Étiquette : patrimoine culturel

  • Biens de Mandela : Enchère suspendue par l’Afrique du Sud

    Etiquettes : Nelson Mandela, surenchère, Afrique du Sud, patrimoine culturel, Apartheid, SAHRA,

    La vente aux enchères prévue de dizaines d’objets appartenant à Nelson Mandela a été suspendue en attendant une plainte judiciaire pour son annulation, a déclaré mardi l’organisme chargé de protéger le patrimoine culturel de l’Afrique du Sud.

    La vente aux enchères en ligne était prévue par la maison de vente Guernsey’s basée à New York le 24 février, en collaboration avec le Dr Makaziwe Mandela, la fille aînée de l’icône de la lutte contre l’apartheid et le premier président démocratiquement élu de l’Afrique du Sud, décédé en 2013.

    Elle avait suscité de vives critiques du public et du gouvernement sud-africain, qui soutient une demande en justice de la South African Heritage Resources Agency, ou SAHRA, pour faire appel d’une décision de justice antérieure autorisant la vente aux enchères.

    Les articles répertoriés pour la vente aux enchères comprennent les lunettes emblématiques de Mandela de la marque Ray-Ban, des chemises « Madiba », des lettres personnelles qu’il a écrites en prison, ainsi qu’une couverture offerte par l’ancien président américain Barack Obama et sa femme Michelle.

    Une seau à champagne offert par l’ancien président américain Bill Clinton figurait également sur la liste, avec des enchères commençant à 24 000 dollars. Parmi les objets se trouve également le « livre » de Mandela, son document d’identification après sa libération de prison en 1993.

    Sur son site Web, Guernsey’s a décrit la vente aux enchères prévue comme « rien de moins que remarquable » et a indiqué que les recettes seraient utilisées pour la construction du Mandela Memorial Garden à Qunu, le village où il est enterré.

    Une note sur le site des enchères indiquait mardi que la vente aux enchères avait été suspendue sans fournir de détails supplémentaires.

    La SAHRA a déclaré dans un communiqué que la suspension est le résultat de ses discussions avec le Dr Mandela et la maison de vente aux enchères.

    « La SAHRA salue la décision de la maison de vente aux enchères Guernsey’s de suspendre la vente aux enchères », a déclaré l’agence.

    L’agence attend les résultats d’une demande d’autorisation d’appel de la décision de la Haute Cour du Gauteng Nord à Pretoria autorisant la vente aux enchères, rejetant une injonction de l’agence en décembre de l’année dernière.

    L’agence soutient que les objets à vendre sont des artefacts du patrimoine culturel du pays et devraient être préservés pour les générations futures au lieu d’être vendus au plus offrant.

    #NelsonMandela #AfriqueDuSud #Biens #Surenchère

  • Macron a raison de vouloir rendre l’art africain en Afrique

    Macron a raison de vouloir rendre l’art africain en Afrique

    Tags : Emmanuel Macron, Afrique, Françafrique, patrimoine culturel,

    Il a juste besoin de le faire plus rapidement.

    Par Ido Vock

    « Je ne peux pas accepter qu’une grande partie du patrimoine culturel de plusieurs pays africains soit conservée en France », a déclaré Emmanuel Macron lors d’une visite officielle en 2017 à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso. S’exprimant à l’Université de Ouagadougou, il a reconnu qu’il n’y a « aucune justification valable, durable et inconditionnelle » pour que des œuvres d’art prises sur le continent pendant la période coloniale soient conservées en Europe de façon permanente. Il a ajouté qu’il souhaitait « que les conditions soient réunies d’ici cinq ans pour le… retour du patrimoine africain en Afrique ».

    Pourtant, au cours des six années qui ont suivi, malgré les demandes de plusieurs pays africains pour que les œuvres d’art prises sur le continent soient restituées, les progrès pour rapatrier les œuvres d’art pillées ont été glacials. On estime que des dizaines de milliers de pièces sont détenues en France, mais seule une poignée a jusqu’à présent été restituée.

    Dans une tentative apparente d’accélérer les choses, le 27 février, Macron a annoncé un projet de loi visant à rationaliser le processus de restitution. Le projet de loi « codifiera la méthodologie et les critères de procédure », a déclaré Macron, avant sa 18e visite en Afrique depuis son entrée en fonction. Il a ajouté qu’il espérait que la loi s’intégrerait dans un effort plus large des pays européens pour restaurer l’art pillé dans leurs lieux d’origine.

    L’ampleur du problème est stupéfiante. Selon les estimations, la quasi-totalité – 90 à 95 % – du patrimoine culturel de l’Afrique subsaharienne se situe en dehors de l’Afrique. Les statistiques compilées par l’historienne Bénédicte Savoy et l’universitaire sénégalais Felwine Sarr suggèrent que des centaines de milliers d’œuvres d’art sont détenues dans les collections des musées européens, dont beaucoup ont été créées dans le but de montrer l’entreprise coloniale de leur pays.

    Un étonnant 180 000 pièces d’art africain sont conservées au Musée royal de l’Afrique centrale de Belgique, créé à l’origine pour mettre en valeur la domination brutale du pays sur le Congo. Le British Museum à Londres et le musée du Quai Branly à Paris détiennent tous deux environ 70 000 pièces.

    Alors que certaines pièces et artefacts ont été carrément pillés sous le colonialisme, même les pièces théoriquement achetées par les Européens ont en fait été pillées en raison des relations de pouvoir inégales entre colonisateur et colonisé, selon le rapport historique de Savoy et Sarr sur l’art africain en Europe.

    Depuis le discours de Macron en 2017, la France a restitué quelques dizaines d’œuvres d’art aux pays africains. En 2020, la couronne de Ranavalona III, le dernier souverain à gouverner Madagascar avant la domination française, a été restituée au pays, bien qu’officiellement uniquement en prêt temporaire. Un an plus tard, 26 objets provenant des Palais royaux d’Abomey en 1892 par les troupes françaises et conservés dans la collection du Musée du Quai Branly sont rapatriés au Bénin. Macron a récemment promis que l’énorme tambour Djidji Ayokwe, pris au peuple Tchaman de l’actuelle Côte d’Ivoire en 1916, serait également bientôt restitué.

    Le processus a été ralenti par des obstacles juridiques, notamment les lois françaises qui protègent «l’inviolabilité» des collections nationales, ce qui signifie que les retours doivent être approuvés par le Parlement sur une base individuelle. Les appels à restaurer l’art spolié se sont également heurtés à des objections de principe : en 2020, Stéphane Martin, le président du musée du quai Branly, a défendu « l’universalité » de l’art exposé dans les musées, quel que soit son lieu d’origine.

    Certains conservateurs s’inquiètent des conditions dans lesquelles des objets fragiles pourraient être conservés, parfois dans des pays aux politiques instables et corrompues. Les gouvernements africains rejettent ce point de vue, arguant que les investissements dans des musées à la pointe de la technologie tels que le Musée des civilisations noires du Sénégal ou le futur Musée d’art ouest-africain d’Edo au Nigeria prouvent qu’on peut leur faire confiance pour sauvegarder leurs propres artefacts culturels.

    Pourtant, l’effort de Macron s’inscrit dans un mouvement plus large en Europe pour restituer l’art pillé, une tendance qui prend de l’ampleur, quoique plutôt lentement. L’Allemagne a rapatrié au Nigeria des dizaines de statues en bronze du Bénin à la fin de l’année dernière, initialement pillées par des soldats britanniques en 1897. L’Université d’Aberdeen a restitué un bronze volé lors de la même expédition en 2021.

    Pourtant, de nombreux autres conflits de propriété, certains en dehors de l’Afrique, sont en cours. Les marbres d’Elgin, transportés d’Athènes à Londres par Thomas Bruce au début du 19ème siècle, sont peut-être l’exemple le plus médiatisé d’art pris dans des conditions douteuses se présentant dans une capitale occidentale. La querelle continue d’empoisonner les relations entre la Grèce et le Royaume-Uni.

    Il y a plus qu’un soupçon de géopolitique autour de l’objectif déclaré de Macron de restituer des œuvres d’art en Afrique. L’annonce est intervenue alors qu’il se préparait à une visite sur le continent pour tenter de sauver l’influence des États africains, dont certains se tournent de plus en plus vers la Russie et la Chine au lieu de l’ancienne puissance coloniale. Même ainsi, le président français a raison de rouvrir la question de l’art apporté en Europe sous le colonialisme, bien que le rythme des retours suggère que ses actions ne correspondent pas encore à sa rhétorique ambitieuse.

    Source

    #Macron #Afrique #France #Françafrique #Patrimoine_spolié

  • L’administration Biden souhaite travailler avec l’Algérie

     

    Le président Biden est « très sérieux » au sujet de travailler avec l’Algérie sur des objectifs communs, a déclaré le secrétaire d’Etat adjoint américain aux affaires du Proche-Orient, Joey Hood, qualifiant ses discussions avec les responsables algériens de « très productives ».

    « Le Président Biden est très sérieux au sujet de travailler avec l’Algérie sur nos objectifs communs en ce qui concerne la Libye, par exemple, où les deux pays cherchent le départ des forces étrangères et le retour de la souveraineté au peuple libyen afin que (les libyens) puissent déterminer leur propre avenir », a déclaré Joey Hood dans un entretien accordé à l’APS au terme de sa visite en Algérie.

    C’est aussi eu égard au  » rôle de l’Algérie au Sahel et dans d’autres régions » que Washington souhaite approfondir sa coopération avec Alger en plus de « travailler ensemble pour préserver le riche patrimoine culturel » algérien, a-t-il ajouté. Le secrétaire d’Etat adjoint américain a, par ailleurs, qualifié ses discussions avec les responsables algériens, à l’occasion de sa première visite en Algérie, de « très productives ».

    « Je suis très heureux d’être ici. J’ai été chaleureusement accueilli par le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra ainsi que par le ministre du Commerce, Kamel Rezig, le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane et la ministre de la Culture et des arts, Wafaa Chaalal avec lesquels nous avons eu des discussions très productives sur les relations bilatérales ainsi que sur notre coopération concernant les questions régionales », a-t-il relevé.

    Evoquant, par ailleurs, la Covid-19, le diplomate américain a précisé que la lutte contre cette pandémie constituait « la priorité numéro un de l’administration Biden. « Nous le faisons en tant que plus grands donateurs de vaccins à COVAX, qui fournit des doses de vaccins à des centaines de millions de personnes dans le monde, y compris, espérons-le, en Algérie », a-t-il dit.

    APS

    Etiquettes : Algérie, Joe Biden, Etats-Unis, Joey Hood, Sahel, COVAX, patrimoine culturel,

  • Algérie: Crispations identitaires

    Dès qu’il s’agit de questions identitaires, les passions se déchaînent, les esprits s’excitent et les surenchères s’enflamment. Jamais abordées dans un climat apaisé. Les postures névrotiques l’emportent outrageusement sur les positionnements rationnels. Signe d’un rapport bien particulier qu’ont les Algériens avec leur passé tronçonné, fantasmé, avec leurs langues sacralisées et violentées, avec leur culture et leur civilisation anesthésiées et dévitalisées. Le lien à la religion congèle carrément la pensée. Cet ensemble de représentations sociales et imaginaires devant servir naturellement de libérateur du génie créatif d’une société a conduit, chez nous, à un assèchement des facultés intellectuelles. Les idées novatrices et iconoclastes sont comme assignées à résidence. La réappropriation du soi culturel a longtemps été suspectée et vigoureusement combattue.

    En opposant à l’extrême les éléments constitutifs d’une identité plurielle, les identitaristes ont fini par installer le corps social national sur une poudrière où les populistes tiennent la flamme. Conséquence de la pensée unique stérilisante qui tient lieu d’un programme national, la culture algérienne, dans ce qu’elle a de matériel et d’immatériel, est sclérosée. Jamais comme élément dynamique, évolutif et enrichissant. Pis encore : le choix idéologique opéré au lendemain de l’indépendance n’avait aucun enracinement local et réel. Mais, une construction artificielle bâtie sur le sable d’Arabie et l’Algérie a fini par être arrimée à un monde qui n’a jamais été le sien. Un détournement du moi algérien au profit d’un surmoi importé.

    L’entreprise de ré-ancrage de la personnalité algérienne dans son sillon naturel a été laborieuse et non sans dégâts. Il a fallu des décennies de lutte pour décomplexer les Algériens vis-à-vis d’eux-mêmes et de leur appartenance. Une prouesse intellectuelle collective. L’Algérie algérienne ouverte sur l’universel est un fait d’engagement citoyen. Une construction par en bas. La régression politique d’en haut n’a pas pu empêcher cette Algérie d’advenir. Un acquis historique qui passe mal chez les nouveaux Don Quichotte. Minoritaires mais trop bavards, ils occupent le centre vidé de sa substance et poussent à la marge les esprits lucides. Ces derniers doivent reprendre le dessus pour anéantir les capacités de nuisance des nostalgiques d’une nation fantasmée. En perte de vitesse, ils sont capables de tout brûler.

    Liberté, 26 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, identité, patrimoine culturel, monde arabe, amazighité,