux élections en 2011 et 2016. Par une série de manœuvres et de machinations, le palais (ou le makhzen tant vanté ) a pu émousser toutes les armes du PJD. Le parti a failli se scinder en différentes factions après la décision de 2017 de « diriger » un gouvernement sans son chef charismatique – Abdelilah Benkirane. C’est Benkirane lui-même qui a empêché que cela se produise et a appelé à l’unité du parti, mais de nombreux membres de la direction et des cadres du parti n’étaient pas convaincus que ce qu’Othmani et ses collègues du PJD qui ont plaidé pour la participation au gouvernement n’ont pas fait de la trahison.. Il n’était pas clair en 2017 que le PJD survivrait à la décision de participer et de diriger un gouvernement qui a été essentiellement dépouillé de ses dirigeants élus. Que la décision soit revenue hanter le parti lors des élections suivantes a un parallèle historique frappant, avec un parti d’un penchant idéologique complètement différent.

    L’Union socialiste des forces populaires (USFP) avait historiquement entretenu les relations les plus acrimonieuses avec la monarchie marocaine. Beaucoup de ses dirigeants ont été persécutés et réprimés par le meurtre, l’exil et l’emprisonnement. S’il y avait un parti politique indépendant qui pouvait prétendre être l’opposition dominante à la monarchie, ce serait l’USFP. Les années 1990 ont vu une détente entre la monarchie et l’USFP, et en 1997, le parti a remporté (ou a été autorisé à gagner) les élections législatives. Le roi Hassan II a ensuite demandé au chef de l’USFP Abderrahmane Youssefi de former un gouvernement en 1998. En 2002, l’USFP a de nouveau remporté les élections législatives, mais plutôt que d’assigner son chef à former un gouvernement une seconde fois, le nouveau roi, Mohammed VI, a assigné Driss Jettou, un « technocrate » indépendant et non partisan, de le faire à la place.

    Les parallèles entre l’expérience de l’USFP et celle du PJD sont nombreux. Comme l’USFP, le PJD a accepté de participer au gouvernement dans des conditions qu’il ne contrôle pas entièrement. Comme l’USFP, le PJD a supervisé des politiques de libéralisation économique (privatisations dans le cas de l’USFP, baisse des subventions dans le cas du PJD) qu’il ne prônait pas mais qu’il approuvait sans équivoque. Comme l’USFP, le PJD avait des partenaires gouvernementaux qui lui étaient « imposés », que les partis attaquaient et combattaient activement dans la sphère publique (Driss Basri dans le cas de l’USFP, Akhannouch dans le cas du PJD). A l’instar de l’USFP, le PJD a fini par se porter garant de nombreuses dérives administratives à l’encontre d’acteurs sociaux favorables à son activisme.ciblé depuis 2017. Enfin, et peut-être le moins remarquable, le PJD a signé la libéralisation du cannabis et le traité de normalisation avec Israël – qui semblait contredire de manière flagrante ses principes conservateurs de la même manière que la libéralisation économique contredisait les principes du parti socialiste. La comparaison entre les deux éclaire ainsi le sort électoral du PJD, sinon (encore) organisationnel, similaire à celui de l’USFP il y a 15 ans. A ce titre, ce n’est ni le sort du printemps arabe ni celui de l’islam politique qui sont particulièrement instructifs pour contextualiser et analyser la défaite électorale du PJD.

    La disparition de l’islam politique ?

    Comme tous les partis indépendants au Maroc – ceux qui n’ont pas été formés explicitement par la monarchie et sa coterie pour organiser les élections et administrer le gouvernement – le PJD a bénéficié des avantages d’une participation politique formelle, mais a également supporté ses coûts. Ce faisant, l’idéologie a joué un rôle important dans l’activisme politique du PJD. Ailleurs , j’ai défini l’idéologie comme une articulation de l’appartenance à une communauté politique souhaitée qui structure, informe et restreint le menu de l’action politique possible.. L’idéologie du PJD a très certainement limité ses actions de manière importante. Il convient de noter ici l’incapacité d’Othmani à justifier suffisamment sa signature des accords de normalisation avec Israël en 2020 (anathème, selon l’idéologie du parti) auprès de la base de son parti, qu’il a tenté de réparer lors de sa grande réception du chef du Hamas Ismail Haniyeh en 2021. Cela dit, depuis 2015, le PJD avait pris ses distances assez notablement avec les Frères musulmans et ses partis et mouvements subsidiaires dans la région MENA, plaçant ses racines dans le mouvement nationaliste marocain. En tant que tel, son destin ne se reflète pas sur « l’islam politique » en soi.

    De plus, les experts qui soutiennent que l’islam politique a subi une défaite écrasante dans la région MENA sont extrêmement optimistes dans leur pensée. Au Maroc en particulier, la force politique la plus importante, la plus disciplinée et la plus populaire reste le groupe islamiste Al-Adl Wa Al-Ihsan. Al-Adl a une capacité de mobilisation sans précédent au Maroc, et il n’y a aucun signe que cette capacité ait été réduite ces derniers temps. En fait, le sort du PJD lors de sa participation aux institutions gouvernementales pourrait finir par renforcer l’approche d’Al-Adl consistant à rejeter la participation politique formelle dans le système de gouvernance marocain. La participation et la défaite à des élections autoritaires, bien qu’ayant des implications notables, sont rarement un signe d’effondrement idéologique et les islamistes sont passés maîtres dans l’art de jouer leur rôle de victime lorsqu’ils sont chassés des institutions du pouvoir.

    Au lieu de cela, il est peut-être plus prudent d’étudier l’expérience du PJD en tant qu’organisation politique dans le contexte national marocain. Ce contexte a finalement pesé plus lourd dans la prise de décision du parti, ainsi que dans la détermination de son sort électoral et organisationnel. À cet égard, les grandes déclarations idéologiques ne sont pas particulièrement instructives. De plus, le paradigme de la cooptation-coercition – qui a longtemps été dominant dans l’analyse des politiques autoritaires et des relations titulaire-opposition dans la région MENA – est d’une utilité limitée. Le Maroc a remis en cause à plusieurs reprises les hypothèses sur lesquelles le paradigme est basé, par exemple qu’il existe une opposition unitaire, ou que le menu de choix pour le titulaire autoritaire est exclusivement soit la cooptation, soit la coercition. Une approche plus nuancée, qui tire profit de l’histoire marocaine et se concentre sur la relation ancienne et évolutive entre la monarchie et les forces politiques indépendantes, est plus utile.

    Abdul-Wahab Kayyali, chercheur indépendant vivant à Montréal, QC, Canada. Ses intérêts de recherche portent sur les partis politiques, les mouvements sociaux et l’agence politique générale dans le monde arabe. Il tweete à @awkayyali . Les opinions exprimées dans cet article sont les siennes.

    Middle East Institute, 04/10/2021

  • Algérie: Dégel du champ politique

    Algérie, électionslocales, FFS, PT, RCD, partis politiques, #Algérie,

    Le changement par les urnes tend de s’imposer à tous après que le brouillard politique qui a enveloppé le pays commence peu à peu à se dissiper. Les décisions du Front des forces socialistes (FFS) et du Parti des Travailleurs (PT), vendredi passé, qui ont annoncé leur participation aux élections locales du 27 novembre prochain ouvrent une nouvelle page dans le paysage politique du pays sclérosé, deux années durant, par un immobilisme sans nom.

    La participation du FFS et du PT au prochain rendez-vous électoral va casser définitivement l’engourdissement qui s’est emparé des partis de l’opposition démocratique et va redonner sa place et sa vivacité au discours politique étouffé par les discours extrémistes relayés sur les réseaux sociaux.

    L’espace politique a été monopolisé ces dernières années par des intrus qui ont tout fait pour disqualifier les partis politiques et les mettre hors-jeu pour mieux imposer leurs conceptions et options qui n’ont, en réalité, d’autres objectifs que d’entraîner le pays dans des turbulences interminables.

    Le peuple qui s’est soulevé comme un seul homme en février 2019 a réclamé l’instauration d’un état de droit où l’indépendance de la justice et la liberté de la presse ne seraient pas de vains mots. Il n’a jamais été question de la chute du pays ou de sa dislocation comme le réclament maintenant ouvertement certaines parties.

    Profitant de la colère légitime du peuple, certains revanchards se sont mis à l’action en ajoutant de l’huile sur le feu. Des mois durant, ils n’ont fait qu’exacerber les tensions en s’opposant à tout dialogue politique et social et à toute solution à la crise !

    Hormis des slogans creux, ils n’avaient présenté aucune alternative et aucun programme aux citoyens qui appelaient de tous leurs vœux à la naissance de la nouvelle Algérie.

    Si l’urne a été choisie dès le départ comme seul instrument du changement, on aurait eu actuellement, un Parlement à majorité « hirakiste » et on aurait évité bien des blocages au pays. Le retour des partis du camp démocratique au verdict des urnes est un indice que le politique va reprendre peu à peu sa place et ses droits, accaparés depuis au moins deux ans par des intrus et des « youtubeurs » très actifs.

    Les partis politiques, notamment ceux du camp démocratique, sensés montrer le chemin, prendre des initiatives et guider le peuple pour mieux servir le pays, se sont laissés guidés, depuis deux années par ces « youtubeurs » qui leur imposaient la marche à suivre. Une situation inédite que la participation du FFS et du PT va enfin inverser.

    Les élections locales qui s’annoncent vont certainement décongeler le champ politique, frappé d’atonie et d’aphonie depuis de longs mois.

    L’Express, 13/09/2021

  • Algérie : Le boycott perd du terrain…

    Algérie : Le boycott perd du terrain…

    Algérie, boycott, élections, partis politiques, #Algérie

    L’on s’achemine inexorablement vers la participation de tous les partis politiques ayant boycotté toutes les dernières consultations électorales depuis la chute de Bouteflika et sa clique. Le double scrutin du 27 novembre prochain qui concerne la gestion des collectivités locales (APC et APW) semble avoir donné à réfléchir aux états-majors des partis en rupture de ban avec les élections.

    Lentement mais sûrement, ces formations annoncent leur participation à ce double scrutin pour tenter de placer le maximum d’élus locaux et contrôler les assemblées communales et de wilaya. Après le Parti des Travailleurs de Louisa Hanoune, c’est le plus vieux parti d’opposition, le FFS qui annonce officiellement qu’il sera bel bien partant pour les joutes du 27 novembre.

    Sans doute que son frère ennemi du RCD va le rejoindre dans les tous prochains jours dans cette option qui est, objectivement, la plus lucide en ces temps d’incertitudes. Il est en effet connu que les APC et les APW sont autrement plus importantes concrètement et politiquement que l’assemblée populaire nationale (APN) en ce sens qu’elles impactent directement la vie des citoyens.

    Quand on choisit un maire, on nourrit l’espoir qu’il puisse régler les soucis quotidiens des habitants des communes (eau, logement, électricité, voirie, gaz…). L’APC et l’APW ne votent pas les lois. Elles sont dans le réel, dans le concret, en un mot dans la vraie vie des citoyens notamment dans les régions montagneuses où le développement local est à ses premiers balbutiements.

    En participant à ces élections, les partis maintiennent leur ancrage local et renouvellent leur volonté  d’être à l’écoute des préoccupations des citoyens-électeurs. Ils savent par ailleurs que s’ils boycottent le double scrutin, les sièges des APC et APW seront inévitablement occupés par des indus élus qui, faute de mandats populaires, vont tourner le dos aux citoyens et se consacrer uniquement à se faire du fric sur leur dos.

    Sans doute que les partis jadis boycotteurs ont dû se poser toutes ces questions avant d’acter leur participation. Il va de soi que la question se pose en terme de survie politique pour eux. Déjà absents à l’APN, une non participation dans la gestion des assemblées locales signifierait ipso facto leur mort politique pendant cinq ans. Et pour un parti politique cela risque d’être fatal.

    La décision du PT, du FFS et peut-être du RCD relève donc de la lucidité politique qui commande de ne pas s’égarer dans un « ni nisme » mortifère extrêmement préjudiciable aux collectivités locales et aventureux pour la pérennité des partis. Il va sans dire que l’entrée en lice de ces partis va faire baisser sensiblement la tension dans le pays et réinstaller peut être une ambiance plus calme et des débats politiques plus disputés.

    Ce sera en quelque sorte une « normalisation » par le bas après le ratage des législatives qui aurait pu être un grand moment de rupture avec les méthodes du passé. Mais s’il était écrit quelque part que le salut de l’Algérie passe par les APC et les APW, nous dirons à la bonne heure !

    Par Imane B. 

    L’Est Républicain, 12/09/2021

  • Algérie : Partis : la mort subite ?

    Algérie, partis politiques, #Algérie,

    De nombreux partis politiques y compris ceux qui écument le paysage depuis plus de 30 ans risquent de laisser des plumes à l’issue des élections locales prévues le 27 novembre prochain.

    En effet, l’article 318 de la loi organique relative aux parrainages électoraux place la barre très haut pour ceux qui ambitionnent de présenter des listes dans toutes les communes et les wilayas du pays. Ils doivent réunir pas moins de 800.000 signatures pour ouvrir droit à présenter des listes dans toute l’Algérie.

    Un chiffre astronomique qui relève objectivement de la gageure alors même que les partis et plus généralement la pratique politique, sont vomis par la population. Le fait est que ce seuil de signatures exigé dépasse même et de loin celui des élections présidentielles censé être plus « sérieuse » et plus stratégique pour un pays.

    Le texte stipule ainsi que chaque liste présentée par un parti politique ou un groupe d’indépendants doit obligatoirement être accompagnée de 35 parrainages d’élus de la circonscription électorale. De fait, et compte tenu de la de nos partis, il paraît extrêmement difficile pour n’importe quelle formation de réussir cette épreuve mis à part peut-être l’ex parti unique le PFLN et son clone le RND qui disposent de relais locaux. Et encore !

    Question à un dinar fortement dévalué : Pourquoi le gouvernement à-t-il dressé ce barrage insurmontable devant les partis politiques alors même qu’il y a déjà une abstention record lors du référendum sur la constitution et surtout les élections législatives ? La logique politique aurait voulu que le gouvernement fasse en sorte que les partis et les citoyens-électeurs soient encouragés à participer à cette double consultation électorale.

    Or, curieusement, ce fameux article 318 leur dresse au contraire un vrai barrage. Des formations politiques qui disposent de bases populaires respectables n’ont pas manqué de dénoncer cette disposition. A commencer par le MSP d’Abderrazak Makri qui a qualifié, hier, le chiffre de 800.000 signatures d » imaginaire qu’aucun esprit sain ne peut accepter dans le contexte actuel ».

    Pour le parti islamiste cette exigence va également « impacter le droit de contrôle des commissions des élections au niveau des communes. Et si un parti comme le MSP présent pratiquement dans toutes les communes du pays s’inquiète, que dire alors des micros partis ?

    Alors que les dernières élections législatives ont supprimé de la carte près une quinzaine de formation n’ayant obtenu aucun siège à l’APN, article 318 risque de leur fermer carrément la barrière et mourir ainsi de leur belle mort. L’on s’achemine vers un double scrutin qui sera organisé exclusivement pour un petit groupe de trois ou quatre partis au maximum au niveau national.

    Certains observateurs n’hésitent pas à pointer la volonté du pouvoir d’imposer une reconfiguration politique de sorte à mettre les anciens partis hors d’état de nuire à travers la promotion des listes des indépendants qui vont rafler la mise en prévision de la création d’un parti politique après le 27 novembre prochain pour servir d’appareil au président Tebboune.

    Les chefs du groupe des indépendants à l’assemblée ne se sont d’ailleurs pas caché il ya quelques jours en annonçant la mise sur pied d’un nouveau parti politique qui aura à porter le programme de la « nouvelle Algérie ».

    Par Imane B.

    L’Est Républicain, 08/09/2021

  • Maroc : le cirque électoral de Mohammed VI

    Maroc, Mohammed VI, élections, partis politiques, monarchie, #Maroc,

    Dans un article paru sur Middle East Eye, Aziz Chahir, en 2011, lors des mouvements de protestations connus sous le nom de Printemps Arabe, la monarchie marocaine « s’est massivement déployée pour contenir les protestations et éviter le renversement du régime, comme ce fut le cas en Tunisie, en Égypte et en Libye ».

    Dans ce but, « le pouvoir a fait appel au Parti justice et développement (PJD), un parti d’obédience islamiste, qui s’est désolidarisé d’ailleurs du Mouvement contestataire du 20 février (M20) ».

    L’expert marocain affirme que « l’adoption d’une nouvelle Constitution, par une élite proche du sérail, n’a fait que consacrer les pouvoirs disproportionnés du roi ».

    Pour lui, la dégringolade de la popularité du PJD en raison de son bilan mitigé et sa signature des accords d’Abraham prouvent la persistance de la « stratégie de décrédibilisation des partis ». « Après l’USFP (gouvernement dit de l’« alternance » en 1998), aujourd’hui, c’est au tour du PJD de faire les frais de son expérience au sein de l’exécutif ». signale-t-il.

    Les élections organisées mercredi « constituent une occasion en or pour la monarchie de discréditer davantage le PJD auprès de l’électorat ».

    « En ce jour d’élections, le pouvoir semble déterminé à tourner la page des islamistes institutionnels, ou du moins à les reléguer au second plan. Un scénario possible à condition qu’ils ne remportent pas le scrutin », ajoute-t-il.

    Selon Chahir, « loin d’être un moment démocratique visant à libérer la volonté du peuple via les urnes, au Maroc, les élections servent, avant tout, à renforcer la doxa de la monarchie sur la sphère politique ».

    Il constate que « dans un climat marqué par la corruption et l’achat des votes – dénoncés notamment par le chef du gouvernement –, le nomadisme politique, les alliances ethnico-tribales et les « candidatures familiales », ainsi que la violence politique et l’interventionnisme de l’administration en faveur de certains candidats proches du pouvoir, notamment ceux issus du PAM, les électeurs ne savent plus où donner de la tête ».

    « Les Marocains subissent un spectacle électoral accablant, savamment orchestrée par le ministère de l’Intérieur. Sinon, comment expliquer le dénigrement des partis et la marginalisation des élus dont le rôle est de plus en plus réduit à la légitimation des décisions émanant de la volonté suprême d’un seul homme : le roi ? », s’est-il interrogé.

    Pour Chahir, « échéances électorales semblent marquer l’échec cuisant du monarque à emprunter la voie irréversible de la démocratisation, laissant à son fils un pays pris en otage par les sécurocrates qui se sont arrogés le « droit » d’organiser des consultations qui ressemblent de plus en plus à un cirque électoral.

  • Algérie: Le dilemme des noms proposés par les partis politiques pour le gouvernement

    Formation du Gouvernement: Le dilemme des noms proposés par les partis politiques

    Même si le Président de la République Abdelmadjid Tebboune avait accordé une semaine au nouveau Premier Ministre, Aymen Benabderrahmane, l’ancien ministre des Finances du gouvernement Djerad, il en demeure que ce dernier est pris en otage par le facteur temps et les ministres proposés par les formations politiques, représentées dans la nouvelle APN, issue des législatives du 12 juin dernier, et désireuses de faire partie du nouvel Exécutif, à l’instar du FLN, RND, Front El Moustakbal, et El Binaa.

    Pour ce qui du temps, la composante du gouvernement devrait être connue, avant les délais accordés par la Constitution pour la tenue de la première réunion de l’APN, prévue le 8 juillet prochain.

    Une tâche ardue, dans la mesure où les CV proposés sont loin de satisfaire le président de la république et son nouveau premier ministre, tenus par l’obligation de redresser la situation socioéconomique du pays, et relancer la machine des réformes nécessaires à la concrétisation du programme du président promis au peuple algérien lors de sa campagne électorale pour la présidentielle du 12 décembre 2019.

    Algérie54 avait déjà annoncé la couleur, lors de l’hospitalisation du président Tebboune,sur les limites du désormais ancien Premier Ministre Abdelaziz Djerad, et son staff gouvernemental, à bien concrétiser la feuille de route du locataire du Palais d’El Mouradia.

    Excepté, les ministres des Affaires Étrangères, de la Communication, de la Transition Énergétique, dont le plan d’action était transparent et clair, il en demeure que le reste du staff, naviguait à vue, et baignait dans le discours populiste, faisant les affaires d’El Isaba et ses instruments bien ancrés dans les différents paliers de l’administration algérienne et étouffent toute velléité à l’amélioration du cadre de vie de citoyens.

    Même l’entourage du président de la république, censé porter à bras le corps le projet du président, a failli dans sa majorité, à l’instar du projet de l’émergence de la société civile comme contre-pouvoir.

    Aujourd’hui, les noms proposés par le RND et le FLN, exceptés, quelques compétences, que personne ne peut critiquer le parcours ou la maîtrise, sont loin d’augurer l’optimisme requis et voulu par le président Tebboune pour remettre l’Algérie sur rail.

    On ne peut nullement être satisfait de voir dans un gouvernement un certain Moundir Bouden , un proche d’Ahmed Ouyahia proposé par le RND, ou un certain Abou El Fadl Baadji, dont la candidature avait été rejeter lors des dernières législatives, postuler aux portefeuilles ministériels. Ça sera la contre-révolution à partir du gouvernement pour mettre en échec le programme du président Tebboune, sachant que la majorité des noms proposés par le RND et le FLN, soutenait le programme du candidat Azzedine Mihoubi, ce qui confirme le peu d’engagement de ces derniers pour la réussite de la feuille de route Tebboune

    Algérie54, 6/07/2021

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  • Algérie: La double douche écossaise de l’Alliance présidentielle

    par Mohamed Kebci

    Les partis membres de la toute nouvelle Alliance présidentielle ont dû passer une très mauvaise fin de semaine, privés qu’ils sont, et coup sur coup, d’une présence significative au nouveau gouvernement et du perchoir de la nouvelle Assemblée populaire nationale au sein de laquelle ils détiennent, pourtant, une majorité confortable qui leur aurait permis d’agir et de manœuvrer en toute sérénité.

    A contrario de tout ce qui a été dit et redit, le nouveau gouvernement est frappé du sceau d’une très faible présence partisane, faisant la part belle aux technocrates et autres indépendants.

    Le staff gouvernemental que pilote Aïmen Benabderrahmane, composé de 33 membres dont deux ministres délégués, comporte moins d’une dizaine de ministres issus de partis politiques. Soit moins du tiers, alors que les partis vainqueurs des élections législatives anticipées du 12 juin dernier, ceux qui avaient signifié leur ralliement derrière le président de la République dans une nouvelle alliance présidentielle, tablaient sur un minimum d’une quinzaine de postes ministériels qui leur seraient octroyés. Surtout que le chef de l’Etat avait, lors de ses consultations en vue de la constitution de ce nouvel exécutif, avait demandé aux présidents du FLN, du RND, du MSP, du front el Moustakbal, du mouvement el Binaa des listes de leurs cadres. Ce qui avait fait croire à nombre de ces partis, une présence plus significative dans le futur gouvernement.

    Finalement, les Abou Elfadhl Baadji, Tayeb Zitouni, Abdelaziz Belaïd et autre Abdelkader Bengrina ont dû subir une véritable douche écossaise à l’annonce, mercredi dernier en fin d’après-midi, de la composante de l’équipe de Aïmen Benabderrahmane. Les quatre partis arrivés respectivement premier, quatrième, cinquième et sixième à l’issue du dernier scrutin législatif, n’ont obtenu que six postes ministériels.

    En effet, le vieux front du pouvoir s’est vu attribuer trois ministères dont celui de l’Industrie, de l’Environnement et, celui de la Pêche et des Productions halieutiques, lui dont le secrétaire général réclamait, à demi-mot, il est vrai, la part du lion.

    Le RND, pour sa part, ne s’est vu accorder que deux postes ministériels dont celui de la jeunesse et des sports qu’il avait sous sa coupe lors du gouvernement que pilotait Abdelaziz Djerrad.

    Quant au front el Moustakbal et au mouvement el Binaa, ils ont été gratifiés d’un seul département ministériel chacun, eux qui tablaient sur un minimum de trois ministères pour chacun d’eux.

    Et la désillusion de ces partis ne s’arrête pas là puisqu’ils ont été privés de la présidence de l’Assemblée populaire nationale. Notamment le FLN et le front el Moustakbal qui ont été, contraints à l’ultime instant, de soutenir le candidat du «consensus» désigné ailleurs parmi les nouveaux parlementaires indépendants. Le parti que préside Belaïd a été contraint de subir un affront de plus en retirant son propre candidat au perchoir de la Chambre basse du Parlement, alors que le FLN a été plus réservé en se retenant de se lancer dans une bataille dont il savait qu’il ne maîtrisait pas les leviers.

    Le Soir d’Algérie, 10/07/2021

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  • Algérie : Un Exécutif pour dépasser la crise

    La nomination du nouvel Exécutif a fait réagir des formations politiques qui convergent vers l’idée qu’il s’agit d’un «gouvernement de la continuité».

    C’est ainsi que, selon Ahmed Cherifi, du Mouvement de la société pour la paix, il est question d’une équipe gouvernementale de la continuité et de technocrates et non pas politique. «Il n’y a pas eu de grands changements comme attendu», estime-t-il, précisant que le nouveau gouvernement est une continuité dans la vision et la démarche constitutionnelle enclenchée par le chef de l’Etat depuis son élection à la magistrature suprême. De son avis, il s’agit d’un gouvernement qui «n’est aucunement politique comme attendu», mais plutôt un chargé de «la mise en œuvre du programme du président de la République».

    De son côté, Ahmed Daoui, président du Parti El Karama, relève aussi qu’il est question d’un gouvernement «de continuité», caractérisé par «le maintien des portefeuilles ministériels stratégiques aux mains de cadres hautement compétents», citant l’exemple du ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra. «Il y a eu un maintien des mêmes figures et de la même orientation pour la mise en application de son programme, surtout s’agissant de la croissance économique.»

    Pour sa part, le président du Front national algérien, Moussa Touati, juge que le nouvel Exécutif a pour mission de solutionner la crise actuelle. «La période actuelle pose des problèmes essentiellement économiques, autrement dit la relance de l’économie et de l’industrie. Ce nouveau gouvernement répond bien à cet objectif», observe-t-il. Aussi, de son avis, la nomination de Lamamra au poste de ministre des Affaires étrangères intervient pour «redorer le blason de l’Algérie au niveau international».

    De son côté, le président du Parti pour la liberté et la justice (PLJ), Djamel Benziadi, note d’entrée que «parmi la composante de ce nouveau gouvernement, on remarque la nomination de nouvelles figures qui n’ont pas eu avant des fonctions gouvernementales», précisant qu’il y a aussi parmi eux des «jeunes». Benziadi parle également de continuité dans l’esprit du «travail gouvernemental».

    Toutefois, aux yeux du président du PLJ, le problème de l’Algérie ne se situe nullement dans la nomination d’un gouvernement. «Le problème réside essentiellement dans la non-application de la loi. Si l’on n’applique pas la loi et si l’on ne change pas de comportements et de pratiques, on n’ira pas bien loin», soutient-il à cet égard.

    Fatma-Zohra Hakem

    Horizons, 08/07/2021

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