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  • Algérie : Inflation politique

    Par B. Chellali

    En dépit de certaines apparences, la dégradation du climat politique est un fait que personne ne parvient plus à dissimuler. Il faut voir là la principale conséquence d’une arène politique aux abois depuis des années et qui n’arrive pas à se calmer. Il s’agit d’un phénomène dramatique aujourd’hui mais sans doute tragique demain pour l’avenir de la démocratie.

    Cependant, une certaine politique démagogique et populiste pratiquée lors des récentes élections législatives a fait preuve de sa faillite : la cassure entre le politique-partisan et les citoyens a été plus profonde que jamais tant la société est agitée par des convulsions de plus en plus intenses et de plus en plus fréquentes. C’est que l’état d’esprit de l’Algérien face à l’aggravation de la pollution politique du moment touche les bornes du désespoir.

    En poursuivant une voie complètement politicienne, tant leurs rangs organiques que dans leur environnement, nombre de politiques n’ont pas seulement déçus ceux qui croyaient en leur « intelligence politique », mais ils ont raté, ou en train de rater, la seule occasion de se procurer un « sillon » pour s’ancrer dans la société alors que pour d’autres, les plus anciens, ils viennent de perdre la boussole. Une nouvelle bataille menace ces derniers. Peu importe quand elle éclatera. Ils doivent la craindre aujourd’hui. De craindre aussi cette conséquence connexe trop redoutable que la division elle-même : la tragédie qui vit certaines formations politiques et qui est en train de se banaliser. Si elle ne l’est pas. D’où le doute qui saisit sur la profession de foi des uns et des autres, d’autant plus qu’elle apparait sans fin.

    Le citoyen ne comprend pas le sens de ce drame pas plus que les véritables intérêts de ses auteurs-acteurs du moment. Il est réduit, au bout de compte, à ne plus dissimuler dans ses commentaires et prises de position publiques sa perplexité, voire son désarroi, devant de telles contradictions. La vérité, c’est que l’inflation politique actuelle est la conséquence de la politique absurde d’une certaine mouvance islamiste et ses complices dans le camp des faux démocrates, trainant ainsi derrière « personnalités nationales » et revanchards contre la stabilité du pays. Ce camp multiplie les actions à la recherche d’appuis… et ose s’infiltrer chaque jour dans la société et même les familles.

    Quelle malédiction frappe donc le politique algérien ? Et que faut-il faire pour l’exorciser ? Tandis qu’on devrait faire face à ce phénomène, il faut que tout le monde garde au premier point la cohésion sociale du peuple, d’une nation qui ne peut ni ne doit stagner, ni de se laisser saigner de ses valeurs ou de sa mobilisation pour garantir son futur par une certaine idéologie vénéneuse.

    Pour cela, il faut sauvegarder l’unité nationale, et Dieu sait le souci que le peuple algérien a pour sa préservation et sa défense. Aucun renoncement, nul sacrifice ne seront assez lourds pour qu’enfin les Algériens harassés puissent vivre, tout simplement en paix. C’est pourquoi, le président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune dans le message adressé à la nation, à l’occasion du 59e anniversaire de l’indépendance et de la célébration de la fête de la Jeunesse a une fois de plus réitéré que « La voie de la loyauté aux Chouhada et à notre serment envers le valeureux peuple algérien demeure, elle, inébranlable, en dépit de ceux qui se sont laissés entrainer vers la propagande et la désinformation, notamment ceux dépourvus d’objectivité et de probité, et qui ne lésinent pas à porter atteinte à l’Etat et à ses institutions ».

    A présent, il s’agit de prendre la mesure des défis qui attendent les Algériens, aux plans politique, économique, social et sécuritaire afin d’arrêter les voies et moyens d’offrir un meilleure avenir qui concrétise la profonde aspiration du peuple algérien.

    Le Maghreb, 07/07/2021

    Etiquettes : Algérie, crise politique, partis politiques, citoyen, stabilité, paix,

  • Algérie : Une mission pas de toute aise

    par Abdelkrim Zerzouri

    Avec un nouveau Premier ministre qui occupe les devants de la scène nationale, on arrive à oublier un peu que l’Algérie n’a pas encore un gouvernement depuis la présentation par l’ancien Premier ministre de la démission de son gouvernement le 24 juin dernier. On attend la formation du nouveau gouvernement depuis la nomination du nouveau Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, le 30 juin dernier, chargé le jour même par le président de la République de réunir son équipe dans les plus brefs délais. Une semaine déjà s’est écoulée. La tâche est-elle plus compliquée de regrouper un staff gouvernemental que celle qui a conduit à sa nomination, à peine six jours après la démission de son prédécesseur ?

    Choisir un seul homme et le placer à la tête d’un gouvernement est une étape pas trop contraignante, pas plus que celle qui lui incombe, soit former, lui-même, en concertation avec plusieurs parties, particulièrement les partis qui siègent à l’Assemblée populaire nationale (APN), qui ont plein droit de revendiquer des portefeuilles ministériels selon le prorata des sièges décrochés à l’APN. Revendiquer, ce mot à lui seul pourrait expliquer le retard accusé par cette démarche de recherche des têtes à installer dans des fauteuils. Où en est le Premier ministre dans cette première mission avant de passer aux choses sérieuses ? Des concertations sont en cours, certainement, entre le Premier ministre et les partis siégeant à l’APN, ainsi que le groupe des indépendants, mais absolument rien n’a filtré sur le fond des discussions.

    On sait seulement que le MSP veut rester à l’écart du prochain gouvernement, une position qui exprime son insatisfaction face aux places et aux rôles qu’on lui a accordé ou qu’on s’apprêterait à lui accorder au sein du prochain gouvernement, et que des partis comme le RND, El Bina et les indépendants sont favorables à une entrée au gouvernement, alors que d’autres partis restent très discrets sur le sujet, le FLN et El Moustkbal notamment, qui n’ont pas fait part, jusqu’à présent, de leurs intentions réelles, excepté des signes révélateurs à ce propos, qu’ils ont montré à l’issue de leur rencontre avec le président de la République, soulignant pour le premier qu’il est pour un gouvernement politique, accordant toute son importance à la participation des partis vainqueurs aux législatives du 12 juin pour «l’avenir du pays sur tous les plans», alors que le second parti a estimé pour sa part que les défis socioéconomiques exigent « l’unité » de toutes les forces politiques nationales. Ces deux derniers partis pèsent lourd sur l’échiquier politique et ils ont les capacités d’exiger des postes ministériels que d’autres pourraient également convoiter. Sans parler des ministres en poste dans l’ancien gouvernement et dont on ne veut pas se séparer. Pas de toute aise, donc, la mission de former le nouveau gouvernement. Les sensibilités sont à fleur de peau et il s’agit de manœuvrer avec délicatesse, en concordant les ambitions des uns et des autres. Alors, doit-on laisser les SG des ministères gérer plus longtemps encore les affaires courantes dans leurs secteurs ?

    Le Quotidien d’Oran, 07/07/2021

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  • Algérie-consultations : Les ambitions des uns et les attentes des autres

    Les concertations présidence-partis ont débuté hier:
    Les ambitions des uns et les attentes des autres

    Le poids non négligeable des indépendants peut forcer la main au FLN qui devra accepter une présence remarquée de la société civile dans le prochain exécutif. Il est même possible que ces ministres soient recrutés parmi les nouveaux députés indépendants.

    Comme souligné au lendemain de l’annonce des résultats officiels des élections législatives du 12 juin dernier, le président de la République a entamé, hier, la série de rencontres avec les représentants de la classe politique appelée à construire le prochain pouvoir législatif. Dans cette optique et comme annoncé dans le communiqué de la présidence, c’était au FLN qu’a échoit l’honneur de la réception en premier par le chef de l’Etat. C’est le Secrétaire général du parti, Abou El Fadhl Baadji, qui été reçu hier matin au siège de la présidence de la République. Le premier responsable du vieux parti n’était pas seul. Il a conduit une délégation composée de membres du bureau politique. Cette précaution de se faire accompagner renseigne sur l’importance qu’accorde le FLN à cette audience qui symbolise son retour aux affaires après une éclipse de plus de deux ans. D’ailleurs, M.Baadji n’a pas omis de souligner le poids du parti qu’il dirige sur la carte politique du pays. Dans une déclaration à la presse à l’issue de l’entretien que lui a accordé le président de la République, il a mis en avant le score de son parti et insisté sur le caractère politique du prochain gouvernement.

    On ne sait pas exactement la teneur des discussions qui ont eu lieu dans le secret des négociations, mais le chef du FLN donnait la nette impression d’être satisfait de l’échange qu’il a eu avec le président Tebboune.

    Avec ces 98 sièges acquis, le FLN peut prétendre piloter la majorité présidentielle. C’est là le souhait assumé par son secrétaire général. Mais cette ambition peut être quelque peu réfrénée par ses poursuivants dans l’ordre de passage à l’APN. Les indépendants avec leur 84 sièges et dont une délégation a été reçue par le président Tebboune auront leur mot à dire. En effet, leurs représentants conduits par M. Abdelwahab Aït Menguelet, élu à Tizi-Ouzou, comptent certainement jouer un rôle majeur dans la nouvelle Algérie et donc au sein du prochain gouvernement. en vue de la formation du Gouvernement.

    «Le Président Tebboune a reçu une délégation de représentants des indépendants conduite par M. Abdelwahab Aït Menguelet composée de MM. Ali Mounsi, Saker Berri, Abdelhamid Belakhel, Benaouda Bettahar El Hadj, Abdelkader Gouri et Mme Fatma Bida», rapporte le communiqué de la présidence de la République. Le poids non négligeable des indépendants peut forcer la main au FLN qui devra accepter une présence remarquée de la société civile dans le prochain exécutif.

    Il est même possible que ces ministres soient recrutés parmi les nouveaux députés indépendants. Les profils sont on ne peut plus riches et la compétence est très présente dans le camp des indépendants, dont l’intérêt n’est pas du tout idéologique.

    Le troisième invité à la présidence est le MSP, conduit par Abderezak Makri. A l’heure où nous mettons sous presse, la présidence de la République n’avait pas encore communiqué sur l’audience accordée par le chef de l’Etat. Mais qu’il ait été reçu en fin d’après midi ou qu’il le soit aujourd’hui, le rendez-vous avec le parti islamiste est ferme. C’est d’ailleurs à l’issue de la rencontre qu’on saura si la nouvelle Algérie entamera sa première législature avec un gouvernement d’union nationale ou à majorité présidentielle.

    Enfin, il faut savoir que «M. Noureddine Bardad-Daidj, directeur de cabinet à la Présidence de la République, Mohamed El Amine Messaid, Secrétaire général de la Présidence de la République et Boualem Boualem, conseiller auprès du président de la République chargé des affaires juridiques et judiciaires», ont assisté aux audiences.

    Anissa Mesdouf

    Ouest Tribune, 27 juin 2021

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  • Algérie : Le FLN fort ambitieux, les Indépendants pas exigeants

    CONSULTES HIER PAR LE PRESIDENT SUR LA FORMATION DE SON GOUVERNEMENT : Le FLN fort ambitieux, les Indépendants pas exigeants

    Le président de la République Abdelmadjid Tebboune a reçu hier le secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN), Abou Fadl Baadji, et une délégation des indépendants dans le cadre des consultations en prévision de la formation du nouveau gouvernement, qui doit être technocrate ou politique issu de la majorité des formations «gouvernement d’unité nationale», dont le bloc des partis dits nationalistes, totalisant 282 sièges, soit largement plus que la majorité absolue.

    Ainsi, après avoir été reçu par Tebboune, Abou El Fadl Baadji a affirmé que « le prochain gouvernement sera composé des partis qui ont gagné les dernières législatives », précisant toutefois que « le choix du Premier ministre est une prérogative du président de la République », également le même SG a indiqué que le président de la République a profité de cette rencontre pour présenter le tableau de la situation générale du pays et pour proposer au FLN d’être dans le prochain gouvernement. Par ailleurs, en plus des nationalistes, le MSP du courant islamiste a appelé jeudi le président de la République Abdelmadjid Tebboune à entamer un dialogue « stratégique », exprimant son choix de former un « gouvernement d’unité nationale ». Jusqu’à présent la majorité des vainqueurs à l’APN n’ont pas proposé un gouvernement technocrate, or ils ont annoncé leur soutien à la formation d’un gouvernement de la majorité présidentielle, pour privilégier l’option de nommer un Premier ministre proche de la politique du président. Ce qui n’exclut pas cette hypothèse (gouvernement technocrate).

    En outre, et selon la Constitution, dès que le président de la République accepte la démission du gouvernement, il entame directement des consultations avec les dirigeants des partis ayant remporté les élections pour nommer le nouveau Premier ministre. Cependant la formation du gouvernement dépend de la nature de la majorité contrôlant le parlement, mais les résultats des élections n’ont permis à aucun des partis d’obtenir une majorité parlementaire (50 % +1). Ces élections législatives anticipées ont vu le Front de libération nationale arriver en tête avec 98 sièges, suivi des indépendants avec 84 sièges, puis du Mouvement de la société pour la paix avec 65 sièges. Le parti Rassemblement national démocratique est arrivé en quatrième position avec 58 sièges, suivi du Front El Moustakbal avec 48 sièges, et du Mouvement El-Bina avec 39 sièges, tandis que le reste des sièges a été réparti entre d’autres partis. Avec ces résultats, une coalition d’au moins trois blocs parlementaires est nécessaire pour former une majorité au Parlement, pour atteindre 204 sièges sur un total de 407. Il est a précisé dans ce cadre que la Constitution a fixé le début de la législature de l’Assemblée populaire nationale (APN) « de plein droit » au 15e jour suivant la date de proclamation des résultats par la Cour constitutionnelle (actuellement Conseil constitutionnel), une disposition accomplie mercredi. Conformément à l’article 133 de la Constitution de 2020, « la législature débute de plein droit le 15e jour suivant la date de proclamation des résultats par la Cour constitutionnelle sous la présidence du doyen d’âge de l’Assemblée populaire nationale (APN), assisté des deux députés les plus jeunes ». «L’Assemblée populaire nationale procède à l’élection de son bureau et à la constitution de ses commissions », lit-on dans le même article. « Le Président de l’Assemblée populaire nationale est élu pour la durée de la législature », stipule l’article 134.

    Pour rappel, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a entamé hier des consultations politiques avec les dirigeants des partis politiques et les représentants des indépendants vainqueurs aux législatives du 12 juin 2021, selon l’ordre des résultats définitifs annoncés par le Conseil constitutionnel, et ce en prévision de la formation du nouveau Gouvernement.
    Sarah Oubraham

    Déclarations

    ABOU EL-FADHL BAADJI, SG DU FLN :
    Au sortir de l’audience que lui a accordé le président Tebboune, le SG du parti du FLN, Abou El-Fadhl Baadji, a réagi : « J’ai été reçu par le président de la République dans le cadre des consultations entamées samedi, sur la base des résultats des élections législatives, le parti du FLN ayant remporté la première place avec 98 sièges », a-t-il introduit, précisant que les discussions ont porté sur « les conditions de déroulement des élections législatives, avec une analyse de leurs résultats sous tous leurs aspects, ainsi que la situation politique et socioéconomique du pays et les voies de relance du développement en général ». Baadji a indiqué avoir présenté, lors de l’audience, la vision du parti concernant le prochain gouvernement et l’Assemblée populaire nationale à la lumière des résultats des élections législatives du 12 juin, précisant que le dialogue entre les deux parties était « franc et transparent ». Et au chef de l’ex-parti unique de conclure : « Nous avons écouté les orientations du président sur la situation générale dans le pays et les moyens de l’améliorer avec la participation de tous », a-t-il déclaré, soulignant l’importance de la participation des partis vainqueurs aux législatives du 12 juin pour « l’avenir du pays sur tous les plans ». À noter que la délégation de ce parti comprend des membres du Bureau politique.

    ABDELHAMID BELAKHEL, REPRÉSENTANT DES INDÉPENDANTS :
    Deuxième délégation à être reçue par le chef de l’Etat, et conduite par Abdelwahab Ait Menguelet, la formation des indépendants a réagi à la fin de la séance de consultation auprès de la présidence de la République. « Nous avons eu une rencontre avec le président de la République, Abdelmadjid Tebboune qui nous a mis à l’aise et qui était attentif à nos propositions, a indiqué à la presse Abdelhamid Belakhel au nom de la délégation des indépendants. Selon lui, le Président était « au fait de tout ce qui se passe dans notre cher pays », précisant avoir perçu chez lui une volonté de « cristalliser toutes les réformes qu’il avait promis d’engager, à commencer par les dernières législatives jusqu’aux points inscrits à l’ordre du jour de son programme présidentiel ». Après avoir affirmé que le dialogue avec le locataire d’El Mouradia avait porté sur « les aspirations de la société algérienne qu’elle désire atteindre via les assemblées élues, le représentant des indépendants a fait savoir que Tebboune avait promis d’œuvrer à « la mise en œuvre de tous les points inscrits au titre de son programme pour une Algérie nouvelle ». La délégation des indépendants comprenait Ali Mounsi, Saker Berri, Abdelhamid Belakhel, Benaouda Betahar El-Hadj, Abdelkader Kouri et Mme Fatma Bida.
    R. N.

    Le Courrier d’Algérie, 27 juin 2021

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  • Algérie : Le temps des tractations

    Le conseil constitutionnel a rendu son verdict et annoncé les résultats définitifs des dernières élections législatives du 12 juin dernier. Il n’y eut pas de changements profonds, mais quelques corrections qui ont vu le Fln garder toujours la victoire mais perdre 7 sièges, alors que les indépendants confortent un peu plus leur place de deuxième force politique dans le prochain parlement, en gagnant 6 autres sièges. Ce sont là les faits marquants du verdict du conseil constitutionnel, en attendant les éventuels recours dans les prochains 15 jours, qui grosso-modo n’influenceront pas les résultats ou le feront vraiment à la marge.

    Il faut dire qu’aujourd’hui, nous sommes déjà dans une autre étape. Étape qui coule de source comme suite logique des élections législatives qui doivent être suivies automatiquement de la démission du gouvernement en place comme le stipule l’article 113 de la Constitution. Et c’est désormais chose faite depuis ce jeudi où le Premier ministre Abdelaziz Djerad a presenté sa démission et celle de son gouvernement au président Abdelmadjid Tebboune qui l’a acceptée et l’a chargé de gérer les affaires courantes en attendant la composition d’un nouveau gouvernement.

    Et c’est ce gouvernement qui constituera l’essentiel de l’activité politique nationale ces prochains jours. Il faut dire que la composante du nouveau parlement élu, où ne se dégage aucune majorité franche, donne au président de la République grande latitude de choisir un Premier ministre et d’avoir la main haute dans la désignation des ministres appelés à gérer la prochaine étape de l’édification de la nouvelle Algérie qui reste le socle immuable du chef de l’État, qui a besoin d’une équipe plus performante que celle qui vient de démissionner. Un etat de fait que le président Tebboune a publiquement exprimé la veille de son départ en Allemagne, où il a lâché sa fameuse phrase «el hokouma fiha w aliha» ( au gouvernement il y a des hauts et des bas).

    Une situation appelée à changer au vu des énormes défis et dossiers complexes qu’il faut régler au mieux et dans les meilleurs délais. Et ça commence dès aujourd’hui avec le début des consultations qu’engage le président en vue de la formation du prochain gouvernement. Un gouvernement très attendu par les Algériens qui aspirent à voir les changements tant souhaités prendre forme sur le terrain et ouvrir ainsi de nouvelles perspectives pour le pays.

    Par Abdelmadjid Blidi

    Ouest Tribune, 26 juin 2021

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  • Algérie : le MSP «revendique» sa place dans la prise de décision

    Consacré 2e parti politique en Algérie : le MSP «revendique» sa place dans la prise de décision

    Propulsé à la deuxième place des partis vainqueurs des législatives après l’annonce officielle des résultats, le Mouvement de la société pour la paix (MSP) se donne les moyens de jouer les premiers rangs dans la prochaine législature.

    Avant l’annonce de la composition du prochain gouvernement, le parti de Abderrazak Mokri choisit un sémantique très clair, quoique diplomatique, en revendiquant sa pleine place dans la prise de décision.

    Pour lui, les résultats officiels des législatives du 12 juin 2021 sont « un fait accompli ». Traduction : la victoire est la nôtre, mais nous acceptons la décision de nous reléguer au second plan.

    Toujours est-il que le MSP s’est réjoui « des résultats qu’il a obtenus et qui l’ont propulsé à l’avant-garde et mis en exergue sa place dans la classe politique », a-t-il indiqué dans une communiqué.

    A partir de là, le parti a appelé les autorités « à un dialogue stratégique et à œuvrer d’arrache-pied à réaliser le consensus national et former un gouvernement d’union nationale ». Faut-il interpréter cet appel comme une offre de service, ou même d’une «revendication», au nom de ses 65 sièges, d’une participation au prochain gouvernement. Sans oublier le fait qu’il postule clairement à la présidence de l’Assemblée.

    En revanche, le MSP appelle les partis vainqueurs à « s’engager dans un dialogue transparent au mieux des intérêts du pays ».

    Il s’agit, là encore, d’un message au FLN, RND, El Moustakbal, leur indiquant de ne pas tenter le diable et de jouer sans lui.

    Sid Ali

    La Nation, 26 juin 2021

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  • Algérie : Le choix du roi pour le président Tebboune

    L’issue de l’élection législative anticipée du 12 juin dernier a donné au pays une cartographie politique inédite : contrairement aux scrutins précédents, la future Assemblée populaire nationale (APN) sera quasiment à sens unique. Aucun parti d’opposition ne siégera dans la chambre basse du parlement. Les résultats de cette élection législative, que devait confirmer hier soir le Conseil constitutionnel, sont en faveur du chef de l’Etat. Abdelmadjid Tebboune aura tout le loisir de constituer une majorité présidentielle, donc de nommer un premier ministre de son choix sans se sentir obligé de prendre en compte les positions de chacun des partis politiques en compétition. Résultat : en dehors du Mouvement de la Société pour la paix (MSP) qui attend un signal de la présidence de la République, les autres groupes et formations politiques ont fait leur allégeance au président de la République.

    Après le FLN et les indépendants, le Rassemblement national démocratique, RND, a fait connaître lui aussi son camp. Tayeb Zitouni, qui s’exprimait hier à Alger, a indiqué que pour lui, après les législatives du 12 juin, « les contours de la nouvelle Assemblée populaire nationale (APN) se dessinent de façon claire », et il s’est avéré que le RND « est un des acteurs dans le pôle national qui constitue, aujourd’hui, la nouvelle carte politique de l’Algérie ».

    M. Zitouni a également souligné que le groupe parlementaire issu des dernières élections législatives « dira son dernier mot et aura des positions importantes qui refléteront le débat politique conscient adopté par les militants du parti lors de la campagne électorale». Pour lui, le groupe parlementaire du RND « orientera ses premiers intérêts vers la concrétisation des objectifs du parti, des intérêts qui se rencontrent dans beaucoup de points, avec le projet du président de la République et des groupes politiques au sein du Parlement». Lundi dernier, le groupe des indépendants s’est réuni à Alger. «Nous sommes les élus des listes indépendantes aux législatives du 12 juin.

    Nous serons des membres actifs au sein d’un bloc et d’une classe large plus cohérente et efficace, en vue de soutenir et appuyer le programme du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, visant à édifier une Algérie Nouvelle aux contours clairs avec des fondements politiques et une pratique démocratique qui prônent le développement dans tous les domaines», lit-on dans un communiqué sanctionnant cette réunion. Les indépendants seront très probablement la locomotive de la future alliance présidentielle.

    Auparavant, le FLN avait lui aussi annoncé son soutien au chef de l’Etat. Mais comme le RND, le chef de cette formation, Abou El-Fadhl Baadji, sait que son parti ne sera pas mis en avant par le chef de l’Etat lors de la composition du gouvernement. Les deux partis se contenteront de quelques ministères. Ce sera aussi le cas d’El-Moustakbal et d’El-Bina qui entreront certainement au gouvernement. Il reste désormais à scruter la position du MSP. Le parti de Abderrazak Makri pour intégrer « un gouvernement d’union nationale ». Mais si le chef de l’Etat ne fait pas appel à ses services, il va jouer le rôle de l’opposition !

    Akli Ouali

    L’Est Républicain, 24 juin 2021

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  • Algérie : Mutualiser les énergies (Edito du Moudjahid)

    Selon les chefs de parti et les candidats indépendants, vainqueurs aux élections législatives, la possibilité d’alliance au sein de la chambre basse du Parlement dans la perspective d’un soutien au programme du président de la République n’est pas exclue ; les raisons sont multiples et se justifient amplement.

    Il faut admettre que cette initiative, pour peu qu’elle aboutisse, pourrait éloigner le spectre des divisions qui feraient obstacle au processus de réformes en cours, à une nouvelle dynamique à l’action de l’APN.

    Une Assemblée regroupée autour de dénominateurs communs, hautement consensuels, n’aura que plus d’efficacité, surtout quand elle place au cœur de ses préoccupations la défense des intérêts supérieurs de l’Algérie, les valeurs de la Révolution de 1954 et sa Proclamation historique, en plus des aspirations citoyennes au changement radical. La conjoncture actuelle plaide nécessairement en faveur d’un tel rassemblement des rangs et d’une mutualisation maximale de tous les efforts, en vue de la préservation de la nation, de la sauvegarde de sa stabilité, du souci majeur de voir émerger une scène politique assainie, en rupture totale avec l’emprise de l’argent sale, les marchandages occultes orchestrés par l’oligarchie et les partisans de la gouvernance parallèle.

    S’exprimant sur une éventuelle alliance du FLN avec d’autres partis au sein du prochain Parlement, le secrétaire général du FLN, Abou Fadhl Baadji, a affirmé que les députés du parti seront au service du peuple pour défendre ses droits, qu’il aura des alliés avec lesquels il partage les mêmes idées et convictions. Le président du MSP, Abderrazak Makri, s’agissant de la participation du Mouvement à la composante du prochain gouvernement, a expliqué que la décision devra être prise par le Conseil consultatif. On imagine bien qu’il reste attentif et disponible pour prendre part aux éventuelles tractations qui s’effectueront dans ce sens.

    Le Rassemblement national démocratique, par la voix de son secrétaire général, Tayeb Zitouni, s’inscrit dans cette démarche et n’a pas écarté la possibilité de s’impliquer dans des alliances au sein du Parlement.

    Le président du Front El-Moustakbal, Abdelaziz Belaid, est aussi favorable à une alliance partisane ou avec des listes indépendantes, pour contribuer positivement à la stabilité de l’Algérie. On retrouve le même état d’esprit chez le président du mouvement El Bina El Watani, Abdelkader Bengrina, qui a appelé à l’adoption d’une vision nationale inclusive reposant sur une approche participative, loin des calculs restreints, sous l’égide du Président Tebboune et en concertation avec les institutions de la République. Des députés indépendants ont annoncé leur soutien et leur appui au programme présidentiel, en vue de consolider l’édification d’une Algérie nouvelle avec des fondements politiques et des pratiques démocratiques qui prônent le développement dans tous les domaines. Ils ont exprimé leur fierté de pouvoir participer à la démarche sincère, du chef de l’État, engagée depuis son élection à la magistrature suprême.

    EL MOUDJAHID, 23 juin 2021

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  • Algérie : Les partis et les indépendants entament les tractations

    En vue de former une alliance présidentielle au sein de la prochaine APN: Les partis et les indépendants entament les tractations

    En attendant l’installation des nouveaux députés issus des législatives du 12 juin, certains partis politiques et listes indépendantes ont déjà entamé les tractions en vue former une alliance présidentielle qui aura la majorité au sein de la prochaine APN.

    C’est le cas notamment du « Rassemblement El-Hisn El-Matine » qui a annoncé samedi dernier le lancement d’une initiative visant à former, au sein de la prochaine APN, un groupe de députés indépendants et des formations politiques pour soutenir le président de la République, Abdelmadjid Tebboune dans la gestion de la prochaine phase. Il a proposé « des solutions techniques aux problèmes soulevés dans différents domaines », estimant que « la Déclaration du 1er novembre constituera le seul référent pour ce rassemblement ». Cette initiative a été saluée par des partis politiques qui ont plaidé pour la constitution d’un bloc d’indépendants en vue de trouver « une feuille de route à même de préparer la prochaine phase en imprimant une nouvelle dynamique à l’action de l’APN ». Ils ont également estimé que cette initiative se voulait « un terrain d’entente » entre son parti qui a obtenu trois sièges et les indépendants, ajoutant que « tous les efforts seront focalisés sur la préservation de la Oumma et le renforcement du front national interne en vue de sauvegarder la stabilité du pays ». Ils ont aussi relevé que la prochaine étape sera celle du recouvrement de la légitimité des assemblées élues locales qui sont plus proches aux citoyens, soulignant la nécessité de conjuguer les efforts entre les différents partenaires politiques pour que le prochain Parlement ait un rôle pivot dans le contrôle des actions du Gouvernement, le développement du système législatif et la promotion de la diplomatie parlementaire.

    Il faut dire que suite à l’annonce, par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) des résultats préliminaires des législatives, les contours de l’Assemblée populaire nationale (APN), dans sa 9ème législature commencent à se dessiner avec l’absence d’une majorité absolue, le parti du FLN ayant décroché 105 sièges, suivi des indépendants avec 87 sièges, une première dans l’histoire du parlement algérien.

    En passant de 161 sièges (sur un total de 462) au sein de l’ancienne APN à 105 sièges, le parti FLN aura perdu, cette fois-ci, ses foyers dans plusieurs wilayas, un constat qualifié de « perte politique » de sa représentation, selon des observateurs qui expliquent le maintien de la première place en nombre de sièges par « le boycott dont a tiré profit le parti, en présence d’une base électorale classique structurée et une culture ancrée chez les militants qui votent quels qu’en soient les fustigations ».

    En outre, cette formation politique a réussi à « s’adapter avec les nouvelles tendances politiques locales en changeant les anciennes figures et mettant en avant de nouveaux candidats, notamment ceux qui n’ont jamais occupé de postes de responsabilité au sein du parti », selon des observateurs.

    De leur côté, les indépendants ont créé une véritable surprise lors de ces législatives en remportant le pari à travers la réalisation des prévisions de plusieurs analystes politiques qui ont prévu leur domination de l’APN en se basant sur le nombre de listes, plus importants des listes des partis qui se sont présentée aux législatives.

    Les urnes auront ainsi fait des indépendants la deuxième force politique dans le pays avec 78 sièges. Ces résultats induiront inéluctablement un changement des rapports de forces traditionnels. Le Président de la République s’est engagé à financer la campagne électorale des candidats indépendants âgés de moins de 40 ans pour écarter l’argent sale de la politique.

    Le MSP a préservé sa 3ème place qui constitue son classement lors des précédentes législatives (dans le cadre de son alliance avec le Front pour le changement). Le MSP a doublé lors de ce scrutin le nombre de ses sièges passant de 34 aux 64 sièges. Avec 57 sièges, le RND a échoué à garder le nombre de sièges obtenus lors des précédentes législatives (100 sièges lors des précédentes législatives).

    Face au recul de la domination des parti toujours qualifiés de rivaux, qui remportaient auparavant la majorité parlementaire, cette fois-ci, ils se sont contentés de partager la plus grande part des sièges avec les indépendants. Pour cette nouvelle législature, l’APN exercera ses missions avec une composition différente, marquée par l’émergence de partis politiques montants qui auront un poids dans la législation et par conséquent, dessiner les grandes politiques du gouvernement après la perte par les partis FLN et RND d’une marge importante de représentativité.

    Des partis émergents ont surgi à l’instar du parti El Moustakbal qui a remporté 48 sièges et le Mouvement El Bina qui a enregistré sa présence dans le couloir de la députation avec 40 sièges.

    La présence d’autres partis nouvellement agréés a été remarquée également dans l’hémicycle du Parlement, comme le parti Voix du peuple (PVP) qui s’est adjugé trois sièges, alors que d’autres partis sont aux abonnés absents tel que Tajamoue Amel El Djazair (TAJ).

    Les législatives du 12 juin, premières échéances dans le cadre de la Constitution amendée et la nouvelle loi électorale

    Le recul des partis politiques traditionnels reste également, selon les observateurs, le fait marquant de ces législatives. Néanmoins, il convient de relever aussi que les députés de ces formations politiques élus jouissent, aujourd’hui, de la légitimité, et ce, contrairement à ce qui était suivi précédemment par le recours à l’argent et à l’argent sale. De plus, l’organisation de ces élections qui ont débouché sur l’élection de nouveaux représentants du peuple, s’est faite dans un contexte de mise à l’écart totale de l’Administration qui n’a plus de lien avec les élections, après que tout ce qui se rapporte à l’opération électorale a été confié à l’ANIE, ce qui reflète la véritable image de la scène politique en Algérie, après le Hirak populaire. Le nouveau mode de scrutin a eu pour résultats, deux listes de partis ayant raflé, pour la 1e fois, l’ensemble des sièges dans les deux wilayas de Djelfa et de Mostaganem.

    Ce nouveau mode a débouché également sur le fait qu’aucune liste n’a dépassé le seuil de 5% des suffrages à Constantine, ce qui a mené à la répartition des sièges en fonction des résultats obtenus. A cet effet, le président de l’ANIE, Mohamed Charfi a indiqué que l’application du nouveau régime électoral avait permis de remodeler le mode de représentation populaire au niveau de la chambre basse du Parlement, d’où la nécessité d’un examen « approfondi » en vue d’en tirer les enseignements nécessaires. Certaines grandes circonscriptions électorales, à l’instar de Constantine, « n’ont pu remporter la majorité, ou du moins un pôle politique avancé lors de ces législatives, ce qui a donné lieu à un partage des sièges en fonction des voix recueillies, alors que d’autres importantes circonscriptions n’ont remporté qu’une seule liste ayant raflé tous les sièges, à l’instar de Djelfa et de Mostaganem ».

    Il a invité les nouveaux députés à « œuvrer, de concert avec le nouveau Gouvernement et avec l’aval du président de la République, à apporter de légers amendements à la loi sur les élections, à même de lui conférer davantage de flexibilité ». « Il est des points qu’il convient d’amender dans la loi électorale, voire dans le mode de scrutin à liste ouverte, aux fins d’assurer le comptage de voix de chaque électeur, notamment les bulletins nuls ou ce qui est communément connu par voix perdues », a-t-il ajouté.

    « La dynamique de changement pacifique, enclenchée le 22 février 2019, a été confortée aujourd’hui par ce nouvel acquis institutionnel que le peuple a voulu cautionner en élisant ses représentants le 12 jun 2021 », a-t-il relevé, précisant que ce Parlement « dont les contours ont été définis, en toute liberté et transparence, par le peuple, est appelé à instaurer une nouvelle gouvernance en ne tenant compte que du seul intérêt national, en conformité avec les véritables aspirations des électeurs qui l’ont investi de leur confiance ».

    Le Parlement « bénéficie d’une confiance et d’une crédibilité partant de sa composante inédite, formée pour la première fois de critères individuels et collectifs ayant permis de dessiner les contours d’une APN composée d’une majorité de jeunes, de femmes et d’universitaires », a-t-il ajouté.

    Affirmant que l’Algérie nouvelle « poursuit l’édification de ses institutions et ses loyaux enfants posent le deuxième jalon dans le processus de changement voulu par le peuple qui a choisi ses représentants au sein de la chambre basse du parlement », M. Charfi a estimé que les nouveaux élus auront à « représenter et défendre les droits du peuple tout en œuvrant à améliorer ses conditions de vie ».

    Le « nouveau parlement a été élu par le peuple et non pas la boite noir », a-t-il dit, mettant en avant l’importance de « rétablir la confiance entre dirigeants et peuple, et d’écarter l’argent sale et les mauvaises pratiques ».

    L’Echo d’Algérie, 21 juin 2021

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  • Algérie : Gros caciques et jeunes députés ?

    Auteur : Abdelkader Benabdellah

    La prochaine APN fraîchement élue sera sans nul doute une assemblée de jeunes… Mais, il faudrait comprendre le mot jeunesse dans l’acception, de manque d’expérience, notamment, dans les luttes des rouages du pouvoir. Une APN est constitutionnellement, chargée, entre autres, au contrôle et à la supervision de l’action gouvernementale …

    Ces jeunes députés seraient-ils capables de mener la vie dure aux ministres du président Tebboune? Il ne faudrait pas, justement, anticiper les événements… parfois et même plusieurs fois l’on se trompe de jugement envers les autres… enfin, ce qui nous intéresse dans ce genre de situation délicate, ce sont bien le niveau instructif, le nationalisme authentique et l’intégrité morale du député …même, s’il connaît peu, il apprendra avec le temps à connaître trop.

    Le peuple en a marre de ces députés maffieux issus du système des quotas, des tractations secrètes, de la vente des candidatures et de l’argent sale. Et, finalement l’on aboutit à quelques chose ressemblant à l’ancienne Assemblée algérienne des années 40, composée d’une pléiade de béni oui- oui. Ce genre d’assemblée est, généralement faite, en vue de répondre à une nécessité de meubler un décor trompe l’œil, visant à cacher une situation en détresse, qui serait en train de perdre de la vitesse sur le terrain… Que ce soit au cours d’un régime d’occupation étrangère ou d’un simulacre Etat national. Tout le monde était au courant, j’espère, sur la manière dont l’Assemblée sortante a été élue. Et d’ailleurs, toutes les assemblées élues de la république -APC, APW- avaient été imposées au peuple de la même manière. C’est-à-dire la manière forte, assaisonnée de filouterie et de la loi de l’argent sale… l’Etat, au fait n’existait pas, il y avait un système politique nantissant toutes les caractéristiques, sauf celui d’un Etat, selon les normes.

    Il faudrait suivre et attendre l’exercice de cette APN …suivre les interventions de ces jeunes députés sur le tas et quand il s’agirait des questions pertinentes de l’Etat, soumises à des débats législatifs. D’ailleurs, ce sont nos représentants n’est-ce pas? Ils sont là-bas, dans l’unique but de nous représenter en tant que nation. Ils sont là-bas, afin de représenter les intérêts de toute la nation. Ils vont faire face à un système politique, des mentalités, des comportements tordus, durcis avec le cumul des années et qui sont très difficiles à détordre.

    Toutes les tentatives de redressement ont été vouées à l’échec, pourquoi? Et bien, parce que les esprits tordus éprouvent à chaque occasion voire à chaque tournant une résistance opiniâtre à toutes intentions de redressement de la situation…pourquoi au fait? Et bien, parce que l’on y trouve son compte dans cette condition marécageuse…

    Le Carrefour d’Algérie, 20 juin 2021

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